Le Cameroun célèbre le cinquantenaire de sa réunification

Le Cameroun a entamé depuis le 16 février 2014, dans le cadre de la semaine dite du Cinquantenaire, les manifestations liées à  la commémoration d’un évènement majeur de son histoire à  savoir les 50 ans de sa réunification. Le jeudi 20 février 2014 est la date officielle, retenue pour la célébration de cet évènement à  Buéa, ville située au sud-ouest du Cameroun et hôte de l’évènement, qui se déroulera également sur l’ensemble du territoire national camerounais. La journée a été déclarée fériée et chômée par le chef de l’Etat Paul Biya. Dans la continuité de celles qui sont organisées depuis quelques jours dans divers villes du Cameroun, diverses autres activités vont meubler cette journée du jeudi 20 février 2014. Un défilé, présidé par le chef de l’Etat camerounais est prévu à  Buéa ville hôte du Cinquantenaire. Différents offices religieux et des concerts de musiques sont également au programme. Un gala à  la résidence présidentielle de Buéa clôturera la célébration. Pas en reste, les diasporas camerounaises, associées à  cette célébration. A Paris la commémoration du Cinquantenaire de la réunification aura lieu le 21 février 2014 à  l’Ambassade du Cameroun en France. Sur la symbolique de cet évènement un communiqué de l’institution diplomatique parvenu à  notre rédaction souligne que: «La réunification en tant que Facteur de paix et de stabilité, reste un repère clé et structurant dans l’histoire du Cameroun». Brin d’histoire… Les indépendances que les deux parties du Cameroun (francophone et anglophones) ont acquises respectivement le 1er janvier 1960 et le 1er octobre 1961, ont été célébrées en 2010 à  Yaoundé. La date du 1er octobre rappelle non seulement la proclamation de l’indépendance, mais également l’intégration du Southern Cameroon britannique à  la République du Cameroun francophone, indépendant depuis le 1er janvier 1960. Cela fait donc 53 ans depuis le 1er octobre 1972, que les parties du Cameroun (francophone et anglophone) séparées du fait de la colonisation de l’Angleterre et de la France, ont décidé de se réunifier. Plus tard, le 20 mai 1972, au terme d’un référendum, le pays a abouti à  la phase d’unification. Le Cinquantenaire de la Réunification survenu le 1er octobre 1961, est l’évènement, qui sera commémoré le 20 février dans la ville de Buéa et également sur l’ensemble du territoire camerounais.

Le plus dur commence pour Ouattara

Tant au niveau national qu`international. La mise en place d`un gouvernement d`union nationale, les questions de défense et de sécurité, la réalisation des promesses de campagne électorale, le problème de l`école ivoirienne, le redressement de l`administration, la relance de l`économique, et la reconciliation nationale sont autant de défis inscrits sur l`agenda du président Ouattara pour ce quinquenat. Il devra, en 5 ans, répondre aux attentes des Ivoiriens et de la communauté internationale. « Pour ma part, je n’ai jamais douté un seul instant que notre pays sortirait de cette épreuve parce que nous, Ivoiriens, savons que chaque situation a sa solution et que nous avons foi en Dieu et en l’avenir », a t-il indiqué au cours de son discours d`investiture. Le premier acte pour lequel le président est certainement attendu, est la mise en place d`un gouvernement d`union nationale, avec la participation de toutes les composantes politiques et de la société civile ivoirienne, comme il l`a également promis dans son discours. Une équipe commando dont les membres se verront affecter des tâches spécifiques en rapport avec les défis à  relever. D`ailleurs, la formation du gouvernement constitue en elle-même, une équation difficile à  résoudre. L`accession au pouvoir d`Alassane Ouattara, rappelons-le, a été l`affaire non pas de son seul parti, le Rassemblement des Républicains (R, mais de la coalition des partis houphouà«tistes, plus le PIT de Francis Wodié et l`UPCI de Gnamien Konan. Il faut ajouter les Forces nouvelles, qui ne cracheraient pas sur d`autres postes, même si leur premier responsable, Guillaume Soro, a été reconduit à  son poste de Premier ministre. Pour les autres partis, chacun attend une recompense à  la mesure du combat mené. Le président Ouattara devra alors oeuvrer avec beaucoup de tact, pour éviter de faire des frustrés au sein de la coalition au pouvoir. Il faudra pourtant mettre en place une équipe gouvernementale. Ce nouveau gouvernement, on l`imagine, notamment le ministère de la Défense et celui de la sécurité, devra s`attaquer aux problèmes cruciaux de sécurité et de défense nationale. La grande muette constitue à  cet effet une réelle équation pour le président de la République. La bataille militaire qui a abouti à  la prise du pouvoir par le camp Ouattara, a en effet accentué la fracture entre les soldats des forces ex-belligérantes (Fafn et Fds), qu`il faudra soigner rapidement. Pis, cela a installé un désordre au sein des hommes en armes, avec l`entrée de mercenaires libériens dans le conflit ivoirien, et qui constituent une réelle menace pour la stabilité aux frontières ouest de la Côte d`Ivoire. En interne, le président Ouattara a tenté de régler la question de la division de l`armée, avec l`ordonnance instituant les Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci). Objectif: regrouper les deux armées, mettre de l`ordre au sein de la troupe en y extirpant tous ces combattants qui n`ont rien à  y faire. Une belle initiative certes, mais qui peine encore à  se traduire effectivement dans la réalité. Les relations de vainqueur à  vaincu de la guerre, qui lient désormais ex-Fafn à  ex-Fds depuis le 11 avril dernier avec la chute de l`ancien régime, grippent encore la fusion des deux forces. Autant de problèmes relatifs à  la grande muette, et qui traduisent l`immensité de la tâche qui attend Ouattara et son gouvernement. Les questions de développement économique et social Et ce n`est pas tout. Le président Ouattara hérite d`un pays profondement défiguré par plus de dix ans de crise, o๠tout ou presque est à  refaire. Le gouvernement Soro IVqui est en constitution, aura de gros chantiers à  affronter pour faire droit aux promesses de campagne du président Alassane Ouattara. L`une des priorités sera certainement le problème de l`école. Pendant les dix dernières années et même au delà , l`école ivoirienne est allée de mal en pis. Le manque d`infrastructures, les grèves intempestives des enseignants pour reclamer de meilleures conditions de vie et de travail, les années scolaires et universitaires irregulières et inachévées parfois, constituent le lot des maux qui minent ce secteur pourtant déterminant pour l`évolution normale d`une société. Les dégâts causés dans les universités d`Abobo-Adjamé et de Cocody pendant la bataille d`Abidjan rendent davantage compliquée la situation de l`école ivoirienne. Après avoir imputé ce désordre aux refondateurs, perçus comme des enseignants qui n`ont pu résoudre l`équation de l`école, les Ivoiriens attendent les solutions qu`ADO mettra en oeuvre pour réhabiliter cette école ivoirienne. Idem pour le domaine de la santé. Même si les soins sont actuellement gratuits dans les hôpitaux publics, comme le président Ouattara l`a promis pendant la campagne, il reste beaucoup à  faire pour assurer une bonne santé aux Ivoiriens. La construction des centres de santé et de CHU, leur équipement, l`assurance maladie sont des projets dont les différentes régions attendent la réalisation. Le réseau routier ivoirien a été fortement dégradé pendant ces années de crise. Le président Ouattara qui a parcouru les différentes régions de la Côte d`Ivoire pendant les campagnes électorales, a pu s`en rendre compte par lui-même, et devra y faire face. Dans chacune des régions visitées, Alassane Ouattara a fait des promesses d`investissements chiffrés en milliards de francs Cfa en cinq ans. Les populations resteront à  l`écoute des nouvelles autorités pour les pluies de milliards. Tout comme les producteurs de café et cacao, qui attendent les reformes annoncées pour leur secteur d`activité, les opérateurs économiques qui ont été serieusement sinistrés pendant les jours de guerre à  Abidjan, avec le pillage et le saccage systématique de leurs entreprises, crient dédommagement. Au plan judiciaire, de nombreux dossiers sont en suspens. Notamment ceux de la filière café-cacao et bien d`autres cas, qui restent à  élucider. La justice ivoirienne avait été qualifiée de corrompue sous le régime Gbagbo. Qu`en sera t-il avec le régime Ouattara ? Une autre équation à  résoudre. L`administration ivoirienne accusée de laxisme sous l`ère Gbagbo, avec des bureaux vides dès le vendredi, devra tout aussi être redynamisée. L`actuel président, alors Premier ministre d`Houphouà«t-Boigny de 1990 à  1993 avait été applaudi pour avoir mis l`administration au travail, avec rigueur. Alassane Ouattara fait très souvent référence à  ce volet réussi de sa primature. Mais de 1993 à  2011, beaucoup d`eau a coulé sous le pont, et le défi de l`administration est total. Une bagatelle de défis à  relever, auxquels il faut ajouter les engagements internationaux, qui ne sont pas moins importants. En cinq ans, le président Ouattara pourra-t-il tenir toutes ses promesses ? « Je me suis engagé à  mettre en œuvre, avec vous, en cinq ans, dans tous les domaines, mes solutions pour une Côte d’Ivoire d’excellence. Nous le ferons avec rigueur, en application des règles de bonne gouvernance, avec une justice impartiale et indépendante », assure-t-il. Attendons de voir.