Vers un réaménagement gouvernemental…

Tatam Ly sera-t-il emporté par le tamis des dernières législatives ? Même le concerné ne saurait répondre à  la question. Un premier ministre étant un fusible pour le Président, on le fait sauter à  chaque fois que de besoin pour rassurer, envoyer des signaux voire sauver une situation. A ce titre, critiqué de toutes parts du fait de la lenteur constatée dans la réalisation du bonheur promis aux Maliens durant la campagne présidentielle, le Président de la république peut limoger son premier ministre pour faire comprendre aux uns et aux autres qu’il a décrypté les messages du peuple. Le locataire de Koulouba peut aussi tenter de contenter les cadres de son parti en remerciant son premier des ministres. Seulement pour qui connaà®t IBK sait que le Président aime les bras de fer. Autrement dit pour montrer qu’il porte les barrettes de commandant de bord de l’aéronef Maliba, il devrait reconduire le chef du gouvernement. Cette hypothèse est confortée par la carence de cadres majeurs capables de conduire l’action gouvernementale dans les rangs du RPM. Des résultats Autre raison pour ne pas éconduire « le discret, loyal, travailleur et compétent Tatam Ly » (dixit IBK, sic), le Président veut des résultats qu’un politique pourrait négliger au profit de son agenda personnel d’autant qu’on s’achemine vers les élections municipales. Mieux, les institutions de Bretton Woods et l’Union Européenne font plus confiance aux technocrates qu’aux politiques salis par une kyrielle d’actes de corruption. Parlant de corruption, la bataille est lancée. 2014 est partie pour être une année de feu dans le cadre de la reddition des comptes. Certaines personnalités épinglées par le rapport 2012 du Vérificateur Général attendent leur convocation et pour ne pas offrir du grain à  moudre à  l’opposition, le nouveau gouvernement pourrait compter plus de technocrates que de politiques. Aussi, le RPM réclamerait le retour dans son giron des ministères de souveraineté. Dans cette optique, que deviendra le patron de la défense ? Boubéye Maiga est une solution et un problème pour IBK. Certains observateurs souhaitent son maintien pour le bien de l’armée et une stabilité dans les négociations avec des partenaires stratégiques comme la France qui aime bien ce ministre courageux. D’autres estiment qu’il a terminé sa mission depuis l’arrestation de Sanogo. Nos sources sont formelles : Soumeylou Boubéye Maiga sera le deuxième homme fort du prochain gouvernement au détriment du Général Sinko Coulibaly. Proche de Amadou Sanogo, le Général Coulibaly serait sur le départ. Toutefois, le ministre de l’administration territoriale pourrait conserver son strapontin le temps d’organiser les élections municipales. Jeu de chaises musicales Des départs sont attendus. Il s’agit entre autres du cas de Madani Touré qui va céder le ministère du budget à  l’Adéma. Moussa Mara, invité au gouvernement pour ne pas gêner le RPM dans sa reconquête de la commune IV, pourrait être remercié par IBK à  qui il avait donné un uppercut lors des municipales de 2009. Tiéman Hubert Coulibaly, ministre des affaires foncières est, dit-on, proche de la sortie du fait de ses accointances avec le FDR. Ses excellentes relations avec Boubéye Maiga pourraient le sauver à  l’opposé du Général Koumaré qui risque une sortie de route. Membre de la junte, le moment est venu pour lui de partir pour faire de la place aux compagnons de lutte et aux alliés du Président. Côté arrivée, Rama Diallo, fidèle parmi les fidèles et proche de Karim Keita pourrait faire son entrée au gouvernement. Son cas est un pied de nez. Le Président veut corriger une injustice puisque Rama aurait été la première à  déposer son CV sur la table de l’actuel Premier ministre et grande fut la surprise de ne pas voir son nom sur la liste de la première équipe de IBK. Une autre femme issue des mouvements alliés serait sur les tablettes du Président IBK qui pourrait se séparer de la ministre du tourisme Mme Berthé ballotée entre le tourisme et l’artisanat. Pour finir, si l’action du Président s’inscrit dans la durée et que le mandat de IBK sera celui de la normalisation, du redressement et du rétablissement, l’on peut s’attendre à  un jeu de chaises musicales synonyme de Tatam 2. Nul ne sachant ce qui se passe dans la tête d’un Chef d’Etat à  un moment précis, nous donnons notre langue au chat tout en soulignant qu’une erreur de casting n’est ni souhaitable ni tolérable.