Après les évènements de Gao, la Minusma affine sa communication

Selon Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma, l’enquête qui doit situer les responsabilités des auteurs des violences qui ont conduit à  la mort de trois manifestants à  Gao la semaine dernière, suit son cours et ne peut être pour le moment commentée par la mission. Face à  la polémique médiatique qui a mis à  mal, la mission déjà  très critiquée au Mali, le chef de la communication affirme, que la Minusma n’a minimisé en rien, la gravité des choses : « ce que les journalistes n’ont pas assez fait, c’est de restituer le contexte de la manifestation, qui très vite est montée en ébullition ». Salgado déplore aussi que les journalistes n’appellent pas assez la mission pour avoir sa position sur les choses. Le moins que l’on puisse dire, c’est que sur le traitement médiatique de la chose, certains journalistes qui n’étaient pas sur place, ont visiblement ajouté à  la mayonnaise, en décriant fortement la mission et son rôle au Mali et en l’accusant d’agression. « Ce rôle justement est de stabiliser, de s’interposer, d’assurer la protection des populations, pas de tuer », déplore Malick, ressortissant de Gao. Pour Kader Touré, de la Radio Ania, de Gao, il est clair que les choses ont clairement échappé à  la volonté des organisateurs de ce qui devait être une marche pacifique à  l’origine. Mauvaise perception Le contexte étant de plus en tendu au nord, lorsque les tirs proviennent de la Minusma, qui était attaquée, cela prend une ampleur dévastatrice dans l’opinion. Mais lorsque la Minusma a été contrainte de riposter en détruisant le véhicule de rebelles du MNLA, souligne encore Olivier Salgado, certains ont dit « enfin la Minusma réagit ». L’un des problèmes majeurs de la mission depuis son installation au Mali, réside en la perception que les Maliens se font de sa présence et de son rôle, ce qui lui demande un effort de communication plus grand envers le peuple malien, qu’elle est supposée aider. « Les communiqués ne suffisent plus, C’’est aussi pourquoi nous avons mis en place Mikado FM, la radio des Nations Unies pour avoir un contact direct, sans filtre, ni tabous avec les Maliens », ajoute Salgado, lors d’un débat sur les évènements de Gao. La Radio elle émet déjà , sur la région de Gao.