Que reste t-il du 26 mars 1991 ?

Le 26 mars 1991, un soulèvement populaire menant à  un coup d’à‰tat militaire mettait fin à  23 ans de dictature du général Moussa Traoré. L’anniversaire de sa destitution est, vingt-cinq ans plus tard, l’occasion de tourner les pages de l’histoire malienne et de se replonger à  une époque o๠les défis étaient multiples pour une nation qui prenait un nouveau départ. « Le gouvernement de la République n’a pas le droit de tricher avec notre peuple en s’engageant sur la voie des promesses faciles qu’il ne pourra tenir. Il devra cependant jouer les règles de la rigueur, de la bonne gestion, de la transparence, de la solidarité et de la justice », disait le président Alpha Oumar Konaré, au moment de son investiture le 8 juin 1992, soit un an après la révolution populaire. Ces phrases semblent aujourd’hui bien lointaines. « l’école se cherche, l’emploi est rare, et la justice n’inspire plus confiance au citoyen lambda. Le coup d’à‰tat improvisé du 22 mars 2012 suivi de la crise sécuritaire du nord, témoigne parfaitement des défaillances de cette démocratie», affirme ce sociologue, pour qui les indicateurs sont au rouge. « Il faut nuancer les choses », soutient quant à  lui T. Dicko, enseignant. « La révolution était à  l’époque une nécessité incontournable. Je me rappelle qu’à  Dougabougou, (Ségou), dans un passé récent, pour voter, « on réunissait les gens sur la place publique et on disait à  chacun d’aller d’un coté, qui correspond à  un candidat. Aujourd’hui on a au moins le choix d’être ou pas dans un parti, de voter pour qui on veut ». Maà®tre Mamadou Ismaà«l Konaté, avocat, est du même avis : « l’aspiration profonde du peuple du Mali était l’ouverture démocratique, incompatible avec le régime politique de l’époque, basé sur l’unicité et le centralisme démocratique ». Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, « le chemin emprunté par le Mali reste encore parsemé d’embuches », poursuit-il. De nouveaux maux ont émergés, reconnait G. Konaté, ancien leader étudiant. « La corruption généralisée aujourd’hui est à  déplorer, mais elle n’est pas le fruit de la révolution », souligne-t-il. Les valeurs qui ont sous-tendu le mouvement populaire de mars 91 sont toujours d’actualité. D’ailleurs, le front commun après la confiscation du pouvoir par les putschistes en 2012 en est une illustration. « Même si notre société va mal, il faut dire aussi que certains acquis nous ont permis d’avancer et que le retour en arrière n’est pas possible. Au fil du temps, tout cela va se corriger. Il faut inscrire les changements dans la durée», ajoute T. Dicko.

L’Afrique veut passer au vert

Le siège de l’Union Africaine à  Addis Abeba abrite depuis hier mardi le quatrième « Forum africain pour la révolution verte », qui doit donner une nouvelle impulsion à  la transformation de l’agriculture en Afrique. « Au-delà  du point de bascule : nouvelle vision et stratégies pour une transformation partagée et durable », c’est le thème de cette rencontre qui réunit les acteurs de l’agriculture africaine, y compris la société civile, les gouvernements et les entreprises. L’objectif essentiel est de bâtir un nouveau consensus pour la transformation de la production alimentaire. L’agriculture africaine et particulièrement les petits exploitants agricoles, doit se préparer à  faire face aux nouveaux défis pour la sécurité alimentaire posés par les changements climatiques. La rencontre d’Addis Abeba permettra d’identifier les investissements et actions nécessaires pour y parvenir. Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’UA,a observé que ce forum contribuait aux efforts déployés pour renforcer l’agriculture en Afrique et accroà®tre la productivité de ce secteur. Pour rappel, en juin dernier, la déclaration de Malabo avait été publié par l’UA, réclamant une accélération de la croissance agricole. Dans cette Déclaration, les chefs d’à‰tat africains ont appelé à  doubler la production alimentaire en Afrique, à  réduire de moitié la pauvreté et à  réaliser des progrès importants en vue d’éliminer la sous-nutrition infantile à  l’horizon 2025. « Ces objectifs représentent un renouveau de l’engagement politique, au plus haut niveau, en faveur d’une croissance dirigée par l’agriculture dans notre région », a déclaré la présidente de la commission de l’UA dans ses propos avant l’ouverture du forum AGRF. L’augmentation de la productivité alimentaire face aux changements climatiques, la promotion des investissements dans l’agriculture, l’augmentation des financements pour le développement agricole, et le soutien à  la modernisation des marchés des matières premières ainsi qu’à  la suppression des barrières commerciales intrarégionales sont au menu des échanges entre les participants à  cette rencontre. L’AGRA, le Fonds international pour le développement de l’ agriculture (IFAD) et la Confédération des syndicats agricoles d’ Afrique australe (SACAU) figurent parmi les principaux parrains du forum AGRF cette année.

Egypte : révolution bis?

La rue va-t-elle avoir raison du pouvoir du président islamiste Mohamed Morsi? A l’allure o๠vont les choses, les Frères Musulmans, regroupement politique dont est issu le président égyptien, ont bien du souci à  se faire. Il y a un peu plus de deux ans, c’est dans la rue et particulièrement sur la place Tahrir que s’est décidé le sort de l’ex-chef d’Etat Hosni Mubarrak. L’histoire semble se répéter puisque depuis plus d’une semaine maintenant, la même place du centre du Caire ne désemplit pas. Plusieurs millions de personnes y déferlent quasi quotidiennement pour demander le départ du Président Morsi, dont elles contestent désormais la légitimité après l’avoir porté au pouvoir il y a un an. Hier, c’est l’armée qui a enfoncé le clou. Elle a adressé à  Morsi un ultimatum, lui demandant de quitter son poste d’ici la fin de cette journée de mardi. Faute de quoi elle imposerait une feuille de route. « Si les revendications du peuple ne sont pas satisfaites durant cette période, (les forces armées) annonceront une feuille de route et des mesures pour superviser sa mise en œuvre », a annoncé le commandement militaire dans un message lu à  la télévision. « Morsi n’est plus notre président, Sissi avec nous », ont scandé les manifestants, fous de joie après l’annonce de l’armée. Ils font référence au général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l’armée et ministre de la Défense, dont le portrait est apparu à  l’écran durant la lecture de la déclaration militaire. Un appel bien évidemment rejeté par le président qui a renouvelé son offre de négociations à  l’opposition. Les Frères musulmans, la formation d’o๠vient M. Morsi, se sont contentés de déclarer qu’ils « étudiaient » la déclaration militaire. « Morsi m’a trahi » Sur la place Tahrir, site emblématique de la révolte contre Hosni Moubarak, la foule a afflué en brandissant des cartons rouges à  l’adresse du président. « Je suis ici parce que Morsi, pour qui j’ai voté, m’a trahi et n’a pas tenu ses promesses. L’Egypte va être libérée une nouvelle fois à  partir de Tahrir », affirmait Mohammed Samir, venu de Mansourah, dans le delta du Nil, pour manifester dans la capitale. Les manifestants se sont également massés sans incident aux abords du palais présidentiel, dans le quartier d’Héliopolis, et sur d’autres places de la capitale. Des manifestations anti-Morsi ont aussi eu lieu à  Alexandrie (nord), deuxième ville du pays, à  Menouf et Mahallah, dans le delta du Nil, ainsi qu’à  Port-Saà¯d et Suez, sur le canal du même nom, ou encore dans la ville natale de Mohamed Morsi, Zagazig, au nord-est du Caire. L’opposition reproche à  M. Morsi et aux Frères musulmans d’avoir engagé le pays dans une autre direction qui reflète surtout leur désir de dominer l’Etat, « ils n’ont pas construit une démocratie et ne sont pas parvenus à  améliorer les conditions de vie des Egyptiens», alors que la situation économique ne cesse de se détériorer. Pas de coup d’état militaire Que l’armée appuie les revendications des manifestants ne veut ps dire qu’elle va prendre le pouvoir. l’opposition égyptienne a tenu à  préciser les choses ce mardi en affirmant qu’elle ne soutiendrait aucun «coup d’Etat militaire». l’ultimatum lancé par l’armée au président islamiste Mohamed Morsi pour «satisfaire les revendications du peuple» ne signifiait pas que les militaires voulaient jouer un rôle politique.Le Front du salut national (FSN, principale coalition de l’opposition)dit «faire confiance à  la déclaration de l’armée (affirmant que les militaires) ne veulent pas s’investir en politique». On se souvient qu’après la chute de Moubarrak, les militaires avaient pris les rênes de l’exécutif pour un intérim controversé entre février 2011 et l’arrivée au pouvoir de M. Morsi, premier président démocratiquement élu du pays, en juin 2012. Au sein de l’attelage au pouvoir même, les défections se succèdent. Quatre membres du gouvernement ont ainsi présenté leur démission, accroissant l’isolement de M. Morsi. Par ailleurs, les autorités hospitalières ont fait état d’un bilan de 16 morts depuis le début de la vague de manifestations.

Egypte: Place Tahrir bis!

Toute la nuit dernière et même aux premières heures de ce mercredi, des milliers de personnes se sont rassemblées sur la place Tahrir, haut lieu de la révolution qui a mené, il y a quelques mois, à  la chute du régime Moubarak. La police a tenté de contenir les manifestants qui ont scandé toute la journée des slogans hostiles au président Mohammed Morsi. Ce dernier a signé le 22 novembre un décret controversé par lequel il s’est autorisé à  prendre toute mesure jugée nécessaire pour « protéger la révolution ». Ce décret a provoqué la colère d’une grande partie du monde judiciaire et de la classe politique, en plaçant les décisions présidentielles à  l’abri de tout recours en justice. En plus de la manifestation de ce mardi au Caire, la plus importante depuis la chute du régime Moubarak, plusieurs autres se sont déroulées dans la plupart des 27 provinces du pays. Les affrontements avec la police ont causé la mort de trois personnes en une semaine. « La police nous tire dessus alors que nous n’avons lancé aucune pierre, J’en suis témoin ! Je le jure devant Dieu, à  l’instant même ils nous ont tiré dessus sans sommation » témoigne un manifestant à  Lemonde.fr. Non aux Frères Musulmans » Le mouvement des Frères musulmans, soutien du président Morsi, est également rejeté par les manifestants, qui craignent un effondrement du tout jeune processus démocratique égyptien. « Les Frères musulmans sont des menteurs », « Interdit aux Frères musulmans »pouvait-on lire sur les banderoles et autres pancartes brandies sur la place. En scandant « le peuple veut la chute du régime », un des slogans emblématiques de la révolte de l’an dernier qui mena à  la chute du régime de Hosni Moubarak, les manifestants entendent faire revenir Mr Morsi sur sa décision. Ils protestent contre ce qu’ils qualifient de « dérive dictatoriale » du nouveau pouvoir. « Nous resterons à  Tahrir tant que Morsi n’aura pas annulé sa déclaration », a déclaré Ahmed Fahmy, un chômeur de 34 ans qui campe sur cette place o๠un village de tentes a été érigé par les militants anti-Morsi. Ces accrochages étaient néanmoins dénoncés par de nombreux manifestants anti-Morsi présents à  Tahrir. Ces derniers sont désireux de garder un caractère pacifique à  leur manifestation. Pour les partisans de Mohamed Morsi, ces pouvoirs exceptionnels, loin de faire du régime une dictature, permettront au président d’engager des réformes indispensables pour le mieux-être du peuple égyptien. Ils précisent qu’ils cesseront avec l’adoption prévue dans quelques mois de la nouvelle Constitution. Dans son décret, le président a aussi demandé « de nouvelles enquêtes et jugements » »dans les affaires de meurtres de manifestants lors de la révolte de 2011. Il fait ainsi planer une menace sur certains hauts responsables militaires ou de la police, comme l’avait demandé l’opposition qui n’est pas satisfaite du traitement judiciaire des suites de la révolution de l’an dernier.

Mohamed Morsi, premier président de l’après-Moubarak

Quasi inconnu à  l’étranger il y a encore quelques mois, le Frère musulman Mohamed Morsi vient réussir le pari : porter son organisation, brimée pendant le régime Moubarak, au pouvoir. Il a en effet été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle ce dimanche par la Commission électorale avec plus de treize millions de voix contre douze millions à  son rival Ahmed Chafik, ex-Premier ministre de Hosni Moubarak. Les résultats ont été annoncés par le président de la Commission électorale Farouk Soltan. Autre chiffre de ces résultats, le taux de participation, qui a été de 51% lors du second tour du scrutin, le 16 et 17 juin et de 46% lors du premier tour, le 23 et 24 mai. La place Tahrir en liesse C’’est une explosion de joie sur la place Tahrir qui a accueilli l’annonce de la victoire de Morsi. La célèbre place est occupée depuis le jeudi dernier par des centaines d’égyptiens qui exigent que l’armée se retire des instances dirigeantes. Mohamed Morsi, né le 20 août 1951 devient donc le premier chef d’Etat élu en Egypte depuis la chute de Hosni Moubarak, le 11 février. Il est aussi le premier islamiste à  parvenir à  la tête du pays. Le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées lui a adressé ses messages de félicitations, selon la télévision nationale. Dans son premier discours à  la Nation après son élection, le nouveau président a rassuré ces compatriotes. « Je suis le président de tous les Egyptiens sans exception.[…]L’unité nationale est le seul moyen de sortir de ces temps difficiles », a-t-il déclaré, en faisant référence aux hommes, aux femmes, aux chrétiens comme aux musulmans. Il faut que la « révolution continue jusqu’à  la réalisation de tous ses objectifs, a-t-il ajouté. Inquiétudes et espoirs à  l’étranger Le nouveau président égyptien, l’islamiste Mohamed Morsi, a prôné un renforcement des relations entre l’Iran et l’Egypte, rompues depuis plus de 30 ans. Ce réchauffement permettra de créer « un équilibre stratégique régional et fait partie de mon programme », a déclaré M. Morsi qui a aussi annoncé qu’il souhaitait « réviser » les accords de paix avec Israà«l. Israà«l et les Etats-Unis qui ont félicité du bout des lèvres le nouvel homme fort, tandis que dans les territoires palestiniens, on estime que la victoire de Mohamed Morsi « est un moment historique ». « C’’est une nouvelle ère qui s’ouvre en Egypte. Il s’agit d’un revers pour le programme de normalisation et la coopération sécuritaire avec l’ennemi (israélien) » a déclaré le chef du Hamas, Ismael Hanniyeh. Les Emirats arabes unis ont, quant à  eux, « favorablement accueilli » son accession à  la tête du pays et exprimé leurs espoirs de voir l’Egypte retrouver sa stabilité.

Cabral n’est pas mort…

17 mars 1980-17 mars 2012, il y a trente deux ans, jour pour jour, décédait le secrétaire général de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (UNEEM). Arraché à  l’affection des siens à  la fleur de l’âge, Adoul Karim Camara dit «Â Cabral » recevait ce 17 mars, encore une fois, l’hommage de la nation à  travers une marche funèbre, organisée par l’Association des anciens de l’UNEEM (AMSUNEM), et le dépôt d’une gerbe de fleurs du gouvernement sous la houlette du Premier ministre, Mme Cissé Marima Kaà¯dama Sidibé. Face à  la presse la patronne de l’exécutif, a reconnu la valeur du militant de la liberté qu’il fut, et lui a rendu un vibrant hommage. Militant engagé Pour certains, Cabral est le symbole de la lutte pour les droits des élèves et étudiants du Mali. Pour d’autres, il fut l’un des acteurs les plus engagés pour la chute du régime dictatorial de Moussa Traoré, dont la répression sauvage a été la cause de sa mort. Le parcours de ce combattant inspire à  la fois le respect et une source d’inspiration, notamment pour la jeune génération en quête de repères. Abdoul Karim Camara avait pris le sobriquet de Cabral, en hommage à  Amilcar, le héros de la lutte pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert. Etudiant finaliste en philosophie à  l’Ecole normale supérieure (EN Sup) de Bamako, il avait 25 ans et s’apprêtait à  faire son entrée dans la production. Hélas ! Le destin, cruel, l’a décidé autrement. Alors qu’il se battait pour de meilleures conditions d’études et de travail pour les élèves et étudiants du Mali, il mourra des suites de tortures à  lui infligées par la soldatesque de l’Union démocratique du peuple malien (UDPM, ex-parti-Etat) dirigée d’une baguette de fer par le général Moussa Traoré. Arrêté le 16 mars 1980, après des manifestations estudiantines à  Bamako, il décédera le lendemain après un passage au commissariat du 2ème arrondissement et au Camp des commandos-parachutistes de Djicoroni. Le flambeau ne peut s’éteindre Ses bourreaux croyaient bien faire en planifiant son élimination physique. Mais C’’était mépriser la cause pour laquelle il est allé au sacrifice. Ils ont certes eu un long temps de répit, cependant, le 26-Mars 1991 est surtout la victoire posthume de ce militant. Car C’’est l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEEM (née des cendres de l’UNEEM), qui remportera la chute de l’ancien dictateur Moussa Traoré et de son régime. Dirigée en son temps par l’actuel secrétaire général du parti SADI, le Dr Oumar Mariko, l’AEEM s’est jointe au combat d’autres organisations du mouvement démocratique. La mort a eu raison de Cabral. Mais elle n’aura aucune emprise sur son nom, ses idéaux de liberté, de justice sociale, de solidarité, sa mémoire, resteront donc intimement liés à  l’Histoire contemporaine du Mali. En témoignent le monument érigé en sa mémoire au rond-point de Lafiabougou et le lycée public de Ségou qui porte son nom. Cabral n’est donc pas mort. Il est parmi nous… , pour reprendre le poète sénégalais Birago Diop.

26 mars 1991 – 26 mars 2011 : que reste t-il de la révolution démocratique ?

Il y a vingt ans, le Mali entrait dans l’ère de la démocratie après 23 ans de dictature sous le règne du Général Moussa Traoré ! Amadou Toumani Touré, l’actuel président du Mali, est apparu, à  l’époque, comme un héros de la révolution, après le coup d’état du 26 mars. An té korôlè fè fô koura ! «On veut le renouveau ! » C’’était le slogan en bamanan du peuple malien descendu dans la rue pour réclamer plus de liberté, de justice et de droits. Mais que sont devenus les principaux acteurs de ce 26 mars 1991, consacré journée des Martyrs ! Retour sur une date historique Chronologiquement, le 26 mars est l’aboutissement d’un long processus historique. Comme pour les grandes victoires, il aura fallu le combat acharné de patriotes, de résistants à  l’oppresseur et les soubresauts de l’histoire, pour modifier à  jamais le cours de l’histoire du Mali. Après la mort de l’ex président Modibo Keita en 1977, le général Moussa Traoré prend le pouvoir et érige l’UDPM, comme parti Unique, établissant un simulacre de démocratie, et bridant les libertés individuelles. Le régime interdit toute forme de protestation et les mouvements estudiantins comme l’UNEEM, ( l’Union Nationale des élèves et étudiants maliens). s’en suit la répression de leaders trop contestataires. Parmi eux, Abdul Karim Cabral ! Né en 1955, il fut le dernier Secrétaire Général de l’UNEEM, avant d’être torturé, puis assassiné le 17 mars 1980. Cabral était un étudiant sérieux, un homme épris de justice et d’idéaux, qui se battait pour faire instaurer de meilleures conditions d’études pour les jeunes… ( Bourses, régionalisation des lycées, Accès aux universités etC’…). Mais les grandes victoires s’obtiennent au prix du sang et des sacrifices. Et d’autres résistants prendront le relais, après lui. Les années 90, verront l’émergence de formations tels que l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA), le Comité National d’Initiative Démocratique (CNID) de Mountaga Tall Suivront l’Association des élèves et étudiants maliens (AEEM) crée par Oumar Mariko, l’Association des jeunes pour la démocratie et le progrès (AJDP). Et avec l’appui de l’Union National des travailleurs du Mali, (l’UNTM), du Parti Malien pour la révolution et la démocratie (PMRD), les jeunes diplômés sans emploi, déterminés à  gagner leur liberté et à  jouir de leurs droits, se mobiliseront contre le régime, de même que la presse, lasse d’être bridée. De nombreux journaux publieront des articles incendiaires contre le régime militaire et l’hebdomadaire Le 26 Mars naà®tra de cette lutte, bien après les évènements de Mars 1991. Marches et meetings, le peuple se révolte Cette même année, après moult revendications, pour l’instauration du multipartisme, les marches, meetings et assemblées se multiplieront entre janvier et Mars, et seront réprimées dans le sang ! Des centaines de maliens verront mourir leurs fils, sœurs et camarades de lutte dans la rue. La révolution menée de front par des leaders syndicalistes, l’UNEEM, mais aussi le Mouvement des Femmes, constituera un élan historique au Mali, du jamais vu depuis l’ Instauration de la charte du Kurukanfuga en 1235. Et C’’est l’intervention du Général Amadou Toumani Touré, dans la nuit du 25 au 26 mars 1991, qui permettra de destituer Moussa Traoré et d’arrêter le bain de sang ! « C’est le vendredi 22 mars (jour des premières tueries, qui feront plus de trois cents morts, NDLR) que nous avons compris que Moussa avait atteint le point de non-retour et que nous devions intervenir (…) A partir du 22 mars, quand les gosses ont exposé leurs poitrines aux balles, suivis de leurs mères – nos sœurs, nos femmes -, on ne pouvait plus hésiter. (…) Et puis, nous avions déjà  pris contact avec certaines organisations civiles, [en particulier, avec Me Demba DIALLO, président de l’Association des Droits de l’Homme, et le Secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs, Bakary KARAMBà‰, qui seront les premiers informés du succès de l’opération, NDLR](…),racontera ATT, dans une interview à  l’ hebdomadaire Jeune Afrique. Que reste t-il des idéaux du 26 Mars 20 ans ont passé depuis les évènements sanglants du 26 mars 1991 ; Moussa Traoré a présenté ses excuses au peuple lors de la conférence nationale (…) et les partis politiques se sont multipliés au Mali, instaurant le pluralisme. Pour certains, la révolution de Mars 91 est un échec car le Mali souffre aujourd’hui de corruption et de clientélisme. l’état subit les méfaits d’une démocratie tronquée, jugent d’autres esprits. Quelles leçons faut-il alors tirer de cette révolution démocratique ? « A l’époque, J’étais un lycéen et J’ai marché avec les autres, mais nous sommes passés à  côté des idéaux du pays! Le 26 mars représentait un repère. Cette date doit rappeler aux hommes politiques, qui ont confisqué le pouvoir l’importance du combat mené », explique Habib Kane, journaliste culturel. Mahamadou Diouara, un jeune étudiant, membre de l’AEEM, estime que le coup d’état du 26 mars a assassiné la révolution : « On a stoppé le sang, mais noyé la révolution, alors que celle ci avait pour objectif de nettoyer le pays ! Les partis politiques ont accouru vers le pouvoir, les oppositions se sont multipliées mais tous, ont oublié jusqu’ à  l’essence du combat du 26 mars ! ». Une vision plus nuancée, celle du chroniqueur et journaliste Adam Thiam : « Le 26 mars amorce un changement, dans l’histoire politique du Mali, celle de la volonté d’un renouveau, d’un état empreint de démocratie, malheureusement, certains leaders politiques ont déçu ». Le 26 mars, une révolution confisquée ? Malgré les réminiscences et les blessures du peuple, le Mali est entré dans l’ère de la démocratie. Le pluralisme s’est installé de même que la liberté de la presse. A chaque scrutin électoral, le peuple peut choisir ses dirigeants et exprimer sa volonté. Dernièrement, les élections Communales ont fait apparaà®tre, un désir d’alternance des élites au sommet depuis de nombreuses années et face à  l’échec de leurs politiques. Après le Mouvement citoyen, l’apparition de formations indépendantes suscitent l’espoir chez les jeunes et les populations les plus démunies. Le parti SADI (…) d’Oumar Mariko, conquiert la voix des paysans à  Koutiala. D’autres comme le CNID ont déçu, et certains comme le CODEM, le nouveau parti de la Convergence pour le développement du Mali d’Housseiny Guindo, créent l’émulation… Le 26 mars 1991 restera toutefois une date symbolique pour les maliens. C’’est l’occasion de rappeler les idéaux de justice et de prospérité, qui ont animé le combat des vrais patriotes du peuple !

26 Mars : 20 ans après, le RPM rend hommage aux Martyrs et appelle à un renouveau démocratique

Il y a vingt ans, notre peuple s’est ouvert les chemins de la démocratie et de la liberté d’expression en payant le prix fort : la mort sous les balles de la dictature anachronique de plusieurs de nos concitoyens devenus depuis des Héros, des Martyrs. 20 ans après , le Rassemblement pour le Mali (RPM) se souvient. Il s’incline devant la mémoire de tous les patriotes dont le sacrifice ultime a permis l’avènement d’une nouvelle ère. De ces héros, connus et anonymes, de ces blessés à  vie et de toutes les victimes de cette glorieuse campagne, le Rassemblement Pour le Mali se souvient en ce jour. Il se souvient parce le 26 Mars 1991 était l’aspiration profonde à  l’émergence d’un autre Mali. Que voulaient ces martyrs ? Ils ne demandaient qu’à  être des maliens accomplis dans leur dignité : l’amélioration des conditions de vie, la fin du monolithisme, la liberté d’expression, une école de qualité, des institutions légitimes, la lutte contre la corruption, la santé pour tous, du travail… 20 ans après qu’en est-il ? Assurément, il ne faut pas se contenter d’évoquer les morts. En cette circonstance, le Rassemblement Pour le Mali voudrait pouvoir faire le lien entre la mort de ces martyrs et la réalité de nos jours, pour que justement cet immense sacrifice n’ait pas été vain. 20 ans après , il y a lieu de s’interroger au vu des inacceptables errements constatés : les combattants d’hier se sont étonnamment métamorphosés. Pour beaucoup d’entres eux, se taire est devenu le créneau assuré pour faire carrière dans l’administration et bénéficier de certaines largesses du Prince du jour. 20 ans après , il est horrible de constater dans ce pays que l’homme lui-même est devenu un instrument de promotion. l’argent peut tout avoir aujourd’hui au Mali. Il peut faire que des partis politiques renoncent à  leur vocation cardinale qui est la conquête et l’exercice démocratique du pouvoir. Les élections sont tronquées par l’argent. Ne faut-il pas parler de placement que d’élection ? 20 ans après, la corruption est plus que patente, beaucoup plus que sous la dictature. Et ce ne sont pas les mécanismes chargés d’éradiquer ce fléau qui manquent pourtant. N’a-t-on pas vu ici le forcing et la communication qui ont été à  la base de la création du Bureau du Vérificateur Général, ce bureau-transparence, qui d’après ses initiateurs serait la trouvaille géniale ? Et après ? On assiste à  une cabale contre cette même institution. Jamais, les ressources de l’Etat n’ont été si facilement dilapidées par une poignée de parvenus qui du seul fait de leur accointance avec les Princes du jour se donnent tous les privilèges ! Jamais l’impunité n’a autant été totale ! Le silence observé devant une telle négation des valeurs n’est pas que coupable, il est tout simplement criminel. 20 ans après , il convient d’être critique. Il convient d’être critique devant la façon dont le droit est dit dans nos cours et tribunaux ; d’être critique devant la façon dont l’école est gérée ; d’être critique devant la façon dont la sécurité de notre pays est assurée, d’être critique devant la façon dont la criminalité se répand…. 20 ans après , notre sous région est en ébullition parce que le mode d’accession au pouvoir ne se fait pas de façon transparente. En cause très généralement, un fichier électoral qui autorise toutes les tentations et tous les tripatouillages. Aujourd’hui, il convient plus que jamais d’attirer l’attention de ceux qui sont en charge des élections sur les attentes de notre peuple qui veut être informé sur les résultats et la portée du Recensement Administratif à  Vocation Electorale (RAVEC). Le Rassemblement Pour le Mali exprime sa vive inquiétude, par rapport à  la préparation des élections générales annoncées et dont rien ne dit qu’elles auront lieu avec le sérieux requis ; en tout cas à  l’aune des actes jusqu’ici posés. Il ne faut pas que le silence soit l’arrière cour du fait accompli. 20 ans après , la jeunesse ne croit pas en la possibilité d’un bonheur sur place. Elle meurt, cette jeunesse dans les sables et dans la mer à  la recherche de l’eldorado européen alors même que le Mali est l’un des plus gros producteur de métal jaune en Afrique. 20 ans après , les défis se ressemblent : l’école n’est toujours pas une école de développement, la faim tue encore nos concitoyens alors que de bonnes politiques en la matière peuvent éradiquer le problème. Le Rassemblement Pour le Mali, pense que de Mars 1991 à  Mars 2011, les acquis existent (multipartisme, liberté d’expression, élections…), mais que les idéaux de la révolution ont été dévoyés. Malgré tout, nous pensons que la démocratie réelle peut et doit être instaurée. En cela, le Rassemblement pour le Mali en appelle à  l’engagement de tous les acteurs du mouvement démocratique. Notre parti prendra toute sa part à  la poursuite de l’élan du 26 Mars 1991, en allant inlassablement à  la rencontre du peuple du Mali, et en proposant des solutions concrètes aux problèmes du pays. Pour nos Martyrs et pour notre jeunesse, nous devons réussir le grand rendez-vous de 2012, cette « fête de la démocratie », qui pourra faire de notre pays une nouvelle vitrine démocratique en Afrique.

Tiébilen Dramé à propos du Mouvement Démocratique :  » Il est urgent de s’unir pour porter un homme politique à Koulouba ! « 

A cette conférence débat organisée par l’Association pour la défense des victimes de la répression (AV, on notait la présence de Tiebilé Dramé, Président du parti Parena, Ali Nouhoum Diallo, modérateur, Mountaga Tall, président du parti CNID Faso Yiriwaton, et le doyen Victor Sy ainsi que d’autres acteurs de la scène politique. Le président du parti Parena et ancien secrétaire de l’UNEEM, l’Union Nationale des élèves et étudiants du Mali, Tiébilé Dramé est revenu sur les atrocités subies par lui et ses camarades dans les geôles du régime militaire, de même que les circonstances cruelles de la mort d’Abdoul Karim Camara dit Cabral, en juillet 1980. Il a également évoqué la naissance du mouvement démocratique jusqu’à  la chute du dictateur Moussa Traoré tout en saluant le courage du groupe militaire piloté par le Lieutenant colonel Amadou Toumani Touré en tandem avec Oumar Diallo dit Birus et Anatole Sangaré, qui ont tous rejoint les insurgés pour renverser le régime dictateur en mars 1991. « Cette démocratie chèrement acquise a eu comme acquis, la liberté de la presse, le multipartisme, la mobilité des personnes et des biens, une couverture sanitaire, l’accès à  l’éducation pour tous etc. ». Pourtant malgré les acquis, le mouvement démocratique tend aujourd’hui vers une mort lente avec l’émergence des nouveaux riches qui veulent confisquer le pouvoir. C’’est pour cette raison, que Tiébilen Dramé, médiateur de la crise malgache, pense qu’il est urgent de faire l’alliance des partis politiques pour porter un Homme politique à  Koulouba en 2012 . Autre préoccupation évoquée par Tiebilé Dramé : la fiabilité du ficher électoral, il est temps de réviser la liste électorale à  13 mois des élections présidentielles. «Si on n’y prend pas garde, «Â les parvenus » vont détruire tout ce que les démocrates ont construit pendant des années, a ajouté Mountaga Tall, qui n’a pas caché son inquiétude quant à  leur ascension au pouvoir. Le mouvement démocratique, un échec ? l’honorable Oumar Mariko connu pour ne pas avoir la langue de bois, estime que le mouvement démocratique a été un échec dans tous les domaines. 20 ans de laxisme dans les rouages de l‘état ont plombé le secteur de l’agriculture. Sinon, comment comprendre que ce secteur devienne la propriété d’un groupuscule d’opérateurs économiques, au détriment des paysans qui se voient dépossédés du revenu de leur labeur. Autre plaie : l’Education qui peine retrouver ses lettres de noblesse : « l’école malienne est à  terre, les fils du peuple ont été abandonnés par les démocrates venus aux affaires. Et pourtant, leurs enfants étudient dans les meilleures écoles à  l’étranger, mais sur le dos du contribuable malien ». Liberté d’expression menacée Quant à  la liberté d’expression, elle est sous le joug de l’Etat depuis l’arrestation, de 4 directeurs de publication dans l’affaire de la Maitresse du président. Le Dr Mariko critique également les difficultés auxquelles les directeurs des publications sont confrontés pour la parution des journaux. « Le frais de parution des journaux sont très élevés, ce qui fait que la presse n’est plus libre et est à  la solde des nantis ! ».

Libye : le crépuscule d’un tyran

Elle est apparue tel un masque sépulcral sur son visage hagard, bouffi, ravagé, lors des discours incohérents qu’il a ânonnés sur fond de décombres, au cours de la dernière semaine de février. La folie meurtrière qui envahit les dictateurs aux abois n’aura pas épargné Mouammar ­Kaddafi, ce boucher d’hommes, cannibale de son propre peuple, guide dévoyé mué en cavalier de l’Apocalypse. à€ côté de la révolution libyenne, ses sœurs tunisienne et égyptienne ressemblent à  des promenades de santé au jardin des Hespérides. Ici, le chef ne fuit pas, il tue. Et les Libyens, ceux que l’insurrection n’a pas libérés, figurent autant d’otages aux mains d’un psychopathe – même si, parmi eux, certains sont encore consentants. La folie, donc. Cet homme est fou, sans qu’il s’agisse chez lui d’une circonstance atténuante mais d’un état mental à  l’œuvre depuis des décennies, dont le point d’orgue actuel ne surprend pas ceux qui, comme nous, croyaient déjà  le connaà®tre. De ce dérèglement des sens, nous savions en effet tous les symptômes. Le côté hypocondriaque, la peur de survoler la mer au point qu’il se droguait pour ne pas céder à  la panique, ces yeux qui fuient sans cesse et ne se posent que sur l’horizon, ces tirades hallucinées de poète ­médiocre décrivant ses escapades en enfer, ses longues périodes de silence au milieu d’une phrase, son obsession du flamenco et des courses de chevaux, sa mégalomanie galopante, sa garde-robe affolante de chanteur d’opérette, son attirance incontrôlée pour les femmes, amazones de sa garde moulées dans leurs treillis, nurses ukrainiennes, journalistes girondes prêtes à  tout pour une interview, ses humeurs de vizir et de roi des rois des tribus d’Afrique, sa tente caà¯dale climatisée et son troupeau de chamelles au lait viagresque qui le suivaient aux quatre coins du continent, ses caprices de vieille star botoxée, sa violence enfin, omniprésente, consubstantielle. Tous, à  l’instar des chefs d’à‰tat qui l’ont fréquenté, nous le savions « erratic » – comme l’écrivent les diplomates américains dévoilés par WikiLeaks – et potentiellement dangereux. Pourtant, Mouammar Kaddafi n’a pas toujours été ce spectre cauchemardesque et confus, éructant de haine, saisissant d’une main tremblante des brouillons de notes éparpillées, appelant ses partisans à  « dératiser » la Libye « maison par maison », menaçant son peuple d’un bain de sang, visiblement dépassé par les événements et sonné par l’humiliation, que les téléspectateurs ont reçu comme un uppercut au soir du 22 février. Le jeune officier nassérien de 27 ans qui s’empare du pouvoir le 1er septembre 1969 a le regard ardent, la beauté svelte et le nationalisme panarabe chevillé au corps. Ce n’est que vingt ans plus tard, lorsqu’il se proclame guide éternel d’une révolution qui a commencé à  dévorer ses propres enfants, que l’on se prend à  douter de son équilibre. Certes, depuis le discours de Zwara en 1973 et la création des Comités populaires, on sait que le personnage est capable de tuer. En particulier les « chiens errants », ces opposants en exil dont une vingtaine seront assassinés dans les rues des capitales européennes. Mais le tueur a de si beaux yeux que sa révolution fascine encore les tiers-mondistes. C’’est à  partir du début des années 1980 que la machine s’emballe. Au cours de cette décennie sanglante marquée par le bombardement américain de Tripoli, Kaddafi et ses proches seront directement liés à  environ 150 actions de type terroriste à  travers le monde, dont deux avions commerciaux abattus avec leurs passagers (Pan Am et UTA), qui se solderont par un millier de morts. Décennie meurtrière, mais aussi décennie d’échecs cinglants pour le tyran sur le plan militaire : en Ouganda et au Tchad, sa légion expéditionnaire est mise en déroute. Rendu furieux par l’humiliation, Kaddafi se venge partout o๠il le peut, surtout contre ceux qui, à  l’époque, osent dénoncer ses crimes. Le siège de Jeune Afrique est ainsi visé par un colis piégé en plein C’œur de Paris, en mars 1986. Le tournant du 11 septembre Les années 1990 seront celles des sanctions et de l’embargo imposés par la communauté internationale. La Libye en sort exsangue, et son « Guide », blessé à  deux reprises lors d’attentats, définitivement paranoà¯aque. Parano mais suffisamment malin pour saisir au bond la balle du 11 septembre 2001. Afin d’éviter le sort de Saddam Hussein, dont les images l’obsèdent, il se rend aux Américains, livre ses armes de destruction massive ainsi que les noms et adresses de tous les mouvements terroristes qu’il a hébergés et financés. C’’est au prix de la trahison de ce qui lui restait d’idéal qu’il négocie sa survie : « Nous devons nous conformer à  la légalité internationale même si elle est truquée, expliquait-il déjà  le 1er septembre 2002, sinon, nous serons tous égorgés. » Tous ? De plus en plus nombreux sont les Libyens qui renâclent à  suivre le colonel dans sa folie. Car la levée des sanctions a mis à  nu l’incurie d’un régime qui n’a plus le prétexte de l’embargo pour masquer sa gestion désastreuse de secteurs clés comme l’économie, la santé et l’éducation. Peu à  peu, le pacte de l’à‰tat providence et la synthèse fragile entre les tribus, les multiples services de sécurité et la fonction publique (qui emploie plus du tiers des Libyens), sur fond de redistribution de la rente pétrolière, s’effritent. Le petit Livre vert et la troisième théorie universelle deviennent objet de dérision. Plus personne ne croit en la révolution. Surtout pas la jeunesse, dont les aspirations deviennent de plus en plus individualistes et mondialisées : voyager, s’exprimer, travailler. Et qui, avec dégoût, regarde une mafia tribale (les Gueddafa) et surtout familiale se vautrer sans limites dans l’argent du pétrole. Dans un premier temps, cette fracture se traduit par un effondrement moral : les jeunes Libyens se noient dans l’alcool illicite, la drogue, le foot à  la télé et les rêves de sexe interdit dans les bordels de Malte ou de Beyrouth. Dans le racisme aussi, comme un dérivatif empoisonné à  l’absence totale de libertés politiques : le début des années 2000 sera marqué par de nombreux pogroms contre les immigrés africains, venus d’un continent que le peuple libyen dans sa majorité rejette précisément parce qu’il symbolise à  ses yeux les ambitions délirantes du « Guide » honni. Cette révolte autodestructrice, il a fallu les révolutions tunisienne et égyptienne pour lui donner un sens et une pureté. Privé de l’un et de l’autre, Mouammar Kaddafi n’a plus que la mort à  distribuer, avant, peut-être, de la retourner contre lui. à€ 68 ans, son destin et les images de catacombes que nous recevons en rappellent irrésistiblement un autre : celui de Hitler dans son bunker.

Kadhafi, réveilles-toi!

« Tout mon peuple m’aime et mourrait pour me protéger ». C’’est ce que le colonel Kadhafi, qui ne contrôlerait plus que Tripoli et ses environs, a été interviewé par Christiane Amanpour de la chaà®ne américaine ABC. Au cours de l’entretien, il assure que son peuple est toujours derrière lui et qu’aucune manifestation n’a lieu. Sur le site internet de la chaà®ne, la journaliste précise que Kadhafi voulait faire connaà®tre la vérité, C’’est donc pour cela qu’il a accordé cette interview. La rencontre a eu lieu dans un restaurant de Tripoli, ce qui signifie que le dictateur a pris le risque de sortir de sa caserne ultra-protégée. Il s’estime « abandonné » par les pays occidentaux, et plus particulièrement les Etats-Unis, alors que la Libye est « alliée à  l’Occident pour combattre Al Qaida ». « Peut-être veulent-ils (les Occidentaux) occuper la Libye », a-t-il ajouté. Pour finir, il qualifie Barack Obama d’ « homme valable », mais « victime de désinformation » sur la situation en Libye. Avant de lancer : « l‘Amérique n’est pas le gendarme du monde.» Des milliers de morts Rappelons que sur place, le nombre de morts se compte à  présent en milliers. Alors que le nord-est du pays est aux mains des protestataires, plus personne ne circule dans la capitale transformé en bastion, mis à  part les miliciens de Kadhafi. Des chars contrôlent les routes d’accès à  la capitale, selon un habitant. Malgré cette situation de tension extrême, Mouammar Kadhafi affirme qu’il ne démissionnera pas. Pour lui, il n’y a d’ailleurs aucune manifestation dans son pays, mais juste des jeunes Libyens qui prennent les armes, toujours influencés par Al Qaida. Concernant les bombardements aériens sur les manifestants qui ont eu lieu fin février, Kadhafi nie en bloc. « Kadhafi a dit qu’ils n’avaient pas eu lieu et que seuls des sites militaires et des dépôts de munitions avaient été bombardés », explique Christiane Amanpour. Opération séduction Les autorités libyennes usent de la carotte et du bâton. Après la répression et les menaces, viennent maintenant les bonus offerts aux «amis de Kadhafi ». Et ils utilisent les mêmes moyens que les révolutionnaires. Vendredi dernier, les libyens avaient déjà  reçu sur leur portable des sms leur interdisant interdisaient de manifester contre leur leader Mouammar Kadhafi, ainsi que de “ regarder les chaà®nes satellitaires comme al-Jazira, qui répand des rumeurs et qui incite les gens à  faire couler le sang des musulmans ”. Il semblerait que le gouvernement libyen s’essaie à  présent à  une autre stratégie. Pendant la nuit d’hier à  aujourd’hui, les autorités ont envoyé des SMS aux habitants de Tripoli pour les inviter à  aller à  la banque et recevoir 500 dinars (environ 406 dollars). Les bénéficiaires doivent se munir d’un livret de famille. Une offre boudée pour le moment d’après un habitant de Tripoli pour qui «ils veulent nous acheter». «Kadhafi dois se réveiller, son règne est fini» a t-il ajouté.

Révolution Libyenne : des mercenaires Maliens impliqués ?

On connaà®t l’influence et parfois l’omniprésence du guide libyen au Mali. Grand ami d’ATT disent certains, bailleur avéré jugent d’autres, mais la révolution qui agite la Libye aura forcément des conséquences sur le Mali, son dominium. Et, une information vient troubler la presse, des mercenaires maliens d’origine touaregs et mauritaniens, pour d’autres, auraient participé aux affrontements entre révolutionnaires et partisans de Khadafi à  Tripoli. Ces mercenaires auraient été aperçus parmi les combattants, selon des chaà®nes étrangères, qui les décrivent de type noir ou africain et de diverses nationalités, convoyés spécialement en renfort au régime de Khadafi. Et à  Benghazi, une femme présente dans les manifestations, aurait également affirmé à  un journal allemand, qu’elle avait vu des «Â mercenaires maliens leur tirer dessus»Â… l’information serait partie de ce témoignage en particulier. Mais ce qu’on appelle Maliens, juge un expert, ne sont autres que des éléments touaregs fidèles à  l’armée de Khadfi. Mais, on le sait, les rebelles du Nord sont de mouvance diverse et certains sont proches du guide libyen. Outre les armer, Khadafi, dan son idéal de diriger l’Afrique, avait lancé «Â l’Association des tribus du Grand Sahara«Â , une manière d’étendre sa mainmise au Nord du Mali. De même que des sources affirment que le rebelle Ibrahim Ag Bahanga, un moment réfugié à  Tripoli, lui aurait prêté main forte, en signe de reconnaissance, en lui envoyant ces mercenaires touaregs du Nord Mali. Seul le désert nous sépare de la Libye et les populations touaregs se sentant plus proches des Arabes peuvent très bien avoir participé à  ses combats. D’autant que ces peuples veulent leur indépendance culturelle et territoriale. Il n’y a pas de doute, cette révolution, risque d’avoir des répercussions sur le problème du Nord Mali.

Le Cameroun aussi veut faire sa révolution

Le mot d’ordre est venu du Social Democratic Front, dirigé par l’opposant John Fru Ndi, qui a appelé les partisans à  se révolter contre le régime de Paul Biya. Mercredi, les manifestants se sont mobilisés sur une place de la capitale économique à  Douala. Mais l’appel a été très peu suivi et les forces de l’ordre sont intervenus pour mater le mouvement. Quelques leaders de l’opposition ont ensuité été interpellés puis relâchés. La vague révolutionnaire qui agite le monde arabe, peine à  toucher le monde noir. « Je ne pense pas que le Cameroun soit le Maghreb. Le Cameroun C’’est bien le Cameroun et je crois que la situation est totalement différente, ironise Owona Kono député du parti dirigeant. Il faut aussi qu’on soit respectueux de l’ordre républicain », a fait savoir un responsable du RDCP, le parti au pouvoir. L’opposition elle se défend d’avoir essayé. Sur RFI, Pierre Abama Kpama, président du Manidem, un petit parti d’opposition, estime que l’essentiel était ailleurs : « l’important C’’était quand même de montrer notre détermination et des populations qui à  un moment ou à  un autre ont douté de la capacité des leaders politiques d’affronter les forces de l’ordre peuvent à  nouveau compter sur nous, va permettre que les populations nous fasse de plus en plus confiance et d’aller vers une victoire dont nous de doutons pas.» Quant aux manifestants, ils ont pendant quelques heures ce 23 février, ressenti l’agitation populaire, qui caractérise le Nord de l’Afrique. Il n’est pas impossible que d’autres pays veuillent faire pareil. La grogne est palpable au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou ailleurs, mais la détermination est-elle la même ? Pour faire tomber les présidents à  vie.

Libye : Silence, on tue !

Lorsque le Colonel, guide de son état, a envoyé un message de félicitations au peuple égyptien quelques heures après la démission du Raà¯s Hosni Moubarak, je suis de ceux, ô sceptiques que nous sommes, qui avons froncé les sourcils…Comment est-il possible qu’alors que tout le Maghreb s’affole, l’homme de Tripoli puisse envoyer des mots qui pourraient encourager son propre peuple à  le pousser dehors ? Et ça n’a pas raté. Le Révolutionnaire…révolutionné ! Le combattant de l’unité africaine, qui jette ses « frères » hors de ses frontières comme des chiens, montre son vrai visage. Celui que nous avions commencé à  oublier à  force de grands sourires et de poignée de mains chaleureuses entre l’ex-paria mondial et ses « nouveaux »( ?) amis, les grands de ce monde. Tous ceux qui ont condamné à  cor et à  cris Ben Ali et Moubarak sont bizarrement silencieux. Les français n’osent trop hausser le ton, de peur que l’on découvre quelque congé de Noà«l à  Tripoli. C’’est qu’il ne faut pas mettre en danger les contrats de vente d’armes ou d’exploitation de pétrole récemment signés à  coup de victimes de Lockerbie oubliées. Le pays tout entier est bouclé. L’armée et les forces de sécurité sont partout et la population est comme cantonnée chez elle et malheur à  qui ose ouvrir la bouche. Les moindres faits et gestes sont contrôlés et les gens doivent montrer leur carte d’identité et expliquer chaque déplacement. Green Square, la plus grande place de la ville, est interdite à  la circulation, il ne faut surtout pas qu’elle devienne une place Tahrir ! Ce qui n’empêche pas la population de manifester…Les populations martyres de Benghazi, entre autres, ont décidé de se sacrifier et, quoiqu’il leur en coute, de chasser le Guide. Des dizaines de personnes ont perdu la vie en quelques jours, tuées parfois à  l’arme lourde comme des missiles ou des mitraillettes de combat. Et aucune image ne filtre et on ne sait pratiquement pas ce qui se passe là -bas. La télévision publique montre en longueur de journée le président libyen recevant ses fans (sic !) qui viennent le rencontrer au palais de Tripoli. Khadafi, l’homme providentiel qui dirige la Libye depuis plus de 40 ans, en a fait un pays développé (oui !), doit se demander ce qui peut bien passer par la tête de ce peuple à  qui il a tout sacrifier et pour lequel il a bien failli mourir. Le virus de la liberté a encore frappé et le Roi des rois d’Afrique est en bien mauvaise posture. Il serait temps à  présent que les puissances amies du Guide, réagissent et manifestent, au minimum, leur compassion et leur sympathie envers un peuple qui ne demande qu’une seule chose : reprendre son destin en main.

Moubarak est parti…

L’armée aux manettes Communiqué après communiqué, depuis ce vendredi et la démission d’Hosni Moubarak vers 17h, c’est l’armée qui préside aux destinées égyptiennes. C’est elle qui, par communiqué toujours, annonce ce samedi que le gouvernement nommé il y a quelques jours reste en place provisoirement pour assurer la gestion des affaires courantes en Egypte. Ce n’est plus la rue qui décide, ce sont les militaires Pendant les manifestations, un slogan était repris en boucle: « Le peuple et l’armée, main dans la main, le peuple et l’armée ne font qu’un! » Mais aujourd’hui, « ce n’est plus la rue qui décide, ce sont les militaires », estime Tewfik Aclimandos, chercheur au CNRS. Les militaires, au C’œur du bras de fer égyptien, « se sont donnés les pleins pouvoirs. Et la source de ce pouvoir est le conseil suprême des forces armées ». Mohammed Anouar Moghira, auteur deL’Egypte, clé des stratégies au Moyen-Orient (Ed. L’âge d’homme, 2009), apporte quelques précisions. « Ce conseil suprême se compose d’une quinzaine de dirigeants et dignitaires de l’armée (air, terre, mer, etc.), sous la tutelle du chef de l’Etat. Aujourd’hui c’est en réalité le haut comité militaire qui dirige le pays. Issu de ce même conseil supérieur, il a été créé dans le cadre de la révolution entamée le 25 janvier et se compose de cinq hommes. » Pour les deux spécialistes, c’est bien l’armée qui a poussé Hosni Moubarak vers la sortie. Après le discours de jeudi soir, dans lequel il a transféré ses prérogatives présidentielles à  Omar Souleimane, son vice-président, mais sans démissionner, « l’armée a vu en lui un boulet ingérable et lui a sans doute forcé la main », suggère Tewfik Aclimandos. Mohammed Anouar Moghira ajoute que les militaires « ont craint le chaos et le retournement de la population contre eux, alors qu’ils étaient jusqu’à  présent respectés et assez populaires ». Et le nouvel homme fort du Caire est… Pilier du régime depuis des décennies, l’armée se trouve aujourd’hui « en position de faiseuse de roi », estime Tewfik Aclimandos. Il rappelle que, techniquement, si l’on s’en remettait à  l’article 84 de la Constitution égyptienne, « le nouveau président devrait être le président de la Cour constitutionnelle ». Mais d’autres noms sont davantage cités dans la presse. Alors qui l’armée couronnera-t-elle? S’il en fallait un, Mohammed Anouar Moghira le chercherait parmi les cinq hommes du haut comité militaire. Il écarte rapidement deux d’entre eux, deux généraux des forces armées dont l’un dirige les renseignements, pour ne garder que les trois autres. Mohamed Hussein Tantaoui. Le maréchal, ministre de la Défense, dirige le conseil suprême des forces armées. Pour l’anecdote, son nom et son visage sont déjà  associés à  la fiche Wikipédia sur la présidence égyptienne. D’après Mohammed Anouar Moghira, il est sans doute de ceux qui ont fait le plus pression pour que Moubarak démissionne, pour « éviter un bain de sang ». Omar Souleimane. Le vice-président nommé par Hosni Moubarak fin janvier, en pleine tourmente, est l’ancien chef des renseignements. C’est lui qui a lu le texte de la démission du président déchu. Pour Mohammed Anouar Moghira, c’est Souleimane « l’homme fort du Caire », notamment à  cause de son « assise internationale » et ses liens avec les Etats-Unis, Israà«l et l’Autorité palestinienne. Jeudi soir, l’ambassadeur égyptien aux Etats-Unis le qualifiait de « président de facto » du pays. Sami Enan. Le chef d’Etat major des forces armées est le moins connu des trois à  l’étranger, il est issu de l’armée de l’air (comme Hosni Moubarak) et les experts de Washington le disent bien en vue… Pour Tewfik Aclimandos, c’est peut-être lui, ce fameux « homme fort du Caire ». Encore une fois, s’il en fallait un. Qu’en disent les manifestants? Seule certitude: « Ces hommes sont tous issus de l’ancien régime, de la même génération, et étaient proches de Moubarak », ajoute Mohammed Anouar Moghira. Un exemple: un télégramme diplomatique américain révélé par WikiLeaks, datant de 2008,décrit Mohamed Hussein Tantaoui en ces termes: « Moubarak et lui se focalisent sur la stabilité du régime et le maintien du statu quo. Ils n’ont tout simplement pas l’énergie, l’inclination ou la vision du monde pour faire les choses différemment ». En outre, même si « l’armée est la seule institution capable de mener la transition », reconnaà®t Mohammed Anouar Moghari, beaucoup de manifestants, dont la poussée a débouché sur la démission du raà¯s, « ne veulent pas d’un régime militaire ». L’armée est populaire et respectée, mais cela ne lui donne pas pour autant un blanc-seing. Pour l’heure, les militaires ont déjà  annoncé plusieurs pistes de travail, afin de répondre aux demandes du mouvement de contestation: prévoir des élections anticipées pour août sans doute, lever l’état d’urgence imposé depuis 1981, encourager l’émergence d’une opposition moins éclatée que sous l’ère Moubarak, libérer les prisonniers politiques de tous bords, et étudier la nature et l’ampleur de la révision de la Constitution. Mais l’armée a donné au pays tous ses présidents depuis près de 60 ans.  » Liée au régime, l’institution militaire a profité de cette consanguinité pour mettre sous sa coupe des pans de l’économie nationale », écrivait notre correspondant en Egypte Tangi Salaà¼n récemment. Alors l’armée fera-t-elle passer la sauvegarde du régime et de ces intérêts, avant la transition, dans la liste de ses priorités? Et la rue, déçue, pourrait-elle de nouveau gronder? « Pour l’instant les gens rentrent chez eux. Mais ils peuvent très bien redescendre et manifester à  nouveau », avertit Tewfik Aclimandos. « l’armée est populaire et respectée, mais cela ne lui donne pas pour autant un blanc-seing ». Même mise en garde du côté de Mohammed Anouar Moghari: « Ils ont réussi à  faire chuter un régime. Si un autre ne leur convient pas, ils peuvent recommencer. Une page est tournée mais le pays ne reprendra pas vie sans heurts et cela prendra des années. »

Egypte : Un million d’égyptiens dans les rues

L’annonce lundi d’un nouveau gouvernement renouvelé de moitié, et l’annonce du vice-président Omar Souleimane de l’ouverture immédiate d’un dialogue avec l’opposition, n’a pas entamé la détermination des manifestants. La place Tahrir au Caire est noire de monde (environ un million de personnes, selon les sources) en ce 1er février. Les manifestants sont sortis pour la « marche du million », à  l’appel du mouvement de contestation qui réclame depuis une semaine le départ du président Hosni Moubarak. Malgré la répression qui a fair depuis le début du mouvement, le 25 janvier, 300 morts selon le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme Navi Pillay. Hier, l’armée égyptienne, l’un des deux piliers du régime avec la police, a hier soir que les revendications du peuple étaient « légitimes » et s’est engagée à  ne pas faire usage de la force. Mais les manifestations de ce mardi se passent sous haute sécurité. Des hélicoptères survolent régulièrement le centre du Caire, et l’armée a fermé ce matin les accès à  la capitale et à  d’autres villes.Une autre manifestation géante était prévue à  Alexandrie. Moubarak qui ne semble pas prêt à  la défection mais fait des concessions à  la contestation. Lundi, dans la soirée, le vice-président Omar Souleimane a annoncé lors d’une brève allocution télévisée avoir été chargé par le président d’ouvrir un dialogue immédiat avec l’opposition, « autour de toutes les questions liées aux réformes constitutionnelles et législatives ». Dans la journée, M. Moubarak avait annoncé un important remaniement. Le ministre de l’Intérieur Habib el-Adli, dont les manifestants réclamaient le départ, a été remplacé par un haut responsable de la police, Mahmoud Wagdi. Et il n’y a plus de ministre issu du monde des affaires, considéré comme proche de Gamal Moubarak, fils d’Hosni et lui aussi conspué par les manifestants. Les Frères musulmans, force d’opposition la plus influente du pays, ont très vite rejeté ce nouveau cabinet, et appelé à  « des manifestations massives partout en Egypte afin que tout le régime — président, parti, ministres et Parlement — quitte le pouvoir ». Les manifestants répondent aux appels d’organisations pro-démocratie issues de la société civile, soutenues par des personnalités comme le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, par une partie de l’opposition laà¯que et par les Frères musulmans, la force d’opposition la plus influente du pays. M. ElBaradei a prévenu que si le président « veut vraiment sauver sa peau, il ferait mieux de partir ». Il a donné jusqu’au vendredi au président pour quitter le pouvoir. 50 organisations égyptiennes de défense des droits l’homme ont appelé le président Moubarak à  « se retirer » du pouvoir pour « éviter un bain de sang ». l’un des faits marquants de cette révolution en Egypte, C’’est la place considérable des technologies de l’information. Internet est coupé depuis 6 jours maintenant et les égyptiens se sont rabattus sur le téléphone portable, lui-même brièvement interrompu la semaine dernière. Les mots d’ordre pour les manifestations circulent grâce aux sms et au bouche à  oreille.

Tous tunisiens, tous ivoiriens….

Et pas seulement dans les pays arabes! Il n’est pas tout à  fait certain que la « révolution du jasmin » soit bel et bien une révolution. Il est incontestable, en revanche, qu’elle a eu lieu en terre d’Afrique. Zine El-Abidine Ben Ali appartenait à  cette catégorie de chef d’Etats représentée aussi bien au nord qu’au sud du Sahara – et aussi ailleurs dans le monde -, régnant sur des systèmes pourris jusqu’à  l’os, défendus par une combinaison d’autoritarisme et de bons chiffres macroéconomiques. Comme si un taux de croissance (environ 4 % en 2010) à  faire pâlir d’envie l’Europe avait la possibilité de nourrir les affamés et d’étancher leur immense soif de liberté, cette denrée non négociable qui ne change pas de valeur selon les régions ou les coutumes locales. Les pays ne sont pas seulement peuplés d’estomacs, même vides. Dans la petite planète globalisée, il serait temps de s’en rendre compte, avant que la rue ne se charge de mettre les choses au clair. « Pain, liberté, dignité », clament les slogans de Tunis, manière de rappeler que, dans un contexte o๠les prix s’envolent, être pauvre devient, encore un peu plus, une douleur. La douleur, on le sait, n’a pas de fond. On ignore en revanche à  quel moment elle devient intolérable. En Egypte, oà¹, depuis la fin 2010, le prix du pain augmente de 10 % par mois, et o๠l’écrasante majorité de la population peine à  se nourrir, on a peut-être atteint ce seuil. Allongeant le pas à  son tour pour aller à  grandes enjambées vers les émeutes salutaires, la jeunesse égyptienne brandit des pancartes calquées sur celles de Tunis pour tenter d’obtenir, elle aussi, le départ d’un chef de l’Etat détesté : « Moubarak, dégage ! » Dans d’autres pays, comme au Soudan, on rêve aussi de voir un régime corrompu, paralysé, finir par prendre l’avion pour fuir la colère de sa propre rue. Le continent éclate de jeunesse, il n’en peut plus d’être mené par des dirigeants qui se disputent les records de longévité au pouvoir, du Burkina Faso au Tchad, en passant par le Cameroun, avant de songer à  passer la main à  un de leurs enfants, comme au Sénégal. Combien de temps les vieillards tiendront-ils la maison Afrique ? Se souvient-on qu’en mai 1968 l’exaspération d’étudiants du Quartier latin, à  Paris, étouffant dans la France gaulliste, avait déclenché une onde de choc mondiale ? « A la fin tu es las de ce monde ancien », écrivait Guillaume Apollinaire (Zone) en 1913. De cette lassitude extrême, il y a déjà  eu deux précédents au Soudan, en 1964 et en 1985, lorsque le pouvoir fut renversé par des mouvements insurrectionnels. Des régimes à  bout de souffle, une corruption vertigineuse, une nomenklatura qui s’approprie les ressources et les leviers de l’Etat, tandis que les prix montent en même temps que la colère. Voilà  qui doit rappeler quelque chose à  d’autres peuples du continent. Se souvient-on que, en septembre 2010, des émeutes graves ont éclaté au Mozambique, pays prisé des touristes en raison de ses plages et prisé des bailleurs de fonds en raison de l’orthodoxie budgétaire de ses dirigeants ? Le Mozambique aligne des chiffres de croissance plus impressionnants encore que ceux de la Tunisie (plus de 6 % en 2010), et les bailleurs de fonds, apparemment, avaient choisi d’ignorer les dérives d’un pouvoir qui tient convenablement ses livres de comptes mais flirte avec des narcotrafiquants, entre autres turpitudes. C’est finalement l’inflation qui a jeté la population dans les rues de Maputo, en attendant des répétitions ailleurs. La vie chère est le fruit de l’envolée des cours des denrées sur les marchés mondiaux, à  commencer par celui des céréales, dont la flambée pourrait être comparable à  celle de 2008, l’année des « émeutes de la faim » en Afrique. Ces émeutes ne parlaient pas que de panier de la ménagère, mais de tout un monde devenu insupportable. Faim de pain, faim de liberté et faim de dignité mélangées. Tous tunisiens ? En Afrique, o๠se perpétuent des présidents maà®trisant l’art de transformer les élections en crampons neufs pour se visser un peu plus au pouvoir, il y a de quoi méditer. C’est sur cette base que, à  la suite de l’élection en Côte d’Ivoire, et du drame noué autour de son résultat, des mouvements naissent à  travers le continent. Ici, un groupe de jeunes responsables, essentiellement du secteur économique, originaires de plus de 20 pays d’Afrique, ont lancé un appel sur Facebook : « Nous sommes tous ivoiriens », pour réclamer que la victoire d’Alassane Ouattara, certifiée par les Nations unies, soit aussi reconnue dans son propre pays. L’initiative, à  peine lancée, a été tuée dans l’oeuf par des inconnus, soutenant de toute évidence le camp de Laurent Gbagbo, lequel s’appuie sur une inversion des résultats réalisés par le Conseil constitutionnel pour s’affirmer réélu. Page bloquée. Les animateurs du groupe d’origine ont dû aller chercher un « développeur de site Web béninois en Pologne », raconte Mamadou Touré, l’un des animateurs, pour lancer dans le même esprit le Sursaut citoyen africain (www.sursautcitoyenafricain.org), avant de découvrir un mouvement similaire en Afrique de l’Est (www.vote4africa.org). Leur point commun : que la volonté des citoyens soit écoutée, notamment lors des élections. Avant qu’ils ne finissent dans la rue. Ou pire encore.

Edito: Des effluves de jasmin…

« Ce qui est formidable dans ce qui vient de se passer en Tunisie c’est que maintenant la recette et le mode d’emploi d’une révolution sont devenus clairs et simples pour tout le monde: • à‰lément déclencheur assez puissant sur le plan de la symbolique pour frapper suffisamment les esprits (s’immoler par le feu par exemple) • Manifestations soutenues dans le temps • Coût : une centaine de morts environ et quelques 50 millions d’euros de dégâts. C’est vraiment pas chère alors que tous les peuples arabes (et d’autres qui souffrent du même problème) pensaient que la révolution est hors de portée. • Si avec une telle recette la moitié des dictateurs ne tombent pas dans les trois prochaines années, c’est qu’il y a erreur quelque part. » Voilà  ce qu’écrit un jeune tunisien sur son blog. Le fait que des jeunes gens d’Algérie, d’Egypte et de Mauritanie aient réédité le geste du jeune tunisien, dont l’acte a été le déclencheur en Tunisie, l’illustre à  souhait. En effet, samedi, à  Alger, un jeune est mort des suites de ses blessures après s’être immolé. Que leurs actes aient les mêmes conséquences, rien n’est moins sûr. Mais, une chose est sure, si les opinions publiques, ce qu’on appelle «la rue arabe», ont suivi les événements avec une empathie parfois très démonstrative, les pouvoirs en place, eux, de Rabat à  Bagdad en passant par Le Caire, sont restés silencieux ou très prudents dans leurs réactions. Une réserve qui traduit manifestement leur propre peur de soulèvements populaires. Significative à  cet égard, la réaction de la Ligue arabe qui s’est bornée, samedi, à  inviter à  la fois les autorités politiques et les forces vives de la Tunisie à  faire preuve d’«unité» pour «maintenir les réalisations du peuple tunisien». En à‰gypte, Hosni Moubarak, qui règne sans partage depuis trente ans sur le pays arabe le plus peuplé, a seulement dit, par la voix du ministère des Affaires étrangères, «avoir confiance dans la sagesse de ses frères tunisiens». Au Maroc et en Algérie, le silence des autorités est assourdissant. Faut-il s’attendre à  un effet domino? D’Alger à  Sanaa en passant par Le Caire, nombreux sont ceux qui ont salué, ce week-end, ce soulèvement populaire inédit dans cette partie du monde o๠nombreux sont les pays minés par les mêmes maux que la Tunisie: chômage, corruption, répression. Pour les observateurs, les pays les plus susceptibles d’être affectés par une onde de choc venant de Tunisie sont ses voisins maghrébins ainsi que l’à‰gypte, la Syrie et la Jordanie. Si contagieux soit-il, le parfum de liberté qui flotte sur Tunis est lourd d’incertitude. Effectivement le risque de retomber dans une autre dictature, même camouflée, est grand. Pour ma part, je pense qu’il faut désormais que les peuples d’Afrique se tournent rapidement vers l’espoir de leur avenir plutôt que de s’enliser dans un passé qui ne peut leur faire, au final, que du tort. Ces jours sont exceptionnels: les tunisiens ont donné une grande leçon de démocratie aux pays occidentaux, ces états qui se targuent d’être ‘démocratiques’ depuis longtemps et qui imposent leurs visions unilatérales à  de nombreux pays, en s’accommodant sans aucun sentiment des régimes autoritaires, souvent même dictatoriaux. Aujourd’hui il y a un espoir qui est né, un espoir que des peuples asservis puissent enfin décider de leur sort et montrer une voie à  suivre à  de nombreux autres. Ce n’est pas anodin, car on voit bien que les dictateurs et les régimes autocratiques sont actuellement sur le qui-vive. Bien entendu, cet espoir est plein de naà¯veté car il ne s’accomplira pas sans avoir à  lutter pacifiquement, pas seulement contre les états voisins et occidentaux, mais aussi contre ses propres concitoyens. Je parle de lutter contre l’envie de profiter au détriment de l’autre, se battre contre la haine et la justification de la vengeance ‘au nom de tous’, lutter contre les influences extérieures de ceux qui se prétendent amis et qui veulent en fait récupérer tous les bénéfices, de ceux qui s’emploient à  détruire les acquis et les espoirs, ceux qui veulent le retour à  un chaos. Il faut se battre contre la haine d’autrui, à  tout prix éviter de basculer dans une anarchie si propice au retour d’un dirigeant égocentrique et dictatorial comme il y en a encore tant dans le monde.

Ibrahim Al Koni : Un geste pour la révolution grise

Ibrahim Al Koni, un écrivain au grand coeur Ibrahim AL-KONI est né en 1948 dans le désert Libyen. De culture touareg, il n’apprend à  écrire l’arabe qu’à  l’âge de 12 ans. Il fait ensuite des études d’histoire et de journalisme en ex-URSS, avant de s’installer en Pologne. Si l’on excepte deux brefs recueils de nouvelles parus en 1975 et 1976, ce n’est qu’à  la fin des années 80 qu’il fait connaà®tre au monde son œuvre (plus de 20 titres publiés à  ce jour), saluée à  travers tout le monde arabe — au moins dans les cercles éclairés — comme l’une des révélations majeures de cette fin de siècle. Un premier roman traduit en français (Poussière d’or, Gallimard, 1998), puis deux autres (L’Herbe de la nuit et Le Saignement de la pierre, L’Esprit des Péninsules, 2000 et 2001), ainsi que quelques nouvelles recueillies dans la revue Le Serpent à  plumes, lui ont valu les plus hauts témoignages d’admiration : « Retenez bien le nom de cet auteur : Ibrahim Al-Koni réunit les dons d’un grand artiste et ceux d’un profond connaisseur des différentes traditions littéraires arabes. Il est temps que le public européen le connaisse et lise ses œuvres. Inutile d’ajouter qu’il ne s’agit pas du pain — ni d’un succédané de pain — de tous les jours. » écrivait Juan Goytisolo du Nouvel Observateur. Son oeuvre a été couronnée par de nombreux prix littéraires, parmi lesquels le prix spécial de l’Etat suisse pour l’ensemble de son œuvre, le prix du roman saharien, le prix Sheikh Zayed Boo Award et le prix Mondello. « Ange, qui es-tu ? », son dernier ouvrage, est sorti en 2010 et rencontre déjà  un grand succès. Ibrahim Al-Koni vient de recevoir la semaine dernière au Caire en Egypte le prix du 5ème forum du roman arabe pour l’ensemble de son oeuvre et il a décidé d’offrir le montant de son chèque aux écoles des sables d’Er Intedjeft dans la région de Tombouctou, de Taboye dans la région de Gao et de Tallabite dans la région de Kidal. Un geste pour les écoliers du désert La cérémonie de cette remise de prix s’est déroulée au Centre culturel pour la promotion et la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel touareg en présence du consul de la Libye au Mali, S. E. M. Moussa Al-Koni, qui n’est autre que le frère de l’écrivain. l’école des sables est une petite école primaire à  Taboye dans le cercle de Bourem et qui reçoit cette année 110 élèves dont 60 en internat. Le président de l’association a, à  cette occasion, lancé la « révolution grise ». Pour lui, il s’agit de contribuer à  la formation de futures élites du Mali. « Nous nous révoltons ainsi contre l’ignorance, l’analphabétisme, nous sommes pour la paix et le développement. Je pense que C’’est essentiellement par une bonne éducation qu’un développement durable peut se faire. C’’est une stratégie à  long terme et tous ceux qui veulent y participer peuvent nous rejoindre dès à  présent » lance- t-il. Grace à  cette somme, chaque enfant des trois écoles de l’organisation plantera un arbre et s’en occupera tout le long de sa scolarité. « Nous construirons aussi une bibliothèque dans chaque école et chacune portera le nom d’Ibrahim Al koni. Ce projet qui vient d’être financé par un homme de C’œur s’appellera « un enfant, un arbre, une école, une bibliothèque » a déclaré M. Ag Assarid, président de l’association. Les enfants des sables de ces écoles, par la voix de Moussa Ag Assarid,ont exprimé à  leur généreux donateur,leur reconnaissance et leur gratitude pour ce geste.

Tiken Jah Fakoly poursuit son « African Révolution »

Intitulé « African Revolution », ce nouvel opus de l’artiste reggae se veut la somme de deux années de travaux. Avec ses 14 titres, l’album s’adresse principalement à  la jeunesse africaine pour une prise de conscience face aux défis auxquels le continent est confronté. « Personne ne fera l’Afrique à  notre place », aime dire l’artiste. Cette 10ème réalisation de Ticken Jah Fakoly aborde des thèmes aussi riches que variés, comme les enjeux du développement du continent, le processus électoral des Etats… « Africain Revolution » est donc attendu dans les bacs le 27 septembre prochain à  Paris. Mais, déjà , dès le 20 septembre, la cassette sera disponible au Mali, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso… Ainsi l’artiste veut accorder la primauté à  ses fans du Mali et du reste de la sous -région. arce qu’ils méritent plus que cela ». Dans l’album, l’artiste rend hommage à  sa mère à  travers la chanson « Inithié » qui se veut la reconnaissance de plusieurs années de souffrance que l’on connaà®t à  une femme. L’héritage de Bob Marley Aussi, « Marley foly » chante Bob Marley ou le précurseur de la musique reggae, originaire de la Jamaà¯que. « C’’est un artiste qui a été de tous les combats contre le néocolonialisme, l’injustice, etc. La jeune génération que nous sommes lui devons cet hommage », a précisé l’artiste. Par ailleurs, l’artiste fustige les dirigeants africains qui ont envahi les écrans des télévisions à  chaque édition du journal. « Sors de ma télé ! » constitue en effet un appel à  la protestation contre ce que l’artiste qualifie le « monopole de nos télévisions ». Notons que « African Revolution », C’’est aussi le refus de la fatalité et un appel à  l’éveil des consciences à  travers des titres comme « Je dis non ! ». Rappellons que cet album est le 10ème de l’artiste après, « Mangercratie » en 1996, « Cour d’Histoire » en 1999, « Le caméléon » sorti en 2000, « Françafrique » en 2002, « Coup de gueule » en 2004, « l’Africain » sorti le 24 septembre 2008…

Agriculture en Afrique : Koffi Annan au Mali pour 48h

L’ancien secrétaire général des Nations Unies, Koffi Annan est arrivé dimanche matin à  Bamako. A sa descente d’avion à  l’aéroport de Bamako Sénou, le PCA de l’alliance pour une révolution verte en Afrique a été accueilli par le ministre malien de l’agriculture et quelques autres membres du gouvernement. Il a ensuite été reçu en audience par le premier ministre Modibo Sidibé, assurant l’intérim du chef de l’Etat. Koffi Annan visitera les résultats de certaines recherches effectuées par l’institut d’économie rurale (IER) sur financement de l’AGRA. Sa présence au Mali est donc liée à  un vaste projet agricole. Il explique que AGRA travaille avec des agriculteurs et producteurs, afin de les aider à  pourvoir augmenter leur production et assurer la sécurité alimentaire en Afrique. «Â Je crois que l’Afrique peut devenir autosuffisante, il suffit juste d’avoir de la volonté. Je suis heureux d’être à  nouveau au Mali, un pays que je n’ai pas souvent l’occasion de visiter. J’irai sur le terrain pour voir ce qui se passe réellement. », a-t-il précisé. Subvention sur les engrais et semences de riz et hybrides Notons que les subventions accordées par l’Etat sur les engrais et semences de riz et des hybrides ont porté leurs fruits dans l’augmentation des superficies cultivées cette année dans certaines régions. Il s’agit notamment de Sikasso et Ségou o๠le ministre de l’agriculture, Aghatam Ag Alassane a visité quelques plantations et rencontré des producteurs. Les paysans rencontrés par le ministre n’ont pas tari d’éloge sur les bienfaits de ces subventions dans l’amélioration de la production agricole et cela, depuis le démarrage de l’initiative riz. Pour cette campagne 2010/2011, les paysans ont témoigné de leur engagement à  relever les défis qui se posent au Mali en matière de ravitaillement des marchés. Prévisions dépassées Sur une prévision de plus de 16 000 hectares dans la plaine de San ouest, environ 12655 ont été cultivés pour cette campagne agricole. Signalons que l’association des riziculteurs de la plaine de San a déjà  atteint un taux de réalisation de 100%. Dans la zone CMDT de Ségou, les paysans ont réalisé plus de 300 000 hectares de coton cette année. En plus du coton, le haricot occupe une place importante dans cette campagne 2010/2011. A cela s’ajoute le riz nérica et les cultures céréalières dans la région de Sikasso. On constate ainsi que presque toutes les prévisions pour la campagne ont été dépassées. Cela risque donc de poser des problèmes d’écoulement pour les paysans face au surplus de la production sur le marché. Le ministre de l’agriculture affirme qu’il s’investira afin de faciliter l’écoulement rapide des stocks de semences, à  travers le tenue prochaine d’un forum international sur les semences. Par ailleurs, il incite les paysans à  aller vers une production de consommation. Ce qui leur permettra selon lui, d’évacuer l’excédent de la production semencière.

Que s’est-il passé le 26 Mars 1991 ? ATT témoigne

Que s’est-il donc passé ce jour là , quand le fringant lieutenant colonel Amadou Toumani Touré, renversait le Général Moussa Traoré, en Mars 1991, après 20 ans de dictature sous le règne du parti Unique ? C’est la première question que Sidiki Nfa Konaté, Directeur de l’ORTM, a posé à  un ATT, de 20 ans plus vieux, mais toujours aussi pétillant, quant il s’agit de relater les souvenirs de lutte. Alors à  la tête du Comité National de Réconciliation et du CTSP, le comité de Transition pour le salut du peuple, ATT se souvient de ces évènements mémorables, qui ont a jamais scellé son destin, et façonné un pan de l’histoire du Mali démocratique.  » Aujourd’hui, je ne vous parle pas en tant que président de la république, mais en tant que lieutenant colonel de l’armée, président du CRN et du CTSP. Avant d’évouer le 26 Mars, il faut rappeler de nombreux évènements, pour comprendre la mise en place du processus démocratique, rappelle ATT, le pays était en désordre, avec les nombreuses manifestions, mais souvenons-nous également des acteurs, de l’AEEM, de l’Adema, de toutes les associations engagées dans le changement, de la lettre des évêques, qui pronait une ouverture démocratique, de l’UNTM ( l’Union Nationale des travailleurs du Mali), de l’AGDP et tous ces mouvements qui ont porté le flambeau ». A l’époque, les manifestations se multipliaient et, ajoute ATT,  » il fallait arrêter le spectacle désolant. Deux forces allaient l’une vers l’aure, celle du maintien de l’ordre vers celle du désordre ». Conférence nationale A la question de savoir ce que sont devenus tous ces militaires, qui ont pris le pouvoir en même temps que lui, et s’ils sont retournés à  la caserne, ATT évoque la conférence nationale, le comité de transition destiné à  réunir les acteurs pour définir la stratégie d’alors :  » Dans l’armée, il y a une hiérarchie, des valeurs, je suis là  pour témoigner, et pas pour donner une leçon de coup d’état. Alors, nous avons instauré cette conférence nationale, pour l’ouverture démocratique, instaurer le multipartisme ».S Beaucoup d’eau a coulé depuis sous les ponts, a résumé le président :  » Notre pays a fait du chemin. La démocratie s’est installée et le pouvoir quant il a fallu le rendre, nous l’avons rendu », évoquant sans doute Alpha Oumar Konaré, le président avant lui.  » Nous avons de très bons rapports lui et moi, nous nous voyons quant l’occasion nous est donné et je le consulte même pour certaines questions ». Et le général ? Idem, rétorque ATT,  » Je ne l’évite pas mais j’ai aussi de bons rapports avec lui ». Pour toi Mali « A travers cette révolution démocratique, j’ai voulu être utile à  mon pays, c’est tout. Le 26 Mars, c’était un autre départ pour le Mali », conclut ATT. L’histoire elle est là  pour témoigner de cette date mémorable dans l’histoire du Mali indépendant. En effet, la démocratie Malienne a fait du chemin, le pluralisme politique s’est installé, mais que reste t-il des idéaux du 26 Mars, dans un pays o๠la démocratie est critiquée, o๠la corruption règne, o๠l’école est en faillite, o๠les jeunes regardent l’avenir avec crainte ? Si le 26 Mars a le mérite de poser le débat, la célébration du cinquantenaire, est une occasion de mener la réflexion encore plus loin, comme l’indiquait l’écrivain Seydou Badian Kouyaté, dans un propos, dénué de tout complexe.

26 mars : Le retour de l’histoire

Il y a 21 ans, le Mali entrait dans l’ère de la démocratie après 23 ans de dictature sous le règne du Général Moussa Traoré ! Amadou Toumani Touré, l’actuel président du Mali, est apparu, à  l’époque, comme un héros de la révolution, après le coup d’état du 26 mars. An té korôlè fè fô koura ! «On veut le renouveau ! » C’’était le slogan en bamanan du peuple malien descendu dans la rue pour réclamer plus de liberté, de justice et de droits. Mais que sont devenus les principaux acteurs de ce 26 mars 1991, consacré journée des Martyrs ! Retour sur une date historique Chronologiquement, le 26 mars est l’aboutissement d’un long processus historique. Comme pour les grandes victoires, il aura fallu le combat acharné de patriotes, de résistants à  l’oppresseur et les soubresauts de l’histoire, pour modifier à  jamais le cours de l’histoire du Mali. Après la mort de l’ex président Modibo Keita en 1977, le général Moussa Traoré prend le pouvoir et érige l’UDPM, comme parti Unique, établissant un simulacre de démocratie, et bridant les libertés individuelles. Le régime interdit toute forme de protestation et les mouvements estudiantins comme l’UNEEM, ( l’Union Nationale des élèves et étudiants maliens). s’en suit la répression de leaders trop contestataires. Parmi eux, Abdul Karim Cabral ! Né en 1955, il fut le dernier Secrétaire Général de l’UNEEM, avant d’être torturé, puis assassiné le 17 mars 1980. Cabral était un étudiant sérieux, un homme épris de justice et d’idéaux, qui se battait pour faire instaurer de meilleures conditions d’études pour les jeunes… ( Bourses, régionalisation des lycées, Accès aux universités etC’…). Mais les grandes victoires s’obtiennent au prix du sang et des sacrifices. Et d’autres résistants prendront le relais, après lui. Les années 90, verront l’émergence de formations tels que l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA), le Comité National d’Initiative Démocratique (CNID) de Mountaga Tall Suivront l’Association des élèves et étudiants maliens (AEEM) crée par Oumar Mariko, l’Association des jeunes pour la démocratie et le progrès (AJDP). Et avec l’appui de l’Union National des travailleurs du Mali, (l’UNTM), du Parti Malien pour la révolution et la démocratie (PMRD), les jeunes diplômés sans emploi, déterminés à  gagner leur liberté et à  jouir de leurs droits, se mobiliseront contre le régime, de même que la presse, lasse d’être bridée. De nombreux journaux publieront des articles incendiaires contre le régime militaire et l’hebdomadaire Le 26 Mars naà®tra de cette lutte, bien après les évènements de Mars 1991. Cette même année, après moult revendications, pour l’instauration du multipartisme, les marches, meetings et assemblées se multiplieront entre janvier et Mars, et seront réprimées dans le sang ! Des centaines de maliens verront mourir leurs fils, sœurs et camarades de lutte dans la rue. La révolution menée de front par des leaders syndicalistes, l’UNEEM, mais aussi le Mouvement des Femmes, constituera un élan historique au Mali, du jamais vu depuis l’ Instauration de la charte du Kurukanfuga en 1235. Et C’’est l’intervention du Général Amadou Toumani Touré, dans la nuit du 25 au 26 mars 1991, qui permettra de destituer Moussa Traoré et d’arrêter le bain de sang ! « C’est le vendredi 22 mars (jour des premières tueries, qui feront plus de trois cents morts, NDLR) que nous avons compris que Moussa avait atteint le point de non-retour et que nous devions intervenir (…) A partir du 22 mars, quand les gosses ont exposé leurs poitrines aux balles, suivis de leurs mères – nos sœurs, nos femmes -, on ne pouvait plus hésiter. (…) Et puis, nous avions déjà  pris contact avec certaines organisations civiles, [en particulier, avec Me Demba DIALLO, président de l’Association des Droits de l’Homme, et le Secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs, Bakary KARAMBà‰, qui seront les premiers informés du succès de l’opération, NDLR](…),racontera ATT, dans une interview à  l’ hebdomadaire Jeune Afrique. Que reste t-il de la révolution du 26 mars ? 21 ans ont passé depuis les évènements sanglants du 26 mars 1991 ; Moussa Traoré a présenté ses excuses au peuple lors de la conférence nationale (…) et les partis politiques se sont multipliés au Mali, instaurant le pluralisme. Pour certains, la révolution de Mars 91 est un échec car le Mali souffre aujourd’hui de corruption et de clientélisme. l’état subit les méfaits d’une démocratie tronquée, jugent d’autres esprits. Quelles leçons faut-il alors tirer de cette révolution démocratique ? « A l’époque, J’étais un lycéen et J’ai marché avec les autres, mais nous sommes passés à  côté des idéaux du pays! Le 26 mars représentait un repère. Cette date doit rappeler aux hommes politiques, qui ont confisqué le pouvoir l’importance du combat mené », explique Habib Kane, journaliste culturel. Mahamadou Diouara, un jeune étudiant, membre de l’AEEM, estime que le coup d’état du 26 mars a assassiné la révolution : « On a stoppé le sang, mais noyé la révolution, alors que celle ci avait pour objectif de nettoyer le pays ! Les partis politiques ont accouru vers le pouvoir, les oppositions se sont multipliées mais tous, ont oublié jusqu’ à  l’essence du combat du 26 mars ! ». Une vision plus nuancée, celle du chroniqueur et journaliste Adam Thiam : « Le 26 mars amorce un changement, dans l’histoire politique du Mali, celle de la volonté d’un renouveau, d’un état empreint de démocratie, malheureusement, certains leaders politiques ont déçu ». Le 26 mars, une révolution confisquée ? Malgré les réminiscences et les blessures du peuple, le Mali est entré dans l’ère de la démocratie. Le pluralisme s’est installé de même que la liberté de la presse. A chaque scrutin électoral, le peuple peut choisir ses dirigeants et exprimer sa volonté. Dernièrement, les élections Communales ont fait apparaà®tre, un désir d’alternance des élites au sommet depuis de nombreuses années et face à  l’échec de leurs politiques. Après le Mouvement citoyen, l’apparition de formations indépendantes suscitent l’espoir chez les jeunes et les populations les plus démunies. Le parti SADI (…) d’Oumar Mariko, conquiert la voix des paysans à  Koutiala. D’autres comme le CNID ont déçu, et certains comme le CODEM, le nouveau parti de la Convergence pour le développement du Mali d’Housseiny Guindo, créent l’émulation… Le 26 mars 1991 restera toutefois une date symbolique pour les maliens. C’’est l’occasion de rappeler les idéaux de justice et de prospérité, qui ont animé le combat des vrais patriotes du peuple ! Aujourd’hui les acquis du 26 Mars ont montré leurs faiblesses. Le coup de force a frappé de nouveau ce 22 Mars 2012 et le régime d’Amadou Toumani Touré a été renversé comme jadis celui de Moussa Traoré. Sans effusions, sans bain de sang, ce nouveau coup de force montre la fragilité de l’ancrage démocratique dans notre pays. En lieu et place du 26 Mars, le 22 Mars deviendra t-il un nouveau tournant dans l’histoire ?

Destin : que devient Moussa Traoré ?

De folles rumeurs ont couru cette semaine sur sa prétendue disparition, mais l’homme vient de rentrer de Libye auréolé d’une médaille. Et si seul Dieu connaà®t le lendemain de l’homme, Moussa Traoré, ex président de la république du Mali pendant 23 ans, a été renversé un jour de Mars 1991 pour son refus d’ouvrir le Mali au pluralisme politique. Aujourd’hui, il est devenu grand pieux toujours admiré de ses pairs encore en exercice. La preuve, il vient d’être décoré par le guide la révolution libyenne, Mouammar Kaddafi. Moussa Traoré, un grand pieux Depuis sa grâce en 2002 par le Président, Alpha Oumar Konaré, le général Moussa Traoré se repose, tout tranquille, à  la résidence d’à‰tat qui lui a été affectée à  Djicorono-Para. Selon ses proches, il passe son temps entre son champ situé à  Kasséla et la prière. Aujourd’hui, l’ancien dictateur du Mali est devenu un grand pieux, apprend t-on. Cependant, malgré lui-même, les autorités actuelles du pays ne sont pas insensibles à  sa grande expérience acquise durant ses 23 ans de règne, ni aux nombreux réseaux relationnels qu’il a tissé à  travers le monde. A en croire certaines sources, son tombeur d’hier et actuel chef d’à‰tat, Amadou Toumani Touré, le consulterait de temps à  autre sur les grands dossiers de l’état. Réhabilitation politique En outre, depuis sa libération, le général Moussa Traoré a reçu à  Djicoroni-Para, de nombreux chefs d’à‰tat, rois, émirs ou autres personnalités de passage dans notre pays. Force est de constater aujourd’hui que le général Moussa Traoré, balayé en mars 1991 par le vent de la démocratisatie, a depuis lors été complètement réhabilité par ses bourreaux. Autre temps, autre mœurs, Moussa Traoré bénéficie de tous les avantages et privilèges dus à  son rang d’ancien Président de la République du Mali. Moussa Traoré décoré par Kaddafi Rappelons que quand il était au pouvoir, l’honneur lui est revenu de présider l’organisation de l’unité africaine (OUA) actuelle Union Africaine(UA). Pendant son mandant à  la tête de cette organisation, il s’est illustré sur la scène africaine par son engagement et sa détermination pour l’intégration africaine. Toute chose qui a marqué Kaddafi dont le combat est de faire l’Afrique les Etats-Unis d’Afrique. Folles rumeurs sur la mort de Moussa Traoré Le général Moussa Traoré n’est pas mort, il est bien vivant. La preuve est que la nuit du lundi à  hier matin, le général a bien dormi chez lui, à  Dijcoroni Para selon une source sûre. l’ancien Président est effectivement rentré aux environs de 23h et a quitté l’aéroport Sénou peu après minuit pour regagner son domicile. Il était accompagné de son fils Idrissa Traoré dit Idy et Conseiller technique au ministère du logement, selon des témoins. A son arrivée, selon des témoins présents à  l’aéroport, les gens étaient étonnés de voir Moussa Traoré en personne. Car dès mardi 8 septembre, de folles rumeurs avaient circulé sur sa mort en Arabie Saoudite o๠il effectuait le petit pèlerinage (Umra). Mais des sources de sa famille avaient démenti ces rumeurs sur son décès, lesquelles se sont amplifiées le week- end dernier et en début de semaine. En effet, Moussa Traoré était plutôt en Libye à  l’invitation du président Kaddafi qui célébrait, le 1er septembre dernier, son 40è anniversaire au pouvoir après le renversement du Roi Idriss accusé d’affamer le peuple malgré la manne pétrolière. Pour la petite histoire, les trois président maliens ont reçu, chacun, une médaille pour saluer leur combat pour l’Afrique : C’’est une carte avec l’effigie du colonel Kaddafi en médaillon et l’inscription du 40 ème anniversaire de la révolution libyenne en caractère arabe, en guise d’ornement. Moussa Traoré lui est bel et bien revenu au bercail. Et pour longtemps.

Célébration de la Quinzaine de l’Environnement au Mali : Quel bilan dix ans après ?

s’inscrivant dans le cadre des journées mondiales de l’environnement et de la lutte contre la désertification (célébrées respectivement les 5 et 17 juin), la Quinzaine est devenue la pierre angulaire de la politique environnementale au Mali. Comment emmener les populations à  véritablement s’approprier la question environnementale ? D’autant que la préservation de l’environnement revêt un caractère urgent avec le changement climatique. Selon Mamadou Gakou, Secrétaire Technique permanent au Ministère de l’Environnement, développement et environnement sont liés. « Toute personne a droit à  un environnement sain. La défense de l’environnement est un devoir pour l’état. Il n’y a pas de développement sans prise en compte des questions environnementales ». Il faut reconnaà®tre que l’impact de la quinzaine de l’environnement, sur les comportements n’est pas toujours visible dans le quotidien des maliens. l’action des pouvoirs publics, en matière de sensibilisation, a été jusqu’ ici très limitée. l’insalubrité règne encore dans certaines communes de Bamako, l’assainissement est nul dans d’autres et les populations en souffrent. Aussi, les bons gestes devront s’étendre au delà  de la quinzaine. Ne plus jeter d’ordures sur les voies publiques, économiser l’eau, l’ électricité, réduire la pollution etC’… Il s’agit d’instaurer une culture environnementale et prendre réellement conscience des dangers liés à  la dégradation de notre environnement. Les thèmes retenus cette année pour la Journée Mondiale de l’Environnement restent alarmants, mais ils sont révélateurs de l’ urgence o๠se trouve la planète, « Non à  la dépendance ! Pour une économie à  faible émission de carbone », et pour la Journée Internationale de la Lutte contre la Désertification prévue pour le 17 juin 2009 : « Lutter contre la dégradation des terres pour une agriculture durable » ! l’ avenir est dans la révolution verte ! A nous de l’initier enfin