Centrafrique: intervention française « immédiate »

«Vu l’urgence, j’ai décidé d’agir immédiatement, c’est-à -dire dès ce soir, en coordination avec les Africains et avec le soutien des partenaires européens». A l’issue d’un conseil restreint de défense à  l’Elysée, le président François Hollande a lancé dans l’urgence jeudi soir l’opération «Sangaris» en République centrafricaine. Quelques heures plus tôt, l’ONU donnait son feu vert, via une résolution adoptée à  l’unanimité, pour intervenir dans ce pays livré au chaos. Cette résolution autorise les soldats français à  «prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca (force africaine en RCA) dans l’accomplissement de son mandat». L’objectif: rétablir la sécurité. Le secrétaire général de l’ONU s’est félicité de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2127 qu’il considère comme « une étape importante et opportune ». Ban-ki-Moon « salue les efforts des forces françaises » et souligne l’importance « d’un déploiement rapide de la Mission internationale de soutien à  la République centrafricaine sous conduite africaine (Misca) » pour protéger les civils. La France en attendant l’Afrique La force africaine doit compter jusqu’à  3.600 hommes, mais n’en rassemble pour l’instant que 2.500, mal équipés et entraà®nés. Paris dispose déjà  sur place d’environ 650 hommes, mais ces effectifs seront «doublés d’ici quelques jours pour ne pas dire quelques heures», a promis François Hollande. Près de 350 militaires français stationnent actuellement au Cameroun, dont une partie devrait franchir la frontière centrafricaine par la route. L’UE examine dès à  présent les moyens d’assister cette force, avec «plusieurs options», principalement «financières», tandis que la Grande-Bretagne a déjà  proposé une «aide logistique limitée» à  la France Violents combats ce jeudi en RCA La journée du jeudi 5 décembre a été marquée par de nouvelles violences. Dès l’aube, des tirs assez fournis d’armes automatiques, de mitrailleuses et de mortiers ont été entendus dans plusieurs quartiers de Bangui, la capitale de Centrafrique. « Les premiers tirs ont été entendus vers 4h du matin. D’abord au nord de la ville puis peu de temps après au sud de la ville, essentiellement dans les quartiers de Kassa௠et de Boy-Rab », rapporte un journaliste de France 24. « Il semblerait qu’il s’agisse d’attaques de milices anti-Balaka (« anti-machettes », en langue sango) sur des cantonnements des forces armées centrafricaines et notamment le camp militaire de Kassaà¯. Ces milices soutiennent l’ancien président Bozizé et s’opposent à  l’ex-Séléka, l’alliance qui a pris lele journaliste Matthieu Mabin, qui a pu observer « des mouvements de troupes dites ex-Séléka, donc aujourd’hui forces armées centrafricaines, vers le nord de la ville ». Au fil des heures, les tirs ont diminué d’intensité. De son côté, le président centrafricain de transition Michel Djotodia a annoncé l’extension immédiate de quatre heures du couvre-feu, imposé désormais de 18H à  6H. Comme les jours précédents, les militaires français du détachement stationné à  l’aéroport ont mené des patrouilles dans la ville.

Mali : l’ONU approuve le déploiement d’une force de sécurité

Une résolution mise au point par la France a été adoptée à  l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies, jeudi 25 avril, ouvrant la voie au déploiement de douze mille six cents casques bleus au Mali dès le 1er juillet. Cette force de maintien de la paix sera chargée de stabiliser le nord du pays, après l’intervention française contre les islamistes qui contrôlaient cette région. Le Conseil devra déterminer dans les soixante prochains jours si les conditions de sécurité sur le terrain permettent son déploiement à  compter du 1er juillet. Cette « Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali » (Minusma), qui prendra le relais de la Misma (force panafricaine), sera envoyée »pour une période initiale de douze mois ». « STABILISER LES CENTRES URBAINS, PARTICULIàˆREMENT DANS LE NORD » Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est félicité d' »une étape importante ». « L’adoption de cette résolution est un succès. Elle confirme le soutien unanime de la communauté internationale à  la stabilisation du Mali ainsi qu’à  l’intervention de la France et des Etats de la région pour venir en aide à  ce pays. » La Minusma comprendra au maximum 11 200 soldats et 1 440 policiers, dont des « bataillons de réserve capables de se déployer rapidement ». Elle n’aura pas pour mission la lutte antiterroriste, mais devra « stabiliser les centres urbains essentiels, particulièrement dans le Nord » et « empêcher un retour d’éléments armés dans ces zones ». Les casques bleus devront aussi protéger les civils et le patrimoine culturel et contrôler le respect des droits de l’homme. Ils aideront également les autorités maliennes à  instaurer « un dialogue politique national », à  organiser des élections « libres, équitables et transparentes », et à  promouvoir la réconciliation avec les Touareg du Nord. Un représentant spécial de l’ONU pour le Mali sera nommé pour diriger la Minusma. 3 850 SOLDATS FRANà‡AIS TOUJOURS AU MALI Le texte autorise également « les troupes françaises à  intervenir en soutien à  des éléments de la Minusma en cas de danger grave et imminent les menaçant et à  la demande » du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Un millier de soldats français doivent rester au Mali pour contrer une éventuelle guérilla des groupes islamistes armés. L’armée française dispose aussi de bases arrière au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou au Tchad. Le contingent français au Mali doit passer de 3 850 soldats aujourd’hui à  2 000 en juillet et à  un millier à  la fin de 2013. Au plus fort de l’opération « Serval », lancée le 11 janvier, il comptait près de 4 500 hommes.

Intervention au Mali : «La France s’enferme dans une logique infernale»

LE FIGARO – Que vous inspire le communiqué d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) accusant Paris de bloquer le dialogue pour la libération des quatre otages enlevés en 2010 au Niger? Mathieu GUIDàˆRE – La nouveauté, c’est qu’Abou Zeid, le chef du groupe qui détient les otages français, s’exprime lui-même pour la première fois. Il répond à  la vidéo mise en ligne le 8 décembre par Clément Legrand, le frère d’un des otages. Il donne aussi un point de vue sur les négociations sensiblement différent de la version fournie par le gouvernement français depuis plusieurs mois. Qui croire? Il est évident qu’il y a un menteur ou un malentendu dans cette affaire. Abou Zeid dit que, depuis la mort de Ben Laden, ce dossier, qui était supervisé par al-Qaida central, l’est désormais par Aqmi et que, depuis un an, il envoie des signaux au gouvernement français, mais que rien ne se passe. Paris, de son côté, affirme agir discrètement pour obtenir la libération des otages. Que faut-il en conclure? Soit le gouvernement français n’a pas les bons intermédiaires pour communiquer avec le groupe d’Abou Zeid, mais ce serait alors un peu étrange puisque Clément Legrand a réussi à  le faire assez aisément, via sa vidéo, en une quinzaine de jours. Soit nous sommes dans un jeu de poker menteur. Qui ment? D’un côté, le gouvernement français prépare une intervention militaire de la force africaine au Mali. De l’autre, il est possible qu’Abou Zeid instrumentalise le dossier des otages français pour imposer son hégémonie au sein d’Aqmi, en proie actuellement à  une guerre des chefs. Un autre dirigeant d’Aqmi, Moktar Belmoktar vient de faire sécession après avoir été démis de ses fonctions. Dans cette compétition pour le leadership d’Aqmi, il y a aussi le groupe Mujao (Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest), qui a réalisé presque tous les enlèvements de l’année 2012. La France a-t-elle infléchi sa politique sur le dossier des otages en refusant de payer des rançons? L’actuel gouvernement essaie, me semble-t-il, de faire comprendre aux groupes terroristes qu’un citoyen français lambda ne représente pas le gouvernement français et, par conséquent, que le rapt d’un ressortissant français n’infléchira pas la politique étrangère de la France. En fait, officiellement, l’à‰tat français a toujours refusé de payer des rançons. Je pense qu’effectivement il ne l’a jamais fait directement et que les paiements sont passés par d’autres canaux. Cependant, je m’étonne que l’employeur des quatre Français détenus depuis trois Noà«ls, à  savoir le groupe Areva et Satom, cité dans la vidéo d’Aqmi, soient si absents. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, vient d’annoncer qu’une intervention militaire au Mali pourrait avoir lieu dès le premier semestre 2013. Cette intervention a-t-elle une chance de réussir? Cette intervention militaire ne recueille pas l’approbation de tous les à‰tats de la région. Qui plus est, leurs armées ne sont pas toutes prêtes, les autres pays européens sont réticents. Les Américains y vont eux aussi à  reculons. Ils nous soutiennent diplomatiquement, mais ne veulent pas aller sur le terrain. Dans ce dossier, la France fait preuve d’un volontarisme, voire d’un activisme étonnant, elle semble très va-t-en-guerre et quasiment seule parmi les pays occidentaux. Et cela est en train de changer son image dans la région, alors qu’elle venait d’acquérir grâce au printemps arabe un formidable capital de sympathie. La France s’est enfermée dans une logique infernale. Plus le gouvernement annonce qu’il va intervenir au Mali en soutenant une force africaine, plus il y a d’enlèvements de Francais. Quand on prétend lutter contre le terrorisme, on ne procède pas par des effets d’annonce. La lutte contre Aqmi ne peut s’appuyer que sur un travail de renseignements, de frappes chirurgicales, de drones. Obama a démontré l’efficacité de cette stratégie. Or, depuis neuf mois, c’est-à -dire depuis que le nord du Mali est sous domination de groupes islamistes, nous assistons à  une série d’annonces sur une intervention militaire qui n’interviendrait pas plus tard que septembre prochain. C’est-à -dire que l’on donne quelques mois supplémentaires aux islamistes armés pour se renforcer. De plus, occuper militairement des territoires qui réclament leur autonomie ou leur indépendance est une stratégie vouée à  l’échec. Il existe d’autres moyens d’agir. D’autant qu’Aqmi montre des signes de dissensions internes importantes. L’Algérie, seul pays à  détenir les moyens et l’expérience pour mener une telle intervention, y est hostile et mise sur une solution politique. Les autorités algériennes sont ainsi parvenues à  réunir vendredi dernier les chefs islamistes des Touaregs maliens d’Ansar Dine (Défenseurs de l’Islam) qui tiennent Tombouctou ainsi que la majeure partie du nord du Mali, et ceux, laà¯ques, du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, NDLR) pour signer un protocole d’accord après que ces deux groupes se sont entre-tués pendant des mois.

Résolution de l’ONU: joie et espoir à Mopti

Ils sont nombreux les mopticiens à  s’exprimer sur cette résolution voté le jeudi 20 décembre dernier. Si certains pensent que cette guerre est obligatoire pour sauver l’orgueil malien, d’autres sont sceptiques sur son volet politique qui privilégie le dialogue avec les Touaregs. La plupart saluent malgré tout le vote de la résolution. D’après, Mamadou Kenietao, agent d’une ONG, le départ de Cheick Modibo Diarra a permis l’adoption du texte qui trainait depuis sur la table du Conseil de Sécurité. « Le Premier ministre était vraiment un blocage, il ne parvenait pas à  convaincre la communauté internationale. Certains disent même qu’il était de mèche avec Algérie pour s’opposer à  l’intervention de la communauté internationale », déclare notre interlocuteur. Salif Bocoum est un ancien militaire à  Mopti. Il a explosé de joie à  l’annonce du vote de la résolution. « Il faut la guerre pour donner au Mali son orgueil d’antan, notre armée doit profiter de cette résolution pour reconquérir les régions du nord Mali rapidement. Je vous rappelle que l’armée malienne était la plus redoutable dans la sous-région. Et C’’est inadmissible que celle-ci ne soit pas en mesure de reprendre les choses en main ». Haman Guindo est du même avis que notre ex-homme de troupe. Il pense que le Mali a désormais une couverture internationale pour faire cette guerre. « Il faut reconnaitre que la guerre aussi a des règles que beaucoup ne connaissent pas. Avec l’engagement de l’ONU auprès de notre pays nous allons en finir avec les djihadistes qui sèment la terreur au nom de Dieu alors qu’ils ne sont que narcotrafiquants » déclare –t-il. Pour Saran Maiga une déplacée du nord, les militaires maliens n’ont plus de raisons de ne pas aller au front. « Au lieu que nos militaires restent en villes et s’en prennent à  des pauvres citoyens civils, ils vont être obligés de se battre de désormais. Le feu vert a été donné » se réjouit–t- elle. Le dialogue qui dérange Si certains pensent que cette résolution est la bienvenue d’autres sont encore sceptiques dans la mesure o๠elle comporte le volet politique. l’aspect dialogue avec les touarègues ne reçoit pas l’assentiment de tous. s’il est vrai que le MNLA s’est désolidarisé des djihadistes. Selon Abah Dicko, enseignant, cette résolution est un piège. « Voter une résolution ne signifie pas d’aller faire la guerre tout de suite. Ils nous font croire que la guerre C’’est demain et après ils nous imposeront les Touaregs pour faire un front commun contre les fous de Dieu » critique –t-il. Dédé Tolo, mécanicien de son état, ne connait pas le contenu de la résolution mais il est d’emblée contre. « Cet accord de l’ONU dont les gens parlent depuis ne peut rien changer dans la crise malienne. l’essentiel est que les militaires se donnent la main pour aller au front afin de libérer le nord. Le vrai problème du Mali est la division au sein de l’armée. Sinon on va attendre encore malgré cette résolution votée par la communauté internationale » déclare –t-il. Modibo Fofana depuis Mopti

Edito :  » Nous n’attendrons pas Septembre 2013… »

La guerre, la dernière option pour la communauté internationale ? De l’avis de nombreux observateurs et éditorialistes, Septembre 2013 est un délai lointain, de plus la résolution autorisant le Mali à  intervenir au Nord, ne serait qu’une résolution «Â molle », pour reprendre notre confrère de RFI, Serge Daniel. Par ailleurs, si des islamistes viennent à  nouveau de détruire le dernier mausolée de la ville sainte de Tombouctou, il y a fort à  parier que les occupants, galvanisés par ce délai, nous en montrerons d’autres d’ici là . Au Sud, un nouveau gouvernement prend la mesure des évènements, après l’échec de la politique, vue comme «Â molle » elle aussi, de l’ex Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Fi de ces balbutiements, le Mali peut-il prendre son destin en main et faire la guerre ? Se lancer à  la reconquête du Nord. Au risque de perdre définitivement le Nord ? Les populations elles le réclament. Les milices d’autodéfense, s’entraà®nent pour cela. Les troupes à  Mopti se préparent pour cela et les généraux sont des va t-en guerre, leurs hommes trépigneraient. Certains des élus du Nord, comme Mme Seck Oumou Sall, maire de la commune de Goundam (Cercle de Tombouctou), nous confiait : «Â  Qu’ils nous donnent les armes, nous allons mettre le pantalon, et aller nous battre ! ». Alors que va-t-il se passer dans les mois à  venir ? Il est certain qu’avec l’aide de la communauté internationale ou pas, logistique française ou non, appui aérien ou non, certains sont prêts à  prendre les armes. Alors messieurs, les haut fonctionnaires onusiens, vos ballets diplomatiques incessants, vos réunions feutrées interminables, ou vos déplacements à  n’en plus finir, n’intéressent plus. Car eux, n’attendront pas Septembre 2013

Le projet de résolution française sur le Mali soumis au vote à l’ONU

La France devrait soumettre jeudi au vote de ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution autorisant le déploiement d’une force internationale au Mali par étapes et sans calendrier précis, ont indiqué des diplomates. Le projet dans sa forme définitive devrait être transmis aux 14 autres membres du Conseil mercredi soir et Paris espère son adoption jeudi dans l’après-midi. Le texte comporte un volet politique appelant Bamako à  rétablir l’ordre constitutionnel et à  engager des négociations avec certains des groupes armés, notamment les Touareg, présents dans le nord du pays. Le volet militaire comportera « deux étapes », a précisé un diplomate. Il s’agira d’abord de reconstruire l’armée malienne et d’entraà®ner les troupes africaines qui feront partie de la force afin de les rendre prêtes à  reconquérir le nord. Mais il faudra que le Conseil de sécurité s’estime « satisfait » de l’état de préparation de cette force, à  partir de certains critères -entraà®nement, structure de commandement, équipement- avant qu’elle puisse se déployer au nord pour chasser les groupes islamistes qui ont pris le contrôle de la région. Pas avant l’automne 2013? Des responsables de l’ONU et des diplomates estiment que la reconquête de cette partie du pays ne pourra en tout état de cause pas commencer avant l’automne 2013. Le secrétaire général de l’ONU Ban ki-moon sera invité à  faire rapport régulièrement au Conseil sur l’état d’avancement des négociations politiques et des préparatifs militaires. La question du financement reste à  régler: une bonne partie de l’entraà®nement sera pris en charge par l’Union européenne et aux termes de la résolution, Ban ki-moon devra proposer au Conseil des options financières pour un soutien logistique de l’ONU. Un diplomate a estimé à  environ 200 millions de dollars par an le coût de l’opération militaire. L’Union africaine et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) souhaitent le déploiement rapide d’une force africaine de 3300 hommes pour chasser les islamistes armés occupant le nord du Mali depuis juin et attendent avec impatience un feu vert de l’ONU. Les Etats-Unis ont exprimé des doutes sur la capacité des Africains à  mener à  bien cette opération, ce qui entraà®né de longues tractations entre Paris et Washington.

Nord Mali/intervention militaire, Ouattara veut une résolution de l’Onu « cette semaine »

Le président ivoirien Alassane Ouattara, par ailleurs président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a souhaité voir l’Onu adopté « vers la fin de cette semaine » une résolution pour une intervention militaire ouest-africaine au Nord Mali, recevant mardi à  Abidjan le représentant du secrétaire général des Nations unies pour le Sahel, Romano Prodi, ex-Premier ministre italien. « Nous souhaitons que grâce à  son influence et à  son implication nous puissions obtenir la résolution des Nations unies vers la fin de cette semaine », a déclaré Alassane Ouattara, à  l’issue d’un entretien de près d’une heure avec son hôte. « Les menaces sont grandes non seulement pour le Nord Mali mais pour toute l’Afrique de l’Ouest », a ajouté M. Ouattara tout en rappelant à  M. Prodi que les habitants du Nord Mali font l’objet de « violations très graves des droits de l’homme » dans une région qui « s’appauvrit de jour en jour ». Quant à  l’ex-Premier ministre italien, il a souligné la nécessité de « préparer l’action militaire de façon efficace » même s’il reconnait que le problème du Mali est « grave et urgent ». Il a indiqué qu’il y a « un accord général et partagé » de toute la communauté internationale de protéger le Sahel contre le terrorisme. La CEDEAO a mis en place une force militaire de plus de 3 000 hommes qui attend une résolution de l’Onu pour libérer le nord du Mali occupé par des islamistes armés.

Mali: un accord va être trouvé entre Français et Américains à l’ONU (Fabius)

« Il y a une résolution internationale qui doit être proposée d’ici quelques jours aux Nations unies » pour donner un cadrage à  cette action, a-t-il déclaré lors de l’émission Internationales, un programme de RFI-TV5-Le Monde, en minimisant tout différend à  ce sujet entre Paris et Washington. « Il y a quinze membres au Conseil de sécurité, pour l’instant, il y en a quatorze qui sont de l’avis de la France », a fait valoir le ministre. « Nous essayons de trouver une solution qui puisse rassembler tout le monde », a-t-il ajouté. « Les Etats-Unis font valoir deux éléments essentiellement. Le premier C’’est que tout cela va coûter de l’argent. Les Etats-Unis disent (que) C’’est très difficile d’aller au Congrès et de demander des crédits ». Deuxième argument, les Américains font valoir le fait qu’une intervention armée demande des « soutiens militaires forts » lorsqu’il « s’agira d’aller s’affronter aux terroristes », a expliqué Laurent Fabius. « Et donc nous discutons des modalités techniques de cet appui militaire. On va se mettre d’accord », a-t-il assuré. La volonté de la France et des Africains d’obtenir rapidement le feu vert de l’ONU à  l’intervention d’une force internationale dans le nord du Mali aux mains d’insurgés islamistes se heurte au scepticisme de Washington, qui doute de la capacité de Bamako et de ses voisins à  mener à  bien l’opération. Bamako et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont soumis à  l’ONU des plans pour une force internationale de 3.300 hommes et demandent au Conseil de sécurité d’autoriser rapidement son déploiement. Mais le secrétaire d’Etat américain adjoint aux affaires africaines Johnnie Carson a récemment estimé que les plans de la Cédéao « ne répondent pas à  plusieurs question essentielles », dont les « capacités des forces maliennes et internationales de réaliser les objectifs de la mission » et son financement, estimé à  haut moins 200 millions d’euros.

Mali-mélo à Bamako

La dernière guignolade en forme de coup de force du capitaine Amadou Haya Sanogo vient rappeler, si cela était nécessaire, que les militaires du camp de Kati font la loi à  leur guise. Le président de transition, Dioncounda Traoré, l’ex-Premier ministre Cheick Modibo Diarra démissionné à  la baà¯onnette, le nouveau Premier ministre Diango Sissoko, le gouvernement, le Parlement, sont autant de figurants interchangeables. Les bérets verts de Sanogo s’assoient allègrement sur la légitimité constitutionnelle parce qu’ils savent habilement jouer des divisions récurrentes de la classe politique malienne. Le peu de regrets exprimés par les uns et les autres après le départ forcé de Cheick Modibo Diarra est éloquent. Militaires, les bérets verts ont l’avantage indéniable de se trouver du bon côté du fusil. Le pied-de-nez fait aux institutions de la transition vaut aussi pour l’extérieur. La Cédéao (Communauté économique des à‰tats d’Afrique de l’Ouest), l’Union africaine, les Nations unies, la France, les à‰tats-Unis, n’ont eu d’autre choix que celui de prendre acte du départ inopiné en vacances de Cheick Modibo Diarra. Paris n’a pas formellement condamné sa démission, mais plutôt les circonstances, en priant l’ex-junte de se tenir à  distance de la vie politique malienne. Des recommandations que Sanogo ne risque pas d’entendre, lui qui se délecte déjà  du déblocage de ce convoi d’armes retenu depuis plusieurs mois par la Cédéao, à  Conakry en Guinée. Ce nouvel épisode des aventures du capitaine « pu-putsch » Sanogo survient alors que l’Union européenne s’apprête à  envoyer quelques centaines d’instructeurs pour recadrer l’armée malienne, dans la perspective de la libération du nord du pays, occupé par des groupes islamistes. l’ex-junte a toujours proclamé son refus d’une intervention militaire étrangère. A travers l’éviction de Cheick Modibo Diarra, les bérets verts signifient que la réalité du pouvoir malien est entre leurs mains. Sanogo and co sont donc d’excellents idiots utiles qui à  force de jouer les cow-boys deviendront la première justification d’une intervention armée de type drones yankee en appui des commandos français des forces spéciales pour mener la fête. Quand les Américains racontent qu’il faudrait d’abord organiser des élections pour donner au Mali un gouvernement légitime, ils ne disent pas autre chose.

Participation citoyenne : « Signons la pétition! »

Pousser les Maliens à  s’impliquer et à  peser dans les débats qui s’ouvrent sur la situation au nord, voilà  le but poursuivi par les initiateurs de cette pétition. « Le Mali traverse en ce moment, une période très difficile de son histoire. La cause : l’occupation des territoires du Nord-Mali par les groupes terroristes et des narcotrafiquants » peut-on lire dans l’appel lancé sur internet et les réseaux sociaux. Depuis quelques jours, les citoyens maliens et les amis du Mali donc la possibilité d’appuyer en la signant un texte intitulé « Pétition pour une meilleure prise en compte des opinions citoyennes à  l’occasion des négociations en passe de s’ouvrir avec les groupes rebelles et terroristes (MNLA, Ansar-Din, MUJAO) du Nord du Mali». l’objectif visé est d’atteindre deux Mille (2000) signatures pour les trois (3) prochaines semaines. Adressé au Président de la République par intérim, le texte émane de « citoyens, maliens et africains, des amis du mali, établis ou vivant au Mali et ailleurs, épris de paix, de justice mais déterminés à  propager l’idée du « vivre ensemble ». Ceux-ci rappellent tout d’abord les heures difficiles que vit le Mali depuis le mois de janvier 2012 avec les premières attaques rebelles au nord et leurs conséquences. Les régions Nord du Mali, sont aujourd’hui « attaquées et gangrenées, en prise directe avec des activités terroristes et criminelles, avec son cortège de rapt et de narcotrafic ». Le Mali contraint de négocier La pétition rappelle que la communauté internationale a très vite réagi et décidé d’appuyer le Mali dans la reconquête de son territoire aujourd’hui occupé. Avant de changer de discours. Aujourd’hui, « la Communauté Internationale, plutôt favorable au dialogue à  tout va, donne l’impression de reculer et de donner des signes de renonciations quant à  l’option militaire qui était dite imminente ». Pour les auteurs du texte, une telle tendance et attitude est « fort regrettable voire dommageable pour la paix dans cette région du sahel ». Les négociations, entamées depuis quelques jours à  Ouagadougou ne reflètent pas la volonté du peuple. « Les citoyens et le peuple maliens, concernés au premier chef par cette crise et les modalités éventuelles de son règlement, les citoyens d’Afrique, amis du Mali et tous les peuples épris de paix et de justice, qui ont aussi besoin de savoir, n’entendent et ne voient rien venir du côté du Mali, ni par rapport au contexte, ni par rapport au cadre, encore moins par rapport au contenu éventuel de la négociation qui s’ouvre » peut-on encore lire. « Le Maliba indivisible et laà¯c » Or, le temps presse et il est plus que jamais important pour les dirigeants de la transition de prendre « soin d’informer le peuple sur certains aspects afin d’éviter les erreurs du passé ». Les signataires de la pétition exigent donc « absolument et préalablement à  toute négociation », la fin des exactions et les violations de libertés individuelles et collectives au nord Mali ainsi que la prise de mesures visant à  retrouver les victimes et poursuivre les coupables. Ne devront prendre part aux négociations en cours que «les seules personnes ou groupes de personnes, ressortissants du Mali, mais ayant préalablement et formellement renoncé à  l’usage des armes ou de la force militaire comme moyen d’expression politique ou de revendications vis-à -vis de l’Etat du Mali, reconnu le caractère unitaire, indivisible et laà¯que de la République du Mali, entre autres… Lancée le 07 décembre dernier, la pétition pour une implication citoyenne a reçu un accueil positif sur internet o๠elle a déjà  été signée par plus de 450 personnes (chiffre du 11 décembre). l’initiative est saluée par cette jeune internaute qui estime qu’elle « vient à  point nommé et c’est main dans la main que nous pourrions sortir le Mali de cette impasse ». Habibata Konaté, membre d’une organisation de jeunes en appelle aux Maliennes et Maliens de laisser leurs différents de côté, en rappelant toutefois que « l’intégrité territoriale et le caractère laà¯c de notre Maliba ne sont pas négociables ». Pour lire et/ou signer la pétition : http://www.petitionduweb.com/voirpetition.php?petition=37248

Crise malienne: ça bouge enfin!

Les événements se sont succédé sans forcément se ressembler depuis le déclenchement de la crise politico-sécuritaire au Mali. Les uns et les autres ont fustigé la lenteur apparente avec laquelle la situation évolue depuis neuf mois maintenant. Mais, ces dernières 48heures, les choses se sont précipités. Quatre événements majeurs concernant notre pays font la une des médias nationaux et internationaux. Il s’agit de l’ouverture des pourparlers directs entre le gouvernement et les groupes armés présents au nord du Mali, de la visite du Premier ministre Cheick Modibo Diarra à  Ndjamena, de la déclaration de Alassane Dramane Ouattara sur l’urgence d’une intervention et enfin la libération des armes maliennes bloquées au port de Conakry depuis des mois. Planification ou coà¯ncidence? Que faut –t-il retenir sur la cascade d’événements survenus ces dernières heures? Le dialogue direct qui est en cours au Burkina Faso entre la délégation malienne et les groupes Ançardine et rebelle touaregs, est peut-être le premier pas vers une issue pacifique de la crise. Les pays occidentaux ont presque tous mis leur poids dans la balance pour que le Mali accepte de discuter directement avec les groupes armés. La France s’implique depuis le début dans le règlement de la crise par la voie de la négociation. C’est pourtant depuis ce pays que le président en exercice de la CEDEAO, Alassane Dramane Ouattara non moins président de la république de la Cote d’Ivoire a déclaré ce mardi que l’intervention militaire reste indispensable dans la résolution de la crise malienne. « Il faut bien sûr le dialogue politique mais une intervention militaire me paraà®t indispensable et dans les meilleurs délais », a déclaré M. Ouattara sur le perron de l`Elysée à  l`issue d`un entretien d`une heure avec le président François Hollande. Cette confusion de la communauté internationale a d’ailleurs été soulignée ce mercredi par le président tchadien Idriss Déby Itno, également en visite en France. « Il ne s’agit pas aujourd’hui de se demander ‘est-ce que le Tchad va envoyer des troupes ou bien non’, mais il (faudrait) aussi que les Maliens nous disent ce qu’ils veulent, que la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) nous dise (…) quelle feuille de route, il y a une confusion totale », a-t-il regretté, évoquant les propos du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, la semaine dernière. Or, hier lundi 04 décembre, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra était au Tchad. Que quelques heures plus tard le président de ce pays fustige l’attitude de la communauté internationale, est-ce un hasard? La question mérite d’être posée. L’Armée Malienne désormais équipée Pour « boucler la boucle », la dernière information annoncée ce jour, c’est la libération des armes bloquées au port de la Guinée Conakry. Elles ont été accueillies à  Bamako avec joie par le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de l’ex-junte. Cette position de va-t-en guerre du président de la CEDEAO et l’arrivée des armes affecteront-elles le processus du dialogue amorcé entre le Mali et les groupes armés du Nord Mali? Avec l’arrivée des armes, l’Armée Malienne a-t-elle désormais les moyens de s’affranchir d’une aide extérieure et de partir à  la reconquête du nord? L’ONU va-t-elle finalement appuyer les pays de la CEDEAO et soutenir une intervention rapide? Autant de questions que les Maliens sont nombreux à  se poser.

Mali: le projet de résolution de l`ONU devrait être adopté vendredi

NEW YORK (Etats-Unis / Nations unies) – Le projet de résolution sur le Mali proposé par la France devrait être adopté vendredi après-midi par le Conseil de sécurité de l`ONU, a indiqué jeudi soir la mission française auprès de l`ONU. La résolution demande à  la Cédéao (Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest) et à  l`Union africaine de préciser dans les 30 jours les modalités d`une intervention militaire pour reconquérir le nord du pays et invite le gouvernement malien et les rebelles touareg à  ouvrir dès que possible une négociation. Son adoption ne pose pas de problème de fond, soulignaient ces derniers jours des diplomates du Conseil. Bamako a demandé officiellement à  l`ONU un mandat pour une « force militaire internationale » avec un déploiement au Mali de troupes ouest-africaines qui l`aideraient à  reconquérir le nord du pays, contrôlé par des extrémistes islamiques dont certains sont liés à  Al-Qaà¯da. Mais le Conseil de sécurité réclame en vain depuis six mois des détails sur les modalités de cette intervention (objectifs, troupes, commandement, besoins logistiques, etc.). Une réunion se tiendra le 19 octobre à  Bamako avec les principaux acteurs (Cédéao, Union africaine, Union européenne, ONU) pour tenter de mettre au point une « stratégie cohérente », selon un diplomate. Paris a promis une aide logistique à  l`opération. Ce n`est que dans un deuxième temps, au mieux fin novembre, et par le biais d`une deuxième résolution, que le Conseil pourra donner son feu vert formel au déploiement d`une force qui prendra de toutes façons plusieurs mois. En attendant, le projet de résolution invite les pays membres de l`ONU et les organisations comme l`Union européenne à  commencer à  entraà®ner et équiper l`armée malienne, qui devra prendre la tête de la reconquête du Nord.

Mali: L’ONU étudie sa possible intervention

C’’est le premier pas fait par l’ONU dans le dossier de la crise au Mali. Ce jeudi 03 octobre en après-midi, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, sous la présidence de l’ambassadeur du Guatemala Gert Rosenthal, devraient étudier en profondeur, l’opportunité d’une intervention militaire au Mali. Si les membres du Conseil s’accordent généralement à  considérer que la situation dans le pays, ne peut durer ; cette demande d’intervention laisse, selon M. Gert Rosenthal les membres du Conseil perplexes. Précisant également qu’il faudra du temps au Conseil pour adopter éventuellement une résolution soutenant une intervention, comme le demandent Bamako et la Cédéao (Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest), qui doit fournir les troupes. Par ailleurs, la Cedeao devrait être invitée à  la deuxième réunion du Conseil de sécurité, sur la question, dont la date n’est pas encore fixée. Au mois de septembre dernier, le Président malien Dioncounda Traoré et son Premier ministre Cheikh Modibo Diarra demandaient, dans une lettre au Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, une résolution du Conseil de sécurité autorisant Une armée qui n’arrive toujours pas à  venir à  bout de l’occupation islamiste dans le Nord du pays. Contours de l’opération Pour les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, le plus important pour l’heure est de savoir qui fait quoi, quelle est l’ampleur de l’opération, à  quoi elle va ressembler, quelles en sont les implications budgétaires a souligné M. Gert Rosenthal. Si des stratèges de la Cédéao planchent sur la formation d’un contingent d’environ 3300 hommes, épaulé en matière de logistique et de renseignement par des partenaires européens -France en tête- comme par les Etats-Unis, rien pour l’instant n’est dit. Des décisions prises par le Conseil de sécurité de l’ONU, que le Mali espère favorables. Car pour le pays, il faut vite agir afin d’éviter une emprise sur les deux-tiers nord du Mali d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et des ses satellites qui sont le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest, ou Mujao, et Ansar Eddin. Au-delà  du sort des civils asservis d’Aguelhok, Kidal, Gao ou Tombouctou, le fait accompli est intolérable pour toute la sphère sahélo-saharienne. En attendant que les promesses se concrétisent en actes, des habitants ont formé des groupes d’auto-défense, pour résister sur le terrain, face à  ces groupes islamistes. A Gao, au mois d’août dernier, des manifestants ont ainsi empêché l’amputation de la main d’un voleur.

Résolution de la crise libyenne : L’UA évoque « des débuts prometteurs »

l’Union Africaine tente une nouvelle fois de désamorcer la crise libyenne en organisant une réunion, lundi dernier à  Addis-Abeba, de son Comité Ad hoc de haut niveau sur la Libye. Cette rencontre intervient en préparation de la réunion ministérielle, tenue mardi, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, consacrée essentiellement à  la situation dans ce pays. Les membres du Comité ad hoc de l’UA, le CPS de l’UA, les pays voisins de la Libye et les partenaires internationaux, ont pris part à  la réunion de lundi. A la tribune on pouvait noter la présence du ministre Malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maà¯ga. Cette réunion s’inscrit dans le cadre des efforts de la médiation africaine dans le règlement de la crise libyenne par des moyens pacifiques. Au 39ème jour de l’intervention des forces de la coalition, après l’adoption de la résolution 1973, la Libye reste sous les feux des bombardements dans ses principales villes comme Misrata, Benghazi ou Adjedabia o๠les insurgés tentent de résister aux forces pro Khaddafi. Le Comité de l’UA, qui s’était rendu récemment en Libye o๠il avait rencontré les protagonistes de la crise libyenne, tente ainsi une nouvelle fois à  Addis-Abeba de rapprocher les points de vue entre les belligérants en engageant des discussions avec des représentants du gouvernement libyen et avec le Conseil national de Transition (CNT, représentant les rebelles), selon un communiqué de l’Union africaine. Négociations prometteuses Ce mardi soir, au micro de l’envoyée spéciale de la chaine de télévision «Â TV5MONDE », les responsables de l’Union Africaine évoquaient des «Â débuts prometteurs » dans la résolution pacifique de la crise. La feuille de route appelle à  «Â engager un dialogue entre les parties libyennes et à  assurer la gestion inclusive d’une période transitoire en vue de l’adoption et la mise en œuvre des réformes politiques nécessaires pour l’élimination des causes de la crise actuelle ». Une proposition rejetée en revanche, par les rebelles libyens (lors d’une visite en Libye, plus tôt ce mois-ci) d’une délégation de présidents africains mandatés par l’UA. Hier, le représentant des rebelles a, une fois de plus, exclu toute médiation tant que Khadafi reste au pouvoir : «Â Nous avons eu une très bonne réunion avec l’UA et nous avons répondu à  leurs questions », a dit le représentant du CNT, Abdallah Alzuberi, ancien ambassadeur de Libye en Afrique du Sud passé dans le camp de la rébellion et lui aussi qui exige le départ du colonel Khadafi, Pour Noureddine Mezni, porte-parole du président de la Commission de l’UA, Jean Ping, «Â la position de l’UA est mieux comprise » désormais par le CNT, pressé par l’Union africaine de coopérer pleinement pour une solution politique à  la crise libyenne. «Â La présence pour la première fois (à  Addis-Abeba) de membres du CNT est un début encourageant pour qu’on continue le dialogue et pour qu’on arrive à  un cessez-le-feu » en Libye, » a dit le porte-parole de M. Ping. l’OTAN intensifie ses frappes Pour sa part, le représentant du gouvernement libyen, le ministre des Affaires étrangères Abdelati Obeidi, a critiqué l’attitude des rebelles envers la feuille de route de l’UA qui, selon lui, «ne facilite rien». Le moins que l’on puisse dire est que cet optimisme de la l’organisation panafricaine, intervient au moment o๠les forces de la coalition intensifient leurs frappes sur les villes encore contrôlées par les forces loyalistes de Mouammar Khadafi. Pendant la journée du mardi à  Missrata, de violents combats ont opposé les rebelles aux forces pro Khadafi. Au même moment, lundi dernier (au moment o๠se tient la réunion du Comité ad hoc) un bombardement de l’OTAN a visé les bureaux du Guide libyen o๠des dégâts importants ont été enregistrés. Dans ce contexte, difficile d’espérer un retour à  la paix dans ce pays. Cela, au moment o๠la volonté de l’UA d’un règlement pacifique de la crise se heurte à  l’option occidentale d’en découdre avec le dirigeant libyen.

Crise ivoirienne: Trêve de bavardages !

Laurent Gbagbo dit qu’il ne veut pas quitter le pouvoir. Il le dit haut et fort à  qui veut l’entendre. Il a même refusé pour cela de prendre au téléphone Nicolas Sarkozy et Barack Obama. La communauté internationale, dans sa grande majorité, a essayé de le raisonner. Rien n’y a fait. l’Union européenne et la CEDEAO, par souci de paix, lui envoient des émissaires. Les présidents Yayi Boni du Bénin, Ernest Ba௠Koroma de la Sierra Leone et Pedro Pires du Cap vert ont été envoyés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour lui faire entendre raison. Le « Machiavel des lagunes » est resté intraitable. l’Union africaine a ajouté le Premier ministre kényan, Raila Odinga, à  la délégation pour tenter de lui faire comprendre que son entêtement n’est pas la meilleure chose pour lui et pour la Côte d’Ivoire. l’ancien chef de l’Etat a fait la sourde oreille face aux conseils des médiateurs africains. Les émissaires de la communauté africaine ont même brandi la menace de la « force légitime » pour le faire partir. Mais Laurent Gbagbo est resté inflexible jusqu’ici. Le Premier ministre Raila Odinga était au cours des dernières quarante-huit heures encore aux bords de la lagune Ebrié pour une autre médiation. Comme les autres fois, Laurent Gbagbo a méprisé la main tendue par la communauté internationale. Les bons offices du chef du gouvernement du Kenya n’ont apporté aucun fruit. Laurent Gbagbo considère toujours que la Côte d’Ivoire lui revient de droit. Par conséquent, plutôt mourir que de céder le pouvoir au président élu par les Ivoiriens, le docteur Alassane Dramane Ouattara. Après toutes ces démarches, peut-on croire encore que le dictateur d’Abidjan peut quitter le pouvoir par voie diplomatique ? Le penser serait faire preuve de naà¯veté viscérale. Laurent Gbagbo a décidé de défier le monde entier pour conserver le fauteuil présidentiel qu’il considère comme un don de Dieu. Sa femme, Simone Gbagbo, n’a-t-elle pas déclaré au cours du meeting qu’elle a animé le samedi 15 janvier dernier que « de la Côte d’Ivoire partira la vraie décolonisation de toute l’Afrique » ? Il faut vraiment être sourd et aveugle pour ne pas comprendre le message que donne le camp Gbagbo et croire qu’il suffira de le raisonner comme un enfant gâté à  qui on veut arracher une sucette qui ne lui appartient pour qu’il s’exécute. La communauté internationale et africaine peut envoyer autant d’émissaires qu’elles veulent, Laurent Gbagbo ne bougera pas d’un iota. Laurent Gbagbo se dit que la CEDEAO n’utilisera jamais « la force légitime » pour le déloger. C’’est à  elle de lui prouver le contraire. Alors trêve de bavardages et passons aux choses sérieuses.