RDC: Electeurs en question

La tenue des élections en République démocratique du Congo (RDC), maintes fois repoussées et dont on ne connaît pas la date à laquelle elles se tiendront, continue de susciter des tensions. Au centre la nouvelle polémique, les nouveaux chiffres du collège électoral.

C’est le Rassemblement de l’opposition congolaise qui met en doute les chiffres produits par la Commission électorale. Cette dernière, après les opération d’enrôlement des électeurs, a en effet annoncé un accroissement jugé « anormal » du nombre d’électeurs par rapport aux précédentes élections, en 2006 et 2011. Cette hausse ne concerne que certaines provinces de RDC et a poussé l’opposition a en  appelé aux Nations unies et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour faire une véritable évaluation des chiffres présentés par la Céni.

L’enrôlement des électeurs est presque terminé en République démocratique du Congo, à 98 % selon la Commission électorale nationale indépendante. Mercredi 30 août, la Céni a officiellement lancé un processus d’évaluation, en forme de bilan, avec le gouvernement à Kananga, au Kasaï central.

Mais pour le Rassemblement des forces politiques et sociales de la RDC acquises au changement, cette évaluation de la Commission électorale ne suffit pas. Il faut que le l’ONU et l’OIF prennent leur responsabilité et fassent une véritable évaluation des chiffres présentés par la Céni.

« On est en train de dire que le Sankuru a plus de 4 millions d’habitants »

A l’aide d’un tableau du nombre d’électeurs province par province, circonscription électorale par circonscription électorale, en 2006, 2011 et 2017, avec des progressions de 60% par endroits, le Rassemblement de l’opposition (Rassop) veut démontrer que « la question de la crédibilité» se pose. Il cite l’exemple  du chiffre de 1 million 126 282 électeurs pour le Sankuru. « Les spécialistes de l’OIF vous diront que dans une population donnée, il faut prendre 44 % d’électeurs. Alors là, on est en train de nous dire que le Sankuru a plus de 4 millions d’habitants. Ce n’est pas possible ! », affirme Martin Fayulu, coordonnateur des actions du Rassop.

La Commission électorale se défend de toute fraude. Elle assure que ces chiffres prennent en charge les « laissés pour compte » des précédents recensement. Une autre raison serait l’enrôlement systématique et par anticipation des mineurs de 16 à 18 ans et la multiplication des centres. Pour la CENI, les critiques de l’opposition sont prématurées, la liste des électeurs n’ayant toujours pas été officiellement publiée.