L’UM-RDA critique de la médiation de la CEDEAO

«Notre parti est un vieux parti fondé par les indépendantistes de l’Afrique sur la base des idéaux démocratiques », explique Amadou M Maiga 2è vice président de l’UM RDA, face à  la presse. Les leaders politiques sont revenus sur les étapes de la crise malienne depuis le coup d’état du 22 Mars, pour apporter des solutions. En outre, ajoutent-ils, la médiation de la Cédéao critiquée à  bien des égards, a crée une situation confuse, avec la signature de l’Accord cadre le 6 Avril. Un gouvernement politique Mal négocié par la CEDEAO, l’Accord Cadre a crée, selon les responsables de l’UM-RDA, un pouvoir à  trois têtes : « Le président de la république, le premier ministre et le président du CNRDRE. Mais le vrai pouvoir reviendra à  celui détient les armes. C’’est évident ! ». En outre, l’agression de Dioncounda Traoré a contribué à  donner une mauvaise image de la République : « Les partenaires ont suspendu l’aide au développement, sous la condition de former un gouvernement d’union nationale ouvert aux partis politiques et la société civile». En clair, un gouvernement technocrate ne peut pas résoudre une crise politique dans un pays comme le Mali. « La crise du Mali est une crise politique, il faut un gouvernement politique pour sortir le pays de l’impasse. Sur la question sur l’intervention de la CEDEAO, la position de l’UM RDA est claire : « Un pays qui a plus de 2000 militaires en fuite vers les pays voisins ne peut pas faire face à  un groupe armé qui est pistonné par les terroristes et certaines forces étrangères. Il faut impérativement l’intervention de la CEDEAO et précisément des pays voisins comme la Mauritanie et le Niger » d’après Sabrou Bocoum.

Mamadou Konaté (1897-1956) : Le premier vice-président noir de l’Assemblée nationale française

l’Afrique ne devra son bonheur qu’à  ses seuls fils conscients Né à  Kati en 1897, Mamadou Konaté se destina tout de suite à  l’enseignement. Brillant élève de l’école normale William Ponty (Sénégal), il devait consacrer toute sa carrière à  l’enseignement au Soudan(actuelle république du Mali. Nommé instituteur, il enseigne dans différents établissements du Soudan (Bafoulabé, Matina, Kolokani). La renommée qu’il acquit dans ses fonctions et l’aptitude pédagogique dont il fit preuve lui valurent d’être appelé à  la direction de la grande école régionale de Bamako, charge qu’il occupa pendant treize années consécutives. Entre 1919 et 1946, Mamadou KONATE est maitre d’école. Il avait compris que le rôle de l’instituteur n’était pas seulement d’enseigner et d’éduquer les enfants, mais aussi et surtout d’éclairer, guider et défendre les hommes et son pays dans le cycle normal de l’évolution du temps. Il disait souvent que tout homme, quel qu’il soit, s’il mésestime sa propre valeur, et celle de son milieu, restera la proie des dures épreuves. Et parlant de l’intellectuel Africain, il déclarait avec conviction que ce dernier ne méritera pas la patrie s’il n’emploie son savoir qu’à  la recherche d’un salaire, d’un prestige. Il aimait beaucoup prophétiser que l’Afrique ne devra son bonheur qu’à  ses seuls fils conscients de ses multiples forces inexploitées : forces des hommes, forces de la société, forces de ses terres, de ses eaux et de son soleil ardent ! Aussi, il crée le syndicat des instituteurs de Bamako, dont il est longtemps le secrétaire général. Le cercle de sa renommée s’élargit, et ses compatriotes le poussent bientôt à  accepter d’autres responsabilités, au conseil général de Bamako et au grand conseil de l’Afrique occidentale française (AOF). La seconde guerre mondiale ébranle une nouvelle fois les fondations du pouvoir colonial français – le Soudan fournit vivres, soldats, argent en quantité – et la montée du mouvement nationaliste se poursuit. L’US-RDA, le bloc soudanais Brillante élite occidentalisée, Mamadou Konaté est le prototype des nouveaux leaders de ce mouvement, à  l’instar d’un autre enseignant plus jeune, Modibo Keita, qui sera Président de la République autonome du Soudan de 1960 jusqu’en 1968, date à  laquelle il sera renversé par Moussa Traoré. En 1945, Mamadou Konaté et Modibo Keita fondent le Bloc soudanais. L’année suivante, ce mouvement devient, sous le nom d’Union soudanaise, une section d’un grand mouvement fédéral, le Rassemblement démocratique africain (RDA).Le congrès constitutif de ce mouvement, animé principalement par le leader ivoirien Houphouà«t-Boigny et par Modibo Keita, se tient à  Bamako le 18 octobre 1946 et rassemble 800 délégués venus de l’AOF et de l’AEF En 1951 et en 1956 Mamadou Konaté fut réélu au parlement, preuve incontestable de la confiance de ses concitoyens. Président du groupe rassemblement Démocratique Africain et membre de la commission de la France d’Outre Mer à  l’Assemblée Nationale, il était également membre depuis leur création du conseil général du Soudan et du grand conseil de l’AOF ; il occupait au sein de ces assemblées une place du premier choix pour le plus grand bien des problèmes intéressants la vie de la fédération. Consciencieux, travailleur, honnête, soucieux d’efficacité plus que de vain tapage ou de gloriole personnelle, il s’était rapidement acquis au sein du parlement français une autorité morale de tout premier plan. Jeudi 10 mai 1956, à  la veille de la plus importante fête annuelle des musulmans, il est mort, à  Bamako. Exemple de droiture, de loyauté, d’honnêteté, il avait du devoir un sens particulièrement élève, il était de ceux pour qui « servir» n’admettait pas de restrictions. Assemblée nationale française A l’Assemblée nationale, o๠Mamadou Konaté siège à  l’UDSR, il est nommé membre de plusieurs commissions : celle de la marine marchande et des pêches et celle des moyens de communication, mais aussi à  deux autres qui lui tiennent particulièrement à  cour : la commission des territoires d’outre-mer et celle de l’éducation nationale.En effet, la plus grande partie de son activité et de ses interventions est consacrée à  l’organisation du travail et de l’enseignement dans les territoires d’outre-mer. Il invite par exemple le gouvernement, en août 1947, à  mettre fin à  la constitution obligatoire de greniers de réserves en AOF ; le 23 février 1950, il dépose une proposition de loi tendant à  instituer un Code du travail dans les territoires d’outre-mer, proposition de loi qu’il défendra à  la tribune à  plusieurs reprises, y compris dans la seconde législature ; quelques jours plus tard, il dépose une autre proposition de loi tendant à  la création d’un  » cadre unique  » du personnel des chemins de fer d’AOF. Il prend souvent la parole, sur ses sujets de prédilection – coordination de l’enseignement en AOF, budget destiné à  l’outre-mer -,mais aussi sur la politique de la France dans ses colonies : ainsi lors des discussions relatives aux événements de Madagascar en mai 1947, ou lorsqu’il interpelle le gouvernement sur l’attitude de l’administration lors des élections au Soudan et au Niger et des événements sanglants de Boromo (26 juin 1948). Le 2 janvier 1956, sur un collège unique qui a continué à  croà®tre (plus d’un million d’inscrits), la liste d’Union soudanaise de Mamadou Konaté, forte de 215 419 des 433 029 suffrages exprimés, remporte cette fois deux sièges sur les quatre à  pourvoir, et Modibo Keita est élu aux côtés de Mamadou Konaté. Retrouvant le Palais-Bourbon, ce dernier connaà®t un moment de gloire, puisqu’il est nommé vice-président de l’Assemblée nationale. Malheureusement, il n’aura pas le loisir d’exercer son troisième mandat très longtemps : nommé membre de plusieurs commissions, il a le temps de déposer le 20 mars 1956 une proposition de loi portant suppression des sociétés indigènes de prévoyance dans les territoires relevant du ministère de la France d’outre-mer, mais son état de santé décline soudainement : il est soigné sans grand espoir à  l’hôpital Saint-Antoine, puis rapatrié à  Bamako o๠il décède le 11 mai 1956. Le président de l’Assemblée nationale aura ces mots lors de l’annonce de cette triste nouvelle en séance, quatre jours plus tard :  » Mamadou Konaté appartenait à  ces élites que la France a su former partout o๠flotte son drapeau et sur lesquelles elle est en droit de compter pour réaliser une véritable Union française. Sa présence au fauteuil présidentiel, comme l’avait souligné si justement notre collègue M. le chanoine Kir, était plus qu’un symbole. « 

Politique : l’ US-RDA réunit les siens en congrès

l’actualité politique de ces dernières semaines reste marquée par les assises de la reconstitution de la grande famille de l’Union soudanaise pour le Rassemblement Démocratique Africain (US-RDA). Après la conférence nationale tenue du 31 octobre au 1er novembre 2009, place au 5ème congrès ordinaire du BDIA Fasso Jigi, le week-end dernier au CICB. En effet, depuis longtemps, l’idée de rassembler les partis nés de l’escarcelle de l’USRDA est en bonne voie. Ces mutations qui ont donné lieu à  la formation d’autres partis politiques n’ont fait que fragiliser le parti du président Modibo Keita et de Tiéoulé Mamadou Konaté. Le parti a toujours émis son avis sur les questions d’intérêt national et international. Conférence Nationale Ainsi, la 5ème conférence nationale a donné mandat au bureau politique national de l’US-RDA d’engager le parti dans la voie de la réunification de la grande famille. Et de concrétiser le rassemblement autour de grands idéaux du RDA de Mamadou Konaté et Modibo Keita. Ainsi, le Pr. Baba Ahkib Haidara a été élu président d’honneur du parti, en remplacement du regretté El Béchir Gologo. En principe, sauf cas de force majeure, le congrès de réunification de la grande famille RDA se tiendra les 18, 19, et 20 décembre prochain.La question est revenue, week-end dernier, au centre du dernier congrès ordinaire du Bloc pour la démocratie et l’intégration Africaine (BDIA Faso jigi). Le parti BDIA, dont le projet social a été réelu en décembre dernier, demeure incontestablement le plus grand parti qui est sorti des mailles de l’USRDA. Pour son président, Souleymane M Doumbia, la réunification de la grande famille RDA sera bientôt une réalité. En effet lors de la cérémonie d’ouverture de ce 4ème congrès, les représentants des partis nés de l’USRDA ont, de vive voix, témoigné de l’adhésion de leur formation politique à  l’idéal de la reconstitution. Renouvellement du bureau Au cours de ce congrès, le BDIA devrait renouveler ses instances. Et le nouveau bureau qui présidera aux destinées du parti aura pour tâche de trouver les voies et moyens aidant le parti à  retrouver ses lettres de noblesse et à  prendre son envol pour un avenir meilleur. Aux dires d’un observateur de la scène politique, le bateau de l’USRDA a, pendant longtemps, tangué. Mais qu’à  cela ne tienne, il reste tendu comme un roc. Les acteurs ont à  C’œur de faire rayonner le parti qui a joué fort dans l’avènement de l’indépendance. Tout en perpétuant la mémoire de Modibo Keita, Isaac Dembélé, Mamadou Boré. «Â Les difficultés du moment ne sauraient émousser nos ardeurs. Nous nous devons, à  tout prix, de gagner le combat politique pour lequel nous sommes investi ». L’US-RDA, un parti historique Le parti saura tirer beaucoup d’enseignement du passé. Lors du congrès du BDIA, les partis amis comme l’URD et le CNID, ont, à  travers des discours témoigné de leur soutien à  la famille de l’USRDA. En effet ce parti est le tout premier qu’a connu le Mali indépendant. Il a constitué un sillon pour les beaucoup de politiciens de la première heure, et non les moindres. Pour Amadou Maiga, membre du Bureau national du BDIA Fasso Jigi, la reconstitution de la grande famille est un impératif pour renforcer les acquis des patriotes qui ont posé les premiers jalons du Mali. Il faut noter que la première femme députée, en République du Mali, est issue des rangs du RDA. Répondant au nom de Awa Keita, cette dame est incontestablement un repère pour la jeune génération de femmes battantes. Et pour cause, elle s’est remarquablement fait distinguer sur l’arène politique du Mali. Son nom sera à  jamais écrit en lettres d’or dans les annales de l’histoire politique du pays.

Le 9 Novembre 1989, un mur tombait à Berlin

Dans le capitalisme démocratique, disait Karl Marx, les riches sont devenus plus riches et les pauvres plus pauvres. Le marxisme a inspiré les jeunes idéalistes depuis plus d’un siècle. La révolution de Lénine en Russie en 1917 a été saluée comme une aube nouvelle. Les conquêtes de Staline ont introduit le communisme en Europe de l’Est. Les gouvernements communistes s’y sont engagés à  créer un paradis pour les travailleurs, qui seraient libérés de l’exploitation des capitalistes et travailleraient ainsi pour l’à‰tat, ce qui leur apporterait plein d’emploi et bien-être. l’auteur tchèque Milan Kundera dit des communistes « ils avaient un plan grandiose, un plan pour un nouveau monde dans lequel chacun trouvera sa place : la création d’une idylle de justice pour tous. Les gens ont toujours aspiré à  une idylle, un jardin o๠les rossignols chantent, un monde d’harmonie o๠la société n’est pas hostile à  l’égard de l’homme, ni l’homme à  l’égard d’autres hommes ». Problème : ce paradis supposé a été imposé à  la pointe du fusil. Néanmoins les gauchistes applaudissaient, écartant les opposants comme les élitistes capitalistes. Ces élitistes seraient justement décimés, mais les masses accéderaient à  l’égalité et à  des avantages fabuleux au paradis. Hélas, cette égalité était un trompe-l’œil: l’égalité n’est pas possible entre ceux qui imposent les règles et ceux qui les subissent. Les Européens de l’Est ont constaté que le paradis supposé a été en réalité une cage dans laquelle ils ont été alimentés et abreuvés, mais privés des libertés fondamentales de parler, d’agir ou de bouger. Des masses de jeunes commencèrent à  émigrer des paradis communistes vers l’enfer supposé de l’Occident. La migration a été plus facile de l’Allemagne de l’Est vers l’Allemagne de l’Ouest. La migration officielle a atteint 197.000 en 1950, 165.000 en 1951, 182.000 en 1952 et 331.000 en 1953. Il était impossible de prétendre que tous ces jeunes étaient tous de cupides capitalistes réactionnaires. Ainsi, les pays communistes ont fermé leurs frontières et incarcéré ceux cherchant à  s’échapper. Kundera dit que le paradis communiste était censé être un endroit « o๠chaque homme est une note dans une fugue magnifique de Bach, mais toute personne qui refuse sa note est un simple point noir, inutile et vide de sens, facile à  attraper et à  écraser entre les doigts comme une mouche. à‰tant donné que par définition (communiste), une idylle est un monde pour tous, les personnes souhaitant émigrer niaient implicitement sa validité. Alors, au lieu d’aller à  l’étranger ils ont été mis derrière les barreaux ». La fuite du Paradis était bannie : elle pourrait conduire à  la notion impensable que le communisme n’était pas, après tout, le paradis. Le dilemme communiste était pire dans la ville de Berlin, divisée entre un Est communiste et un Ouest démocratique. La fuite était plus facile et plus massive ici. Ainsi, en 1961, les communistes construisirent le mur de Berlin sur toute la frontière de la ville. Contrairement à  la plupart des murs de sécurité, cela ne visait pas à  éloigner les étrangers, mais à  enfermer les citoyens à  l’intérieur d’une cage. Néanmoins, des milliers de Berlinois de l’Est ont cherché à  traverser, et des centaines ont été abattus. La Doctrine Brejnev de l’Union soviétique stipulait qu’une fois qu’un pays est devenu communiste, les armes soviétiques le maintiendraient communiste. Les chars soviétiques ont écrasé les soulèvements en Hongrie en 1956 et en Tchécoslovaquie en 1968. La même doctrine a conduit les chars soviétiques en Afghanistan en 1979. Mais ils y ont subi un revers humiliant. Lorsque Gorbatchev est devenu Président de l’Union Soviétique, il retira ses troupes de l’Afghanistan, mettant fin à  la doctrine Brejnev. En 1989, il dit aux dirigeants communistes d’Europe de l’Est qu’ils ne pouvaient plus compter sur les chars soviétiques pour contrecarrer les soulèvements populaires. Dans les trois mois qui suivirent, les soulèvements populaires renversaient les régimes communistes de toute l’Europe de l’Est. En août 1989, la Hongrie démantelait les barrières aux frontières avec l’Autriche. En quelques jours, des hordes d’Européens de l’Est, dont 13.000 Allemands de l’Est, ont fui en Autriche. Des manifestations de masse contre le régime communiste ont éclaté à  travers l’Europe de l’Est. Pour apaiser la colère du public, les communistes ont ouvert les portes du mur de Berlin le 9 Novembre. En quelques jours, les Berlinois ont ébréché et détruit le mur, au milieu d’acclamations délirantes. Peu après, le gouvernement communiste est tombé. Partout les communistes et les socialistes étaient consternés. Ils ne pouvaient pas comprendre pourquoi les Allemands de l’Est bénéficiant del’égalité des revenus, de l’aide sociale gratuite et du plein emploi devaient fuir vers l’Ouest très inégalitaire, hérissé de chômage et depérils sociaux. Une réponse est venue d’une lettre envoyée à  un directeur de journal. « Le Hamster de ma fille (une souris blanche de compagnie) a de la nourriture, de l’eau, un abri et même des soins médicaux, et une cage pleine de tubes de jeu. Le hamster répond en essayant constamment de ronger la cage, perçant son chemin vers la liberté. Je pense que nous comprenons tous ce qu’est la liberté, et ce n’est pas une cage dorée ».