La BAD appuie le développement des énergies renouvelables au Mali

Avec l’appui de la Banque africaine de développement (BAD), le Mali a obtenu l’approbation d’un financement de 1,5 million de dollars US provenant du Programme de valorisation à  grande échelle des énergies renouvelables dans les pays à  faible revenu (SREP) des Fonds d’investissement climatiques (FIC). Ce financement bénéficiera au Projet d’appui à  la promotion des énergies renouvelables au Mali (Paperm), qui entend contribuer à : (i) améliorer les cadres politique, stratégique, réglementaire et institutionnel pour la valorisation des énergies renouvelables; (ii) renforcer les capacités des acteurs nationaux ainsi que la gestion des connaissances et améliorer la communication et le plaidoyer en faveur des énergies renouvelables; (iii) renforcer le système de suivi et d’évaluation du sous-secteur des énergies renouvelables au Mali. Le projet, prévu pour durer trois ans, couvre la totalité du pays. «La Banque a participé activement à  la préparation du plan d’investissement SREP au Mali», a déclaré Alex Rugamba, directeur du département de l’énergie, de l’environnement et du changement climatique de la BAD. Ajoutant que la banque «assurera la mise en œuvre de trois des quatre projets qu’il contient, dont le projet Paperm. Avec celui-ci, la Banque souhaite accompagner le Mali dans la transformation de son secteur énergétique et consolider l’environnement nécessaire à  la mise en œuvre d’investissements futurs dans les énergies renouvelables». Le projet Paperm, dont le budget global est estimé à  2,602 millions de dollars, bénéficie en outre d’un don de 530 000 dollars EU du SEFA. Le projet sera ainsi cofinancé par divers fonds climatiques gérés par la BAD, stimulant la synergie entre ces différents instruments de financement. Bénéficieront également du projet, la Direction nationale de l’énergie et les autres institutions du secteur au Mali, ainsi que les investisseurs privés et publics, qui profiteront de l’amélioration des cadres stratégique, juridique et réglementaire. Le Mali dispose d’un fort potentiel en énergies renouvelables, très peu exploité à  ce jour. Le Cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté 2012-2017 prévoit pourtant « de faire des énergies renouvelables la principale source énergétique du pays». Le projet Paperm s’inscrit dans la droite ligne des orientations de la Stratégie nationale pour le développement des énergies renouvelables, qui a pour objectifs spécifiques de: (i) promouvoir une large utilisation des technologies et équipements liés au secteur des énergies renouvelables; (ii) développer la filière du biocarburant; (iii) créer les meilleures conditions d’une pérennisation des services de ce même secteur; (iv) rechercher des mécanismes de financement durables et adaptés.

Energies renouvelables, prenez le pas !

Pour améliorer notre qualité de vie, les technologies s’orientent aujourd’hui les énergies renouvelables et l’utilisation de carburants alternatifs, face à  la raréfaction des ressources naturelles de la planète, mais ces énergies demandent beaucoup de fonds. Quelle va être la position de l’Afrique en la matière ? Celle du consommateur éternel ou plutôt celle du continent en avance sur la technologie ? Pour Boutout Sall de la société Horizon West, et Cheikh Tidiane Traoré, président de PAC Jeunesse, l’Afrique ne doit plus rester en marge du progrès social. D’o๠l’idée pour les deux associés de sensibiliser durablement aux préoccupations environnementales et d’apporter une offre concrète de solutions énergétiques vertes. Des idées exposées lors d’un point de presse, le 7 Mars à  l’hôtel Massaley de Bamako. Une gamme de solutions vertes La SUNBOX est un panneau solaire utilisable pendant 25 ans. Par ailleurs, les deux associés préconisent l’utilisation de la pile solaire rechargeable naturellement, les chargeurs de téléphone solaires, les chargeurs solaires multiprises ainsi que la lampe LED 100% solaire qui peut avoir une autonomie de 11H de temps. La SUNBOX permet elle de remplacer la lampe à  pétrole et d’éviter les dangers liés à  l’incendie. «Â Cet outil constitue une chance inouà¯e pour tous, et montre qu’on peut s’engager pour l’environnement et enrichir concrètement notre quotidien grâce à  l’utilisation des énergies renouvelables », a précisé Boutout Sall. Le concept « Energie propre» développé lors de la rencontre véhicule l’idée de bâtir chacun à  son niveau une société viable en participant à  l’éducation nationale et en explorant les potentialités inexplorées comme le vent et l’eau. Grâce au partenariat avec la structure «Nugg Ad» qui a soutenu le projet, à  hauteur de 6000 euros et une ville Allemande qui a orienté les deux hommes vers ces solutions technologies, le projet a pris forme. Il reste maintenant à  l’adapter au contexte malien.

Environnement : Interview du Dr Ibrahima Togola, président de l’ONG Malifolkcenter

Pouvez-vous nous présentater l’ONG et dresser l’état des lieux au Mali Ibrahim Togola : Mali Folk Center Nyetaa est une ONG nationale, spécialisée sur les questions d’énergies renouvelables, de changements climatiques, de protection de l’environnement et la stimulation des économies locales. Elle travaille essentiellement en milieu rural, dans toutes les régions du mali, directement ou à  travers les différents réseaux d’ONG partenaires en mettant des activités concrètes avec les communautés à  la base. Afin de créer des richesses et d’améliorer leur cadre de vie. Le Mali est un pays de paradoxe. Juste après les indépendances, notre pays a été le premier à  créer un laboratoire d’énergie solaire en 1962. Cela veut dire que les pionniers voyaient déjà  des perspectives importantes pour l’énergie solaire et les énergies renouvelables. Le Mali a également eu à  former de nombreux cadres dans ce domaine. Cela a abouti à  la création en 1968 de la centrale solaire thermique de Diré qui est l’une des plus grandes centrales de ce type à  l’époque avec plus de 60 Kilowatts. La création du Centre Régional d’Energie Solaire (CRES) à  la fin des années 70 a montré que le Mali était au centre de la dynamique de l’énergie solaire parce que C’’était le seul en Afrique à  l’époque. Mais les efforts, dans les années 80, se sont essoufflés. Pourquoi l’engouement actuel pour les énergies renouvelables ? Ibrahim Togola : C’’est avec la crise pétrolière et surtout la conscience climatique que les choses ont commencé à  changer. Tout le monde le sait, la fin de l’ère du pétrole C’’est bientôt. Les plus optimistes disent qu’en 2050, le pétrole sera une denrée très rare. l’autre facteur positif, ce sont les progrès enregistrés dans la technologie des énergies renouvelables. Dans les années 70, 1 watt-crète coutait dans les 70 dollars américains et aujourd’hui, il coute autour de 1 dollar. Le rendement était moins de 1% aujourd’hui il est autour de 20%. Les énergies renouvelables sont de plus en plus compétitives. On a des unités éoliennes qui produisent plus de 3 Mégawatts installées comme une turbine diesel. Donc, aujourd’hui, des pays comme le Mali qui avaient pris beaucoup de retard à  cause du coût élevé des équipements et parce que le pétrole était bon marché, ces pays peuvent bénéficier de ces technologies qui sont devenues plus abordables. Justement o๠en sommes-nous au Mali ? Ibrahim Togola : Beaucoup de choses ont été faites. Le Mali est l’un des rares pays africains o๠les autorités ont complètement exonéré les équipements des énergies renouvelables. Pour nous de la société civile, les opérateurs privés et pour les utilisateurs, il faut reconnaitre que C’’est un grand effort que les autorités ont fait pour faciliter l’accès aux services énergétiques au maximum de maliens. C’’est vraiment une décision à  saluer. Un autre pas important a été la création de l’Agence Nationale des Energies renouvelables. Cette agence, on l’espère, va se concentrer sur le domaine spécifique des bioénergies, parce que le solaire ne peut pas tout résoudre. Le biocarburant a aussi un rôle important à  jouer. En tout cas, de plus en plus de personnes investissent dans les ENR. Par exemple, l’installation des panneaux solaires est en plein essor. Les opérateurs économiques aussi s’intéressent au secteur et on voit sur le marché de plus en plus de produits qui utilisent ces technologies. l’avenir est donc prometteur ? Ibrahim Togola : Oui. Actuellement, le Ministère de l’Energie, avec l’aide de ses partenaires, est en train de réaliser une cartographie des potentialités de notre pays en matière de résidus agricoles et une carte éolienne. Ca va permettre à  notre pays d’avoir une vision de l’ensemble de son potentiel éolien, biomasse et solaire sur l’étendue du territoire national. Ainsi, avec la décentralisation, une commune peut décider, au vu de ses capacités, d’investir dans des éoliennes par exemple. On dit qu’il ya du vent au nord, mais personne ne sait combien de mètres, pendant combien de temps, dans quelle direction, C’’est difficile de faire une étude de faisabilité. Avec cette carte qui va sortir, on l’espère très bientôt, va donner un coup de fouet à  l’exploitation de l’énergie éolienne qui est pour le moment très sous exploité. Donc, pour nous les perspectives sont très bonnes et à  notre niveau, nous faisons de notre mieux pour contribuer au maximum à  cette dynamique.