Présidentielle 2018 : Soumaila Cissé appelle à la résistance

Suite à la proclamation  lundi 20 août des résultats définitifs du scrutin du 12 août, le candidat Soumaila Cissé chef de file de l’opposition, s’est exprimé devant la presse et des centaines de ses partisans jeudi 23 août 2018 dans une salle de l’hôtel Salam à Bamako. S’appuyant sur des preuves de fraudes rassemblées et publiées par sa base, celui que les militants de l’URD acclament en tant que « Président », rejette les résultats et  appelle à un « large front pour la sauvegarde de la démocratie ».

Il sonnait 17h 29 quand Soumaila Cissé fît son entrée sur les lieux, salle pleine à craquer, accompagné de quelques membres de la Plateforme pour l’Alternance et le Changement, sous  une  « standing ovation » des centaines de  « restaurateurs de l’espoir ».

Comme pour rappeler la supériorité du vivre-ensemble de la nation malienne sur les différends politiques, l’homme fort de l’URD  a d’abord rappelé le contexte de célébration de la fête de la Tabaski 48h plutôt, décrivant la « manifestation de notre foi, qui nous élève à plus de respect en notre humanité et ouvre nos cœurs à la tolérance et à solidarité fraternelle ». S’en ai suivi des propos  discréditant formellement les résultats de l’élection validés par la Cour Constitutionnelle.

Indexations de fraudes                                             

« Force est de reconnaître que les bourrages d’urnes en particulier dans les régions du Nord, dans les zones CMDT et office du Niger sont des faits avérés qu’on ne peut plus encore décemment et ouvertement nier », indique celui que ses partisans ont surnommé « Soumi Champion ». Le prétendant au palais de Koulouba  déplore l’arrêt rendu par la Cour Constitutionnelle, qui selon lui, n’a malheureusement donné aucun signe d’apaisement à ceux qui espéraient encore une reconnaissance, même minimale, des fraudes avérées dont ils avaient été parfois témoins. Soumaila Cissé dénonce des irrégularités criardes telles que entre autres l’accès refusé de ses assesseurs dans 8750 bureaux de votes, des centaines de milliers de procurations, l’utilisation abusive des moyens de l’Etat ainsi que la partialité du gouvernement. La plateforme pour l’Alternance et le Changement, dont il est le candidat,  a en effet mis au point un document intitulé « Election Présidentielle 2ème tour 2018 : Dictature de la Fraude » dans lequel des chiffres précis sont avancés.

Rejet des résultats

Le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé rejette « catégoriquement et sans équivoque » les résultats proclamés par la cour constitutionnelle et ne reconnaît pas « le président déclaré élu » par elle. « Que les bricoleurs d’élections truquées sachent que leur prétendu gloire  est une illusion » met t-il en garde sur un ton harangueur, accueilli dans la salle par des acclamations. «  Il est venu le temps  de rétablir la vérité, il est temps surtout de reconnaître la victoire citoyenne, il est temps enfin de restituer la victoire volée » insiste le principal challenger du président Ibrahim Boubacar Keita.

Appel à la mobilisation

Le natif de Niafunké ne compte pas se plier devant ce qu’il qualifie de  «  victoire volée ». « J’en appelle à tous les acteurs politiques et de la société civile, aux candidats à l’élection présidentielle, aux partis politiques, aux associations de jeunes et de femmes, aux syndicats et à tous les Maliennes et Maliens  épris de paix et de justice pour la constitution d’un large front pour la sauvegarde de la démocratie », lance t-il. Pour ce faire, Soumaila Cissé incite à une grande marche pacifique samedi 25 août 2018 afin que « notre démocratie se restaure et se renforce ». « Marchons pour que votre libre choix soit reconnu, Marchons pour imposer votre victoire, Marchons pour investir en votre nom, votre candidat qui ne trahira pas vos espoirs », précise celui qui se dit attaché à la paix sociale et à la  cohésion sociale en tant que républicain et démocrate.