Le Mali, notre fier héritage commun

Une sagesse populaire malienne enseigne que l’avenir découle du passé. Quelles que soient la gravité et l’ampleur des difficultés conjoncturelles, les filles et les fils du Mali ont le devoir d’être fidèles à leur histoire et à leurs cultures millénaires qui sont leur meilleure source d’inspiration, leur boussole et leur gouvernail qui ne les trahiraient jamais sur les océans agités de l’Histoire. Réhabiliter le Mali et lui rendre ses lettres de noblesse, tels devraient être la dédicace individuelle et collective des Maliennes et des Maliens ! Tout autre agenda est pure aventure et pur suicide. L’adversité actuelle à laquelle le Mali fait face est un indice révélateur de la place qu’il occupe dans le concert des Nations. En même temps, elle traduit la détermination des forces obscures à la manœuvre pour contrarier l’accomplissement de son dessein. Prise de conscience, sursaut national, union sacrée – le choix des terminologies est libre – sont l’attitude appropriée à opposer à ceux qui veulent nous dénier les droits fondamentaux à l’existence, en faisant feu de tout bois, y compris du Cheval de Troie. Et notre conviction est qu’ils se couvriront de ridicule et échoueront lamentablement.

Le Mali, une civilisation millénaire

Maliennes et Maliens, redevenons ce que nous fûmes. Dans son récit de voyage (1352-1353), le célèbre voyageur Ibn BATTUTA écrivait du Mali en ces termes : « Les actes d’injustice sont rares chez eux, de tous les peuples c’est celui qui est le moins porté à en commettre, et le sultan ne pardonne jamais à quiconque s’en rend coupable. Dans toute l’étendue du pays il règne une sécurité parfaite, on peut y demeurer et voyager sans craindre le vol ou la rapine ». Et, toute Malienne et tout Malien peut s’enorgueillir de ces sagesses millénaires. Notre pays figure sur les plus vieilles cartes du monde dont les plus connues sont celles d’Angelo Dulcert (1339), montrant le Mali et même les routes qui y mènent à travers l’Atlas marocain et le désert et qui conduisent au « Pays du roi des mines d’or ». Sur cette représentation, on aperçoit clairement le grand Empereur du Mali sous le titre de « Rex Melli » ou « Roi de l’or ». L’Atlas du catalan Abraham Cresques, (1325 -1387) n’est pas moins illustrateur. Dessiné pour Charles V le Sage (Roi de France), Cresques mentionne le nom de « Ciutat de Melli ».

Muhmud Kati, célèbre auteur du Tarik El-Fettach écrit : « Il y a au monde quatre sultans, non

compris le sultan suprême (celui de Constantinople), à savoir le sultan de Bagdad, le sultan du Caire, le sultan du Bornou et le sultan du Mali ».

Ces quelques références historiques – il y en a bien d’autres – sont autant de motifs de légitime fierté qui autorisent que nous célébrions la grandeur de notre pays et que, par devoir de génération, nous fécondions le riche sillon tracé par nos devanciers afin que nul n’ignore de qui nous tenons, d’où nous venons et quelles perspectives glorieuses nous nous engageons individuellement et collectivement à ouvrir pour les générations futures. Seules de petites gens d’ici et d’ailleurs, qui n’ont jamais feuilleté le grand livre de l’Histoire, s’époumonent à vendanger notre précieuse énergie dans leur vaine sottise et leur rhétorique de bas étage.

Maliens et fiers de l’être, nous mesurons l’immensité des défis qui assaillent notre pays, et nous faisons le choix éclairé de nous engager résolument à les relever avec l’ensemble des patriotes.

Nous ne saurions, sous le prétexte fallacieux de la pauvreté, troquer notre honneur contre

quelque illusion ou servitude et attendre passivement que d’autres viennent faire le Mali à notre place. Ni la fatalité, ni la couardise encore moins l’indigence intellectuelle ne sont

représentatives du trait de caractère du Malien. Et c’est avec extrême dépit que nous

appréhendons l’égocentrisme de certains de nos concitoyens qui, pourtant, prétendent à jouer les premiers rôles, mais sont prêts à pactiser avec le diable. Bassesse et indignité ! Et comble du ridicule, croient-ils, il faut crier plus fort que les autres comme si le bruit était l’étalon ou l’indicateur de leur détermination. Face à leur cynisme et à leur machiavélisme, Néron, en personne, ferait pâle figure et serait tenté de sophistiquer davantage son art.

Le Mali ou la cabale médiatique

La cabale médiatique en cours visant à dépeindre le Mali sous les couleurs les plus sombres de l’existence ne doit surprendre personne. On pourrait même dire qu’elle est dans l’ordre normal des choses. En effet, chaque fin de mandat dans notre pays depuis l’avènement de l’ère démocratique, est fortement chahutée. L’impatience de certains de nos compatriotes qui rêvent d’emprunter des chemins de traverse pour arriver plus tôt et plus vite au sommet de la Colline du pouvoir les conduit à créer des crises artificielles avec une dextérité d’orfèvre. Se faisant, ils inventent et créent toutes sortes de difficultés et crises pour gonfler le cours des obligations quotidiennes de toute gouvernance démocratique, espérant que le fleuve quitterait son lit et que ses eaux boueuses emporteraient les institutions sur leur passage. En somme, chaque fin de mandat sonne pour eux l’heure comme de la réalisation d’un dessein indu. Pour les politiciens de cette espèce, la fin justifie les moyens. De guerre lasse et en « investisseurs » flairant le bon coup, ceux-là vont chercher sur le grand marché de la mondialisation de la bêtise des sbires et des supplétifs prêts à commettre le crime parfait. Comme on ne le sait que trop, les médias de la honte sont prêts à se couvrir de fange nauséabonde pour relayer ce qui n’est rien d’autre que le râle politique de leurs mentors. Indécence et ignominie ! Le Mali éternel est et sera le « Woyowayanko » et le « Waterloo » de tous ces médias nourris à la sève de la radio des « Mille collines ».

Le Mali éternel

Tel le roseau des fables (Jean de la Fontaine), le Mali plie mais ne rompt pas. La glorieuse geste du Mali que nos artistes ont chantée dans la belle langue mandingue, avec la maestria qui les caractérise, ne dit pas autre chose : « Le Mali, cette eau qui clapote dans la grande calebasse ne se versera jamais ». Comme le sphinx, le Mali renaît toujours de ses cendres. Il trébuche mais ne tombe jamais. Il doute mais ne cède jamais au défaitisme. Il souffre mais sait toujours transcender sa douleur. Il survit à toutes les épreuves. Il sait rebondir même dans la pire des turbulences. Il est ETERNEL ! Pour un Malien pur jus, ne pas le comprendre est inadmissible.

C’est comme s’il se rendait coupable de haute trahison en temps de guerre, ce qui lui vaut de passer en cour martiale. Après tout, maigre consolation, il faut un peu de tout pour faire une Nation, y compris des sots. Mais que les ennemis extérieurs de notre pays et leurs supplétifs intérieurs se tiennent tranquilles : ils devront passer sur le corps de tous les Maliens avant d’accomplir leur sale besogne. Les charognards et tous les oiseaux de proie à l’appétit gargantuesque qui rêvent de ripailles sur la dépouille du Mali en seront pour leurs frais. Ils devront se crever les yeux pour ne pas voir la fière marche du peuple malien vers son destin radieux. Qu’ils comprennent, une fois pour toutes, que ce GRAND pays a toujours été et sera toujours !

 

 

La semaine de l’Europe au Mali : Quand la culture devient un facteur de richesse

Les 9 mai de chaque année sont célébré par les européens du monde entier. C’’est dans ce cadre que la délégation de l’union européenne(UE) au mali a consacrée une semaine de qu’elle a appelé ‘semaine de l’Europe’. Durant la semaine du 10 au 16 mai, de nombreuses activités sont menées. Parmi elles, les diffusions des interviews de chaque ambassadeur de l’Union, des documentaires sur la coopération entre le Mali et l’UE, des concerts, des remises de prix au gagnants d’un concours qu’elle a initié et une conférence débat sur la culture. C’’est cette dernière activité qui s’est donc tenue hier au musée national de Bamako et a regroupé un bon nombre de participants. Comme ci dessus cité, le thème de la rencontre « culture et développement » a suscité un grand intérêt dans la sphère culturelle malienne. Les conférenciers étaient Cheick Oumar Sissoko (ancien ministre de la culture et cinéaste), Alioune Ifra N’diaye (réalisateur), Rokia Traoré (artiste musicienne) et Hawa Méité (initiatrice du festival sur le coton ‘Daoulaba’). Quand la culture devient un facteur de développement D’entrée de jeu, le chef de la délégation de la commission de l’UE au Mali, Mr Giacomo Durazzo en paraphrasant l’écrivain sénégalais Senghor explique que « la culture est la condition première et le but ultime de tout développement. » Il estime important de comprendre le processus de développement d’un peuple qui est inséparable de la culture de ce dernier et que le succès politique de développement passe par la reconnaissance et la prise en compte des principes de diversité culturelle. Il explique que cette conférence s’inscrit dans la lignée du colloque « culture et création, facteur de développement » qui s’est tenue la semaine dernière en Espagne, pays qui assure la présidence actuelle de l’union européenne. Il est selon Mr Durazzo, certain que la culture joue un rôle essentiel en matière d’identité et d’éducation, mais aussi pour la paix et la stabilité des sociétés. Par ailleurs, il indique que « les industries culturelles, lorsqu’elles sont en mesure de se développer, peuvent constituer de formidables leviers économiques et d’intégration sociale. Consciente de cette richesse, l’UE s’est engagée à  donner à  la culture la place qu’elle mérite dans la politique européenne de développement.» Les professionnels témoignent Au cours de son intervention sur la professionnalisation et l’entreprenariat culturel, Alioune Ifra N’diaye a brièvement parlé de son parcours assez exceptionnel il faut le dire. En effet, le jeune réalisateur explique qu’il s’est engagé dans la chose non seulement par amour, mais aussi et surtout par conviction. « Je voulais devenir comme Eddie Murphy, et je me suis donné les moyens parce que ce n’était pas du tout facile. » Il a réussi son pari avec à  la clé, la création du studio Blonba qui lui coûté un peu plus d’un milliard de FCFA. Mr N’diaye incarne le modèle de la réussite dans le domaine de la jeunesse. Son cas doit inspirer la jeune génération malienne et lui faire comprendre qu’à  l’impossible, nul n’est tenu. On n’est jamais trop jeune pour réussir. La professionnalisation des métiers culturels est selon lui, la meilleure des manières de faire de ce domaine, un secteur de développement socio-économique. Cheick Oumar Sissoko viendra appuyer cette thèse en précisant qu’il est impératif et nécessaire d’accorder une place de choix à  la professionnalisation. Il explique que « même si un jeune artiste a du talent, s’il n’a pas de professionnel à  ses côtés, il ne pourra jamais avancer. » D’un autre côté, Rokia Traoré indique que la culture est un facteur d’insertion sociale. Il n’a pas été facile pour elle de se faire une place dans le domaine. « Lorsque tu n’es pas un sortant de l’INA, du conservatoire ou encore de la biennale artistique et culturelle, il est très difficile de tenir dans le milieu parce que les gens ne t’acceptent pas tout de suite. » Néanmoins, bien qu’elle ne soit n’aucun de ces milieux, Rokia a su s’imposer et imposer son savoir faire dans la musique et la culture malienne. Tout compte fait, la culture occupe une place importante au Mali et constitue une énorme source de richesse. En terme d’emplois, elle e représente plus de 20 000, soit près 6% de la population active employée dans le pays.

Apport des migrants à la région de Kayes

Nous sommes à  Kayes au mois d’octobre, dans la ville comme au village, on remarque des écoles bien tapées, de belles mosquées, des villas inhabitées construites par les migrants dans le but d’exprimer leur réussite. l’émigration à  Kayes est un symbole de réussite dans la première région administrative. Elle constitue même une richesse autant pour le migrant que son pays d’origine. L’apport des migrants participe ainsi à  la construction des projets de développement. Selon un chiffre de la Banque Mondiale plus 230 milliards de francs d’euros constituent l’apport des migrants au développement du Mali. l’extrême pauvreté, cause d’émigration Dans les pays en voie de développement, l’extrême pauvreté pousse une bonne frange de la population à  émigrer vers le nord en quête d’eldorado. Milles chemins sont possibles pour ces candidats à  l’émigration, que ce soit par voie terrestre, aérienne ou fluviale. Les raisons de cette émigration s’expliquaient auparavant par la rareté de la pluie, la récession économique qui pousse la population à  développer une stratégie de survie. l’émigration devient aujourd’hui une alternative pour maintenir la continuité de la famille. Migration et développement, un projet financé par le PNUD et l’Union Européenne Mettre en route un projet économique viable pour le maintien et la consolidation des liens sociaux, c’est l’objectif du programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), des projets financés dans le cadre de l’initiative conjointe CE-NU pour la migration et le développement. Ce projet a pour objectif d’aider les organisations de la société civile et les autorités locales à  renforcer le lien entre la migration et le développement. Dans ce domaine, l’initiative conjointe vise également à  mettre en place et consolider les réseaux de personnes et organisations actives, à  identifier les bonnes pratiques et à  partager les informations au niveau local et international, et à  enrichir l’élaboration de politiques en matière de migrations et développement. Apport des migrants à  Kayes Pour ce projet, quatre secteurs prioritaires d’activités ont été retenus : il s’agit entre autres des transferts de fonds des migrants, les communautés migrantes ; les capacités des migrants, les droits des migrants. Dans la région de Kayes le transfert de fonds par an s’élèvent à  230 millions d’euros par an selon une étude de la banque mondiale. Un chiffre supérieur à  l’aide publique au développement. Depuis 2001, des actions spécifiques dédiées aux migrants sont déployées et prennent de plus à  plus de l’ampleur. Il s’agit entre autres des programmes d’appui aux initiatives du développement local qui intervient au Mali dans une vingtaine de cercles.