Africa Reporting Tour : leçons d’un sommet historique(3/3)

Près de 1200 journalistes du monde entier dont la plupart du Continent, ont été accrédités pour couvrir ce que le président Obama a appelé « la plus grande réunion de leaders africains à  Washington ». Il va de soi que sans le petit sésame, ce badge, o๠s’étalent votre nom et votre photo, vous ne pourrez pas assister aux différentes sessions de ce sommet historique, qui débutera par des « Signatures Events » ou panels d’introductions comme le « Civil Society forum », le panel sur les femmes « Investing in Women for Peace and Prosperity » ou encore « Wildlife Trafficking », le trafic d’animaux sauvages etC’… Lundi 4 Août, rendez-vous au United States Institute of Peace (USIP) o๠les journalistes, tous pays confondus, doivent s’enregistrer et se réunir pour les différentes sessions. Pour ceux qui doivent couvrir l’un ou l’autre des panels, il faut avoir le badge de l’évènement, ajouté au badge nominatif. Entre le Département d’Etat, la National Academy of Sciences et l’Institut pour la Paix, il n’est permis à  aucun journaliste de circuler seul. Ceci pour éviter tout débordement entre les différents bâtiments du sommet Us-Afrique. Comprenez qu’il s’agit là  d’une question de sécurité. La veille, près d’une cinquantaine de chefs d’Etats et leaders africains ont atterri à  Washington sous l’œil vigilant des forces de sécurité américaine. A l’extérieur des buildings, il y a tout de même de petits groupes de manifestants d’origine éthiopienne, qui banderoles et affriches en main, protestent contre l’emprisonnement de journalistes dans leur pays. « Nous réclamons l’aide et la pression des Etats-Unis pour libérer ces porteurs de la libertés d’expression », nous confie un des manifestants. D’autres, des imams appellent à  une plus large ouverture d’esprit. Ces regroupements ne seront pas interdits et se poursuivront pendant les trois jours du sommet, au même moment, John Kerry, le secrétaire d’Etat américain recevra pour des entretient bilatéraux les leaders africains, puis lors d’une réception au Capitole. Au Média Center, les journalistes du Tour prennent leurs quartiers, certains sont en « pool » sur des panels, d’autres sur des briefings avec le Bureau pour la population et les migrations. J’aurai l’honneur de couvrir le panel sur les femmes, o๠figurera le président Keita, du Mali, le président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, la présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mme Nkosazana Dlamina Zuma, une session modérée par Samantha Power, l’ambassadrice des USA aux Nations Unies, avec des intervenantes comme le Dr Jill Biden, l’épouse du Vice président des Etats-Unis et Valérie Jarrett, conseillère spéciale d’Obama. Un panel o๠les grands défis sur le rôle de la femme pour la construction de la paix, seront débattus. Et des solutions proposées. Ce qu’il faut retenir, C’’est la grande diversité des participants et des panelistes venus de toutes les sphères de l’administration ou de la société civile américaine et du monde des Affaires ; En marge, d’autres évènements comme la réunion Africa 2.0 auront lieu ou l’évènement « Timbuktu Renaissance », que présidera le président Ibrahim Boubcar Keita et son épouse Keita Aminata Maiga, en compagnie de la ministre malienne de la Culture, Mme Ndiaye Ramatoulaye Diallo. Objectif de cette levée de fonds, organisé par la Brookings Institution de Washington, susciter l’intérêt autour de la réhabilitation des trésors sacrés de Tombouctou, une ville du Nord du Mali qui rappelons-le, aura subi les assauts des djihadistes en Avril 2012. Africa Business Forum 5 Août, « l’Africa Business Forum » réunira la crème des entrepreneurs mondiaux et PDG africains, tels le nigerian Aliko Dangote, le sud africain Tshepo Mahloele, de Harith Fund Manager, Muhtar Kent, PDG de Coca Cola, Stephen Schwartzmann, PDG de Blackstone, Ajay Banga, patron de Mastercard, Michael Bloomberg, maire de New York et patron de la Bloomberg Philantropies parmi tant d’autrs personnalités du monde des affaires… Un forum qui se tiendra en présence de plusieurs chefs d’Etats africains au Mandarin Oriental Hôtel de Washington. Paul Kagamé, Jacob Zuma, Macky Sall, Moncef Marzouki, Dlamini Zuma(UA) entre autres seront les guests d’honneur de ces Business sessions, sur les opportunités d’investissements avec le continent. Attirer plus d’investissement direct en Afrique, renouveler les termes de l’AGOA, afin qu’il bénéficie à  plus de pays africains, en termes de volumes d’exportation, favoriser le climat des affaires, en enrayant la corruption dans les administrations, augmenter le potentiel énergétique du continent de Dar’es Salam à  Tunis, grâce à  l’initiative Power Africa, dans laquelle l’Amérique injectera des fonds supplémentaires, cela signifie, réduire les coûts de l’électricité, pour favoriser l’accès au plus grand nombre, précisera Jim Yong Kim, président de la Banque Mondiale, l’une des deux institutions de Bretton Woods, basée à  Washington. 37 milliards de dollars, C’’est le chiffre annoncé par Barack Obama à  l’issue de ce Business Forum, qu’il clôturera par un entretien exclusif face au public. Une aide substantielle qui devrait être injectée sous diverses formes et projets de développements sur le continent. Deux journalistes du Tour, le sénégalais Mamadou Thior (RTS) et la Sud Africaine Dudu Busani couvriront ce Forum économique pour le reste du groupe, le temps et l’espace étant limité pour que touts puissent y avoir accès. En marge de ce forum, nous aurons une rencontre avec une responsable du Pentagone, en charge des affaires étrangères, Amanda Dory, qui nous parlera de sécurité, de défense. A la Banque Mondiale, nous serons reçus par le Vice Président Afrique, Makhtar Diop, pour évoquer les questions liées à  l’énergie sur le continent, des initiatives soutenues par l’institution financière. De même que les solutions alternatives telles que le solaire pour offrir la lumière au plus grand nombre d’Africains. Sans oublier, un briefing avec des représentants de la « Human Rights Campaign » pour les droits des personnes homosexuelles (gays et lesbiennes) et transsexuelles, une cause pour laquelle, un plaidoyer intense est fait en Amérique. Un dà®ner à  la Maison Blanche Le même soir, après une séance épique de plus d’une heure sur le perron de la Maison Blanche, pour photographier l’arrivée de la cinquantaine de leaders africains invités par Barack et Michelle Obama, nous seront conduits dans les jardins de la Maison Blanche, pour assister au dà®ner de gala offert par le couple Obama, et particulièrement le toast de POTUS. Une fois de plus, C’’est en tant que fils d’un africain, un kenyan, que Barack Obama lèvera son verre, à  l’honneur de ses invités en appelant à  de meilleures relations de prospérité avec le continent africain. Quant aux tenues des premières dames, Ange Kagamé, la fille du président rwandais remportera tous les suffrages, ainsi que la seconde Dame des Etats-Unis, Jill Biden, aves sa robe en Wax, cousue à  Kinshasa en République démocratique du Congo. Chaque couple présidentiel aura également droit à  sa photo avec le couple Obama. Last but not least : les questions de sécurité et investir dans les générations futures… Ce qu’il faut retenir de ce sommet Us-Afrique, C’’est la volonté affichée des Etats-Unis de se tourner davantage vers le continent en termes de relations d’affaires. Il a souvent été reproché à  Barack Obama de ne pas assez regarder vers l’Afrique, lors de son premier mandat. Un retard que le président américain, s’est selon, beaucoup d’observateurs, évertué à  combler en invitant ces leaders africains à  Washington. A l’issue de la conférence de presse de clôture du sommet, Barack Obama aura encore une fois appelé les Africains à  leur responsabilité. En matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme, il a encouragé les états à  plus de coopération sous régionale pour prévenir les menaces, même si l’Amérique reste engagé pour le déploiement plus effectif des soldats de maintien de la paix. Grant Harris de la National Security Council et conseiller du président Obama souligne aussi la nouvelle initiative annoncée lors de ce sommet. La Security Governance Initiative(SGI) devrait permettre d’apporter de l’aide en matière de sécurité aux pays africains en commençant par six d’entre eux que sont le Ghana, le Kenya, le Niger, le Nigeria, la Tunisie et le Mali, avec une première enveloppe d’un budget de 65 millions de dollars injectés pour la première phase de l’initiative. Le pari sur la jeunesse africaine, restera l’un des éléments phares de ce sommet, qui rappelons le, faisait suite au sommet des jeunes leaders YALI une semaine plus tôt. l’Afrique dont la population augmente et n’aura pas d’autre choix que de parier et d’outiller sa jeunesse, pour amorcer son développement économique, de façon harmonieuse et sans un regard en arrière, sur les conflits, les pandémies, la pauvreté etC’… Il faut cependant signaler que la question du virus Ebola aura dominé le Sommet, largement couvert par les médias américains, même si l’on regrette un peu, que lors de la conférence de presse, tenue par Obama, il n’ y ait eu qu’une seule question pour un journaliste africain. Leçons d’un Tour Participer à  ce tour entre Washington et Atlanta, a été une belle opportunité pour les journalistes, d’abord, parce qu’il montre l’engagement des Etats-Unis envers les échanges et la coopération culturelle entre Washington et les capitales africaines, en particulier Bamako. Il est appréciable de voir qu’à  chaque grand évènement organisé en Amérique, le département d’Etat américain, à  travers son ambassadeur au Mali, Madame Mary Beth Léonard, s’investit dans la prise en charge de journalistes qui dans un autre contexte, n’auraient ni les moyens, ni la chance, de participer à  de tels voyages. l’autre leçon à  retenir, C’’est qu’il y a une vision américaine du monde, une projection du futur, que l’Amérique veut faire partager au monde entier. En invitant des journalistes africains, les Etats-Unis dévoilent un pan de leur politique étrangère et s’ouvre à  toutes les demandes et questionnements, qui permettent de comprendre, comment cette jeune démocratie, à  travers des institutions fortes, est devenue en moins de deux siècles, la première puissance mondiale. Et comme l’a si bien dit Barack Obama, à  Accra au Ghana, en 2009, l’Afrique aujourd’hui n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes ! Cheers !

Africa Reporting Tour : Welcome to Atlanta, Georgia…(2/3)

Nous foulons Atlanta le 30 juillet au soir. Epuisés par une journée longue, mais riche en rencontres, nous posons nos valises à  l’Omni Hôtel, adossé au CNN Center en plein C’œur d’Altanta. Un C’œur névralgique de tours qui tutoient le ciel, et ces milliers de petites lumières qui illuminent les gratte-ciels. Voici Downtown Atlanta et le gigantisme à  l’américaine. , de belles institutions publiques et privées, dans cet état de Géorgie, que chanta le bluesman Ray Charles avec passion, dans Dans les années 1840, les pouvoirs du milieu des affaires de la ville ont promu le nom « Atlanta » (d’après Western et Atlantic, la principale ligne de chemins de fer) pour attirer davantage de capitaux nordistes. En 1848, le petit village de Terminus est devenu Atlanta. Prise en septembre 1864, sur l’ordre du général nordiste William Tecumseh Sherman, la ville sudiste est entièrement détruite. En 1946, le quartier général de ce qui deviendra les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) est établi à  Atlanta.Atlanta, C’’est aussi la ville des Black Collèges et Universités noires, la ville de W.E.B. Dubois, militant de la cause noire et des droits civiques mais enfin, C’’est aussi la ville du révérend Martin Luther King Jr… Pendant les années 1960 Ralph Abernathy et des étudiants de ces collèges noirs, ont joué un rôle majeur dans la direction du mouvement des droits civiques. Atlanta devint, en 1974, la première grande ville du Sud à  élire un maire noir, Maynard Jackson. Martin Luther King et son fils Martin Luther King Jr y furent pasteurs. La ville a accueilli les Jeux olympiques d’été de 1996. Peuplée, dense, moderne, Atlanta vous marque l’esprit. Elle compte environ 500 000 habitants en plein centre et un peu de plus de 5 millions en banlieue, une population dominée par les Africains-africains. Le lendemain, à  la première heure, visite au Centre pour le contrôle des Maladies. Actualité oblige, le virus Ebola, qui fait des ravages en Sierra Léone, au Libéria et au Nigeria plus récemment, s’est invité dans nos échanges avec les experts du CDC (Center for Disease Control en anglais), basé à  Atlanta. C’’est là , dans cette institution publique, que se définissent les politique globales de santé, que les grandes épidémies comme le Sida, la malaria, la tuberculose et désormais le virus Ebola sont suivies. Au sous-sol, il y a cette salle immense o๠les maladies sont répertoriées, et tous les cas de pandémies qui se déclarent dans le monde, sont immédiatement signalés au siège ; Le CDC a une cinquantaine d’antennes en Afrique de l’Ouest, Australe et de l’Est. Ouganda, Tanzanie, Ghana, Kenya, Nigeria, Burundi, Rwanda ; les différents centres sont sous la supervision directe de celui d’Altanta : « Si des progrès notables ont été réalisés en matière de VIH Sida, comme la prévention de la transmission mère-enfant, précise le Dr Kaplan, nous faisons désormais face à  de nouvelles urgences ». Pour Barbara Knust, épidémiologiste au CDC, l’épidémie de fièvre Ebola qui touche l’Afrique de l’Ouest, de la Guinée au Nigeria, avec un niveau d’alerte maximale, est l’une des plus foudroyantes, et requiert des moyens plus importants et une coopération plus accrue des Etats, pour la contenir rapidement. Le CDC a déjà  envoyé de nombreux experts et personnels d’assistance en Sierra Léone ou au Libéria, à  côté d’ONG comme Médecins sans frontières, pour aider à  traiter les malades au plus vite. Avec plus de 1200 morts désormais, l’OMS a tiré la sonnette d’alarme, et les Américains ont choisi de rapatrier deux de leurs ressortissants, à  l’hôpital Universitaire Emory d’Atlanta, pour les traiter. Au C’œur de la polémique, le risque de contagion. A ces deux patients, un traitement non encore homologué a été administré, le ZMapp. Si les effets secondaires sont inconnus à  ce jour, l’OMS a autorisé l’envoi de ce vaccin expérimental dans les zones touchées par l’épidémie Ebola et même dans certains pays d’Europe, qui craignent la contagion du fait des voyageurs internationaux. En attendant, le CDC, à  travers son Global Health Center, poursuit sa politique de santé en partenariat avec les pays africains, tout en multipliant les nouvelles initiatives, pour tenter de contenir les infections virales graves comme le virus Ebola. CNN Center… Après le CDC, en route pour les studios de CNN au C’œur de la ville. Crée en 1980 par le magnat Ted Turner, CNN est l’une des chaà®nes américaines les plus regardées aux Etats-Unis. Avec une audience de plusieurs millions d’américains, elle s’intéresse à  l’Afrique à  travers trois programmes phares, que nous décrit Jenni Watts, productrice associée. « Inside Africa », plonge au C’œur de l’Afrique, et sa diversité régionale, culturelle et sociale. « African Voices » s’intéresse à  des personnalités du continent et des leaders politiques, enfin sur le plan business, les émissions « Africa Market Place » et « African Start-ups » côtoient le monde des affaires et des jeunes créateurs d’entreprise ou innovative leaders. Isha Sesay, qui présente les journaux d’actualité, ou Soni Methu, nouvelle recrue originaire du Kenya, sont deux des présentatrices vedettes de la chaà®ne. « Etre un bon journaliste, demande beaucoup de curiosité, mais aussi une grande objectivité et neutralité », résume Isha Sesay, qui nous vient de la Sierra Léone. La jeune femme a aussi interviewé de grandes leaders comme Jonathan Goodluck du Nigéria ou la première dame du Sénégal, mais elle aussi couvert, depuis Lagos, l’enlèvement des jeunes filles au Nigeria par le groupe radical Boko-Haram. Pour les journalistes du programme, visiter CNN a été une expérience formidable, tant sur le plan éditorial que logistique. « Mon rêve est de venir travailler ici quelques mois et acquérir une nouvelle expérience », confiera enthousiaste Adeshawa, reporter TV au Nigeria et participante du Tour. Joshua Poro de l’Ouganda ajoute : « Moi, je suis un fan inconditionnel d’Isha Sesay et son travail et son professionnalisme m’inspirent au quotidien ». “Atlanta is the place to be ! Venez à  Atlanta, car C’’est là  qu’il y a de véritables opportunités de business et vous verrez que dans cette ville, un dynamisme réel existe ». Cette assertion de Jacqueline Jones Royster, Recteur à  la Georgia Tech University, lors d’un cocktail de networking, nous permettent de comprendre, que la ville s’inscrit en partenaire clé de l’Afrique. l’initiative Africa-Atlanta, un groupe de plaidoyer, impulsé par Georgia Tech, vise à  mettre en relief tous les liens culturels, politiques et économiques entre Atlanta et l’Afrique de manière globale. Pour De Shawn Jenkins, directrice d’Africa Atlanta, le Business forum de Novembre, permettra de multiplier les opportunités d’Affaires et les rencontres Be2Be entre entrepreneurs africains et américains. l’Afrique est à  Atlanta. C’’est indéniable. A travers sa population noire, son histoire, celle des Droits civiques que met en relief, le tout nouveau et très inspirant « Center for Civil and Human Rights ». Doug Shipman son CEO, y a mis toute son énergie. Les donateurs ont suivi. Là  dans ces murs, s’inscrivent le combat de Martin Luther King, de Rosa Parks, de Malcom X, de Nelson Mandela, tous ces leaders noirs confrontés à  la haine raciale, mais aussi les actes et discours des oppresseurs pour justifier cette violence entre races noires et blanches. Au sortir de ce lieu, quelque chose aura changé en vous. Mais C’’est au « Martin Luther King Center » que l’émotion peut saisir, à  la vue des tombes des deux époux Martin et Coretta King, exposés sur une stèle dans les jardins du centre, pas loin de l’Eglise baptiste Ebenezer Church qui rendra hommage au combat du Pasteur assassiné à  Memphis (Tennesse) en Avril 1968. Ce combat pour l’égalité, est étudié dans les universités noires comme la Clark Atlanta University (CAU) o๠nous rencontrerons, Lydia Arnold et Carolyn Banks, deux militantes des droits civiques, la soixantaine radieuse, ravies de rencontrer des journalistes africains pour se souvenir de leur engagement dans les années 60. « C’’est sans doute l’une des visites les plus intéressantes à  Atlanta, parce que nous avons fait un bond dans l’histoire américaine », convient la participante sud africaine Mapula Nkosi du Sowetan journal. Pour terminer notre séjour plein de spiritualité à  Atlanta, nous visitons également le projet « Habitat for Humanity », qui permet à  des familles modestes d’avoir une maison, construite en seulement 7 jours, et grâce à  un prêt sans intérêts et des volontaires aussi motivés que de jeunes entrepreneurs. Puis le Carter Center, un lieu niché dans un écrin de verdure, en banlieue d’Atlanta, o๠la librairie et le Musée vous déroulent la vie de l’ex président américain Jimmy Carter, aujourd’hui, engagé en Afrique, à  travers la Fondation Carter, qui outre la santé, fait aussi de l’observation électorale. Dans le Musée, un objet a attiré mon attention, ce manteau porté par Jimmy Carter lors de son investiture et qui en fait, lui avait été prêté par un membre du protocole. La galerie d’objets d’arts africains et masques traditionnels, montre tout l’intérêt d’un homme, qui aussi été élevé dans l’Amérique des années 30 à  côté d’une nourrice noire. « Ce musée est tout simplement gigantesque », s’étonne Vivian Kai Mensah, du Ghana, surprise d’y découvrir de l’art africain. l’intérêt des Américains pour l’Afrique grandit, à  n’en pas douter. Tout comme notre intérêt s’accroà®t à  la vue de ces bouteilles de Coca Cola, au goût multiple, et représentant tous les pays du monde. Nous ne pouvions pas quitter Atlanta sans faire le « World of Coca Cola » situé dans le parc du Centenaire, qui a aussi abrité les Jeux Olymiques, avec le Gergia Aquarium, le plus grand de tous les Etats-Unis. Histoire centenaire du Coca Cola, ce breuvage inventé en 1886 par John Pemberton un pharmacien américain, est devenu universel et consommé par tous. Des bouteilles de toutes les formes, des publicités du monde entier, C’’est une plongée dans l’univers pétillant de la boisson aux extraits de plantes et de cola, dont on ne peut plus se passer. Pour ma part, J’ai apprécié le Coca Cola made in Brésil… , C’’est le message posté sur facebook par l’une des participantes du Tour dans l’avion de retour vers Washington, dimanche 3 Août ! Dans quelques heures débutera le sommet historique Us-Africa leaders. A suivre…

Africa Reporting Tour : A la découverte des institutions américaines (1/3)

Ce voyage de presse s’inscrivait dans deux évènements majeurs : le sommet des YALI (Young Africans Leaders Initiative) lancé en 2010 par le président Barack Obama et le sommet historique US-Africa Leaders, qui s’est tenu du 4 au 6 Août dans la capitale fédérale des Etats-Unis. Arrivés à  Washington à  la veille du sommet YALI, les 23 journalistes venus du continent (Congo Brazaville, Sénégal, Afrique du Sud, Mali, Ghana, Sierra Léone, Kenya, Lesotho, Cameroun, Nigéria, Burkina Faso, Maurice, RDC, Libéria, Côte d’Ivoire, Madagascar, Zimbabwe, Tanzanie etc.. ) ont d’abord découvert la ville de Washington lors d’un city tour. Visite de la Maison Blanche, du National Mall, du Lincoln Mémorial, tous les lieux phares de l’histoire de la jeune démocratie américaine, ont été racontés par Matthew Schubert notre guide du jour. Thomas Jefferson, Abraham Lincoln, Georges Washington dont la ville porte le nom, sont les grandes figures politiques des Etats-Unis, aujourd’hui dirigés par Barack Obama, le 44è président. Sur le plan social, Washington, à  l’inverse du gigantisme de New York, est à  dimension humaine, avec des rues et avenues larges, des buildings de haut standing et de vieilles maisons en brique rouge, coquettes, une cité très cosmopolite. De l’avis de certains maliens de la diaspora, il fait bon vivre à  DC. Aux abord de la ville, il y a le Potomac, ce fleuve qui sépare le district de Columbia, de la Virginie et du Maryland, deux autres états, proches o๠certains Washingtoniens travaillent. Nous achèverons notre tour au Capitole sous un beau soleil de Juillet. Cet édifice imposant est le siège du congrès et du sénat américain, o๠la plupart des grandes lois et décisions politiques sont votées. Que vous soyez l’homme le plus puissant de la planète ne signifie rien, lorsqu’il s’agit de faire passer une réforme majeure, et que vous n’avez pas l’aval du congrès. Le président Obama en sait quelque chose… Le sommet des jeunes leaders africains Lundi 28 juillet, la vingtaine de reporters, prennent la direction de l’hôtel Omni Shoreham de Washington. Un évènement spécial, « le Yali Town Hall », mettra face à  face le président Obama et 500 jeunes leaders africains deux heures durant, pour une série de questions sur les investissements, le commerce, le rôle d’une société civile forte, la bonne gouvernance, les nouvelles technologies, l’emploi etc.. Ces 500 jeunes leaders africains, ont été sélectionnés sur dossier et à  l’issue d’un processus sélectif pour pouvoir acquérir pendant six semaines des connaissances sur le système américain et comment s’en inspirer dans plusieurs universités phares. « Business et entreprenariat », « Civic leadership », « public management », etC’… les YALI ont eu l’opportunité d’observer les étudiants américains et de rencontrer des PDG, des CEOs ou des responsables civils de la société US. Appelés à  insuffler une dynamique nouvelle de développement sur le continent, le nombre de YALI devrait doubler d’ici deux ans pour atteindre 1000 candidats a annoncé Barack Obama. En outre, le programme YALI s’appelle désormais le « Mandela Washington Fellowship », en hommage au héros de la lutte anti-apartheid décédé l’an dernier et source d’inspiration pour le président américain : « Il y a quatre ans, J’ai lancé ce programme pour les jeunes leaders africains afin que nous puissions mettre à  profit votre incroyable talent et créativité. Depuis, nous nous sommes associés à  des milliers de jeunes à  travers le continent en leur donnant notamment les moyens d’acquérir les compétences, la formation et la technologie dont ils ont besoin pour démarrer de nouvelles entreprises, susciter des changements dans leurs communautés, promouvoir l’éducation, la santé et la bonne gouvernance». BO. Pour Michelle Obama, la Fisrt lady des Etats-Unis, qui s’est également adressée aux jeunes leaders africains, l’éducation des filles, la lutte contre les violences envers les femmes, les mutilations génitales féminines sont des priorités, pour parvenir à  une société plus égalitaire et tournée vers le progrès. Pour cela, hommes et femmes doivent travailler de pair et se respecter : « Je suis une femme, noire, mes ancêtres ont été des esclaves, mes parents et mes grands parents ont subi la discrimination raciale, J’ai étudié dans les meilleures universités et aujourd’hui, je vis à  la Maison Blanche. Chaque jour que Dieu fait, mon mari me soutient et me vénère, alors que chaque homme se demande s’il traite sa femme avec équité, si tel n’est pas le cas, alors cet homme est un lâche ! », a t-elle déclaré. Standing ovation après ce discours mémorable de 45 minutes qui a suscité l’adhésion des Yali particulièrement les jeunes femmes : « J’ai été très touchée par le discours de la première parce qu’il va à  l’essentiel, met en lumière le combat des femmes pour l’égalité et l’accès à  de meilleure opportunités d’emploi et de carrière grâce à  l’éducation », dira Dalada Baly qui représentait le Mali. Briefings au département d’Etat En marge du sommet YALI, nous découvrons le centre de la presse étrangère, situé au National Press Building, 14è rue. Le FPC accueille la presse étrangère à  l’occasion de grands évènements comme les élections américaines ou plus récemment le sommet US-Afrique. C’’est là  que nous entamons une série de rencontres avec différents responsables américains. Au Bureau des Affaires Africaines du State Department, l’ambassadeur Robert Jackson, expliquera les grandes lignes de la politique africaine des Etats-Unis, axée sur de meilleures relations commerciales, des opportunités d’investissements plus larges, le renouvellement des termes de l’AGOA, un partenariat gagnant-gagnant, à  l’opposé de la politique, qui consiste à  piller les ressources du continent, sans qu’il n’en bénéficie. Au CSIS, le centre pour les stratégies et études internationales » un « think tank » réputé de Washington, les politiques africaines sont débattues. Pour Jennifer Cooke, la politique américaine a subi un changement évident depuis l’ère Bush Jr et la spécialiste relève le fait que les Etats-Unis s’inscrivent désormais comme des partenaires privilégiés de l’Afrique, sans rapport direct aves la percée chinoise sur le continent. Sur le plan sécuritaire, il y a une volonté manifeste pour les Etats-Unis de ne plus s’ingérer directement dans les conflits qui touchent le continent, cependant, l’Amérique s’engage sur d’autres plans comme l’humanitaire, la santé, les soldats de paix ou « Peace Keepers », la coopération militaire et le renseignement et bien sûr les jeunes, à  qui il faut donner toutes les chances pour réussir etC’… Aux Etats-Unis, l’esprit d’entreprenariat est une constante, une valeur qu’on inculque dès l’enfance. Tout le monde peut réussir à  condition d’avoir une idée géniale, un savoir-faire, un talent innée, C’’est tout l’esprit du sommet Yali, qui a aussi abordé des questions liées à  la croissance économique, lors d’une plénière, o๠l’on a vu de jeunes PDG africains, des créateurs de starts-ups, raconter leur success-stories à  côté de célèbres gurus de la finance comme Mo Ibrahim, Warren Buffet et Steve Case de la Case Foundation. Pooled or not pooled ? Pour la couverture du sommet US-Afrique des leaders africains, chacun est sur le pied de guerre, en particulier les correspondants de la Maison Blanche, que nous rencontrons dans la soirée. Pour April Ryan, qui y travaille depuis une quinzaine d’années, le métier de journaliste est exigeant. Dans la salle de presse, o๠se font des points réguliers avec POTUS (Président of United States) et parfois FLOTUS-Michelle (First Lady of the United States), April nous explique le concept du « pool », ou du journaliste accrédité pour un évènement. En clair, vous êtes désigné pour couvrir une rencontre, un discours, une arrivée à  l’aéroport et même une session au Congrès. Vous devez donc rendre compte au détail près : « Le président Obama vient d’entrer » ; « Il a regardé sa montre et a souri », «Il a annoncé une hausse de la taxe à  la consommation » etC’… Un résumé fidèle, un « pool report » précis pour les collègues qui se baseront sur votre travail. En dépit des gros titres sur l’avancée du virus Ebola en Sierra Léone, ou la guerre entre Israà«l et le Hamas à  Gaza, l’Afrique reste la grande star de ce mois d’Août: « l’Afrique et ses leaders feront la une des journaux, J’en suis convaincue, le sommet US-Afrique est une première, parce qu’il réunit autant de leaders africains à  Washington », précise April Ryan, que nous reverrons au dà®ner de la Maison Blanche. Anicet Yomboranyama, participant de la RDC témoigne : « Cette visite de l’une des plus belles institutions américaines, est un moment inoubliable. Je ne l’oublierai jamais », confie le reporter de la télévision nationale congolaise, qui avait déjà  participé en 2010 au sommet YALI. Après les magnifiques jardins de la Maison Blanche, o๠vivent le président Obama, son épouse Michelle et leurs deux filles Malia et Sasha, nous rencontrons d’autres responsables du département d’Etat: l’ambassadrice Deborah Birx, l’une des coordinatrices de la politique de santé américaine contre le VIH-SIDA, la tuberculose et le paludisme. Des initiatives comme le PEPFAR ou (Président Emergency Plan for AIDS relief) engagé sous Georges Bush Jr, ont permis de soigner en Afrique sub-saharienne, des milliers de personnes atteintes du Sida, en leur facilitant l’accès aux traitements anti-rétroviraux. De son côté l’USAID, l’agence américaine pour le développement, se concentre sur la lutte contre la pauvreté, la bonne gouvernance, l’assistance internationale, la résilience économique etc. Enfin, le bureau des Affaires culturelles et de l’éducation promeut les échanges académiques, culturels et même sportifs entre le peuple américain et les africains, à  l’instar du sommet des YALI à  Washington.