Mikhaïl Gorbatchev : le dernier dirigeant de l’Union Soviétique est mort ce mardi

Le dernier dirigeant de l’Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, prix Nobel de la paix en 1990, est mort mardi 30 août à l’âge de 91 ans en Russie.

« Aujourd’hui dans la soirée (mardi), après une longue maladie grave, Mikhaïl Sergueïvitch Gorbatchev est décédé », a indiqué l’Hôpital clinique centrale (TSKB) dépendant de la présidence russe. Arrivé au pouvoir en 1985, Mikhaïl Gorbatchev avait lancé une vague de réformes politiques et économiques   connues sous les noms de « perestroïka » (restructuration) et de « glasnost » (transparence) qui lui ont valu une immense popularité en Occident. Entre 1990 et 1991, il avait occupé le poste de président de l’Union soviétique, avant finalement de devoir démissionner le 25 décembre 1991, ce qui avait entraîné la fin de l’URSS. Considéré dans son pays, comme le responsable du chaos qui avait suivi la chute de l’Union soviétique, il avait quitté la vie politique en 1991. Depuis qu’il a quitté le pouvoir, M. Gorbatchev s’était reconverti en héraut de la cause environnementale et avait créé la Fondation Gorbatchev, dédiée aux études socio-économiques. En 1996, il s’était présenté à la présidentielle contre Boris Eltsine, mais n’avait obtenu que 0,5% des voix. De plus en plus discret ces dernières années alors que sa santé déclinait, il a reconnu certains torts. Car sous son mandat, les dérives n’ont pas manqué: l’entrée des chars soviétiques en Lituanie, la répression de manifestants pacifiques en Géorgie, ou la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, en 1986, passée sous silence pendant des jours, contribuant à la contamination de centaines de milliers de personnes. Le président russe Vladimir Poutine a exprimé « ses profondes condoléances » et il  enverra ce mercredi dans la matinée un télégramme de condoléance à la famille et aux proches » de l’ancien dirigeant, selon le Kremlin. Dans les capitales occidentales, son décès a suscité une avalanche de réactions. Pour le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, Mikhaïl Gorbatchev était « un homme d’État unique qui a changé le cours de l’histoire ». Le président américain Joe Biden a salué « un leader rare » qui a permis « un monde plus sûr » avec « davantage de liberté pour des millions de personnes ». Le chef d’État français Emmanuel Macron a de son côté rendu hommage à un « homme de paix dont les choix ont ouvert un chemin de liberté aux Russes ». De son côté, le Premier ministre britannique Boris Johnson a salué « le courage et l »intégrité dont il a fait preuve pour mettre fin à la Guerre froide »

Processus électoraux et réformes institutionnelles : la participation des femmes au cœur d’un forum national

Le forum national sur la participation des femmes aux processus électoraux et aux réformes a débuté mercredi 15 décembre 2021 à Bamako, à la Maison des Aînés. Organisé dans le cadre du programme « She leads » par l’Association des jeunes pour la citoyenneté active et la démocratie (AJCAD), il vise à influencer le processus électoral et les réformes institutionnelles à travers la promotion du leadership féministe.

Durant deux jours, des groupes de femmes vont se pencher sur le projet de loi électorale qui a été adopté en  Conseil des ministres, pour analyser des aspects positifs pour la promotion des femmes qu’il contient et dégager des points à améliorer dans le document de projet de loi électorale.

En outre, elles vont également analyser la Constitution de février 1992, en termes de sensibilité  aux questions du genre, et proposer des aspects à améliorer pour rendre l’application des lois qui font la promotion de la femme, une disposition constitutionnelle.

« L’objectif premier c’est de rassembler les femmes de Bamako et de Ségou pour qu’ensemble nous puissions réfléchir sur un document de positionnement des femmes par rapport aux réformes à venir. Le Mali est engagé dans un processus de refondation à travers les Assises et il est important qu’en tant que femmes nous ayons des positions communes qui vont définir notre participation et le rôle que les femmes doivent jouer dans la refondation », a indiqué Adam Dicko, Présidente de l’AJCAD.

« Nous allons sortir de ce forum avec ce  document de positionnement et mener des plaidoyers à l’endroit du CNT par rapport au projet de loi électorale et aussi à l’endroit des autorités de la transition notamment le ministère de la Refondation et les autres ministères concernés sur tout ce qui touche les femmes par rapport à la Constitution et d’autres politiques dans notre Etat qui doivent faire la promotion du leadership féministe », a-t-elle ajouté.

« Femme et réformes politiques : quel regard ?». C’est autour de cette thématique du panel d’ouverture que les travaux du forum ont été lancés, avec la participation du ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des relations avec les institutions, Ibrahim Ikassa Maiga, qui est revenu en long sur le processus de refondation en cours et a assuré que le gouvernement travaille à corriger les inégalités y compris celles qui frappent la femme.

« Le processus global de réformes en cours tiendra compte des imperfections pour les corriger pour le plus grand bien de notre société et de notre Etat nouveau que nous voulons batir, le « Mali Koura », a affirmé le ministre, persuadé  qu’ « en corrigeant ces inégalités et en donnant à la femme la place qui lui sied,  le niveau de développement de notre société et de notre Etat sera rehaussé ».

Pour sa part, Fenke Elskamp,la cheffe de délégation de l’ONG « Terre des Hommes », au Mali, a appelé  au changement de regard de la société sur la place des femmes, insistant sur le leadership « féministe » et non « féminin » parce que « tout homme peut aussi défendre les causes des femmes et elles ont besoin des hommes pour défendre leurs causes parce que parfois, elles se sentent seules ».

Deux autres panels, respectivement sur les thèmes de la participation politique des femmes et des places et rôles des femmes dans les réformes sectorielles seront tenus durant ces 48h suivis d’une restitution et d’une consolidation des différentes propositions issues des échanges.

Choguel Kokalla Maiga : 100 jours de débats

Des podiums  de conférences de presse à n’en pas finir du M5-RFP, celui qui est devenu à la faveur du coup de force du 24 mai dernier l’allié numéro un des militaires aux commandes a hérité de la Primature pour « rectifier » la Transition. S’il s’est attelé à la tâche, à un « moment crucial », et œuvre à la concrétisation des axes prioritaires de son Plan d’action, validé par le Conseil national de Transition début août, le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga doit faire face à la méfiance d’une partie de la  classe politique, qui ne s’accorde pas avec lui sur certaines questions pourtant fondamentales. Une réalité qui fait planer de gros nuages sur la suite de la transition, dont la fin est annoncée pour février 2022.

La « thérapie de choc » du Docteur Choguel Kokalla Maiga  au chevet du « grand corps malade » Mali a bel bien et commencé à être appliquée. Mais, près de 100 jours après le démarrage de ce « traitement », bien malin celui qui peut déjà entrevoir son efficacité à terme, les premiers signes concrets  de « guérison » se faisant toujours attendre.

« Nous pouvons dire que le bilan de ces 3 premiers mois n’est pas très flatteur. Le Premier ministre a présenté un Plan d’action du gouvernement et, si on doit l’évaluer, on doit le faire sur la base de ce plan. Et sur cette base plusieurs actions prévues sont déjà en retard dans la mise en œuvre », pointe le porte-parole du parti Yelema Hamidou Doumbia.

Sécurité, Justice et Refondation sont les trois besoins indispensables à la survie du Mali, selon le Premier ministre. Trois piliers autour desquels sont définis les quatre axes prioritaires que sont le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, les réformes politiques et institutionnelles, l’organisation des élections générales et la promotion de la bonne gouvernance, ainsi que l’adoption d’un pacte de stabilité.

Nettoyage judiciaire

Pour le Premier ministre, des efforts sont entrepris pour améliorer la sécurité sur toute l’étendue du territoire avec des opérations militaires qui y sont continuellement menées. Mais les impacts de ces opérations ne sont pas encore visibles à bien des égards.

« Concernant la sécurité, les attentes tardent à être comblées. Ce que nous nous voulons entendre, c’est que des territoires sont libérés. Mais c’est le contraire qui se produit au quotidien », se désole Housseini Amion Guindo, Président de la Convergence pour le développement au Mali (Codem), qui ne réfute pas pour autant « la volonté et l’engagement » dont fait preuve le Premier ministre.

Boubacar Bocoum, analyste politique, est plus tranché. Pour lui, la situation sur le plan sécuritaire est encore « plus catastrophique » qu’elle ne l’était, « sans évolution » ni de « montée en puissance » de l’armée. C’est finalement sur un autre terrain, celui de la justice que la nouvelle équipe se fait « sentir ».

Déterminé, sous l’impulsion du Président de la Transition, le colonel Assimi Goita, à mener une lutte implacable pour combattre la corruption et l’impunité, qui « sont à la base de la déliquescence de l’État », le Chef du gouvernement a durant ces 100 premiers jours réussi à faire bouger quelques  lignes.

La Justice, à travers la Cour suprême, a rouvert certains dossiers de malversations financières, notamment ceux de l’acquisition de l’aéronef présidentiel et de l’achat des équipements militaires sous l’ancien Président IBK. Ce qui a conduit au placement sous mandat de dépôt le 26 août dernier de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga et de l’ancienne ministre des Finances Mme Bouaré Fily Sissoko, à l’issue d’une procédure contestée, où les tiraillements des spécialistes du droit n’aident pas à y voir clair.

Comme promis par le Chef du gouvernement du temps de tirades du M5, les poursuites judiciaires sur les tueries et exactions des 10, 11 et 12 juillet 2020 à Sikasso, Kayes et Bamako sont également engagées, ayant conduisant à l’arrestation du commandant de la Forsat lors de ces évènements, le commissaire divisionnaire Oumar Samaké, provoquant au passage la colère des policiers.

Des actions que le Président de la Codem salue. Mais il estime qu’il reste encore beaucoup à faire, surtout au niveau de l’impartialité. « Il faut faire en sorte que la justice ne soit pas celle des vainqueurs. Cela est très important pour le nouveau Mali », s’alarme celui qui conduit également aux destinées du regroupement politique Alliance Jigiya Koura.

Refondation oui, mais…

S’il y a un point pour lequel le bout du tunnel semble encore loin pour le Premier ministre Maiga, c’est bien la question de la refondation du Mali, qui englobe toutes les réformes politiques et institutionnelles concourant à y parvenir.

La tenue des Assises nationales de la refondation (ANR), chère à l’ancien Président du Comité stratégique du M5, ne fait pas consensus. Et c’est bien là l’un des défis majeurs à relever dans les prochaines semaines par les autorités de la Transition.

Le constat est sans appel. Une partie de la classe politique, s’oppose tout simplement à la tenue de ces Assises, prévue pour la fin du mois de septembre et dont les termes de références sont en train d’être élaborés, selon certaines informations au niveau de la primature.

Pour ces politiques, regroupés au sein du Cadre d’échanges pour la réussite de la Transition mais pas que, d’autres ayant les mêmes positions sans en être, cela va être les assises de trop, parce que par le passé plusieurs échanges de ce genre ont déjà eu lieu.

Le Chef du gouvernement ne l’entend pas de cette oreille. Pour lui, les ANR seront différentes de tous les fora du passé. Leur particularité sera que les conclusions seront « immédiatement exécutoires » et  vont « s’imposer à toutes les autorités politiques ».

« Ce qui est nouveau cette fois-ci, c’est que l’ensemble des résolutions de ces différents fora vont servir de matières premières. On ne va pas les jeter à la poubelle parce que c’est le résultat d’actions et de réflexions de Maliens », explique le Premier ministre.

« Nous allons les enrichir par les idées des forces du changement. Ce sont les transformations politiques et institutionnelles que les forces du changement voulaient pour le Mali nouveau qui  vont enrichir le débat », ajoute-t-il.

Pour Housseini Amion Guindo, la transition a commencé par une concertation nationale qui a fixé son cadre et ses limites. Ce n’est  donc  pas pendant cette transition qu’il faut tenir des Assises nationales « coûteuses » pour lui « donner une nouvelle orientation ».

Une nouvelle orientation, qui, sans équivoque, mènera à la prolongation du délai de la transition, suspecte-t-on d’ailleurs du côté du Parti pour la Renaissance nationale (Parena).

« Nous prenons la tenue des ANR comme un stratagème pour sortir du délai initial de la fin de la transition. Nous ne voulons pas être la caution ou les complices d’une quelconque prolongation de la transition. Nous l’avons dit dès le début et nous camperons sur cette position », affirme le Secrétaire général Djiguiba Keita dit PPR.

Le parti de l’ancien chef de la diplomatie malienne, Tiébilé Dramé, a d’ailleurs déjà  lancé les futures « empoignades » durant les prochaines semaines entre la classe politique et le Premier ministre.

Le Parena a tout simplement décliné une demande en date du 4 septembre 2021 du ministère de la Refondation de l’État l’invitant à une rencontre le 6 septembre, relative aux « Assises  nationales de la refondation et à la création de l’Organe unique de gestion des élections et autres sujets connexes ».

« Pour nous il n’est pas question que ces assises remettent en cause un consensus national et international. C’est un mauvais jeu, qui contribuera à davantage diviser les Maliens », renchérit M. Guindo, qui va jusqu’à parler de « trahison » des Concertations nationales de septembre 2020.

Mais, s’offusque l’analyste politique Boubacar Bocoum, la classe politique est en manque de réalisme et se met dans des procès d’intentions aux autorités de la transition quant à la question de prolongation de celle-ci.

Selon lui, cette classe politique doit être « plus sérieuse », d’autant plus que « ni le Président ni le Premier ministre de la transition n’ont jusqu’à preuve du contraire affiché une volonté de prolonger le délai ».

Vers un blocus ?

La mise en place de l’Organe unique de gestion des élections est la deuxième pomme de discorde entre les politiques et le Chef du gouvernement. Processus « irréversible » selon le Premier ministre, dont une esquisse de chronogramme de mise en place a d’ailleurs été  établie au niveau du ministère délégué chargé des Réformes politiques et institutionnelles. Cela ne fait pas pour autant l’unanimité.

Au Parena, tout en n’étant « pas fondamentalement contre » la mise en place de l’Organe unique de gestion des élections, on pense que tel qu’il est proposé il ne pourra pas se faire sans la révision de la Constitution. « Or nous disons que la révision de la Constitution est également un stratagème pour sortir du délai de la transition, parce que cela va prendre beaucoup de temps », précise Djiguiba Keita.

Il souligne en plus que son parti a proposé comme solution alternative la création d’un organe transitoire régissant les élections, où les prérogatives de la Cour constitutionnelle vont rester.

Même son de cloche à la Codem, dont le leader rappelle qu’il y a eu un consensus sur une « Ceni renforcée » et un maintien des autres organes intervenant dans le processus électoral bien avant l’arrivée de l’actuel Premier ministre, avec le même ministre en charge de l’Administration territoriale.

Par ailleurs, selon Housseini Amion Guindo, qui ne voit pas quel intérêt  le Premier ministre aurait à vouloir imposer l’organe unique sans consensus, ce dernier gagnerait à respecter ce que veut la classe politique.

Un avis que ne partage pas l’analyste politique Boubacar Bocoum. « La faisabilité ou non de l’organe unique, ce n’est pas la classe politique qui la définit. Si les autorités de la transition pensent qu’elles peuvent l’instaurer, je ne vois pas où est  le problème. C’est le rôle de l’État de l’exécuter », tranche-t-il.

La mission de la Cedeao  pour le suivi de la transition, qui a séjourné à Bamako du 5 au 7 septembre, a réitéré l’impératif du respect du délai de la transition et demandé au gouvernement la publication d’un chronogramme détaillé des futures élections.

Quand elle a rencontré la classe politique, celle ci dans sa majorité, y compris des partis membres du M5-RFP, a été unanime sur la tenue aux dates indiquées des élections.

Si le Premier ministre ne s’y oppose naturellement pas, il insiste toujours sur l’effectivité des réformes avant ces rendez-vous électoraux. Des réformes qui vont être décidées lors es Assises nationales de la refondation pourtant rejetées par une partie importante de la classe politique. De quoi présager d’un bras de fer à l’horizon ?

De l’mpertinences des réformes politiques et institutionnelles

Le ressentiment accumulé envers des Etats corrompus qui régentent l’économie et n’offrent aucune perspective aux jeunes ; le sentiment de frustration et d’exclusion ; l’instrumentalisation des jeunes par les élites, et la défiance intergénérationnelle croissante posent la problématique des jeunes dans les Etats confrontés à  des crises structurelles. En effet, les Etats en Afrique de l’ouest se trouvent aujourd’hui (presque tous) dans des situations de fragilité permanente. Au Mali, cette situation de fragilité se manifeste depuis l’indépendance (1960), par des rebellions armées au nord du pays, les coups d’Etat militaires, la non participation électorale, le faible développement économique et l’inéquation dans l’offre des services sociaux. Selon Severine Bellina et al. «la fragilité renvoie à  un manque de capacité – définie non seulement comme capacité organisationnelle, institutionnelle et financière mais aussi comme capacité à  produire ou à  favoriser l’existence de normes, règles et règlements communs, reconnus et partagés à  la fois par l’à‰tat et par la population générale » . « La crise que traverse la jeunesse est aussi grave que la crise du nord. Elle met en danger les valeurs fondamentales sur lesquelles notre pays est fondé depuis des siècles » . Ce discours rend compte de la perception des jeunes sur l’Etat et des capacités de celui à  répondre à  ces innombrables défis. Or, la population du Mali connaà®t une forte croissance, selon les projections de la Direction Nationale de la Population, elle pourrait être multipliée par 3 ou 4 d’ici 2050 pour être de l’ordre de 45 et 60 millions d’habitants. Selon les mêmes projections, cette forte croissance est « l’effet conjugué de la baisse de la mortalité et du niveau encore élevé de fécondité ». Les jeunes représentant près de 60 à  70% de la population malienne. Chaque année, 300 000 jeunes arrivent sur le marché du travail ; un grand nombre d’entre eux, n’arrive pas à  accéder à  un emploi décent. De ce fait, malgré une croissance économique moyenne annuelle de 4,5 %, le taux de chômage augmente . Bien que plus prononcée au nord, la crise de l’emploi touche l’ensemble du pays. Aujourd’hui, le manque d’emplois est particulièrement aigu pour les jeunes âgés de 15 à  35 ans et le taux de chômage atteindrait 40 à  45% selon les estimations. Un décalage existe entre le secteur de l’éducation et le marché de l’emploi et le taux de chômage des diplômés universitaires est élevé. Mais dans le cadre de la réforme de la décentralisation, les collectivités locales se sont vues attribuées des rôles imprécis sur les « politiques » jeunes. En effet, le code des collectivités n’aborde pas de façon spécifique la question des politiques locales en faveur des jeunes. l’analyse des instruments de planification du développement local (PDESC) révèle de nombreuses disparités entre les collectivités. Au niveau des communes et des cercles, on aperçoit que les stratégies en faveur des jeunes se « réduisent » dans la plupart des cas à  la création ou à  la réhabilitation des maisons de jeunes (foyers des jeunes). Cette stratégie « basique » consiste à  doter la collectivité d’un centre culturel, de terrain de sport et de spectacles. Si la promotion des jeunes dans les collectivités passe par l’existence de telles infrastructures culturelles et sportives, il faut souligner que cela ne s’accompagne non plus pas d’une véritable stratégie locale pour faire fonctionner ces centres. Le manque de programme d’animation, de personnes ressources qualifiées, de ressources financières rendent à  cet effet, insatisfaisantes les stratégies locales en faveur des jeunes. Les réformes politiques et institutionnelles mises en œuvre au Mali révèlent une certaine inefficacité face au traitement de la question jeune. Paradoxalement la reforme de la décentralisation n’a pas suscité une meilleure prise en compte des jeunes dans les politiques locales, encore moins une efficacité des stratégies au niveau nationale. Cette réforme a entrainé un cloisonnement excessif des stratégies institutionnelles en faveur des jeunes. La faiblesse des politiques jeunes devient inquiétant notamment dans le contexte d’instabilité politique et sécuritaire actuel. En effet, le Mali à  l’instar de l’ensemble des pays de l’Afrique de l’ouest est confronté à  de nouveaux types de menaces qui sont entre autres le crime organisé, le terrorisme, l’extrémisme violent. Ces nouvelles formes de menaces confrontent les Etats à  des défis sécuritaires immenses. Mais, pour Hicham El Moussaoui (2015) ce qui « inquiète, C’’est l’implication croissante des jeunes dans leur planification et leur exécution » . l’explication de tels phénomènes est à  rechercher dans les défis auxquels les jeunes sont confrontés. Nous estimons à  cet effet que l’analyse des jeunes à  partir d’une double dimension structurelle et conjoncturelle offre une perspective systémique sur la connaissance des défis jeunes. Au plan structurel, la fragilité des Etats, les crises politiques et institutionnelles et les reformes telle que la réforme de la décentralisation mise en œuvre dans la majeure partie des pays ouest africains à  partir des années 1990 révèle l’impertinence des constructions politiques et institutionnelles en faveur des jeunes. Au plan conjoncturel, on peut retenir que l’expansion du terrorisme dans la bande sahélo-saharienne ces dernières années, la multiplication des réseaux criminels, la circulation massive des armes légères provoquant l’explosion du banditisme, l’intégrisme religieux et le radicalisme complexifient les rapports des jeunes face à  l’Etat. Des pistes réflexions existent , mais devront être approfondies. On note à  cet effet qu’il faudrait : • Repenser les politiques éducatives afin de les rendre capables d’agir sur les systèmes de transmission des valeurs, en cherchant notamment à  internaliser les valeurs des institutions sociales (famille, etc.) dans le sens d’une co-construction du modèle de citoyen. • Renforcer l’ancrage affectif des jeunes avec le pays, par l’éducation, les voyages, les séjours territoriaux dans les régions différents de leur zone d’habitation, le service civil et militaire (cas SNJ). • Faire du traitement de la question jeune une stratégie pour la mise en œuvre de la régionalisation. • Améliorer les politiques locales au sein des collectivités sur la question jeune. • Prémunir les jeunes contre les dérives et les tentations des extrémismes religieux. Il est important de veiller à  ce que l’enseignement des religions se fasse par des initiés ou des théologiens formés et/ou par des enseignements scientifiquement éprouvés du fait religieux, etc.

De l’impertinence des réformes politiques et institutionnelles en faveur des jeunes

Le ressentiment accumulé envers des Etats corrompus qui régentent l’économie et n’offrent aucune perspective aux jeunes ; le sentiment de frustration et d’exclusion ; l’instrumentalisation des jeunes par les élites, et la défiance intergénérationnelle croissante posent la problématique des jeunes dans les Etats confrontés à  des crises structurelles. En effet, les Etats en Afrique de l’ouest se trouvent aujourd’hui (presque tous) dans des situations de fragilité permanente. Au Mali, cette situation de fragilité se manifeste depuis l’indépendance (1960), par des rebellions armées au nord du pays, les coups d’Etat militaires, la non participation électorale, le faible développement économique et l’inéquation dans l’offre des services sociaux. Selon Severine Bellina et al. «la fragilité renvoie à  un manque de capacité – définie non seulement comme capacité organisationnelle, institutionnelle et financière mais aussi comme capacité à  produire ou à  favoriser l’existence de normes, règles et règlements communs, reconnus et partagés à  la fois par l’à‰tat et par la population générale » . « La crise que traverse la jeunesse est aussi grave que la crise du nord. Elle met en danger les valeurs fondamentales sur lesquelles notre pays est fondé depuis des siècles » . Ce discours rend compte de la perception des jeunes sur l’Etat et ses capacités à  répondre à  ses défis. Or, la population du Mali connaà®t une forte croissance, selon les projections de la Direction Nationale de la Population, elle pourrait être multipliée par 3 ou 4 d’ici 2050 pour être de l’ordre de 45 et 60 millions d’habitants. Selon les mêmes projections, cette forte croissance est « l’effet conjugué de la baisse de la mortalité et du niveau encore élevé de fécondité ». Les jeunes représentant près de 60 à  70% de la population malienne. Chaque année, 300 000 jeunes arrivent sur le marché du travail ; un grand nombre d’entre eux, n’arrive pas à  accéder à  un emploi décent. De ce fait, malgré une croissance économique moyenne annuelle de 4,5 %, le taux de chômage augmente . Bien que plus prononcée au nord, la crise de l’emploi touche l’ensemble du pays. Aujourd’hui, le manque d’emplois est particulièrement aigu pour les jeunes âgés de 15 à  35 ans et le taux de chômage atteindrait 40 à  45% selon les estimations. Un décalage existe entre le secteur de l’éducation et le marché de l’emploi et le taux de chômage des diplômés universitaires est élevé . Mais dans le cadre de la réforme de la décentralisation, les collectivités locales se sont vues attribués des rôles imprécis sur les politiques jeunes. En effet, le code des collectivités n’aborde pas de façon spécifique la question des politiques locales en faveur des jeunes. l’analyse des instruments de planification du développement local (PDESC) révèle de nombreuses disparités entre les collectivités. Au niveau des communes et des cercles, on aperçoit que les stratégies en faveur des jeunes se réduisent dans la plupart des cas à  la création ou à  la réhabilitation des maisons de jeunes (foyer des jeunes). Cette stratégie « basique » consiste à  doter la collectivité de centre culturel, de terrain de sports et de spectacle. Si la promotion des jeunes dans les collectivités passe par l’existence de telles infrastructures culturelles et sportives, il faut souligner que cela ne s’accompagne non plus pas d’une véritable stratégie locale pour faire fonctionner ces centres. Le manque de programme d’animation, de personnes ressources qualifiées, de ressources financières, etc. rendent à  cet effet, insatisfaisantes les stratégies locales en faveur des jeunes. Les réformes politiques et institutionnelles mises en œuvre au Mali révèlent une certaine impertinence face au traitement efficace de la question jeune. Paradoxalement la reforme de la décentralisation devant susciter une meilleure prise en compte des jeunes dans les politiques locales et une efficacité des stratégies au niveau nationale, a entrainé un cloisonnement excessif des stratégies institutionnelles en faveur des jeunes. Cette impertinence dans le cadre des politiques jeunes devient inquiétants notamment dans le contexte d’instabilité politique et sécuritaire actuel. En effet, le Mali à  l’instar de l’ensemble des pays de l’Afrique de l’ouest est confronté à  de nouveaux types de menaces qui sont entre autres le crime organisé, le terrorisme, l’extrémisme violent. Ces nouvelles formes de menaces confrontent les Etats à  des défis sécuritaires immenses. Mais, pour Hicham El Moussaoui (2015) ce qui « inquiète, C’’est l’implication croissante des jeunes dans leur planification et leur exécution » . l’explication de tels phénomènes est à  rechercher dans les défis auxquels les jeunes sont confrontés. Nous estimons à  cet effet que l’analyse des jeunes à  partir d’une double dimension structurelle et conjoncturelle offre une perspective systémique sur la connaissance des défis jeunes. Au plan structurel, la fragilité des Etats, les crises politiques et institutionnelles et les reformes telle que la réforme de la décentralisation mise en œuvre dans la majeure partie des pays ouest africains à  partir des années 1990 révèle l’impertinence des constructions politiques et institutionnelles en faveur des jeunes. Au plan conjoncturel, on peut déduire que l’expansion du terrorisme dans la bande sahélo-saharienne ces dernières années, la multiplication des réseaux criminels, la circulation massive des armes légères provoquant l’explosion du banditisme, l’intégrisme religieux et le radicalisme complexifient les rapports des jeunes face à  l’Etat. Des pistes réflexions existent, mais devront être approfondies.

Ex comité de réformes de l’armée : la réponse de Karim Keita à Oumar Mariko

A l’ordre du jour de la plénière du 4 juillet de l’Assemblée Nationale, qui vient de clôturer sa session d’avril, figurait le projet de loi de ratification de l’ordonnance n°2013-016/P-RM du 25 novembre 2013 abrogeant la loi du 12 juillet 2012 portant création du Comité militaire de Suivi et de Réforme des Forces de Défense et de Sécurité. Ce comité jadis dirigé par le général Amadou Haya Sanogo, faut-il le rappeler, avait été mis en place par les autorités de transition et devait prendre fin à  l’issue de la période transitoire. Issiaka Sidibé, le président de l’Assemblée Nationale, a donc fait appel au Président de la Commission Défense, l’honorable Karim Kéà¯ta qui a invité à  son tour le rapporteur de la commission, l’honorable Modibo Sogoré à  venir lire le rapport. Selon lui, « le comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité a été mis pour le suivi d’une réforme qui n’était pas enclenchée ». «Il est un élément dans le processus de sortie de crise, suite à  un ingénieux montage et dont les résultats ont été peu probants, le départ étant déjà  faussé. Pour preuve, aucune grande réforme n’a été menée à  terme car sa vision est plus politique que technique ou administrative », a déclaré le rapporteur de la commission. Mariko : « la commission a été méchante envers les dirigeants du comité » A l’entame des débats parlementaires, la parole a été donnée aux députés Mamadou Diarassouba et Fatoumata Niambaly, qui ont estimé que la commission Défense, que préside actuellement Karim Keita, a été « méchante » en mentionnant que les dirigeants « du comité n’étaient ni aptes ni compétents ». Pour l’honorable Oumar Mariko, ce rapport a tout simplement été trop sévère envers les dirigeants de l’ex comité : «Je suis entièrement d’accord avec la déclaration de Diarassouba», a ajouté Oumar Mariko. « Le drame dans ce pays est que l’on se met volontairement dans une position d’amnésiques. Ce rapport est tendancieux. Il faut donc retirer ce rapport». Mariko estime d’ailleurs que les responsables de ce comité qui sont actuellement en prison n’ont pas la possibilité de répliquer aux accusations portées contre eux. Un comité beaucoup trop cher De son côté, Modibo Sogoré a indexé ledit rapport : «les dirigeants de la structure n’étaient ni aptes, ni compétents pour la conduire et bénéficiaient, en contre nature, de primes supérieures à  celles du ministre de tutelle ». Ledit comité, poursuit Sogoré, a causé d’énormes dégâts financiers et matériels dont 3.106.000.000 de francs CFA impayés et143 véhicules de l’administration enlevés essentiellement de la Présidence de la République et dont seulement 48 sont récupérés à  ce jour. Le comité a également pris des actes sans base juridique et la régularisation devait intervenir plus tard pour garantir le droit acquis. Après lecture du rapport, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Bah N’Daw s’est contenté de lancer : «Le comité a vécu et s’est éteint. Le désordre a ses possibilités et l’ordre a ses exigences». Karim Keita répond à  Mariko Prenant à  son tour la parole, Karim Keita, le président de la Commission Défense de l’Assemblée a tenu à  remettre les choses dans leur contexte : « Nous ne sommes pas méchants. Nous sommes durs et sévères mais dans la vérité ». Abondant dans le même sens, l’honorable Amadou Cissé, a jugé que la commission qui a consulté d’importantes spécialistes pour établir ce rapport, y compris le ministère de la défense, était à  saluer pour son honnêteté intellectuelle. Pour Moussa Coulibaly, député RPM, la lecture du rapport donne pourtant l’impression d’un règlement de comptes. Ce rapport, a-t-il affirmé, ressemble plutôt à  un audit : « On ne va pas refuser de voter mais il faut revoir certains aspects pour l’adapter à  la réalité. « Nous ne jugeons pas de la qualité des hommes. A l’époque, il fallait ce comité. », a estimé Issa Togo, député RPM. Plus déterminé, l’honorable Boubacar Djanguina Sissoko, précise qu’il faut tout faire pour que les contribuables récupèrent les fonds dilapidés par l’ex comité. Et pour clore les débats, Bah Ndaw, l’actuel ministre de la Défense et des Anciens combattants a réaffirmé sa volonté de doter les forces armées et de sécurité de moyens adéquats pour accomplir leur mission de défense de la patrie.

Réformes politique et institutionnelle : les acteurs politiques en discutent

La session de facilitation sur les réformes politiques et institutionnelles est organisée par le National Democratic Institute (NDI) avec l’appui financier de l’USAID. La cérémonie d’ouverture a été l’occasion pour le directeur de NDI Mali de saluer la présence massive des acteurs politiques, preuve de leur engagement à  contribuer à  des élections locales régionales inclusives et à  une gouvernance démocratique renforcée au Mali. l’objectif général de cette rencontre est d’amener les acteurs politiques à  échanger sur les réformes politique et institutionnelle prioritaires et à  dégager des recommandations pour leur amélioration. Selon la directrice du NDI Afrique de l’Ouest, les maliens peuvent regarder l’avenir avec optimisme et courage. « En tirants les leçons de la crise que le pays a traversé, les maliens et les maliennes peuvent envisager les reformes électorales, politiques, institutionnels, sociales et économiques, à  même de créer des institutions proches des institutions fortes et durables » assure-t-elle. Pour M Gary Juste, directeur de l’USAID, les réformes politiques et institutions sont inéluctables pour sortir le pays de la situation actuelle. « Elles sont indispensables dans la vie d’une Nation et doivent mettre le pays et ses dirigeants sur la voie de la satisfaction des services sociaux de base de nos populations, la voie de la transparence et du renforcement de la bonne gouvernance sans la laquelle on ne saura parler de démocratie » déclare –t-il. Le gouverneur du district de Bamako Hay Traoré n’a pas manqué de saluer l’initiative de NDI pour le renforcement des institutions.

20 janvier : « IBK restaure son armée »

IBK s’installe, Sanogo s’efface et une nouvelle armée se met en place au Mali. Il n’a pas fallu deux mois entre la cérémonie d’investiture et l’arrestation de l’ex chef des putschistes du 22 Mars 2012. Le président nouvellement élu, a su allier collusion et subtilité, pour parvenir à  ses fins dans le cadre de ce qu’une éditorialiste de la toile appelle « désanogoisation de l’armée » autrement dit l’isolement puis l’éviction des barons de l’ex junte au pouvoir. Sanogo hors jeu… En accordant les privilèges, dus à  un ancien chef d’Etat au capitaine Sanogo, durant la transition, les autorités avaient soulevé un tollé au sein de l’opinion publique. La signature du décret attribuant une retraite dorée à  Sanogo, a judicieusement été suivie de la dissolution du comité de réforme des forces de sécurité et de défense que présidait l’homme fort de Kati. Son arrestation interviendra dans la foulée avec en prime le limogeage du Général Ibrahim Dahirou Dembélé, remplacé à  la tête des armées par le Général de division Mahamane Touré, ancien commissaire chargé de la sécurité de la Cedeao. Le nouveau CEMGA s’appuie sur des hommes respectés par la troupe en l’occurrence les colonels Souleymane Bamba, Chef d’Etat major de l’armée de l’air, Ibrahim Fané, patron de l’armée de terre et Moussa Diawara, promu à  la direction générale de la sûreté d’Etat en remplacement de Sidy Alassane Touré. Le colonel Diawara peut avoir le sourire en coin d’autant que son camarade prytane, le Général Didier Dackouo est devenu Chef d’Etat major général adjoint. Cet homme de terrain, coordonne depuis Bamako les opérations militaires sur le terrain dans la poudrière du nord du Mali avec les colonels Baby, Meydou et Diarra. Réaménagements dans les autres corps Relevons que la gendarmerie a vu partir son directeur général Diamou Keita soupçonné à  tort ou à  raison de bloquer des procédures judiciaires mettant en cause des barons de l’ex-junte militaire. Il cède son fauteuil au colonel Modi Bérété. Le même mouvement est observé à  la police dirigée présentement par le contrôleur général Hamidou Gogouna Kansay. Comme le dit si bien le colonel Patrick Christophe Paczka, patron du centre de formation de Koulikoro, dans la nouvelle armée malienne « s’il y a une chose, à  laquelle nul ne touche, C’’est la politique » C’’est dire que les hommes promus par IBK sont condamnés à  réussir leur mission puisque « le président élu ne peut certes pas tout réformer brusquement mais l’urgence de la stabilisation du pays exige de ne pas manquer l’occasion d’entamer une réforme profonde de la grande muette » dixit Nick Grono, vice président de l’International Crisis Group (ICG).

Le scandaleux salaire du capitaine !

Alors que les Maliens subissent les aléas de la crise économique, le salaire du capitaine Sanogo, fraà®chement investi à  la tête du comité de réformes de l’armée défraie la chronique dans les médias. Et pour cause, Sanogo déjà  largement servi depuis le coup d’Etat du 22 Mars, se paierait des émoluments atteignant 4 millions de francs CFA sans compter les autres avantages : Finalement, le capitaine Sanogo se retrouve avec près de 4 millions Fcfa par mois, auxquels il faut ajouter plein d’autres avantages. Le salaire se divise ainsi : un traitement mensuel de 2 500 000 Fcfa. Il faudra y ajouter une indemnité de responsabilité de 300 000 Fcfa, une prime de sujétion pour risques de 250 000 Fcfa, une indemnité de logement de 500 000 Fcfa, une indemnité forfaitaire d’entretien, au titre de la consommation d’eau, d’électricité et de téléphone de 400 000 Fcfa. Ce qui équivaut à  près de 4 millions Fcfa par mois (exactement 3 950 000 Fcfa par mois). Sans oublier le véhicule de fonction, la gratuité des soins et examens médiaux, un régime d’assurance couvrant les accidents de transport par voie aérienne ou de surface. En plus, lui comme le vice-président, le secrétaire général, les présidents de commission, les chefs de bureau et de cellule, devront recevoir à  l’avance un mois de traitement net sous forme de prime d’installation. Une rémunération de nature à  créer l’ire au sein de la population. « Si on a voulu tenir le capitaine dans ce poste, le prix à  payer dépasser toutes les injustices », commente ce journaliste en poste à  Bamako. Le salaire de celui qui un moment fut affublé du titre éphèmère d’ex Chef d’Etat par la CEDEAO dépasse toutes les supputations. Finalement, faire un coup d’Etat rapporte beaucoup et pendant que le budget de l’Etat est réduit de moitié et que des élections se préparent, il faut se demander si le capitaine avait vraiment besoin de tous ces avantages. Mais il ne devra pas oublier que malgré l’uniforme et les pluies de CFA, un auteur de coups d’Etat est passible de sanctions et cela à  vie !

Sanogo officiellement investi à la tête du Comité militaire de réformes de l’armée

Officiellement investi Président du Comité militaire de la réforme des forces de défense et de sécurité par le président de la république, ce mercredi à  Koulouba, en présence des hauts gradés de l’armée, et des présidents d’institutions, Amadou Haya Sanogo, le capitaine putschiste a déclaré, ne pas souhaiter passer un seul instant de plus à  la tête de l’entité après la période de transition… On croit volontiers, celui qui un moment fut affublé du statut et privilèges d’ex chef d’Etat par la CEDEAO. Mais solennelle, la cérémonie d’investiture s’est déroulée dans une salle tenue à  l’écart des journalistes à  Koulouba. Après leur sortie de la salle, une copie du discours du capitaine sanogo que nous nous sommes procurés, explique son engagement à  donner une armée digne de ce nom au Mali et placée sous les ors du Président de la République du Mali. Dans cette déclaration le capitaine Sanogo s’adresse au Président de la République par intérim ainsi, « votre engagement personnel, votre clairvoyance et votre sens élevé du devenir de nos forces de défenses et de sécurité, socle de toute grande nation et de toute grande démocratie, vous procédiez conformément à  l’accord précité à  la création du comité militaires de suivi de la reforme des forces de défense et de sécurité par la loi n° 12-26/AN –RM du 29 juin 2012 ». Réformes durables ? Le comité militaire de réformes, en question aurait pour mission participer à  l’élaboration du programme de réformes des forces de défense et de sécurité en collaboration avec les ministres chargés de la défense et de la sécurité, d’assurer le suivi de la mise en œuvre de ces réformes, de procéder à  leur évaluation, autant dire les douze travaux d‘Hercule. Fier, le capitaine Amadou Haya Sanogo, s’est dit conscient de l’ampleur de la tâche et de cette lourde responsabilité à  lui confiée : « Soyez rassuré qu’en ma qualité de formateur dans le domaine de la réforme du secteur de sécurité, je ne ménagerai aucun effort pour la réussite de la mission ». l’ex homme fort de Kati a même joué du zèle : « Je vous rassure excellence monsieur le Président de la République et Chef suprême des armées, que je ne souhaiterais pas passer un seul instant de trop à  la tête de l’entité après cette période de transition au cours de laquelle J’aurai eu le privilège de la conduire à  vos cotés et sous vos ordres ». A son tour, Dioncounda Traoré s’est lui voulu clair : « Ce comité n’est pas issu du Coup d’Etat du 22 mars et n’est pas non plus le prolongement du CNRDRE. Il est à  la fois composé de militaires et des civils ». Sa mission, si l’on en croit le professeur Dioncouda Traoré, serait à  long terme de doter le Mali d’une armée professionnelle et républicaine mais surtout opérationnelle très vite, cela au moment o๠des formateurs de l’Union européenne sont arrivés à  Bamako pour justement restaurer une partie de cette armée désagrégée et sans lien de confiance, ce que camoufle Dioncounda par une diplomatie dans laquelle il excelle : « J’ai confiance en la qualité des militaires qui ont montré leur abnégation et leur depassement. Je sais que le capitaine Sanogo, en sa qualité formateur pourra bien manager ce comité ». Attendons de voir…

Réformes de l’enseignement supérieur : Quatre universités pour 100.000 étudiants.

Cette réforme en gestation vise à  améliorer la gestion et l’administration de l’enseignement supérieur, à  adapter les dispositifs structurel, pédagogique et organisationnel aux besoins réels du développement économique et social du pays. En effet, C’’est le 14 juillet dernier que le Conseil des ministres a décidé de scinder l’Université de Bamako en quatre structures Universitaires. La réalisation de cet objectif, selon le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mme Siby Ginette Bellegarde a abouti à  la mise en place d’une équipe d’experts du département, soutenue par la mission universitaire. Ceux-ci ont élaboré les nouveaux textes fondamentaux qui ont été adoptés à  la session ordinaire du conseil des ministres du 28 septembre dernier. Cette décision du pouvoir exécutif rend effective la création de quatre universités à  Bamako. Ainsi selon le ministre, à  l’issue de son travail, la mission a proposé de regrouper les structures d’enseignement supérieur existant (Facultés et instituts) en entités ayant des affinités. Ces nouvelles universités seront par conséquent administrées de façon indépendante. Pour dire que Bamako aura quatre rectorats conformément au nombre de structures universitaires. Gestion des flux Ces universités vont répondre le problème crucial de la gestion des flux d’étudiants. De ce fait, il sera créé dans un avenir proche une Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (U.S.T.T.B), qui regroupera la FAST (Faculté des Sciences Technique) et la FMPOS (Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie). Cette Université va abriter un effectif de 15 000 étudiants. La deuxième structure, l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako (U.L.S.H.B) va regrouper essentiellement tous les départements de la FLASH (Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines) exceptés les départements d’histoire et de géographie. Cette université va contenir un effectif de 25000 milles étudiants. La troisième structure, l’Université des Sciences Sociales et de Gestion de Bamako ; (U.S.G.B), quant à  elle regroupera la FSEG (Faculté des Sciences Economiques et de Gestion,) l’IUG (l’Institut Universitaire et de Gestion) les filières histoire et géographie de la FLASH et l’Institut universitaire de développement Technologique. Elle aura à  encadrer un effectif de 20000 étudiants. Enfin, l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (U.S.J.P.B) va regrouper la FSJP (Faculté des Sciences Juridiques et Politiques). Elle enregistrera le plus grand nombre d’étudiants soit environ 40000 étudiants. Pour Ginette Siby Bellegarde, ministre de l’enseignement supérieur, la création de ces Universités devra, au delà  de l’amélioration de la qualité de la gouvernance des effectifs d’étudiants, permettre d’améliorer les conditions de vie et d’apprentissage des étudiants, afin d’impulser une nouvelle dynamique dans l’enseignement, la formation et la recherche scientifique.

Nouvelle Constitution : quelles dispositions majeures ?

Le projet de réformes politiques pour la consolidation de la démocratie que le ministre Daba DIAWARA a eu la responsabilité de présenter au nom du Comité d’appui aux réformes institutionnelles (CARI), propose de nouvelles dispositions quant aux conditions d’éligibilité et de système d’élection au Mali. Nouvelles dispositions Pour les présidentielles,les nouvelles dispositions stipulent de : n’avoir aucune nationalité étrangère, d’être âgé de 75 ans au plus le jour de l’élection, une manière de rajeunir les institutions. Par ailleurs, la double nationalité n’est pas permise pour se présenter. Il faudra donc choisir. l’élection au sein de l’assemblée nationale connait un virage important, car le changement en système mixte combinant le scrutin uninominal majoritaire et la représentation proportionnelle, ce qui suppose que 3/5 sont élus au scrutin uninominal majoritaire a deux tours et 2/5 sont élus sur des listes nationales à  la représentation proportionnelle suivant la règle du plus fort. Cependant, il n’est organisé d’élection partielle que dans deux cas : si le nombre de sièges vacants atteint au moins 10, a plus de deux ans de la fin de la législature ou si le nombre de siège vacant atteint un chiffre pour que la majorité parlementaire change. Le coût des élections Si auparavant les élections au Mali demandaient un budget colossal, les trois échéances (législatives, présidentielles et communales) se tenant à  des périodes différentes, les réformes envisagées par la nouvelle constitution permettent de corriger les lacunes en terme d’organisation, de finances, et de représentation de ces élections. De 1992 à  nos jours ont eu lieu 4 grandes élections pluralistes et dont les législatives ont connu sous chaque mandature des élections partielles qui étaient organisées en raison du décès d’un député, et sans tenir compte des coûts exorbitants qu’elles engendraient. Il est inutile d’injecter des gros moyens dans les élections seules au détriment des grandes préoccupations de l’heure afin que les milliards gaspillés soient utilisés à  d’autres fins. En attendant de soumettre ces propositions à  l’approbation de la population, il sied de mener une vaste campagne de sensibilisation pour que chacun puisse choisir librement entre le oui ou le non lors du référendu๠constitutionnel.

Nouvelle constitution : un chef de l’opposition au rang de ministre ?

Dans le projet de réforme constitutionnelle et pour permettre à  l’opposition de jouer pleinement son rôle, est envisagé la nomination d’un chef de l’opposition au rang de ministre. Mais quel rôle critique pourrait jouer ce dernier au sein du gouvernement en place ? Renforcer l’opposition Malienne Le projet de réforme élaboré par un comité d’experts dont le chef de file est Daba Diawara, souhaite renforcer les droits de l’opposition. Il est prévu de répartir à  la proportionnelle des présidences des commissions parlementaires entre la majorité et l’opposition. Au niveau de toutes les commissions d’enquêtes, un élu de l’opposition sera désigné systématiquement comme président ou rapporteur. Pour plus de transparence, une possibilité est donnée à  chaque groupe parlementaire d’obtenir la création d’une commission d’enquête, une fois par an. Dans la panoplie des réformes, il y aura donc l’institution d’un chef de l’opposition. Comment le chef est-il choisi ? « La personnalité choisie par le plus grand groupe parlementaire de l’Assemblée nationale sera le chef de l’opposition ».Ce dernier aura des droits et prérogatives comme la possibilité d’être consulté sur toutes les grandes questions d’intérêt national, de participer à  des déplacements du président de la république à  l’étranger. A cet effet, il se verra octroyer les avantages accordés aux ministres, des égards, honneurs protocolaires et commodités qui leur sont offertes. A regarder la configuration actuelle du parlement malien, on se demande qui pourrait bénéficier de ce statut. D’autant qu’on a affaire à  un parlement monocolore, chambre d’enregistrement du pouvoir en place. Seule une poignée de députés se débarquent du lot et joue le rôle d’opposants. Quelle rôle de contre-pouvoir pour ce chef de l’opposition ? Ceux qui se disent opposants sont le plus souvent « portés disparus » au Mali et sans poids réel contre les décisions du pouvoir; Exemple, le débat autour du code de la famille des personnes et que le président ATT a renvoyé en seconde lecture à  l’unanimité. A l’interrogation précédente, s’ajoute celle des droits et avantages accordés à  ce chef et qui ne rassurent guère. Dans le projet, dit –on, le chef de l’opposition peut être consulté sur les grandes questions d’intérêt national, soit. Mais quel serait le poids de son opinion en pareille circonstance ? Même si celle-ci devrait peser lourd dans la balance. Quel intérêt aurait ce dernier à  aller contre les intérêts du pouvoir en place, s’il doit vivre de la générosité de ce dernier ? En un mot, les droits qu’on prévoit d’accorder au chef de l’opposition ne sont pas de l’avis de certains, de nature à  favoriser son indépendance vis à  vis de l’exécutif. En conclusion, l’institution du chef de l’opposition ne serait-t-il pas une manière d’endormir la vigilance et la conscience du peuple ? Ou cherche t-on juste un faire-valoir à  l’homme fort du moment ?

Célébration du 22 septembre : le discours d’ATT à la Nation

En question d’actualité, le processus de paix enclenché au Nord Mali a été l’un des sujets évoqués par le Président dans son adresse à  la nation. Le problème du Nord Le président salue aujourd’hui la voie vers la consolidation de la paix au nord, grâce une combinaison intelligente du dialogue et de la fermeté « le retour de la paix crée des conditions pour le developpement des régions du nord. Je pense notamment au projet intégré de developpement de la région de Kidal dont le bon fonctionnement a été entravé par l’insécurité. Le gouvernement veillera également à  la mise en œuvre des programmes de developpement décennal approuvé en mars 2007 par le forum de Kidal. Ce programme est le fruit d’une démarche participative et consensuelle à  laquelle ont adhéré tous les acteurs concernés ». Code de la famille et de personnes Une démarche participative et consensuelle, voilà  ce qu’ATT a préconisé en renvoyant le code à  une seconde lecture. Perçus par les observateurs comme un signe de l’attachement profond à  l’unité et à  la cohésion nationale. « La décision de soumettre le code à  une nouvelle délibération de l’assemblée nationale, offre un délai supplémentaire au dialogue et à  la concertation. Cette volonté constante et le dialogue sont l’une des forces de notre démocratie. La mission du mécanisme et d’évaluation par les paires (MAEP). Je cite, le Mali est une authentique démocratie, pluraliste et libérale enracinée dans une tradition de dialogue, d’autocritique et de médiation sociale . Certes, le Mali enregistre des avancées considérables en matière de bonne gouvernance selon les conclusions du MAEP. Comite d’expert Cependant, le président n’ignore pas les insuffisances et autres lacunes de notre système d’o๠la mission assignée au niveau du comité d’expert : De même que la faible représentation des partis politique et des candidats dans les commissions administratives et de bureaux de vote. Réformes envisagées du système électoral La multitude d’organes chargés de faire fonctionner le système électoral, n’aura pas suffit à  corriger les lacunes, toute chose qui milite en faveur des réformes profondes du système électoral La relecture de la carte judiciaire Condition nécessaire, estime le président, car le résultat escompté ne saurait être atteint si la réforme ne touche le socle de l’état de droit, entendu ici la justice. [i « La relecture de la carte judiciaire dont les textes ont été adoptés par le conseil des ministre du 29 juillet 2009 et soumis à  l’Assemblée nationale s’inscrit en droite ligne des objectifs du PDES. Les objectifs visés portent d’une part à  la suppression de la justice de paix à  compétence étendue et à  l’institution des tribunaux de grande instance, et des tribunaux d’instance. D’autre part, sur le rapprochement de la justice aux justiciables ». En clair, il s’agit de la suppression du cumul des fonctions en cours au niveau de la justice de paix et qui concentre des missions entre les mains d’une seule autorité collégiale. Appel au changement de comportement Quelle que soit la pertinence des réformes engagées, ATT reste convaincu qu’il faut un changement de comportement: « Ces valeurs sont le patriotisme, la responsabilité, la justice, la solidarité, la paix et la tolérance ». En bref, il s’agit de préserver nos valeurs pour fêter le Cinquantenaire du Mali en 2010. C’’est ainsi qu’il a invité les Maliens à  faire du Mali l’année prochaine un pays riche d’expériences. « J’invite les Maliens à  faire de l’année 2010 une année riche d’expériences partagées et d’héritage ».