Jean-François Marie Camara : « Les autorités actuelles des deux pays sont en train de redynamiser leurs relations »

Sous l’impulsion des Présidents de Transition Assimi Goita et Mamadi Doumbouya, le Mali et la Guinée sont depuis quelques mois dans une dynamique de renforcement de leurs liens de coopération. Entretien avec Jean-François Marie Camara, enseignant – chercheur à la Faculté des Sciences administratives et politiques de l’USJPB sur ce rapprochement.

Comment expliquez-vous le rapprochement entre le Mali et la Guinée ?

On peut analyser ce rapprochement sous plusieurs angles. Sur un plan politique, les deux pays sont dans la même situation, une transition politique intervenue après des coups d’État. Géographiquement, ils partagent les mêmes frontières et au plan historique, ils ont la même histoire. Le Mali et la Guinée ont en outre besoin aujourd’hui de tisser des rapports qui vont faciliter le transit des marchandises maliennes par le port de Conakry, qui est plus proche de Bamako que celui de Dakar.

Une nouvelle page de l’histoire commune des deux pays est-elle en train de s’écrire ?

Je ne parlerai pas d’une nouvelle page, parce que pour moi elle a été ouverte par les pères de l’indépendance des deux pays, les Présidents Sékou Touré et Modibo Keita. Cette page est juste en train d’être réchauffée. Les autorités actuelles des deux pays sont en train de redynamiser les relations et liens historiques et de coopération très forts entre les deux pays. Si, aujourd’hui, les Colonels Assimi Goita et Mamadi Doumbouya décident de faire route ensemble, cela veut tout simplement dire qu’ils sont en train de suivre les pas tracés par leurs aînés.

Le rapprochement politique entre les deux pays pourra-t-il continuer au-delà des transitions actuelles ?

Cela pourra continuer, à condition que cela défende réellement les intérêts des peuples malien et guinéen. C’est pour cela qu’il faut que les accords établis aujourd’hui soient des accords gagnant – gagnant. Si c’est le cas, même après les transitions dans les deux pays, les présidents qui seront élus ne les remettront pas en cause.

La Guinée vient d’ouvrir une représentation du Port de Conakry à Bamako. Le Mali a également ouvert une représentation des Douanes maliennes au port de Conakry en août dernier. Quelles peuvent être les retombées pour les deux pays ?

Je pense que cela va faciliter beaucoup de choses pour les opérateurs économiques. Les deux États vont également y gagner, notamment à travers les retombées financières. Bon nombre de Maliens vivent du commerce et  un important pourcentage des produits consommés au Mali est importé via les ports de la sous-région, notamment ceux du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, alors que la Guinée est plus proche.

Corée(s) : la diplomatie du ski

Après deux années d’escalade verbale et de menaces nucléaires, c’est finalement le sport qui aura réussi à faire mettre balle à terre au dirigeant nord-coréen. Ce dernier vient de permettre un réchauffement en accéléré des relations avec son voisin du sud. Et plus si affinités.

La rencontre du mardi 9 janvier 2018 s’est déroulée dans la « Maison de la paix », au cœur du « Village de la trêve » de Panmunjom, dans la zone démilitarisée qui divise la péninsule coréenne. Si elle a réuni des responsables de haut niveau des deux pays, une première depuis 2015, il y était essentiellement question de sport. En effet, la Corée du Nord souhaite ardemment envoyer des athlètes participer aux Jeux olympiques d’hiver, qui se tiennent au sud du 9 au 25 février dans la ville sud-coréenne de Pyeongchang. Un sujet « banal », qui a pourtant permis de créer un cadre de discussion formel, lequel a permis plusieurs avancées. Le ministre sud-coréen de l’unification, Cho Myoung-gyon, et le Président de la commission nord-coréenne pour la réunification pacifique, Ri Son-gwon, se sont réjouis du « cadeau précieux pour le Nouvel An », comme l’a déclaré le Nord-Coréen. « Le peuple souhaite ardemment voir le Nord et le Sud aller vers la paix et la réconciliation », a répondu le Sud-Coréen.

Séparées depuis la guerre de 1950 – 1953, les deux Corées ont, en l’espace d’une semaine, rétabli les téléphones civil et militaire entre leurs deux administrations et devraient continuer sur cette lancée, une nouvelle réunion étant annoncée autour du Nouvel An lunaire, le 16 février, pendant les JO. Ce réchauffement devrait permettre d’abaisser les tensions, non seulement entre les deux Corées mais aussi entre leurs alliés respectifs. Le cas nord-coréen est en effet l’objet de désaccords entre les Américains et les Occidentaux en  général et les Chinois.

Arguer du sport pour rapprocher les pays, cela n’est pas sans rappeler un certain Henri Kissinger qui, dans les années 70, avait utilisé des échanges de joueurs de tennis de table entre les États-Unis et la Chine pour ouvrir la voie à un renouveau dans les relations sino-américaines, à l’occasion de la visite du Président américain Richard Nixon en 1972 en Chine. On avait alors parlé de la « diplomatie du ping-pong »…

 

Diplomatie : Alpha Condé en visite au Mali

Visite d’amitié et de travail Le président Guinéen Alpha Condé est arrivé ce vendredi à  Bamako après le Burkina Faso, pour une visite d’échanges et d’amitié avec le président ATT. Suite à  la crise guinéenne, qui avait secoué le pays, c’est désormais Alpha Condé qui dirige cet état, et depuis son élection, il effectue sa première visite officielle au Mali. Nul ne l’ignore, le Mali et la Guinée, sont des peuples frères, qui partagent bien plus que des frontières, mais aussi une culture, une langue. Aux temps forts de la crise guinéenne, ATT avait plusieurs fois fait le déplacement pour s’entretenir avec le président de la transition de l’époque, le Général Sékouba Konaté. Il était donc légitime pour le nouveau président élu de se rendre au Mali. Aujourd’hui, la Guinée, qui semble avoir surmonté la crise politique, représente un exemple de stabilité post-électorale. A l’inverse de la Côte d’Ivoire o๠le duel continue, ou de la Libye, qui flambe, les médiateurs, dont ATT, se félicitent de l’issue heureuse de l’élection présidentielle. Divers axes de coopération Sur le plan de la coopération, les deux ne sont pas en reste et avaient l’an dernier initié une commission Mixte de coopération touchant à  divers domaines économiques et sociaux. Les experts guinéens et maliens avaient planché sur les domaines des transports routier, ferroviaire, maritime et fluvial, des échanges commerciaux, de la promotion et de la protection réciproques des investissements, de la coopération douanière, de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage et de l’environnement ; de l’énergie et des mines, de la communication et des nouvelles technologies, de l’emploi et de la formation professionnelle, de l’éducation, de la défense et de la sécurité, de l’artisanat et du tourisme, de la culture etc. Cette commission mixte avait aussi prévu la création d’un comité de suivi qui doit tenir sa première réunion à  Bamako, durant ce premier semestre 2011. Quant à  la 8ème session, dont la date sera fixée par voie diplomatique, elle se tiendra à  Bamako en 2012. La Guinée, qui possède d’incroyables ressources minières et énergétiques, reste un chantier de développement, que le Mali entend accompagner. Une visite de 24h Une forte délégation accompagnait Alpha Condé à  l’aéroport international Bamako Sénou, o๠il a été accueilli par les membres du gouvernement. Il a ensuite été conduit au palais présidentiel. Ensuite, Alpha Condé et ATT, se sont rendus à  la mosquée ensemble pour prier ce vendredi. A 16h, les deux délégations doivent effectuer une séance de travail, qui sera suivie d’un dà®ner d’état aux alentours de 20h. Un communiqué de la séance de travail sera rendu public lors du départ officiel d’Alpha Condé samedi matin.

Le Mali et l’Afrique du Sud se donnent la main

l’agence pour la promotion des investissements (API-Mali), l’ambassade de l’Afrique du sud au Mali et le ministère de l’industrie, des investissements et du commerce, ont conjointement initié cette rencontre. l’API explique que « la mise en place d’un environnement propice à  l’émergence et au développement du secteur privé, à  travers l’accroissement des investissements du secteur privé, constitue des axes d’intervention prioritaire du projet de développement économique et social (PDES). » Il est le cadre unique de référence des politiques stratégiques de développement du Mali. Cette volonté se matérialise ainsi, par l’organisation d’une rencontre d’affaires entre les acteurs sud africains et maliens. Cela en vue de promouvoir les relations de partenariat entre les deux pays. Développer la coopération sud-sud La délégation d’entreprises sud-africaines est conduite par le directeur de la branche africaine du fonds d’investissement (Industrial Development Corporation-IDC), Mr Thokoane Tsolo. Elle est composée d’opérateurs de divers secteurs tels que l’énergie, les mines, l’agro-industrie, et le financement de projets. Cette rencontre vise à  mettre en relation, les acteurs des secteurs privés malien et sud africain, afin de développer les relations de coopération entre les opérateurs des deux pays. Par ailleurs, la rencontre offrira l’opportunité aux maliens, de s’entretenir directement pendant des séances de mise en relation (B to B). Mansour Haidara, directeur de l’agence pour la promotion des investissements indique que « l’agence a emboité le pas aux initiatives privées menées ça et là  par des opérateurs économiques maliens, en identifiant la république d’Afrique du sud comme destination privilégiée pour la recherche de partenariats crédibles. Partenariats pouvant intervenir dans les secteurs dont la promotion est prioritaire pour le Mali. » Mansour Haidara rappelle que l’Afrique du sud vient d’adhérer au club des pays émergeants les plus performants économiquement. Ces pays désignés sous l’acronyme BRIC, ont une forte croissance et un poids dans l’économie mondiale. Ce sont le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Cette accession à  ce cercle très restreint est selon le Mr Haidara, la preuve du dynamisme économique sud africain. Il précise par ailleurs que l’objectif de cette rencontre est de permettre au secteur privé de nos pays, de faire de faire ce qu’il fait de mieux, c’est-à -dire des affaires. Le chef de cabinet du ministère de l’industrie, des investissements et du commerce, Youssouf Maiga explique que depuis 2002, le gouvernement de la république du Mali s’attèle à  faire du secteur privé, le vecteur de la croissance économique. Le ministère a travaillé sans relâche à  l’amélioration continue de la mise en œuvre d’un climat des affaires. Ceci, à  travers des réformes structurelles, législatives, réglementaires et courageuses dont, certaines ont permis à  notre pays de faire face à  la crise économique et financière de 2008, comme nous le précise Mr Maiga. Il indique qu’ « il est reconnu au plan international, que notre pays a consenti des efforts considérables pour améliorer son attractivité pour les investisseurs nationaux et étrangers». Le directeur de la branche Afrique de IDC, Thokoane Tsolo explique avoir pris des dispositions pour rencontrer des opérateurs ayant des projets. Il espère qu’à  l’issue de cette rencontre, des propositions fructueuses entre les investisseurs et opérateurs économiques maliens et sud africains. Pour sa part, l’ambassadeur de la république sud africaine au Mali, Mr Rantobeng William Mokou estime important de lutter contre la fuite des cerveaux, l’immigration et l’incessant exode des jeunes maliens vers l’occident. Il suggère donc, la création d’emplois qui permettront de lutter efficacement contre la pauvreté. « Notre intention, C’’est de réaliser les objectifs du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique. Nous devons travailler dur pour contribuer au développement économique et renforcer la coopération sud-sud» a-t-il déclaré avant de conclure que « nous avons besoin de nous donner la main pour nous assurer un développement économique serein. » Précisons que l’Afrique du sud a réalisé un investissement d’environ 628 millions de francs CFA au Mali.

Secret de femme : A la conquête des enfants de votre conjoint

Dès la base des relations belle-maman et enfants, il est important pour la femme d’apprendre aux enfants qu’ils lui doivent le même respect et considération qu’ils observent à  l’égard de leur propre mère. La plupart de ce genre de rapport sont faussés par le fait que beaucoup d’enfants d’une première union considèrent l’épouse de leur père comme une usurpatrice, une intruse. Aussi il est nécessaire de communiquer avec eux et d’éclaircir la situation pour qu’elle ne rende pas la vie difficile pour les différents membres de la famille, et au chef de famille en particulier. Et cela consiste pour la femme de faire comprendre aux enfants que le rôle d’une belle-maman, n’est pas d’enlever l’amour du père envers ses enfants, ni de prendre la place de la mère des enfants ou de créer une certaine différence entre ses propres enfants et leurs aà®nés. Entente parfaite ? Pour améliorer la cohabitions, il est conseillé à  l’épouse d’amener les enfants à  comprendre que le père a assez d’amour à  partager entre tous les membres de sa famille. Dans le cas o๠votre conjoint est toujours marié à  la mère de ses enfants, ne tombez pas dans les pièges ou mesquineries que vous pourrez éventuellement rencontrer dans votre cohabitation. Il est conseillé de créer un terrain d’entente. Il est nécessaire de s’accepter, de se respecter et comprendre que l’amour du chef de famille est équilibré dans son petit cercle et aucun ne peut rien y changer. Il est recommandé de ne faire aucune différence dans votre manière d’élever les enfants, vous ne devez pas créer de différence entre vos propres enfants et ceux de votre mari, il devrait avoir la même compréhension. Ne faites pas plus de privilège pour certains, ce qui peut être considéré également comme une certaine indifférence à  leur bonne éducation. Dans votre rôle de maman, quand vous apprenez qu’ils ne travaillent pas bien à  l’ école ou qu’ ils ont une attitude malsaine au quotidien, discutez avec eux. En cas d’échec, n’hésitez pas à  en parler à  leur père afin d’éviter que la situation ne se pourrisse, tout comme vous devez veiller à  ce qu’ils aient une bonne éducation. Il est alors conseillé de ne pas rester dans le mutisme complice par crainte de passer pour celle qui sème la zizanie entre «père et enfants ». Ceci est très important lorsque la mère des enfants est absente. l’essentiel dans ce genre de situation est de faire fi des racontars et d’agir selon une bonne conscience : un jour la récompense viendra. Mais pour avoir une famille équilibrée, le rôle du chef de famille est très important, C’’est à  lui d’apprendre aux différents membres de la famille leur place.

Coopération Sud-Sud : le ministre brésilien des Relations extérieures en visite au Mali

A la tête d’une importante délégation, le ministre Brésilien est au Mali pour 48h précisément du 21 au 22 octobre. Une coopération au beau fixe Cette visite intervient après celle effectuée en août 2009 par Moctar Ouane à  Brasilia lors du sommet des Chefs de la diplomatie malienne et brésilienne pour passer en revue l’état de la coopération bilatérale et dégager les perspectives de son développement. Au cours de son séjour, Celso AMORIN a été reçu en audience par Son Excellence Monsieur Amadou Toumani TOURE, Président de la République, et Modibo SIDIBE, Premier ministre, Chef du Gouvernement. Suite à  ce tête à  tête avec le Président de la République et le ministre brésilien des Relations extérieures, ils ont procédé ce jeudi, à  la pose de la première pierre du futur laboratoire de recherche sur le coton au Centre régional de recherche agronomique de Sotuba. Ce futur laboratoire aura une envergure sous régionale pour donner l’or blanc sa valeur d’antan. En marge de cette visite, s’est tenue la toute première journée des entrepreneurs Maliens et Brésiliens, destinée à  favoriser les opportunités d’affaires entre les secteurs privés des deux pays. C’’était à  l’hôtel Salam lors d’un déjeuner. Séance de travail avec les ministres et les opérateurs économiques Les deux délégations ont eu une séance de travail élargie ce jeudi au Ministère des Affaires étrangères. Il s’agit d’échanger sur ce qui intéresse les deux pays en matière de coopération dans plusieurs domaines. La délégation malienne conduite par Monsieur Moctar OUANE comprenait plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre de l énergie, de l’éducation, de l’investissement et de l’économie sans oublier les hauts fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères ainsi que des opérateurs économiques, venus massivement.. Coopération Sud Sud Après cet échange bilatéral entre ces deux pays, le ministre Celso AMORIN a annoncé la visite prochaine du président Lula du Brésil avant de s’envoler à  son pays. Rappelons que les relations entre les pays du Sud, par le poids de ces pays sur le plan international, ne cessent de prendre de l’ampleur.  » Ces changements sont réels au regard de la part des pays du Sud dans la production mondiale qui dépasse les 50 %. Il faut aller vers ce genre de coopération et des rencontres comme celle du Mali et le Brésil sont importantes pour renforcer la coopération entre les pays du Sud.

Diplomatie Etats-Unis/ Mali : le bilan de l’Ambassadeur Abdoulaye Diop

Le Mali ayant gagné les faveurs américaines grâce à  ses progrès démocratiques notamment, est considéré par Washington, comme l’une des démocraties africaines les plus éclairées. Le Mali et les Etats-Unis, des pays amis Son Excellence Abdoulaye Diop, l’ambassadeur du Mali à  Washington de mai 2003 à  juillet 2009 a été un acteur et un témoin privilégié de l’amélioration et de la qualité du dialogue politique entre son pays et les Etats-Unis ces six dernières années. Le rapport de fin de mission de l’ambassadeur Diop, publié par l’ambassade, qui dresse le bilan des activités et des événements majeurs de 2003 à  2009 fait état d’un « renforcement historique » des relations maliano-américaines. Les nombreuses visites politiques dont quatre visites du Président ATT pendant cette période en sont la consécration. Les Etas-Unis, un bailleur privilégié du Mali On note en effet que les Etats-Unis sont devenus le bailleur de fonds le plus important du Mali depuis la signature en novembre 2006, du Millenium Challenge Account ou Compte pour le Défi du Millénaire. Rappelons que grâce à  ses avancées en matière de bonne gouvernance et de liberté d’entreprise, le Mali était devenu éligible en 2004 pour ce projet phare de l’administration Bush, un programme destiné aux Pays les Moins Avances qui font des progrès dans la démocratie. l’enveloppe de 461 millions de dollars ainsi accordée au Mali financera un projet d’irrigation au nord de Ségou et l’extension et la modernisation de l’aéroport international de Bamako-Senou. L’USAID De plus, les programmes de financement de l’USAID, l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International, en direction du Mali, ont augmenté considérablement. Selon les chiffres de l’ambassade, le budget alloué au Mali est passé de 29 millions de dollars en 2004 à  71 millions de dollars en 2009 et il doit atteindre 123 millions de dollars en 2010. Les programmes de l’USAID au Mali visent la réduction de la pauvreté et la croissance économique accélérée, plus spécifiquement dans les domaines de la santé, l’éducation, la gouvernance démocratique, la paix et la sécurité. l’ambassadeur Diop, fier du travail accompli par toute son équipe souligne aussi le fait que le Mali a été systématiquement choisi pour bénéficier des initiatives importantes de Bush en matière d’aide (projet de 75 millions de dollars pour lutter contre la Malaria, projet de soutien à  l’éducation, projet de lutte contre le Sida). De 2003 à  2009, le Mali a bénéficié au total de 895 millions de dollars au titre de la coopération bilatérale. Un parcours hors pair Abdoulaye Diop qui entre dans sa 44e année, est le plus jeune ambassadeur malien accrédité à  Washington. Avec à  son actif, une maitrise en diplomatie à  l’Ecole Nationale d’Administration d’Alger, un DESS en Diplomatie et Administration des Organisations Internationales à  l’Université de Paris X, et un DEA à  l’Institut International d’Administration Publique de Paris, ce diplomate de carrière a intégré le Ministère des Affaires Etrangères et a servi tour à  tour Bruxelles et Bamako. Il fut conseiller du Ministre des Affaires Etrangères pour les questions économiques et diplomatiques avant d’être appelé comme conseiller du Président Alpha Konaré. A ce poste il a été impliqué dans la gestion de plusieurs dossiers importants dont la présidence par le Mali de la CEDEAO et de l’UEMOA et le NEPAD. Un ambassadeur plénipotentiaire Rappelons que l’ambassadeur, basé à  Washington, était mandaté aussi auprès de sept autres pays représentant au total plus de 740 millions d’habitants (Colombie, Brésil, Argentine, Chili, Mexique, Uruguay Pérou). Le manque de moyens, et d’une présence physique sur le sous-continent américain a constitué un handicap au développement des relations dans les autres pays sous sa juridiction. l’ambassadeur Diop avait également en charge la coordination des relations du Mali avec les institutions de Breton Woods (Banque Mondiale, FMI). Le portefeuille de projets du Mali avec ces institutions a atteint les 500 millions de dollars en dons et crédits sous son mandat. Dialogue politique fécond Le dialogue politique est au beau fixe sur bon nombre de questions sensibles comme la lutte contre le terrorisme, Effectivement, le volet militaire des relations bilatérales Mali- USA connaà®t un regain d’activités, surtout depuis les événements du 11 septembre 2001. Dernière activité en date, les forces spéciales américaines (Marines, Armée et US Air Force) ont mené, de mai à  juin, 2009 des exercices de formations avec les forces armées maliennes. Ces exercices ont porté sur l’administration des premiers soins aux blessés, le respect des droits de l’homme, les tactiques des petites unités et la navigation terrestre. « Son Excellence Abdoulaye Diop a mené un travail diplomatique d’excellente qualité » affirme sans hésiter John Calvin Williams, président de AfricaVision Consulting LLC, société de conseil en business et développement économique et spécialiste de l’Afrique sub-saharienne. « Il a eu le mérite de répondre activement à  toutes les requêtes américaines. Son expertise et son dynamisme sont reconnus par tous à  Washington ». La communauté malienne encadrée malgré les difficultés financières Sur le plan consulaire, des avancées notables ont eu lieu également. La communauté malienne, dont une partie n’est pas toujours en règle avec la loi américaine sur l’immigration, ne connaà®t pas de problèmes de criminalité. l’ambassade a une fonction de protection des ressortissants maliens aux Etats-Unis et a tenté de créer un climat de confiance avec ces derniers et d’apaiser aussi les nombreuses dissensions associatives. l’ambassadeur Diop reconnaà®t que les Maliens aux Etats-Unis, dont le nombre est estimé à  10 000, vivent difficilement. « Ils travaillent dur car la pression est forte, les rémunérations peu élevées avec très peu de protection sociale. Ils cumulent souvent deux ou trois boulots dans des situations précaires et n’ont pas de vie sociale ». Renommée culturelle du Mali Aux Etats-Unis, le Mali est de plus en plus connu par le rayonnement de sa culture et de ses traditions, véhiculées par des artistes de renommée internationale comme feu Ali Farka Touré dont la disparition avait fait la une du New York Times, Salif Kéita, Oumou Sangaré Habib Koita, Toumani Diabaté etc. En 2003, le Mali a été le pays à  l’honneur de la 37e édition du Smithsonian folklife festival de Washington, moment de promotion de grande ampleur de la culture, de l’artisanat et du tourisme maliens. Depuis, le nombre d’américains se rendant au Mali a sensiblement augmenté, eu égard au nombre de visas délivrés, qui est passé de 2912 en 2003 à  4115 en 2008. Au total, 22 835 visas ont été délivrés ces six dernières années. A noter aussi le lancement du signal de l’ORTM aux Etats-Unis et au Canada en décembre 2008 qui permet désormais aux américains et aux canadiens de suivre les émissions de la télévision nationale malienne. Consolider les relations de coopération économique Aujourd’hui, des progrès restent à  faire principalement dans le domaine économique, estime Abdoulaye Diop. En général, la plus grande difficulté est le manque de ressources humaines et financières qui limite les moyens d’actions de l’ambassade. Abdoulaye Diop qualifie diplomatiquement la coopération commerciale de timide. Il est vrai que le Mali ne représente pour le moment qu’un faible enjeu économique pour les américains . Comme d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, le Mali a du mal à  suivre les critères de quantité et de qualité des commandes américaines. Le potentiel économique du Mali pourrait être mieux exploité grâce à  une communication plus agressive à  destination des américains. Beaucoup reconnaissent tacitement le manque de promotion économique du marché malien. Quant à  Abdoulaye Diop, il aurait aimé voir la création d’une mission commerciale avec des supports de communication adaptés et traduits en anglais. Abdoulaye DIOP : Honoris Causa l’ambassadeur Abdoulaye Diop a terminé sa mission américaine, honoré par l’université Chatham qui lui attribua un Doctorat Honoris Causa en Service Public, fin août, inaugurant ainsi l’année que cette université, basée à  Pittsburgh en Pennsylvanie, a consacré à  l’Afrique de l’Ouest. Félicitations Dr Diop !!

Hassane Barry : Un ambassadeur plénipotentiaire au pays du capitaine Dadis

Avec une belle carrière d’avocat derrière lui, Hassane Barry a aussi été ministre Chargé des institutions sous Alpha Oumar Konaré. Aujourd’hui il est un diplomate avisé, ambassadeur du Mali en Guinée depuis Février. Habitué des palais, le carnet d’adresse impressionnant, il assure aussi les relations avec le Libéria et la Sierra Léone. Il a été le premier ambassadeur à  donner ses lettres créances au Capitaine Dadis, après la prise du pouvoir par la junte militaire et le CNDD l’année dernière… Nous l’avons rencontré à  Conakry lors de la remise des oscars de l’excellence au Capitaine Dadis. Entretien : JDM : Quelles relations diplomatiques et axes stratégiques de coopération le Mali et la Guinée entretiennent-ils aujourd’hui ? En résumé, je dirais qu’elles sont excellentes et cela depuis les indépendances. La guinée et le Mali, ont toujours cultivé des liens de fraternité, mais aujourd’hui, cela ne suffit plus. Il nous faut tisser davantage de liens économiques et nouer des projets de convention pour réaliser une véritable intégration entre les deux pays. A titre d’exemple, nous sommes sur le dossier du Port autonome de Conakry, avec le Conseil des Chargeurs Maliens, qui a sa part dans la société de gestion du Port. Nous finalisons aussi des dossiers sur les avantages que l’état guinéen a accordé aux entrepôts maliens etC’…Je pourrais également vous citer le SITRAO (le salon international des transports d’Afrique de l’Ouest) tenu à  Bamako et o๠le port de Conakry avait une représentation. Aujourd’hui, les avantages qu’offre le port de Conakry aux opérateurs maliens sont conséquents parce que Conakry est le port le plus proche de Bamako et des mesures de sécurité ont été prises pour améliorer la sécurité des marchandises en transit, des contrôles renforcés et une escorte douanière, de Conakry aux autres points de destinations ! Vous voyez, il y a là  des avantages économiques que le Mali ne peut pas ignorer ! JDM : Le Capitaine Dadis Camara est au pouvoir depuis 8 mois maintenant, quel soutien peut-il attendre de la part d’ATT, après Wade et Khaddafi, les premiers chefs d’état à  le reconnaà®tre ? Un soutien solide. J’ai d’ailleurs été le premier ambassadeur à  présenter ses lettres de créances au Capitaine Dadis. Il est important de lui apporter ce soutien depuis sa prise du pouvoir, mais aussi des conseils, que je m’empresse de lui donner à  chaque fois que J’ ai l’occasion de le rencontrer. Vous connaissez la passion du personnage. Par ailleurs, J’interagis aussi avec le gouvernement pour certains dossiers. Vous savez, il y aujourd’hui près de 50000 maliens en Guinée et nous devons gérer avec beaucoup de sérieux nos relations avec ce pays. JDM : Pensez-vous que le chronogramme prévu pour la tenue des élections, c’est-à -dire d’ici la fin de l’année, sera respecté par le CNDD (Conseil National pour la démocratie et le développement), parti de Dadias ndlr ? On a perdu assez de temps Ces élections auraient du être faites depuis, mais il reste seulement quatre mois au CNDD, pour organiser ce scrutin. Cela me semble impossible à  réaliser. Il y a d’abord un langage à  harmoniser avec la classe politique en place. En voulant que tout le monde, les forces vives, les syndicats, les politiques et le peuple, parlent d’une même voix pour fixer une date d’élections, le capitaine Dadis sait parfaitement que quatre mois ne lui suffiront pas ! Mais tout cela ne doit pas empêcher le processus électoral d’avoir lieu. JDM : Comment avance la lutte contre le narcotrafic et pour lequel le Capitaine Dadis vient d’être décoré d’un oscar du Mérite et de l’excellence par le CIMA (Conseil International des Managers Africains)? Le CIMA a récompensé le capitaine Dadis, pour son courage dans la lutte contre les narcotrafiquants. La situation économique de la Guinée doit être assainie et mieux contrôlée. Les finances aujourd’hui sont plus transparentes, les recettes sont connues de tous. Le trafic de drogue était une vraie plaie en Guinée, on a même découvert des laboratoires, qui expérimentaient de nouvelles substances. Oser s’attaquer à  ce trafic, C’’est un mérite et le capitaine Dadis a eu le courage de le faire. JDM : La Guinée cherche aussi à  attirer les investisseurs, d’o๠la présence de nombreux opérateurs économiques à  cette remise de prix ? Il faut plus que la situation actuelle pour attirer ces investisseurs. Mais cela se fera étape par étape. Il faut du temps. l’insécurité règne aujourd’hui en Guinée et vous imaginez bien que pour qu’un investisseur vienne, il faut des garanties et contre garanties solides ! Comment se porte la communauté malienne de Guinée ? Très bien. Je rencontre régulièrement le bureau des Maliens de Guinée et je donne des conseils, j’apporte mon expertise. Ce sont pour la plupart des commerçants et opérateurs économiques, très bien intégrés dans la société guinéenne. En tant qu’africains, nous devons faire de l’intégration sociale et économique une réalité tangible et quotidienne.