Mali: Le M5 décide de maintenir la mobilisation jusqu’à la démission du Président IBK

La déclaration du M5 lue par Cheick Oumar Cissoko décide de maintenir la mobilisation sociale jusqu’à la démission du Président Ibrahim Boubacar Keita et de son gouvernement. La déclaration appelle aussi à la « désobéissance civile » si une heure après la remise de « l’appel à la démission » au Président de la République, il n’y a pas de réponse, « le peuple exercera son droit constitutionnel de la désobéissance civile. Le peuple occupera, tout pont, rond, sortie et entrée dans toutes les villes du Mali ».

 

Avec pour mot d’ordre la non-violence, le Rassemblement du Mouvement du 5 juin annoncé pour ce vendredi s’est concrétisé. C’est une foule de personnes que l’on pourrait évaluer à de centaines voire de milliers qui a pris d’assaut l’historique place de l’indépendance de Bamako ce 19 juin 2020.

Si les manifestants semblent bien se tenir, c’est à dire sans débordement, il est plus qu’évident qu’en cette période de crise sanitaire mondiale de Covid-19, les gestes barrières ne sont pas respectés: pas de masques pour la plupart des personnes présentes, ni le respect du mètre de distanciation social préconisé.

Entassés sur des bâtiments ou des murs qui côtoient le mythique lieu de rassemblement, des Bamakois et des maliens venus de différentes régions du pays ont témoigné de leur présence, comme un signal au soutien du M5.

M5 - Rassemblement du 19 juin 2020 - Boulevard de l'Indépendance - Bamako - Mali
M5 – Rassemblement du 19 juin 2020 – Boulevard de l’Indépendance – Bamako – Mali

 

M5 - Rassemblement du 19 juin 2020 - Boulevard de l'Indépendance - Bamako - Mali
M5 – Rassemblement du 19 juin 2020 – Boulevard de l’Indépendance – Bamako – Mali

Malgré la double sortie du Président du la République à travers l’adresse à la Nation et la rencontre avec les forces vives au CICB, puis par la suite des mesures concrètes comme dans le secteur de l’éducation,  le Mouvement du 5 juin est resté sur sa position. Même si des consultations entamées hier (18/juin/2020) avec la CEDEAO se poursuivent les attentes sur la Cour constitutionnelle, de l’Assemblée nationale restent intactes à côté d’autres préoccupations sociales et politiques soulevées par les populations lors des différentes sorties revendicatives.

Côté sécurité pour empêcher tout débordement le dispositif de dissuasion et de riposte est présent sur le site.

Depuis ce mercredi, trois jours de deuil national ont été décrétés en hommage aux soldats des Forces armées Maliennes tombées dans une embuscade.

Idelette Bissuu

Rassemblement du 19 juin : La Convergence des forces républicaines appelle à la retenue

La Convergence des Forces Républicaine (CFR), lancée officiellement le 16 juin dernier, a tenu ce jeudi 18 juin un point de presse au Mémorial Modibo Keita, animé par son coordinateur général Cheick Oumar Gadjigo, avec à ses côtés, entre autres, l’ancien ministre Amadou Koita et Mme Sidibé Fatoumata Sacko de la plateforme « Défendons le Mali ».

Dans la déclaration lue par le coordinateur général Cheick Oumar Gadjigo, relative à la manifestation du M5-RFP du vendredi 19 juin, la CFR dit prendre acte de l’autorisation accordée par le gouverneur du district de Bamako pour l’organisation du meeting au monument de l’indépendance.

Mais elle attire l’attention des organisateurs sur leur responsabilité, ayant en mémoire « les excès et violences survenus lors de la manifestation précédente le 5 juin 2020,  afin d’éviter  « tout débordement préjudiciable à la quiétude des paisibles citoyens et à la préservation de leurs biens ».

La Convergence des forces républicaines lance un appel particulier à l’imam Mahmoud Dicko pour que la manifestation demeure dans le « respect strict d’un évènement pacifique comme stipulé dans la demande d’autorisation de manifester adressée aux autorités compétentes ».

Tout en invitant le M5-RFP à inscrire ses actions dans le respect des lois de la République, la CFR regrette le refus des tenants du mouvement de répondre favorablement à l’invitation du président de la République, « tout acte contraire à nos valeurs sociales ».

Mise en garde contre les débordements            

La Convergence des Forces Républicaines a réaffirmé son engagement résolu à défendre les institutions de la République et à ne laisser aucun individu ou groupe destituer l’ordre républicain.

« Nous assistons aux agissements de certaines personnes qui veulent nous faire croire que c’est le peuple malien qui demande au président de la République de démissionner, la première institution, la clé de voûte des autres institutions. Ils veulent tout simplement nous amener dans un coup d’état. Nous n’accepterons jamais », a martelé Amadou Koita, membre de la CFR.

« Il y a des problèmes, on peut les dénoncer, on peut en parler et manifester. Mais vouloir utiliser ces problèmes comme fonds de commerce, vouloir manipuler le peuple malien, nous disons non. Nous ne serons jamais d’accord », a-t-il insisté, précisant qu’ils sont prêt à se battre jusqu’au sacrifice ultime.

Évoquant la manifestation du 5 juin où, après le rassemblement, certaines personnes se sont dirigés vers la résidence du président de la République, Koita a signifié que cette fois-ci, la Convergence des forces républicaines met en garde tous ceux qui tenteront des débordements.

« Nous sommes des sentinelles, nous allons veiller et nous leur demandons de savoir raison garder.  Qu’ils sachent que dorénavant il y a des hommes et des femmes qui se sont donnés la main pour protéger les institutions de la République et qu’ils ne laisseront personne détruire ce pays, le seul bien commun que nous avons ».

Pour sa part, Mme Sidibé Fatoumata Sacko, présidente de la plateforme « Défendons le Mali » a réaffirmé l’engagement républicain de la CFR, disant non à l’inconstitutionnalité, à l’illégalité et au désordre.

« Nous sommes républicains et profondément démocrates, attachés aux principes et aux valeurs de la République. Nous ne laisserons jamais ce pays sombrer au nom de politiciens rapaces et véreux que nous connaissons tous », a-t-elle prévenu

Germain Kénouvi