Mali : Human Rights Watch publie son rapport 2014

Dans ce 24ème rapport annuel,(dont la version anglaise compte 682 pages), HRW indique que des crimes de guerre et d’autres abus graves ont été commis par toutes les parties durant le récent conflit armé au Mali. Parmi ces abus figurent l’exécution sommaire de soldats maliens à  Aguelhok (jusqu’à  153); des saccages et des actes de pillage généralisés et des violences sexuelles commises par le MNLA. On note aussi le recrutement et l’utilisation d’enfants combattants, des exécutions, des flagellations, des amputations et la destruction de sites religieux et culturels par des groupes islamistes armés; etc. Pour l’ONG, si la plupart des acteurs (France, UE, ONU) ont critiqué les abus perpétrés par les groupes islamistes, ils se sont montrés peu disposés à  critiquer publiquement ceux qu’avait commis l’armée malienne souligne le rapport. Dialogue et Réconciliation L’efficacité de la Commission dialogue et réconciliation, instaurée par le gouvernement intérimaire a été « diminuée par le manque de clarté de son mandat et par la nomination hâtive de commissaires ». Cependant, certains Maliens ont réclamé la mise en place d’une commission capable de s’attaquer au problème de l’impunité concernant les abus commis et de recommander la traduction des individus concernés devant les tribunaux poursuit le document. Système judiciaire Pour ce qui concerne la justice, HRW estime que « la négligence et la mégestion au sein du système judiciaire ont entraà®né des déficiences saisissantes et gêné les efforts de lutte contre l’impunité des auteurs de délits, toutes catégories confondues ». « Conjuguées à  une conduite non professionnelle et à  des pratiques corrompues, les lacunes logistiques et en matière de personnel au sein du secteur de la justice ont contribué à  des violations du droit à  l’équité procédurale ajoute l’organisation. Elle rappelle toutefois que « le ministre de la Justice par intérim a remplacé plusieurs procureurs corrompus et quelque peu amélioré les conditions de détention ».

Crimes de guerre au Mali, selon HRW

Dans son rapport sur la situation sécuritaire au nord du Mali, l’organisation Human Rights Watch accuse les différents groupes rebelles de crimes de guerre. Elle dénonce des exécutions sommaires, Exécutions sommaires, viols, rapts, embrigadement d’enfants soldats, pillage d’hôpitaux, d’écoles et d’agences humanitaires. Voila la liste d’exactions dont se seraient rendus coupables les groupes armés qui sévissent au nord du Mali. Quels qu’ils soient. C’’est du moins ce qui ressort du rapport publié par l’ONG de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié en début de semaine. Pour l’élaboration de ce rapport, l’ONG a mené, au mois d’avril dernier, une mission de 10 jours dans la capitale malienne, Bamako. Le document accable le MNLA, Ançar Dine, le Mjuao et Aqmi et leurs alliés. Violences et exode de populations Selon HRW, les crimes de guerre ont été légion durant les quatre dernières semaines, principalement dans les trois grandes villes du nord du pays. Ainsi, un groupe armé islamiste a exécuté sommairement deux hommes, amputé la main d’au moins un autre, effectué des flagellations publiques et menacé des femmes et des chrétiens. Décidés à  faire respecter la charia au Mali, les islamistes d’Ançar Dine sont ainsi dénoncés par HRW. Ils auraient également coupé l’oreille d’une femme vêtue d’une jupe jugée trop courte et fait flageller des hommes qui avaient consommé de l’alcool. Le MNLA ainsi que le groupe islamiste ont participé au saccage d’églises, provoquant l’exode des chrétiens de la région. Ils ont rejoint la cohorte des 177 000 Maliens partis vers les pays voisins, ou des quelque 107 000 personnes déplacées à  l’intérieur du pays. Pillages d’hôpitaux Selon le rapport, le pillage systématique de stocks de nourriture dans des magasins, des marchés et des entrepôts d’organisations d’aide locaux, ainsi que le vol de fournitures médicales dans des hôpitaux et des cliniques, et la fermeture d’écoles, ont sans aucun doute contribué à  la décision prise par des dizaines de milliers de civils de fuir le Nord sous contrôle rebelle pour se réfugier dans le Sud contrôlé par le gouvernement. A Gao et Tombouctou, le saccage des hôpitaux et des structures de soins, o๠les rebelles ont tout emporté (médicaments, ordinateurs, imprimantes, ambulances, matelas) laissant des malades gisant à  même le sol, aurait causé la mort de plusieurs patients. Viols en série et enfants soldats Les viols sont également commis par les membres de ces groupes armés. Au moins 17 femmes et fillettes ont été enlevées et violées, affirma HRW qui décrit des scènes atroces, comme le viol en bande d’une fillette de 12 ans arrachée à  sa mère, dans un bâtiment abandonné de Gao, alors que la population à  l’extérieur, tenue en respect par des armes de miliciens arabes, entendait les pleurs de l’enfant. Selon d’autres témoignages recueillis par l’ONG « des enfants soldats, armés et âgés de seulement 13 ans pour certains, évoluent dans les rangs des groupes rebelles ». l’armée malienne n’est pas en reste HRW a également reçu « des informations crédibles selon lesquelles des soldats de l’armée malienne ont arbitrairement arrêté et, dans certains cas, sommairement exécuté des membres touaregs des services de sécurité et des civils touaregs voyageant entre le Nord sous contrôle rebelle et le Sud contrôlé par le gouvernement ». Fondant ses accusations sur une centaine de témoignages de gens de la région recueillis entre fin mars et mi-avril à  Bamako, l’ONG HRW dit avoir également tenu compte des propos d’autorités locales, religieuses, ou encore de personnel humanitaire et médical. Elle appelle par ailleurs le gouvernement malien à  enquêter sur les allégations de détention arbitraire et d’exécutions sommaires.

Guinée : le Rapport Human Rights Watch incrimine la junte

Le rapport fait état de 150 à  200 morts au stade du 28 septembre de Conakry. l’organisation HWR qualifie les massacres et viols collectifs commis par les forces de sécurité guinéenne de crimes contre l’humanité. Le rapport pointe du doigt, la responsabilité directe du chef de junte Moussa Dadis Camara et certains officiers guinéens Condamnation internationale Au lendemain des tragiques évènements du lundi 28 septembre dernier à  Conakry, aussi bien la communauté internationale que les guinéens eux même, avaient vivement condamné cette répression. Le capitaine Dadis avait lui-même affirmé n’être pour rien dans cette boucherie, l’imputant à  des indisciplinés de l’armée. Il s’était même dit ouvert et favorable à  une enquête nationale et internationale sur le terrain. Si les enquêteurs des Nations-Unies n’ont pas encore clos leurs recherches, deux autres équipes d’enquêteurs sont quant à  elles, terminées. Il s’agit notamment de Human Rights Watch et de la commission nationale indépendante. Cette dernière a officiellement signalé ce mercredi à  Conakry, avoir enregistré 33 cas de suspiscion de viols et mis certains témoignages en doute. Pour sa part, Human Rights Watch va plus loin dans son rapport intitulé «Â un lundi sanglant ». Après avoir interrogé plus de 240 personnes, elle estime que ce massacre peut être considéré comme un crime contre l’humanité. Le rapport incrimine clairement la garde présidentielle commandée par l’ex aide de camp de Dadis, le lieutenant Toumba Diakité, sous les ordres du capitaine. Cependant, les autres corps sont aussi indexés : la gendarmerie, la police, les militaires et les miliciens qui étaient munis d’armes blanches. Atrocités des agressions Parmi les atroces agressions commises par les officiers, l’organisation a enregistré des viols collectifs, des agressions sexuelles avec des bâtons et canons d’armes introduits dans les sexes des victimes. Certains après leur forfait, achevaient leurs victimes sans état d’âme. Beaucoup ont reçu des balles à  bout portant. Le rapporteur de HRW affirme que les militaires ont tiré jusqu’aux dernières balles de leurs armes. Dissimulation des faits Le rapport indique par ailleurs, que les forces de sécurité guinéenne, ont dissimulé un nombre important de corps. Ils auraient bloqué l’accès aux morgues, quelques heures après le massacre et auraient enlevé des corps, puis les auraient ensuite enterré dans des fosses communes. Dans le but certainement, de divulguer le nombre réel des victimes. Crime organisé L’organisation de défense des droits de l’homme, a par ailleurs recueilli des preuves montrant que la répression était planifiée. Elle n’était pas du tout le fait de soldats indisciplinés comme l’avait soutenu le conseil national pour le développement et la démocratie (CNDD). HRW estime donc que les responsables doivent répondre de leurs actes devant la justice internationale. Il est temps que des mesures soient prisent pour afin d’éviter une guerre civile en Guinée. La situation actuelle est explosive, il suffit juste d’une petite étincelle pour allumer la flamme. Il faut que tous se ressaisissent pour éviter une nouvelle guerre en Afrique de l’Ouest qui ne contribuera qu’à  enfoncer la Guinée, mais aussi ses voisins. Et à  freiner le développement économique et social des Etats et l’épanouissement des populations.