Le ministère de la réconciliation et du développement du Nord vu par les déplacés

Le gouvernement d’Oumar Tatam Ly compte 34 ministres en plus de lui-même. Parmi les ministères, celui de la réconciliation et du développement du Nord retient l’attention. Sur le site des déplacés de Niamakoro, o๠sont accueillis 29 familles de Gao et Tombouctou, les avis se valent « Nous espérons que ce ministère va jouer les rôles qui lui sont conférés » confie Ahmadou Badou, déplacé de la ville de Tombouctou, actuellement accueilli sur le site de Niamakoro. Sékou Salah Dicko est âgé de 28 ans, il est l’aà®né d’une famille de huit personnes. Sékou est accueilli sur le site de déplacés de Niamakoro avec ses 7 frères et sœurs ainsi que sa mère. Jeune diplômé à  la recherche de son premier emploi, Sékou Salah Dicko compte sur les résultats de ce ministère. « Je crois qu’on a vraiment besoin de ce ministère. On a besoin de réconciliation. Il y a aussi le volet développement du Nord dans les tâches de ce ministère, le Nord du Mali a besoin d’hôpitaux, de routes et d’écoles. Nous en possédons déjà  mais ce n’est pas à  la hauteur de nos souhaits, ça ne suffit pas » explique t-il. « La réconciliation entre les frères et les sœurs a une grande importance dans la vie sociale. Ce ministère est le bienvenu. Je souhaite qu’ils puissent travailler en toute sincérité et honnêteté pour l’avancement de notre Mali et du Nord et que tout le monde puisse profiter de la paix et de la justice au Mali. J’espère qu’ils ont une bonne raison d’avoir mis en place ce ministère » se réjouit Mme Yattara Fatouma Bagayoko, animatrice sur le site des déplacés de Niamakoro. Les réfugiés du camp de M’Béra en Mauritanie approuvent Dans un communiqué, l’organisation des sociétés civiles de l’Azawad (OSCA) réagit sur la création de ce nouveau ministère qu’elle salue. l’OSCA salue également la volonté du nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keà¯ta d’organiser « des assises nationales du Nord », en vu d’un règlement définitif du problème de cette partie du Mali, indique le communiqué. « Nous réaffirmons notre ferme volonté, à  proposer des solutions viables, consensuelles et adaptées aux spécificités régionales et locales, des toutes les régions du Mali, dans le cadre du futur dialogue inclusif dans lequel nous sommes partie prenante, pour défendre les intérêts des populations érigées en sociétés civiles, non représentées par les groupes armés » ajoute Abdoullahi Ag Mohamed El Maouloud, président de l’OSCA. Selon des chiffres d’OCHA plus de 70 000 déplacés sont recensés dans les familles à  Bamako et sur les trois sites de déplacés.

La 5e réunion du groupe de soutien et de suivi de l’UA parle réconciliation

Cette rencontre sous la présidence du Président malien par intérim Pr Dioncounda Traoré, s’est tenue juste après la cérémonie de transfert de la Misma à  la Minusma au CICB. Cette réunion se tient à  un moment décisif du processus de sortie de crise au Mali. Cette rencontre portera essentiellement sur l’examen du processus de réconciliation au Mali. Cette rencontre portera essentiellement sur l’examen du processus de réconciliation au Mali. Selon le président Dioncounda Traoré, C’’est l’occasion de passer en revue le chemin parcouru. « Depuis la dernière réunion à  aujourd’hui, des progrès remarquables ont été enregistrés sur le plan économique et sécuritaire. D’abord au plan économique, avec la réunion de Bruxelles tenue le 15 mai dernier, qui a fait des projections de relance économique et de développement du Mali. Au plan sécuritaire, il y a eu des avancées notamment concernant la stabilisation du pays mais aussi la consolidation de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du pays grâce à  l’accord préliminaire à  l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali signé le 18 juin à  Ouagadougou » affirme M.Traoré. Quant au ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale Tiéman Hubert Coulibaly, parlant de l’accrod, il dira que : « cela a permis le retour de l’administration et des forces armées et de sécurité maliennes à  Kidal et l’instauration d’un climat de confiance qui elle-même doit faciliter le retour des populations déplacées et refugiées ». « Nous sommes presqu’au sortir de cette crise au Mali. La voie du dialogue est la seule capable d’une paix durable. Les voies et moyens sont dégagés pour y arriver » ajoute-t-il. l’organisation des élections a été également l’un des points clés abordés. Le gouvernement avec l’aide de la communauté internationale s’attèle à  la préparation et à  l’organisation des élections présidentielles du 28 juillet. Ces élections que tout le monde veut transparentes et crédibles doivent parachever la période de transition gouvernementale. La Minusma qui vient de débuter sa fonction ce 1er juillet sera aussi au C’œur des événements. « La Minusma est la troisième plus grande mission de maintien de la paix de l’ONU. Elle aura de grands défis à  relever au Mali, notamment sécuritaire, économique et social. La mission va fournir des logistiques et sera présent pour assurer la sécurité afin que le peuple malien aille aux urnes sans crainte » a affirmé Hervé Ladsous, représentant du secrétaire général de l’ONU et chef du département des opérations de maintien de la paix. Le processus politique et le processus de réconciliation sont enclanchés. Ramtane Lamamra est le commissaire à  la paix et à  la sécurité de l’Union africaine. Selon lui, il exprime le plein appui de son institution aux autorités de transition et les exhorte à  redoubler d’efforts en vue de la tenue dans les délais annoncés d’élections libres, transparentes et crédibles. l’UA salue les efforts déployés par l’ensemble des partenaires en vue de mobiliser les ressources nécessaires au bon déroulement des élections, soulignera-t-il avant d’annoncer que son organisme déploiera des observateurs, en coordination avec la CEDEAO et qu’elle apportera un soutien financier et technique au processus électoral. D’ores et déjà , une mission de l’UA est à  pied d’œuvre et de nombreux autres observateurs la renforceront sous peu. La rencontre s’est déroulée en présence des membres du gouvernement, du président de la commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, du commissaire de l’Union africaine en charge de la paix et de la sécurité Ramtane Lamamra et du représentant du secrétaire général de l’ONU et chef de la MINUSMA Bert Koenders. La 4e réunion du groupe de soutien et de suivi de la situation au Mali, qui regroupe des organisations comme l’Onu, l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des à‰tats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), s’est tenue le 19 avril de l’année en cours à  Bamako. Cette réunion avait été consacrée, entre autres, à  l’examen de l’évolution du processus politique et de réconciliation dans ce pays.

Armée malienne : fin de la guerre des bérets

Première activité publique de la Commission Dialogue et réconciliation, une cérémonie de réconciliation entre factions militaires rivales du Mali s’est tenue au palais présidentiel de Koulouba ce mercredi 26 juin 2013 dans l’après-midi. Empreinte d’émotion, la réunion a vu la participation des corps habillés qui ont offert un spectacle que les Maliens rêvaient de voir arriver depuis plusieurs mois, tant les tensions au sein de l’armée étaient mal vécues par les populations. On a donc vu hier des « bérets rouges », restés fidèles au président Amadou Toumani Touré renversé en mars 2012, et des « bérets verts », partisans du capitaine Sanogo,  » se donner l’accolade, eux qui s’entretuaient il y a encore quelques mois. Le Premier ministre en tête, une dizaine de membres du gouvernement, le président du Comité militaire de suivi des reformes des forces armées et de sécurité, le capitaine Amadou Aya Sanogo, les présidents des institutions de la Républiques, les responsables des confessions religieuses, les chefs des services militaires et paramilitaires ainsi que les représentants des familles fondatrices de Bamako – Niaré, Touré, Dravé – ont assisté à  cette cérémonie de « pardon » présidée par Dioncounda Traoré lui même. « Si la guerre a été nécessaire pour jeter hors de nos frontières tous les jihadistes, trafiquants et autres bandits armés, le dialogue s’impose désormais pour nous rapprocher les uns aux autres et guider nos pas vers un destin commun », a déclaré en ouverture Mohamed Salia Sokona, président de la Commission dialogue et réconciliation. Pour lui, la cérémonie est « le signe d’un retour définitif de la paix ». La demande de pardon de Amadou Haya Sanogo Le point le plus marquant de la rencontre est sans nul doute l’allocution du capitaine Amadou Aya Sanogo. Ce dernier a solennellement demandé « pardon à  la communauté malienne ». Un pardon sincère à  l’endroit de toute personne affectée par cet incident qui a opposé les militaires, précise-t-il. « Avant l’uniforme, nous sommes des humains et nous commettons des erreurs mais pas de façon délibérée. Et nous osons croire que nos excuses seront acceptées », a espéré le président du comité militaire de reforme des forces armées et de sécurité qui a donné l’assurance que les divergences appartiennent désormais au passé. « Frères et sœurs, neveux et nièces, je vous ai appelés pour que nous nous donnions la main. Je vous ai appelés pour vous demander que nous resserrions nos liens pour qu’entre Maliens, la mésentente fasse place à  l’entente et à  la complicité pour un Mali au dessus de tout », a à  son tour déclaré le président Traoré. Il a rappelé, en écho à  la demande de pardon du Capitaine Sanogo, qu’il « pardonne sincèrement pour l’offense qui m’a été faite et demande humblement pardon pour le mal que J’ai pu faire dans l’exercice de mes fonctions ». Le président de la République a annoncé la libération sans délai de toutes les personnes détenues dans le cadre de ce contentieux avant de s’engager à  Âœuvrer sans relâche pour la consolidation de la réconciliation au sein des forces de défense et de sécurité. Prières et bénédictions des chefs religieux pour le retour de la paix dans les casernes et dans le tout le pays ont mis fin à  la cérémonie.

La question de Kidal toujours en suspens

C’est presque un ouf de soulagement général qui a traversé les acteurs de la crise au Mali, à  l’annonce officielle par les autorités maliennes de la tenue du premier tour de l’élection présidentielle le 28 juillet. La confirmation de ce scrutin, sur lequel repose de nombreux espoirs de normalisation de la situation, répond notamment à  la demande pressante de Paris, qui s’était dit « intraitable » sur le calendrier électoral. Pour François Hollande, le Mali doit se doter d’un président légitime, qui ait autorité pour entreprendre la transition. Cependant de nombreux observateurs regrettent la précipitation de ce scrutin : les problèmes logistiques restent importants, la situation sécuritaire n’est pas stabilisée, les tensions communautaires ne sont pas éteintes et surtout, la situation de Kidal n’est pas réglée. Le nom de cette ville du Nord du Mali est sur toutes les lèvres depuis des mois. Les rebelles touaregs du MNLA (Mouvement de libération nationale de l’Azawad) et du MIA (Mouvement islamique de l’Azawad, une dissidence des islamistes d’Ansar Dine), qui tiennent la ville, refusent que l’armée et l’administration malienne y pénètre. Difficile du coup d’y organiser un vote… Or l’élection doit se tenir sur l’ensemble du territoire, pour éviter tout risque d’aggravation de la situation. Laurent Fabius, qui s’est rendu à  Bamako dans la soirée du mardi 29 mai, a réaffirmé que « pour la France, il est évident qu’il ne peut y avoir deux pays dans un même pays. Les dispositions seront prises pour qu’à  Kidal, on puisse voter comme partout ailleurs ». Pour résoudre ce problème principalement, des discussions ont été entamées depuis lundi à  Ouagadougou avec le médiateur et président burkinabé Blaise Compaoré. Pression de Bamako Comment donc parvenir à  un accord ? Compaoré est à  pied d’œuvre, avec les autorités maliennes et les Touaregs. L’opération devrait se dérouler par étapes. Selon une source à  l’AFP, il y aura des consultations séparées, puis des discussions avec les partenaires (France, ONU et Union africaine) et enfin un dialogue direct. Le MNLA a envoyé le chef Bilal Ag Cherif, Bamako sera représenté par Tiébilé Dramé et le MIA par son secrétaire général, Algabass Ag Intalla, au nom du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), organisation qui veut fédérer tous les groupes armés encore installés dans le Nord. Cette dernière a indiqué qu’elle ne s’opposerait pas à  la tenue d’élections, afin qu’un « pouvoir légitime » puisse être installé, ainsi qu’un « président élu », avec qui « il y aura des négociations sur l’avenir de l’Azawad ». Le MNLA de son côté avait indiqué se tenir prêt à  permettre la tenue du scrutin mais a réclamé qu’il soit sécurisé par l’ONU et non par l’armée malienne. L’entrée des militaires semblaient donc, voici quelques jours, une option encore écartée. Sauf que lundi, le chef de l’Etat malien par intérim, Dioucounda Traoré, de passage à  Paris, s’est voulu plus ferme et a assuré que « l’armée malienne doit être à  Kidal avant le premier tour […] Nous sommes déjà  engagés dans un processus de dialogue. Kidal sera libérée ». Réelle intransigeance ou simple coup de pression avant le début des négociations ? Cette déclaration a en tout cas froissé quelque peu les Touaregs à  qui a été proposé que seule l’administration malienne pénètre dans la zone, provisoirement. Un compromis possible L’enjeu à  Ouagadougou doit, a priori, se concentrer sur un accord intérimaire. « Cela peut-être une solution transitoire, le temps du scrutin », admet une source diplomatique française. « Il y a une urgence, ce sont les élections. Cela implique une administration civile qui puisse fonctionner sans avoir la peur au ventre. Ensuite on pourra avoir quelque chose de plus complet… », explique la même source. Et de reconnaà®tre : « Il n’y aura certainement pas un transfert général de compétences du jour au lendemain entre le MNLA qui exerce réellement sur la zone et le retour plein à  la souveraineté malienne dans toutes ses formes ». Paris, impatient de voir reprendre les négociations, se dit enfin « relativement optimiste » depuis que le médiateur est entré dans les discussions. Selon une autre source proche de l’Elysée, « les autorités maliennes ont donné des signes forts de vouloir pousser le dialogue et la réconciliation avec des groupes comme le MNLA ». Avant d’ajouter : « il y a aussi une compréhension du côté du MNLA qu’il faut que leurs revendications soient raisonnables ». Le rôle de la France Reste à  savoir quel sera le rôle de la France dans l’organisation de ces élections. Toujours en première ligne, même sur le plan politique, elle devrait jouer un rôle de supervision, bien qu’elle se défende de toute implication dans les affaires maliennes. « Dans certaines régions compliquées, l’administration malienne doit être transportée et aidée. Le mandat des Nations unis n’est pas un mandat de supervision des élections, mais la sécurisation sera le fait de la Minusma installée », explique une source diplomatique avant de préciser : « On aidera si nécessaire ». Si les Maliens restent reconnaissants envers François Hollande pour son intervention, la France supporte quelques critiques sur son indulgence envers le MNLA, désigné par les populations comme les principaux responsables de la crise. La France a en effet toujours ménagé un acteur encombrant mais précieux. Fins connaisseurs de la région, les Touaregs ont proposé leur aide pour aider la France à  débusquer les djihadistes, voire pour retrouver les otages français. De nombreux membres du MNLA séjournent souvent en France, alors même que des mandats d’arrêt ont été lancés contre eux par Bamako. Paris a toujours démenti tout traitement particulier. « Les discussions à  Ouagadougou vont permettre à  d’autres groupes que le MNLA de s’exprimer. Tous ont vocation à  participer au dialogue ». Reste un problème non résolu pour la France : le désarmement des groupes touaregs. Au quai d’Orsay, on indiquait qu’il était nécessaire que le MNLA dépose les armes et pourquoi pas, que le mouvement devienne un parti politique. Cette hypothèse n’a pour l’instant pas été reprise et des mesures de cantonnement ne sont pas l’ordre du jour. « La ligne des Touaregs fluctue, mais il est certain que nous ne pouvons pas souhaiter un parti armé », indique un responsable diplomatique. « Nous souhaitons que toutes les forces qui se disent politiques soient désarmées pour qu’elles puissent entrer dans un cadre démocratique. Si le MNLA devenait un parti politique, ce serait positif ». Si un accord n’est pas trouvé à  Ouagadougou, le calendrier électoral pourrait être chamboulé.

Commission Dialogue et Réconciliation : les choses sérieuses ont commencé

Vite et bien ! C’’est la cadence que la Commission Dialogue et Réconciliation(C entend imprimer à  la tâche à  elle confiée. C’’est du moins l’impression apparue à  l’issue de sa toute première rencontre plénière, ce jeudi 2 mai 2013, à  son siège à  Koulouba. Au cours de cette rencontre, il a été surtout question du règlement intérieur de la Commission, de l’avant projet de programme d’activité et des visites protocolaires ou de courtoisie. Le secrétaire général de la Commission, Mamadou Diakité enverra à  tous les commissaires un projet de règlement intérieur au plus tard le lundi prochain pour examen et propositions en attendant de l’entériner éventuellement le mercredi prochain à  la faveur d’une autre rencontre à  cet effet. l’élaboration imminente de ce règlement intérieur a ceci d(important qu’il doit permettre de mieux définir et orienter le fonctionnement et les activités de la Commission. Pour les visites, Mohamed Salia Sokana souhaite que son équipe rende visite à  toutes les institutions de la République, les autorités religieuses, les notabilités… C’’est donc après avoir donné le tempo par ces activités protocolaires que la CDR amorcera la phase opérationnelle. une commission « d’écoute » Le président de la commission a souligné un certain nombre de valeurs devant caractériser les membres. Au nombre de celles-ci, il attache un intérêt appuyé à  l’écoute. « Même s’il faut prendre une année à  écouter, on le ferait. On est une commission d’écoute », affirme l’ancien ministre de la Défense avec force conviction. l’obligation de bons résultats est d’autant plus un défi à  relever pour Mohamed Salia Sokona que selon lui, tous les yeux sont rivés sur la commission tant à  l’intérieur qu’a l’extérieur. Et de se réjouir du fait que beaucoup d’organisations soient déjà  prêtes à  aider CDR dans sa mission. C’’est pourquoi il a invité les uns et les autres à  réfléchir à  des actions capables de mener la commission à  bon port. Un message entendu, car tous les commissaires ayant intervenus ont mesuré la portée de leur mission avant de faire des propositions dans le sens de l’amélioration d’un travail l’équipe. A noter que Mohamed Salia Sokona a informé ses collaborateurs de sa visite au médiateur de la Cédéao, le président burkinabé Blaise Compaoré ainsi que de l’audience qu’il a accordée à  Saà¯d Djinnit, le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest

CDR: Les acteurs du processus électoral sont sceptiques

Les acteurs du processus électoral, autant des partis politiques, de la société civile que des partenaires techniques et financiers ont tiré à  boulets rouges sur la CDR dans sa forme comme dans sa composition. Si certains n’hésitent pas à  la qualifier de ‘’commission de farce », ‘’de machin », d’autres y voient un regroupement discriminatoire et fantaisiste pour séduire la communauté internationale. Le secrétaire général de la commission, non moins ancien ministre, Modibo Diakité, était l’un des panélistes. Dans sa tentative de faire raisonner l’auditoire, il a été hué et chahuté et même offensé par certains intervenants qui ne voulaient rien n’entendre. Le modérateur a dû intervenir pour calmer les esprits. La tension était à  la mesure de la frustration des uns et des autres. Difficile réconciliation Piquant une colère noire, le député de Goundam s’est interrogé en ces termes : « pourquoi les populations, sédentaires dans leur majorité, ne figurent pas dans cette commission alors qu’une minorité ethnique y est représentée par quatre personnes ? Il s’agit des tamasheq et arabes. Ces gens vont parler de la réconciliation avec qui au nord ?» fustige-t-il. Cette commission, prévient un autre intervenant du nom d’Aghissa : « est un instrument qui peut démoraliser les militaires au front. J’ai fait des formations en Russie en stratégie de guerre même si je ne suis pas militaire, mais je pense qu’on ne doit pas parler de dialogue si, au même moment les militaires sont au front. à‡a peut les démoraliser » martèle t-il. Pour Adama Coulibaly de « l’appel du Mali », il vaut mieux parler de la justice que de parler de réconciliation. « Les personnes violées, amputées, lapidées ont plutôt besoin de la justice que de dialogue ou de la réconciliation ». D’autres intervenants vont plus loin en affirmant que la CDR est une commission imposée à  l’Etat malien par les puissances pour une sortie rapide de crise. C’’est le ministre de la Justice nigérienne, Marou Amadou, ancien président du Conseil national de la transition au Niger, qui a marqué les esprits dans la salle en expliquant l’expérience de son pays. à‰loquent et cohérent, le ministre a pu finalement calmer les esprits avant d’appeler les Maliens à  l’union, à  la vigilance et à  la cohésion. « La résolution de la crise dépend de l’attente à  Bamako. Il faut vite sortir de la transition. Une transition ne doit pas durer et elle ne fait pas de développement personnel » a-t-il conseillé.

Discours du Président de la République à l’occasion de l’installation de la CDR

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Messieurs les Chefs d’Institutions, Mesdames, Messieurs les membres du gouvernement, Madame, Messieurs les Anciens Premiers Ministres, Monsieur le Président de la Commission Dialogue et Réconciliation, Mesdames et Messieurs les Représentants des Chancelleries et des Institutions de Coopération bilatérale et multilatérale, Mesdames et Messieurs les membres de la Commission Dialogue et Réconciliation, Distingués invités, Mesdames, Messieurs, Chers amis ; C’’est à  la fois un agréable devoir et un réel plaisir pour moi, d’une part de vous féliciter chacun et chacune, du Président aux Commissaires, en passant par les vice-présidents, pour votre nomination au sein de la Commission Dialogue et Réconciliation et d’autre part, de vous installer officiellement aujourd’hui dans vos fonctions. M’adressant à  vous en particulier, Monsieur le Président de la Commission, je me réjouis des nombreuses appréciations qui ont accueilli votre désignation. Ces appréciations retiennent toutes un homme de consensus et d’écoute, un homme de confiance et de résultats, répondant aux aptitudes d’ensemble requises pour être à  la fois le bon chef, l’aiguilleur et le planton. Vous serez le bon chef par l’autorité et l’ascendant que confère votre riche parcours, vous le serez par la sûreté de vos jugements, par la qualité de vos arbitrages et par vos capacités d’écoute et d’anticipation. Vous serez l’aiguilleur parce que vous recevrez de nombreux acteurs, de nombreuses suggestions, de nombreuses propositions et de nombreuses réactions. Vous devrez retenir, orienter, moduler, orienter toutes ces contributions dans la direction qui nous permettra d’atteindre le plus vite possible les objectifs qui sont les nôtres. Vous serez le planton enfin parce que vous devrez porter partout la bonne parole, la bonne information, le bon argument sans jamais vous lasser ni céder au découragement. Assurément, Monsieur le Président de la Commission Dialogue et Réconciliation, ce n’est pas à  un banquet que vous convie la République. C’’est plutôt un sacerdoce qu’elle vous propose. Car vous veillerez, vous serez pris à  partie, on vous traitera de tous les noms, vos nerfs seront unis à  rude épreuve. Mais votre consolation, votre rétribution seront la confiance que la Nation et la République ont placée en vous et votre fierté sera la satisfaction qu’en retour vous leur apporterez. Monsieur le Président de la Commission Dialogue et Réconciliation, Vous et toutes les femmes et tous les hommes qui constituez cette Commission avez toutes et tous été choisis à  l’issue d’un processus exigeant et participatif tenant compte des qualifications, de la représentativité, de la crédibilité et de l’engagement pour un Mali libre indivisible et laà¯c. Participatif, le processus l’aura été, parce que toutes et tous, vous avez été proposés par les forces sociales : Organisations citoyennes, leaders communautaires, leaders d’opinion, autorités morales de toutes les régions et de tout le pays. C’’est pourquoi vous me permettrez, Mesdames et Messieurs, chers Invités, d’être quelque peu étonné quand une association comme le collectif des ressortissants du Nord Mali (le Coren), une association sérieuse et respectable s’il en est la première à  sonner la charge contre la CDR au prétexte qu’elle aurait été marginalisée, ne se reconnaitrait pas dans cette Commission et s’abstiendrait de toute relation avec cette Commission en des termes à  la limite de la courtoisie. (Le Président par intérim montre à  l’assistance la lettre que le Coren lui a envoyée et la commente). Comme vous le constatez, le Vice-président Mety Ag Mohamed Rissa et le Commissaire, Mohamed FallOuld Mohamed, ont bel et bien été proposés par le Coren ! Cette commission est constituée de 33 femmes et hommes choisis parmi plus de six cent propositions et candidatures. Ils ne sont pas dans cette commission parce qu’ils sont les meilleurs du pays. Mais ils y sont parce qu’ils sont parmi les meilleurs d’entre nous. Cette commission est constituée de 33 membres sur les 14 millions de Maliennes et de Maliens, 33 membres qui s’efforceront de les représenter et de les servir avec loyauté. Je voudrais donner ici l’assurance que nous n’avons voulu discriminer, diminuer ni exclure personne ! Mais aucune œuvre humaine n’est parfaite. Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les Commissaires, Votre commission revêt pour tous les Maliens une importante capitale, elle est la commission du salut et C’’est ce qui explique les inquiétudes, voire les frustrations de certains qui auraient souhaité en faire partie. C’’est dire que vous avez une obligation de partenariat stratégique et responsable avec des milliers de Maliens et de Maliennes qui n’ont pas eu la satisfaction d’être choisis, mais qui sont tout autant éligibles et tout autant acquis à  la cause de la Patrie. Votre mission est de rassembler pour le dialogue et d’œuvrer à  la réconciliation, à  la paix des C’œurs et des esprits. Le Mali, C’’est le Nord, C’’est le Sud, C’’est l’Est et C’’est l’Ouest. C’’est Tinzawaten, mais C’’est aussi Ambidédi, C’’est Zégoua, mais C’’est aussi Boujbéa. Le Mali est une chaine, une chaine de fraternité, une chaine de solidarité. Rendez, par votre dédicace, cette chaine encore plus solide. Faites en sorte que chaque maillon de cette chaine soit renforcé. Parce qu’une chaine a la force ou la faiblesse de chacun de ses maillons. Votre commission devra donc être un cadre, un creuset o๠tout porteur de solution ou de projet est le bienvenu. Le bienvenu pour la paix au Mali, le bienvenu pour la stabilité au Mali, le bienvenu pour l’intégrité du Mali, le bienvenu pour la laà¯cité de la République, le bienvenu pour la concorde et la solidarité dans la justice, le bienvenu enfin pour la marche en avant du Mali. Votre mission est de rassembler pour le dialogue et d’œuvrer à  la réconciliation. Mais le dialogue ne pourra s’établir qu’entre Maliens qui renoncent à  la partition du pays, qui renoncent à  imposer la charia et qui déposent les armes. Votre mission sera délicate et elle exigera de vous impartialité, responsabilité, rigueur et neutralité en plus d’un sens patriotique élevé et d’un profond attachement à  la justice. C’’est une mission que vous devrez mener en relation avec la médiation de la CEDEAO et en ne négligeant aucune facilitation d’o๠qu’elle vienne. Je voudrais demander solennellement à  toutes les Maliennes et à  tous les Maliens de vous apporter leur soutien. Car nous devons garder à  l’esprit d’o๠nous venons ! Quel était le calvaire du Mali toute l’année 2012. Quels étaient les risques qu’il courrait avant la date repère du 11 janvier 2013 et ces risques, C’’était la désintégration du pays, et o๠nous sommes aujourd’hui en termes de potentiel et d’opportunité de reconstruire la Nation et la réconcilier avec elle-même et avec ses ambitions. Dès lors, l’amour réel pour le Mali, sa paix, sa réconciliation et son progrès impliquent une grande capacité de tolérance et de pardon. Les temps graves que nous traversons ne sont ni ceux de la ranC’œur ni ceux de la vengeance. l’heure ne saurait être aux ressentiments personnels ni aux menées subversives. Les temps graves que nous traversons doivent être ceux du dépassement de soi, ceux d’un nouveau contrat social, ceux de la sincérité et de la seule sincérité avec la Nation et dans la collaboration avec la commission Dialogue et Réconciliation. C’’est cela qui rendra de nouveau possible les réciprocités sociales, humaines et économiques qui ont construit les sociétés complémentaires du Nord malien o๠le troupeau des Kel Tamasheq prospérera de nouveau le long des rizières Songhoy et o๠le sel des caravaniers arabes continuera d’être troqué contre le sorgho des sédentaires du Faguibine. Mesdames, Messieurs, Chers Invités, Inventer n’est pas forcement ce dont nous avons besoin. Ce qu’il nous faut, C’’est reproposer les pactes qui ont fait l’équilibre et la stabilité du passé. Car du terroir de Taoudéni au voisinage de Djallonbé dans la région de Mopti, il s’agissait du même continuum o๠la diversité n’empêchait pas la complémentarité et oà¹, malgré son identité, la communauté n’a jamais donné lieu au communautarisme qui est sans conteste un handicap pour la construction de la Nation. Historiquement, nous avons donc un précieux capital que nous devons défendre contre les terroristes, les narcotrafiquants et les criminels de tout bord. l’enjeu de l’Etat-Nation, c’est-à -dire notre mission de génération, n’est pas de gommer les spécificités et l’identité. Celles-ci sont à  préserver parce que source de la diversité qui a jusque-là  caractérisé notre pays et fait de lui une mosaà¯que de minorités plutôt qu’un pays o๠une majorité ethnique fait sa loi. l’expression par la violence, l’irrédentisme organisé par des groupuscules alliés objectifs des terroristes internationaux, des trafiquants de drogue et des grands criminels, ne doivent pas occulter un débat pertinent et profond sur l’intégration nationale, son état et ses préalables. Une intégration nationale de qualité, voici ce que commande la survie du Mali. La commission en plantera les jalons. Et parce qu’aujourd’hui, je suis comptable de l’état de la Nation et parce que la commission est un outil irremplaçable dans la dynamique de reconstruction sociale, morale et spirituelle de notre pays, je veillerai personnellement à  l’obligation de résultat qui lui incombe et, pareillement, je veillerai à  ce qu’elle puisse travailler dans les conditions de sérénité et de sécurité requises. Monsieur le Président de la Commission Dialogue et Réconciliation, Mesdames, Messieurs les Commissaires, Je sais pouvoir compter sur vous pour écouter, faire réfléchir, mettre en débat, analyser et synthétiser les apports de nos compatriotes afin de restaurer la confiance mutuelle, de susciter la tolérance et le pardon dans la justice et ramener la paix dans les C’œurs et les esprits. En retour, J’invite encore et encore tous nos compatriotes, toutes nos compatriotes à  l’intérieur comme à  l’extérieur, à  Kidal comme à  Kayes, partout au Mali, jeunes et vieux, femmes et hommes, à  apporter à  cette commission toute la sollicitude dont elle a besoin pour faire son travail. Son travail pour nos enfants, son travail pour nos épouses, son travail pour nos maris, son travail pour nos pères et nos mères. Son travail pour le Mali et sa renaissance. Ce Mali que le monde entier aide aujourd’hui dans un élan de solidarité sans précédent. En vous souhaitant bonne chance et beaucoup de courage, je vous renvoie à  l’exercice de vos fonctions et à  l’accomplissement de votre noble mission. Que le Tout Puissant vous inspire ! Vive le Mali un et indivisible ! Vive la Paix, la Concorde, la Justice et la Solidarité ! Que Dieu Bénisse le Mali. Merci !

Commission dialogue et réconciliation: les Maliens, pas en phase

Ironie de l’actualité sociopolitique malienne, la commission dialogue et réconciliation tant attendue semble porter en elle les germes d’une division future. Moins d’une semaine après la publication de la liste complète de la commission, l’équipe de Mohamed Salia Sokona est loin de faire rêver les Maliens. Les critiques fusent de partout pour dénoncer sa composition. Le reproche est fait à  la commission d’ignorer des franges importantes de la société et de retenir des hommes et des femmes n’ayant aucun mérite particulier. Le Collectif des ressortissants du Nord(COREN), le collectif des patriotes(COPA) et d’autres regroupements ethniques en l’occurrence les Bellahs et les Peuls ont fait part de leur indignation face à  la composition de la commission et émis des doutes quant à  sa capacité de réconcilier les Maliens. Certains vont jusqu’à  proposer au Président de la République de revoir sa copie afin de mettre des hommes à  la place qu’il faut. Autre grief, la commission ne comporterait aucun membre des organisations religieuses, pas plus que des représentants de l’association des communicateurs traditionnels. Une situation qui gêne quand on connaà®t le poids et l’influence des hommes de Dieu et des maà®tres de la parole dans la résolution des contentieux sociaux. Ce qu’ils en disent… Pour Mamadou Maà¯ga, un quinquagénaire au visage bouffé par la barbe, il est aberrant de constituer une commission sans un seul représentant du Haut conseil islamique(HCI). C’’est une volonté, conclut-il avec un brin fanatisme, de saboter la religion. La composition de la commission dialogue et réconciliation exaspère Kalifa Koné, comptable de son état, qui regrette le fait d’aller exhumer Mohamed Salia Sokona, un retraité et inconnu pour diriger une aussi importante commission. Tout aussi grincheux, Moussa Touré estime que la composition de la commission répond à  une logique de partage du gâteau. En plus de la composition, M.Touré désapprouve le nombre élevé des membres de la commission. « On aurait pu prendre une dizaine de personnes au lieu de plus d’une trentaine pour non seulement économiser les deniers publics mais aussi pour un résultat probant », analyse-t-il. Pour rappel, la commission est composée de 33 membres avec un budget de fonctionnement mensuel de 25 millions de FCFA.

25 millions par mois pour la Commission dialogue et réconciliation

C’’est par le décret N°2013-308 P/RM du 02 avril que le président de la République, le Premier ministre et le ministre de l’économie, des finances et du budget ont décidé d’octroyer des avantages aux membres et aux personnels de la Commission dialogue et réconciliation. Un million six cent cinquante mille francs (1 650 000) Cfa par mois pour le président de la Commission dialogue et réconciliation, un million deux cent mille (1 200 000) pour chacun des deux vice-présidents, cinq cent cinquante mille (550 000) pour chacun des trente commissaires, par mois. Ces avantages se composent d’une indemnité principale et d’indemnités complémentaires au titre du logement et des communications téléphoniques. En attendant les frais de carburant et les dépenses en eau et électricité, cela représente la bagatelle de plus de vingt-cinq (25) millions de Fcfa par mois.Des indemnités de logement sont exclusivement octroyées au président, aux vice-présidents, au secrétaire général et aux secrétaires généraux adjoints. Les autres commissaires n’y ont pas droit. Contestation Cette nouvelle ouverture budgétaire intervient au moment o๠4 millions de Fcfa mensuel sont destinés à  la réforme de l’armée malienne… Pendant ce temps, la liste de commissaires est contestée par le collectif des ressortissants du Nord (Coren). Vendredi, le collectif a tenu une conférence de presse pour dénoncer la liste. Le président du Coren Malick Alhousseyni, estime que la Commission dialogue et réconciliation prépare des négociations avec des groupes terroristes tels que le Mnla, Ansar Dine et le Mujao. A en croire le président du Collectif, certains membres de ces groupes armés siégeraient au sein de la Commission. «Nous nous connaissons entre nous», a précisé Malick Alhousseyni. Les populations du Nord connaissent la moralité de chacun, a-t-il affirmé, tout en ajoutant ne pas vouloir citer de noms. Ceci pousse ce collectif à  dénoncer la représentativité de la Commission au sein de laquelle il reconnait pourtant avoir deux membres.

Culture et paix; le Réseau Kya ouvre le débat

La rencontre a réuni un parterre de participants, acteurs culturels, femmes et hommes de médias et un public de curieux qui ont répondu à  l’invitation du Réseau culturel « Kya ». Pour les organisateurs de cette activité, la crise que connaà®t le Mali est politique mais aussi identitaire et les valeurs culturelles, véritables repères dans la vie humaine doivent être utilisées pour promouvoir le dialogue et la paix. Réconcilier et reconstruire « De Kidal à  Kayes, chaque peuple a sa particularité. Et C’’est cette mosaà¯que qui a toujours fait le charme de ce pays. C’’est plus facile de gagner une guerre que de construire une paix durable axée sur la diversité culturelle. Après la guerre, s’engage un autre combat, celui de la réconciliation et de la reconstruction. Ce combat pour la paix durable constitue un défi majeur, mais aussi une véritable opportunité ». Tel est message qu’ont voulu partager les différents conférenciers qui ont échanger avec le public sur les voies et moyens de mettre en exergue les valeurs sociétales maliennes pour amener la réconciliation et cicatriser le tissu social mis à  mal par ce conflit. Comment vivre ensemble dans la complémentarité? Comment passer d’un « choc des cultures » à  un véritable dialogue interculturel ? Comment amorcer le changement, pour l’émergence d’un nouveau Mali ? Dans ce contexte, le monde des arts et de la culture doit se mettre au premier plan et assumer sa mission historique en ralliant tous les fils du pays autour de la préservation et de la sauvegarde du patrimoine culturel du Mali.Telles sont les interrogations qui ont été évoquées lors de cette rencontre dont les échanges se sont déroulés en français et en bambara. Le Concept des causeries-débats Les acteurs culturels du Réseau KYA, conscients du fait que C’’est par une bonne compréhension des notions de « Dialogue » et de « Diversité culturelle » que la jeunesse saisira mieux les enjeux de la construction d’un nouveau Mali, et évitera de reconduire les erreurs du passé. Ainsi conformément à  son programme : « Une action et une vision pour bâtir l’avenir », le Réseau KYA se propose de tenir une série de causeries-débats à  Bamako, Ségou et Mopti, avec la jeunesse et les intellectuels maliens, pour contribuer à  la recherche d’une paix durable, accompagner le changement, la réconciliation nationale et aider à  la renaissance du Mali. Les recommandations issues des différentes rencontres seront largement diffusées et transmises aux plus hautes institutions de la République. Cette activité du Réseau Kya est réalisée en partenariat avec le ministère de la culture, la Jeune Chambre Internationale du Mali et soutenu par le centre norvégien Mimeta pour la culture et le développement.

Commission dialogue et réconciliation : à quoi ça sert?

Les haines et les disparités ne doivent plus avoir leur place dans la société malienne. C’’est dans le cadre de la recherche d’une paix durable et de la réconciliation nationale, que la Feuille de route pour la Transition approuvée par l’Assemblée nationale le 29 janvier 2013 a prévu la création d’une Commission Dialogue et Réconciliation. Ceci, en vue de faciliter la recherche des voies et moyens susceptibles de sortir le Mali des crises récurrentes qu’il connaà®t. Trois personnalités pour promouvoir le « vivre ensemble » Cette structure est chargée de permettre aux Maliens de se parler entre eux, pour que « le vivre ensemble » redevienne une réalité. Elle est chargée, entre autres, de recenser les forces politiques et sociales concernées par le processus de dialogue et de réconciliation, d’identifier les groupes armés éligibles au dialogue conformément à  la Feuille de route pour la Transition, d’enregistrer les cas de violation des droits de l’homme commis dans le pays du début des hostilités jusqu’à  la reconquête totale du pays, de proposer les moyens de toute nature susceptibles de contribuer à  surmonter les traumatismes subis par les victimes, d’identifier et de faire des propositions pour la réalisation des actions destinées à  renforcer la cohésion sociale et l’unité nationale. Les trois premiers visages de la Commission dialogue et réconciliation ne sont plus inconnus. La présidence de la commission revient à  un ancien ministre et ambassadeur. Certes, un homme habitué aux médiations. Le premier vice-président est une femme, sa nomination affiche une volonté de mettre la femme au centre du dialogue et de la réconciliation au Mali en cette période critique. Le second, un Touareg, encore un autre symbole qui va dans le sens de la promotion de la cohésion sociale. En définitive, cette structure est née pour aider les Maliens à  pardonner. Les autorités se positionnent également pour punir les coupables. Les populations du Nord du Mali doivent surmonter les traumatismes survenus au cours de ces mois de crise sans précédant. Le plus important est que les Maliens, toute ethnie confondue, se donnent la main et aillent de l’avant pour éviter tout nouveau déchirement.

Commission Dialogue et Réconciliation : premières nominations

Selon le gouvernement malien, la CDR, qui sera composée de 30 membres, a pour mission de « rechercher, par le dialogue, la réconciliation entre toutes les communautés maliennes ». Elle sera également chargée de « recenser les forces politiques et sociales concernées par le processus de dialogue de réconciliation » dans ce pays déchiré par des attaques contre l’armée entre janvier et mars 2012, suivies d’une occupation pendant plusieurs mois du vaste Nord par des groupes armés incluant rebelles touareg et djihadistes. Les djihadistes avaient fini par évincer leurs ex-alliés rebelles touareg des zones sous leur contrôle. Trois nominations Le président de la « Commission dialogue et réconciliation », Mohamed Salia Sokona , a une réputation d’homme consensuel. Ce fonctionnaire retraité est aussi un ancien ministre malien de la Défense. Il fut également ambassadeur du Mali en France. Un de ses anciens collaborateurs le qualifie d’homme réservé, mais qui a le sens de l’organisation. Une femme dans la Commission Dans sa tâche de président, il sera assisté de deux vice-présidents, un homme et une femme. Cette dernière se nomme Traoré Oumou Touré . Son statut exacte est celui de présidente de la Coordination des associations féminines du Mali (CAFO). Sa nomination est ici perçue comme une volonté des décideurs de mettre la femme au centre de ce processus de dialogue et de réconciliation nationale. Oumou Touré est connue pour être une militante de la société civile. Avant sa nomination, elle a tenu de nombreuses conférences sur l’implication des femmes dans le processus de paix et de réconciliation mais aussi dans leur rôle dans les élections générales futures à  venir. Le second vice-président de la commission est un Touareg malien originaire de la région de Kidal : Méti ag-Mohamed Rhissa. Il s’agit d’un ancien professeur de français qui a très rapidement intégré le corps de la douanes. Aujourd’hui, il a le grade de lieutenant-colonel. On le dit modéré. Sa nomination peut faciliter le dialogue entre tous les fils d’un même pays, mais qui viennent de différents horizons.

Armée malienne : La réconciliation se concrétise

En réponse à  l’appel du chef d’Etat-major général des armées, le General de brigade Ibrahim Dahirou Dembélé, des centaines d’éléments du 33ème Régiment des commandos-parachutistes se sont rassemblés. Objectif : annoncer la bonne nouvelle, procéder à  un recensement des éléments dispersés depuis le début des malheureux événements et rappeler que seuls l’ordre et la discipline devraient régir le régiment. « C’est le Mali qui compte » Ils étaient des centaines de commandos parachutistes des camps de Djicoroni et de Koulouba à  arborer de nouveau leur tenue coiffée de l’emblématique béret rouge. Devant un public constitué de notabilités de Djicoroni et d’une foule de curieux, le lieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo, après avoir remercié les autorités de transition, l’assistance et l’ensemble des personnalités qui se sont investies dans le dénouement heureux de cette mésentente entre frères d’armes, a annoncé que le régiment est reconstitué conformément à  la décision des autorités. « Le régiment est restauré, ce n’est pas moi qui le dit, C’’est la parole du chef d’état-major général des armées, Gl. Ibrahim Dahirou Dembélé. Donc, à  partir d’aujourd’hui, nous réintégrons les rangs des forces armées ». Et il ajoute en adressant à  ses frères d’arme « Préparez-vous au combat, vous avez votre rôle à  jouer dans la libération et la sécurisation du pays. Mettez-vous au travail, faites le sport comme il se doit. Quand vous rencontrez un frère d’armes d’autres corps, embrassez-vous car C’’est le Mali qui compte» a déclaré le lieutenant-colonel. « Nous irons au Nord pour dénicher les rebelles dans leur dernier retranchent »! Seydou Moussa Diallo qui n’a pas fait l’économie des qualités intrinsèques des commandos, a affirmé que le combat de la libération du pays ne se fera pas sans eux. « Nous ne nous déroberons pas à  notre serment de défense du territoire national. Nous irons dénicher…les rebelles o๠qu’ils se trouvent sur le territoire national, notamment à  Kidal dans les collines de Téghargat, de Tessalit etc.», a-t-il soutenu. Pour atteindre cet objectif, Seydou Moussa Diallo, a, au nom de l’ensemble du régiment, réaffirmé la disponibilité de tous les commandos à  servir le pays sous le commandement de la hiérarchie militaire. « Nous avons pardonné et nous agirons sans rancune aucune sous le commandement de celui qui serait choisi par la hiérarchie militaire pour nous commander. Qu’il soit un officier de la garde, de la gendarmerie ou même de la police, nous serons sous ses ordres pour le bien de notre chère patrie » a-t-il déclaré. Le Général de brigade Ibrahim Dahirou Dembélé a été longuement applaudi par les commandos et toute l’assistance pour ses efforts. «Nous remercions beaucoup le CMGA qui a décidé, au nom du Mali, d’accepter toutes nos doléances. Il aurait pu refuser, mais il a accepté tout ce que nous lui avons demandé pour ramener l’union au sein de l’armée » precise –t-il. Après avoir salué le chef d’Etat-major il a précisé le camp a de nouveau été doté en vivres avant d’ajouter que Daihrou Dembélé a accepté de rembourser les frais d’ordonnance des blessés des tirs du 8 février . Au regards des rapprochements entre bérets rouges et bérets verts, on peut dire que l’heure de la réconciliation a bel et bien sonné.

Commission Dialogue et Réconciliation : mettre enfin les Maliens face à face

A défaut des concertations nationales tant repoussées, la feuille de route de la Transition, adoptée le 29 janvier 2013 vient de proposer l’établissement d’une commission Dialogue et réconciliation nationale, à  l’issue du Conseil des Ministres du 6 Mars. Cela s’avère nécessaire à  l’heure o๠la division règne au Mali. Division politique, mais aussi division sociale avec la menace d’une guerre civile au nord, entre populations d’une même nation mais d’ethnie différentes. Des exactions de toutes sortes ont été dénoncées par les collectifs de ressortissants du nord, les communautés arabes, inquiètes de la tournure ethnique que prennent les choses, suite à  l’intervention française au Mali. Sans compter la propagande menée par le MNLA, porte-voix déclaré du peuple Touaregs. Et d’un côté, ceux qui crient à  la discrimination des fameux «Â hommes bleus » du désert et que la France aura toujours soutenu et ceux qui clament que le Mali est un et indivisible. «Â Mais parmi les assaillants, il n’y a pas que des touaregs, cessons les amalgames. Ce sont ces mêmes avec qui nous mangions ensemble hier sur une natte, qui nous assaillent aujourd‘hui. Pourquoi ? », s’interrogeait Oumou Sall Seck, maire de la commune de Goundam. «Â C’’est toute une famille qui prend Kidal en otage, contre l’avis de la population », lance la député de Bourem, Mme Haidara Aichata Cissé, virulente contre le danger de la propagande pro MNLA. «Â  Aux Maliens de se parler, de se convaincre… », lance t-elle encore. Autant dire qu’il ne faudra pas seulement réconcilier le nord avec le sud mais le Nord avec le Nord. Mettre ensemble touaregs et arabes du MIA. Touaregs et Sonhrais. Sonrhais et peuls. Bellas et bambaras etc… Comprendre pourquoi certains sont passés du côté de la rébellion en oubliant l’idéal patriotique d’une seule et même nation. Il faudra sans doute remonter encore plus loin aux premières heures de l’indépendance, quand Modibo Keita, matait la première rébellion et apaiser l’esprit de vengeance des descendants de ces rebelles. Décortiquer le mal, toucher du doigt la plaie laissée par le passé. Tâche ardue. Ouvrir le dialogue national Voilà  tout le défi de cette Commission Dialogue et réconciliation. Un exercice qu’avait déjà  initié la Coalition pour le Mali, lors du forum des peuples du nord en fin 2012. Consacré pour une durée de deux ans, ladite commission devra sortir du simple projet de décret et toucher du doigt l’âme des Maliens, mettre les Maliens face à  eux-mêmes. Sur le plan législatif, elle aura à  : – recenser les forces politiques et sociales concernées par le processus de dialogue et de réconciliation ; – identifier les groupes armés éligibles au dialogue conformément à  la Feuille de Route pour la Transition ; – enregistrer les cas de violation des droits de l’homme commis dans le pays au début des hostilités jusqu’à  la reconquête totale du pays ; – proposer les moyens de toute nature susceptibles de contribuer à  surmonter les traumatismes subis par les victimes ; – identifier et de faire des propositions pour la réalisation des actions destinées à  renforcer la cohésion sociale et l’unité nationale. Placée auprès du Président de la République par intérim, la commission sera composée «d’un Président, de deux vice-présidents, et de trente commissaires», qui seront prochainement désignés par le président malien par intérim, Dioncounda Traoré qui avait déclaré fin janvier qu’au sein de la communauté touareg, «le seul groupe avec lequel nous pouvons envisager des négociations C’’est certainement le MNLA (Mouvement de libération national de l’Azawad, rébellion), à  condition que le MNLA renonce à  toutes ces prétentions territoriales».

« Nous, Touareg Maliens »

Excellence, Monsieur le Président de la République, Excellences, Mesdames et Messieurs les Ministres, membres du Gouvernement, Excellences, Mesdames et Messieurs Honorables Députés, Mesdames et Messieurs les Responsables des organisations et institutions internationales, Mesdames et Messieurs les Responsables de l’ONU, de l’Union Africaine, de la CEDEAO, de l’Union Européenne et du Parlement Européen, Pays frères et amis, Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, souhaitons par la présente nous exprimer légalement, pacifiquement et démocratiquement afin de nous démarquer clairement du Mouvement National de Libération de l’Azawad qui agit et revendique injustement et sans aucun mandat au nom de tous les Touareg du Mali et ce depuis sa création. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, estimons que nous n’avons pas à  prouver notre patriotisme et notre attachement indéfectible à  notre pays, le Mali, à  ses institutions et à  ses valeurs, mais qu’il est de notre devoir de nous dissocier officiellement et publiquement d’un mouvement armé qui a utilisé et utilise encore des moyens violents pour s’exprimer en notre nom, en celui de notre peuple, sans jamais avoir consulté au préalable ses populations, ses leaders traditionnels, ses responsables politiques et religieux, et faisant ainsi fi de toutes les valeurs morales, traditionnelles, coutumières et ancestrales de la société Touareg. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons que les Touaregs à  l’intérieur du Mali, dans les camps des réfugiés et ceux de la Diaspora n’ont aucunement besoin de mouvements islamistes, ni de mouvement pour une libération de l’Azawad pour être représentés. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons que le MNLA: i) n’a jamais disposé d’un mandat légitime de la part des populations Touareg pour parler, agir et revendiquer en leur nom; ii) qu’il a déclaré contre toute logique et contre toute légalité et pratique internationale, l’indépendance d’un Etat que nous ne reconnaissons pas et qui n’a aucune chance d’être reconnu; iii) qu’il n’a jamais pu maà®triser même ses propres éléments qui ont commis en son nom des crimes et actes de vandalisme odieux; iv) qu’il a tissé à  un moment donné des relations ambigà¼es et malsaines avec les milieux extrémistes islamistes et terroristes. Compte tenu de tout cela, il s’est lui même disqualifié et doit se mettre au banc de la société. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, avons toujours eu et avons encore aujourd’hui des respectables et respectueux chefs coutumiers traditionnels, des leaders religieux modérés et pacifiques, des élus, des intellectuels, des universitaires, des artistes de renommée mondiale, ainsi que des associations de jeunes et de femmes qui ne sont affiliés à  aucun mouvement et qui sont largement représentatifs de la très grande majorité des Touareg du Mali. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, ne saurons donc accepter d’être représentés, ni aujourd’hui, ni demain, par des interlocuteurs usant de méthodes violentes, anti-démocratiques et illégales comme mode d’expression. Nous rejetons donc toute revendication d’indépendance et d’autonomie exprimée par quelque mouvement et quelque groupe que ce soit au nom des Touareg du Mali. On ne peut pas dénoncer l’arbitraire et la violence et y répondre par l’arbitraire et la violence! Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons que nous sommes un peuple pacifique qui n’a qu’une seule aspiration: celle de la paix, de la cohésion sociale, du respect des religions et des libertés, et du développement économique et social dans les régions du nord du Mali et pour toutes les ethnies qui y vivent et y cohabitent pacifiquement et fraternellement depuis des millénaires. Nous avons été, nous sommes, et nous demeurerons des maliens à  part entière. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, souhaitons porter à  la connaissance de toutes et de tous que la quasi totalité des Touareg qui se sont réfugiés hors du Mali n’avaient et n’ont d’autres revendications que celles légitimes des autres maliens du nord C’’est à  dire avoir les mêmes chances dans l’accès à  la prise de décision et au développement. Ces populations réfugiées n’ont eu à  un moment donné d’autre choix que de se réfugier et mettre leur famille à  l’abri par simple et unique crainte pour leur sécurité et ils sont prêts à  revenir dès que celle ci leur sera garantie. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, lançons un appel à  tous les patriotes sincères, afin qu’ils s’impliquent pour sauver le Mali, la terre de nos ancêtres nomades et sédentaires. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, demandons aux partis politiques de mettre l’intérêt supérieur de la nation au dessus des querelles politiciennes et d’œuvrer à  l’édification d’un Mali pluriel, uni et solidaire. Nous, Touareg maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons à  notre armée nationale qu’il est de son devoir de répondre à  l’esprit républicain en assurant la vie et les biens de toutes et de tous aussi bien au Nord qu’au Sud. Compte tenu de ces faits et par conséquent, nous souhaitons par la présente : • Demander au gouvernement, aux organisations et institutions internationales, aux pays amis et frères, de considérer que le MNLA ne représente pas les Touareg du Mali. • Rappeler que nous avons toujours cohabité pacifiquement et fraternellement avec l’ensemble des populations du nord ainsi que celles du sud du Mali et que nous avons toujours eu des systèmes propres de règlements de différends inhérents à  toute société. • Nous élever contre tout amalgame et tout acte de violence et de vandalisme contre les populations civiles innocentes et leur affirmer notre soutien et notre solidarité. • Rappeler que nous faisons confiance aux Institutions de la République pour mener toute action visant à  ramener la paix dans l’unité nationale. • Demander à  la justice de ce pays que toute la vérité soit faite et publiquement connue sur les actes de violence et de vandalisme commis contre les populations innocentes au Nord comme au Sud du Mali, afin d’ouvrir la voie à  une vraie réconciliation et au pardon. • Enfin, réitérer notre confiance en nos élus, nos dirigeants et à  tous les amis du Mali qui, nous l’espérons, sauront prendre d’urgence les mesures nécessaires face à  cette situation. Vive le Mali!

Quel Etat après la guerre ?

On parlera ici de l’échec quasi total de l’Etat malien ces dernières années, et donc de ses politiques. Quelques données suffisent pour en évoquer les dégâts : un IDH (indice de développement humain) qui reste scotché dans les bas-fonds du classement mondial (même s’il augmente depuis les années 1990), une émigration continue des populations, fuyant la déliquescence des différents secteurs comme l’éducation, la santé, l’économie… Une fois la vitrine démocratique écroulée, minée par des présidences corrompues, cédant au clientélisme et à  la gabegie, l’ampleur des défaillances s’est faite jour, planquée derrière une façade que la communauté internationale feignait de prendre pour un édifice solide. C’est notamment à  l’occasion du coup d’Etat du 22 mars 2012 du capitaine Sanogo – à  quelques semaines de l’élection présidentielle (premier tour prévu le 29 avril 2012 !) – que l’on a compris ce qui se cachait derrière les murs blancs du palais de la colline de Koulouba. On se dit à  Bamako et ailleurs que le professeur Alpha Oumar Konaré, président de la République du 8 juin 1992 au 8 juin 2002, a notamment réussi à  mettre par terre le secteur de l’éducation malienne, et que le militaire Amadou Toumani Touré, président du pays du 8 juin 2002 au 22 mars 2012, n’aura réussi qu’à  faire voler en éclats une armée si peu républicaine, et dont les hommes de troupe et les sous-officiers sont prêts à  décamper devant l’ennemi… et à  fondre sur le palais de la présidence. Les résultats de ces dernières années ne sont pas glorieux. Comme le précise Marie-Françoise Durand, professeur agrégé de géographie à  Sciences-Po et auteure de L’Atlas de la mondialisation, le constat est amer et peut se résumer en trois points. – Un Etat en décomposition, favorisant une culture de prédation, de corruption et une défaillance notoire au développement. Sans oublier une incapacité à  dialoguer avec des Touareg, en rébellion armée pratiquement toutes les décennies, à  avancer vers une solution politique. – Une société civile en souffrance, fatiguée de l’échec des politiques de développement depuis plusieurs décennies. Une jeunesse importante sans beaucoup de perspectives, vouée au chômage, qui n’a comme recours que l’émigration (de plus en plus difficile vers l’Europe), le « business » (on pourrait dire trafic) en tout genre (il faut bien avoir « le prix des condiments »), la violence parfois ou la religion (ou du moins une interprétation de cette dernière qui permet une fiction d’égalité). – L’apparition du grand banditisme transnational, qui se développe d’autant plus que l’Etat s’écroule et que les populations souffrent. Trafic de haschich marocain, de cocaà¯ne colombienne, de voitures, de cigarettes, d’armes, d’êtres humains (migrants)… parfois en connexion avec des réseaux salafistes, eux aussi transnationaux et déterritorialisés. Sans oublier des mobilisations qui se font, crise oblige, sur des bases ethniques ou religieuses et qui mettent à  bas l’idée de concorde nationale, d’ouverture, privilégiant le repli sur soi. Lorsque la guerre se terminera, ou du moins sera circonscrite au fin fond du nord-est du pays, au niveau de l’Adar des Ifoghas, il sera temps de penser à  refonder cette démocratie que l’on avait eu tort de croire en marche. Evoquée lors du triomphant passage éclair du président français François Hollande à  Tombouctou et à  Bamako le 2 février, l’élection présidentielle malienne devrait se tenir avant la fin du mois de juillet prochain. Du moins, c’est l’objectif annoncé. Car il s’agit notamment de convaincre les centaines de milliers de Maliens de « rentrer au pays », après avoir fuit l’obscurantisme islamique moyenâgeux en Mauritanie, en Algérie, au Niger, au Burkina, d’établir de nouvelles listes électorales, d’organiser toute une logistique au moment o๠les pluies de l’hivernage inonderont le pays… Un travail titanesque. Quelques hommes s’y préparent déjà . Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) est de ceux-là . Ancien premier ministre d’Alpha Oumar Konaté de 1994 à  2000, ancien président de l’Assemblée nationale de 2002 à  2007, réputé homme à  poigne, candidat malheureux à  l’élection présidentielle de 2007 et à  celle avortée de 2012, il vient de passer quelques jours à  Paris, rencontrant probablement ce qu’il faut de personnalités influentes. Il aurait les faveurs de la France et des Etats-Unis. Demeure une inconnue de taille : que manigancent le petit capitaine Sanogo et sa bande, celui qui se prend pour le De Gaulle du Sahel !? Après avoir lancé ses sbires à  l’assaut du palais de Koulouba le 21 mai 2012, qui a failli coûter la vie à  Dioncounda Traoré, le président par intérim, après avoir arrêté et fait démissionné Cheick Modibo Diarra, le premier ministre par intérim le 11 décembre 2012, il vient d’essayer de régler ses comptes avec les « bérets rouges ». La garde prétorienne de l’ancien président Amadou Toumani Touré, qu’il a chassé du pouvoir lors du coup d’Etat du 22 mars 2012, a été attaquée en plein Bamako, près de son camp militaire dans le quartier de Djicoroni. La guerre des bérets continue donc, minant la vie politique malienne déjà  si fragile. Responsables d’arrestations arbitraires avec son lot de « mauvais traitements » envers des civils et des militaires, de disparitions inexpliquées, les « bérets verts » de Sanogo n’ont pas supporté l’arrivée des troupes françaises lors du déclenchement de l’opération Serval. Cantonné à  Kati, à  quelques kilomètres de Bamako, Sanogo négocierait avec la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) quelques postes diplomatiques juteux pour ses compagnons. Ce dernier coup de force contre les « bérets rouges » serait-il un moyen de faire comprendre qu’il rêve d’être incontournable ? Le pire pour le Mali… Enfin, quid des rapports entre les autorités de Bamako et le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) ? Au moment o๠les deux parties semblent enfin pouvoir se parler, la justice malienne vient de lancer des mandats d’arrêt envers certains chefs des groupes narco-djihadistes d’Ansar Dine et du Mujao, mais aussi à  l’encontre de certaines personnalités du MNLA. Comme amorce au dialogue, on peut rêver mieux… Revenu sur la scène politique et militaire après avoir été balayé par les groupes narco-djihadistes, le MNLA a mis de l’eau dans son thé, parlant maintenant d’autodétermination dans le cadre d’un Etat fédéral, après avoir déclaré unilatéralement l’indépendance de l’Azawad le 6 avril 2012. Un fait semble clair : même sous couvert de la communauté internationale, la volonté sincère de dialogue ne pourra se faire si l’une ou l’autre des deux parties n’est pas réellement prête à  parler, à  négocier. Aucune solution pérenne ne pourra venir de l’extérieur des frontières du Mali. Depuis l’indépendance du Mali, les rébellions dites touarègues ont secoué pratiquement toutes les décennies le nord du pays, se révélant de plus en plus fortes au fil des années, toujours d’abord matées dans le sang par Bamako, pour enfin trouver un accord précaire. Faudra-t-il de nouveaux drames, supportés essentiellement par les populations civiles, pour qu’une véritable solution politique partagée émerge ? Ce chantier colossal devra faire partie de l’une des toutes premières priorités du nouveau pouvoir à  Bamako. A la charge du MNLA de prouver qu’il est un mouvement supporté par la majorité des populations du nord, prêt à  participer au profit de tous les peuples de l’Azawad, sans exclusive, comme le déclarait Bilal Ag Achérif, secrétaire général du MNLA, à  Africamix.

« Trait d’Union », entre le Nord et le Sud

C’’est la maison de la presse qui a abrité la cérémonie de lancement en présence d’Oumou Sall maire de Goudam et ses frères métis du nord du Mali. Le « Trait d’Union » est l’initiative de la maire de Goudam, Oumou Sall qui regroupe des hommes et des femmes nés de l’union de parents tamasheq ou arabe et des autres ethnies du sud. Ce mouvement a pour objectif d’œuvrer à  la restauration de l’intégrité territoriale du Mali, aider à  la consolidation de la paix, renforcer par tous les moyens la cohésion sociale entre les communautés, lutter contre toutes formes d’injustice, contribuer à  faire respecter les valeurs républicaines, développer la communication et les échanges entre les communautés pour restaurer la confiance entre les communautés et la cohésion sociale. La motivation réelle des initiateurs est de ressouder le tissu social pour permettre le vivre ensemble comme séculairement hérité. La vision du mouvement (Trait d’Union) se fonde sur un Mali réunifié prospère ou toutes les communautés et toutes les confessions cohabitent en intelligence et o๠il fait bon vivre pour chacun et pour tous. Selon Oumou Sall la principale conférencière, ce mouvement a pour but de réunifier le sud et le Nord. « Le Trait d’union veut dire que nous devons juste rapprocher les parents. C’’est un mouvement de sensibilisation » dit –t- elle. Le Mali, un peuple multiple mais uni Ils étaient nombreux dans la salle à  avoir un parent Tamasheq et l’autre Bambara, Bobo Manding, et autres. Makan Koné président de la Maison de la presse est un cas d’exemple, « nous sommes l’union du nord et sud. Rare ceux qui savent que ma mère est Tamasheq de Goudam, et mon père Bambara de Néguela dans le cercle de Kati. Cette crise, C’’est nous qui en souffrons plus. Une fois de plus je reste à  votre disponibilité. Je pense que cette association représente plus d’espoir » a dit Makan Koné. Oumou Sall Seck est fille d’une mère Tamasheq et d’un père peulh. Il en est de même que Djibril Koné père Sikassois et mère tamasheq Iforas de Kidal, Issa Kamaté est fils d’un père Bobo de San et mère Tamasheq. Ils témoignent tous que leur métissage fait d’eux un Trait d’union pour ressouder les deux communautés du nord et du Sud qui se regardent aujourd’hui en chiens de faà¯ence. Selon, Oumou Sall, la conférencière principale, leur première action sera d’abord la communication en toute première transparente. Pas question cependant de promouvoir l’impunité. « Nous disons, le dialogue C’’est pour dire aussi que chacun doit répondre de ses actes » assure–t- elle.

Guerre au Nord: les leaders communautaires du nord s’engagent

Il s’agissait pour Ousmane Sy d’écouter les leaders communautaires du nord sur les questions liés à  l’opération militaire, à  l’organisation du secours humanitaire aux populations qui ont souffert de l’occupation, à  la réconciliation des C’œurs et des esprits dans cette partie du pays. La rencontre qui s’est déroulée au Palais à  Koulouba est une initiative personnelle du Président de la République par intérim, Dioncounda Traoré. Il est indispensable, selon les autorités du Mali, d’impliquer au plus haut point les responsables locaux des régions en proie depuis plusieurs mois à  une crise militaire et sociale sans précédent. Ceci, dans un premier temps, en vue du retour de l’administration dans les zones libérées du joug des terroristes et narcotrafiquants et la pacification totale du nord. «Après la guerre, il va falloir qu’on s’asseye et qu’on parle entre nous », a déclaré Ousmane Sy qui estime qu’il est on ne peut plus urgent de pouvoir organiser la vie des populations locales et leur venir en aide. La deuxième priorité, a-t-il poursuivi, est le dialogue entre les fils du pays afin de panser au plus vite les blessures du passé et recommencer à  vivre ensemble. Craintes de guérilla Les représentants des communautés du nord du Mali se sont fait l’écho des préoccupations évoqués ces derniers temps. A savoir sur la suite des opérations, maintenant que les grandes villes sont libérées mais aussi et surtout sur la possible et fort probable réaction des islamistes armés. Le député Abouzeidy Ousmane Maà¯ga, élu à  Gao, s’inquiète ainsi du fait que les combattants djihadistes se soient pour ainsi dire évanouis dans la nature depuis le lancement de «l’opération Serval». La plupart, selon lui n’ont pas quitté le territoire malien, mais se sont plutôt réfugiés dans des villages aux alentours des localités qu’ils ont fui.«Ils ont l’intention de mener une sorte de guérilla et de continuer à  terroriser les populations. Il faut qu’ils soient totalement neutralisés pour éviter cela », a-t-il préconisé. L’importance de la communication et de l’information des populations a également été évoqué. Selon les élus, il urge de sensibiliser les populations pour qu’elles évitent de faire l’amalgame et de poser des actes qui compromettront durablement le «vivre ensemble». Pas de négociation avec les groupes armés D’un avis unanime, les leaders communautaires ont apprécié la démarche du Président de la République à  leur endroit. Ils se sont dits engagés pour la réconciliation nationale, seule cause pour laquelle chacun devra se battre à  présent. «Ceux qui se sont trompés en un moment en se basant sur du faux, nous devons les ramener dans nos rangs et faire en sorte qu’ils se décident à  servir l’Etat malien» a déclaré le député de Ménaka, Bajan Ag Hamatou. Pas question cependant de négocier avec « ceux qui ont pris les armes contre le Mali», a-t-il ajouté.

Crise au Mali : jusqu’où ne pas aller…

Les sages disent qu’au Mali, il n’y a pas d’ethnies ni de races, il y a des parents et des alliés. Depuis des siècles, la société malienne s’est bâtie puis a prospéré et enfin s’est maintenue grâce aux liens qui unissent les familles, les clans, les groupes ethniques et raciaux. « Dans notre pays, tout le monde est parenté à  tout le monde, C’’est ce qui fait notre force » se réjouit B. Camara, jeune gérant de société. Délit de faciès Cette unité, cette cohésion a été définitivement mise à  mal par les événements des derniers mois et la grave crise que traverse le pays. Déjà , il y a presque un an, au lendemain des images atroces d’Aguelhok, ce sont les citoyens maliens touarèg qui ont fait les frais des agissements du MNLA et de ses alliés salafistes. Des centaines d’entre eux avaient fui dans la précipitation la capitale et plusieurs autres grandes villes, de peur de représailles. Certains ont même tout perdu comme l’ancienne ministre Zakiatou Wallett Halatine, qui a vu partir en fumée des années d’efforts après que des manifestants s’en soient pris à  ses biens à  Kati. Malheureusement, la liste ne s’arrête pas là . Depuis le début du conflit, on rapporte de nombreux cas e ce qu’il est convenu d’appeler délit de faciès. « Il suffit aujourd’hui de porter un nom à  consonance touareg ou même d’être simplement de teint clair pour que les gens te regardent de travers dans la rue. Moi, J’ai même été menacé par des jeunes dans la rue » raconte un jeune homme surnommé Ag par ses camarades de « grin ». l’un de ses amis se dit choqué par cette situation. « Quelque soit ton ethnie, si tu es malien, cette situation va te faire mal. Nos frères du nord souffrent plus que nous tous, leurs familles sont réfugiées et vivent dans des conditions difficiles. Ce n’est pas juste de s’en prendre à  eux». Il faut préparer l’avenir « ensemble » Mais bien au-delà  de l’inconfort de nos frères du nord, en ces heures difficiles, C’’est l’avenir même de notre Nation qui se joue. Quand sera fini le conflit armé, quand le Mali territoire sera redevenu un, C’’est le Mali peuple qu’il faudra soigner. Il est normal que les cicatrices soient visibles après un conflit provoqué par des fils d’un pays contre leur propre Etat. Mais, nous pouvons et devons limiter les dégâts. Moulaye Haidara est un jeune originaire de Gao. Selon lui, nombreux sont ses proches qui étaient impliqués dans l’aventure du MNLA. Après avoir condamné leur action, il a très vite attiré l’attention sur les risques. « En tant que jeune, tu dois aussi tout faire pour que jamais un arabe, un touareg, un sonrhai ou un peul à  présent ne soit « tué » ou « lynché » car si nous en tant qu’individus ici sommes « insignifiants l’impact de tels actes sera « terribles » pour notre pays et l’avenir « ensemble » » déclare-t-il à  qui veut l’entendre. « Cela ne fera que nous préparer à  une autre guerre, et cela, je suis sur qu’aucun malien ne le souhaite », conclut-il. Pendant que la guerre au terrorisme bat son plein, il est déjà  temps de lancer la guerre à  l’intolérance et à  la division. Réfléchir à  un mécanisme pour la réconciliation nationale et la justice pour ceux qui auront été victimes, cela aussi doit être une priorité d’aujourd’hui…

Diango Cissoko sur RFI: «La réconciliation est indispensable pour rétablir l’unité du Mali»

Monsieur le Premier ministre, votre gouvernement ressemble finalement beaucoup au précédent. Qu’avez-vous voulu privilégier dans votre équipe ? Il y a l’efficacité et la représentativité. Il fallait un gouvernement d’union nationale inclusif, mais o๠les nominations sont fondées sur la compétence et l’intégrité. Qu’allez-vous dire à  vos ministres prochainement ? C’’est le président de la République qui va s’adresser au gouvernement, lors du prochain Conseil des ministres. Et ce sera, probablement, mercredi prochain. Quant à  moi, je recevrai les ministres au cours d’un conseil de cabinet mardi 17 décembre. Nous allons conduire une action, tenant compte de l’ensemble des préoccupations de notre pays. La mission principale du gouvernement de transition, C’’est la récupération du nord de notre pays et l’organisation d’élections crédibles. Mais, concomitamment, nous sommes chargés de traiter les problèmes quotidiens des Maliens. Prenons, justement sur ces deux missions, le cas des élections. Pensez-vous qu’il peut y avoir des élections organisées avant la fin de la transition, c’est-à -dire avant le mois d’avril ? Les élections seront organisées dès que possible. s’il nous faut organiser des élections crédibles, il ne faut pas organiser des élections à  l’issue desquelles une crise postélectorale va éclater. Mais il peut y avoir des élections organisées avant une intervention militaire dans le Nord ? Pourquoi pas ? Sous-entendu, des élections avec les réfugiés dans les camps, avec les déplacés dans le Sud ? Avec les réfugiés dans le camp, avec les déplacés dans le Sud, mais avec nos populations qui sont restées sur place à  Gao, à  Tombouctou et à  Kidal. Comment faire pour ça ? Il nous faut sécuriser les grandes agglomérations du Nord ! On ne peut pas organiser d’élections sans les grandes agglomérations du Nord ! Sinon, ce serait consacrer même la partition de notre pays ! Une intervention militaire malienne est-elle imaginable avant l’intervention internationale ? Dès que nous en aurons les moyens, si l’intervention militaire est indispensable, nous la mènerons. Avant même l’intervention africaine ? Pourquoi pas ? Eventuellement. l’armée malienne est en train de se préparer. Et dès qu’elle sera prête, nous évaluerons la situation, si nous devons intervenir seuls ou avec les forces de la Cédéao (Communauté économique des à‰tats de l’Afrique de l’Ouest) notamment. Et nous comptons beaucoup sur la communauté internationale pour nous accompagner et sortir de cette crise. Dans le gouvernement, les principaux postes ministériels, de la Défense, de l’administration territoriale, et de la Justice, sont toujours détenus par des proches de l’ex-junte. N’est-ce pas gênant ? à‡a ne me gêne aucunement. Le gouvernement est une équipe collégiale solidaire. Surtout solidaire ! Et le chef du gouvernement dirige et coordonne l’action du gouvernement. Ces prérogatives, je les exercerai pleinement. Donc C’’est clair, le chef du gouvernement C’’est vous. Ce n’est pas le capitaine Sanogo ? Non ! Le capitaine Sanogo n’est même pas membre du gouvernement ! Le chef du gouvernement C’’est moi ! Et le gouvernement exercera ses prérogatives, évidemment, sous l’autorité du président de la République ! Que répondez-vous à  tous ceux – l’Union africaine, l’Union européenne, les Etats-Unis – qui demandent aux militaires de ne pas s’immiscer dans le processus de transition au Mali ? Moi, je n’ai pas le sentiment que dans les missions du gouvernement, les militaires s’immiscent de façon à  troubler le cours de la transition. Mais je ne néglige pas ce qui a été dit. Maintenant je viens de prendre la tête du gouvernement, J’apprécierai chaque acte qui sera posé par les uns et les autres. Vous avez condamné la façon dont Cheick Modibo Diarra, votre prédécesseur, a été obligé de démissionner ? Condamné… La question ne m’a jamais été posée. Je vous la pose. Vous me la posez… Ce n’est pas orthodoxe, ce qui est arrivé. C’’est ce que je peux vous dire. On parle des missions. Vous allez commencer par quoi ? J’ai reçu toute la journée les forces vives de la nation. Vous avez leur soutien ? J’ai leur soutien unanime et sans aucune réserve ! C’’est fondamental pour la suite. Croyez-vous à  un dialogue possible et des négociations avec le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) et Ansar Dine ? Le dialogue est indispensable ! Nous sommes entre Maliens. Qu’il y ait un dialogue des Maliens qui ne partagent pas la même vision de la gouvernance de notre pays, C’’est tout à  fait normal, et nous engagerons le dialogue dès que possible. Il aura probablement lieu au Mali. C’’est un souhait de votre part ? C’’est un souhait de ma part et je ferai en sorte que ce souhait soit suivi par les décideurs. Est-ce que dans ce dialogue vous allez intégrer l’ensemble des communautés du Nord, c’est-à -dire pas uniquement les groupes armés, mais aussi les Peuls, les Songhaà¯s ? Mais bien sûr ! Bien sûr ! La réconciliation, elle est indispensable ? Elle est indispensable ! Incontournable, pour rétablir l’unité du Mali, l’intégrité territoriale du Mali ! Nous sommes un pays aujourd’hui en grande difficulté. Les trois quarts de notre pays sont occupés par des bandes armées. Notre démocratie est menacée. Mais le Mali, dans ce genre de situation, a toujours su trouver les ressources nécessaires pour rebondir. Je suis convaincu que le Mali rebondira.

Côte d’Ivoire : le retour de l’instabilité!

On estime aujourd’hui à  13.000 le nombre des personnes qui ont fui leurs foyers en Côte d’Ivoire, suite à  des attaques menées par des hommes armés jusqu’ici non identifiés. Lesquelles attaques qui ont fait au moins 22 morts, selon des statistiques rapportées par la presse internationale. Ces personnes pour la plupart habitants de la ville de Tai, dans le Sud-Ouest ivoirien, région frontalière du Liberia en proie à  un regain de violences meurtrières, se disent aujourd’hui «traumatisées», apeurées et paniquées, selon des témoignages recueillis par l’agence de presse Associated Press. «Nous avons recensé cinq attaques depuis le début de juin, et vu les rumeurs qui circulent, tout le monde a peur de ce qui pourrait se passer ensuite», souligne un des témoignages, précisant que dans certains villages, toutes les maisons ont été détruites. Selon des informations transmises par la télévision d’Etat en Côte d’ivoire, on apprend que des soldats ont entamé le week-end dernier, en liaison avec les forces libériennes et onusiennes, une manœuvre de sécurisation de la frontière avec le Libéria, en vue de ressortir les armes et les caches d’armes. Une opération rendue délicate, car selon des observateurs sur place, la région frontalière avec le Liberia devrait plutôt être sécurisée pour protéger la population et offrir des passages sûrs pour l’acheminement de l’aide humanitaire. Pour sa part, la mission des Nations unies (ONUCI) toujours présente en Côte d’Ivoire a fait savoir dans un communiqué, que les leaders politiques du pays doivent se rendre personnellement à  l’ouest, afin d’y transmettre des messages de réconciliation aux populations, afin de faire avancer la cause de la paix durable et de la cohésion sociale dans le pays. Les armes se font encore entendre en Côte d’Iivoire Dans son argumentaire et selon des propos rapportés par son porte-parole, M. Bert Koender pense qu’il est «essentiel de renforcer le souffle des efforts de dialogue et de réconciliation entre tous les Ivoiriens, suite aux tragiques événements de l’Ouest». «Les Casques bleus continuent d’accroitre leurs effectifs et le nombre de leurs patrouilles dans la zone, en particulier entre Toulepleu et Grabo. Deux bases temporaires sont établies à  Sakre et à  Para, et des troupes supplémentaires continuent d’être déployées dans la région, en provenance d’autres secteurs», a ajouté Mme Sylvie van den Wildenberg, la porte parle de l’ONUCI, lors d’une conférence de presse avec des journalistes à  Abidjan, le 21 juin 2012. Le 8 juin dernier, une attaque visant des Casques bleus et des villageois dans une zone frontalière avec le Liberia avait fait 22 morts dont sept Casques bleus du contingent nigérien de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). Les responsables de cette attaque ne sont pas connus et l’affaire divise toute l’opinion publique en Côte d’Ivoire, y compris la classe politique. Le gouvernement a imputé les attaques à  d’anciens miliciens ou mercenaires fidèles à  l’ex-président Laurent Gbagbo, actuellement détenu à  La Haye par la Cour pénale internationale (CPI).Mais, pour le Front Populaire Ivoirien (FPI, opposition) de l’ancien président, ces attaques sont une diversion et un complot réalisés par l’actuel président Alassane Ouattara, en vue d’accélérer l’expropriation des paysans autochtones et parachever la colonisation burkinabé en cours pour livrer les ressources nationales aux multinationales.

FDR et COPAM enterrent la hache de guerre

A l’initiative du Front Uni pour la Sauvegarde de la Démocratie (F, des délégations du FDR et de la COPAM se sont rencontrées il y a quelques jours à  la Maison des ainés. Les deux parties se sont réjouies de cette initiative heureuse destinée. Selon leurs représentants, FDR et COPAM entendent apporter leur contribution à  la résolution de la crise politique et institutionnelle que le pays traverse depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012. D’accord sur l’essentiel Les deux délégations ont souligné la nécessité du dialogue dans un Mali déjà  au fond de l’abime et se sont entendues sur l’urgence d’une sortie de crise. l’objectif commun étant que le peuple malien se tourne résolument vers la priorité qui est le recouvrement de l’intégrité de son territoire. A l’ordre du jour donc, convergence de vue de ces deux « clans » qui se sont affrontés quasi physiquement ces dernières semaines. On se souvient que les choses avaient dégénérées lors d’un meeting organisé par le FDR à  la bourse du travail à  la mi-mai. Les partisans des deux camps s’étaient affrontés à  coup de jets de pierre, provoquant plusieurs blessés et des dégâts matériels. FDR et COPAM ont accepté d’enterrer la hache de guerre. Et ils appellent tous les maliens à  Âœuvrer à  la construction nationale et faire face aux missions essentielles que sont la récupération du nord et l’organisation d’élections crédibles et la relance de l’économie du pays. Les maliens apprécient C’’est avec un ouf de soulagement que les bamakois que nous avons interrogé ont accueilli cette nouvelle. Pour eux, il s’agit d’ « une avancée significative dans la résolution de la crise que connait le pays depuis le coup d’Etat ». «Ceci est une avancée significative de la part du FDR. l’objectif est que les Maliens parlent aux Maliens. Ce n’est pas la peine d’aller à  Ouaga ou Abidjan pour cela. C’’est une initiative à  saluer et vivement que de la discussion jaillisse la lumière qui éclipsera les ténèbres au Nord. Bien sur que beaucoup de gens qui comptaient gagner leur pain par la crise ne seront pas contents mais C’’est le Mali qui gagne » se réjouit Alimata Sissoko, gérante d’une boulangerie en commune IV du District de Bamako. Il faut également que les «Maliens se parlent entre eux pour faire jaillir la lumière sur les zones d’ombres de la crise » ajoute un passant qui requiert l’anonymat. Amadou Yattassaye, administrateur civil, pense que C’’est une bonne initiative de la part du FDR mais se dit déçu par leur attitude passée. « Ils doivent savoir (les anciens dirigeants du pays FDR et Copam) qu’ils sont disqualifiés pour la gestion de ce pays. Ils doivent faire leur mea-culpa et laisser la place à  la jeune génération de politiciens pour conduire les affaires du pays».

Il y a un an, Simone et Laurent…

Aujourd’hui, lui dort dans une prison à  des milliers de kilomètres de cette Côte d’Ivoire qu’il a pourtant aimé, à  sa façon. Il ne veut plus entendre parler d’elle, dit-on et réclame la « seconde », Nadia. Elle, Simone, vit et prie à  Odienné, vile de la maman du nouvel homme fort. Elle y est en résidence surveillée, avec un cercle d’amis qui essaie de lui rendre la vie la moins difficile que possible. Possible qu’elle aille le rejoindre à  La Haye. Même si Alassane Ouattara a dit que ce ne serait pas le cas, les juges aimeraient bien l’entendre. Impossible de parler du sort de l’un sans évoquer celui de l’autre… Déjà  un an, que cette image a fait le tour du monde. Leurs partisans ont pleuré, leurs adversaires, jubilé. Mais une chose est sûre, ce jour là , 11 avril 2011, une page se tournait. Fini, le couple fort qui dirigeait la Côte d’Ivoire. Lui au Palais présidentiel, elle à  l’Assemblée Nationale. A deux, ils ont tenu face à  la rébellion des Forces Nouvelles, les attaques de la France, les enquêtes de l’affaire Kieffer…bref à  tout et à  tous ceux qui voulaient se mettre en travers de la voie qui pour eux était tracée par le « Ciel ». Ils y croyaient, ils en étaient convaincus, les pasteurs évangélistes le leur répétaient tous les matins pendant la prière au Palais. Finie, l’aventure politique commencée ensemble dans les années 90 o๠ensemble ils réclamaient la démocratie au vieil Houphouà«t. Le Front Populaire Ivoirien (FPI), leur bébé, leur parti se déchire. Il annonce qu’il participera aux élections législatives puis y renonce et se perd dans des querelles intestines. Il ne fait entendre parler de lui que dans la rubrique nécrologique o๠les photos de ses cadres se succèdent. Depuis sa cellule de Scheveningen, aux Pays-Bas, Laurent Gbagbo essaie de sonner le rassemblement des troupes, sans trop de succès pour le moment. Simone elle, semble ne plus trop s’en préoccuper même si d’aucuns pensent qu’elle garde son influence. Un an après, le pays retrouve sa place économique, politique dans le concert des Nations. Mais tous les ivoiriens n’ont pas tourné la page. Ils sont nombreux à  garder encore dans leur C’œur la plaie que représente cette image de « Koudou » humilié, de la puissante Simone, jetée à  terre par de jeunes soldats pro-Ouattara. Cette douleur s’est ajoutée aux privations, aux morts, aux souffrances multiples vécues pour certaines depuis 2002. « Y a rien en face » disait le slogan de campagne de Laurent Gbagbo, président-candidat en 2010. Si, pourtant ! En face il y avait des ivoiriens, des frères, des sœurs, des cousins, des amis. Avec cette même douleur, ces mêmes pertes, ces mêmes souffrances. Un an déjà , et il le faut, il faut tourner cette page. Pour cela, il faut que la justice se fasse. Pour le couple Gbagbo, mais aussi pour tous ceux, quelque soit leur bord, qui ont sur les mains le sang de leurs frères. Il faut surtout le pardon. Au-delà  des shows lacrymaux des politiciens à  genoux, il faut que les frères ivoiriens acceptent de pardonner. Oublier sera difficile, sera long. Et d’ailleurs faut-il oublier ? Se souvenir plutôt, avec la promesse partagée de tout faire pour que plus jamais cela ne se produise. De redonner de la couleur, de la vigueur à  cet orange-blanc-vert, à  l’éléphant de l’Afrique.

CNJ-Mali : Enfin la réconciliation

On se rappelle des assises ratées du 24 février 2011 à  Tombouctou, o๠le Conseil national de la jeunesse du Mali (CNJ) était réuni à  la faveur de son 3ème congrès ordinaire. Les dissensions et les querelles internes ont abouti à  l’un des congrès les plus tendus de l’histoire de l’organisation. Malgré les multiples négociations, deux bureaux seront issus de ce congrès : l’un dirigé par Abdoulaye Touré et le second par Alioune Gu7ye. Dans la cacophonie, les deux camps se disputent la légitimité. Un an après, les choses semblent rentrer dans l’ordre. Le 21 janvier dernier à  Mopti, la Conférence nationale statutaire de l’organisation a consacré la réconciliation entre les deux bureaux. Un nouvel organe exécutif consensuel de 49 membres a été mis en place sous la présidence du gouverneur de région, Seydou Toumani Camara. Si Abdoulaye Touré garde le fauteuil de président, et la 1ère vice-présidence par un de ses lieutenants, Safounè Togo, la 2ème vice-présidence est revenue à  son désormais ex-concurrent Alioune Gueye. Le poste de secrétaire général et trésorier restent en revanche dans le camp Abdoulaye Touré. Dans ce nouveau bureau, 17 membres du clan Gueye font leur entrée, tandis que les autres membres, de part et d’autres, constitueront les Commissions de travail. Unis face aux défis Fruit des médiations de l’Union des jeunes musulmans du Mali (UJMA) et de la Commission de Bons Offices, cette réconciliation a été scellée officiellement devant la presse ce lundi 23 janvier au siège du CNJ-Mali. Pour Alioune Gueye, cette acceptation de la réconciliation n’est ni l’aboutissement d’une pression, encore moins d’un retournement de veste. Selon lui, elle se veut le fruit d’un dialogue fraternel entrepris par des personnes de bonne volonté, qui ont souhaité que les jeunes du Mali s’unissent face aux enjeux auxquels ils sont confrontés. «Â Notre objectif est de satisfaire la volonté de réconciliation du président de la république, d’une part, et de bâtir, d’autres, un mouvement de jeunesse fort, débout pour le développement du pays. Ce défi ne peut être relevé dans la division » a déclaré Alioune Gueye. Qui dit avoir enterré la hâche de guerre «Â au nom de la jeunesse du Mali ». Hommage à  ATT Abondant dans le même sens, le président du bureau consensuel a révélé que cette réconciliation répond à  un «Â hommage rendu au chef de l’Etat qui a toujours privilégié le dialogue et l’entente au sein de la famille des jeune du Mali ». Selon Abdoulaye Touré, ces retrouvailles marquent un nouveau départ pour la jeunesse du Mali face aux défis qui l’attendent : ces défis, dit-il, ont pour noms : l’emploi et la formation, l’éducation pour une stabilité durable dans nos écoles, la citoyenneté pour la participation des jeunes aux élections générales de 2012 et à  la campagne référendaire, la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme, la santé (notamment la lutte contre le sida), l’insécurité routière, etc. «Â C’’est en resserrant nos rangs, que nous réussiront à  jouer notre place dans le développement » a conclu le président du bureau de consensus. Issa Fakaba SISSOKO

Revoici Blé Goudé !

C’’est par le biais d’un communiqué que Charles Blé Goudé, homme fort du régime Gbagbo, contraint à  l’exil par la chute de son mentor s’est adressé à  l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Depuis l’endroit o๠il se cache depuis avril 2011(beaucoup penchent pour le Ghana voisin), il appelle Alassane Ouattara à  poser des actes allant dans le sens d’une réelle réconciliation des ivoiriens. Comme par exemple, l’intégration des ex-militaires favorables à  Laurent Gbagbo dans l’armée ivoirienne. Les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire, armée loyaliste, composées en grande partie d’ex-rebelles, sont de plus en plus pointées du doigt par les organisations de défense des droits de l’homme. Elles sont accusées de nombreux abus et débordements dont le dernier date de quelques jours seulement à  Vavoua et Sikensi. Dans le communiqué rendu public ce 28 décembre, il dénonce une « atmosphère politique délétère », lourde de « menaces » du fait notamment des agissements répétés des militaires des Forces républicaines (FRCI), qui « se signalent chaque jour par des exactions ». Par ailleurs, évoquant les dernières législatives, Blé Goudé affrime que la « faible » participation « rend l’Assemblée nationale peu représentative » et « remet sur la table la nécessité d’un dialogue sincère et franc entre le pouvoir et l’opposition ». « Ouattara doit abandonner le « triomphalisme » » Recherché par la justice ivoirienne pour entre autres des détournements de fonds publics, et très probablement par la CPI, Charles Blé Goudé s’exprime régulièrement depuis son exil secret. Ne bénéficiant pas du statut de réfugié politique dans le pays, quel qu’il soit, o๠il se cache, Blé Goudé n’est pas tenu par l’interdiction d’agir sur la scène politique de son pays. Il entend donc ne pas se faire oublié et surtout jouer le rôle de « réconciliateur ». Ainsi, chacune de ses interventions va dans le sens de la reconstruction du pays et de cette réconciliation vers laquelle les ivoiriens tendent depuis la fin des violences politiques qui ont suivi le scrutin contesté de fin 2010. Le régime du président Alassane Ouattara doit, selon lui, abandonner tout « triomphalisme » et lancer de véritables « consultations avec l’opposition politique d’une part et les forces militaires d’autre part, afin de créer un climat de confiance qui aboutirait à  un nouveau consensus national ».

Côte d’Ivoire : L’urgence humanitaire et la réconciliation nationale.

A tout point de vue, l’urgence humanitaire qui perdure en Côte d’Ivoire met en péril les retours et la réconciliation en Côte d’Ivoire. Cette situation a fait l’objet de la publication d’un rapport conjoint élaboré par les organisations humanitaires internationales, Oxfam, Conseil danois pour les réfugiés (DRC) et Care. En effet, ces structures, avertissent qu’une crise humanitaire aux proportions significatives perdure six mois après la résolution de la crise politique dans le pays. Basé sur des consultations avec les personnes déplacées et retournées et des recherches menées durant les derniers mois dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, le rapport conjoint “Pour des solutions durables pour les déplacés ivoiriens ” révèle que les conditions pour des retours durables ne sont pas encore réalisées et que des besoins humanitaires et de protection non couverts menacent les efforts faits pour promouvoir la paix, la réconciliation et la possibilité pour les populations concernées de rentrer chez eux et de reconstruire leur vie. Précarité sociale “La situation est toujours très précaire et la population touchée par le conflit, en particulier à  l’ouest du pays, a toujours besoins d’assistance et de protection”, a déclaré le Coordinateur humanitaire d’Oxfam pour l’Afrique de l’ouest, Philippe Conraud. “Nous devons travailler tous ensemble pour assurer une bien meilleure réponse et offrir des solutions durables aux Ivoiriens déplacés. l’enjeu est de leur permettre de reconstruire leur vie et de prévenir de nouvelles violences et déplacements.” A ce jour, quelques 500 000 personnes déplacées, internes ou externes, sont retournées sur leur lieu d’origine depuis la fin du conflit en avril, mais environ 450 000 ivoiriens continuent d’être déplacés, à  l’intérieur de leur propre pays ou dans des pays voisins. Et, en dépit du besoin persistant d’une aide humanitaire de grande ampleur, l’appel international d’urgence lancé par les Nations Unies n’est financé qu’à  29 %. Le rapport confirme que des besoins humanitaires persistent. Parmi les personnes interrogées, l’alimentation est la priorité majeure, avec 77 % des personnes retournées et 83 pour cent des personnes déplacées déclarant qu’elles n’ont pas assez à  manger. l’abri est un autre défi entravant des retours durables ». Selon ledit rapport, la moitié des personnes déplacées ayant exprimé leur intention de ne pas retourner dans leur lieu d’origine ont cité la destruction de leur maison comme raison principale. Aussi, la peur liée à  l’insécurité et le manque de moyens pour payer le transport ont également été cités. “l’alimentation, l’abri et le soutien aux moyens de subsistance sont des besoins pressants qui requièrent qu’un haut niveau de priorité leur soit accordé afin de donner aux populations concernées le soutien dont elles ont besoin pour retourner chez elle, pour reconstruire leur vie et pour vivre en paix”, a déclaré le Directeur de Care en Côte d’Ivoire, Steve Wallace. En outre, le rapport décrit comment ceux qui ont choisi de rentrer dans leur zone d’origine ont été encouragés par l’amélioration générale de la sécurité mais également motivés par le manque d’accès à  la terre, à  l’alimentation et à  des activités génératrices de revenus sur les sites de déplacement. «Â Ils sont souvent retournés dans des conditions très précaires, sans le soutien requis pour assurer que leur retour soit une solution durable et – comme ceux qui continuent d’être déplacés dans les camps ou les familles d’accueil – ils sont largement dépendants de l’aide pour restaurer leurs moyens de subsistance ». Au nombre de ceux là  qui ont été interrogés lors de l’enquête, 58 % des personnes retournées et 82% des personnes déplacées ont complètement perdu leurs sources de revenu. Aussi, beaucoup d’ivoiriens gardent à  l’esprit des préoccupations sécuritaires et celles-ci continuent d’entraver le retour à  la normale. Toutefois, le rapport souligne également le besoin de renforcer l’accès à  la justice et souligne que seul 28 % des personnes interrogées connaissent l’existence de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation récemment lancée. Sur la base des priorités identifiées au travers de consultations menées avec les personnes déplacées et retournées, Oxfam, DRC et Care font des recommandations spécifiques visant la mise en place d’une politique de retour durable pour les personnes affectés par le conflit, le rétablissement rapide de l’état de droit, l’appui aux efforts de réconciliation et une aide humanitaire plus adéquate.

Côte d’Ivoire: Législatives,le 11 décembre

Le gouvernement apellera les ivoiriens aux urnes pour les élections législatives le 11 décembre prochain. L’annonce a été faite à  l’issue du Conseil des Ministres de ce 28 Septembre. Le président Alassane Ouattara avait déja évoquée à  Washington cette date pour la tenue du premier scrutin majeur depuis la crise post-électorale qui s’est achevé en Avril dernier après avoir fait des milliers de victimes et mis à  mal l’économie du pays. « Nous sommes tenus par un calendrier, qui est absolument de faire se tenir les législatives avant la fin de l’année », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné.La proposition de la date a été faite par la Commission Electorale Indépendante(CEI). « Cette proposition ayant été reçue, le décret a été pris à  cette réunion du conseil des ministres. Désormais, la date de la tenue des élections législatives est officielle », a-t-il ajouté, quelques heures avant l’installation à  Yamoussoukro de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR). Echéance improbable? C’est du moins ce que pensent de nombreux observatuers pour lesquels il serait plus sage de programmer cette élection pour le début de l’an prochain. La raison de ce scepticisme est la difficulté à  tenir ce délai à  cause de la tardive préparation (matérielle, financière) du scrutin. Ces préparatifs sont également troublés par la controverse autour de la CEI. En effet, le Front populaire ivoirien (FPI), parti de M. Gbagbo, a décidé de suspendre sa participation à  la commission. Il la juge « déséquilibrée » après son remaniement consécutif au changement de régime et menace de boycotter le scrutin. Des législatives n’avaient pu se tenir comme prévu en 2005 en raison de la crise née du putsch raté de 2002, marquée par une série de reports de la présidentielle jusqu’en 2010, sur fond de blocages politiques. Pour tenir compte de l’augmentation de la population (quelque 20 millions d’habitants actuellement) en dix ans, le nombre de sièges de députés passera de 225 à  255. Réconciliation en marche Ce mercredi restera dans l’histoire ivoirienne comme le début du mandat de la CDVR. La Commission Dialogue Vérité Réconciliation chargée de panser les plaies de la crise post-électorale a été installée par le chef de l’Etat à  Yamoussokro. Présidée par l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny, elle dispose d’un délai de deux ans pour en finir avec une décennie de tourmente qui a fait sombrer le pays, jadis moteur de la sous-région ouest africaine. « La réconciliation est la seule issue à  l’impasse dans laquelle nous nous sommes enfermés », a déclaré M. Konan Banny, prévenant que la commission n’a pas le « pouvoir d’amnistie et d’absolution ». La CDVR est composée de personnalités représentant toutes les couches de la société ivoirienne. Le footballeur international Didier Drogba y représente la diaspora qui a elle aussi été fortement divisée par la crise qu’a connu le pays.

La main tendue de Ouattara

Samedi 6 août, le président Ouattara, lors de son message à  la Nation, à  l’occasion du 51ème anniversaire de l’indépendance du pays déclare « tendre la main » aux partisans de Laurent Gbagbo, dont certains sont exilés au Ghana. « Nous avons besoin de tout le monde pour reconstruire le pays, a-t-il affirmé, avant d’assurer que tout serait fait pour que la sécurité de tous soit assurée ». Cet appel aux centaines, voire milliers de partisans de Gbagbo qui s’étaient enfuis à  l’étranger au plus fort de la crise post-électorale illustre à  nouveau la volonté du chef de l’Etat ivoirien de ramener la cohésion nationale. Un appel du pied auquel le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo a d’ailleurs réagi positivement. Sylvain Miaka Oureto, le président par intérim du FPI déclare que C’’est une bonne nouvelle. « Nous avons appris cela avec beaucoup de plaisir, de soulagement et d’espérance. Si le président de la République ouvre son C’œur pour dire que nous devons aller à  la réconciliation, qu’il lance cet appel à  ses frères et sœurs du FPI (Front populaire ivoirien) et de la LMP (La majorité présidentielle) exilés au Ghana, C’’est une main tendue qu’il faut saisir » a-t-il affirmé. Avant de demander que la sécurité des exilés soit assurée à  leur retour au pays. Pour le Front populaire ivoirien, « si on situe cela dans le cadre de la réconciliation, cela veut dire que tous les frères et sœurs qui rentreraient ne seraient plus poursuivis». C’’est « la crainte des uns et des autres en restant à  l’étranger. Donc nous pensons que dans l’esprit du président de la République, ce sont toutes ces affaires là  qu’il prend en compte » a encore déclaré Sylvain Miaka Oureto. « Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour garantir le retour et la sécurité de tous », a assuré le président Ouattara. Au-delà  des déclarations d’intention, les ivoiriens attendent maintenant des actes. Le pays est à  genoux, affaibli par des années de crise et devenu exsangue depuis décembre 2010, après l’élection présidentielle contestée. La sécurité, la justice, chômage mais surtout la vie chère ne permettent pas aux populations de reprendre une vie normale. Les opposants à  Alassane Ouattara ne lui font guère confiance pour réconcilier le pays, malgré la mise en place d’une Commission Vérité Réconciliation, dirigée par l’ancien Premier Ministre Charles Konan Banny. Le camp Gbagbo dont les principaux leaders sont aujourd’hui en prison ou en résidence surveillée seraient victimes de sévices de la part de leurs geôliers, situation qui ne sert guère la volonté de réconciliation affichée par tous. l’inculpation le dimanche dernier, jour de la fête nationale, de Pascal Afi Nguessan et de ses camarades détenus à  Bouna, n’est pas pour restaurer la confiance entre deux camps qui continuent de s’observer en chiens de faà¯ence, décryptant chacune des déclarations des adversaires pour les retourner ensuite à  leur avantage… La route pour retrouver une Côte d’Ivoire unifiée ne sera pas aisée.

Côte d’Ivoire : Réconciliation, un long chemin pour les Ivoiriens ?

C’est la première fois qu’il prenait publiquement la parole en tant que président élu depuis la crise issue de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier. Lors de sa première allocution télévisée, après la chute de Gbagbo, le président Ouattara a annoncé la création d’une «Â Commission Justice et Réconciliation » pour enquêter sur les accusations d’atrocités contre les civils portées contre l’une et l’autre des parties au conflit. « J’invite tous mes compatriotes à  s’abstenir de tout acte de vengeance, a-t-il appelé de ses vœux. La Côte d’Ivoire est une et indivisible. Je serai le président de tous les Ivoiriens, qu’ils soient musulmans (comme lui, ndlr), chrétiens (comme Laurent Gbagbo, ndlr), ou d’une autre confession. » A déclaré hier le président Ouattara sur les antennes de la télévision ivoirienne. Equation à  plusieurs inconnues La question qui se pose est de savoir si l’appel à  la réconciliation sera entendu par tous les Ivoiriens. Aujourd’hui, cette réconciliation en Côte d’Ivoire présente de nombreux enjeux. Dans un pays divisé par de nombreuses années de conflits ethniques, il lui faudra du temps pour cicatriser les blessures : il y a d’une part «Â les Ivoiriens du Nord », se réclamant d’Alassane Dramane. D’autre part les «Â Ivoiriens du sud ». Parmi eux, il y a l’ethnie (Bété) à  laquelle appartient la famille Gbagbo. Les «Â Jeunes patriotes » également, constituent le bras populaire du président sortant et ils lui ont exprimé leur soutien. Gbagbo est tombé, mais dans de nombreux quartiers d’Abidjan, l’ex président a encore des partisans. Et au sein de l’armée, des groupes militaires pourraient encore lui rester fidèles même si les généraux comme Philippe Mangou, ont maintenant prêté allégeance à  Alassane Ouattara. Son parti, le Font populaire ivoirien (FPI), qui va désormais basculer dans l’opposition, va-t-il lâcher du lest ? Rien n’est moins sûr. Cohabitation Par ailleurs, Ouattara devra faire œuvrer à  aplanir les divergences qui peuvent intervenir dans son propre camp. Sa première grande épreuve sera la cohabitation avec les militants du PDCI de l’ancien président Henry Konan Diédié. Ennemis hier, les deux camps sont de venus des alliés face à  un opposant commun qu’était Gbagbo. Le partage du pouvoir entre les RDR d’Alassane et le PDCI sera sans doute mis à  rude épreuve. Il y a une question qui suscite également beaucoup d’interrogations dans l’ère post-Gbagbo : C’’est celle de l’intégration des « Forces républicaines » dans l’armée régulière. Bombardés à  de hauts grades dans la rébellion, ils exigeront, sans doute, leurs grades dans l’intégration dans l’armée régulière. Comment cela sera perçu par les officiers de l’armée gouvernementale ? Autant dira que la tâche ne s’annonce pas aisée par le nouveau président de la Côte d’Ivoire .

CNJ : Réconciliation en vue

Depuis fin novembre dernier, le CNJ a à  sa tête deux bureaux. Apres le bras de fer entre le camp Alioune Gueye, le président auto proclamé et Amadou Touré président reconnu du Conseil National des Jeunes, il semble que l’heure du consensus ait sonné. l’information est venue du président de la commission de réconciliation Oumar Touré 1er vice-président du bureau Abdoulaye Gueye. La raison avancée par celui-ci n’est autre qu’une prise de conscience pour la sauvegarde de l’unité de la jeunesse malienne. Selon lui, la situation que traverse le conseil des jeunes du Mali n’honore pas la jeunesse malienne qui servait de modèle aux jeunes de la sous-région. Précisant à  cet effet, que l’Union des Jeunes Musulmans du Mali et la Jeune Chambre Internationale se sont investis pour conduire cette jeunesse vers le consensus. Le consensus se fera autour d’Abdoulaye Touré dont le bureau a été reconnu déjà  par l’Etat. Poursuivant son entretien avec nous il dira qu’ils sont conscients (le camp Gueye) que l’Etat a déjà  tranché la situation en reconnaissant le bureau Touré. Il est donc important, selon lui, de mettre de côté les intérêts partisans et de ramener la cohésion dans les rangs de l’organisation « La fusion n’a pas été imposée C’’est une prise de conscience au niveau de la jeunesse de garder l’unité » a déclaré M. Oumar Touré. Cette semaine sera décisive pour la prise des décisions devant matérialiser ce consensus négocié par les Jeunes Musulmans du Mali et la Jeune Chambre Internationale du Mali. Une source nous informe même que certains jeunes du clan Gueye ont déjà  rejoint le bureau Abdoulaye Touré. Pour un rappel deux bureaux parallèles du conseil national de la jeunesse(CNJ) ont été mise en place à  Tombouctou le 28 novembre dernier à  l’issue du congrès national annuel de l’organisation. Depuis lors ces jeunes s’affrontaient à  travers les déclarations dans la presse. Meeting, sit-in et marche de protestation ont été des actions posées par le clan Gueye. Le ministère de la jeunesse et de la justice étaient dans le collimateur des jeunes furieux qui reprochaient ces deux ministres d’avoir divisé la jeunesse. Ils avaient d’ailleurs réclamé leur démission. Oumar Touré a d’ailleurs, à  ce propos, à  nouveau présenté des excuses aux deux autorités.