Les africains ne seraient-ils pas des entrepreneurs ?

Il est coutume de dire que les Africains n’ont pas la culture de l’entrepreneuriat, qu’ils n’auraient pas le goût du risque ni l’esprit d’innovation. Ces jugements culturels déterministes, condamnant les Africains ad vitam eternam à  être des acteurs passifs, sont’ils bien fondés ? En apparence, notamment en regardant la préférence de la jeunesse africaine pour le fonctionnariat et celle des entrepreneurs pour les activités spéculatives et les projets à  rentabilité court-termiste, l’on serait tenté de conclure hâtivement que les africains ne possèdent pas l’esprit entrepreneurial. Mais, une fois dit , nous avons le devoir de savoir pourquoi. De prime abord, entendons-nous sur le terme d’entrepreneur. Selon Joseph Schumpeter, l’entrepreneur est celui qui innove et qui prend le risque de déplaire à  la société en brisant la routine et les usages. L’entrepreneur est beaucoup plus qu’un chef d’entreprise, simple administrateur gestionnaire. Beaucoup plus qu’un rentier-capitaliste, simple propriétaire des moyens de production. l’entrepreneur se comprend, suivant I. Kirzner, comme celui qui exerce naturellement la faculté de vigilance individuelle, permettant la découverte, avant d’autres individus, d’occasions de pur profit, C’’est-à -dire de besoins individuels insatisfaits. Ainsi, l’entrepreneur est finalement celui qui 1) découvre des besoins insatisfaits, 2) agit pour les satisfaire, et 3) en tire un profit. Cela implique que la pratique entrepreneuriale a besoin non seulement du talent, de la vigilance, mais aussi d’un environnement qui encourage cette pratique. Comment ? Par la reconnaissance d’abord de l’individualité, ensuite de la légitimité du profit, et enfin de l’efficacité de l’initiative privée comme vecteur de création de richesse et d’emplois. L’émergence de la figure de l’entrepreneur moderne était ainsi intimement liée à  l’essor de l’individualisme (pas au sens d’égoà¯sme) et de l’humanisme, qui garantissaient la reconnaissance de la légitimité de l’initiative et de l’intérêt privé. En effet, les sociétés, o๠le groupe prime sur l’individu, combattent tout bouleversement de l’ordre social et résistent au changement, voir le sort de Galilée qui osait prétendre que la terre n’était pas le centre du monde. Il faudrait donc que l’on considère avec bienveillance celui qui pense différemment, propose d’autres solutions ; qu’on lui laisse faire les preuves de l’intérêt de ses découvertes. Et surtout, que l’on accepte que l’entrepreneur s’approprie le fruit de son innovation. Si le moteur du développement est la capacité à  percevoir des opportunités économiques et à  les saisir, il faut, par définition, que nous soyons libres de les saisir. Sans liberté, il devient difficile pour la population de bénéficier des talents de leurs concitoyens. Une croissance économique plus élevée a plus de chances de se concrétiser dans des sociétés o๠les gens ont la possibilité de participer librement aux marchés, o๠ils peuvent exploiter au mieux leurs talents pour améliorer leur bien-être matériel. Cela exige que les règles du jeu soient favorables à  l’initiative privée. Dès lors, si le potentiel entrepreneurial africain n’est pas aussi visible que l’on souhaite C’’est parce qu’il est tué dans l’œuf. Et pour cause, un environnement institutionnel (règles du jeu) anti-entrepreneurial. Selon le dernier classement (2013) de la Fondation « Heritage », aucun pays africain, ne figure dans la catégorie libre. Un environnement favorable ? Près de 80% des pays africains ne sont pas dans le top 100 du classement Doing Business 2013, mesurant la facilité de faire des affaires. La complexité, la longueur et la cherté des procédures administratives (enregistrement de la propriété, création de l’entreprise, obtention des permis de construire, obtention des licences, etc.), la multiplicité des taxes et des prélèvements, la rigidité des lois font augmenter le coût d’investissement surtout pour les petits entrepreneurs. l’excès des réglementations et leur instabilité, accroit le risque et l’incertitude, ce qui explique pourquoi les entrepreneurs africains se rabattent sur l’informel afin de fuir l’enfer réglementaire et fiscal. Et quand bien même, ils décident d’opérer dans le formel, ils le font dans des activités spéculatives, rentières, bref les moins risquées. Cela est à  l’origine du phénomène selon lequel le capital africain est à  dominante marchande qui se valorise dans l’échange, et non par un capital productif se valorisant par la production. D’o๠la faiblesse de l’investissement productif dans les pays africains. Une faiblesse qui s’explique également par le déficit d’épargne (en moyenne pas plus de 9% du PIB en 2003, contre 20% en Asie du Sud). De même, le cadre institutionnel est défavorable à  l’épargne. En effet, avec des à‰tats budgétivores, la pression fiscale limite le potentiel de consommation et d’investissement, moteurs de la croissance économique. Pis, l’essentiel du revenu des contribuables est dilapidé dans des dépenses ou des projets publics aussi bien inutiles qu’inefficaces. De même, les politiques monétaires inflationnistes consistant à  offrir de l’argent facile et à  financer les déficits publics par la planche à  billet, ne font qu’exproprier les Africains en érodant la valeur monétaire de leur salaire, leur retraite, leur patrimoine, en nourrissant la spirale inflationniste. Enfin, l’absence de marché financier concurrentiel limite la canalisation de l’épargne vers des investissements productifs de long terme. Bref, cet environnement institutionnel anti-investissement et anti-épargne explique pourquoi le potentiel entrepreneurial africain ne se concrétise pas dans les faits. Pensez juste à  Steve Jobs d’origine syrienne : aurait-il pu devenir l’emblème de l’entrepreneur s’il avait évolué dans l’environnement institutionnel syrien au lieu de l’environnement américain? Ainsi, au lieu de se complaire dans la résignation et le défaitisme culturels, il est temps que les dirigeants africains assument leur responsabilité et entreprennent les réformes institutionnelles nécessaires pour promouvoir l’épargne, l’investissement, la liberté économique, et permettre enfin aux Africains d’exprimer l’étendue de leur talent entrepreneurial.

Bamako : Quel est le risque réel d’attentats ?

Des sources nous révèlent que le soir du 31 décembre 2012, le risque d’attentat était grand. Que de présumés djihadistes ont été interpellés en possession de matériel, poudrES et autres détonateurs. Face à  la menace, il n’y aura pas de «Â Public Show » ce soir là , les artistes maliens ayant tous été rapatriés vers l’ORTM. Deuxio, un important dispositif de sécurité quadrillait les abords de la télévision nationale et Les points et monuments centraux de Bamako, o๠la foule pouvait se rassembler. Du reste, de nombreux bamakois ont préféré dà®ner entre amis ou aller au restaurant, la grande majorité étant restée à  domicile pour suivre le passage au Nouvel An. La peur est bel est bien là  ? Mais quel le risque réel d’attentats à  Bamako. «Â Oui, des djihadistes se baladent, dans la ville et d’autres circulent vers le Nord du Mali, mais Bamako n’est pas l’objectif premier », affirme cet officier de police. Cela suffit-il autant pour se rassurer ? «Â l’objectif des islamistes, même si Ansar Eddine a déclaré vouloir imposer la charia à  tout le Mali, reste cantonné au Nord o๠ils règnent en maà®tres. Pour le moment. ». Selon ce journaliste Bamakois, «Â  il ne faut pas négliger le risque dans la mesure o๠un tel acte pourrait attirer davantage l’attention sur les islamistes. Il est d’ailleurs très simple pour eux de pénétrer dans Bamako face à  des agents corruptibles, en leur glissant quelques billets pour passer… ». Eléments isolés, sécurité maximale Du côté des autorités, toutes les mesures sont prises face à  l’instabilité qui prévaut à  Bamako avec la présence de l’ex junte. Il n’est pourtant pas rare de voir circuler des chars, armés de lourdes artilleries dans la ville, tout comme les arrestations de personnalités se poursuivent en direction de Kati. Alors, un attentat ferait empirer une situation déjà  bien complexe. «Â Reste que le risque pourrait venir d’éléments isolés, de fous agissant seuls et pour créer la psychose », ajoute ce politologue, spécialiste des questions de sécurité. On se rappelle alors l’attentat manqué contre l’Ambassade de France, par le tunisien Béchir Sénoun Bien avant le coup d’Etat et l’instabilité politique qui a suivi à  Bamako. Ou la tuerie de 16 prédicateurs de la Secte Dawa, à  Diabaly, dans la région de Ségou par une armée malienne aux aguets. Pire, l’agression contre le Président par intérim le 21 Mai 2012 a suffi à  augmenter le niveau de sécurité au niveau maximal… Si tout est possible, la prudence demeure de mise. Face à  une instabilité politique latente, aux Bamakois d’éviter les lieux publics trop pleins de monde. De circuler tard ou encore de se rendre près de certaines garnisons surchauffées : «Â Ici à  Kati, témoigne ce professeur de Français d’un lycée de la ville garnison, il n’est pas rare d’entendre des coups de feu, la panique vient alors, la rumeur se disperse, et l’on apprend ensuite que ce n’était qu’un exercice d’entraà®nement au Camp Soundjata Keita… ». Un homme averti en vaut plusieurs…

Goma, RD Congo : éviter une nouvelle guerre régionale

Depuis la semaine dernière, la RDC est de nouveau dans les affres d’une guerre qui, en fin de compte dure depuis maintenant 20 ans. Selon l’International Crisis Group, « l’histoire semble se répéter dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), entrainant les mêmes conséquences dramatiques pour les populations civiles de la région ». Le film de la « nouvelle guerre » de Goma Le 15 novembre 2012, le mouvement rebelle du M23, soutenu – selon les autorités congolaises – par les forces armées rwandaises, a rompu le cessez-le-feu observé de facto avec les Forces armées de la RDC (FARDC) depuis le 25 juillet et a lancé une offensive sur Goma, la capitale de la province du Nord Kivu. Depuis, de violents combats les ont opposé aux FARDC. Le 18 novembre 2012, le M23 a tenté de forcer le gouvernement du président Kabila à  négocier. Le 19 novembre, après de multiples et vaines tentatives de dialogue et un ultimatum lancé par le M23 au gouvernement, les combats ont éclaté à  l’intérieur de la ville de Goma, défendue par les FARDC et les Casques bleus de la Monusco. l’ultimatum du M23 exigeait le retrait de l’armée congolaise et la démilitarisation de la ville et de l’aéroport de Goma, la réouverture du poste-frontière de Bunangana, et un processus de négociation comprenant l’opposition politique non armée, la société civile et la diaspora. Cette dernière exigence vise pour le M23 à  limiter la crise à  une affaire intérieure congolaise et ainsi empêcher Kinshasa d’internationaliser la question afin d’obtenir une solution négociée au niveau régional par la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL) avec les pays voisins soupçonnés de soutenir la rébellion du M23. Alors que les négociations étaient sur le point de démarrer à  Goma, le président Kabila a finalement refusé de reconnaitre le M23 comme un interlocuteur légitime, et des combats ont par la suite éclaté dans la ville. Les rebelles sont entrés dans Goma le 20 novembre, poussant l’armée congolaise à  se replier sur Sake. Tout comme quatre ans auparavant et l’offensive menée par le Conseil national de défense du peuple (CNDP), dirigé par Laurent Nkunda, les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets. A savoir, de graves violations des droits de l’homme à  l’encontre des populations civiles, des représailles ou même des exécutions extrajudiciaires ciblées envers les autorités et activistes de la société civile qui ont pris position contre le M23 depuis le début de la crise en mars pourraient alourdir le bilan humain et attiser la violence, la capitulation de Kinshasa face au M23 risque de provoquer une onde de choc dans les Kivus et de relancer une dynamique de guerre entre la RDC et le Rwanda. Indispensable implication régionale Pour l’ICG, ls acteurs régionaux et internationaux doivent se mobiliser afin d’obtenir la fin immédiate des combats à  l’intérieur de Goma, l’engagement du M23 à  respecter le mandat de protection des populations civiles de la Monusco, la garantie par le M23, à  travers des actions concrètes sur le terrain, du respect des civils et des biens dans les secteurs contrôlés par le mouvement, qui doit également empêcher toute nouvelle violation des droits de l’homme. Cela afin d’éviter un embrasement régional. Enfin, selon l’institution qui œuvre dans la prévention et la résolution des conflits, il faut, «  »pour promouvoir une solution à  long terme, le Conseil de sécurité de l’ONU, l’UA et la CIRGL devront s’assurer que les accords de paix et les plans de stabilisation ne restent pas, à  nouveau, des promesses sans lendemain ». C

6è journée nationale de la maternité à moindre risque : « Aucune femme ne doit mourir en donnant la vie »

La cérémonie était présidée par le Ministre de la santé Oumar Ibrahima Touré, en présence des Ministres de l’Enseignement Supérieur, de la Communication, et de l’Urbanisme, du Représentant de l’Unicef Chef de file des Partenaires Techniques et Financiers, du Représentant de l’OMS et de nombreuses personnalités et invités. Pour le ministre Touré, il s’agit là  d’un événement d’une importance capitale qui vise à  mobiliser toutes les forces vives de la nation, dans le but de réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile La mortalité néonatale et maternelle: une tragédie au Mali Il convient de signaler que la mortalité maternelle et néonatale, représente une véritable tragédie dans le monde avec, chaque année, environ 529.000 décès maternels. « En ce qui nous concerne, le taux de mortalité maternelle est estimé à  464 décès pour 100.000 naissances vivantes, et le taux de mortalité néonatale est de 46 pour 1.000, selon les résultats de l’Enquête Démographique et de Santé Mali IV réalisée en 2006. En d’autres termes, une femme meurt toutes les 3 heures et 80 nouveau-nés décèdent chaque jour. Il s’agit là  d’une véritable hécatombe, parce que le décès d’une mère compromet non seulement la vie de ses enfants, mais aussi le bien être de la famille et de la communauté », a indiqué le ministre Oumar Ibrahim Touré. Face au taux élevé de mortalité maternelle, le département de la santé, avec l’appui de ses partenaires, a mis en place dès 1994 un programme de périnatalité avec un volet organisation du système de référence/évacuation, pour la prise en charge des urgences obstétricales. Cette initiative constitue une innovation importante pour le système de santé. Il comprend un dispositif de financement avec la caisse de solidarité, et un système d’alerte et d’évacuation sanitaire avec les ambulances et les radios. Le financement de la caisse de solidarité, est basé sur un partage des coûts impliquant la famille, les Associations de santé communautaire ou ASACO, les mairies, les Conseils de cercle et les Centres de santé de référence. Renforcer le système de référence/évacuation Le Ministre de la santé dira que c’est ensembleque des solutions pourraient etre trouvées à  certains problèmes, qui entravent le bon fonctionnement du système de référence/évacuation. « Je voudrais notamment parler du faible niveau de paiement des cotisations par les ASACO et les collectivités locales, et la tenue irrégulière des réunions statutaires des organes de gestion de la caisse de solidarité et du monitorage du système. En effet, le non paiement de ces cotisations, contribue à  l’augmentation du deuxième retard lié à  l’orientation ou l’évacuation du malade vers les structures de prise en charge. Toute chose, qui entraà®ne des taux élevés de mortalité et de morbidité maternelle et néonatale. Je voudrais, en cela, insister sur l’importance de la participation communautaire, qui intègre les principes de responsabilisation et d’autofinancement ». Dans son allocution, le ministre de la Santé a rendu un vibrant hommage à  Madame TOURE Lobbo TRAORE, Présidente de la Fondation pour l’Enfance, Epouse du Chef de l’Etat, pour son engagement dynamique dans le combat contre les maux dont souffrent les femmes et les enfants au Mali. La journée a été aussi marquée par le baptême de la 1ère Promotion des Gynécologues-Obstétriciens et de la 3è Promotion des Pédiatres, dénommée Promotions Mme Touré Lobbo Traoré. Des récipiendaires ont également reçu des Prix Tara Boré, décernés par la Première Dame à  travers le Ministre de la santé qui la représentait. Pour conclure ses propos, le chef du departement de la Santé a réitéré la volonté des plus hautes autorités à  oeuvrer pour « qu’aucune femme ne meurt en donnant la vie » et «qu’aucun nouveau né ne meurre dans les premières heures de sa vie ».