Mali – Marche du 05 juin: Une pléiade de revendications à Bamako

La grande marche prévue ce 05 juin à Bamako rassemble de centaines de personnes au coeur de la capitale. Les forces de sécurité et les sapeurs pompiers sont mobilisés et encadrent les manifestants qui pour l’instant respectent la consigne de non violence d’une marche pacifique préalablement annoncée.
Marche du 05 juin – Il faut souligner qu’en cette période de Covid-19, toutes les mesures barrières ne sont pas respectées dans le contexte actuel. Tous les manifestants n’ont pas de masques et la distance barrière d’au moins un mètre n’est pas respectée.

 Les manifestants scandent des slogans comme « Libérez de Soumaila Cissé », « on a perdu Kidal », « l’éducation va mal », « l’hôpital des militaires annulé », « armée divisée », « IBK ne pleut plus, qu’il démissionne ». Ces messages sont le reflet de la crise sociale émaillée des marches et manifestations dans plusieurs secteurs de la vie de l’Etat.

Idelette Bissuu avec Boubacar Diallo

UNTM : nouvel ultimatum au gouvernement

Les deux parties ne parviennent toujours pas à  rapprocher leurs positions. l’UNTM ne fait plus mystère de sa déception vis-à -vis d’un gouvernement qu’elle accuse d’être animé « d’une mauvaise foi » à  cause de son incapacité à  lui faire des contre-propositions. Les négociations, qui avaient repris le lundi 8 septembre dernier, ont connu encore une fois un coup d’arrêt le vendredi 12 septembre qui devait voir les deux parties entrer en négociations directes. Les négociateurs de l’organisation syndicale ont claqué la porte de la salle de conférence du ministère du Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les institutions, qui a servi de cadre aux négociations, à  cause que leur adversaire n’était pas dans de bonnes dispositions à  leur égard. C’’est donc parti pour un blocage qui intervient après des démarches initiées par le président Keà¯ta lui-même et le premier ministre Moussa Mara en vue de relancer les négociations entre les deux parties. On sait que C’’est la grève de 48 heures (21 –22 aout 2014) qui a lancé une agitation du front social. La grève a été suivie largement, et a permis à  l’Untm de savoir ce qu’il pèse désormais : beaucoup. C’’est avec le sentiment d’être en pà–le position que le syndicat est allé à  ces négociations. Et nombreux sont ceux qui avaient parié que sa détermination à  camper sur sa position restera inébranlable, face à  un gouvernement qui, jusqu’ici, n’avait rien laissé paraitre sur ses intentions. En effet, les négociations buttent toujours sur les mêmes points qui sont le relèvement significatif du taux de la valeur du point d’indice, la diminution du taux de l’impôt sur les traitements et salariales (ITS), le relèvement du salaire minimum inter-entreprises garanti (Smig), l’augmentation du taux des allocutions familiales et la baisse des tarifs d’eau et d’électricité. A l’obstination du syndicat, le gouvernement oppose l’argument que ses techniciens ont évalué la prise en charge des revendications à  220 milliards de FCFA, ce qui va occasionner des dépenses lourdes pour ses épaules déjà  fragilisés par la crise. Voilà  le fond de la divergence profonde qui oppose les deux camps. Désormais le fossé qui les sépare est vaste. Et il ne fait aucun doute qu’un face-à -face est aussi engagé, ce qui rend difficile en l’état actuel des choses un dialogue pour rapprocher les positions. l’UNTM a lancé un ultimatum, qui expirera le vendredi 19 septembre, pour donner au gouvernement le temps de réfléchir, et a menacé de déposer un préavis de grève de 72 heures le lundi 22 septembre. Les souvenirs du premier débrayage sont encore là , vifs, assez douloureux et suffisants pour que le gouvernement envisage de trouver des solutions, des contre-propositions. En tout cas, il est difficile de parier sur un renoncement de l’UNTM à  employer la stratégie du rouleau compresseur, la logique à  laquelle elle reste fidèle. Aussi sont grands les risques d’un basculement du front social.

Grève générale : l’UNTM persiste

Interrogé par la télévision nationale, Bocar Moussa Diarra, le ministre du travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions, a tenté d’expliquer les efforts faits par le gouvernement pour éviter d’en arriver au pire, mais l’UNTM a décidé de maintenir son mot d’ordre de grève, prévue pour les 21 et 22 Août ; Après quatre jours de négociations, les deux parties ont discuté sur 17 points de revendications. Si 12 points d’accords ont été trouvés, il en reste 5 autres, sur lesquels le gouvernement malien estime avoir avancé. Cela concerne en particulier, le relèvement du SMIG d’environ 10% ; le relèvement de l’allocation familiale au bénéfice des conventionnaires d’environ 10%; une proposition d’étude du système fiscal en vue d’une réduction de l’ITS. Les deux autres points de désaccord sont relatifs au relèvement significatif du taux de la valeur du point d’indice et la baisse des tarifs d’eau et d’électricité conformément à  l’accord signé en juillet 2007. Une baisse pour le moins difficile, compte tenu de la situation économique instable et du ras-le-bol des citoyens dont le pouvoir d’achat a baissé et qui trouvent le prix de l’électricité trop cher, sans oublier les délestages. Qui tenir pour responsable, lorsque le prix de vente de l’électricité ne couvre même pas son coût de revient. 17 milliards sur l’exercice 2014 du budget national Bocar Moussa Diarra, dans ses explications, a surtout mis en exergue le fait que le gouvernement, œuvrait déjà  à  mettre en applications les points de revendications suite au procès verbal de conciliation d’Octobre 2011, et à  l’en croire, ce nouveau préavis de grève n’est pas pour arranger les choses : « La mise en œuvre du procès verbal de 2011 va impacter sur l’exercice 2014 du budget national à  hauteur de 17 milliards de francs CFA, et cela n’est pas sans conséquences ». On devine que dans un contexte post-crise plutôt difficile, avec les aides budgétaires du Mali temporairement suspendues par les bailleurs, il sera délicat d’accéder à  toutes les revendications du syndicat, car l’Etat doit aussi renflouer ses caisses. l’équation reste difficile, mais le ministre appelle l’UNTM à  plus de concessions et se dit toujours ouvert au dialogue. De son côté le syndicat persiste et maintient la grève générale du 21 et du 22 Août. « Parallèlement, les revendications non encore totalement éteintes dont la satisfaction s’inscrit dans un processus, ont été prises en charge dans le Programme de Travail Gouvernemental qui prend fin le 31 décembre 2014 », rappelle encore Bocar Moussa Diarra, en tentant de faire comprendre que cela va prendre du temps, pour satisfaire toutes les demandes sociales.

PMU Mali : le torchon brûle

Sous la houlette de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), l’atmosphère délétère qui régnait entre le personnel et la direction du PMU-Mali s’était calmée suite à  des compromis de part et d’autre. Ce qui avait favorisé la reprise du travail par tous les grévistes et sur l’ensemble du territoire. Non respect des engagements : la grève décrétée ] La tension est de nouveau montée entre les travailleurs du PMU-Mali et leur direction, la semaine dernière. Et pour cause, les engagements pris par la direction lors des négociations n’ont pas été honorés. C’’est pourquoi, une grève de 72 heures a été décrétée le 8 septembre par le comité syndical des travailleurs permanents, des agents de traitement et des revendeurs. Mais ces mouvements qui ont déjà  occasionné un manque à  gagner de plus d’un milliard de francs au PMU-Mali, et cela ne semble pas « émouvoir » la direction de l’entreprise. Toute chose qui irrite ses travailleurs qui, après une nouvelle assemblée générale au siège de la société, ont décidé à  l’unanimité d’aller en grève de 72 heures. (b l’UNTM ne jouerait plus la carte des travailleurs Selon certains syndicalistes, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) qui jouait le rôle de médiateur, au lieu de défendre les travailleurs, se sont penchés du côté de la direction. Pourquoi cette attitude de la part des représentants de l’UNTM censés défendre les travailleurs affiliés à  cette centrale syndicale ? A en croire nos sources, l’UNTM aurait été tout simplement achetée par la Direction de PMU, contre la bagatelle de 200 millions. C’’est pourquoi, le comité syndical des travailleurs de PMU-Mali aurait décidé de faire cavalier seul et n’entend pas baisser les bras. A noter que les revendications précédemment élaborées étaient : l’exécution sans délai des deux procès verbaux de conciliation, le respect des clauses de l’accord d’établissement notamment son article concernant le recrutement du personnel et la formation, la demande d’une copie de la résolution du conseil d’administration concernant l’externalisation des agents de traitement et autres vacataires, le retrait des agents d’Aptitude Conseil des locaux du PMU-Mali et la régularisation des autres chefs d’antenne et bureaux. Aussi, les travailleurs du PMU-Mali accusent leur direction, de népotisme car, celle-ci recruterait et nommerait qui elle veut. Exemple, cet ex-syndicaliste nommé à  la tête du service des Points de Courses en Direct (PCD) ainsi qu’un autre devenu le chef du service administratif. Injustices internes Il y a aussi le cas de cet autre agent recruté en 2005, et qui, en quatre ans est détenteur de 7 échelons (de B4 à  B11) alors que le règlement autorise l’échelonnement tous les deux ans. Selon nos sources, le même agent, chef de division de la finance, qui était en suspension après détournement d’au moins 4 millions de FCFA a repris le travail et propulsé au rang d’administrateur. En outre, par souci de faciliter le traitement des billets, le syndicat a suggéré, le recrutement des agents de traitement et cette fois en exigeant qu’ils soient de jeunes diplômés sans emploi, car ces derniers travailleront mieux que les fonctionnaires qui brillent toujours par leur absence. Par ailleurs, selon un travailleur ayant demandé l’anonymat, chaque année le PMU envoie en formation des agents à  coût de millions en France, mais ceux-ci sont choisis en catimini par la direction et à  leur retour, ne sont pas à  la hauteur des attentes. Toujours au titre des points de désaccord, il y a aussi, le refus du PDG de tout intéressement du syndicat à  la gestion de l’entreprise et à  la représentation des travailleurs au C.A. Les syndicats en colère Le syndicat se plaint enfin de l’absence totale de structure de contrôle au niveau du PCD, de la situation des chefs d’agences et bureaux, des modalités de recrutement et de nomination, du port des badges de PMU par les agents de traitement du Bureau de placement d’aptitude conseil etc… Le chapelet des griefs formulés par les travailleurs du PMU-Mali est long, très long. Et, il urgent que les uns et les autres s’attèlent à  faire des concessions afin que le PMU-Mali qui apporte tant au Trésor public et fait vivre des maliens ne s’effondre définitivement à  l’instar de la défunte Lonama.