Burkina Faso: le spectre du choléra plane sur les camps de réfugiés maliens

Selon Marie-Hortense Koudika, médecin, coordonatrice médicale de Médecins sans frontières (MSF) au Burkina Faso, la situation de ces populations pourrait encore se dégrader. Dans cette interview accordée à  Fasozine.com le 24 juillet dernier, Mme Koudika craint qu’avec les pluies ne s’installe le choléra, surtout que des pays voisins, notamment le Mali et le Niger ont déjà  notifié des cas de cette maladie. Fasozine.com: De combien de réfugiés maliens MSF s’occupe au Burkina Faso ? Marie-Hortense Koudika: Médecins sans frontières a commencé son intervention auprès des réfugiés maliens depuis mi-mars. Nous intervenons plus précisément dans le district sanitaire de Gorom Gorom, dans la commune de Déou. Nous y avons deux sites officiels, notamment Gandafabou et Fererio. Il y a également deux autres sites non officiels ou sous sites. Selon les chiffres du Haut commissariat pour les réfugiés, il y a environ 44 000 réfugiés dans la zone de Gorom-Gorom notamment. Ce qui représente un peu plus de 70% de l’ensemble des réfugiés maliens au Burkina Faso (environ 60 à  70 000 selon le gouvernement, Ndlr). Quelles sont les maladies récurrentes auxquelles vous faites face sur le terrain? Il s’agit essentiellement d’infections respiratoires, de maladies de la peau en rapport avec l’hygiène et de maladies diarrhéiques. Il y a aussi des cas de paludisme, mais assez isolés par rapport à  ce que l’on noterait au sud du pays. Y a-t-il un risque d’apparition de nouvelles maladies avec la saison hivernale qui vient de s’installer? Le choléra frappe aux portes du Burkina Faso semble t-il… Le risque C’’est celui de la rougeole chez les enfants. A ce niveau, le ministère de la Santé a mené une action à  laquelle MSF a activement participé. Il s’agit d’une campagne de vaccination contre la rougeole, organisée au début du mois de juin. C’’est une campagne préventive qui visait à  immuniser les enfants contre cette maladie. Mais avec l’arrivée de pluies, le spectre d’une possible épidémie de choléra plane surtout que des pays voisins, notamment le Mali et le Niger, ont déjà  notifié des cas. Nous prodiguons des conseils à  ceux qui viennent en consultation. Nous organisons des séances de formation, d’information et d’éducation autant pour les femmes enceintes que pour ceux qui viennent à  la consultation curative. Il est vrai que pour l’instant, nous n’avons pas encore de supports sur place pour bien matérialiser la sensibilisation, mais le message est qu’avec la saison des pluies, il y a un risque de choléra. Donc nous conseillons les règles d’hygiènes basiques: se laver les mains, ne pas déféquer aux alentours des habitations, bien laver les aliments… Ce sont des messages-clés que nous faisons passer lors de ces séances d’information au niveau des structures sanitaires. Ces réfugiés viennent d’une zone de conflit armé. Avez-vous eu affaire à  des cas de graves maladies ou de blessures par balles? Les cas graves sont souvent les infections respiratoires sévères avec des stress respiratoires et bien entendu des cas de paludisme grave, avec des convulsions chez les enfants notamment. Nous avons aussi reçu des cas de traumatismes suite à  des accidents et deux cas de blessés par balles. Mais étant donné que nous sommes dans une structure périphérique, nous organisons rapidement, dans ces cas-là , une évacuation vers le centre médical de Gorom-Gorom qui est la structure de référence dans la région. MSF n’a que deux médecins qui sont dans les camps. Ne sont-ils pas submergés? Non parce que les consultations curatives sont faites par des infirmiers très professionnels. Les médecins n’interviennent que dans l’encadrement de ces infirmiers, pour les consultations de spécialité ou lorsque les infirmiers estiment qu’un cas nécessite un avis médical. N’oublions pas que nous avons cinq infirmiers consultants dans l’équipe qui sont repartis au sein des deux camps. l’équipe se déplace également une fois par semaine dans les camps non officiels pour prendre d’éventuelles maladies des populations en charge.

Aide de l’Italie aux réfugiés maliens: «Aucun rapport avec la libération des otages»

La remise a eu lieu en présence du ministre burkinabè délégué à  la Coopération régionale, Vincent Zakané et de sa collègue de l’Action sociale et de la Solidarité, Clémence Traoré. Le ministre italien de la Coopération internationale et de l’Intégration s’est ensuite rendu sur un site abritant des réfugiés maliens à  Ouagadougou, à  qui le don est destiné. Rien à  voir avec les otages C’’est sur le tarmac de l’aéroport international de Ouagadougou que la délégation italienne a procédé à  la remise des vivres, de produits sanitaires et de kits pour la cuisine. Il s’agit «d’aider, du point de vue humanitaire, les Maliens, mais aussi le gouvernement du Burkina Faso qui fait un grand travail d’accueil pour les réfugiés maliens», a expliqué le ministre italien. Andrea Riccardi en a profité pour remercier le Burkina Faso pour tout «le travail spécifique qu’il fait dans la région» mais aussi «pour toute l’aide que le président et le gouvernement burkinabè ont donné à  l’Italie dans le cadre de la libération de notre compatriote, Rossella Urru», enlevée en même temps que deux Espagnols, Enric Gonyalons et Ainhoa Fernà¡ndez Rincà³n, le 23 octobre 2011 en Algérie et libérée la semaine dernière. Cependant, M. Riccardi précise que le don n’est pas une récompense pour la libération de sa compatriote parce que «déjà  programmé». l’Italien nie avoir connaissance d’une quelconque rançon versée en échange de la libération des trois otages. «Je n’ai pas connaissance de cela, mais je sais très bien l’aide logistique que le Burkina a apporté lors de cette opération. Une aide très importante car comme vous le savez, l’opération a été très complexe». Soulager les familles Afin de toucher du doigt les réalités vécues par les réfugiés, la délégation italienne s’est rendue par la suite dans un camp de réfugiés situé au secteur 27 de Ouagadougou (quartier Somgandin, selon le nouveau découpage de la ville). Accueilli par une population estimée à  900 personnes, dont 400 enfants, Andrea Riccardi s’est entretenu avec le président du comité des réfugiés à  Somgandé, Mohamed Ag Mohamed Al Mouloud. Et ce dernier d’évoquer les difficultés auxquelles les siens font face. Ce sont, entre autres, la scolarité des enfants, l’insertion dans la vie active, l’équilibre alimentaire et les activités génératrices de revenus. Réponse de ministre italien: «nous vous avons écouté et sommes convaincus que les difficultés sont énormes. Nôtre aide vous permettra sans doute de soulager la situation de la famille et nous formulons le vœu que vous puissiez retournez dans votre pays avec vos droits et dans l’assurance de la sécurité pour vous et vos enfants».

Situation des réfugiés maliens : mission gouvernementale au Burkina Faso

Depuis l’occupation des régions Nord du Mali par des groupes armés, près de 150 000 Maliens (selon le Haut commissariat réfugiés) ont fuit pour cherhcehr refuge dans les pays voisins. Ils ont été accueillis en Algérie, en Mauritanie, au Niger, au Burkina Faso. Il y a près de 70 000 personnes au camp de Berra, en Mauritanie. Plusieurs d’entre eux vivent leur statut de réfugié comme un veritable calvaire. C’est le cas de Nour Abdel Aziz, un réfugié malien que nous avons rencontré à  Bobo Dioulasso, au Burkina Faso qui affirme avoir perdu le goût de la vie. C’est surtout l’éventualité d’une intervention armée qui inquiète ces réfugiés, la plupart ayant laissé sur place tout leur patrimoine. De plus, l’aide humanitaire peine à  satisfaire tous les besoins d’une population qui ne cesse de croitre. Pour témoigner du soutien et de la compassion du Gouvernement et de l’ensemble du Peuple malien à  ces concitoyens en déshérences, trois (3) membres du Gouvernement malien se sotn rendus ce lundi 18 juin 2012 à  Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Il s’agit du Ministre de l’Action Humanitaire, de la Solidarité et des Personnes Agées, Dr. Mamadou Sidibé, de l’Education de Base, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales, Adama Ouane, et celui de la Famille, de la Promotion de la femme et de l’Enfant, Mme Alwata Ichata Sahi. Mentao, le nord du Mali en miniature Durant leur mission de cinq jours, ils iront à  la rencontre des milliers de maliens qui ont trouvé refuge au pays des hommes intègres. Neuf camps de refugiés accueillent près de 35 000 de nos compatriotes, selon l’ambassadeur du Mali au Burkina Faso, Mamadou Traoré, qui se réjouit de cette première mission officielle du Mali au Faso depuis le début des événements. «C’’était difficile pour nous. Nous n’avions rien à  leur donner. C’’est dur… », confesse-t-il. Selon le diplomate malien, nos compatriotes se retrouvent principalement dans les provinces d’Oudalan, Séno et du Soum, au nord du pays. Le camp de Mentao, près de Djibo, accueille 3.000 personnes. La plupart sont des touaregs, des peuls, des sonrhaà¯, des arabes. Mais on note aussi la présence de déserteurs de l’armée malienne. Enseignants, éleveurs, commerçants, enfants, femmes au foyer, élus locaux écoliers…Toutes les catégories sociaux professionnelles sont représentées sur le sol burkinabé. Le plus célèbre d’entre eux, C’’est sûrement le directeur du protocole de la présidence de la République sous l’ère de l’ancien président Amadou Toumani Touré, Ilal Kamar. Il a servi de guide à  la délégation ministérielle a qui il a fait visiter le camp de Somgandé, à  Ouagadougou. Un centre de formation o๠2427 réfugiés maliens ont élu domicile. Parmi eux, on compte 942 enfants. Des lendemains incertains « Ce qui arrive à  mon pays est inimaginable. Je reste malienne, et je suis fièr de l’être. Je souhaite un règlement durable de la crise à  la malienne » laisse entendre Fadimata Walet Oumar, la présidente des femmes du camp. Qui dit son inquiétude par rapport à  leur situation dans le camp. Plusieurs questions ont ainsi été soulevées par les refugiés, lors de la rencontre avec les membres du Gouvernement. Notamment le problème de salaire des fonctionnaires qui sont parmi eux, la scolarisation des enfants, l’organisation des examens pour les scolaires , l’hébergement, la nourriture… « Notre message à  l’endroit des refugiés est clair. « Le Gouvernement ne vous oubliera jamais. Le Mali est un et indivisible. Nous travaillons pour la paix, la concorde et la réconciliation. Le gouvernement est déterminé à  rétablir la sécurité et l’intégrité du territoire. Vos problèmes nous préoccupent beaucoup », ont repondu les membres de Gouvernement avant de d’affirmer que des solutions immédiates seront trouvées aux problèmes des réfugiés.

Saraféré, terre d’accueil des réfugiés du nord

Cette partie du cercle de Niafunké retranchée sur l’autre rive du fleuve est une terre propice à  l’accueil des populations qui fuient la guerre. Des camps de fortune se sont donc érigés là  depuis que les assaillants ont investi les villes stratégiques du pays. Ainsi, les populations de Tombouctou, Diré, Goundam, Niafunké… se sont refugiées dans le Fittouga. Le Fittouga, est une commune de 64 villages dans la localité de Saraféré. Ses fils résidant à  Bamako se sont réunis en association afin de contribuer au développement de la dite localité. Avec une population d’origine d’environ 20 000 âmes, cet endroit accueille aujourd’hui le double, voire le triple de sa population, selon Youssouf Boré, président de l’association pour le développement du Fittouga. Avec la crise actuelle, l’association ne pouvait rester en marge face aux détresses et aux cris de C’œur des populations de ces localités devenues réfugiés sur leurs propres terres à  cause du conflit armé.  » 2 millions de francs de vivres et de médicaments  » «Â Nos sœurs et nos frères sont dans le besoin. Ils ont besoin de tout. De la nourriture, de soin, d’habillement et tout ce qu’on peut imaginer. C’’est pourquoi nous nous sommes réunis pour réfléchir à  comment nous allons leur apporter notre contribution », a expliqué le Président Boré. «Â Nous avons déjà  reçu des contributions des membres de l’association », a-t-il dit avant d’inviter les ressortissants de la localité qui vivent à  l’extérieur d’apporter leur contributions peut soient-elles. Dans la foulée, les ressortissants de Saraféré ont recueilli environ deux millions de FCFA. Un montant qui sera investi dans des vivres, médicaments et autres articles. Les contributions seront ensuite acheminées par voie propice jusqu’aux bénéficiaires. Pour ce faire, les organisations humanitaires Croix-Rouge et Cri de C’œur sont pressenties pour l’acheminement de la contribution des fils et filles ressortissants de Niafunké, Saraféré et Fittouga.

Réfugiés maliens : toujours rien de concret

C’est presque trois mois après le début des offensives lancées par les rebelles que le conseil des ministres a examiné le 7 mars une communication du ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales relative à  l’élaboration d’une stratégie d’urgence pour la gestion des déplacés et réfugiés maliens. 500 Maliens entrent chaque jour au Burkina-Faso Selon l’agence des Nations-Unies pour les réfugiés, (HCR) plus de 150.000 Maliens ont fui à  l’intérieur et à  l’extérieur du pays depuis le 17 janvier, date de la première attaque du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). Selon les estimations du gouvernement mauritanien, on compte désormais plus de 31 000 réfugiés maliens en Mauritanie. Au Burkina Faso, o๠18 326 réfugiés ont déjà  été enregistrés par les autorités, quelque 500 Maliens en moyenne traversent la frontière chaque jour, a annoncé le HCR. Le HCR prévoit de transférer les réfugiés vers plusieurs camps que l’agence ouvre dans la région. En Mauritanie, plus de 8000 personnes particulièrement vulnérables, des hommes, des femmes et des enfants, ont déjà  été transférées depuis la région frontalière vers la région de Fassala, plus à  l’intérieur du pays, dans le camp de Mbera. Du fait des conditions de vie difficiles dans les régions frontalières, de nombreux réfugiés demandent désormais à  être transférés dans ces nouveaux camps. Un chronogramme incertain Dans le cadre de la gestion de ces personnes, le gouvernement a mis en place des commissions régionales appuyées par des partenaires humanitaires dont le CICR. Il prévoit également une série de mesures parmi lesquelles la création d’une commission interministérielle, la négociation d’accords de rapatriement avec les pays d’accueil des réfugiés et les organisations humanitaires et des « actions d’ordre militaire, sécuritaire, administratif, social et diplomatique ». Ces mesures suffiront-elles à  venir en aide aux réfugiés et aux déplacés ? L’annonce de l’élaboration d’un chronogramme laisse perplexe, dans la mesure o๠les mesures d’aide sont conditionnées au retour au calme dans le nord, ce qui n’est pas le cas pour le moment. La crise alimentaire, autre problème Comme d’autres pays du Sahel, le Mali entre par ailleurs dans une crise alimentaire que les ONG internationales annoncent majeure. Un élément à  prendre en compte, avant de procéder à  des rapatriements massifs. « Nous travaillons avec les autorités et nos partenaires humanitaires pour répondre à  la fois aux besoins des réfugiés qui arrivent et à  ceux de la population locale dans ces trois pays », a indiqué le 2 mars Andrej Mahecic, porte-parole du HCR. « Malgré leurs propres difficultés, les habitants partagent leurs maigres ressources avec les nouveaux arrivants. »

Des milliers de réfugiés chez les voisins du Mali

Depuis le 17 janvier, d’intenses combats opposent l’armée malienne aux rebelles du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) qui réclame l’autonomie de la région nord du pays. Prises entre deux feux, les habitants des villes théâtres de combats essaient de fuir les zones d’affrontements et se réfugient o๠ils peuvent. Alors que pour l’instant la situation ne semble pas s’apaiser, les organisations humanitaires attirent l’attention de l’opinion sur le sort des milliers de maliens qui ont fui les zones de conflits pour se réfugier dans les pays voisins. Ainsi, selon le Comité International de la Croix-Rouge, ils sont plus de 10 000 à  avoir trouvé refuge au Niger. La Mauritanie annonce également un afflux sur son territoire. Selon des sources officielles, les wilayas de l’est du pays ont connu depuis le début des combats au Mali, une importante affluence de réfugiés touareg. Et les mêmes sources de préciser que plus de 4500 personnes dont des femmes et des enfants se trouvent actuellement dans la ville de Fassala (Néma). Au Burkina Faso,les autorités font état de 1500 personnes ayant traversé la frontière pendant la semaine écoulée et le nombre de déplacés ne cesse d’augmenter. Entre 500 et 600 personnes se trouvent présentement dans la ville frontalière de Djibo. l’Algérie, o๠se déroule des discussions de paix, a également fait part de l’installation d’un camp à  Khamsin pour accueillir les familles qui arrivent à  sa frontière avec le Nord Mali. Conditions de vie extrêmement précaires Dans les différents pays d’accueil, la situation des personnes déplacées est catastrophique. La plupart ont fui leur village et campement sans rien emporter. Les infrastructures de prise en charge n’ayant pas encore été mise en place, C’’est à  une véritable lutte pour la survie que se livrent ces populations. Malgré cette détresse, l’aide tarde à  se déployer, tandis que la crise a interrompu les échanges entre Chinégodar(Niger) et la région malienne de Menaka, principale source de ravitaillement en produits de première nécessité. C’’est la solidarité des populations autochtones qui permet pour le moment à  certaines familles de se loger et d’avoir un peu à  manger. Mais tous n’ont pas cette chance. Déja, des cas de malnutrition, de diarrhées et de pneumonie ont déjà  été enregistrées. Pour l’heure, la mairie de Cinégodar a offert 500 kg de céréales, MSF a apporté quelques cartons de médicaments et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) travaille à  la fourniture en eau. Si l’aide ne se met pas rapidement en place, on pourrait assister dans les prochains jours à  une véritable une crise humanitaire, car selon le CICR, les conditions de vie des populations sont « extrêmement précaires ». Certains réfugiés en Mauritanie sont venus de Bamako et de Kati o๠le mercredi et le jeudi dernier, ils ont été victimes de la vindicte populaire. Ils affirment avoir tout perdu à  l’instar d’Haletine Ag El Mehdi, dont la famille possédait un complexe médical et une clinique à  Kati, biens saccagés et brûlés pendant les manifestations. Les gens ont fui parce qu’ils ont « peur que les mêmes assassinats des années 1990 se répètent » a confié une réfugiée touareg à  des journalistes. Situation critique pour les populations restées sur place Pour ceux qui n’ont pas pu quitter le pays, la situation est encore plus catastrophique. Selon Médecins du Monde(MdM) qui intervient dans les régions du Nord Mali , « pour tous ceux qui ne sont pas déjà  en Algérie ou en Mauritanie, on parle “d’errance” de puits en puits ». Des familles se sont éloignées des villes o๠se déroulent les combats et sont aujourd’hui dans la brousse sans assistance aucune. Pas de nourriture, pas d’eau et encore moins de services de soins alors que parmi eux se trouvent des femmes et des enfants et parfois même des personnes civiles blessées pendant les affrontements. « l’intensité des combats dans la ville a entrainé une psychose des habitants et des travailleurs locaux. Cette psychose est responsable du départ massif des populations nomades vers la brousse et l’Algérie et de celui d’une partie des personnels de santé vers le sud du pays en direction de Gao » confie un médecin de MdM. Ce dernier ajoute que même pour ceux qui sont restés en ville, les choses deviennent inquiétantes puisque les villes du Nord qui étaient approvisionnées à  partir de l’Algérie ne sont plus guère ravitaillées. Une pénurie de nourriture est en train de s’installer et l’intensification des combats n’augure pas d’une amélioration de la situation. Par ailleurs, les organisations non gouvernementales se retirent de la région. C’’est le cas de MdM qui a annoncé hier suspendre ses activités au Nord à  cause de la dégradation de la situation sécuritaires. l’ONG déplore le fait de devoir prendre cette décision alors que la zone était déjà  en situation d’urgence alimentaire. Ce conflit « fragilise davantage le tissu socio-économique et sanitaire de la région dans un contexte de crise alimentaire annoncée » s’inquiète MdM.

Le Mali, terre des réfugiés de Côte d’Ivoire

2000 réfugiés au Mali. C’’est le dernier chiffre des personnes qui ont fui la Côte d’Ivoire pour trouver asile au Mali. Alors que les combats entre forces patriotes et forces pro Ouattara s’intensifient, avec des tirs à  l’arme lourdes, à  Abidjan, certains ont préféré la voie de l’exode pour préserver les leurs. «Â J’habite à  Riviera, et même si C’’est à  Abobo, ou dans les quartiers populaires que les violences sont plus critiques, on n’est plus en sécurité ici, alors J’aimerais partir moi aussi… », confie Mamou, d’origine burkinabè, et installée depuis des années à  Abidjan. Elle n’est pas la seule. Les réfugiés comptent plusieurs nationalités, Ivoiriens bien sûrs, Maliens, Burkinabés, et d’autres, ont pris la route du sud, vers le Mali, notamment la région de Sikasso, à  la frontière Ivoirienne. « En 72 heures, on a compté près de deux mille personnes, des Maliens, des Ivoiriens et d’autres nationalités africaines qui ont quitté la Côte d’Ivoire par le nord pour le Mali en passant par la région de Sikasso », rapporte Abass Koné, un fonctionnaire de la Mairie de Sikasso. Itinéraire Malien Il y a quelques jours, une opération de rapatriement, avait été annoncée par le ministère des Maliens de l’extérieur et visant à  ramener des Maliens de Côte d’Ivoire, après ceux de Libye également. Ces opérations qui ont déjà  débuté ont fait rentrer près de 3000 Maliens de Libye. A Bamako, les cars de réfugiés venus de Libye, sont parqués près de la foire d’exposition, pas loin de l’aéroport de Bamako. Et d’autres devraient les rejoindre sous peu, mais il semble que les citoyens de Côte d‘Ivoire, n’attendent plus les autorités, pour garantir leur propre sécurité. Ils partent tout seuls. Ce sont des familles qui se constituent en départ volontaire et parmi eux, des enfants : « « Parmi les personnes arrivées en territoire malien, il y a plus d’un millier d’enfants ivoiriens et d’autres nationalités africaines accompagnés de leurs parents. Ils ont été tous vaccinés gratuitement contre la poliomyélite ce dimanche dans la localité malienne de Kadiolo », à  15 km de la frontière ivoirienne, a déclaré Lamine Camara, un médecin ayant participé à  cette vaccination. « Les enfants et leurs parents préfèrent dans un premier temps rester dans la zone de Kadiolo », a ajouté Lamine Camara.