Réactions et coulisses d’une élection à l’hémicyle

« Nous allons écrire ensemble une nouvelle page de l’histoire », ce sont les premiers mots du Président de l’Assemblée nouvellement élu ce mercredi 22 janvier à  l’issue de la session extraordinaire. Abderahmane Niang, doyen de l’assemblée et favori au perchoir, s’est finalement abstenu d’être candidat, en se contentant de présider la séance inaugurale de l’assemblée nationale aux côtés du plus jeune des députés, l’honorable Amadou Thiam, 29 ans. Pour rappel, deux candidatures étaient en lice. Celle d’Oumar Mariko élu du parti Sadi et Issaka Sidibé, élu RPM à  Koulikoro. Après le vote des 147 députés, C’’est Issaka Sidibé qui l’a emporté avec 115 voix contre 11 pour Mariko et 21 bulletins nuls. Dans son discours inaugural, le président élu entend relever le challenge avec l’aide de tous les députés, convaincu que les honorables sont tous dépositaires de la souveraineté du peuple malien. Et d’ajouter : « Notre peuple nous observe et nous demande un comportement honorable et digne. Ensemble, nous allons écrire une nouvelle page de l’histoire parlementaire de notre pays ». Satisfaction des députés Apres l’élection, nombreux ont été les députés à  féliciter le nouveau président de l’Assemblée Nationale. Mamadou Lamine Wague, élu URD de Banamba, un parti de l’opposition est plutôt satisfait: « Je pense que C’’est le bon choix pour l’Assemblée Nationale ». Oumar Mariko le perdant a tout de même félicité le vainqueur avant d’indiquer que l’assemblée nationale doit s’inscrire dans un changement radical : « Le peuple malien attend surtout de nous une rupture avec le passé » a t-il déclaré, en éternel opposant. Pour Soumaila Cissé, élu de Niafunké et chef de file de l’opposition, le président devra travailler et se montrer rigoureux dans l’application des textes et règlements parlementaires Même son de cloche pour Moussa Timbiné, président des jeunes du parti RPM : « Nous avons fait le choix de la majorité parlementaire. Je me réjouis de son élection brillante ». Quant à  Yaya Sangaré, élu Adema à  Yanfolila, la majorité parlementaire ne signifie pas faire du suivisme : « Nous serons exigeants par rapports à  certaines pratiques et envers nous même pour remettre le pays sur le bon chemin». Bacary Fomba, député élu à  Dioila(région de Kayes) a ajouté que la mise en place des commissions parlementaire devra tenir compte d’un certain équilibre. Coulisses: pourquoi Abderahmane Niang s’est retiré de la course Il était l’un des favoris au perchoir de l’Assemblée Nationale, mais il n’a finalement pas déposé sa candidature. Doyen de l’hémicycle, on disait qu’il était le choix du président en tant que baron du RPM, et d’ailleurs, un député a inscrit son nom sur l’un des bulletins nuls. Les femmes aux foulards rouges Elles étaient une cinquantaine à  prendre part à  la session inaugurale de l’Assemblée Nationale, vêtues de foulards rouges, pour manifester leur mécontentement. Selon une porte-parole, leur présence visait à  dénoncer la présence d’ex leaders rebelles du Nord, dans les rangs des députés à  l’Assemblée Nationale. La fougue du député Moussa Timbiné Apres l’élection du Président de l’Assemblée Nationale, une polémique survient par rapport à  la mise en place des 15 commissions parlementaires. C’’est Moussa Timbiné qui donne le ton en déclarant: « nous aurons le temps de nous découvrir. Il ne faut pas qu’on me diabolise! ». C’’était en réplique à  Oumar Mariko et Soumaila Cissé qui ont proposé au Président de se conformer aux textes réglementaires de l’Assemblée Nationale et non à  la volonté du parti majoritaire pour la mise en place desdites commissions.

Communiqué du Gouvernement suite à l’exécution des deux journalistes de RFI

Le gouvernement de la République du Mali a appris avec consternation et une très grande tristesse ce samedi 02 Novembre, l’enlèvement et l’exécution à  Kidal de deux journalistes travaillant pour Radio France internationale(RFI). Le gouvernement condamne avec la plus grande fermeté cet acte barbare et lâche. Le gouvernement prie pour le repos de l’âme de Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Ces deux professionnels expérimentés et aguerris n’en étaient pas à  leur premier séjour au Mali, notamment dans la région de Kidal ou ils avaient couvert pour RFI les opérations de vote du premier tour de l’élection présidentielle en Juillet dernier. En cette douloureuse circonstance, le gouvernement adresse ses condoléances émues au gouvernement français et aux familles des personnes disparues. Il renouvelle enfin toute sa détermination ainsi que de celle de ses partenaires à  poursuivre la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Fait à  Bamako,le 02 Novembre 2013 Le gouvernement

IBK veut une « armée à la hauteur de ce qu’est le Mali »

Tout le Mali sera branché ce mercredi soir sur la chaine nationale pour suivre le discours du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. Ce dernier, qui a dû rentrer au Mali après avoir écourté sa visite officielle en France, s’exprimera sur les sujets de l’heure. Avec, présente à  l’esprit de tous après les derniers jours mouvementés, la question sécuritaire. IBK, qui a présenté le Mali comme de retour dans le concert des Nations, c’était la semaine dernière à  la tribune de l’ONU, doit faire face à  de sérieux incidents qui pourraient remettre en cause le processus de normalisation enclenché depuis les élections dernières. Attentat-suicide meurtrier à  Tombouctou, échanges de tirs à  Kidal et révolte dans l’armée, une situation à  laquelle les autorités entendre mettre rapidement le hola. Le Président de la République en a déjà  donné le ton à  sa descente d’avion en provenance de Paris, il y a à  peine quelques heures. Evoquant les troubles du lundi dernier au camp Soudjata de Kati, provoqués par des militaires mécontents de ne pas avoir reçu d’avancement en grade, le chef de l’Etat a déclaré qu' »il est temps que certains comprennent qu’on ne leur donne pas les armes pour qu’il s’en servent pour leurs intérêts personnels, mais pour servir la République ». On se souvient que lors de sa campagne pour la présidntielle, le candidat Kéita promettait une réforme profonde de l’armée, qui sera mise dans les conditions idoines pour remplir sa mission. « En retour, je veux une armée disciplinée, une armée à  la hauteur de ce qu’est le Mali, une armée à  la hauteur de l’estime fabuleuse que le monde entier porte au Mali aujourd’hui » a déclaré le Président de la République. Qui a tenu à  rappeler chacun à  ses responsabilités: « ce sera la responsabilité des chefs militaires de faire respecter la discipline au sein des forces armées ».

Mali: réaction du gouvernement suite à la déclaration des groupes armés

Suite à  la déclaration des groupes armés (le MNLA, le HCUA et le MAA), dans la presse le jeudi 26 Septembre 2013, faisant état du non-respect par le gouvernement malien des engagements pris dans l’Accord de Ouagadougou, le Gouvernement de la République du Mali tient à  apporter les précisions suivantes : Après sa mise en place, le 08 septembre 2013, sous la haute Autorité du Président Ibrahim Boubacar Keita, le Gouvernement a accompli les tâches suivantes : Premièrement : l’Adoption de Mesures de confiance, à  travers la libération des personnes détenues A ce jour, 32 personnes ont été libérées. D’autres dossiers sont en cours de traitement, notamment, celui des députés qui sont sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Deuxièmement : l’Organisation des Forums de sensibilisation En application de l’article 20 de l’Accord préliminaire à  l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix signé à  Ouagadougou le 18 juin 2013, le gouvernement a organisé, les 15 et 16 septembre 2013, des forums de sensibilisation dans les trois régions du Nord en se rendant successivement à  Tombouctou, Kidal et Gao. D’autres missions conduites par les gouverneurs et les préfets ont effectué la même démarche dans le même objectif. Troisièmement : Le 17 septembre 2013, le Président de la République a rencontré les groupes armés (MNLA, HCUA, MAA et FPR) Lors de cette rencontre, le Président de la République a fixé le cadre des futures négociations, tout en rappelant le principe suivant :  »Tout peut être discuté sauf l’intégrité territoriale et l’unité nationale ». Le lendemain 18 septembre 2013, le Gouvernement a participé à  la réunion du Comité de suivi de l’Accord de Ouagadougou, à  l’issue de laquelle il a officiellement remis à  la MINUSMA et à  la Croix Rouge 12 personnes qui ont fait l’objet de mesures de libération. Quatrièmement : Les à‰tats généraux de la décentralisation sont convoqués du 21 au 23 octobre 2013 Déjà , les groupes de travail sont à  pied d’œuvre pour préparer cette grande réunion qui permettra de faire le bilan de l’expérience malienne en matière de décentralisation mais surtout de déterminer les mécanismes institutionnels permettant de donner plus de pouvoirs aux collectivités décentralisées. Cinquièmement : Le cantonnement Le gouvernement a informé la MINUSMA et les autres partenaires extérieurs qu’il était disposé à  prendre en charge une partie du financement de l’opération de cantonnement dès qu’un accord interviendrait sur les critères. Sixièmement : Un Programme d’urgence pour la relance du développement dans les régions du Nord a été finalisé le 26 septembre 2013 En outre, le Plan de développement accéléré des régions du Nord est en cours de préparation. Septièmement : Le gouvernement prépare activement les Assises nationales du Nord Elles se tiendront avant l’expiration des 60 jours prévus pour le démarrage des discussions avec les groupes armés, conformément aux engagements contenus dans l’Accord de Ouagadougou.

Ce que les Maliens pensent du nouveau gouvernement

Bien qu’il y ait de nouvelles figures, le retour de certains caciques fait grincer des dents dans l’opinion publique. Dimanche 8 septembre 2013, aussitôt la liste du nouveau gouvernement annoncée, l’information a circulé dans la capitale malienne comme une traà®née de poudre. Chacun de son coté est curieux de savoir la composition de ce gouvernement tant attendu. Pour beaucoup, le nouveau gouvernement d’Oumar Tatam Ly est le choix de la continuité et non de la rupture que voulait le peuple malien. Bakoraba Singaré gérant d’une boulangerie pense que le retour de Moustapha Dicko, Soumeylou Boubèye Maiga, Mme Berté Aissata Bengali, Sada Samaké, Boucary Teréta est une continuité du régime d’Amadou Toumani Touré et d’Alpha Oumar Konaré. « Les choses n’ont pas encore bougé, c’est les mêmes qui ont encore signé leur retour notamment Moustapha Dicko et Soumeylou Boubèye Maiga, l’éternel ministre au Mali » lance t-il. Ils sont nombreux, les jeunes à  penser que le retour de ces « vieux » de la politique n’est qu’une récompense de leur soutien à  l’élection du président Ibrahim Boubacar Keita. « Il est difficile qu’on sorte du gouffre avec les même têtes. On a l’impression que le Mali n’a plus d’autres cadres compétents » martèle dans le « grin » certains jeunes diplômés . D’aucuns estiment que le maintien des ministres « pro putschistes » montre le lien fort qui lie le président IBK à  ses « amis militaires qui se sont fait remarqués pendant son élection. » Si les généraux Yamoussa Camara et Tiéfing Konaté respectivement ministre de la défense et de la sécurité intérieure n’y sont plus, le général Moussa Sinko Coulibaly et le col. Abdoulaye Koumaré, respectivement ministre de l’administration territoriale, de l’équipement et du transport sont maintenus à  la tête de leur département. La reconduite du Gal Moussa Sinko Coulibaly n’a pas surpris les observateurs politiques étant donné qu’il a été un artisan principal de l’organisation de l’élection présidentielle 2013 même si sa crédibilité est mise en doute par le Front Uni pour la démocratie (F. La sortie du ministre Moussa Coulibaly pour annoncer les résultats provisoires du premier tour sans les chiffres n’a pas été apprécié par le FDR. Zoumana Sanogo professeur d’histoire-géographie pense que le Président de la République devrait faire une rupture avec les militaires pour charmer l’opinion internationale qui ne veut pas collaborer avec les putschistes. « Un pays ruiné comme le Mali a besoin de l’aide des partenaires pour être reconstruit. Pour ce faire, le président devait se démarquer de ces militaires, auteurs de coup d’Etat qui a précipité la chute du Mali» s’insurge –t-il. Le ministre dont son entrée a été appréciée par ceux qui ont été interrogés est Moussa Mara. Beaucoup le voient comme un homme de changement en se référant à  son parcours politique basée sur la lutte contre la spéculation foncière en commune IV .