COP19: l’Afrique ne signera pas un accord sans ambition

En quelques décennies, la planète s’est réchauffée de 0,8°C. Et déjà , nos pays en Afrique subissent des pertes, subissent les dommages humains et économiques de la montée des mers sur nos côtes, qui déplace nos populations et dégrade nos ressources halieutiques, et des sécheresses qui déciment nos récoltes. De l’urgence d’agir pour survivre Nous ne sommes pas les seuls, tous les continents subissent déjà  le coût du changement climatique alors même que l’économie mondiale est en crise. Mais la « crise » ne fait que commencer. Le tout récent rapport du GIEC nous informe que le réchauffement climatique pourrait atteindre 5,5°C en 2100 si nous n’agissons pas maintenant sur les émissions de gaz à  effet de serre. Or, actuellement, nos efforts sont si insuffisants qu’ils nous placent sur une trajectoire de réchauffement de 3,5°C – au-delà  des limites de la planète et du seuil de basculement irréversible de ses écosystèmes. Si nous restons sur cette trajectoire de réchauffement, cela coûtera à  l’Afrique 45 à  50 milliards de dollars par an en 2040 et jusqu’à  200 milliards par an en 2070, et nous ne sommes pas sûrs de pouvoir nous adapter à  un tel dérèglement climatique. Nos pays d’Afrique ne peuvent pas se permettre d’en arriver là . Nous, négociateurs, voulons sceller un pacte mondial et solidaire pour lutter ensemble contre les causes et les impacts du changement climatique, en 2015 et à  Paris. Mais nous ne sommes pas convaincus qu’il est dans l’intérêt de nos pays de le signer. Nos gouvernements sont fatigués d’entendre parler des maigres progrès de la négociation. Ils n’ont pas réussi à  empêcher le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, les Etats-Unis et la Russie de quitter le Protocole de Kyoto en toute impunité. Ils ne comprennent pas pourquoi la bonne élève des négociations, l’Union européenne, a atteint son objectif de réduction d’émissions pour 2020 avec huit ans d’avance mais refuse malgré tout de se fixer un objectif plus ambitieux. Ils ont la voix éraillée à  force d’alerter les pays donateurs sur le tarissement des financements du Fonds qui finance l’adaptation aux impacts du changement climatique au sud et sur les caisses vides du futur Fonds Vert pour le Climat. Ils s’inquiètent de voir que les pays développés ne tiennent pas leur promesse d’accroà®tre progressivement les financements climat ou qu’ils le font au détriment de l’éducation ou la santé. Alors qu’ils ont besoin d’argent public additionnel pour investir dans les énergies renouvelables, et dans les digues côtières contre la montée des eaux. De l’obligation d’être « ambitieux » C’’est donc à  mon tour, en tant que porte-parole du Groupe Afrique, d’alerter la communauté internationale et surtout, la France, en tant qu’hôte du sommet Paris Climat 2015 : nos chefs d’Etat ne pourront signer un pacte mondial contre les changements climatiques pour après 2020 qui n’est pas assez ambitieux ou assez juste. Et ils ne signeront pas non plus si d’ici là , les pays développés ne prennent pas leurs responsabilités en respectant enfin leurs engagements pris jusqu’en 2020 – notamment en réduisant leurs émissions de gaz à  effet et serre et en appuyant financièrement les plus pauvres. Le sommet de Varsovie qui a commencé le 11 novembre peut encore changer la donne pour Paris 2015. Le sommet prévoit un dialogue ministériel sur le respect des engagements pris depuis Copenhague pour mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 en soutien aux pays en développement. C’’est le moment que les pays développés démontrent qu’ils tiennent leurs promesses financières – qu’ils expliquent ce qu’ils ont dépensé en 2013, qu’ils annoncent les financements additionnels à  l’APD et transparents prévus pour 2014 et 2015. C’’est le moment que les pays développés rassurent nos pays en proposant une feuille de route sur les financements « climat » jusqu’en 2020, qui s’appuie notamment sur mécanismes financiers innovants – la taxe sur les transactions financières en France et en Europe, l’affectation d’une partie des recettes issue du marché européen de quotas d’émissions et une taxe équitable sur le transport international. Ce dialogue ministériel doit également sauver le Fonds pour l’Adaptation, et annoncer les premières contributions au Fonds Vert. Il faut prouver à  nos chefs d’Etat et nos citoyens qu’il est dans leur intérêt de signer l’accord mondial contre les changements climatiques en 2015. Mais si ce dialogue ministériel est vide de sens et s’il ne fait que réaffirmer ce qu’on sait déjà , nous serons à  court d’arguments et à  bout de souffle aussi.

Réchauffement climatique : le Giec prévoit une hausse des températures de 0,3 à 4,8°C d’ici 2100

Réuni à  Stockholm, le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) prévoit une hausse des températures de 0,3°C à  4,8°C d’ici 2100. Ses estimations prévoient également une hausse du niveau de la mer de 26 à  82 centimètres sur la même période. Pour les membres de cette organisation qui dépend de l’ONU, « la responsabilité de l’homme dans le réchauffement toujours plus certaine ». Pour le Giec, il est désormais « extrêmement probable » que l’influence humaine est la principale cause du réchauffement observé depuis le milieu du 20e siècle, ce qui équivaut à  95% de certitude dans la terminologie très précise du rapport. Dans son dernier rapport, en 2007, cette certitude était de 90%. Le gouvernement a aussitôt salué « l’adoption unanime » de ce rapport qui « confirme la réalité dramatique du changement climatique ». Dans un communiqué commun, Laurent Fabius (Affaires étrangères), Pascal Canfin (Développement) et Philippe Martin (Ecologie), rappelle l’engagement de la France « pour construire un pacte mondial sur le climat en 2015 ». Objectif : « limiter les émissions de gaz à  effet de serre afin de contenir l’évolution des températures en deçà  de 2°C à  l’horizon 2100 ». John Kerry appelle à  une action forte et à  une coopération accrue à€ la suite de la publication de ces chiffres, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a appelé la communauté internationale à  une action forte et à  une plus grande coopération après la publication du rapport alarmiste des experts du Giec sur le réchauffement climatique. « S’il y a un dossier qui réclame plus de coopération et d’engagement diplomatique, c’est bien celui-là « , a assuré M. Kerry dans un communiqué, ajoutant: « Seule une action des humains peut sauver le monde des pires impacts » qu’ils ont sur la planète. Il a estimé que ce rapport constituait un « nouvel appel au sursaut » car, selon lui, « ceux qui contredisent la science et cherchent des excuses pour ne pas agir jouent avec le feu ». « Les coûts de l’inaction augmentent au delà  de ce chaque personne dotée de conscience ou de sens commun voudrait voir un jour arriver », a insisté le responsable américain. Les ONG enfoncent le clou « La vérité qui dérange est confirmée », ont estimé vendredi les principales ONG environnementales – Greenpeace, Oxfam, WWF et Les Amis de la Terre – après la publication du rapport des experts sur le réchauffement climatique qui jugent encore plus certaine la responsabilité de l’Homme. « Après 25 ans de rapports par le Giec, la vérité qui dérange est confirmée: le changement climatique est réel, il se produit à  un rythme alarmant et les activités humaines, principalement la combustion, le provoquent », a indiqué dans un communiqué un collectif d’ONG dont Greenpeace, WWF, Oxfam et Les Amis de la Terre. « Nous savons déjà  que le secteur de l’énergie est le principal coupable, mais aussi la principale solution, au changement climatique », ajoutent ces ONG pour qui « les énergies renouvelables constituent une solution simple, avérée et économiquement abordable ». « Le débat au sujet de qui est responsable est clos », a estimé Wael Hmaidan, le directeur de l’ONG Climate Action Network International (850 associations). Quatre scénarios Concernant l’ampleur possible du réchauffement d’ici la fin du siècle, le Giec a retenu quatre scénarios possibles sans se prononcer sur la probabilité de chacun d’entre eux. Le Giec estime ainsi probable que la Terre se réchauffe entre 0,3°C, dans le scénario le plus optimiste, et 4,8°C d’ici la fin du siècle par rapport à  la température moyenne de la période 1986-2005. La forte incertitude dépendant évidemment en premier lieu des quantités de gaz à  effet de serre qui seront émises dans l’atmosphère dans les prochaines décennies. La Terre s’est déjà  réchauffée d’environ 0,8°C depuis l’époque pré-industrielle. « Limiter le changement climatique va nécessiter des réductions substantielles et durables des émissions de gaz à  effet de serre », a indiqué dans un communiqué Thomas Stocker, vice-président du groupe du Giec. à‰vénements météorologiques extrêmes Les experts du Giec s’attendent également à  ce que le réchauffement climatique provoque des événements météorologiques extrêmes plus intenses, même si certains aspects ne sont pas encore tout à  fait clairs. « Les vagues de chaleur vont probablement se produire plus fréquemment et durer plus longtemps. Avec le réchauffement de la Terre, nous nous attendons à  voir les régions actuellement humides recevoir davantage de précipitations et les régions sèches en recevoir moins, même s’il va y avoir des exceptions », selon Thomas Stocker. Concernant la hausse du niveau de la mer, l’une des conséquences majeures du réchauffement, le Giec revoit à  la hausse ses projections: les scientifiques estiment désormais qu’elle peut monter en moyenne de 26 à  82 cm d’ici 2100 contre 18 à  59 cm dans le rapport 2007. Les climatologues prennent désormais mieux en compte un phénomène encore insuffisamment étudié il y a 6 ans: un écoulement dans les océans des glaciers côtiers du Groà«nland et de l’Antarctique. Le Giec, créé il y a 25 ans sous l’égide pour l’ONU, a pour mission d’établir l’état des lieux du réchauffement pour éclairer les responsables politiques et économiques, mais ne fournit pas de préconisations en tant que tel.

Mali-Côte d’Ivoire, ça va mieux

Refroidis par les évènements postélectoraux en Côte d’Ivoire (o๠le Mali a refusé de soutenir ouvertement le président Ouattara contrairement au Sénégal ou au Nigéria), les rapports entre les deux pays qui étaient devenus relativement tendus. Mais depuis la visite, les 5 et 6 août derniers, du patron de la diplomatie malienne chez le voisin, tout semble redonner confiance pour un nouveau départ dans les échanges politiques et économiques entre les deux Etats. « Une visite fructueuse » Reçu en audience par le Président ivoirien Alassane Dramane Ouattara, le ministre Soumeylou Boubeye Maà¯ga, a eu des échanges fructueux avec celui-ci. Le chef de diplomatie malienne était porteur d’un message du président Amadou Toumani Touré à  son homologue ivoirien dans le cadre du réchauffement des rapports de coopération bilatérale entre les deux pays. Pour cette visite de deux jours, le ministre Maà¯ga était accompagné de son homologue malien de l’Energie et de l’Eau, M. Habib Ouane et d’une forte délégation composée d’une vingtaine de représentants des services techniques de l’Etat et du secteur privé. Au cours d’une audience de près d’une heure au Palais du Plateau, le président Alassane Ouattara et l’envoyé spécial du président ATT ont fait un large tour d’horizon de la coopération bilatérale ivoiro-malienne. Les deux personnalités ont aussi échangé sur les voies et moyens de renfoncement et de consolidation de cette coopération. Soumeylou Boubèye Maà¯ga a profité de cette rencontre avec le numéro un ivoirien pour exprimer au chef de l’Etat ivoirien la compassion du peuple et du gouvernement du Mali suite au tragique accident de la circulation survenu le vendredi 5 août 2011 à  Abidjan, qui a coûté la vie à  plusieurs dizaines de personnes, faisant par ailleurs de nombreux blessés. A sa sortie d’audience, M. Soumeylou Boubèye Maà¯ga s’est exprimé devant la presse ivoirienne: « Je suis venu exprimer la solidarité et la fraternité du Mali à  l’endroit du peuple frère de Côte d’Ivoire après les douloureux évènements que ce pays a connus » a-t-il déclaré. Pour le ministre malien des Affaires étrangères, « le Mali soutient de manière indéfectible le processus de normalisation en cours en Côte d’Ivoire ». « Le dénouement de la crise ivoirienne a permis, assurément, d’abréger la souffrance du peuple ivoirien et de préserver de nombreuses vies humaines, en particulier au sein de la communauté malienne très représentée dans ce pays voisin » dira-t-il encore. Le ministre malien a exprimé sa foi dans les relations inaltérables existant entre Maliens et Ivoiriens ainsi que sa conviction et la vitalité de l’axe Bamako-Abidjan eu égard à  la volonté politique commune manifeste des présidents Alassane Ouattara et Amadou Toumani Touré. A cet égard, le chef de la diplomatie malienne a souhaité que la Côte d’Ivoire retrouve son rang de locomotive économique de la sous-régionale et a annoncé que nos deux pays vont œuvrer, de concert, au raffermissement de leur coopération dans le domaine des transports, de l’énergie, de l’industrie et du commerce. A la presse, le ministre Maà¯ga a aussi indiqué que le Mali se sent concerné de très près par tout ce qui touche à  la Côte d’Ivoire. « Nous avons une part de nous même dans ce pays », dira-t-il en référence à  l’importante communauté malienne y vivant. Sur la question précise de la réconciliation nationale, l’hôte du jour a assuré ses interlocuteurs de la disponibilité du Mali à  partager avec la Côte d’Ivoire son expérience en matière de gestion de situation de post-conflit. Les échanges économiques au C’œur des débats l’aspect économique a occupé une bonne partie de cette visite malienne en Côte d’Ivoire. Avant l’audience chez le président Ouattara, Soumeylou Boubèye Maà¯ga avait co-présidé avec son homologue ivoirien Daniel Kablan Duncan, une séance de travail élargie aux délégations des deux pays. Cette rencontre était destinée à  examiner les entraves à  l’essor des échanges économiques et commerciaux entre les deux pays, et à  préconiser les solutions appropriées. A l’issue de cette réunion, les deux pays ont convenu d’importantes mesures relatives, entre autres, à  l’amélioration de la fluidité sur le corridor Abidjan-Bamako, à  la participation des opérateurs économiques maliens dans la gouvernance des activités portuaires d’Abidjan et de San Pedro, à  l’interconnexion des réseaux électriques. Sur ce point, un accord y relatif a été signé entre le ministre Habib Ouane et son homologue ivoirien. En Côte d’Ivoire, il a été aussi question de la création de zones franches, d’indemnisation des opérateurs économiques maliens ayant subi de préjudices liés à  la crise ivoirienne, et de réactivation des cadres institutionnels de coopération existant entre les deux pays. C’’est donc très satisfaite que la délégation malienne est rentrée ce samedi 6 août à  Bamako. Au niveau du ministère malien des Affaires étrangères et de la coopération internationale, on qualifie cette visite d’historique et de nouveau départ dans la coopération entre les deux Etats.

Changements climatiques : Les ONG Oxfam et Réso Climat Mali à l’avant-garde

En prélude à  la ténue de la Conférence Copenhage (au Danemark), sur les impacts des changements climatiques, le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest d’Oxfam et le Reso Climat Mali, ont organisé un voyage médias à  Sélingué (Cercle de Yanfolila, dans la région de Sikasso). Sélingué : une vitrine des conséquences des changements climatiques Situé à  150 km de Bamako, Sélingué est la commune rurale la plus célèbre du Cercle de Yanfolila à  travers son barrage hydro-agricole, sa forte production agricole et la légendaire pratique de l’élevage. Aujourd’hui cette commune subit un changement environnemental, imputable aux effets (destructeurs) des changements climatiques. Ce voyage médias qui s’est déroulé les 14 et 15 Octobre dernier, a débouché sur une journée de témoignage (le 15 Octobre). L’occasion pour un tissu de producteurs ruraux de la région, d’apporter de poignants témoignages sur les conséquences des changements climatiques sur leurs activités agricoles, leur bien-être social et aussi la dégradation de leur milieu environnemental. Synergie pour la prise de mesures urgentes par les pays industrialisés Si d’une part, le phénomène des changement climatiques est imputable (entres autres) à  la coupe abusive du bois par les pays pauvres, il n’en demeure pas moins que ce sont surtout les pays industrialisés qui contribuent à  la dégradation de l’environnement en émettant des gaz à  effet de serre. Les changements climatiques auxquels nous assistons aujourd’hui sont d’origine anthropique, c’est-à -dire dérivent des activités humaines liées à  une forte concentration des gaz à  effet de serre dans l’atmosphère et qui agissent sur l’écosystème pour modifier le climat. [i Cette initiative d’Oxfam avec le Réseau Climat Mali se situe dans le cadre de la mobilisation internationale à  quelques mois (en décembre prochain) du sommet mondial de Copenhague (au Danemark) sur les Changements climatiques. En pleine restructuration, le secteur agricole du Mali est frappé par les effets néfastes des changements climatiques. Le phénomène se manifeste par des saisons pluvieuses de plus en plus imprévisibles et tronquées, l’irrégularité des pluies, les inondations … L’initiative d’Oxfam Les objectifs de cette campagne de plaidoyer d’OXFAM sont entre autres de contribuer à  la prise en compte responsable des phénomènes de changements climatiques par les politiques au Mali ; créer une opinion publique : informer et influencer les décisions à  tous les niveaux sur les changements climatiques à  travers des mobilisations, des forums de discussion. Aussi, le Reso climat Mali vise à  démontrer l’impact du climat sur la vie des communautés à  travers des témoignages des groupes vulnérables. En plus de l’organisation de la tournée médiatique, et l’organisation d’une séance de « témoignages publics » sur les conséquences des changements climatiques sur le populations vulnérables du Mali, la troisième phase de cette campagne de plaidoyer consistera à  l’organisation d’un séminaire de mise à  niveau des membres du réseau avec les négociateurs nationaux. Politique du climat Oxfam et ses partenaires entendent, notamment, des gouvernements et de la communauté internationale, l’adoption de politiques qui prennent en compte les besoins des populations, la création d’un Fonds africain pour les changements climatiques, la protection des forêts, des investissements conséquents pour aider les populations vulnérables à  s’adapter aux changements climatiques tout en préservant l’environnement… Selon Charles Bambara, Responsable Régional des Médias et Directeur d’Oxfam Sénégal, l’objectif du Témoignage Public est d’amener les décideurs (négociateurs) à  mieux articuler les positions des populations rurales dans les négociations internationales et d’infléchir les positions rigides des pays du Nord sur la question des changements climatiques dans les pays du sud. Il faut noter par ailleurs, que plusieurs ONG ont témoigné de leur partenariat à  travers la présente campagne. C’’est le cas de Christian Aid, Mali Folk CenterÂ