Réforme constitutionnelle: la grogne de « SOS démocratie »

141 pour, 3 contre et 1 abstention le projet de loi portant révision de la constitution a adopté le mardi 02 juillet 2011 à  l’hémicycle. Après avoir passé des mois à  contester la pertinence et le contenu du projet de loi portant révision de la Constitution de 1992, les députés maliens l’ont fait passer comme lettre à  la poste. Mais la société civile ne l’entend pas de cette oreille et entend bien manifester son mécontentement. « SOS démocratie » et une frange importante de la société affirment leur détermination à  faire échec par tous les moyens au referendum constitutionnel annoncé. Y compris s’emparer de la rue pour élever la contestation populaire. l’atmosphère politique risque de devenir irrespirable avec les questions du fichier électoral, et de la composition de la CENI qui ne sont pas encore réglées. Il faut craindre de revoir le scenario du mouvement de contestation de la rue du code de la famille voté par les députés. On se souvient en effet, qu’il y a tout juste une année, le vote du code de la famille avait suscite un tôlé des associations musulmanes qui ont estimé, que ce texte qu’ils ont d’ailleurs jugé satanique, bafouait l’héritage culturel et religieux des populations maliennes. Le texte avait fini par être retiré de l’arsenal juridique par le président ATT face à  la pression de la rue. La nouvelle constitution qui prend à  présent le chemin vers le référendum va-t-elle échapper à  la loi de la rue ? Une remise en cause des acquis de Mars 91 Selon le quotidien malien « Info matin », un appel a été lancé par la coalition « SOS démocratie » composée de partis, associations politiques et structures de la société civile, dont les membres étaient réunis, le samedi dernier à  la Pyramide du souvenir de Bamako. Autour des Ali Nouhoum Diallo, Abdou Traoré dit Diop Daniel Amagoin Tessougué et des militants de la liberté démocratique, plusieurs acteurs politiques et de la société civile ont dit publiquement leur refus de cautionner ces reformes constitutionnelles qu’ils ont qualifié d’inopportunes et dangereuses pour les avancées démocratique du pays. Il est reproché à  ces reformes institutionnelles de constituer une remise en cause fondamentale des acquis de mars 1991. Et pour cause la coalition, dans une déclaration qu’elle s’apprête à  rendre publique, soutient clairement que ces reformes décriées « introduisent une inégalité entre les citoyens, notamment à  travers l’introduction d’une notion de discrimination dite positive, et l’exclusion des binationaux de la candidature pour les élections présidentielles ». Ce n’est pas tout. Ces reformes institutionnelles toujours selon la Coalition, renforcent excessivement les pouvoirs du Président de la République, et compromettent ainsi dangereusement l’équilibre des pouvoirs partant la démocratie et l’Etat de droit. Pour ce mouvement, qui exige le retrait de ces reformes, celles-ci ne visent qu’ « un accroissement exponentiel et injustifié de la dépense publique, par une augmentation du nombre des institutions (Instauration du sénat) toutes choses qui ne répondent à  des réels besoins ». De ce fait, les membres de la coalition « SOS démocratie » disent non à  la révision de la Constitution qui s’apparente, selon eux, «à  une remise de cause du fait majoritaire et de l’indépendance des institutions».