Rencontres de Bamako : La photo dans tous ses états

Les Rencontres de Bamako, c’est un foisonnement culturel, un carrefour cosmopolite, un kaléidoscope de clichés magnifiques et de vernissages tous azimuts. Mais ausi des visiteurs dans la cité des trois Caimans, qui le temps d’une semaine d’art, se transforme en sujet photo. Autoportrait, sépia, numérique, Bamako est dans tous ses états, et tout est prétexte à  immortaliser ces visages, ces scènes de rues, ces idées, ces tableaux accrochés au Musée National, tout est sujet à  rencontres ! Cette année, le thème est parlant : « Pour un monde durable », à  l’heure o๠la thématique des changements climatiques fait débat, à  l’heure o๠il ne s’agit plus d’art abstrait seulement, mais de l’avenir de notre planète, du danger qui pèse sur ses ressources et ses Hommes. L’homme donc au coeur des clichés, l’homme face à  l’avenir d’un monde menacé par l’industrialisation éffrénée, la course vers la richesse et le gaspillage… Les photographes sélectionnés pour cete Biennale 2011, sous la direction de Michket Krifa et Laura Sérani, le savent. Il y a matière à  photographier et faire passer un message, celui de conscientiser par l’image, un peuple, un continent, qui aujourd’hui veut faire entendre sa voix. Bamako inspire, tel ce jeune photographe ivoirien qui veut s’y installer, y puiser son art et communiquer avec son prochain. Mélange des cultures, partage des savoirs, des idées… Pour cette ouverture, le public était nombreux, visiteurs de france, du monde, photographes du continent, leurs noms vous sont désormais familiers, Nana Kofi ACQUAH du Ghana, Fatoumata Diabaté du Mali, François Xavier GBRE de Côte d’Ivoire, Ananias LEKI, Adolphus OPARA, Thandile Zwelibanzi d’Afrique du Sud, ils sont là  à  Bamako, pour s’enrichir, se nourrir d’expériences nouvelles, apprendre les uns des autres… Avec la photo, la vidéo n’est pas en reste, car les Rencontres de Bamako c’est aussi la Vidéo, les ateliers, les portfolios, le cinéma d’Afrique et des Caraibes, l’Architecture et enfin les promenades photographiques, un programme alléchant… Ainsi Hamane Niang, notre ministre de la culture face à  son homologue français dira que : « la photographie était si anodine, si invisible en Afrique, elle aura donc parcouru du chemin, car aujourd’hui, la photo africaine connait un rayonnement international, un épanouissement extraordinaire et s’érige de plus en plus comme un moyen d’expression artistique à  part entière… » Et Frédéric Mitterand ajoutera que :  » Le temps est révolu o๠l’on qualifiait la photo africaine d’émergente, sa légitimité, en termes de richesse et de créativité est largement établie… » Mais au delà  des officiels, les lieux émerveilleront le public, le Musée National du Mali, le Musée du District, la Galerie de l’INA, l’institut National des Arts, le Mémorial Modibo Keita, l’Institut Français, le Parc National, des lieux phares de la capitale malienne, o๠seront exposées les oeuvres…de Félix Diallo, de Mohamed Camara, de Malick Sidibé, grand parrain de la photographie Malienne, du portrait en noir et blanc… Les Rencontres Photographiques de Bamako, c’est juqu’au 1er janvier 2012. Mais le jury de professionnels internationaux, décernera des prix aux jeunes photographes talentueux. Le Prix Seydou Keita, le Prix de l’Union Européenne, le prix de l’OIF, ou encore le Prix Casa Africa, pour permettre à  ces artistes d’émerger, de s’envoler en Europe, ailleurs, et nourrir leur art ultime…

Rencontres de Bamako : Pour un monde durable…

l’annonce a été faite ce mardi 20 septembre par l’Ambassadeur de France au Mali au cours d’une conférence de presse au Musée national. A ses côtés, le ministre malien de la culture, et le Chef de la Délégation de l’Union européenne. Le diplomate français s’est réjoui de sa première expérience à  vivre cet évènement depuis son affectation au Mali, et il a annoncé la présence du ministre français de la culture, Frédéric Mitterrand. Pour l’ambassadeur, cela explique l’importance que la France accorde à  la promotion du secteur de la photo en Afrique et au Mali en particulier. Le délégué général a expliqué de son côté que les «Â Rencontres Africaines » de la photo jouent un rôle majeur dans la vie culturelle malienne et continentale. «Â l’itinérance des expositions à  travers le monde, poursuit Samuel Sidibé, contribue à  asseoir au plan international l’image d’une photographie africaine créatrice et dynamique ». La photo face aux enjeux climatiques Organisée par l’Institut Français, en partenariat avec le ministère malien de la culture à  travers la Maison africaine de photo, et la Délégation de l’Union européenne, la Biennale africaine de la photographie est l’une des plus importantes manifestations culturelles autour de la photo sur le continent. Elle vise à  favoriser l’émergence d’évènements nationaux et régionaux sur la photographie. Créatrice et dynamique, cette rencontre se veut un cadre de rencontres et de promotion des professionnels de l’image virtuelle. Pour les organisateurs, il s’agit de promouvoir une politique de conservation et de promotion du patrimoine photographique africain. Prévue du 1er novembre 2011 au 1er janvier 2012, cette 9ème édition s’articulera autour du thème «Â pour un monde durable ». Le choix n’est pas fortuit, comme l’explique le délégué général de l’évènement, M. Samuel Sidibé. Qui précise qu’il s’agit d’une thématique d’actualité qui posera effectivement la problématique de la durabilité de notre monde. «Â Les enjeux des changements climatiques ne sont plus à  démontrer, explique-t-il. Ajoutant que l’édition 2011 posera une réflexion sur la quête d’un monde durable avec la volonté d’esquisser un état des lieux et de prêter une attention particulière aux signes et aux formes de résistances possibles ». Près de 300 photos exposées Pour ces rencontres 2011 de Bamako, 326 dossiers ont été reçus, 45 ont été sélectionnés, plus 10 vidéastes à  travers des critères comme la pertinence du sujet, la vision dégagée par le photographe à  travers son œuvre. Environ 285 photos seront exposées à  travers des sites comme le Musée national de Bamako, l’Institut Français, le Mémorial Modibo Keà¯ta et la Galerie de l’Institut national des Arts (INA). «Â Les différentes œuvres présentées approchent la thématique à  travers des démarches documentaires et journalistiques ou des récits métaphoriques et fictionnels », a expliqué le Délégué général des rencontres de Bamako. Pour qui les variétés des thématiques et des langages choisis par les artistes, permet de faire le point sur la production artistique du continent et de la diaspora. «Â Elle donne une mesure de l’effervescence et du renouveau permanent de la scène cinématographique africaine, avec l’émergence d’une nouvelle génération qui invente ses propres codes expressifs », a déclaré M. Samuel Sidibé. Qui annonce une manifestation artistique riche en créations et en opportunités. La 9ème édition des Rencontres de Bamako, C’’est aussi des expositions en off à  travers plusieurs quartiers de la capitale. Ce qui fera dire au ministre de la culture, Hamane Niang, qu’il s’agit d’un évènement majeur sur le continent autour de l’image virtuelle. Pour le ministre malien de la culture, la Biennale de la photo est une opportunité et un facteur de développement pour les photographes.

Culture : A qui profitent vraiment les Rencontres de Bamako ?

O๠est le public Malien ? l’Institut National des Arts, le Musée du District, principaux lieux d’émergence et de préservation de l’Art du Mali, voient circuler des touristes et professionnels étrangers autour de la photographie africaine, sans pour autant attirer et retenir l’attention des locaux. Les salles d’exposition, pelouses et terrasse du Musée National, en passant les hauts lieux des nuits Bamakoises sont autant de lieux prisés par le public occidental amateur de photo. Comme si les Rencontres de Bamako étaient avant tout un événement conçu, non pour les Maliens, mais pour les étrangers. Rencontres pour…les étrangers Et la coopération culturelle française, avec Culturesfrance en tête d’affiche, profite de l’occasion aussi pour laisser son empreinte sur cette 8e édition consacrée aux  » Frontières », un thème assez flou et fourre-tout. Tous les partenaires techniques et financiers viennent aussi de l’extérieur : Coopération française, Union Européenne, entreprises privées, etc. Mais o๠sont passés les Maliens, annoncés comme partenaires associés de ces 8e Rencontres de Bamako ? l’événement est en effet présenté comme une coproduction du Ministère de la Culture du Mali et de Culturesfrance. Mise à  part la direction du Musée National, la Biennale souligne encore une fois l’absence des opérateurs culturels locaux. Et la faible représentation des jeunes talents de photographie malienne, avec pourtant des photographies de mode de Malick Sidibé qui n’ont rien à  voir avec le thème imposé des expositions.  » On nous a à  peine sollicité pour l’événement et c’est bien dommage, alors que les étrangers sont là  « , regrette Félicia, opératrice culturelle et directrice d’une galerie d’art contemporain à  Bamako.  » Les Rencontres de Bamako, voilà  encore un festival donné par la France au Mali ! « , juge Martin Vogl, un journaliste de la BBC. La vision du Nord sur l’Afrique Cette année, la Biennale a été rebaptisée «Â Rencontres de Bamako », dans le but de rapprocher peuples et territoires et de donner un nouveau mouvement à  cette biennale photographique : Ne plus simplement être une vitrine de la photographie africaine, mais aboutir à  un échange réel entre photographes du continent. En 2009, ce résultat est déjà  loin d’être atteint. Les photographes africains n’ont pas l’occasion de parler de leur art, on le fait parler à  leur place. C’’est en effet l’occidental qui donne majoritairement sa vision du travail des photographes africain dans une optique esthétisante et conceptuelle. Histoire de représentations posées sur l’Afrique et le travail des photographes, sans confrontation des visions, la Biennale nous offre un regard univoque et volontairement tracé par une thématique imposée. Pourtant l’inspiration et les thèmes ne manquent pas sur le continent. Le photographe africain est aussi le mieux placé pour choisir son sujet, saisir son environnement quotidien avec son propre regard. On peut donc se demander si ces Rencontres sont véritablement un lieu d’expression consacré aux photographes africains ou s’il s’agit d’un événement créé pour alimenter la culture des étrangers sur l’Afrique et enrichir l’imaginaire occidental. On est tenté de croire, en tout cas, qu’elles ne servent pas complètement les intérêts des artistes présentés, en leur laissant occuper la place qui leur revient. Le thème choisi cette année « Frontières et territoires » soulignent involontairement, mais incidemment que les rapports de domination culturelle subsistent entre la France, principal bailleur des expositions, et le Mali à  la veille du Cinquantenaire de l’Indépendance. Une ligne de séparation culturelle invisible, mais bien réelle, qui sépare encore organisateurs de l’événement et photographes locaux, véritables témoins et grands portraitistes des sociétés africaines. Et non démonstrateurs d’Afrique ! Ces inégalités subsistent entre la France et son ancienne colonie notamment dans la sphère culturelle, grâce à  une subtile infiltration du milieu de la culture au Mali. Une hégémonie orchestrée de l’extérieur, sachant très bien tirer les ficelles des schémas de domination culturelle tout en utilisant habilement un creuset artistique local, particulièrement prolixe et dans la mouvance du goût occidental. Le viol de l’imaginaire Africain Mettre la photographie africaine sur un plateau d’argent, sans proposer au public malien de goûter ses petits fours, constitue une nouvelle forme de pillage culturel aux contours et aux enjeux financiers, bel et bien dissimulés, mais de moins en moins invisibles aux yeux des Africains. l’arrivée de Culturesfrance comme principal bailleur et financeur de la majorité des projets culturels d’envergure au Mali est très symbolique d’un phénomène déjà  présent en Afrique. Si l’intention manifestée est de faire émerger de nouveaux talents, les objectifs sous-jacents, contribuent finalement au maintien d’un marché de la culture, entre la France et le Mali. Alors, on peut toujours confier la direction artistique des Rencontres de Bamako à  Samuel Sidibé, actuel Directeur du Musée National, et la Présidence du jury à  Malick Sidibé, pour faire bonne figure auprès du public. Dépendance culturelle Les opérateurs culturels 100% maliens restent sur le banc de touche et la coordination générale des Rencontres de Bamako dans une seule et même main, celle des partenaires techniques et financiers étrangers. Des acteurs, dont la présence dans le milieu culturel et sur les projets présentés au Mali est récurrente. Et qui participent globalement à  une tendance voulu discrète : alimenter la dépendance des artistes africains aux financements et aux bailleurs de fonds étrangers. En contrepartie, C’’est le vivier des coopérations culturelles qui se ravit, se félicite et se nourrit des Rencontres de Bamako. Et la production photographique malienne avec pour seule figure de proue Malick Sidibé, reste encore une fois cette année entre ombre et lumière, dans les limites d’un jeu imposé pour cette 8e édition, assez paradoxalement dédiée aux frontières.

Lauréats de la Biennale de Bamako : Le Nigéria décroche le prestigieux prix « Seydou Keita »

Dédié à  une photographie de reportage, pour un(e) photographe d’origine africaine, caribéenne ou du pacifique, le prix de l’Union Européenne est attribué à  la Sud africaine Jodi Bieber pour la qualité et la précision de son travail. Le prix jeune talent offert par le groupe Bolloré Africa logistic, est enlevé par Baudouin Mouanda de la république démocratique du Congo. Un des membres du jury, Manthia Diawara explique que ce prix est décerné à  une personne vivant de préférence en Afrique, sans pour autant mettre de côté, la qualité artistique du travail. Le jury estime que Baudouin Mouanda crée une œuvre équilibrée et tendre. La composition est forte et dynamique. En traitant la destruction, le photographe révèle beaucoup de sensibilités. Le prix du jury est remis au photographe tchadien Abdoulaye Barry et à  la vidéaste zimbabwéenne Berry Bickle. Les deux œuvres s’opposent par leur approche. Celui de Berry Bickle est plus conceptuel selon le jury, alors que celui d’Abdoulaye Barry plus traditionnel. Il estime que les deux travaux sont modestes et parviennent à  créer des fixions, des strates et des écrans. Le prix de l’organisation internationale de la francophonie (OIF) est attribué est au vidéaste Guy Wouété du Cameroun. Cet artiste présente un travail simple mais, très puissant, selon le jury. Et l’artiste crée une image qui se détruit d’elle-même. Le prix élan remis par l’agence française de développement, offre au photographe, l’édition de sa propre monographie. Il est décroché par le malien Salif Traoré. Il aura le privilège de recevoir une monographie de l’ancien prix, également décerné à  un malien, en plusieurs centaines d’exemplaires. Le prix Casa Africa est quant à  lui, exclusivement décerné à  une femme résidant en Afrique. La qualité artistique du travail étant bien évidemment mise en exergue. La Sud africaine Zanélé Muholi est l’heureuse gagnante. « Je voudrais remercier tous ceux qui ont participé à  la décision de ce prix. Mon travail est une création visuelle de l’histoire africaine. J’espère qu’il créera des chemins pour tous ceux qui s’engageront dans ce genre de travail. C’’est lui qui illumine les rapports et aussi, notre compréhension des relations sexuelles. Puis la sexualité est quelque chose dont il faudrait être fier, plutôt que d’y tourner le dos. » Dit-elle au bord de l’émotion. Le prestigieux prix Seydou Keita de cette 8e biennale de la photographie africaine, est décerné au nigérian Uché Okpa Iroha. Son prix lui est remis par le ministre malien de la culture Mohamed El Moctar. Le jury estime que l’œuvre d’Uche, traverse les frontières. Son travail tendant vers le reportage, fictionnalise l’espace et devient théâtral. Il révèle le ton et le mouvement, et comment les frontières et les hommes se déplacent. « Je suis vraiment touché parce que je ne m’y attendais pas, et je voudrais remercier Jésus Christ pour m’avoir donné la foi, la chance et le courage. » déclare le lauréat. Ces 8e rencontres de la photographie de Bamako, fermeront leurs portes jusqu’aux 7 décembre prochain. Les œuvres des photographes restent exposés tout au long des rencontres au musée national du Mali, au centre culturel français de Bamako, à  la galerie d’art de l’institut national des arts et au palais de la culture Amadou Hampathé Bah.

Seydou Camara : la photo comme passion créatrice

Amateur d’image depuis l’enfance Les tableaux de ce dernier lui donnaient l’envie de se lancer dans l’image. «Â Lorsque J’ai dit à  mon grand père que je voulais devenir dessinateur, il m’a répondu que le dessin est une chose diabolique, parce qu’un jour, tu finiras par y mettre une âme et à  te comparer à  dieu qui est le seul à  pouvoir insuffler la vie à  un être humain. » Mais ces paroles n’ont enrayé en rien, l’amour de Seydou pour les images. De mannequin à  photographe Durant son cursus universitaire, Seydou aimait beaucoup se faire photographier. Un jour, il demanda au photographe de la faC’ : «Â N’y a-t-il pas une école à  Bamako o๠on apprend à  faire des photos ? Parce que moi, je voudrais me spécialiser et devenir un photographe de renommée internationale, à  l’image de mon ainé Malick Sidibé. » Sur le champ, Seydou s’est mis à  la recherche de cette école qu’il ne retrouvera qu’après une semaine de tours et détours. Seydou, après avoir touché sa bourse à  l’école, prend le risque de l’investir dans ses nouvelles études de photographe sans même hésiter. Il le fera à  l’insu de ses parents qui selon lui, n’auraient pas accepté. Néanmoins, ils finiront par comprendre et accepter le choix du jeune fougueux qui était presqu’à  la porte de sortie de la fac de droit. La photo comme métier La première photo professionnelle de Seydou, sera celle d’un homme couché près d’un mur, un SDF à  priori. Immense joie après sa nomination aux 8e rencontres de la photographie. « Je remercie le bon dieu de m’avoir fait ce cadeau inespéré. Cela m’a fait énormément plaisir lorsque J’ai appris que je faisAIS partie des exposants pour cette 8e édition.» Il confesse que lorsqu’il venait les années précédentes, pour voir les photos des participants, il se demandait si un jour, il en serait de même pour lui. Comme quoi, il est important de croire en ses rêves. Et son rêve à  lui, est devenu réalité grâce à  son dynamisme, son courage, sa témérité, son amour pour son métier et le sérieux qu’il y met. Portraitiste qualifié Seydou Camara est spécialiste en portrait. Il fait essentiellement les portrait de personnes connues ou non. Mais, pour la 8e édition des rencontres photographiques de Bamako, il a choisi d’exposer des photos d’albinos, en concordance avec le thème « frontières ».

Rencontres de Bamako : la photo de « presse » au diapason

Ils s’appellent Baudoin Mouanda, Erick Christian Ahounou, Nadia Ferroukhi ou Warren Saré. Ils sont photographes et ils vivent leur passion pour le continent grâce à  la photo de presse Les Rencontres de Bamako mettent en avant de nombreuses expositions, pas seulement dédiées à  l’art contemporain, mais aussi à  la photo de presse, une vocation que certains photographes ont choisi de suivre. Celle d’illustrer les pages des magazines avec acuité et originalité, ce qui leur vaut une reconnaissance internationale. « Sans une photo parlante, un article attire moins le lecteur », juge un spectateur. Et Afrique Magazine, le mensuel francophone l’a bien compris.  » Cette projection, c’est aussi pour vous présenter ces photographes qui travaillent depuis des années avec nous. Ils ont du talent, ils sont sur le continent et appréhendent la réalité avec leur sensibilité particulière… », explique Maureen Auriol, responsable Photo à  Afrique Magazine. La projection a mis en avant une série de clichés de couleurs et noirs et blancs : de la photo de rue, à  celle plus intime d’un président comme Abdoulaye Wade, celle d’un crépuscule à  Alger, ou le sourire d’une enfant, toutes les expressions photographiques pour capter l’oeil du lecteur d’AM.  » Pour les magazines, c’est plus pratique d’employer un photographe local au lieu d’envoyer un reporter sur place, ça réduit les coûts’, estime Baudoin Mouanda, jeune photoreporter Gabonais et qui souhaite que les magazines internationaux fassent davantage appel aux talents locaux. « La qualité compte aussi mais les choses sont entrain de changer, juge Olivia Marsaud, journaliste à  Afrique Magazine. » Avant, les photoreporters Africains avaient moins de matériel photo de qualité… » Le photojournalisme, une affaire de réseau Comment s’en sortir et gagner sa vie en tant que photoreporter de presse dans un contexte africain ? : Pour Erick Christian Ahounou, un bon photojournaliste doit avoir le flair et surtout un bon réseau pour défier la concurrence  » Il faut s’armer de relations et éviter la concurrence », raconte ce Béninois installé à  Dakar et pour qui l’aventure sénégalaise a été une expérience enrichissante: « J’ai quitté le Bénin même si financièrement, le Sénégal n’était pas plus avantageux, mais là  bas, je découvre chaque jour de nouvelles sensations « . Dans son pays au Gabon, Baudoin Mouanda, juge la photo comme un art qui nourrit mal son homme, mais avec les magazines internationaux, les choses changent. » Ils paient mieux et si nous pouvons travailler avec plusieurs d’entre eux, alors on gagne bien sa vie. C’est aussi pour donner la parole à  ces artistes de la photographie qu’Afrique Magazine, en collaboration avec Les Rencontres de Bamako, a organisé cette projection o๠l’on découvre des clichés rares, originaux et empreints d’un réalisme saisissant, des clichés qui racontent l’Afrique tout simplement.

Bamako, capitale de la photo sans frontières 

La photo comme mode d’expression Une trentaine d’expositions seront présentés pendant un mois à  la galerie d’art de l’INA, au musée national, au CCF et au palais de la culture. Le délégué général de cette édition, Samuel Sidibé, estime que ces rencontres sont d’une grande importance pour le continent. Il rend un vibrant hommage au célèbre photographe malien Malick Sidibé, qui offre l’une de ses photos datant des années 1960. Ces rencontres représentent selon Olivier Poivre D’Arvor, Directeur de CulturesFrances, l’engagement d’un peuple, d’un pays pour sa culture. Toute la crème de la photographie mondiale est à  Bamako pour l’évènement. C’’est un moment de rencontres assez rare, qui permettront aux uns et autres, de se connaà®tre et de découvrir les réalités d’autres pays, d’autres cultures à  travers les images exposées. Cette rencontre est importante pour le Mali. Elle crée un point de rencontres à  l’échelle internationale. Voyage au delà  des frontières Le directeur de CulturesFrances estime que le mali est un grand pays qui a su donner à  ses institutions, la place et les valeurs qu’elle incarne. «Â En témoigne le Musée National. Grâce à  ses photographes, l’Afrique est entrée dans l’histoire de l’art. ». Il est évident que ce brassage interculturel apportera une richesse à  chaque participant. Et même aux néophytes du monde de l’art. C’’est une occasion pour les photographes, de montrer les réalités de chez eux aux autres. Les images permettent de voyager au-delà  des frontières. De découvrir d’autres réalités différentes de ce que l’on connaà®t déjà . Valoriser les artistes Maliens Les 8e rencontres de la photographie Africaine démontre encore une fois de plus, la volonté du Mali et des artistes maliens, à  aller de l’avant, et à  faire encore plus pour le développement de ce secteur. Cela, non seulement sur le continent, mais aussi et surtout, au des frontières de l’Afrique et de sa diaspora. En témoigne l’exemple de Malick Sidibé qui est une fierté pour tous les Maliens. Un modèle d’espoir de confiance que toute la jeune génération devrait suivre. Le premier ministre Modibo Sidibé a déclaré « La diversité et l’écoute du dialogue sont les valeurs de base d’une bonne cohabitation. Bon vent à  cette 8 biennale.»

Rencontres de Bamako : 8è Biennale Africaine de la photographie

Le directeur de Culturesfrance Olivier Poivre D’Arvor explique «Â Une nouvelle page s’ouvre pour les rencontres de Bamako et avec elle, l’espoir que les frontières géopolitiques et celles du marché de l’art, ne soient plus sources de tensions ou d’inégalités, mais les traces d’un monde mieux conscient des richesses de notre diversité culturelle en partage.» En effet, depuis le début, ces rencontres de Bamako ont permis aux photographes africains de se faire connaitre à  travers le monde entier, permettant ainsi de placer l’évènement aux rencontres les plus en vues sur le plan international. Le Directeur du Musée national du Mali et délégué général de l’édition 2009, Mr Samuel Sidibé explique que « ces échanges visent à  promouvoir l’intégration régionale et favoriser les échanges culturelles Nord-Sud, en créant à  Bamako, un pôle culturel international qui témoigne à  la fois, de la richesse et de la vitalité de la photographie africaine, produite sur le continent. » Au programme de nombreuses expositions Des dizaines d’expositions sont prévues dans plusieurs lieux stratégiques de la capitale malienne. Elles seront présentées au Musée national, au Palais de la culture, à  l’Institut national des arts (INA) et au Centre culturel français. Signalons que ces photos ont minutieusement été choisies par les directrices artistiques de l’édition, Michket Krifa et Laura Serani et les commissaires associés, selon Mr Sidibé. Par ailleurs, il est prévue une semaine dite «Â professionnelle » du 7 au 13 novembre au cours de laquelle, des tables rondes, des projections et des lectures de portefolios auront lieu sur les différents sites. Les photographes invités sont : Myriam Abdelaziz, Rana el Nemr (Egypte) ; Arwa Abouon (Lybie) ; Kader Attia, Mohamed Bourouissa (Algérie-France) ; Abdoulaye Barry (Tchad) ; Lilia Benzid, Faten Gaddes, Mouna Jemal Siala (Tunisie) ; Jodi Bieber, Graeme Williams, Alastair Whitton, Lebohang Mashiloane, Zanele Muholi (Afrique du Sud) ; Mohamed Camara, Seydou Camara, Aboubacar Traoré, Salif Traoré (Mali) ; Nestor Da, Saà¯dou Dicko (Burkina Faso) ; François-Xavier Gbré, Dago Ananias Léki (Côte d’Ivoire) ; Yo-Yo Gonthier (La Réunion) ; Uche Okpa Iroha, Abraham Oghobase, George Osodi, Emeka Okereke (Nigeria) ; Ayana Jackson (Diaspora – US) ; Antony Kaminju Kimani (Kenya) ; Majida Khattari, Malik Nejmi (Maroc); Armel Louzala, Baudouin Mouanda, Alain Wandimoyi (RDC) ; Robert Mafuta (Centrafrique / RCA); Ali Mohamed Osman (Soudan); Zak Ové (Trinidad – GB); Fidisoa; A.J. Ramanahadray (Madagascar); Zineb Sedira (Algérie); Barthélémy Toguo (Cameroun) Projections Vidéos Egalement au menu, des projetions vidéos sont prévues avec : Ismaà¯l Bahri (Tunisie) ; Jack Beng-Thi (La Réunion) ; Berry Bickle (Zimbabwe) ; Andrew Esiebo, Isoje Iyi Eweka Chou (Nigeria) ; Mounir Fatmi, Bouchra Khalili (Maroc); Amadou Kane Sy (Sénégal) ; Mohamed Konaté (Mali), Tiécoura N’Daou (Mali) ; Riason Naidoo (Afrique du Sud) ; Dinkies Sithole (Afrique du Sud) ; Guy Wouete (Cameroun) Malick Sidibé à  l’honneur Les photos du célèbre photographe malien Malick Sidibé, seront exposées dans le hall du musée national tout au long des rencontres. Il faut savoir qu’à  la fin des rencontres, les prix jeunes talents, OIF, Elan, UE, Seydou Keita, et le prix du jury seront décernés. Les lauréats de l’édition 2007 sont : Calvin Dondo/prix Seydou Keà¯ta ; Aà¯da Muluneh/prix de l’Union Européenne ; Saà¯dou Dicko/prix de l’Organisation Internationale de la Francophonie ; Mohamed Camara/prix Elan ; Sammy Baloji/prix Afrique en Créations ; Nontsikelelo Lolo Veleko/ prix spécial du Jury

Danse contemporaine : le rideau est tombé sur  » Dense Bamako Danse ! « 

Donko Seko ou l’art de danser A Donko Seko, on apprend surtout la danse contemporaine et le cadre s’y prête : une grande cour précède ainsi une belle scène o๠tous les mouvements sont permis. Le centre se veut un espace de formation et de professionnalisation des jeunes danseurs pour les accompagner au quotidien dans leur travail. Pour , le festival o๠une vingtaine de jeunes chorégraphes Africains étaient réunis à  Bamako du 30 septembre au 4 octobre, le rideau est tombé dimanche soir avec le plateau des Jeunes Chorégraphes : il y avait pour cette soirée des talents du Mali comme Aly Karembé et son Solo, basé sur l’identité, Vera Ephraim du Nigéria, et « son empreinte de la chair », « Vision XP » du Gabonais Peter Ngoké ou encore Fatoumata Diabaté et sa reprise de « Skhozi says NON to the Vénus », un Solo emprunté à  la Sud-Africaine Nelisiwe Xaba. Tous ont ébloui un public friand de danse contemporaine mais esthète, également. Jeudi, La Compagnie Gille Jobin a aussi présenté « Black Swan » et Vendredi, Nelisiwe Xaba, la sud Africaine a présenté un solo étrange o๠se mêle impressions fugaces et parcours migratoire sur fond de musique populaire. Ce furent deux des spectacles les plus appréciés avec  » Madame Plaza » de la troupe Anania Bouchra du Maroc. Un festival pour les amoureux de la danse contemporaine Dense Bamako Danse est donc un festival panafricain fait par les Africains et ouvert à  tous les publics. Pour Jean Luc Bayet, le directeur du Centre Culturel Français de Bamako, qui accueillait plusieurs des plateaux chorégraphiques, Bamako est entrain de devenir une vitrine de la danse Contemporaine Africaine, par sa diversité, son creuset culturel riche, mais aussi son ouverture à  toutes les formes d’expression artistique. Et d’ailleurs, après Dense Bamako Danse, la capitale accueillera l’an prochain le festival International, Dense l’Afrique Danse! Rendez-vous est pris.