Dis, tu m’emmènes à Récréation ce week-end ?

Journaldumali.com : Comment est venue l’idée de créer ce festival Récréation ? Awa Traoré : l’idée du festival est née d’une projection de film organisée à  Agadir (Maroc) pour des enfants. J’étais parmi une centaines d’enfants face à  l’écran dans le noir mais en tant que adulte, je crois avoir vécu ce que les enfants ont vécu ce jour-là . Un moment très bruyant comme tout regroupement d’enfants mais aussi inoubliable car plein de joie, de découverte et d’épanouissement. Tout de suite, je me suis dit qu’il fallait montrer ces œuvres aux enfants maliens. Dès mon retour du Maroc, J’ai été voir Monsieur Samuel Sidibé, Directeur du Musée National afin de lui expliquer mes intentions ? Il a été mon premier interlocuteur et partenaire sur ce projet. l’idée de départ n’était pas de faire un festival, juste de montrer ces œuvres aux enfants maliens. Mais au fil du temps, je me suis rendue compte qu’il existe beaucoup d’activités culturelles pour les enfants mais très peu liées à  la curiosité artistique, la peinture, le cinéma, la sculpture, la photographie, les contes, pour ne citer que ceux-ci.. Et C’’est ça le plus avec ce festival, créer une plate-forme culturelle pour les enfants mais en même temps les pousser à  une curiosité artistique pour leur éveil intellectuel. C’’est un espace d’ouverture à  soi et au monde, un lieu d’interaction Journaldumali.com : Quelles activités propose Récréation à  l’encontre des jeunes et des enfants du Mali ? Awa Traoré : Le programme pour cette première édition est structuré autour de la photographie( exposition et atelier photo), des projections de films documentaires et dessins animés, atelier de dessins et de coloriages, atelier de lecture et de contes, animation sur les droits des enfants, visite du Musée et du Parc National, mini marché pour enfants et une conférence sur le thème : ‘’La découverte artistique et le développement intellectuel de l’enfant’. Journaldumali.com : Vous avez choisi le Parc National pour abriter ce festival, pourquoi ? Awa Traoré : Le choix Musée national et du Parc national, ces deux espaces comme le lieu pour ce festival n’est pas fortuit. Géographiquement, ils se situent dans un cadre écologique exceptionnel, très facile d’accès et adaptés à  accueillir les enfants car abritent déjà  des infrastructures (airs de jeux, outils de distraction, etc.). Culturellement, le Musée national et le Parc national sont des lieux d’acquisition de l’histoire, d’apprentissage, de quête de soi. Ils nous paraissent les mieux indiqués pour ce genre d’activité. Journaldumali.com : Comment voyez-vous l’éducation des jeunes enfants aujourd’hui, en terme de loisirs ? Awa Traoré : Aujourd’hui, avec l’accessibilité non contrôlée à  la télévision, à  l’internet et aux magazines, les enfants se trouvent être de très grands consommateurs culturels sans forcément comprendre, décoder et choisir le contenu. Pourtant, nul ne doute aujourd’hui de la puissance des médias, leurs rôles dans la construction de l’identité individuelle et collective, leur capacité à  façonner l’individu. Avec ce festival, nous visons à  installer un système d’appropriation et de décryptage artistique pour les enfants, non pas faire de chaque enfant malien un artiste, mais de permettre à  chaque enfant de grandir avec l’art et la culture afin de pouvoir mieux les connaà®tre et les valoriser. Ce festival vient donc s’ajouter à  d’autres activités para et extra scolaires (si peu soient-elles) pour une éducation culturelle à  la base. Egalement, au-delà  de l’aspect récréatif, il s’agit de donner aux enfants, le goût de l’art et les amener petit à  petit à  une culture artistique. C’’est à  dire, leur apprendre d’autres habitudes jusque là  peu explorées pour leur développement intellectuel afin de créer l’esprit critique chez les enfants, et en leur proposant des éléments culturels différents : ceux d’ici et d’ailleurs. Qu’ils apprennent leur histoire à  travers leurs propres œuvres mais aussi à  travers la connaissance de l’autre. Journaldumali.com : Qui sont vos partenaires pour ce festival ? Awa Traoré : Ils sont là , et nous en espérons d’autres. Il y a pour le moment Solidarité Laà¯que, Association SIMV (France), Cauris Editions, Musée National, Ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, RASDEC (Réseau des Associations pour le Développement de l’Education au Mali), Imprim Services, d’autres partenariats sont en cours. J’en profite pour lancer un appel à  tous les partenaires et bonnes volontés susceptibles d’aider à  la réalisation de ce festival.