Un « Grammy » en temps de guerre pour Tinariwen

«Â Wouaw, nous l’avons eu ! Toutes nos pensées vont à  nos amis, nos familles qui sont au Nord du Mali et à  tous ceux qui sont réfugiés au Niger, au Burkina, en Algérie ». C’’est le message posté sur facebook par le groupe Tinariwen, qui vient de remporter aux Etats-Unis, le Grammy Award du Meilleur Album de World Music pour leur cinquième album Tassili. Une récompense qui tombe plutôt bien, alors que la rébellion touarègue sévit au Nord du Mali. Le groupe, qui connait ce vaste nomansland a longtemps erré entre le nord du Mali, l’Algérie et la Mauritanie, puisant son inspiration au gré de ses pérégrinations. Leur musique est un mélange de Rock, de blues et de musiques traditionnelles Tamaheqs. D’ailleurs, Tinariwen en langue tergui signifie en français : »les déserts ». Tassili, une oasis dans le désert Tassili, un disque acoustique enregistré en petit comité dans le désert de Tassili, une immense vallée sablonneuse et rocailleuse à  trente-cinq kilomètres de la ville de Djanet, dans le sud-est algérien, a séduit le jury américain des Grammy Awards, qui récompense chaque le gotha de la planète musicale aux Etats-Unis. Un album dont l’enregistrement s’est fait dans la localité de Djanet, au lieu de Tessalit plus au Nord du pays, o๠le groupe avait ses préférences, mais en raison de la présence d’Aqmi dans la zone, il a fallu migrer à  nouveau. Tinariwen est aussi connu pour avoir été un moment chanté la rébellion touarègue. C’était dans les années 70, mais depuis quelque temps, le groupe lance des messages de paix, meme s’il n’a pas officiellement condamné l’actuelle rébellion au Nord du Mali. Pour cette 54è édition des Grammy Award, Tinariwen était nominé dans la catégorie World Music, aux cotés de grandes aristes comme Fémi Kuti, le groupe Afrocubism et Lady Black Smith Mambazo. C’’est au mois de décembre, que le groupe a appris sa nomination pour la compétition des Grammy Awards.

« La France a une position extrêmement claire » dixit Henri de Raincourt

Journaldumali.com : Dans quel cadre se situe votre visite au Mali ? Henri de Raincourt : La visite que J’accomplis au nom du Gouvernement français ici, est destinée en cette période assez particulière, à  bien confirmer la force et la pérennité des liens, qui unissent le Mali et la France. D’autre part à  confirmer que la France a une position qui est extrêmement claire, qui a été réaffirmé par nos plus hautes autorités, qui est que l’unité, l’intégrité, les Institutions du Mali, doivent être préservés, parce que C’’est je crois une des forces et un des atouts primordiaux pour ce grand pays. Et que la France est aux côtés du Mali pour trouver des solutions qui permettront de sortir de la crise, que ça passe par l’acceptation de tous les acteurs de la situation actuelle d’un cessez le feu qui sera le préalable à  l’organisation d’un dialogue global et confiant qui permettra de réunir tout le monde et de revisiter en quelque sorte, à  la lumière des accords qui ont été passés dans les années précédentes, les actions qui ont été menées, ce qui doit être modifié, éventuellement les nouvelles actions entreprises. Parce que, je pense, que le Mali est un pays qui a vocation à  vivre dans la paix et la sécurité et que C’’est un acteur très important de la stabilité du continent tout entier. Journaldumali.com : Que pensez-vous des déclarations de votre homologue des Affaires Etrangères qui a qualifié les atrocités commises au nord de « succès ». Henri de Raincourt : Le Ministre des Affaires Etrangères ne s’est jamais exprimé de la sorte. Les atrocités qui ont été constatées sont clairement et fortement condamnées par la France, sans aucune exception. Ces atrocités sont totalement inacceptables et simplement ce qu’il faut, C’’est resituer le propos du Ministre des Affaires Etrangères dans son contexte, o๠il a dit exactement ce que je viens d’exprimer à  nouveau. C’’est que, l’on voit que la situation militaire aujourd’hui étant ce qu’elle est, il faut absolument s’orienter vers un cessez le feu, qui permettra d’engager le dialogue. Toute autre interprétation qui peut être donnée par les uns et par les autres, ne correspond pas à  la réalité des propos prononcés par le Ministre des Affaires Etrangères de France, à  l’occasion d’un débat sur la politique étrangère organisée au Sénat. On peut toujours sortir un mot, une phrase de son contexte et à  partir de là  monter une polémique, mais l’intérêt éventuel d’une polémique, si tant est qu’une polémique puisse avoir un intérêt, C’’est quand même qu’elle soit déjà  basée sur des faits qui sont avérés. Or là , les faits démentent totalement la polémique et les propos particulièrement violents que J’ai lu ou entendu ici ou la. Journaldumali.com : M. le Ministre, le Mali est devant une situation récurrente qui, vous l’avez constaté, remet en cause son intégrité territoriale. Qu’est ce que vous proposez à  vos partenaires maliens aujourd’hui comme solution, car il y a eu plusieurs temps de négociations et aujourd’hui une nouvelle escalade de la violence. Henri de Raincourt : La question du nord du Mali, n’est pas à  proprement parler une question nouvelle que l’on découvre comme ça par hasard, parce qu’il y a déjà  eu à  plusieurs reprises des moments de tension un peu plus forts et qui ont donné lieu à  chaque fois à  des rencontres, à  la mise en place d’accords nouveaux avec des mesures concrètes et donc à  chaque fois et régulièrement il faut faire le point, procéder aux évaluations et C’’est donc bien aussi ce dont il s’agit en ce moment et je crois que le Gouvernement malien à  fait les ouvertures nécessaires pour que la discussion puisse s’engager. Mais pour qu’une discussion confiante et réaliste puisse débuter, il faut déjà  que les armes se taisent. On ne peut pas se parler, quand le canon tonne.

Tinariwen à l’abri de la rébellion ?

«Â Bonjour tout le monde, quelque temps après que la rébellion ait éclaté, la semaine dernière, beaucoup d’entre nous ont fui les villages pour éviter les combats entre rebelles et l’armée. Nous sommes réfugiés ici dans la nature, depuis quelques jours, avec des femmes, des enfants et des vieilles personnes. Beaucoup d’entre nous souffrent de la faim et du froid. Il fait très froid la nuit à  cette période de l’année. La situation est très pénible pour nous mais chacun essaye de tenir. Merci à  tous ceux qui voudront bien penser et prier pour nous. Continuez de nous soutenir. Nous souhaitons de tout C’œur que les choses vont s’arranger. Merci ». Signé Tinariwen. C’’est le message en anglais que nous avons reçu et traduit. Le groupe Tinariwen qui n’est plus à  présenter et connu pour avoir chanté la rébellion dans les années 90, aurait certains de ses membres réfugiés en pleine nature et sans aide après les violents combats au Nord entre l‘armée malienne et les rebelles du MNLA. Un appel au secours qui nous laisse perplexe alors que de nombreuses tournées sont prévues pour le groupe dans le monde, notamment leur participation au 3è festival international des Arts de l’Ahaggar à  Tamanrasset ( Algérie ) du 14 au 19 février. Début janvier, une rumeur affirmait même qu’Ibrahim, leader du groupe avait rejoint la rébellion. Une rumeur démentie par la présence du groupe au dernier festival Au Désert à  Tombouctou. Reste qu’on est toujours sans nouvelles du groupe depuis le début des hostilités au Nord Mali. l’errance toujours Crée en 1982, le groupe Tinariwen chante l’errance qu’a connu le peuple Touareg après la répression violente des années 60 et qui les a conduit vers l’Algérie. Dans un documentaire célèbre, réalisé sur eux, Ibrahim, l’un des leaders du groupe Tinariwen témoignait comment à  5 ans, il avait vu des membres de sa communauté, fusillés par l’armée Malienne. C’était dans les années 70. Ibrahim Ag Alhabib, et Abdalla, les deux principaux leaders du groupe, au dernier festival au Désert de Tombouctou, ont surtout chanté des messages de paix contraires à  cette rébellion, dont les motivations ont changé au fil du temps et dans laquelle beaucoup de touaregs ne se reconnaissent plus aujourd‘hui. « l’amour et la Paix », tel est le nouveau crédo du groupe Tinariwen. Après les manifestations qui ont touché Kati et Bamako, de nombreux personnes issues de la communauté Tamasheq ont fui le nord du Mali, à  l’instar de l’ancienne Ministre Zakiyatou Oualett Halatine, par peur des représailles sur leurs personnes. Pour Tinariwen, le désert n’est pas une grande inconnue et même s’ils ont toujours pas donné d’autres signes, les nombreux fans souuhaitent très vite les revoir sur des scènes o๠les tirs de mitraillettes et les divergences communautaires sont bannies.

Des milliers de réfugiés chez les voisins du Mali

Depuis le 17 janvier, d’intenses combats opposent l’armée malienne aux rebelles du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) qui réclame l’autonomie de la région nord du pays. Prises entre deux feux, les habitants des villes théâtres de combats essaient de fuir les zones d’affrontements et se réfugient o๠ils peuvent. Alors que pour l’instant la situation ne semble pas s’apaiser, les organisations humanitaires attirent l’attention de l’opinion sur le sort des milliers de maliens qui ont fui les zones de conflits pour se réfugier dans les pays voisins. Ainsi, selon le Comité International de la Croix-Rouge, ils sont plus de 10 000 à  avoir trouvé refuge au Niger. La Mauritanie annonce également un afflux sur son territoire. Selon des sources officielles, les wilayas de l’est du pays ont connu depuis le début des combats au Mali, une importante affluence de réfugiés touareg. Et les mêmes sources de préciser que plus de 4500 personnes dont des femmes et des enfants se trouvent actuellement dans la ville de Fassala (Néma). Au Burkina Faso,les autorités font état de 1500 personnes ayant traversé la frontière pendant la semaine écoulée et le nombre de déplacés ne cesse d’augmenter. Entre 500 et 600 personnes se trouvent présentement dans la ville frontalière de Djibo. l’Algérie, o๠se déroule des discussions de paix, a également fait part de l’installation d’un camp à  Khamsin pour accueillir les familles qui arrivent à  sa frontière avec le Nord Mali. Conditions de vie extrêmement précaires Dans les différents pays d’accueil, la situation des personnes déplacées est catastrophique. La plupart ont fui leur village et campement sans rien emporter. Les infrastructures de prise en charge n’ayant pas encore été mise en place, C’’est à  une véritable lutte pour la survie que se livrent ces populations. Malgré cette détresse, l’aide tarde à  se déployer, tandis que la crise a interrompu les échanges entre Chinégodar(Niger) et la région malienne de Menaka, principale source de ravitaillement en produits de première nécessité. C’’est la solidarité des populations autochtones qui permet pour le moment à  certaines familles de se loger et d’avoir un peu à  manger. Mais tous n’ont pas cette chance. Déja, des cas de malnutrition, de diarrhées et de pneumonie ont déjà  été enregistrées. Pour l’heure, la mairie de Cinégodar a offert 500 kg de céréales, MSF a apporté quelques cartons de médicaments et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) travaille à  la fourniture en eau. Si l’aide ne se met pas rapidement en place, on pourrait assister dans les prochains jours à  une véritable une crise humanitaire, car selon le CICR, les conditions de vie des populations sont « extrêmement précaires ». Certains réfugiés en Mauritanie sont venus de Bamako et de Kati o๠le mercredi et le jeudi dernier, ils ont été victimes de la vindicte populaire. Ils affirment avoir tout perdu à  l’instar d’Haletine Ag El Mehdi, dont la famille possédait un complexe médical et une clinique à  Kati, biens saccagés et brûlés pendant les manifestations. Les gens ont fui parce qu’ils ont « peur que les mêmes assassinats des années 1990 se répètent » a confié une réfugiée touareg à  des journalistes. Situation critique pour les populations restées sur place Pour ceux qui n’ont pas pu quitter le pays, la situation est encore plus catastrophique. Selon Médecins du Monde(MdM) qui intervient dans les régions du Nord Mali , « pour tous ceux qui ne sont pas déjà  en Algérie ou en Mauritanie, on parle “d’errance” de puits en puits ». Des familles se sont éloignées des villes o๠se déroulent les combats et sont aujourd’hui dans la brousse sans assistance aucune. Pas de nourriture, pas d’eau et encore moins de services de soins alors que parmi eux se trouvent des femmes et des enfants et parfois même des personnes civiles blessées pendant les affrontements. « l’intensité des combats dans la ville a entrainé une psychose des habitants et des travailleurs locaux. Cette psychose est responsable du départ massif des populations nomades vers la brousse et l’Algérie et de celui d’une partie des personnels de santé vers le sud du pays en direction de Gao » confie un médecin de MdM. Ce dernier ajoute que même pour ceux qui sont restés en ville, les choses deviennent inquiétantes puisque les villes du Nord qui étaient approvisionnées à  partir de l’Algérie ne sont plus guère ravitaillées. Une pénurie de nourriture est en train de s’installer et l’intensification des combats n’augure pas d’une amélioration de la situation. Par ailleurs, les organisations non gouvernementales se retirent de la région. C’’est le cas de MdM qui a annoncé hier suspendre ses activités au Nord à  cause de la dégradation de la situation sécuritaires. l’ONG déplore le fait de devoir prendre cette décision alors que la zone était déjà  en situation d’urgence alimentaire. Ce conflit « fragilise davantage le tissu socio-économique et sanitaire de la région dans un contexte de crise alimentaire annoncée » s’inquiète MdM.

Bamako face à la colère du peuple, la France appelle à une solution rapide

Après Kati, la ville garnison située à  15km de Bamako, c’est la capitale qui est sous le joug des manifestants en colère contre le pouvoir, suite aux attaques rebelles dans plusieurs localités du Nord, qui ont coûté la vie à  de nombreux militaires Maliens. Très tôt ce matin, les jeunes et les femmes en colère sont descendus de Kati pour prendre Bamako d’assaut. Faut-il craindre le pire ? Il semble que l’appel au calme du président lors de son intervention télévisée de mercredi soir, n’ait pas eu d’effets sur le mouvement commencé mardi avec la marche des femmes de Kati vers Koulouba. Le marché central, le Camp de Ntominkorobougou, et plusieurs voies d’accès menant aux ponts de Bamako ont été assiégés par les manifestants, qui cassaient des voitures et ciblaient des commerces appartenant à  des citoyens d’origine touarègue. D’après un témoin sur place, le président de la République, cible de la manifestation, aurait quitté le palais et c’est son aide de camp qui reçevrait les manifestants. Des tracts circuleraient en ville, avec la mention : » ATT, Assassins de nos soldats » ! Plusieurs axes de la capitale sont bloqués, et de nombreux commerces et banques ont fermé pour éviter le pillage. On apprend aussi qu’au niveau du 2è pont, les manifestants ont cassé des voitures de service et jeté des cailloux sur le goudron pour marquer leur passage… La France appelle à  une solution rapide Face à  la situation, la France a émis une déclaration, par la voix de Bernard Valéro, porte parole du ministère des Affaires Etrangères, contre tout amalgames et accusations d’implication de la France dans les évènements qui secouent le Nord Mali :

L’armée malienne infiltrée par la rébellion

« La ville de Niafunké (70 km de Goundam) vient d’être attaquée. On ne sait pas quand va venir le tour de Goudam ». » C’’est en ces termes qu’un habitant de Goundam joint par téléphone s’est fait l’écho mardi d’une nouvelle offensive menée par des individus armés, alors que le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) revendique depuis le 17 janvier des attaques dans plusieurs localités du nord du pays. Il était alors difficile de confirmer l’information en appelant des gens sur place, le réseau étant apparement saturé Deux versions «Â Il n’y a pas eu d’attaqueÂ à  Niafunké », a assuré au contraire une source militaire à  Tombouctou. «Â Des rebelles se sont bien approchés de la ville mais l’armée était en position sur place. Ils ont tiré deux rafales en l’air avant de s’enfuir dans le désert. Leur objectif était de faire diversion pour créer la panique chez les populations », a confié l’interlocuteur. Selon lui «Â la situation est sous contrôle » dans les localités précédemment attaquées, excepté Léré, que les rebelles contrôlent encore. Depuis les attaques de Menaka, Andéramboukane, Aguel Hoc et Léré, l’armée malienne a décidé de se replier dans ses bases des grandes villes. Les troupes d’Aguel Hoc ont ainsi rejoint Kidal. A Goundam, le camp s’est vidé. Selon nos sources, des troupes seraient stationnés à  Niafunké. L’armée infiltrée par la rébellion Selon plusieurs sources l’armée opérerait un changement de tactique après avoir constaté que d’anciens rebelles intégrés dans l’armée malienne dans le cadre de l’application des accords de paix précédents servent d’indicateurs aux MNLA. Pour la seule région de Tombouctou on estime que plus de 70 gardes appartiennent à  l’ethnie tamasheq, soit 95% de l’effectif. «Â Les informations sont formelles : il y a des complices rebelles dans l’armée régulière », assure au téléphone notre source à  Tombouctou. Elle précise que des officiers tamasheqs de l’armée ont déserté ces derniers jours contre toute attente suite à  la décision de l’Etat-major de rassembler les troupes dans les grandes villes. C’’est le cas, dit-il, du chef peloton de Bourem (un colonel) qui a fuit avec neuf éléments de l’armée régulière. A Diré également, le colonel en charge du peloton a disparu avec une dizaine d’hommes. Ce qui fait dire à  certains spécialistes des questions militaires que pour réussir le combat contre les rebelles, l’armée doit commencer par faire le ménage dans ses rangs

Rébellion : Quand le MNLA lance l’offensive sur Internet

Face au déficit de communication du gouvernement malien, qui s’est contenté de brefs communiqués à  la télévision nationale sur la situation au Nord Mali, le Mouvement National de Libération de l‘Azawad(MNLA), responsable des attaques à  Ménaka, Tessalit et Aguelhok a choisi désormais une autre voie. Celle du contrôle de l’information après à  la déroute militaire. Côté malien, une déclaration diffusée par le Ministère de la Défense sur le bilan des attaques. D’après celui-ci, il y aurait eu 35 morts du côté des assaillants dans la localité d’Aguel’hoc, 10 morts à  Tessalit alors que du côté malien, l’armée déplore la perte de deux hommes dans ces mêmes villes, et celle d’un soldat à  Ménaka au premier jour de l’attaque. Pas de quoi rassurer les maliens et surtout les populations du Nord confrontées à  une insécurité grandissante, sans parler de la présence d’AQMI dans la zone. Réactions à  chaud l’urgence de la question sécuritaire, face à  un laxisme étatique sans précédents a quand même fait réagir quelques uns. Certaines associations et plusieurs partis politiques comme la CNAS Faso Héré du Docteur Zoumana Sacko ou encore Ibrahim Boubacar Keita du RPM sont vite montées au créneau pour dénoncer ces actes. Risque de propagande, manipulation médiatique, le déficit de communication a laissé une voie pour la rébellion qui tente de rallier l’opinion internationale. Grâce à  Internet notamment. La bataille de la communication Sur leur site, les rebelles du MNLA face aux attaques perpétrées au Nord se justifient sur les motivations de leur organisation : «Â Nous, Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), alertons l’opinion internationale et les organisations internationales de protection des droits de l’homme sur les dérives et les exactions répétées de l’armée malienne sur les civils depuis le 17 janvier dernier », affirme le mouvement dans un communiqué diffusé le 22 Janvier. Des exactions qui restent à  vérifier. Alors que le pouvoir a souvent appelé à  l’Unité nationale du pays, il est difficile de croire à  ces accusations graves. Le MNLA dans un autre communiqué va même jusqu’à  parler de «Â génocide » contre le peuple touareg. Réseaux sociaux Sur certains réseaux sociaux comme Facebook, ou Twitter, des sympathisants approuvent eux l’action des rebelles et appellent à  l’autodétermination des peuples du Nord : «Â Le MNLA doit œuvrer pour que les nations Unies le reconnaissent comme mouvement de libération nationale… », écrit un certain «Â Touareg Ansari. » Un autre comme «Â Khoumeidy Ag » écrit : «Â  Le peuple de l’AZAWAD ne se fera pas taire par des mesures de dissuasions et d’atteintes à  son intégrité physique et morale. Il ne peut s’épanouir par des mesures répressives et des châtiments, mais plutôt par l’engagement de chacun à  établir l’état de droit, le respect de la volonté populaire et une législation juste garantissant l’égalité des genres, des pauvres et des riches devant la loi. ». D’autres affirment que l’action des rebelles n’a rien à  voir avec les mercenaires revenus de Libye et qui ont soutenu Khadafi contre le CNT. Et pour tenter de rassurer la population malienne, en proie à  l’inquiétude la plus vive, l’ORTM s’est fendu dimanche soir, d’un reportage o๠l’on voit le colonel Ould Meydou et ses hommes, envoyés de Bamako pour la riposte militaire et que l’on avait un temps cru blessé, apparaà®tre en pleine forme. Dans une déclaration hésitante, le militaire, affirme que l’Unité nationale doit prévaloir. Le MNLA avait cependant déjà  choisi de s’exprimer sur les médias occidentaux. Opération de communication, afin de tenter de s’attirer la sympathie de l’opinion internationale. Récupération politique, jugent d’autres, quant au rôle de la France qui tendrait l’oreille à  la rébellion. Mais ce qui est en jeu au Mali, C’’est la souveraineté d’un pays o๠l’impunité est totale. s’il faut vérifier l’information qui arrive au compte goutte, toute information n’est pas bonne à  prendre, notamment du côté de la rébellion. Ici, C’’est surtout le laxisme des autorités qui prévaut dans un contexte o๠les élections seront déterminantes et le choix d’un homme d’état capable d’assurer l’intégrité du territoire, la souveraineté nationale, l’Unité du peuple Malien envers et contre tout.

Nord Mali : Ménaka aux prises avec la rébellion

Dans un contexte d’insécurité notoire au Nord du Mali, une nouvelle attaque de rebelles pourrait ne pas surprendre sauf qu’il s’agit cette fois encore d’éléments de rebéllion que l’armée malienne qui a beau patrouiller dans la zone n’a pu empêcher d‘agir. Quant à  l’identité de ceux qui ont perpétré l’attaque de Ménaka, on mentionne un certain Ben Moussa et ses hommes. Menaka, dans la région de Gao, est considérée comme un bastion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), formation touarègue nouvellement créée. L’assaut aurait été donné depuis lundi soir, selon un habitant de Ménaka et après des combats engagés avec l’armée jusqu’à  mardi matin, les liaisons téléphoniques avec Ménaka ont vite été coupées, par les rebelles pour isoler la zone. «Â Nous n’avons pas les mêmes informations » sur l’entrée des rebelles dans la ville, a affirmé une source sécuritaire malienne. « L’armée était déjà  sur le terrain et un renfort se dirigeait vers Ménaka », a-t-elle ajouté. Au Nord, les attaques surviennent toujours inopinément, nous confiait un colonel à  Tombouctou la semaine dernière en marge du festival Au Désert. Des voitures non immatriculées, provenant de trafic douteux, des hommes enturbannés… Des complicités locales… Impossible de prévenir une attaque rebelle. Il faut également mentionner le retour dans la région de centaines de Touareg armés originaires du Mali, en provenance de Libye. Des hommes farouchement attachés à  leur identité et qui ont combattu aux côtés des troupes du leader libyen déchu Mouammar Kadhafi. Leur retour aura suscité des craintes pour la paix dans cette partie du Mali, alors que les autorités tentent un dialogue régional pour faire revenir la paix dans la zone. Joint par téléphone, un commandant de l’armée nous renvoie vers le ministère des forces armées. De même qu’un élément de la Gendarmerie de Ménaka, se réserve le droit de garder le silence sur cette attaque. « Dans le nord, ici, on sait qui perpètre ces attaques, ces groupes sont localisées, identifiées », confiait un citoyen de Tombouctou, mais personne ne veut parler. Les rebelles et l’armée se disputeraient le contrôle de la ville de Ménaka, proche de la frontière nigérienne. Repli des rebelles Mardi en fin d’après midi, on apprenait que les tirs avaient cessé et quatre rebelles arrêtés. Une partie de la liaison téléphonique rétablie. De sources concordantes, les rebelles qui étaient entrés un moment dans Ménaka, se sont repliés à  deux kilomètres de la ville, dans une zone boisée. Un hélicoptère de l’armée aurait également bombardé une position des bandits armés à  Ménaka. Deux de leurs véhicules sont calcinés. Ils ont pris la fuite. Du renfort se dirige sur les lieux, a affirmé une source militaire à  Gao, ville située à  l’ouest de Ménaka et o๠siège l’état-major de l’armée malienne pour cette région. Des témoins ont vu deux véhicules calcinés, sans pouvoir dire s’ils appartenaient aux rebelles touareg ou à  l’armée malienne. Nous avons arrêté quatre bandits armés à  Ménaka au cours de notre risposte. Certains sont légèrement blessés, a de son côté déclaré le lieutenant Habib Togola, de l’armée malienne. Nous contrôlons la ville. Nous avons des renforts qui se dirigent vers Ménaka, a-t-il ajouté. Un soldat malien tué Selon les dernières nouvelles, les rebelles touaregs du MNLA( Mouvement national de libération de l’Azawad ) et les ex-soldats libyens ont attaqué Menaka mais « l’armée (malienne), appuyée par des hélicoptères de combat, a réussi à  les repousser », a déclaré le porte-parole du ministère malien de la Défense, le colonel Idrissa Traoré, dans un communiqué lu à  la télévision nationale. « Six des véhicules des assaillants ont été détruits, plusieurs d’entre eux ont été tués; certains ont été blessés et un grand nombre d’entre eux ont été arrêtés. Un soldat malien a été tué », lit-on dans ce communiqué. Renvendication Dans un site internet que l’on dit être celui du MNLA, l’organisation de guérilla dit avoir lancé cette attaque en raison du refus des autorités d’engager un dialogue. Au lieu de cela, estime ce site internet, le gouvernement malien a choisi de renforcer les positions de son armée dans la région, rapporte Reuters ce mercredi. « Afin de protéger et de réoccuper progressivement le territoire d’Azawad, et aussi afin de répliquer aux provocations de Bamako, les hommes du Mouvement national de libération de l’Azawad ont choisi de passer à  l’action », lit-on dans le communiqué. « C’’est dans ce contexte qu’a commencé l’action militaire ce matin à  Menaka ». Cette nouvelle attaque met à  mal l’autorité de l’état malien, incapable de contrôler la rebéllion et aggrave l’insécurité dans la région Nord. Un enjeu crucial dans le contexte électoral actuel.

Le Mouvement national de L’Azawad comdamne le PSPSDN

Condamnation du Plan de construction des camps militaires sur le territoire de l’Azawad l’Etat malien à  travers le Programme Spécial pour la Paix, la Sécurité et le Développement au Nord-Mali (PSPSDN) veut construire des camps militaires. Cette initiative est une porte de sortie, une échappatoire pour le Président de la République du Mali pour prouver aux bailleurs de fonds, à  la communauté internationale sa volonté de lutter contre Al-Qaà¯da au Maghreb Islamique AQMI sans que celle-ci ne se soit jamais manifestée malgré l’existence et la présence de cette organisation terroriste sur le territoire de l’Azawad. Toutes ses bases sont géographiquement implantées proches des positions de l’armée malienne sans que celles-ci n’aient la volonté de les combattre ou les encourager à  partir. A cela l’explication est simple : n’ayant pas trouvé de liens entre les populations de l’Azawad avec ladite organisation terroriste les autorités maliennes dans le but de pérenniser les aides du contribuable se sont intéressées à  d’autres champs pour garantir aux partenaires financiers et techniques leur volonté de nettoyer l’Azawad de ses terroristes au nom du développement. A ce niveau nous ne voyons aujourd’hui aucun projet palpable dans l’Azawad réalisé par l’Etat malien sauf celui du Programme Spécial pour la Paix, la Sécurité et le Développement au Nord-Mali (PSPSDN) dont la trame de fond est la construction des camps pour l’armée malienne. Dans chacune des trois régions du territoire de l’Azawad ce dernier programme a prévu la construction d’un nombre important de camps de l’armée supérieur au nombre de centres de santé et de lycées. Le total de lycées sur le territoire de l’Azawad est inférieur au nombre de camp prévu par le programme. Ce programme de construction de camps a coà¯ncidé avec une période de formation accrue de l’armée malienne avec l’apport technique et financier des américains et des français. Mais apparemment elles sont toutes organisées dans les zones à  usage d’habitation. La dernière a été organisée à  Kidal o๠les paisibles populations ont enduré le bruit des avions de guerre survolant la ville pour lancer des roquettes sur les montagnes environnantes. Ce qui se fait dans le but de semer la peur dans les C’œurs des populations qui meurent du jour au lendemain par manque du nécessaire comme les soins de santé. Mais ces mêmes populations sont convaincues que la multiplication des camps de l’armée et les barrages militaires ne garantissent pas la stabilité et le développement du fait du non respect des promesses à  l’endroit de la jeunesse par les autorités maliennes. Il démeure important de rappeler que la majorité des populations et des notabilités de l’Azawad s’étaient dès le départ opposées à  ce programme et malgré cela il a vu le jour, car selon elles C’’est tout simplement un programme de militarisation de l’Azawad et non son développement. Le mouvement National de l’Azawad confirme et certifie que la question de l’Azawad est d’ordre politique, C’’est aussi le résultat naturel d’une occupation continue qui dure depuis 50 ans et dont il est impossible après usage de toutes les solutions sécuritaires d’y remédier par des solutions militaires. Ainsi au Mouvement National de l’Azawad de déclarer : – Son refus d’acceptation du plan de construction des camps militaires sur le territoire de l’Azawad. C’’est ainsi la décision et la volonté de la population de l’Azawad et ses notabilités ; – Il accuse l’Etat malien comme responsable de toutes les conséquences qui en découleront : provocation et intimidation de l’armée à  l’endroit des populations, comportements malsains acquis lors des formations : survols des populations par des avions de guerre au dessus des centres de santé, des mosquées… ce qui signifie seulement que les dites formations et préparations n’ont de but que de lutter contre le peuple de l’Azawad ; – Le Mouvement National de l’Azawad lance un appel à  la communauté internationale, aux partenaires techniques et financiers impliqués dans ce programme d’arrêter immédiatement cette aide car elle n’aura aucun résultat positif mais au contraires des conséquences regrettables pour les deux côtés. – Il lance un appel au peuple de l’Azawad qu’il est de son devoir de se préparer pour l’union générale afin de faire face aux constructions manipulatrices de l’occupant dans le domaine de la sécurité et du côté de l’armée car celui-ci a fait son choix de l’avenir. Le secrétaire à  la communication : Augastane Ag Ahmed

Les rebelles aux portes de Tripoli

La rébellion libyenne a pris ce dimanche la ville de Zaouà¯ah, à  50 km environ à  l’ouest de Tripoli, sur la route côtière qui mène à  la Tunisie. Cette nouvelle victoire est sans nul doute l’avancée la plus spectaculaire des insurgés depuis six mois dans les zones de l’ouest du pays contrôlées par les partisans de Mouammar Kadhafi. Les rebelles contrôlent à  présent la côte aussi bien à  l’est qu’à  l’ouest de Tripoli. Au nord, un blocus naval assuré par l’Otan est en place et, au sud, des combats sont en cours. A Tripoli on garde son calme. Des troupes gouvernementales lourdement armées sont stationnées en nombre sur la route de la capitale, qui ne semble pas directement menacée dans l’immédiat. Dans le centre de la ville, rien ne laissait penser dimanche soir que la situation ait évolué. Des jeunes jouaient près de la place centrale de la ville, d’autres étaient assis devant des boutiques peu avant la fin du jeûne de la journée, dans le cadre du ramadan. Mouammar Kadhafi, quant à  lui, n’entend d’ailleurs pas laisser tomber son pays aux mains de ceux qu’il qualifie de « traà®tres » et a appelé ses compatriotes à  en libérer le pays. Dans un message sonore diffusé dans la nuit par la télévision d’Etat, il a lancé: « Avancez, prenez vos armes, allez au combat pour libérer la Libye mètre après mètre des traà®tres et de l’Otan. Tenez-vous prêts au combat (…) Le sang des martyrs nourrit le champ de bataille. » Mais les invectives et la position de fermeté toujours affichées par le Guide réflètent-elles la véritable position du pouvoir libyen, que beaucoup disent désormais aux mains du fils Saà¯f el Islam ? Pas sûr, au vu des dernières informations. En effet, des représentants du gouvernement et de l’insurrection se seraient réunis à  huis clos dans un hôtel de Djerba, dans le sud de la Tunisie voisine. Une information démentie, aussitôt qu’elle a été rendue publique, par le porte-parole du gouvernement libyen Moussa Ibrahim. Ce dernier a par ailleurs affirmé que les villes de Zaouà¯ah et Gariane, que les rebelles annonçaient avoir prises, étaient sous le contrôle du pouvoir central. Il a néanmoins fait état de petites zones de combat en deux autres points des environs de Tripoli. Selon les journalistes présents sur place, divers signes indiquent que les combats se propagent à  l’ouest à  partir de Zaouà¯ah le long de la côte. Des tirs ont été entendus au poste frontalier de Ras Jdir, du côté libyen de la frontière. A Bruxelles, l’Otan a dit surveiller de près une situation « fluide ». « Les forces pro- et anti-Kadhafi sont au contact. Nous ne savons encore rien de sûr, notamment à  propos du contrôle de Zaouà¯ah », a dit un responsable de l’Alliance.

Libye: le spectre d’une guerre civile à la somalienne

Mais que se passe-t-il au sein de la rébellion libyenne? Une semaine après l’assassinat du général Abdel Fattah Younes, le Conseil national de transition (CNT) vient d’annoncer la dissolution de son Comité exécutif, autrement dit l’une des pièces maà®tresses de son fonctionnement et de sa gestion des zones dites «libérées». Pour les soutiens acharnés du CNT, parmi lesquels nombre de chancelleries du Golfe, le Français Bernard-Henri Levy mais aussi plusieurs analystes de la chaà®ne Al-Jazeera, il ne s’agirait que d’une réorganisation technique destinée à  faire en sorte que l’action politique et militaire du CNT soit plus cohérente, plus efficace et qu’elle efface le mauvais effet provoqué par la mort, toujours inexpliquée, du général Younès. Dans le même temps, les porte-parole de la rébellion souhaitent que cette réorganisation ne soit pas exploitée pour faire oublier que le régime de Kadhafi n’est plus capable de mener des opérations militaires de grande envergure. Le CNT au bord de l’implosion Il reste que cette dissolution fait non seulement désordre mais pourrait bien annoncer d’autres ruptures au sein de la rébellion. En effet, tout se passe comme si deux crises majeures se déroulaient en même temps. En premier lieu, les troupes qui se battent sur le terrain s’estiment de moins en moins représentées par le CNT et lui reprochent même son inefficacité en matière d’obtention d’armes lourdes auprès des Occidentaux et des pays du Golfe. De même, les nominations récentes d’ambassadeurs du Conseil de transition dans les principales capitales européennes n’a semble-t-il pas été du goût de toutes les factions qui le composent.«Plus le CNT va déployer des efforts à  l’étranger en envoyant des émissaires et des représentants permanents et plus les chefs militaires qui se battent sur le terrain vont avoir l’impression de se faire berner. La recomposition du conseil n’est rien d’autre que l’habituel affrontement entre militaires et civiles», analyse un diplomate algérien pour qui «d’autres règlements de compte sont inévitables même si la rébellion contre Kadhafi va continuer». La seconde crise est liée à  l’existence d’une importante ligne de faille entre islamistes et non-islamistes laquelle diviserait le CNT. Après avoir minimisé leur influence au sein de cette instance, les membres de la coalition internationale s’inquiètent de l’importance que commencent à  prendre les groupes de combattants rebelles qui se revendiquent du salafisme ou qui se disent proches du mouvement des Frères musulmans. Pour l’heure, rien ne prouve que ces factions n’aient rien à  voir avec Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) comme l’affirme le régime de Kadhafi et comme le laissent entendre les autorités algériennes. Pour autant, alors que rien n’est encore réglé en Irak et en Afghanistan, l’administration américaine s’inquiète de plus en plus quant à  la perspective de voir ces alliés du moment devenir ses ennemis de demain. Du coup, Washington pèse de plus en plus sur le CNT afin qu’il mette de l’ordre dans ses affaires et qu’il présente un visage plus convenable. Des pressions amicales qui entretiennent les tensions au sein du CNT. La menace d’une guerre civile multidimensionnelle Dans une situation qui correspond à  une partition de fait —le CNT a ses relations diplomatiques et le régime de Kadhafi est encore loin d’être isolé notamment en Afrique et Amérique latine— il y a donc de fortes chances pour que la guerre civile devienne multidimensionnelle. Outre l’affrontement entre pro et anti-Kadhafi, on ne peut plus exclure que des factions, aujourd’hui encore unies au sein du CNT, puissent s’opposer les unes aux autres en ayant recours, le cas échéant, aux armes un peu à  l’image de ce qui s’est passé en Somalie à  la fin des années 1980. Un scénario catastrophe dont ne veulent absolument pas les membres de l’Otan car il remettrait en cause l’image d’une rébellion unie et solidaire contre Kadhafi. Mais, dans le même temps, la coalition aura beaucoup de difficultés à  maintenir la cohésion du CNT sans donner l’impression que ce dernier n’est rien d’autre qu’une marionnette entre ses mains. Cela d’autant que l’intervention de l’Otan est de moins en moins acceptée dans le monde arabe et que chaque jour qui passe redonne du crédit à  Kadhafi et à  sa posture de héros arabe et africain assailli par les forces impérialistes.

Syrie : Pas de trêve du Ramadan

De nombreuses manifestations ont eu lieu ce 05 aout, premier vendredi du mois de Ramadan dans tout le pays. Des dizaines de milliers de Syriens ont manifesté, demandant le départ de Bachar el-Assad et manifestant leur solidarité avec les habitants de Hama. La ville du centre de la Syrie, devenue le symbole de la répression brutale du régime du président syrien, a été bombardée par l’armée pour le sixième jour consécutif. Déjà  135 morts depuis dimanche sur une population d’environ 700.000 habitants. Alors qu’en Egypte les manifestants de la Place Tahrir ont levé le camp le temps de respecter le mois du Ramadan, les syriens eux durcissent leur mouvement, prêts désormais à  aller jusqu’au bout, jusqu’à  la chute du régime. «Nous ne voulons pas de Bachar!» scandaient les syriens, qui depuis des mois, tiennent tete à  Bachar Al Assad, au pouvoir depuis une dizaine d’années. Durant le ramadan « chaque jour est un vendredi », écrivent sur leur site les insurgés de « Syrian Revolution 2011 ». Les premières manifestations de la journée ont eu lieu selon elles dans la province orientale de Daà¯r az Zour, dans les plaines du Hauran au Sud, à  Homs, Djableh et dans plusieurs quartiers de Damas. L’armée a ouvert le feu sur les manifestants, tuant une personne à  Homs et sept à  Erbine, une banlieue de Damas, selon les Comités de coordination locale. «Nous n’avons pas peur, Dieu est avec nous», scandaient les manifestants, criant leur solidarité avec Hama et réclamant la démission du président. «Peuple syrien, lève tes mains, nous ne voulons pas de Bachar!», chantaient les manifestants sur un reportage en direct de la chaà®ne de télévision al-Jazira. Guerre des chiffres… Depuis le début de la crise en Syrie, les seules informations sur l’ampleur de la rébellion et les images qui sont diffusées dans les images proviennent des militants ou de l’agence de presse officielle, SANA, puisque la presse étrangère est interdite de séjour dans le pays. Les visas sont systématiquement refusés à  la presse. Ce qui pousse à  s’interroger sur la fiabilité des informations transmises. Pour Le Monde, le nombre de morts fait peu de doutes. « Pour la plupart, les ONG disposent de leurs noms », explique Ignace Leverrier, auteur d’un blog dédié à  la Syrie sur le site du quotidien français. Ce qui pose plus question par contre, C’’est l’ampleur de la rébellion. « l’image de la Syrie qui est proposée dans les médias occidentaux, image d’un pays en en plein chaos régulièrement ébranlé par des manifestations gigantesques rassemblant plusieurs centaines de milliers de personnes, ne correspond en aucun cas à  la réalité observable sur le terrain », explique Pierre Piccinin, un professeur belge sur un site internet, précisant que seule la ville de Hama, « quasiment en état de siège », poursuit une mobilisation de grande ampleur. Mais pas autant que le dit la presse, selon lui. « Le soir même, rentré dans ma chambre d’hôtel, quelle ne fut pas ma surprise de lire la dépêche de l’AFP, qui annonçait un million de manifestants à  travers la Syrie, ce 15 juillet, considéré comme la journée ayant connu la plus forte mobilisation depuis le début de la contestation, dont 500 000 à  Hama. A Hama, ils n’étaient, en réalité, pas 10 000 », écrit-il. Ce qui est en outre certain, C’’est que la répression est sanglante en Syrie. Et la communauté internationale semble avoir beaucoup de mal à  s’entendre pour faire face au régime Al Assad. En début de semaine, l’ONU, qui n’a pas ,non plus le droit de se rendre sur place a,enfin, condamné, du bout des lèvres, les violences contre le peuple syrien.

Libye : Les rebelles passent à l’attaque

D’intenses échanges de tirs ont eu lieu tôt ce matin, alors que les avions de l’OTAN survolaient la zone, sans la bombarder. C’’est donc avec le «feu vert de l’OTAN» que la rébellion a lancé une offensive majeure pour reprendre des secteurs au sud de Tripoli perdus au profit des forces du régime. Les insurgés cherchent notamment à  reprendre Bir Al-Ghanam, un carrefour stratégique à  quelque 50 km au sud de Tripoli, afin d’être à  portée de canon de la capitale libyenne. Autre enjeu de cette offensive, la ville de Gharyane, o๠se trouvent les garnisons de l’armée loyaliste, considérée comme un verrou stratégique vers Tripoli par les rebelles. Samedi, l’Otan a annoncé avoir intensifié ses bombardements dans l’ouest de la Libye, détruisant une cinquantaine d’objectifs militaires durant la semaine. Les opérations ont visé des objectifs situés du Djebel Nefoussa, près de la frontière tunisienne, à  la ville de Misrata, à  plus de 200 km à  l’est de Tripoli, selon un communiqué de l’Otan. Après avoir été acculés à  se retirer de la région de Bir Al-Ghanam dans les montagnes de Nefoussa (ouest), les rebelles veulent de nouveau s’emparer de ce carrefour stratégique qui a été visé vendredi par l’aviation de l’Otan. Dimanche dernier, la rébellion avait annoncé son intention de lancer une grande offensive sur le front ouest pour récupérer les territoires situés au Sud de Tripoli. « Nous attendions avant de lancer cette attaque, nous avons finalement eu le feu vert de l’Otan ce matin [mercredi] et l’offensive a commencé », a déclaré un membre du comité révolutionnaire de Zenten, au sud de Tripoli. La France avait procéder la semaine dernière a des largages de d’armes et de munitions pour soutenir les rebelles dans la préparation de cette attaque. Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, s’était pourtant dit défavorable à  une telle offensive mardi lors d’une conférence de presse à  Paris, doutant des capacités militaires des rebelles. « Nous ne sommes pas aujourd’hui dans un système stabilisé, centralisé, obéissant dans toutes ses implications sur le terrain à  une autorité unique ». La Libye est en proie depuis la mi-février à  un soulèvement contre le régime autoritaire du colonel Mouammar Kadhafi qui a été réprimé dans le sang. Une coalition internationale est intervenue le 19 mars, sur mandat de l’Onu, pour venir en aide à  la population et l’Otan en a pris le commandement le 31 mars. La rébellion s’est elle installée dans l’est de la Libye et a établi sa « capitale » à  Benghazi tandis que la majeure partie de l’ouest du pays reste aux mains du régime hormis quelques zones -essentiellement Misrata et les montagnes berbères- o๠se déroulent des combats entre rebelles et pro-Kadhafi.

ATT: « Je suis fatigué de me taire! »

La gestion du pouvoir à  la malienne Le président de la République a présidé ce jeudi à  la Maison de la presse la cérémonie d’ouverture de la 3ème réunion biannuelle du Forum des Editeurs Africains. Le thème de cette rencontre : « Médias et le Défi de la paix en Afrique » a semple-t-il beaucoup inspiré ATT. Ainsi, pendant près de 50mn, il a donné son point de vue sur la gestion politique du Mali, puis de la rébellion au Nord et enfin la question du terrorisme dans la bande sahélo-saharienne. Des propos à  l’endroit des journalistes étrangers présents ou mise au point pour la presse malienne ? On peut dire que les germes des conflits sur le continent résident dans le mauvais partage du pouvoir. Et C’’est ce à  quoi le Mali a échappé grâce à  son système inédit de partage du pouvoir. C’’est ainsi qu’on peut résumer le propos du président de la République. «La philosophie essentielle de l’expérience proposée aux politiques maliens après mon élection se résume en cette formule. Gouverner ensemble dans le respect de nos différences. Et je ne le regrette pas du tout. La singularité de cette expérience résidait dans le fait qu’elle ne découlait d’aucune crise post-électorale. Nous n’en connaissons pas ! Je souhaitais que le pouvoir soit un facteur de cohésion et non de division. […]Seul, personne ne peut gérer le Mali ». Je suis soldat, je sais ce qu’est la guerre Evoquant la mutinerie de mai 2006 au nord du Mali et l’attaque de Kidal, ATT dira ceci qu’en ce moment-là , seul l’intérêt majeur du pays a guidé ses choix. « Ils étaient nombreux à  se demander quelle serait ma conduite face à  une telle crise après avoir prôné la modération et la retenue sur les autres théâtres d’opération. […] La plupart n’était pas d’accord avec ma vision. On disait on ne sait pas ce que Amadou veut, ou bien il est trop trop bon…Ce qui est certain, C’’est que je ne suis pas bête, ça je vous le garantis!». Et d’ajouter « lorsqu’on doit résoudre un problème de sécurité intérieure aussi important, on ne peut pas le faire sur la place du marché de Dabanani. On n’est pas obligé d’informer tout le monde». Il conclura sur ce sujet en disant qu’étant soldat, il sait comment la guerre peut détruire un pays et que l’enjeu pour lui était de protéger les maliens des passions qui pouvaient transformer un conflit minoritaire en guerre nationale. Tous les touaregs ne sont pas des rebelles En ce qui concerne l’insurrection du 23 Mai 2006, ATT dira que C’’est une petite minorité de touareg qui s’est mise à  l’écart de la communauté et pris les armes. « Il ne faut pas faire d’amalgame. Ce n’est pas tous les Touaregs. Ce n’était pas généralisé et il fallait garder les proportions dans cette crise parce que sinon ça aurait favorisé la petite rébellion, parce que avec les effets collatéraux et la mauvaise interprétation, tous ceux qui se sentiront exclus iront grandir les rangs de la rébellion ». «Le dessin caché de ceux qui ont décidé de prendre les armes est de provoquer la fracture entre le nord et le sud. […] Dans mon adresse à  la nation, J’ai mis en exergue la diversité du Mali. Au Mali, les blancs ne sont pas au nord et les noirs au sud. Au Mali, nous sommes au nord et au sud ; le peuple malien est à  la fois noir et blanc. Mais à  l’époque, vous avez tellement parlé, tellement interprété. Si on avait fait un référendum J’aurai échoué, parce que les gens ne comprenaient pas ou J’allais. […] Il fallait éviter à  tout prix un conflit dont le peuple malien serait sorti seul perdant. » Le Mali n’est pas le maillon faible ! En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne, ATT a mis les points sur les i. Pour lui, le point le plus négatif dans la gestion de cette zone « C’’est le déficit de coopération sous régionale. Chacun parle, certains essaient de faire quelque chose mais nous ne faisons absolument rien ensemble. » Les terroristes ne sont pas maliens, « mais nous ne refuserons pas nos responsabilités. Mais qu’on ne vienne pas me dire que dans tous les cas, le Mali est le maillon faible de la lutte. Je crois qu’après notre défilé les gens se sont rendu compte que nous sommes loin d’être le maillon faible. Le problème, C’’est qu’il n’y a pas de chaà®ne, o๠voulez-vous qu’il y ait maillon ? ». « Dans cette lutte, nous avons essayé pendant deux ans, mais nous étions seuls. Je ne peux pas vous dire le nombre d’hommes que nous avons perdu…Alors que si nous avions pris ensemble, on aurait coupé les apports humains, bouché les flux de logistiques et nous tenions le nord… Le Mali a la mauvaise part dans cette histoire. Nous sommes au milieu du dispositif. Nous avons 650 milles de km2 de désert, des de 80km montagnes, des millions de kilomètres carrés de dunes, [..] et les terroristes y sont parce que nous n’y sommes pas ! ». Et ATT de refuser le classique « les terroristes sont au nord du Mali ». « C’’est une position confortable mais ce n’est pas vrai. Ces gens-là  bougent beaucoup. Et puis le nord du Mali, C’’est le sud d’un autre et l’est d’un autre pays ![…] Ces gens-là  ne sont pas des maliens, aucune de ces menaces ne vient du Mali ! ». « Il faut obligatoirement qu’on se mette ensemble, pour planifier, programmer et mettre en œuvre, le Mali est prêt ! » dira-t-il pour finir.

Cocaïne au Nord : Silence, ici,on planifie un trafic

Comme on aime le dire en langage Africain : « toujours pour le voleur, un seul jour pour le propriétaire ». Et les Maliens ne cessent de se poser des tas de questions : Est ce le manque de sécurité qui se fait grandissant dans le Nord Mali ? Est ce une faible implication des autorités ? Dans tous les cas, C’’est une véritable affaire d’état qui ne dit pas son nom, sinon comment comprendre la circulation d’une si grande quantité de drogue sous le ciel Malien et pourquoi ce silence des autorités Maliennes face à  la situation ? Un ressortissant de Mopti raconte : « moi ça ne m’étonne pas qu’un bœing transportant de la cocaà¯ne s’écrase au Nord, J’ai plusieurs fois vu tard dans la nuit, des 4à—4 remplies d’armes et escortées par des hommes en tenue, se diriger vers un dépôt qui se trouve derrière la gare routière de Mopti. J’ai tenté en vain d’en savoir plus mais un jour, J’ai failli y laisser ma peau. Je me suis alors précipité pour en parler à  un colonel de la gendarmerie que je connais très bien et je vous assure que ma surprise fut grande face à  sa réponse. Etant sur le toit de sa maison tout en regardant la direction que je lui avait indiqué, il me dit : «Â petit, je ne suis qu’un verre face à  un caillou, je le touche, il m’écrase, il me touche, je m’écrase ». je me suis posé beaucoup de questions et cette histoire s’est passée au moment o๠les rebelles tuaient nos frères comme des moutons sans qu’ils n’aient le droit de se défendre. La population malienne et les ressortissants étrangers sont inquiets de l’indifférence des autorités Maliennes face à  certaines situations. Les rebelles décident de mettre en danger la vie de milliers de personnes, et le 5 novembre 2009, ce Boeing vénézuélien retrouvé incendié à  14 km de la ville de Gao, s’ajoute à  la psychose ambiante. Le Tourisme s’en ressentira certainement et il ne fait plus de doute que le Nord Mali est devenu une zone à  risque, o๠toutes les dérives sont désormais possibles. Une situation à  surveiller de très près et face à  la menace terroriste.