Opérations d’achèvement du RAVEC: la société civile fait le point

C’est la Maison de la presse de Bamako qui a abrité ce lundi 29 décembre 2014, la conférence de presse du consortium des organisations de la société civile pour l’observation du processus électoral. Elle intervient après celle tenue, le 31 octobre dernier au cours de laquelle le consortium demandait aux autorités maliennes la prolongation de la période d’enrôlement. Pour les quatre organisations de la société civile (Caritas-Mali, SOS Démocratie, Réseau Plaidoyer et Lobbying et la JCI-Mali), la recommandation relative à  la prolongation a été motivée par la constatation de nombreuses insuffisances et la faiblesse de l’affluence des citoyens vers les centres de recensement. La rencontre était présidée par M. Demba Tounkara, coordinateur du consortium qui avait à  ses côtés le secrétaire général M. Samba Touré. C’est ainsi que le consortium a effectué une observation du déroulement des opérations d’achèvement et de pérennisation du Recensement Administratif à  Vocation d’Etat-Civil (RAVEC) sur la période allant du 1er novembre au 25 décembre 2014. Pour ce faire, il a déployé des observateurs nationaux non partisans dans les communes urbaines de Bamako et dans toutes les régions du Mali excepté Kidal. l’observation du processus RAVEC hors du Mali a été rendue possible grâce à  l’appui du National Democratic Institute (NDI) dont les bureaux d’Algérie, Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, de la Mauritaine, du Niger et des Etats Unis d’Amérique ont renforcé le consortium hors du Mali. Pour ce qui concerne les améliorations, le consortium déclare avoir observé une amélioration par endroit de l’affluence des citoyens au niveau des centres d’enrôlement notamment à  Sikasso, Djenné. La mobilité des équipes sur le terrain et l’usage du carnet de famille ont beaucoup contribué à  la fluidité du travail, des tablettes pour le recensement ont été mises à  la disposition des préfectures de certaines localités telles que Kayes, Gao, Nianfunké, Tombouctou, ont indiqué ces organisations. Elles notent toutefois que l’affluence des citoyens vers les centres d’enrôlement a considérablement baissé à  partir de la 2è quinzaine du mois de décembre dans certaines localités telles que Mopti, Kayes et Ségou. Des insuffisances Le consortium évoque entre autres, de longues pannes du matériel de travail dans certaines localités, les difficultés de mobilité des agents recenseurs dans les régions du nord pour raison de sécurité, la faible implication des partis politiques dans la sensibilisation et la mobilisation des citoyens à  se faire enrôler. Pour l’avenir, ces organisations invitent les autorités à  procéder à  une analyse minutieuse des données des citoyens recueillies sur le terrain afin de tenir compte de tous ceux qui se sont recensés dans le fichier biométrique. Elles appellent à  renforcer la communication dans les régions et zones rurales, à  identifier avec précision le nombre de nouveaux majeurs non recensés, à  établir un fichier biométrique accepté par tous, etc. Les données recueillies de l’observation seront présentées dans un rapport global prochainement.

Elections 2013 : à quoi va servir la carte NINA ?

Le recensement administratif à  vocation d’état civil (RAVEC) a été institué en 2010. 6,8 millions de personnes ont déjà  leur photo dans la base de données. Il reste à  prendre la photo de 350.000 autres personnes. Les enfants nés en 1995 doivent également être intégrés dans la base de données tandis que tous les décès signalés ont déjà  été pris en compte, a précisé le directeur national de l’Etat civil. Lors d’une rencontre de la presse avec le directeur de l’administration territoriale, il a été aussi question de la mise en place de 2 000 équipes de trois agents soit 6 000 agents, afin d’éviter la remise de plusieurs cartes à  une seule personne notamment le chef de famille comme cela se faisait dans le passé, l’objectif étant de procéder à  une remise individuelle pour éviter toute réclamation ultérieure. S’agissant de la participation des réfugiés maliens dans des pays notamment le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie, le « 24 avril prochain, des missions y seront effectués afin de discuter avec les autorités d’accueil sur les modalités de leur vote ». Une carte biométrique à  usages multiples La biométrie est un système qui permet d’identifier et d’authentifier une personne par ses empreintes digitales. La carte Nina va remplacer la carte d’identité nationale et joue aussi le rôle de carte d’électeur pour une validité de dix ans. Le recto de cette carte comporte le drapeau, l’Etat émetteur, le nom du document, le logo du ministère, le photographie du titulaire, ses filiations du titulaire, son sexe et enfin la signature de l’autorité de délivrance. Au verso figurent la localisation, les numéros NINA et de série et les codes-barres. Compte tenu de l’importance des cartes dans le processus électoral et de leur nouveauté dans notre système électoral, leur distribution se fera par village, fraction, quartier, ambassade ou consulat sous la responsabilité des sous-préfets, de l’ambassadeur et du consul général. Le conseil de village, de fraction ou de quartier sera impliqué du début à  la fin de l’opération de distribution. Le directeur national de l’état civil évoque l’utilité de cette carte en ces termes : « le gouvernement a opté pour la mise en place d’un système d’immatriculation unique, fiable et pérenne des personnes physiques et morales. Le système d’immatriculation ainsi conçu est basé sur l’octroi d’un numéro unique pour individualiser chaque personne par un numéro appelé NINA ». Le directeur de l’Administration territoriale du Mali, Bassidi Coulibaly a noté lors d’une rencontre à  Bamako que « la distribution de la carte NINA (Numéro d’identification nationale) débutera deux semaines avant le travail de la Commission de révision des listes électorales ». La lutte contre la fraude lors des élections a toujours été décriée. Ce nouveau procédé est censé véritablement lutter contre la fraude électorale au Mali.

Ravec : Les réserves d’un administrateur civil

Le Recensement administratif à  vocation d’état civil (Ravec) est loin d’être un exemple d’assurance pour les prochaines élections. Cette opération qui a coûté des milliards au trésor malien souffre de quelques lacunes susceptibles d’entacher la transparence des élections. l’opération a souffert du comportement peu honnête de certains agents de recensement, majoritairement des jeunes diplômés sans emploi, obnubilés seulement par le pactole que constituaient les per-diems. C’’est la conviction de l’administrateur civil chevronné qui n’a pas souhaité décliner son identité. En effet, explique-il-il, pendant le recensement beaucoup ont prétexté une maladie dans les coins de brousse pour retourner vite à  Bamako sans achever leur travail. Il a été par exemple noté qu’un chef de village avait neuf ans et un médecin qui n’avait que quelques mois. Selon son constat, devant la menace ne pas pouvoir bénéficier des documents administratifs maliens sans être recensés, beaucoup de nos compatriotes de l’intérieur du pays ont fait la ruée in extremis sur des communes proches. C’’est ainsi que plusieurs personnes ont été recensées en commune IV du district de Bamako alors qu’en réalité ils habitaient dans les régions. Plusieurs familles n’ont pas pu se faire recenser dans certains coins. Elles n’ont du leur salut qu’en se rabattant sur les zones o๠le recensement continuait son petit bonhomme de chemin. Les propos de cet habitant de Kalanbacoro sont assez illustratifs et corroborent le constant de l’administrateur civil : «Â  Lorsqu’on s’est rendu compte de la fin du recensement dans notre commune qui relève de Kati, il fallait tout faire pour qu’on soit recensé quelque part. C’’est ainsi que des familles sont parties se faire recenser dans les communes V et VI». Une situation qui, reconnaà®t d’ailleurs notre interlocuteur, n’est pas sans conséquence au moment du vote. «Les conséquences d’une telle cacophonie sautent aux yeux. Toutes ces personnes recensées en dehors de leur circonscription électorale ne pourront pas en principe voter. », regrette le vieil administrateur civil. La prise en compte de ces manquements par le jeune ministre en charge des élections, Moussa Sinko Coulibaly déjà  à  cheval sur les préparatifs pour les 2013, espère celui qui capitalise près d’une quarantaine d’années dans l’administration malienne, aura tout son pesant d’or dans l’organisation d’élections transparentes et crédibles.

2012: Les experts préfèrent le RACE

Les experts chargés d’aider au choix du fichier électoral le plus consensuel pour les élections de l’an prochain ont fait part des résultats de leurs travaux qui ont pris fin hier. Ils proposent aux maliens de partir aux élections avec la liste issue du Recensement administratif à  caractère électoral (Race). Selon eux, ce fichier comporte des insuffisances mais peut être amélioré dans les délais légaux afin d’être utilisé lors des élections générales. Pendant trois jours, du 27 au 29 juin, le groupe dont les vingt-sept membres étaient issus des partis politiques, de la société civile et de l’administration a planché sur les deux fichiers RACE et RAVEC soumis à  leur appréciation. Le comité d’experts a visité les administrations électorales (Matcl-DGE) et le centre de traitement des données du RAVEC. Il a vérifié que l’exécution du projet de RAVEC se poursuivait. Le Recensement Administratif à  Vocation d’Etat Civil leur a donc paru le moins à  même de garantir la transparence de la liste électorale, de nombreuses étapes pour la validation des différents résultats n’ayant pas encore été mises en œuvre. Les réaliser étant impossible dans les délais légaux, il a tout simplement été mis de côté. Quant au fichier électoral existant issu du Recensement administratif à  caractère électoral (Race), il comporte de nombreuses insuffisances. Mais selon les experts, il est encore temps de se lancer dans le chantier de son toilettage, processus qui pourrait être achevé pour les élections générales de 2012. Les corrections à  apporter doivent permettre de garantir l’identification correcte de l’électeur, assurer sa localisation afin de le rapprocher davantage de son bureau de vote, radier des listes électorales actuelles tous les titulaires des cartes d’électeur non retirées lors des élections communales de février 2009. Il s’agira également de renforcer les capacités des structures et des acteurs impliqués dans le processus de révision des listes électorales et d’assurer leurs dotations en moyens adéquats. Tout ceci pour arriver à  une gestion consensuelle des élections notamment grâce à  la relecture de la loi électorale et du décret n° 118/P-RM du 8 mars 2002 portant modalités de gestion du fichier électoral. Le RACE corrigé prendra après amélioration l’appellation de « fichier électoral consensuel » (FEC). Reste maintenant à  soumettre ses conclusions au cadre de concertation administration-partis politiques et au gouvernement qui devront choisir le fichier électoral pour les élections générales de 2012. Il faut rappeler que la grande majorité de la classe politique malienne s’est dite favorable à  l’utilisation du fichier issu du RAVEC. Leur réaction à  la décision des experts est donc très attendue.

IBK :  » Le gouvernement doit fournir un fichier électoral conforme ! « 

C’’est un IBK visiblement sur les nerfs qui a présidé ce week-end l’atelier sur  le thème «Â la problématique du fichier électoral en Afrique, cas du Mali » dans la perspective des élections générales de 2012 ». Cet atelier faut-il le préciser a été organisé par le Rassemblement pour le Mali (RPM) en partenariat avec la fondation Friedrich Ebert. Toujours aussi éloquent, Ibrahim Boubacar Keita, président du Rassemblement pour le Mali (RPM), n’a pas pu se contenir face à  l’incertitude d’un fichier électoral fiable pour les élections de 2012. « Je suis perplexe face à  la question du fichier électoral. Avant de poser la question du RACE et du RAVEC’ . On doit poser la question de savoir o๠en sommes nous, il faut un audit concernant les élections passées ». Indignation Pour IBK, difficile de comprendre qu’il a fallu attendre la dernière minute pour poser la question du fichier : «Â Beaucoup d’efforts ont pourtant été faits pour ne pas se retrouver dans une telle situation. Sans un fichier électoral fiable, toute la bataille du positionnement du parti n’est qu’un vain mot. On doit se résoudre à  éviter le pire. Le Mali vient de loin, le Mali ira loin, personne ne doit s’amuser avec le sort du Mali. On n’est pas rentré au gouvernement pour partager le gâteau, mais pour discuter et échanger sur l’organisation d’une bonne élection ». Selon le leader du RPM, Le Mali , champion de la démocratie, a servi de source d’inspiration à  nombreux pays. Mais ce pays est à  la traine. Et notre gouvernement a pour devoir de rendre un fichier électoral conforme à  la norme internationale. Très énervé, le bouillant président du RPM a même préféré priver la salle de pause, pour mieux s’indigner contre le fichier électoral. «Â Je ne suis pas en colère mais à  la limite de l’indignation. », a proféré Mandé Bourama. Plus calme, la représentante de la fondation Friedrich Ebert a salué l’initiative prise par les cadres du RPM, le fichier électoral représentant un sujet fort dans le processus électoral, surtout la fondation s’est félicitée de contribuer à  faciliter les échanges et les discussions sur les rôles et responsabilité des acteurs du processus électoral.

Club de la presse de Radio Klédu : le fichier électoral débattu

A moins d’un an de la date officielle des élections générales, alors que le débat sur le fichier électoral fait rage et divise même la classe politique, la Radio Klédu et la Fondation Friedrich Ebert ont organisé, dimanche, une conférence débat sur le thème « Quel fichier électoral pour les élections générales de 2012 au Mali? « . C’’était dans le cadre de la 66ème édition du Club de la presse. La conférence débat, qui a rassemblé au Centre du secteur privé, de nombreuses personnalités de la société civile et des journalistes, a été coprésidée par le chef de pilotage du Ravec, Moriba Sinayoko, le président du Forum des organisations de la société civile, Adama Diakité, et Massa Sogoba, représentant du Sadi. Ce dernier, dans son allocution, a vivement prôné pour le Ravec, indispensable si le Mali aspire à  des élections régulière et transparentes. Ainsi, il a démontré que l’utilisation du Ravec est bien possible si seulement les plus hautes autorités sont animées d’une volonté réelle. Parlant au nom de la société civile, Adama Diakité pense que les autorités ne doivent pas lier la tenue des élections générales de 2012 aux réformes constitutionnelles envisagées. « Nous exigeons l’organisation d’élections présidentielles et législatives, avant la tenue de la réforme constitutionnelle ». Pour lui, la société civile n’a aucune préférence, que le fichier électoral soit tiré du Ravec ou du Race. Mais cependant, il privilégie le fichier consensuel. Démocratie participative « Cette année, nous ne voulons pas rester en marge du processus et jouer au sapeur pompier après. Nous souhaitons inviter l’ensemble des acteurs du processus à  jouer leur rôle et qu’au bout du compte, nous assistions à  des élections paisibles, transparentes qui ne souffrent d’aucune contestation » a réitéré Adama Diakité. Il s’est aussi interrogé sur le sort des maliens vivant en Côte d’Ivoire (qui n’ont pas été enrôlés) si jamais les élections devaient se dérouler sur la base du Ravec. Pour sa part, Moriba Sinayoko a indiqué que le parachèvement du Ravec devra s’inscrire dans un délai considérable. Et seulement si les élections de 2012 venaient à  être reportées.

RAVEC : Un fichier exploitable pour les élections de 2012 ?

L’objectif véritable du RAVEC Approché par nos soins, le Chef de pilotage du Ravec, Moriba Sinayoko a levé le voile sur l’objectif véritable du Ravec. En effet, le Ravec se trouve être au centre d’une grande confusion entretenue par certains leaders de partis politiques qui remuent ciel et terre afin que ce travail serve de base pour la conception d’un fichier biométrique.  » Le Ravec est prioritairement destiné à  la modernisation de l’état civil ». D’o๠le ressentiment de plusieurs observateurs qui estiment que l’option de la réhabilitation de l’ancien fichier sera plus objective. «Â Le fichier électoral ne saurait se concevoir sur la base d’un travail qui est loin d’être achevé », a-t-il indiqué. En effet, le processus de constitution du Ravec n’est pas terminé. Et mieux, son objectif primordial c’est l’état civil. Cette réalité est en train d’être sapée par le microcosme politique qui ne l’a voué qu’aux élections prochaines. Reconnaissant que le Ravec peut bien servir dans d’autres applications de la vie publique (tels que la confection des casiers judiciaires, les passeports, la scolarité…), Moriba Sinayoko a indiqué C’’est l’état civil qui demeure la priorité. «Â Il faut que l’Etat soit vigilant, sans quoi le but recherché pourrait être biaisé. Selon Moriba Sinayoko, le Ravec, en l’état, ne saurait être transmis à  la Délégation générale aux élections, pour la simple raison qu’un sérieux travail de mise en forme reste à  faire. Un long processus A l’entame de ses propos, le chef du comité de pilotage a rendu un vibrant hommage aux agents Ravec qui dit-il n’ont pas hésité à  aller jusque dans les recoins du pays pour enrôler la population. « L’acte accompli est hautement patriotique ». Contrairement à  ceux là  qui ont qualifié l’opération Ravec de «Â travail bâclé », M Sinayoko a rendu un vibrant hommage à  cette équipe forte de plus 3000 personnes. «Â Les erreurs commises tout au long de l’aventure sont tout à  fait humaines. Ceux qui disent que l’opération a été bâclée ne commettent-ils pas des erreurs eux aussi ? C’’est parce que nous sommes humains qu’il y a des anomalies. Nous en sommes conscients, C’’est pourquoi nous poursuivrons, autant que possible, l’opération de toilettage entamée il y a quelques semaines ». Pour Moriba Sinayoko, il est urgent de corriger avec beaucoup de sérénité les lacunes commises lors de l’opération. « Je reconnais que le travail effectué comporte des erreurs. Mais qu’on nous donne le temps de parachever le travail ! », a-t-il lancé. Selon le chef du Comité de pilotage, l’objectif primordial du Ravec c’est la modernisation de l’état civil. Il apparait donc clairement que l’objet du Ravec n’est pas le fichier électoral. Si les élections doivent se faire sur la base du Ravec, force est de signaler que les électeurs maliens résidant en Côte d’Ivoire seront exclus.

Kafougouna Koné à propos du fichier électoral : « Il faut gérer le temps »

Alors que la fiabilité du fichier électoral pour les élections de 2012, inquiète les partis politiques et interroge la société civile, le ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, le Général Kafougouna Koné, lors de la réunion de concertation avec les partis politiques,entendait présenter les résultats provisoires de la phase active des opérations d’enrôlement des populations dans le cadre du RAVEC (Recensement Administratif à  vocation d’état civil ) en cours actuellement, et afin de discuter avec eux de la question. Le ministre était accompagné de ses collègues de la communication, Mr Sidiki Nfa Konaté, ainsi que du Délégué général aux élections, Siaka Sangaré, face à  des ténors politiques comme Amadou Sy de MPLUS RAMATA, Tiébilen Dramé du PARENA, qui avait très tôt suscité le débat sur la question de la bonne organisation des élections, Bakary Konimba, de RPM, ou encore Oumar Hammadoun Dicko du PSP, parmi d’autres. Report des élections ou non ? Loin d’évoquer un quelconque report ou quel fichier utiliser pour les élections à  venir, le ministre s’est appesanti à  rappeler les phases actives de l’actuel RAVEC. Opération voulue par le gouvernement pour moderniser l’état civil, dira-t-il. « En vue d’atteindre cet objectif, le territoire a été divisé en 6 zones : 5 consacrées aux Maliens de l’intérieur et une aux Maliens de l’extérieur. De même le plan opérationnel a retenu 2 phases dont une active et une consacrée à  la pérennisation du système. La phase active des opérations d’enrôlement qui a démarré le 2 mars 2009 a pris fin le 31 janvier 2011. ». Après cette phase, démarrera une autre étape, celle de la correction des anomalies et qui devrait durer jusqu’au 30 juin 2011, car affirme Kafougouna Koné, « il faut gérer le temps, parce qu’il y a une question de temps ! ». Et le ministre d’ajouter qu’il n’aurait pas souhaité que le fichier soit utilisé tel quel, il faut l’améliorer. Autrement dit, la question du report semble écartée pour le moment, et il faudra tout faire pour gérer un fichier inabouti en un laps de temps éclair. Ce qui ne manquera pas d’agiter la classe politique, déjà  inquiète. Ou alors, en dernier ressort, faudra-t-il s’en référer au RACE (Recensement administratif à  caractère électoral ) un fichier obsolète et vieux d’une dizaine d’années… Alors, report ou pas des élections Mr le Ministre ?. La responsabilité en incombera au gouvernement, a souligné Kafougouna Koné, qui espère que les données du RAVEC seront saisies dans les délais. « Les résultats issus du traitement informatique sont produits sous forme de registres par commune, village, fraction et quartier et mis à  la disposition des populations enrôlées en vue de corriger d’éventuelles anomalies ou erreurs. Ces opérations de correction sont actuellement en cours dans les régions de Kidal, Gao, Tombouctou, Mopti et Sikasso. ». Restera alors la phase de correction, de consolidation et de mise à  disposition du fichier aux structures techniques des départements de l’Etat-civil, des cartes d’identité et passeports, du casier judiciaire, de la scolarité et du fichier électoral ». A l’issue de la réunion avec le ministre, d’autres préoccupations telles que les problèmes d’enrôlement des Maliens de Côte d’Ivoire, la révision annuelle des listes dans le cadre du Ravec sont ressorties. Une autre réunion est prévue dans une quinzaine de jours pour faire le consensus autour de la question.

MALI : Faut-il reporter les élections de 2012 ?

La classe politique réservée La question intéresse ardemment les partis politiques et la société civile qui ont fait plusieurs déclarations de principe pour l’organisation d’élections transparentes et fiables en 2012. Mais à  côté des réformes constitutionnelles promises par l’hôte de Koulouba, les observateurs interrogent la fiabilité du fichier électoral au Mali alors que le RAVEC, le recensement national est toujours inabouti. Plusieurs organisations religieuses ont ainsi appelé à  la tenue d’élections « transparentes » en avril 2012 et vont mettre en place « une structure de veille chargée de surveiller les préparatifs des scrutins, dénommée Alliance pour des élections régulières et transparentes (APERT) ». Ces organisations estiment que la première étape pour que les élections générales (présidentielles, législatives et locales) se déroulent dans la régularité et la transparence, est de doter le Mali « d’un fichier électoral fiable ». C’est « urgent », souligne le texte signé par Le Forum des organisations de la société civile, le groupement des commerçants, le Haut conseil islamique du Mali, l’archevêché de Bamako et les syndicats. La question du temps se pose également et a été évoquée lors d’un débat organisé par le PARENA, le parti de Tiébilen Dramé sur le thème suivant: «Â Le processus électoral au Mali, que faire pour organiser des élections transparentes et crédibles dans les délais ? ». Autrement dit, en l’espace d’un an, comment s’assurer d’un fichier électoral conforme aux exigences d’une élection démocratique? Réponse des responsables du Parena : La mise en place d’une Alliance pour des élections transparentes en 2012, alliance basée sur des consultations et un plaidoyer des acteurs de la société civile, envers les hauts responsables politiques de ce pays. Surtout, l’appel du Parena vise à  prioriser les élections générales de 2012 quitte à  mettre en berne les réformes constitutionnelles promises par ATT. On ne peut pas suivre plusieurs lièvres à  la fois, semble dire le PARENA, qui souhaite ardemment que le Mali soit épargné par « des élections contestées, des crises et crispations post-électorales ». Un défi de taille pour président de la république mais aussi toutes les forces vives de la nation », a rappelé Tiébilen Dramé. Face aux cas de la Côte d’Ivoire, du Nigéria récemment ou encore des troubles qui agitent le Burkina Faso, l’appel du PARENA apparaà®t légitime. Par ailleurs, l’URD (l’union pour la République et la Démocratie) par la voie de son président Younoussi Touré remettait également en cause le fichier électoral actuel et ne souhaitait pas participer aux élections sur cette base, un avis également émis par d’autres formations comme l’ADEMA ou le RPM. Tandis que d’autres leaders politiques comme Poulo Guindo, président du parti CODEM, prône purement et simplement le report des élections à  2014 ? Loin de ressembler au scénario ivoirien, comment ce report, s’il avait lieu, serait-il perçu par les Maliens ? Vers un nouveau fichier électoral ? Quel fichier électoral pour 2012 ? Voilà  la question qui agite les partis politiques et la société civile malienne. l’actuel fichier est jugé caduc par les experts politiques car basé sur le RACE( Recensement administratif à  caractère électoral), un fichier vieux d’une dizaine d’années. Pour le Colonel Ntjo Bengaly, chef du bureau du fichier électoral, celui-ci serait même élaboré sur « la base de produits obsolètes et hors d’usage ». Reste que la mise en place d’un nouveau fichier électoral poserait problème faute de moyens et prendrait du temps puisque le travail d’extraction des électeurs à  partir de l’actuel RAVEC (Recensement administratif à  caractère d’état civil), une base de données à  caractère national devait débuter depuis Janvier et n’a pu se faire faute de ressources. Fautil alors utiliser le fichier obsolète ou reporter les élections ? Pour solutionner la question du temps, le gouvernement envisage de mettre en place un fichier biométrique avec des cartes d’électeurs informatisées. Cela dit, pourquoi ATT n’a-t-il pas pris en compte cet aspect un peu plus tôt lors de son mandat alors que la question a maintes fois été évoquée par la classe politique malienne et soulignée par lui même dans plusieurs déclarations. Réponse lors de la rencontre entre les partis politiques et l’actuel ministre de l’Administration territoriale, le Général Kaofugouna Koné ce mardi. Nous y reviendrons.

Recensement administratif : l’appel au secours du personnel

Depuis le démarrage des opérations (1er mars 2009), les agents ont œuvré dans des conditions difficiles : manque de couverture socio-sanitaire, pas de prise en charge des accidents de travail, licenciements arbitraires, impayés de salaires, pas de frais de déplacement… Colère des agents Au même moment, les responsables de l’opération s’en mettaient pleins les poches. La preuve en est que, depuis le lancement de l’opération (le 1er mars 2009), des sommes indues (2600 Fcfa pour les contrôleurs, et 2100 Fcfa pour les agents de saisies) mensuellement prélevées sur les maigres salaires des agents, ont été destinées aux responsables de l’opération. Certains agents, s’estimant lésés et trompés n’ont pas hésité à  enclencher des procédures judiciaires contre l’Etat. C’’est le cas de cet agent contrôleur, Moussa Sacko qui a traà®né l’Etat devant le juge lundi dernier au tribunal de première instance de la commune 3. Le « carnage » de Mopti La région de Mopti se souviendra de l’opération Ravec. A en croire nos sources, ces agents ne bénéficiaient pas de couverture de soins dans le cadre de leur santé. Pire, ils étaient confrontés à  un environnement difficile d’adaptation. Selon certaines informations, les agents du Ravec, une fois sur le terrain, étaient délaissés par les autorités administratives locales et livrés à  eux-mêmes. Signalons qu’il y a seulement deux semaines, deux agents ont rendu l’âme sur le terrain des suites de la malaria, à  Bankass (Mopti). Auparavant 4 autres agents avaient trouvé la mort pour des raisons inhérentes à  l’état de précarité du terrain. D’autres agents malades attendaient désespérément des soins. l’Etat n’est-il pas aussi perdant dans cette histoire ? Dans le cadre de l’opération Ravec, l’Etat a pourtant déployé de gros efforts matériels et financiers pour la formation des agents. Aujourd’hui, le fait que ces derniers soient complètement délaissés, dénotent d’un manque de vision des autorités pour capitaliser l’expérience de ces agents. Certes le projet RAVEC avait une durée bien déterminée. Mais faudrait-il que l’Etat s’engage à  insérer ces agents de manière à  ce que leur expérience ne soit pas gaspillée.

Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec) : les agents réclament leurs salaires

Jeudi dernier, les agents Ravec étaient à  couteaux tirés avec le Ministère de l’Administration territoriale. Invités à  venir réccupérer leur salaire (du mois de mars) par le biais d’un communiqué laconique diffusé par l’ORTM, les agents Ravec se sont bousculés au portillon du Centre islamique de Hamdallaye. Salaires s’attendant à  percevoir leurs salaires initiaux (c’est-à -dire 90 000F CFA) doublés d’une probable prime, les agents devaient malheureusement, selon de planning établi par leur département de tutelle, se contenter de 60 000 F CFA. Toute chose qu’ils ont jugé arbitraire et injuste au vu de l’immense travail de terrain abattu dans les dernières zones de l’opération Ravec. Ils se sont immédiatement regroupés pour protester contre le traitement que le Ministère leur réservait. les agents ont engagé un véritable descente dans l’enceinte de leur departement de tutelle. Objectif : marcher sur le Ministère du Général Kafougouna Koné, qui, arborent-ils, n’a pas respecté ses engagements mentionnés dans le contrats. En réponse, on leur a demandé de déléguer une dizaine d’agents qui représenteront le groupe autour d’une éventuelle table de négociation. Le directeur national de l’intérieur, Boubacar Traoré a tenté de calmer les esprits en promettant aux agents que des mesures sont en cours. Le contrat prévoit que le salaire des agents soit payé mensuellement. Mais selon les agents, le Ministère avait brandi le prétexte que les agents n’ont travaillé que 20 jours. Sur ce, ils ne pouvaient s’attendre aux 90 000F CFA. Approché par nos soins, M Boubacar Koné a laissé entendre que les agents s’agitent pour rien : «C’’est un faux débat. Tout entrera dans l’ordre ». Opération nationale Rappelons que les agents Ravec parachevaient une vaste opération menée aux quatre coins du Mali. C’est dans des conditions assez difficiles que ces agents ont accompli leur travail. Il faut noter que les agents ont été déployés le 10 février dernier dans les régions de Mopti, Kidal, Gao et Tombouctou.

« Boom » démographique au Mali : l’AMPPF tire la sonnette d’alarme

Réalisé du 1er au 14 avril 2009, ce chiffre fait réagir l’association Malienne pour la protection, et la promotion de la famille (AMPPF), qui a animé une conférence de presse pour exprimer leur inquiétude ce matin au ministère de la santé à  Koulouba Une population en croissance Le dernier Conseil des ministres informe que la population malienne est répartie dans 2 369 866 ménages. Elle a été multipliée par près de 1,5 depuis 1998, ce qui représente un taux de croissance annuel moyen de 3,6 %. Autre révélation de taille : le Mali compte 7 202 744 hommes et 7 314 432 femmes. Les femmes représentant 50,4 % de la population contre 49,6 % pour les hommes. Toute chose qui provoque l’inquiétude de l’AMPPF, butée à  freiner ou contrôler la population dans le but de donner une vie meilleure à  la famille. Une population jeune avec une santé sexuelle et reproductive Selon les indicateurs clés de la santé au Mali, la population malienne est jeune avec 46% qui ont moins de 15 ans, et seulement 3 % de plus de 65 ans. Par ailleurs 40% des adolescentes de 15- 19 ans sont déjà  mères et contribuent à  la fécondité générale du pays pour 14 %. En effet l’indice synthétique de fécondité (ISF) est de l’ordre de 6,6 enfants en moyenne par femme au niveau national avec un u n pic de entre 15-19 ans. Cela n’est pas sans conséquence dans un pays ou la situation sanitaire et sociale est caractérisée par des niveaux de mortalité élevée aboutissant à  des conséquences très lourdes pour les femmes, les enfants, les adolescents et jeunes à  cause de leur vulnérabilité et l’insuffisance des mesures concrètes prises à  leur endroit. Campagne de planning familial pour renverser la tendance Face à  cette situation, seule la campagne de planning familial peut renverser la tendance afin de permettre à  tout chacun de protéger sa famille soutient le conférencier principal. Le planning familial est l’une des volontés du pouvoir public à  contrôler ce phénomène démographique o๠intervient plusieurs associations et organisations non gouvernementales. l’une des pionnières association à  s’implanter à  l’intérieur du Mali est bien l’AMPPEF. Créée le 3 mars 19972, elle est pionnière en matière de planning familial au Mali. Depuis près d’une trentaine d’année, elle contribue à  améliorer la qualité de la vie de la famille et des individus en milieux rural et urbain. Selon le directeur exécutif de cette association, l’AMPPF a pour mission d’œuvrer à  l’amélioration de conditions de vie des populations à  travers de services de qualité fournis dans les domaines suivants : Il s’agit d’avoir accès aux services de planification familiale, de la prise en charge du VIH/SIDA ,de la maternité sans risque notamment à  travers la prévention et la prise en charge des complications liées aux avortements provoqués, de la réponse aux besoins de adolescents. Quelle stratégie pour le contrôle de la démographie ? Le brillant exposé sur les missions de son associations a suscité des questions de confrères qui se résument ainsi : quelle la stratégie retenue pour la campagne de planning ? Comment vous abordez les ruraux sur le sujet de la sexualité, considéré comme tabou dans notre société ?, N’est pas là  l’échec du planning face à  cette explosion démographique ? Voila autant des questions posées lors de cette conférence. En réponse, Mountaga Touré directeur de l’AMPPF affirment qu’ils ont pu démystifier ce qui était considéré tabou. Il s’agit d’expliquer les méthodes contraceptives à  la population rurale. [i « Aujourd’hui, c’est avec beaucoup d’abnégation que nous parlons de condoms protecteurs » dit-il. Il répond que les communicateurs traditionnels sont impliqués dans la sensibilisation du planning pour porter le message à  la population avant de solliciter l’implication de la presse pour faire face à  ce boom démographique qui prend de l’essor dans notre pays..

RAVEC Mali : « le bilan des opérations est satisfaisant »

Débuté depuis Mars dernier, l’opération RAVEC a atteint sa vitesse de croisière. Répartie sur 4 étapes (ou zones), la deuxième phase est en passe d’être entamée. Au terme de l’opération en zone 1 (Kayes et Koulikoro) fini depuis le 30 mai dernier, les agents étaient censés entamer la deuxième zone, 15 jours après (c’est-à -dire le 15 juin dernier). Balayant d’un revers de main les accusations faisant croire que la poursuite des opérations d’enrôlement souffrirait d’un problème financier, le chef du comité de pilotage du RAVEC a laissé entendre que tout est fin prêt pour que les équipes reprennent du service. Selon le chef de pilotage de l’opération RAVEC, le retard accusé est du à  un certain nombre de facteurs qui ne saurait nullement être négligé dans le bon aboutissement de l’opération. Au nombre de ces facteurs, il faut noter que de nombreux dégâts ont été causés sur le matériel au terme des opérations en zone 1. Ainsi, des groupes électrogènes, des appareils photo, des pneus de moto, des valises d’enrôlement…et autres, devaient être réparés avant l’entame de la zone 2. « Il y’a bien des avaries qu’il fallait corriger afin de restaurer le matériel et remettre tout le système en place. Car, il est à  déplorer que le matériel a été très mal entretenu sur le terrain », a dit M. Sinayoko. Aussi, la poursuite de la formation qu’ont recu les agents d’identification et les contraintes de la saison pluvieuse, ont joué dans le retard. Mais cependant, dit-il, le bilan de l’opération en zone 1 est globalement satisfaisant. En fait, la 1ère étape (la zone 1) constituait une opération « test grandeur nature du RAVEC » au terme de laquelle plusieurs enseignements ont été tirés…pour le bon déroulement du reste de l’opération. Par ailleurs, il faut signaler que l’opération au niveau de Bamako, revêt une particularité, liée au fait que la capitale et ses périphéries comptent un effectif pléthorique de plus 1 400 000 habitants à  recenser. Malgré le retard qu’a accusé l’opération, au 3 août dernier, 1 066 814 ont été recensés à  Bamako, soit un taux de 79%. Autrement dit, le reste de personnes à  enrôler d’ici la fin de l’opération (au terme des deux mois à  venir) est de 267 972 habitants. Pour un état civil fiable Dans le but de favoriser l’établissement d’un état civil fiable et sécurisé, les plus hautes autorités du Mali ont lancé le RAVEC dont l’objectif est d’enrôler toute la population malienne.C’’est ainsi que des équipes de recensement, sous l’égide du Ministère de l’administration territoriale, ont été déployées sur le terrain. A noter que la zone 2 de l’opération RAVEC concernera, 4 cercles de la Région de Mopti (Bandiagara, Bankass, Koro, Douentza) et la Région de Sikasso. « Nous publierons la liste de répartition des agents (en fin de semaine), et il ne restera que la signature des contrats, qui consacrera le démarrage très prochain des opérations en zone 2 ».