L’Invité de la rédaction : Ras Bath à cœur ouvert

Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath était l’invité de la rédaction de ce mercredi 21 mai 2014. l’homme se résume comme juriste de profession, rasta de conviction et musulman de foi. Fidèle à  sa tradition, le doctorant en Droit des affaires n’a pas porté de gants pour assener ses vérités sur l’actualité au Mali qui a dominé son entretien avec la rédaction. Il apprécie à  sa juste valeur la visite du premier ministre, Moussa Mara à  Kidal la semaine dernière et s’inscrit en faux contre l’opinion de ceux qui parlent de mauvais du timing du voyage. Selon Ras Bath, cette visite a permis de mettre à  nu les insuffisances des accords de Ouagadougou et la mauvaise volonté de ceux qui sont chargés de veiller au respect et l’application des accords. Allusion faite aux forces Serval et à  la Minusma. Selon l’analyse du porte-parole des Sofas, l’armée était cantonnée avec un nombre réduit pendant que le MNLA se renforçait militairement et humainement. « Les armes utilisées par les groupes armés l’autre jour n’étaient pas répertoriés pendant les Accords de Ouagadougou. Comment ont-ils pu avoir ses armes ? O๠étaient la Minusma et Serval quand les armes entraient à  Kidal », s’interroge-t-il. Le MNLA, une création de la France, appel à  boycotter les produits français au Mali Mohamed Bathily est formel : le MNLA est une création de la France et elle s’en sert comme un instrument de chantage ou de domination contre le Mali. C’’est par la volonté de la France que l’armée malienne a été bloquée à  Kidal et C’’est par sa volonté que les capacités militaires du MNLA ont été renforcées et distillées furent des informations sur le caractère revanchard et haineux de l’armée malienne, vue comme capable des pires atrocités à  Kidal en représailles au massacre d’Aguel’Hoc. Il est illusoire, selon lui, de combattre le MNLA sans combattre ses parrains que sont des pays comme la France et la Suisse. C’’est pourquoi, il appelle à  un boycott des produits français au Mali. Il s’agira par exemple de Orange Mali, d’Air France, des stations d’essence appartenant à  la France et bien d’autres produits alimentaires. C’’est du moins le message fort qu’il compte lancer à  l’occasion de la marche, le samedi prochain, organisée par le collectif dont il est le porte-parole. Une liste des produits français sera établie et partagée sur les réseaux sociaux. Des gens seront postés à  l’entrée des stations Total par exemple, explique-t-il pour leur faire savoir que l’achat d’essence contribue à  renforcer l’Etat français, le financement de Serval et à  affaiblir l’Etat du Mali. l’homme s’inspire ainsi de la méthode non-violente de Mahatma Gandhi en Inde, qui avait boycotté les produits anglais en guise de protestation. Le porte-parole du collectif pour la défense de la République appelle la Minusma au respect de son mandat sous peine d’être désavouée, avant que son renvoi ne soit demandé par le peuple malien. « A défaut de nous servir ,on ne va pas vous permettre de nous desservir », tonne-t-il à  la mission onusienne. Faut-il faire la guerre ou aller au dialogue ? La réponse du Rasta est ambivalente. En effet, l’homme de Droit se dit favorable aux deux options. Si la guerre peut permettre aux autres parties de respecter leurs engagements, « La guerre demeure l’option indispensable pour aboutir à  une paix sincère et durable face aux bandits armés et leurs complices ». Ce qui n’exclut pas l’option du dialogue : « Aucune guerre, aucune crise ne s’est pas terminée par la guerre définitive », conclut-il.