Rétrospective : 12 mois en Afrique et dans le monde…

Ebola, l’ennemi public numéro 1 L’apparition du virus Ebola en Guinée a donné des frayeurs au continent africain cette année. Il y a un an tout juste décédait la première victime de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. En douze mois, le virus a fait plus de 7 600 morts, selon le dernier bilan de l’OMS, principalement en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la première victime d’Ebola était un petit enfant de deux ans, qui vivait à  Méliandou, un village reculé en pleine forêt guinéenne. Le petit garçon a contracté de fortes fièvres le 26 décembre et il est mort deux jours plus tard. Il a probablement été infecté par les animaux sauvages que les chasseurs ramènent au village pour les repas. Quelques jours plus tard, c’est sa sœur, Philomène, d’un an son aà®née, qui décédait à  son tour, puis sa mère et sa grand-mère. Il aura fallu plus de deux mois et demi aux spécialistes pour comprendre qu’il s’agissait bien d’Ebola et pour que l’OMS déclare le 23 mars une flambée épidémique. Au Mali, le virus est apparu en Octobre et d’une petite fille venue de Guinée et décédée quelques jours après. L’Affaire Pasteur a ensuite révélé le cas de cet imam guinéen, mort le 27 octobre, puis un infirmier et un médecin de la clinique. Très vite, des mesures de prévention ont été prises pour circonscrire rapidement la maladie à  virus. A ce jour, le Mali ne compte plus aucun cas de fièvre Ebola. Catherine Samba-Panza, une mission complexe au sommet de l’Etat A 60 ans, Catherine Samba Panza est la première femme élue Présidente de Transition en Centrafrique en janvier 2014. En accédant à  la magistrature suprême, elle avait pour missions de ramener l’ordre et la sécurité dans un pays meurtri par plusieurs mois de violence sur fond d’affrontements inter communautaires. Lors d’un discours, à  l’occasion du 54ème anniversaire de l’indépendance de la RCA, Catherine Samba-Panza a indexé les fauteurs de troubles qu’elle estime responsable du chaos centrafricain. Suite à  des révélations du magazine Jeune Afrique paru le 29 septembre, évoquant la gestion « pour le moins opaque » d’un don de 10 millions de dollars accordé par l’Angola, la présidente a nié avoir détourné de l’argent depuis son arrivée au pouvoir. « J’ai besoin qu’au-delà  de tout ce qui se raconte, ma population continue à  espérer en moi, parce que c’est elle qui m’a permis d’être là  o๠je suis, et je me battrai pour répondre à  ses espérances » a-t-elle déclaré. Le nouveau calendrier proposé par l’Autorité nationale des élections (ANE) prévoit désormais la tenue des scrutins présidentiel et législatifs couplés en juin 2015 pour le premier tour et en juillet 2015 pour le second. Boko Haram : 200 jeunes filles enlevées Fondé en 2002 par le prédicateur radical Mohamed Yusuf à  Maiduguri, capitale de l’à‰tat de Borno, ce groupe terroriste s’est illustré par une série de violences au Nigéria. En avril dernier, l’enlèvement de plus de 200 lycéennes à  Chibok dans le nord du Nigeria a marqué les esprits en raison de la mobilisation internationale autour de la campagne #Bring back our girls. De nombreuses personnalités notamment Michelle Obama, Hillary Clinton, Wyclef Jean, ont apporté leur soutien à  ce mouvement. Boko Haram fait régner violence et terreur dans les pays voisins du Nigéria. Pas plus tard qu’hier dimanche 28 décembre, l’armée camerounaise a engagé pour la première fois, son aviation pour bombarder des combattants de ce groupe dans le nord du Cameroun. Niger : Hama Amadou, persona non grata Il est difficile d’être un opposant et de surcroit un potentiel challenger d’un chef de l’Etat en Afrique. Le président de l’Assemblée nationale du Niger, Hama Amadou ne dira certainement pas le contraire. Allié au départ du président Mahamadou Issoufou, l’homme a viré dans l’opposition. Il n’en fallait pas plus pour que ses déboires commencent. Très vite, le pouvoir l’accusera d’être impliqué dans un vaste affaire de trafics de bébés volés, affaire dans laquelle l’une de ses femmes, Hadiza Amadou, avait été emprisonnée avant d’être remise en liberté provisoire il y a quelques jours. l’ancien président de l’Assemblée nationale a quitté précipitamment le Niger, le 26 août dernier 2014 pour rejoindre le Burkina Faso et s’exiler en France. l’homme venait ainsi d’échapper à  une procédure engagée par la justice visant à  l’entendre et qui devait logiquement conduire à  son arrestation. Blaise Compaoré, la chute La chute de Blaise Compaoré est incontestablement l’événement de l’année 2014 en Afrique. Après 27 ans de pouvoir, le locataire du palais de Kossyam a été déboulonné sous la pression du peuple emmené par le balai citoyen en Octobre dernier. Il a payé de son entêtement à  vouloir s’éterniser au pouvoir en modifiant l’article 37 de la constitution qui limite le mandat présidentiel à  deux. Il aura fallu moins de trois jours pour que le présumé « assassin » de Thomas Sankara, le 15 octobre 1987, démissionne le 30 octobre 2014 avant de fuir vers la Côte d’ivoire o๠il est revenu après un laps de temps au Maroc. Le nouveau président Michel Kafando, investi le 21 novembre dernier et son premier ministre Le lieutenant colonel Isaac Zida assurent la transition. Les dossiers relatifs aux assassinats sous lère Blaise comme celui de Sankara ou du journaliste Norbert Zongo seront exhumés et le Congrès pour la démocratie et le progrès(CDP), parti de Blaise est suspendu. La page Blaise Compaoré est entrain d’être définitivement fermée au Burkina Faso. Est-ce une nouvelle ère pour le pays des Hommes intègres? Hervé Gourdel, le randonneur martyr Son image a fait le tour du monde et suscité compassion et colère. Hervé Gourdel, guide de montagne français est devenu une énième victime du terrorisme. Il a été enlevé alors qu’il faisait de la randonnée en Algérie avec cinq autres personnes, le 22 septembre 2014. Séquestré par les « Soldats du califat en Algérie » qui revendiquent sib enlèvement et font allégeance à  l’à‰tat islamique. Ils menacent ensuite de le tuer dans les 24 heures si la France ne cesse pas ses frappes aériennes contre l’« à‰tat islamique » en Irak. Les compagnons d’Hervé Gourdel sont relâchés après quatorze heures de séquestration, au motif qu’ils sont musulmans. Le gouvernement français refuse l’ultimatum et le 24 septembre 2014, les djihadistes de Jund al-Khilafa annoncent que l’otage a été décapité en diffusant une vidéo intitulée « Message de sang pour le gouvernement français ». Hervé Gourdel était le sixième français séquestré puis assassiné par des djihadistes après Michel Germaneau, Denis Alex, Philippe Verdon, Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Uhuru Kenyatta gagne face à  la CPI Il a remporté son bras de fer contre la procureure de la CPI Fatou Bensouda. Uhuru Kenyatta, président en exercice du Kenya était poursuivi par lA Cour Pénale Internationale pour crimes contre l’humanité commis après l’élection présidentielle de décembre 2007. Les violences avaient fait 1 300 morts et forcé près de 600 000 personnes à  fuir. Faute de preuves solides contre Uhuru Kenyatta pour démontrer sa culpabilité « au-delà  de tout doute raisonnable», la procureure a renoncé à  le faire juger. Pour Mme Bensouda, les témoins ont eu peur pour leur vie et celles de leurs familles et se sont tous rétractés. Cette annonce n’exclut pas pour autant « la possibilité de retenir de nouvelles charges contre M. Kenyatta », a-t-elle précisé. Mais pour Uhuru Kenyatta et ses partisans l’abandon des charges est la preuve que la CPI lui a « donné raison ». Oscar Pistorius, 5 ans pour le meurtre de Reeva Oscar Pistorius, le plus célèbre athlète handisport a vu son destin basculer en 2013. Et C’’est en 2014 que s’est joué l’épilogue de cette descente aux enfers, entamée le 14 février l’an dernier. Blade Runner a été jugé pour le meurtre de sa compagne, Reeva Steenkamp morte de 4 balles dans le corps. Le 12 septembre, il est acquitté pour meurtre mais reconnu coupable d’homicide involontaire, pour lequel il est condamné le 21 octobre 2014 à  cinq ans de prison ferme et, pour une seconde affaire jugée également à  cette occasion, à  trois ans de prison avec sursis pour port d’armes. La juge Thokozile Masipa essuie de nombreuses critiques pour ce verdict jugé trop clément, et beaucoup parlent de traitement de faveur à  cause de la notoriété de Pistorius. Le bureau du procureur a d’ailleurs annoncé faire appel de la décision. Michaelle Jean, une canadienne à  la francophonie Elle succède à  Abdou Diouf à  la tête de l’Organisation internationale de la francophonie. L’ancienne gouverneure générale du Canada et envoyé spécial des Nations Unies à  Haà¯ti a mené une brillante campagne mondiale pour prendre les rênes de la francophonie, une organisation jugée trop « machiste ». C’est lors du dernier sommet de la francophonie fin novembre à  Dakar que Michaelle Jean a devancé des candidats valables comme Henri Lopes, Jean Claude de L’estrac ou Pierre Buyoya et avec le soutien très clairement affiché de François Hollande, elle a été élue nouvelle Secrétaire Générale de l’OIF. Du côté des africains, on déplore que la francophonie ait échappé au continent. Mais pour Michaelle Jean, il s’agira de redonner un nouvel élan à  l’organisation qui met au C’œur de son action la langue française, qui rassemble près de 264 locuteurs dans le monde aujourd’hui. CUBA/USA : le calumet de la paix Le mercredi 17 décembre 2014, Cuba a procédé à  la libération du prisonnier américain Alan Gross arrêté depuis 5 ans et celle de 53 autres prisonniers politiques. En échange, les Américains ont libéré trois prisonniers cubains. Ces gestes consentis par le président cubain, Raul Castro et son homologue américain, Barak Obama, consacrait du coup le rapprochement entre les deux frères ennemis après plus d’un demi-siècle de brouille. Le concert de salutations et d’hommages suscités dans le monde, est à  l’image de l’événement qui a marqué la fin de l’année. Désormais des restrictions entre les deux pays sont levées comme des autorisations de voyage pour les journalistes ou les, scientifiques tout comme les Américains pourront utiliser leur carte de crédit à  Cuba. Il reste maintenant la levée de l’embargo instauré en 1962 par John Fitzgerald Kennedy. Une action pas aisée pour Barak Obama devant un Congrès américain contrôlé par les républicains.

Rétro 2014 : Ils nous ont impressionné (1/2)

Nana Diaby, la reine du Phi Phi Show ! Nana Diaby, 29 ans, est la patronne de l’agence Phi Phi +. C’’est parce que son énergie positive nous a séduit et parce qu’elle ne manque pas de conseils avisés pour votre développement personnel, qu’elle l’un de nos coups de C’œur pour 2014. Pour son show, elle a choisi un décor rouge et or, des intermèdes surprises, un public enthousiaste, la recette magique du « Phiphi Show », un concept, TV original pour apporter un plus à  l’univers audiovisuel malien. Le Phi Phi show, C’’est le fruit d’un long travail et Il devrait arriver sur nos écrans en 2015. Plusieurs émissions ont déjà  été enregistrées au cinéma Babemba. « Be+ Stay+ », C’’est le leitmotiv de celle qui a décidé de révolutionner son monde, en y apportant sa touche personnelle. Loin des débats classiques que l’on peut voir à  la télévision nationale, le PhiPhi show promet bien des surprises. Remarquable, généreuse, brillante et inspirée, Nana Diaby fait partie de ces jeunes talents qui vont indéniablement marquer l’année à  venir. Bon vent au Phi Phi Show ! Djénéba Ndiaye, l’étoile montante du basket féminin Elle aura marqué de son empreinte la 13è édition du championnat d’Afrique féminin des nations des moins de 18 ans en septembre 2014 en Egypte. La pièce maà®tresse de ce 5è sacre a été sans doute Djénéba N’Diaye. Auteure de 120 points en 7 matches, soit une moyenne de 17,5 par match, la joueuse du Djoliba a été élue MVP (Most Valuable Player) de cette édition. Elle a été également la meilleure marqueuse de la finale avec 28 points et figure dans le meilleur 5 de la compétition. Pour le sélectionneur national, Mohamed Salia Maà¯ga, Djénéba N’Diaye est une joueuse exceptionnelle que tous les entraà®neurs souhaitent avoir dans leur effectif. « Quand elle accepte de jouer, elle peut changer seule le cours d’une rencontre. J’avoue que je n’ai pas été surpris de son parcours dans cette compétition » dit-il. Louis Cheick Sissoko, engagé pour les enfants l’association « Oui, Pour une Enfance Noble » a été créée en 2003 par des adolescents qui ont décidé de mettre ensemble leurs efforts pour aider les enfants démunis. Louis Cheick Sissoko est le fondateur de cette organisation. Il a réuni, à  l’âge de 15 ans, des amis d’enfance et avec eux, il travaille bénévolement à  apporter aide et soutien aux moins nantis qu’eux. En un peu plus de dix ans, OPEN MALI a scolarisé des milliers d’enfants, sur toute l’étendue du pays. l’association est également à  l’international et compte des sections en Europe et aux Etats Unis. Cette association de jeunes est aujourd’hui grâce à  son dynamisme et à  ses activités reconnue par de nombreux ministères, de nombreuses institutions et dont les activités ont touchées en 2008 plus de 1 000 personnes et en 2009 plus de 50 000 personnes et en 2010 plus de 200 000 personnes sur l’ensemble du territoire malien. Après avoir repris les rênes de l’association après une pause de quelques mois, le jeune leader a réussi malgré le contexte économique et social difficile que connait le Mali, a redonner un nouvel élan aux actions. Il y a quelques semaines, il a offert un cadeau de fin d’année inoubliable aux enfants parrainés d’une école de Badalabougou en y conduisant le groupe Magic System. A moins de 30 ans, Louis Cheick Sissoko est une des valeurs montantes de la jeunesse malienne. Le professeur Samba Pr Sow à  l’assaut d’Ebola Il aura marqué l’année qui s’achève par son engagement et sa détermination dans la lutte sans merci engagée par les autorités malienne contre l’épidémie à  virus Ebola. Il, C’’est le professeur Samba Sow, coordinateur du centre opérationnel d’urgence contre Ebola et l’homme n’a ménagé ni son temps ni son énergie pour endiguer, voire éradiquer l’épidémie à  virus Ebola au Mali. Des efforts qui lui ont valu la confiance et l’estime des plus hautes autorités du Mali notamment le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, qui n’a pas hésité à  le nommer comme conseiller spécial sur la question. Ce médecin valeureux avait déjà  fait ces preuves au Centre national d’appui à  la lutte contre la maladie (ex Institut Marchoux) dont il a largement contribué à  la révolution. Mamadou Gaoussou Diarra, en avant la génération Danbe ! Il est jeune. Il est avocat. Il représente depuis Avril 2014 le tout nouveau ministère de la Jeunesse et de la construction citoyenne, dédié à  la jeunesse malienne. A première vue, Mamadou Gaoussou Diarra donne une impression de jeunesse. A quarante ans passés, il inspire confiance à  ceux qu’ils représentent au sein du gouvernement. Très sollicité, par les groupements et associations de jeunes, il rêve d’une jeunesse plus structurée, plus confiante en elle-même, une jeunesse qui porte les valeurs de la génération Danbe ! La génération DANBE, C’’est un label, explique Maà®tre Diarra : « Nous voulons labelliser tout ce qui est modèle de réussite pour les jeunes maliens. La génération Danbe, C’’est simplement une génération de jeunes maliens qui en veut un peu plus pour sa patrie ». Notre rédaction a élu Maà®tre Diarra, ministre le plus sympathique de l’année. Amadou Thiam, cadet de l’Assemblée nationale Il est connu comme le plus jeune député de l’histoire du Mali. Amadou Thiam ; polyglotte, il parle le français, l’anglais, l’allemand, l’arabe, le peulh et le bamanakan. à€ trente ans seulement, le 15 décembre 2013, il est élu député de la commune V de Bamako sous les couleurs de l’ADP-Maliba (2 sièges), allié du Rassemblement pour le Mali (RPM, au pouvoir). Ce n’est pas tout, le 21 janvier, il a été investi deuxième vice-président de l’Assemblée nationale du Mali. Il entend dans cette posture hautement stratégique et symbolique créer un cadre de rencontres périodiques avec les jeunes. Une rapide ascension qui lui vaut d’être choisi comme personnalité ayant marqué 2014. Kadiatou Traoré, Soprano du Mali en Amérique Tout le monde ou presque, parmi la diaspora malienne, installée à  Washington, connaà®t cette voix. Elle C’’est Madame Nientao, Kadiatou Traoré, animatrice de l’émission « Malikura », un programme initié par le gouvernement après le coup d’état de 2012 et destiné à  rehausser l’image d’un Mali en crise, sur les ondes de la radio VOA. Battante, Kadiatou Traoré est aujourd’hui l’une des maliennes les plus actives de Washington. Au sommet US-Africa leaders Summit d’Août elle a encadré les 6 jeunes maliens sélectionnés pour le programme YALI du président Obama. C’’est dire si cette dame, devenue journaliste, et désormais intégrée au système américain, est incontournable dans le domaine des médias. Un MBA en poche, Kadiatou Traoré, qui a suivi son mari en Amérique en 2006, incarne ce modèle de réussite au pays de l’Oncle Sam. Son émission Malikura explose les records. Et aucun obstacle n’est désormais trop grand pour celle qui estime : « qu’on a trop aidé l’Afrique. Le vrai défi pour le continent aujourd’hui est de valoriser ses ressources humaines, notamment les jeunes et les femmes ». Olga Katilé, la plume de la paix Son sourire timide et sa créativité nous ont marqué cette année. En février dernier, nous découvrions cette jeune demoiselle, élève en classe de dixième au Kodonso de Bamako. Olga, 15 ans venait d’être primée pour un concours intitulé «Les Chemins de la culture de la paix» et visant promouvoir une compréhension mutuelle entre les peuples organisé par l’Unesco. Son poème intitulé « Et si la paix… » a été salué par les organisateurs et le ministre de la jeunesse qui l’a faite ambassadrice de la Génération Dambé. La plume de la jeune demoiselle augure bien pour l’avenir de la littérature malienne… Bon vent, Olga ! Amina Sidibé, l’entreprenariat au féminin Elle est jeune et talentueuse. Elle aurait pu s’enfermer dans un bureau toute la journée. Amina Sidibé, C’’est avant tout la passion des affaires, via sa ferme agricole o๠elle produit des œufs et de beaux poulets fermiers qu’elle revend sur le marché local. Très peu de jeunes, en particulier les femmes, s’intéressent à  l’agriculture, un secteur pourtant porteur d’avenir ; C’’est pourquoi, nous avons été impressionnés par la détermination de cette jeune dame, sélectionnée pour le programme YALI 2014 « Business et Entrepreneurship ». A Washington, Amina Sidibé a rencontré le président Obama et son épouse Michelle. Elle a aussi passé six semaines à  l’Université Notre Dame de Chicago et d’Indianapolis, pour des sessions d’échanges avec de grands chefs d’entreprise américains. Ce qui a nourri et renforcé sa passion de l’entreprenariat. De retour à  Bamako, elle compte pérenniser cet apprentissage, en dehors de son travail à  l’USAID. Pour cela, Amina demande à  nos dirigeants de croire davantage en la jeunesse, sans laquelle le développement durable de nos états n’est pas envisageable. Etienne Fakaba Sissoko Jeune homme de 31 ans, Etienne Fakaba Sissoko est un économiste chevronné qui fait la une depuis le début de l’année 2014. Sur la chaine Africable télévision, il dissèque sur le plateau de débat du dimanche la gouvernance actuelle avec un sens de patriotisme poussé au paroxysme. Militant du parti SADI, Etienne Oumar Fakaba Sissoko a dernièrement rendu sa démission jugeant le parti trop accolé à  la mouvance présidentielle. Une lutte de débat et de critique acharnée pour faire du Mali, un Etat de droit o๠les promesses ne seront pas que dans les discours. Mohamed Salia Touré Jeune personnalité en devenir, Mohamed Salia Touré nous a intéressé en 2014 à  travers son engagement pour la cause de la jeunesse malienne. Elu à  l’issue du 4è congrès du conseil national de la jeunesse tenu en novembre dernier à  Kayes, il succéda à  Abdoulaye Touré. Premier responsable de la Coalition des jeunes pour le Mali (COJEM), consultant indépendant à  la Coopération suisse au Mali, il occupe aussi les fonctions de responsable commercial de SAMSUNG au Mali dès 2015. Le CNJ- Mali piloté par Salia Touré et d’autres associations de jeunes ont organisé le Forum international des jeunes sur la « paix et la sécurité », présidé par le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keà¯ta.

Les hommes et les femmes de l’année (1)

Soldat Damien Boiteux ou le refus d’armer l’ennemi Le Mali sauvé, sorti de l’ornière des djihadistes, doit beaucoup à  ceux qui ont payé de leur vie pour le retour de la paix et la préservation de l’intégration territoriale. Nous nous inclinons ici devant la mémoire du soldat inconnu et particulièrement celle de Damien Boiteux tombé à  Konan aux premières heures de l’intervention Française au Mali en Janvier 2013. Héroà¯que, il a su malgré ses blessures ramener son aéronef à  la base avant de rendre l’âme. Chef de bataillon, il devait fêter son quarante deuxième anniversaire le 24 novembre dernier. Son parcours militaire commence en 1991 à  l’Ecole des Sous-officiers d’Active de Saint Maixent. Devenu pilote un an plus tard, il gravit les échelons et étrenne ses galons de maréchal de logis chef à  la veille de son intégration comme moniteur à  l’école d’application de l’aviation légère de DAX. C’’est là  qu’il porte sa première barrette d’adjudant et rejoint le détachement de l’aviation légère de PAU. Aspirant puis lieutenant, Damien Boiteux servira sur plusieurs théâtres d’opération dont la Côte d’Ivoire, Djibouti, la Mauritanie, le Burkina Faso et enfin le Mali oà¹, en tant que membre des forces spéciales françaises doué dans les interventions en milieu désertique, il a succombé à  ses blessures en plein vol le 11 janvier de cette année. Les militaires de l’opération Serval viennent de construire un foyer dans le camp qui porte son nom à  Gao. François Hollande : le sauveur Même s’il semble perdre de sa superbe aujourd’hui aux yeux des Maliens qui désapprouvent la position ambiguà« de la France à  Kidal, le Président français Hollande fait sans doute partie des personnalités ayant marqué l’année 2013 au Mali. l’opération Serval est passée par là . En effet en décidant de déclencher cette opération militaire en janvier 2013, le président français a stoppé net l’offensive fulgurante des forces obscurantistes narco-djihadistes et autres terroristes qui étaient à  deux doigts de menacer l’existence même du Mali. Du coup il a sauvé in extremis tout le Mali et par ricochet la sous-région. l’accueil populaire à  lui réservé en février lors de sa visite au Mali dans la foulée de la libération du nord, témoignait éloquemment la reconnaissance et la gratitude à  l’endroit de celui qu’on considère comme le Sauveur. En tout cas l’hebdomadaire malien « Le 26 Mars » a déjà  tranché dans sa dernière parution de l’année datée du vendredi 21 décembre 2013. Dans un article signé de son directeur de publication désignait, avec force arguments, François Hollande l’homme de l’année 2013 au Mali. IBK, le temps du pouvoir: « Je l’ai dit, je le ferai In cha Allah, » Elu avec 77 % des suffrages exprimés, IBK a fait sa mue. Le «kankéletigui » (l’homme qui tient parole) a décodé les signaux des électeurs. Autrefois assimilé à  un viveur adepte de la musique salsa et du bon vin, IBK a usé du triptyque rigueur- foi- engagement pour séduire des électeurs qui l’avaient effacé de leur choix. Avec des discours ponctués de « je l’ai dit, in cha Allah, je le ferai ! » et « nul ne sera au dessus de la loi », l’enfant de Koutiala ancien manutentionnaire en France s’est métamorphosé en « Ladji Bourama ». Ces voisins qui prient avec lui le vendredi à  la mosquée du marché de Sébénicoro disent « qu’il est un imam » et à  ce titre ses engagements électoraux ne seront pas de viles promesses. Ancien premier ministre, ancien président de l’Assemblée Nationale, IBK hérite d’un pouvoir en lambeaux. Il s’installe à  la tête d’un pays déchiré, morcelé et encore convalescent. Il cristallise bien des espoirs et chacun de ses actes doit porter l’empreinte des aspirations de son peuple. Victime maintes fois de tripatouillages électoraux, IBK peut contredire l’adage qui fait du « 13 » un chiffre maléfique. IBK symbolise le retour à  l’ordre constitutionnel synonyme de retour de flamme pour le combien omniprésent capitaine Amadou Sanogo. Dioncounda Traoré, mission accomplie ! « Etat à  genoux, agressé et menacé de disparition », le Mali était une équation à  plusieurs inconnues que le mathématicien Dioncounda Traoré a su résoudre. Cet enfant de Kati est un béni des dieux. Ceux qui le connaissent bien épiloguent sur les temps forts de sa vie. Cet homme de consensus n’a jamais accepté de se battre pour occuper un poste. A l’Ecole Nationale des Ingénieurs, ni pour le poste de directeur, à  l’Assemblée Nationale, ni pour le perchoir et récemment à  la Présidence de la République, Dioncounda Traoré se voit alors propulsé à  des postes convoités sans compétir. On dit de lui qu’il tient tout de sa bonne étoile. Plusieurs fois ministre de la République, il trouve toujours l’occasion de faire un saut chez sa mère pour des bénédictions. En bon parachutiste, il sait manœuvrer pour se poser et s’imposer au bon moment, au bon endroit et pour la bonne cause en homme de la situation. Surveillé par la classe politique, suspecté par la junte, soutenu par la République, corrigé par la rue en colère et coltiné par la communauté internationale, le président par intérim a réussi sa mission avant de passer le témoin à  IBK. Didier Dakouo : l’homme du front Ce quadragénaire est un officier atypique. Il est devenu une légende vivante pour avoir eu l’audace, voire le toupet de défier le capitaine Sanogo alors homme fort du Mali. Le colonel-major Didier Dakouo fait la fierté du prytanée militaire qui lui a ouvert les portes de l’armée. Longiligne, frêle, toujours prêt à  aller au front, ce chef des opérations militaires dans le nord du Mali n’a pas mis de gants durant l’occupation du nord du Mali en 2013 pour dire que « l’armée est à  l’image du pays, en putréfaction ! ». Mieux, il a invité « le capitaine Sanogo et sa bande à  venir défendre la patrie sur le terrain d’autant qu’une fois le nord libéré, je me chargerai du cas des putschistes », a t-il ajouté. Volontariste, le fantassin Didier Dakouo n’a jamais rechigné à  diriger ses troupes pour la libération de Konan, Gao et Anéfis. Jeune vétéran de la guerre du nord du Mali promu Général, sous-chef d’Etat major Général des armées, Didier Dakouo incarne désormais par sa ténacité la nouvelle race d’officiers dont le Mali a tant rêvé. Exit les 66 généraux d’ATT. Idriss Déby : Le héros A l’occasion de la cérémonie d’investiture du président Ibrahim Boubacar Kéita, le 19 septembre au stade du 26 Mars de Bamako, le président du Tchad, Idriss Déby, a su mesurer l’estime et reconnaissance que le peuple malien lui voue ainsi qu’à  son pays. En l’emportant à  l’applaudimètre ce jour sur ses pairs et François Hollande, les Maliens ont tenu à  le remercier et surtout à  rendre hommage aux militaires tchadiens tombés à  Kidal. Pendant que les pays de la CEDEAO traà®naient des pieds pour intervenir au Nord du Mali, Idriss Déby dont le pays appartient pourtant à  l’Afrique centrale n’a pas hésité à  envoyer ses militaires aguerris au combat dans l’Adrar des Iforas (région de Kidal) pour la libération du Mali. Avec 1 800 militaires soit le plus gros contingent africain, le Tchad a joué, aux côtés des militaires français, un rôle déterminant dans l’anéantissement des djihadistes. Au prix du sacrifice suprême de plus d’une trentaine de ses vaillants guerriers. Moussa Sinko Coulibaly : Monsieur élections Moussa Sinko Coulibaly a été révélé au public à  la faveur du coup d’Etat du 22 mars lorsqu’il a été nommé directeur de cabinet de l’ex-chef de la junte Amadou Haya Sanogo. Réputé être l’intellectuel de la junte, il sera nommé ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire dans les différents attelages gouvernementaux de la Transition. Malgré son jeune âge et son manque d’expérience avérée en politique, ce Saint-Cyrien de 41 ans a réussi à  organiser avec perfection l’élection présidentielle remportée par Ibrahim Boubacar Kéita. Et C’’est en toute logique que le désormais général de brigade, depuis août 2013, sera reconduit dans le gouvernement d’Oumar Tatam Ly pour organiser les élections législatives dont les résultats définitifs seront bientôt proclamés par la Cour constitutionnelle. Des élections déjà  unanimement saluées par les différentes missions d’observation électorales. Le général Moussa Sinko Coulibaly, est surtout loué pour sa grande disponibilité, son sens élevé de l’Etat, un homme qui a su se défaire de l’emprise de la junte de Sanogo pour entrer de plein pied dans l’histoire électorale du Mali. Sira Diop : l’adieu à  une pionnière de la lutte pour l’émancipation des femmes Elle aura inspiré et formé des générations de femmes maliennes, en marquant son siècle. Mme Diop Sira nous a quitté le dimanche 17 novembre. Présidente de l’Union Nationale des femmes du Mali, au lendemain des indépendances, pionnière de toutes les luttes féminines, elle a œuvré dans les ONG, les villages d’enfants SOS, l’Unesco, et auréolée du Prix Rafao des femmes d’Afrique de l’Ouest, elle a poursuivi le combat de l’émancipation des femmes : « Dans les sociétés matriarcales et les femmes étaient presqu’à  égalité avec les hommes. », rappelait-elle. Et jusqu’à  ce Code de la Famille, en 2009, oà¹ à  l’inverse d’autres militantes, elle évoquait les dangers du recul que pouvait apporter le rejet du nouveau texte, rien ne dissuadait Mme Diop Sira de dire la vérité. L’épisode fut douloureux pour les femmes, mais Sira Diop avançait, avec conviction, patiente, consciente du temps que prendrait les choses pour équilibrer cette société, conservatrice, avide d’ouverture, mais toujours en recherche d’elle même. La réalisatrice Fatoumata Coulibaly, lui a consacré un documentaire de 26 mn, au titre évocateur : Sira Diop, le fleuve intarissable, « Badjiba Djabali ». Et cette idée, c’était tout elle. L’intarissable Sira Diop, un fleuve o๠il fait bon se désaltérer, tant il est riche de connaissances, d’expériences, d’anecdotes, de leçons de vie.

Rétro : 2013, année des paradoxes au Mali

Le trophée de Amadou et Mariam aux « victoires de la musique » en France fut un brin d’espoir pour le peuple et les amis du Mali. Ils ont tous cru en ces lendemains de paix o๠enfants du nord et du sud marcheraient encore ensemble, o๠bérets verts et bérets rouges échangeraient leur blason dans la fraternité, o๠Kidal serait aussi accessible que Kayes, o๠le Premier Ministre pourrait atterrir sur chaque parcelle du territoire sans crainte, o๠les histoires des narco trafiquants seraient une légende. Vue de l’esprit ou idéal de citoyen catastrophé par les intentions sordides des djihadiste ? En tous cas, Moktar Bel Moktar, donné pour mort, s’est ressuscité en décembre 2013. Ses dernières sorties dans l’enfer de Kidal ont emporté des soldats sénégalais, blessé des militaires maliens et français et traumatisé les civils dont notamment des banquiers surpris par la violence des attentats. C’’est l’avènement du « Malistan » avec des barbus décidés à  faire du Mali un Afghanistan bis. Le lâche attentat ayant coûté la vie à  Ghislaine Dupont et à  Claude Verlon de RFI au lendemain de la célébration de la fête des morts en furent les signes annonciateurs. De tels actes ont tempéré l’ardeur des fonctionnaires candidats au retour dans le nord. Ces fonctionnaires déplacés se demandent à  quelle sauce ils seront mangés une fois sur place d’autant qu’il est difficile de mettre un visage sur les personnes traquées. Soumaila Cissé reconnaà®t se défaite et félicite IBK Cette traque menée au nord contre les djihadiste a également lieu dans le sud suite à  l’élection de Ibrahim Boubacar Keita à  la présidence de la République. Avec plus de 77 % des suffrages exprimés, il jouit d’une légitimité et d’une légalité confortables. Son adversaire du second tour, Soumaila Cissé fit preuve de grandeur en le félicitant avant le coup de sifflet du juge électoral. Ce geste, salué par tous, suit celui d’un Dioncounda Traoré qui a mené de main de maà®tre la transition politique. Il s’est mis au dessus de la mêlée et a pris le soin de déblayer le terrain à  son successeur en nommant au grade de Général le capitaine putschiste Amadou Sanogo. Une façon d’endormir le poisson ou une grâce présidentielle voilée ? Ibrahim Boubacar Keita qui a choisi un banquier pour diriger son gouvernement a semblé oublier le putschiste en chef le temps d’un périple dans les chancelleries occidentales et d’une redynamisation de la diplomatie du bon voisinage. Le Président élu profitera d’une mutinerie de militaires de la garnison de Kati et d’attentats meurtriers à  Kidal pour procéder à  des nominations à  la tête de la police, de la gendarmerie et de l’armée. Naturellement, les promus n’ont pas hésité à  marquer leur territoire. « Monsieur Sanogo » sera arrêté ainsi que ses lieutenants d’autrefois. Des magistrats épinglés pour corruption présumée quitteront le temple de Thémis pour les maisons d’arrêt. Fin de l’impunité ou règlement de comptes ? Des charniers sont dévoilés à  Diago dans la banlieue bamakoise ainsi qu’en pleine capitale, au cimetière de Hamdallaye, pour prouver à  l’opinion publique la bonne foi des autorités. Tel le juge américain Kenneth STAR dans l’affaire Monica Lewinsky, les Maliens découvrent le teigneux juge Yaya Karembe tombeur de Sanogo. Jusqu’o๠ira-t-il ? Le maire de Bamako le fuirait comme la peste. Candidat à  la députation, Adama Sangaré, puisque C’’est de lui qu’il s’agit, a lamentablement échoué dans sa commune à  l’opposé de Karim Keita fils de qui vous savez. Malgré les critiques et commentaires contre sa candidature, il a composté son ticket au même titre que Soumaila Cissé et Aichatou Cissé candidats malheureux à  la présidentielle. Ces derniers ont eu plus de chance que Mountaga Tall et Dramane Dembélé recalés et obligés de regarder impuissants le RPM du président Keita rafler l’essentiel des sièges du parlement. Retour à  l’ordre constitutionnel Ce parlement consacre le retour du Mali dans le concert des nations démocratiques et le président Obama n’a pas raté cette occasion pour octroyer le visa AGOA au Mali. Il revient aux parlementaires d’œuvrer pour la réconciliation des fils de ce pays autrefois havre de paix. Dans cette optique, la réconciliation au Palais de la république entre bérets rouges et bérets verts est salutaire. La balle est dans le camp du président burkinabé Blaise Compaoré et de Tiébilé Dramé représentant de l’Etat malien lors des accords arrachés de Ouaga pour poursuivre le travail entamé afin de faire comprendre aux groupes sécessionnistes que la seule issue possible dans cette crise reste la voie de la négociation et non la voix des armes. Cette voie des armes a déjà  fait trop de victimes. Le Tchad venu aidé un pays ami a perdu dans les Ifoghas une quarantaine d’hommes suscitant l’émoi partout. La France qui a ouvert les hostilités a perdu aux premières heures de l’opération SERVAL le chef de bataillon Damien Boiteux. Deux autres militaires français perdront leur vie dans cette intervention décidée par François Hollande qui fut triomphalement accueilli à  Tombouctou et à  Bamako. La capitale malienne n’oubliera ni l’arrestation du journaliste Bakary Daou ni la fermeture momentanée des écoles en janvier 2013 suite à  l’attaque meurtrière de Konan qui a détruit des positions avancées de l’armée. Bamako rangera vite dans les méandres de la mémoire l’année qui s’écoule avec la grève des chauffeurs de transport en commun. Malgré la crise, ils ont réussi à  tordre le bras au pouvoir pour une augmentation du ticket de transport. Triste année 2013. Elle a même obligé le Malien à  ne pas danser le dernier album de Salif Keita avec ses sonorités jazzy et ses fusions.