377 millions de dollars pour l’aide humanitaire au Mali

Trois ans après le début de la crise au Nord du Mali, encore 2,6 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire au Mali. Pour résumer la situation, il reste environ 60000 personnes déplacées internes et environ 130 000 réfugiés dans les pays voisins. A peu près 400 000 personnes qui avaient fui le nord du Mali après l’invasion des djihadistes sont retournées chez elle, en dépit de l’insécurité alimentaire, de la présence des groupes armés ou encore des tensions intercommunautaires fréquentes. Défis liés à  l’aide humanitaire S’il fallait établir un bilan objectif des actions des agences onusiennes au Mali et leurs partenaires pays, on peut dire qu’au nord, la majorité des écoles ont ré-ouvertes, même si certaines restent fermées, à  Tombouctou par exemple, environ 85% des écoles ont redémarré, à  Gao, un peu plus de 75% , mais à  Kidal, aucune n’a réouvert depuis le début de la crise. Sur le plan alimentaire, près de 650 000 personnes sont menacées de soif, par absence d’accès à  l’eau potable. Quant aux enfants, la malnutrition sévère et aigà¼e est leur lot. On estime à  1 sur 10 enfants, soit 715 000 enfants de 6 à  59 mois qui souffriront de ces maux en 2015, d’o๠l’urgence de mobiliser les fonds. Le plan de réponse stratégique 2015 Le plan de réponse stratégique au Mali, vise donc à  mobiliser 377 millions de dollars pour 1, 5 millions de personnes. Il s’articule autour de 112 projets à  réaliser dans plusieurs régions. Une soixantaine de projets à  Gao et Tombouctou, 25 dans la zone de Kidal et 45 autour de Mopti et environs. Le plan va toucher des secteurs phares come l’eau, l’assainissement l’hygiène, l’éducation, la protection ou même le relèvement précoce, ou cette capacité à  sortir de la crise, par des petites activités économiques. Pour beaucoup, ces aides sont cruciales, C’’est le cas de Zeinabou, ressortissante de Gao et veuve, qui a en charge près de 14 personnes. La dame a passé deux ans à  Bamako après le conflit. Mais elle a choisi de rentrer au nord en 2014 et grâce à  l’appui des Nations Unies, Zeinabou tient un étal de vêtements usagés au marché de Gao. De quoi survivre et se relever doucement de la crise. Appel de fonds Ce sont près de 42 agences des Nations Unies et ONG qui participent à  cet appel de fond. Pour David Gressly, coordonnateur de l’Action Humanitaire au Mali, il faut noter que la mobilisation financière pour 2015 représente 200 millions de dollars de moins qu’en 2014, cela lié à  un baisse du nombre de personnes en besoin d’aide humanitaire. Gressly souligne aussi le contexte difficile : « Malgré l’espoir d’arriver à  un accord de paix, la situation sécuritaire s’est détériorée et les attaques contre la Minusma et les forces de l’ordre se sont multipliées, ce qui entraà®ne malheureusement, la suspension de certaines opérations humanitaires dans le nord ». Aussi la mobilisation des bailleurs doit se poursuivre et penser des solutions durables pour la réinsertion socio-économique des personnes touchées par la crise est primordial, estime Gressly, qui en appelle à  la stabilisation définitive du nord du Mali.

Quel leadership pour la réponse à la crise Ebola ?

Journaldumali.com : Ebola est en recul dans les pays touchés. C’’est une nouvelle qui suscite l’espoir. Pourtant, vous demandez de ne pas se réjouir trop vite Christophe Martin: Je crois qu’il faut veiller à  ne pas crier victoire comme on peut le lire aujourd’hui dans certains médias internationaux laissant entendre que finalement le Libéria est sur le point de se sortir de la situation de crise et que certes, il y a encore des foyers en Sierra Leone et en Guinée mais qu’on est en train de répondre à  cette crise en termes d’urgence sanitaire. Je crois qu’on est malheureusement très loin de ça. On connait aussi la difficulté de la fiabilité des informations. Est-ce qu’aujourd’hui les quelque 7000 cas sont effectivement la réalité du nombre de personnes décédées, est ce qu’on est au-delà  de ces chiffres-là  ? C’’est vraiment une mise en garde. Il y a aussi le risque que nous rentrions possiblement dans une situation de crise chronique avec peut-être pas autant de décès par centaine par semaine ou par mois mais des foyers comme ça qui surgiraient ci et là , à  la périphérie des villes ou en province dans ces pays, ou voire à  l’étendue de la région dans d’autres régions. Ce qui poserait le problème de comment répondre à  cette crise et comment surtout garantir l’effort constant de la communauté internationale, des intervenants, des bailleurs de fonds pour s’inscrire dans la durée. On espère qu’on n’ira pas vers ça, mais C’’est quelque chose sur lequel je crois qu’on doit être très attentif. Justement, vous avez parlé de scenario qui vous avez imaginez pour le nord du Mali. De quoi s’agit-il exactement ? On sait aujourd’hui quelle est la situation d’insécurité qui prévaut encore au nord du Mali. Le CICR est une des seules organisations internationales avec une présence effective sur place. Nous soutenons l’hôpital de référence à  Gao. Comment est-ce que nous serions nous, les humanitaires amenés à  gérer des cas d’ Ebola s’ils venaient à  se présenter. On ne le souhaite pas, on espère que le pays pourra être déclaré dans quelques jours Ebola free, comme le on dit. C’’est quelque chose qu’on doit garder, C’’est un pire scénario sur lequel malheureusement aujourd’hui, le CICR cherche à  réfléchir en terme de contingence, une fois encore, quelles seraient nos capacités de réponse et comment est-ce qu’on gèrerait les enjeux sécuritaires du Nord du Mali par rapport à  des cas Ebola si elle devait être avéré. Qu’en est-il de la coordination sur le plan international? Cela a été rappelé par plusieurs intervenants dans le cadre de ce forum. Ce qui manque aujourd’hui dans la réponse à  la crise Ebola, C’’est un leadership. Il est important de pouvoir coordonner les efforts internationaux, de pouvoir fixer les priorités et de pouvoir s’assurer de l’adéquation entre les besoins et la réponse que la communauté internationale avec les Etats doivent fournir. Pour cela, il faut absolument qu’il y ait un leadership qui soit effectif. Et à  ce titre, le CICR et d’autres organisations qui travaillent sur place voyons dans les mécanismes qui ont été mis sur place, que ce soit à  travers leur représentant spécial ou l’OMS, la nécessité de réaffirmer ce leadership, parce que aussi longtemps qu’on ne l’aura pas une vision globale, on risque d’avoir des réponses qui seront ponctuelles.

Lutte contre Ebola : le Mali au cœur des attentions

On avait indexé la communauté internationale de lenteur dans sa réponse face l’épidémie Ebola. Cette fois-ci, C’’est une action tous azimuts qui est en cours pour arrêter la propagation de cette maladie qui a causé la mort de plus de 5000 personnes depuis le mois de mars dernier. Le Mali quant lui déplore cinq décès dont le dernier en date est celui du médecin contaminé par un malade venu de la Guinée. Alors que la maladie tend à  être freinée dans les trois pays les plus infectés, les regards se tournent donc vers le Mali, dernier pays infecté. Les Etats-Unis, la France ont manifesté leur solidarité et C’’est de l’ONU que le pays reçoit maintenant un soutien de taille. Michel Sidibé, Directeur Exécutif de l’ONUSIDA, le Dr CHAN, Directrice Générale de l’OMS et le Dr Mark DYBUL, directrice général du Fond Mondial sont en visite à  Bamako à  partir de ce samedi jusqu’au mardi 25 novembre, à  l’invitation du Président Ibrahim Boubacar Kéita. Le Secrétaire Général des Nations Unies a déclaré lors d’un point de presse ce 21 novembre que « la nouvelle chaà®ne de transmission en cours au Mali est une cause de profonde préoccupation ». Ban Ki Moon annoncera dans la foulée la mise en place d’un bureau au Mali pour la Mission des Nations Unies pour les interventions d’urgence Ebola (UNMEER). « Nous devons étouffer ce feu avant qu’il ne devienne hors de contrôle», le Directeur général de Dr Margaret Chan, a déclaré aux journalistes avant qu’elle et Michel Sidibé, Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH / sida (ONUSIDA), ne s’envolent pour Bamako. Leur présence au Mali a pour objectif premier de témoigner de leur solidarité à  l’endroit des autorités et de la population malienne et contribuer à  la riposte nationale à  l’épidémie d’Ebola. Participe également à  la mission, le Professeur Jean-François Delfraissy, Coordinateur de l’ensemble des opérations internationales et nationales de réponses à  l’épidémie d’Ebola du Gouvernement français. Hier 21 novembre, l’OMS a publié son dernier rapport sur les cas d’Ebola à  la date du 18 Novembre. Au total, 15 351 cas ont été recensés en Guinée, au Libéria, au Mali, en Sierra Leone, en Espagne et aux Etats-Unis avec 5459 décès signalés.

Ebola en Afrique : la réponse des USA en chiffres

La rencontre était organisée ce mercredi 08 octobre en direct avec les journalistes réunis dans les ambassades des pays africains et certaines rédactions occidentales. Elle a réuni 6 journalistes maliens dans les locaux de la représentation diplomatique à  Bamako, sise à  l’ACI 2000. 3000 militaires Ils sont en cours de déploiement sur le terrain pour apporter une aide en terme logistique, médical et de formation. Une base est installée à  Dakar au Sénégal, qui devra permettre de se déployer sur les pays touchés à  savoir la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria. Les efforts sont à  ce jour concentrés sur le Libéria, qui recense le plus grand nombre de cas, 3696 à  la date du premier octobre. Les militaires travaillent à  l’installation sur place de laboratoires pouvant permettre de faire le dépistage rapide, ainsi que d’unités de traitement. Des moyens aériens et terrestres sont également mis en œuvre pour atteindre les contrées enclavées en cette période hivernale dans le pays. « Le rôle de l’armée est de confiner l’épidémie » a déclaré le Lieutenant-Général Steven Hummer, commandant-adjoint de l’Africom pour les opérations militaires. 500 personnels de santé Le Centre pour le contrôle des maladies(CDC) a enclenché depuis le 1er octobre, un cycle de formation pour les personnels soignants au Libéria. Chaque semaine, 500 personnes du corps médical sont formées à  la prise en charge efficace des cas suspects comme avérés. En outre, le CDC travaille avec les autorités en charge de la santé des pays voisins ainsi qu’avec l’OMS pour les préparer à  la gestion d’éventuels cas. 111,412 859 millions de dollars C’’est le montant décaissé par le gouvernement américain à  la date du 1er octobre. C’’est la plus grosse contribution à  l’effort international de lutte contre ce qui est en train de devenir une pandémie. Un total de plus de 690 millions de dollars ont été mobilisés, venant de donateurs tels que la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, l’Union Européenne, l’Australie ou encore le Royaume Uni et la France. « Mais les besoins restent énormes, s’alarme Nancy Lindborg, du Bureau de l’USAID pour la démocratie les conflits et l’aide humanitaire. Il manque encore environ 1 milliard de dollars pour répondre à  tous les besoins exprimés ». Une enveloppe de 10 millions de dollars a d’ores et déjà  été allouée à  l’Union Africaine par le gouvernement américain, pour soutenir l’organisation dans son action contre l’épidémie, a pour sa part annoncé M. Donald Lu, coordinateur adjoint pour la réponse au virus Ebola du gouvernement américain. 100 jours C’’est le délai que se sont fixés les intervenants sur le terrain pour faire reculer la maladie. « Nous avons trois paliers d’évaluation. « Au terme de 60 jours, nous devrons avoir terminé le déploiement de nos hommes. Au bout de 90 jours, nous pensons pouvoir déterminer l’effet des actions entreprises sur le terrain. 10 jours plus tard, nous devons être en mesure de dire si notre réponse est efficace ou pas » a déclaré le Lieutenant-Général Hummer. Une efficacité qui se traduira par le recul de nombre de nouveaux cas, voire un arrêt de la propagation de l’épidémie.

Droit de réponse d’Oxfam, LVIA et Action contre la Faim

Suite à  cette publication, Les ONG « Action contre la Faim », « LVIA » et « Oxfam Grande Bretagne », ont souhaité réagir et apporter quelques précisions sur leur positionnement au Nord Mali. Voici leur réponse : Pour rappel, «Action contre la Faim», «LVIA» et «OXFAM-GB » sont des Organisations Non Gouvernementales laà¯ques et apolitiques. La situation actuelle au Nord Mali n’affecte pas les activités des organisations «Action Contre la Faim», «LVIA» et «OXFAM-GB ». Ces organisations ne se sont pas retirées du Nord-Mali, ni ne projettent de le faire. Leurs programmes et activités au Nord-Mali continuent aux bénéfices des populations les plus démunies. Pour OXFAM-GB, Gilles Marion, Directeur National Pour LVIA, Anne Boscher, Représentante au Mali Pour Action Contre la Faim, Patricia Hoorelbeke, Chef de Mission