Les combats au Mali retardent le redéploiement français

Le Monde- Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dans les affrontements meurtriers qui ont opposé samedi l’armée et des groupes armés lors de la visite du premier ministre Moussa Mara à  Kidal, fief de rebelles touareg. Le basculement du dispositif « Serval » au Mali vers le déploiement de 3 000 soldats dans la « bande sahélo-saharienne », qui devait démarrer ces prochains jours, « doit être décalé de quelques semaines », indique l’entourage de Jean-Yves Le Drian. Un voyage du ministre de la défense au Mali et au Tchad prévu le week-end prochain pour lancer ce redéploiement a été annulé, a ajouté la même source. La région de Kidal, dans l’extrême nord-est du Mali, a été samedi le théâtre de combats meurtriers et d’une prise d’otages de fonctionnaires par des groupes rebelles touareg faisant craindre un retour de la guerre au Mali et font ressurgir le spectre d’une partition du territoire. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dans les affrontements meurtriers qui ont opposé samedi l’armée et des groupes armés lors de la visite du premier ministre Moussa Mara à  Kidal, fief de rebelles touareg. Il s’agit des heurts les plus violents depuis le lancement de l’opération française « Serval » au Mali en janvier 2013 contre les groupes islamistes armés, dont Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui ont occupé pendant neuf mois en 2012 le nord du pays.

Kidal : les militaires maliens se déploient progressivement

Des sources militaires concordantes indiquent que les officiers maliens et certains gendarmes et policiers sont déjà  à  Kidal pour baliser le terrain aux militaires maliens. Les accords préliminaires prévoient en effet en son article 10le déploiement progressif de l’armée malienne à  Kidal. Idem pour le retour de l’administration malienne à  Kidal. Le dimanche dernier une mission constituée majoritaire de responsables militaires maliens et de la MINUSMA s’est rendue à  Kidal pour définir les modalités de retour des forces armées et de sécurité maliennes dans la 8 eme région administrative. Une autre vague des militaires maliens est arrivée à  Gao en début de cette semaine en transit pour Kidal. Selon des sources militaires à  Gao, ces militaires sont des éléments qui constitueront la force de securité mixte avec les militaires de la force internationale. La même source indique que ces militaires ont pris la route le mercredi 26 juin pour grossir le rang d’un groupe présent dans le cadre de la mission de la MINUSMA pour baliser le terrain. Par ailleurs, de Kidal on apprend que dans les rangs des rebelles, tout le monde ne partage pas l’accord de Ouaga. Ainsi, certains rebelles touaregs armés seraient dans la logique d’en rendre difficile la matérialisation en procédant au recrutement des jeunes dans leur rangs. D’autres refusent le cantonnement et prétendent aller vivre avec leur parents aux villages. Et cela sans remettre leurs armes, alors que le désarmement était également une clause de l’accord. Les exactions auraient également repris à  l’endroit des populations « noires ».