Intégration des sortants des IFM : la grogne grandit

Ils sont des centaines à être membres du Collectif des sortants des Instituts de formations des Maîtres du Mali. Réunis pour réclamer l’organisation du concours d’entrée des enseignants dans la fonction publique des collectivités territoriales, ils dénoncent ce qu’ils considèrent comme une injustice.

Le Collectif des Sortants de l’Institut de Formation de Maîtres (CSIFM) est une association qui regroupe tous les sortants des IFM qui n’ont pas été recrutés par la fonction publique des collectivités territoriales. Créé en octobre 2017, il est présent dans plusieurs localités de l’intérieur du pays et a pour objectif principal, entre autres, d’obtenir l’organisation du concours de recrutement des sortants des IFM aux collectivités territoriales. «En 2017, le concours n’a pas été lancé, nous ne connaissons  pas la cause de ce retard qui nous pénalise », explique Issa Dembélé, président du collectif des sortants de l’IFM de Bamako. Issa Thièfing Koné, de la branche de Mopti du collectif estime que ce concours devrait être une priorité pour les autorités qu’au vu du nombre de sortants des IFM et des besoins sur le terrain. « Il y a un écart considérable et très souvent certaines filières dont les langues ou Histoire et Géographie sont marginalisées faute de personnel », assure l’enseignant.
Renseigné par ses membres qui effectuent des stages à l’intérieur du pays, le collectif dénonce des réalités qui entravent la bonne marche du système éducatif. A titre d’exemple, « il y a certaines localités où il n’y a même pas un enseignant au compte de l’Etat ». « Nous nous sommes donnés la main pour que l’Etat puisse nous entendre, afin de trouver gain de cause à notre problème, qui est aussi le problème du système éducatif en général », affirment  les deux leaders. Comment peut-on  avoir de la ressource humaine sous la main et la négliger ? C’est la question qu’ils entendent poser aux autorités, qui pour l’instant ne les ont pas reçus.  « Les sit-in à travers le pays, et les blocages des IFM de  Sévaré et de Koro, la semaine dernière n’ont eu aucune incidence sur le silence radio de nos responsables », affirme le président du collectif des sortants de l’IFM de Mopti. Qui annonce de nouvelles actions si le concours n’est pas organisé dans les meilleurs délais. « Il est injuste qu’après nos études nous restions dans la rue, nous voulons du travail », conclut Issa Thièfing Koné.

Français, il faut quitter le Mali !

Faut-il avoir peur et quitter le Mali ? La France conseille en tout cas à  ses ressortissants de prendre la poudre d’escampette, avec la progression rapide des rebelles ces derniers jours au nord du pays. Après de violents combats qui ont conduit à  la chute de Kidal en plein putsch au Mali, C’’est désormais Gao attaqué le 30 Mars et pris par les éléments du MNLA, puis Tombouctou, la cité touristique, qui ont rendu les armes. «Â Le pays est coupé en deux », rapporte les médias internationaux, ajoutant à  la psychose des français de l’étranger, notamment ceux du Mali, qui attendent d’embarquer dans le premier avion ce lundi. Air France va faire le plein, puisque la France appelle ses ressortissants à  quitter «Â provisoirement le Mali ». Qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Que la vieille Gaulle redoute des menaces envers les populations touaregs à  Bamako et un sentiment anti-teint clair, auquel les français n’échapperaient pas. Dans la foulée des manifestations pro et anti-putsch, qui ont suivi le coup d’état du 22 Mars au Mali, le danger était perceptible, témoigne un journaliste français, à  qui l’on a conseillé de rester à  domicile. Est-ce pour autant que tous les «Â teins clairs » de Bamako seront pris en chasse ? Le sentiment qui prévaut est celui de l’angoisse face à  l’avancée des rebelles, mais l’angoisse est généralisée et ne concerne pas que les étrangers. Une habitante de Bamako témoigne sur les ondes d’une radio célèbre sa peur et redoute que les rebelles ne progressent vers le sud. Qu’est-ce qui pourrait les arrêter ?, s’interroge t-elle La confusion peut vite brouiller le bon sens et le rôle des médias n’est-il pas de replacer les choses dans leur contexte et de restituer l’information juste ? Le ministre français des Affaires Etrangères, Alain Juppé, depuis Dakar n’y va pas de main morte : «Â  La situation est dangereuse, c’est la raison pour laquelle j’ai demandé à  nos ressortissants dont la présence n’est pas indispensable de quitter le pays». Et le chef du Quai d’Orsay d’affirmer que la France n’envisage aucune intervention militaire au Mali. Qui doit se débattre seule avec ses rebelles. C’’est oublier que l’intervention de la France en Lybie a un effet collatéral sur la rébellion malienne. Comme toujours la France ne vise que ses intérêts… En clair, pour les Français du Mali, C’’est sauve-qui-peut !

Culture du coton : l’or blanc au centre des débats

Le débat portait sur « la problématique de la culture du coton au Mali, et quel avenir pour le cercle de Koutiala ». Une crise endogène Il n’est un secret pour personne que la culture du coton connaà®t une forte baisse, dans l’ensemble du Mali. Koutiala se révélait être une pole par excellence de la culture du coton, car elle tirait sa sève nourricière de son économie dans les revenus du coton. Mais depuis 2005, une crise sans précèdent touche la filière coton. Selon Mme Mme Coulibaly Nantènè, les raisons de cette crise sont multiples. Au nombre des facteurs endogènes, il faut citer les aléas climatiques, le non respect des itinéraires techniques par les producteurs, la baisse de la fertilité des sols, la baisse du rendement du coton, la baisse du prix au producteur, le retard de payement du prix de coton, et l’incertitude liée à  la privatisation la CMDT( Compagnie Malienne de Textile). Quant aux causes exogènes de la crise du coton, elles sont liées à  la chute du cours mondial du coton. L’exode rurale à  l’origine de la baisse de la productivité du coton Selon la conférencière, la crise cotonnière a eu de terribles répercussions socio-économiques sur la capitale de l’or blanc (Koutiala). La culture du coton à  Koutiala jouait un rôle moteur dans le développement de la ville, voire de l’ensemble du cercle. Mais face à  l’exode rurale, et l’avancée des jeunes vers les grandes villes et à  la fuite des ressources humaines, le cercle de Koutiala perd son rang de ville productrice de coton. C’’est pourtant cette même culture du coton qui a fait de Koutiala la 2ème ville industrielle du Mali, avec les dizaines d’unités industrielles implantées. Aujourd’hui, le constat est amer, l’ensemble de l’économie subit un ralentissement des activités liées au coton. On peut citer la production d’huile, de savon, d’aliments dérivés du bétail et toutes les activités génératrices de revenus, à  la baisse. Pour Abdoulaye Traoré, ex Directeur régional de la CMDT à  Koutiala, pour enrayer la crise du coton, l’Etat malien doit inciter les partenaires techniques et financiers à  investir dans la filière. Située au nord-ouest de la 3ème région du Mali, Koutiala est peuplée de 12 000 âmes pour 35 communes rurales et une commune urbaine.