IBK à Paris : La France honorera ses engagements

Après sa visite d’octobre 2015, ce déplacement d’IBK a été l’occasion pour Paris de garantir qu’elle tiendra ses engagements pris dans le cadre du développement économique et social du Mali.

 

On le sait, le Président Ibrahim Boubacar Keïta a rencontré François Hollande à Paris hier, mardi 27 juillet. Ce déplacement n’a fait pas l’objet de commentaires ni dans les medias du pays, encore moins dans la classe politique, à la différence de sa visite d’octobre 2015 à propos de laquelle le Parena de Tiébilé Dramé s’était fendu d’un communiqué dans lequel il faisait des propositions à IBK. Il n’est pas besoin de rappeler que ce genre de déplacement n’est pas anodin, quand on sait que la France reste un acteur majeur dans la résolution de la crise qui, plus d’un an après la signature de l’accord de paix, est là : elle se prolonge surtout dans la partie nord du pays. Pour preuve, à Kidal, ces derniers jours ont été marqués par des affrontements entre des groupes armés qui ont fait une quinzaine de morts. Ce qui montre à suffisance que le bout du tunnel est encore loin. « Je crois que là, c’est stabilisé. Nos frères de Kidal ont compris et je pense que les jours à venir, nous indiquerons plus clairement que ce genre d’affrontements fratricides ne sont pas de mises lorsque l’on cherche aujourd’hui un apaisement général et une réconciliation générale au Mali. Et très rapidement, tout va rentrer dans l’ordre. », a confié le Président keïta, optimiste, à Radio France Internationale, sans manquer de dire toute sa solidarité à la France après les attentats de Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray.

Le 19 juillet, l’armée malienne a été la cible d’une attaque à Nampala, qui a tué 17 soldats. Cela avait conduit à la ré-instauration de l’Etat d’urgence qui avait expiré le 15 juillet. Il demeure évident que la situation sécuritaire aussi bien au nord qu’au sud du pays reste on ne peut plus préoccupante. Le gouvernement a estimé que la « menace terroriste » persiste dans le pays. Au sortir de l’entretien, François Hollande a surtout rassuré le Mali du soutien et de l’assistance de la France. « La France restera engagée aux côtés du Mali dans sa lutte contre le terrorisme et dans le rétablissement de sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire », indique le communiqué de l’Elysée.

Le président français a également rassuré IBK que son pays honorera ses engagements pris en octobre 2015. De fait, le plus grand volet de la visite d’IBK en octobre dernier était d’ordre économique. Le 22 octobre, à l’issue de la rencontre de l’OCDE présidée par Hollande et IBK, Paris a remis au Mali une somme de 33 millions d’euros, en plus de celle de 300 millions d’euros de prêts et aides accordés en mai 2013 au sommet des donateurs à Bruxelles. Cette somme devait être injectée, en grande partie, dans le développement des régions du nord du pays durement affectées par la crise multidimensionnelle que le pays a connue, ainsi que dans l’éducation, la santé et les transports.

En janvier 2013, l’armée bleu-blanc-rouge intervenait dans le nord du Mali pour stopper l’avancée vers le sud du pays des hordes de barbares d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), du Mouvement pour le jihad et l’unicité en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et d’Ançar Eddine. Mais trois ans après, les trois régions du nord échappent encore au contrôle de l’Etat malien.