Assises nationales de la refondation : le président de la transition lance la dernière phase

Le président de la transition, colonel Assimi Goïta, a lancé, lundi 27 décembre, les travaux de la phase nationale des Assises nationales de la refondation(ANR) qui vont se poursuivre jusqu’au jeudi 30 décembre.  

« Il était temps, même grand temps d’arrêter la spirale de la dérive. C’est pourquoi nous devons replacer notre Maliba dans une nouvelle dynamique plus soucieuse de nos valeurs et vertus. C’est à cette entreprise de refondation, qui a valeur de salubrité publique, que vous êtes conviés pour poser les fondements sérieux et les modèles de gouvernances endogènes qui s’inspirent de notre patrimoine historique et culturel », a lancé le Colonel Assimi Goïta au millier de participants venus de tout le Mali.

Durant trois jours, ils vont examiner les résolutions issues des phases précédentes des ANR, tenues du 11 au 23 décembre, et feront des propositions pertinentes pour un nouveau Mali.

Les Assises nationales de la refondation ont commencé par les phases communales, les niveaux cercles, régionales et du district de Bamako ainsi qu’au niveau de la diaspora malienne et des réfugiés et déplacés maliens. Pour  Zeïni Moulaye Haïdara, président du panel des hautes personnalités pour les ANR, la réalité du terrain et les résultats engrangés avec les précédentes phases ont « dépassé toute espérance.»

Il a expliqué que les ANR se sont « tenues dans 725 communes sur un total de 759, incluant les six communes de Bamako, soit un taux de réalisation de 95,52%. Elles ont été organisées dans 51 cercles sur 60, soit un taux de réalisation de 85%. »

Les Assises nationales de la refondation n’ont pas pu se tenir dans 9 cercles de Kidal, et de Ménaka, « essentiellement pour des raisons de sécurité. » Au niveau régional, « elles se sont déroulées dans toutes les régions et le district de Bamako à l’exception notoire des régions de Kidal et de Ménaka. Enfin, au niveau de la diaspora, les Assises se sont tenues dans 26 pays de forte concentration des Maliens à l’étranger.»

Au-delà de l’aspect sécuritaire, la participation aux ANR demeure entachée par le refus de certains politiques d’y prendre part, notamment le « Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie» qui exige le respect du délai de la transition.

Pour Zeïni Moulaye Haïdara, la chance sera donnée au dialogue afin de ramener tous les Maliens autour de la table. « A l’issue des rencontres, certains de nos interlocuteurs ont exprimé de vives voix leur refus de participer aux travaux des assises nationales de la refondation pour des motifs qu’ils ont exposés, mais aucun n’a fermé la porte au dialogue. Ce qui porte à croire que dans un proche avenir tous les Maliens se retrouveront pour construire ce Mali nouveau auquel notre peuple aspire. »

Selon le président de la transition, « la fin des Assises n’est pas une fin en soi.» C’est pourquoi à l’issue des travaux, un comité de suivi et d’évaluation sera mis en place ainsi qu’une « phase technique intense  qui va élaborer une stratégie cohérente pour coordonner l’action publique dans tous les secteurs, tout en engageant une estimation budgétaire du coût de la refondation. »

Les résolutions issues des ANR seront exécutoires pour le futur gouvernement qui sera installé à l’issue de la présidentielle prochaine.

Edito : Pour une armée refondée…

Il faut magnifier, rendre hommage à  cette armée malienne, qui un an plus tôt, était défaite à  Ménaka, Aguel’hoc, Gao, Tessalit et Tombouctou sous les assauts ennemis. Une armée durement éprouvée, ses soldats meurtris, les épouses des militaires touchées, celles des bérets rouges, dans la guerre fratricide qui les aura opposé à  leurs frères d’armes, éprouvées. C’’est dire si ce 20 janvier revêt des couleurs de réconciliation, de pardon, comme une nouvelle page qui se tourne dans les annales de la grande muette. Emouvant ce défilé militaire, qui succède à  celui du cinquantenaire de l’indépendance en 2010. Quelle leçon retenir de tout cela ? Qu’une armée est d’abord la garante de l’intégrité territoriale d’une nation, puis celle de la sécurité des citoyens et enfin celle de la liberté d’une nation entière. Un peuple, un but, une foi, la devise de la nation malienne qui se relève doucement de sa crise, n’aura jamais eu un sens aussi fort qu’en ce 20 janvier post libération. Mais l’espoir semble permis. Les choses avancent. Nos amis et alliés français, africains, sous les couleurs des Nations Unies, ont pris part au grand chantier de la refondation de l’armée malienne tant voulue par le chef de l’Etat et chef suprême des forces armées. « Elle a débuté ! », a fortement exprimé Ibrahim Boubacar Keita, déterminé à  lui redonner ses lettres de noblesses. Une armée malienne qui aura participé à  de nombreux combats et pas sur son sol seul. Une armée qui fut légendaire au lendemain des indépendances, une armée de secours, une armée de souveraineté, une armée africaine en somme, qui combattit au Burkina, au zaà¯re, en Sierra Léone et ailleurs, une armée vaillante. Autre leçon, à  retenir. Une armée est faà®te d’hommes et de femmes de conviction. Aussi, le chef de l’Etat l’a compris, il faut redonner honneur et dignité à  ces soldats de la nation, et sur tous les plans. Matériel comme spirituel… La formation EUTM a produit 4 bataillons, mais cela ne suffit pas. Dans les écoles, l’EMIA, le Prytanée, l’heure est à  la remise en question. Et dans les états majors, les corps annexes, l’heure est au changement pour une armée de conviction et non plus de promotions inutiles… Les Maliens du nord, du sud, tous le savent, l’armée est le socle d’une nation, celle qui accompagne l’histoire pour des lendemains meilleurs, en n’ignorant nullement que la menace n’est jamais loin… Vive l’armée malienne !