Baba Dakono : « Les prémices d’une crise n’indiquent pas forcément sa matérialisation »

Alors que l’élection présidentielle approche, les tensions entre l’opposition et le gouvernement vont croissant. L’interdiction de la marche de la Coalition pour l’alternance et le changement et la volonté de l’État de faire respecter l’état d’urgence semble être les principaux points de discorde. Baba Dakono, chercheur à  l’antenne de Bamako de l’Institut d’étude de sécurité, analyse les risques de crise post-électorale.

Que pensez-vous des préparatifs de l’élection présidentielle du 29 juillet ?  

Le scrutin présidentiel de 2018 est envisagé dans un contexte particulier. Trois points méritent une attention particulière. D’abord la présence des agents électoraux et du matériel de vote sur l’ensemble du territoire n’est pas garantie. Les nouvelles cartes d’électeurs ne seront disponibles qu’en juin, laissant seulement quelques semaines au gouvernement pour leur distribution. Sans oublier qu’avec les premières pluies les routes sont impraticables dans de nombreuses localités, créant ainsi un défi logistique supplémentaire.

Ensuite, vu contexte sécuritaire, la présence effective des représentants de l’administration (préfets et sous-préfets), qui doivent organiser les opérations de vote, n’est pas assurée dans de nombreuses localités du nord et du centre. Ce qui va entraver le déroulement du scrutin. Il faut également ajouter qu’avec la relecture de la Loi électorale le gouvernement envisage de produire de nouvelles cartes biométriques pour remplacer les cartes Nina (numéro d’identification nationale), utilisées depuis 2013. Les nouvelles dispositions permettent, en cas de force majeure, l’utilisation de la carte Nina quand les nouvelles sont indisponibles. Si cette mesure tend à prévenir des difficultés logistiques, elle rappelle tout le défi opérationnel lié au scrutin du 29 juillet.

Enfin, le calendrier de cette élection correspond à une période où de nombreux électeurs, notamment en milieu rural, sont préoccupés par les activités agricoles et accordent peu d’importance à une élection. Ainsi, en plus des menaces sécuritaires, la mobilisation pourrait être très réduite.

C’est toute la difficulté d’organiser la présidentielle du 29 juillet qui soulève des inquiétudes sur la capacité des acteurs du processus électoral à surmonter les difficultés. Sans visibilité sur les actions menées et celles envisagées pour une élection acceptable par les parties prenantes, il est difficile d’éluder les hypothèques sur ce scrutin.

On entend parler de plus en plus de possibilité de crise post-électorale.  L’atmosphère tendue ne l’annonce-t-elle  pas déjà ?

Une crise électorale naît du concours de certaines circonstances, dont la méfiance entre les acteurs et l’instrumentalisation du contexte. Les violences liées aux élections peuvent intervenir avant, pendant ou après elles. L’inquiétude ne doit pas porter uniquement sur la période post-électorale, mais sur toutes les étapes du processus.

C’est dire que les prémices d’une telle crise existent depuis les débats autour de la révision constitutionnelle avortée de juin 2017, dans un contexte de tensions et d’escalade verbale. Actuellement, les clivages entre partisans du Président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, et opposants cristallisent l’attention, dans une atmosphère tendue. Les opposants sont convaincus que les attentes déçues des Maliens par l’actuel président offrent un terrain politique favorable à l’alternance. A contrario, le camp de l’actuel président, jugeant son bilan positif, estime pouvoir remporter l’élection en dépit de la situation décrite par l’opposition. Les récentes déclarations  de l’opposition, comme celles de la majorité, sur la probabilité d’une victoire dès le premier tour attestent du sentiment que chaque  camp entretient. Les récentes manifestations de l’opposition visent d’ailleurs à démontrer l’impopularité de l’actuel président.

Dans un contexte post électoral, si, en 2013, les résultats ont été acceptés sans heurts, il n’est pas évident que ce soit le cas cette année, tant certains candidats sont convaincus de leur victoire et déterminés à la faire accepter. Toutefois, les prémices d’une crise n’indiquent pas forcément sa matérialisation. Il est donc urgent de créer les conditions pour l’acceptation d’un scrutin imparfait et des résultats qui y découleront.

Est-ce que l’emploi par un grand nombre d’acteurs, nationaux comme internationaux  du terme de crise post-électorale, n’est pas un facteur de conditionnement du peuple malien ?

C’est possible, mais cela ne doit pas occulter les risques, qui sont réels. Nous sommes dans un contexte de fragilité et les conséquences d’une crise politique au Mali peuvent être désastreuses pour le pays et pour toute la région sahélienne.

Quelles sont les solutions  aujourd’hui pour éviter les risques ?

Le plus important est de pouvoir identifier tous les risques liés à ce processus électoral. Quand ils sont connus, il est plus facile de les contenir. Ensuite, il est utile de rappeler la nécessité d’un cadre de dialogue inclusif sur les conditions d’organisation du scrutin. Il existe un cadre de concertation gouvernement – partis politiques, mais cela fait deux mois que ce comité ne s’est pas réuni. La majorité et l’opposition s’en rejettent la faute. Il est important, voire primordial, qu’aujourd’hui ce cadre se réunisse et que le dialogue s’ouvre aux autres parties prenantes, comme la société civile et les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

La certification des résultats de l’élection par l’ONU, demandée par l’opposition, n’est-elle pas aussi une  option pour éviter les contestations et les violences ?

Je pense que les Nations unies ont mis fin à ce débat en estimant que la situation ne s’y prêtait pas. 

L’environnement, le baromètre de notre santé

La pollution de l’air tue 6,5 millions de personnes dans le monde chaque année, selon l’OMS, qui estime que dès 2030 250 000 décès supplémentaires seront liés directement ou indirectement au réchauffement global de la terre. Des chiffres qui attestent du lien étroit entre notre santé et l’environnement qui nous entoure.

« Une moto deux – temps pollue beaucoup plus qu’une voiture, quel que soit son âge », c’est la conclusion d’une étude menée par des chercheurs de l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB) sur la pollution de l’air ans la capitale. L’étude menée, entre 2002 et 2013, a montré que la quantité de CO2 émise par 130 000 motos était de 18 018 kg, de loin supérieure aux 12 858 kg de CO2 émis par 177 287 véhicules.

Au Mali, le paludisme constitue près de 40% des motifs de consultation et sévit presque toute l’année. Son vecteur, l’anophèle femelle, trouve des conditions favorables à sa prolifération dans notre écosystème. « Il atteint sa maturation à une température de 30°. C’est pourquoi nous observons des pics de la maladie pendant les périodes de forte chaleur », note Jean-Paul Tchapebong, membre de l’ONG Climates Mali. Ces périodes correspondent aussi à l’apparition de la méningite, dont l’agent pathogène survit à de fortes températures.

Corollaire des changements de climat observés depuis quelques années, la forte canicule entraîne aussi des effets directs et indirects sur la santé. Conséquence immédiate généralement observée, la déshydratation, qui touche les sujets les plus fragiles : les jeunes enfants, les personnes âgées ou encore les femmes enceintes. Ces chaleurs entraînent également « un stress thermique », selon les spécialistes. Autres conséquences, « la sécheresse et des effets néfastes sur l’agriculture », avec des risques de malnutrition, selon M. Tchapebong. A l’opposé de ce phénomène, les fortes pluies et les inondations vont entraîner la stagnation ou le ruissellement d’eaux souillées et les risques de maladies parasitaires.  Elles sont assez fréquentes au Mali. Parmi les comportements qui influencent notre environnement et jouent sur notre santé, figure l’utilisation du charbon de bois, qui « dégage du monoxyde de carbone nocif à la santé et qui reste longtemps dans l’atmosphère », précise M. Tchapebong. A une échelle plus grande, la destruction anarchique des forêts, les moyens de transport, les industries et l’utilisation des engrais et autres pesticides chimiques dans l’agriculture constituent autant de facteurs qui détruisent l’environnement et menacent notre santé. Une autre pratique courante au Mali, et non des moindres, est l’utilisation de produits chimiques dans la teinture. Une activité assez répandue et pas toujours effectuée dans les normes requises, notamment en ce qui concerne les eaux usées, souvent déversées directement dans la nature, portant ainsi atteinte à la santé des hommes et des autres êtres vivants.

Changements Climatiques : Quels risques pour le Mali ?

Sierra Leone, Niger, Guinée, États Unis, France. Les catastrophes naturelles s’enchaînent et touchent indifféremment les pays, grands comme petits pollueurs. Les changements climatiques se manifestent violemment et font des milliers de victimes. Qu’il s’agisse de pluies diluviennes, de vents violents ou de fortes chaleurs, le Mali n’est pas à l’abri.

Pluies diluviennes entraînant un glissement de terrain suivi de coulées de boue meurtrières à Freetown. La capitale sierra léonaise vit depuis le 14 août 2017 l’une des pires catastrophes naturelles de ces dernières années. Le bilan est d’environ 500 morts, plus de 800 disparus, des dizaines de sans-abris et des dégâts matériels importants. Quelques semaines après, des pluies torrentielles feront une dizaine de morts au Niger. Auparavant, en Guinée, l’effondrement de tonnes d’ordures avait détruit tout un quartier et fait de nombreuses victimes.

Ces phénomènes, qui semblent imprévisibles, sont pourtant, selon les spécialistes, des conséquences des changements climatiques. Changements dont l’activité humaine est responsable. La sonnette d’alarme est tirée.

Pour Dr Modibo Sacko, Point Focal National chargé de la mise en œuvre des questions climatiques au Mali, il n’y a plus d’illusions à se faire. « Nous sommes en plein dans les changements climatiques. C’est pourquoi il était impératif de trouver un accord lors de la COP 21 de 2015 à Paris, pour maintenir le réchauffement climatique dans une fourchette de 2 degrés à l’horizon 2100 ».

Bien que nous n’ayons pas atteint la barre d’un degré, les effets sont déjà effrayants. « De la montée des océans, suite à la fonte des glaces, avec des inondations dans les pays insulaires, à l’érosion des sols observée dans des pays côtiers proches du Mali comme la Côte d’Ivoire, en nous subissons les conséquences ».

Des vents violents et des pluies torrentielles entraînent un « lessivage du sol dont l’une des conséquences est l’effondrement des maisons et des coulées de boue, qui vont détruire les récoltes ou encombrer les cours d’eau. Ceux-ci vont déborder et provoquer des inondations ». Autant de dégâts qui n’épargneront aucun pays, ajoute le Dr Sacko.

Les mêmes causes entraînant les mêmes effets, « il n’est pas du tout exclu que le Mali subisse des pluies diluviennes », selon le Dr Sacko, « entraînant des éboulements et l’effondrement des maisons situées à flanc de colline, comme c’est le cas dans certains quartiers de Bamako ».

Autre phénomène inquiétant : le drainage des ordures entassées anarchiquement vers les cours d’eau, qui seront pollués, et l’obstruction des collecteurs, provoquant des inondations. Des vents violents, pouvant provoquer la destruction des forêts et le déplacement de tonnes de sable du désert, ne sont également pas à exclure.

Les fortes chaleurs, outre leurs effets directs sur la santé, pourront aussi causer des dégâts collatéraux, comme des feux de brousse ou la combustion des décharges anarchiques par la libération dans l’air des tonnes de méthane qu’elles contiennent.

 

Habitat: Maisons en sursis

Il y a à peine un mois, dans la nuit du 13 au 14 août 2017, une gigantesque coulée de boue dévale une colline en banlieue de Freetown, capitale de la Sierra Leone. Après des pluies diluviennes, il n’aura fallu que quelques minutes pour qu’un glissement de terrain entraine des centaines d’habitations et déciment des familles entières. Les images de la configuration du quartier mutilé n’ont pas été sans rappeler les réalités d’une autre capitale africaine : Bamako. En l’espace de dix ans, l’habitat humain a colonisé, sans aucun cadre, les collines qui entourent la ville. Au même moment, on exploite à outrance les minerais et en particulier le sable qui les compose. Faisant craindre une catastrophe majeure.

« Personne ne peut dire qu’il ne sait pas que c’est dangereux de vivre ici. Que pouvons-nous faire ? Nous n’avons nulle part où aller ». Cette phrase prononcée d’un ton désabusé par une mère de famille, habitante de la commune 1 du District de Bamako, résume l’opinion des centaines de milliers de personnes qui vivent à flanc ou au pied des collines qui entourent Bamako. La ville est en effet une cuvette entourée de collines, dont les capacités ont largement été dépassées par ses quelques trois millions d’habitants. Ces derniers, toujours en quête de logement, s’éloignent de plus en plus du centre ville saturé et cherchent des solutions de logement en périphérie de plus en plus éloignée ou en hauteur, à flanc de colline. Des quartiers entiers ont ainsi vu le jour, sans aucun encadrement ni autorisation, si l’on en croit les pouvoirs publics. « Ces constructions ne font pas partie du tissu urbain de Bamako » déclare Drissa Coulibaly, directeur national de l’urbanisme et de l’habitat. Le technicien déplore ces installations qu’il qualifie d’anarchiques. Au Mali, la loi est en effet claire. L’article 3 du décret n° 05 113 P-RM du 9 mars 2005 fixant les règles spécifiques applicables aux différentes catégories de servitudes en matière d’urbanisme cite « les zones d’éboulements, d’érosion, d’inondation, et d’autres de catastrophes naturelles » comme servitudes non aedificandi (non constructible). Leur zone de protection varie de 50 à 200 m.

Zangué Coulibaly habite un de ces quartiers, celui de Banconi Razel. Ce nom est composé de celui de la rivière qui traverse la zone et de celui de la société qui, durant des années, a exploité les collines transformées en carrières de minerai. A Banconi Razel, « les gens ne sont pas là à l’insu de la mairie. Ils ont des papiers de la mairie. Donc, les autorités sont au courant de ce qui se passe ici. Les bornages ont bien été faits ? On a donc donné des papiers aux gens ! Comment peuvent-ils dire qu’ils ne sont pas au courant », soutient-il. « On ne peut pas dire que ce soit la mairie qui donne ces parcelles », nuance pour sa part Moussa Goïta, qui habite dans la même zone. « Les endroits que la mairie donne sont plus bas. On a déjà vu des agents de la mairie venir déguerpir les gens mais vous-même vous connaissez ce pays. Les gens vont négocier et ils reviennent s’installer » poursuit-il. A la mairie, on assure effectivement faire ce qu’il faut. « Nous allons régulièrement les voir, surtout en saison des pluies, pour les sensibiliser au danger qu’ils encourent. Il y a des actions qui sont faites pour les faire partir, mais rien n’y fait », confie un conseiller communal.

Un terrain instable « Quand on prend le paysage de Bamako, c’est un paysage fluvial, c’est le fleuve qui a façonné le relief de la ville. A travers le temps, il a fait sa route et a déposé des éléments en fonction des pluies et a laissé beaucoup de dépôts. On peut les voir dans la ville. Quand on prend la colline de Badalabougou, Magnambougou, Kalaban-coro…, toute la ville est bâtie sur ce que le fleuve a laissé sur son passage comme dépôt », explique N’tji dit Jacques Dembélé, maître-assistant à la Faculté d’histoire et géographie de Bamako, spécialiste de géologie du quaternaire et de géomorphologie. Il tient, avec ses collègues chercheurs, le Laboratoire Homme – Peuplement – Environnement qui étudie « comment l’environnement que Bamako occupe a évolué pendant les dernières deux millions d’années, ce qui est un temps long à vue d’homme, mais au vue de l’espace-temps, c’est une fraction de seconde ». « Les sédiments qui constituent les collines qui entourent la ville sont essentiellement des limons, de l’argile et du sable. Ce dernier matériau est très recherché dans une ville en chantier quasi permanent. L’exploitation de ce minerai, de très bonne qualité selon le chercheur, a mobilisé des entreprises formelles et informelles, dont les méthodes d’extraction ont fortement impacté le paysage de la ville. « Aujourd’hui, il y a des profils entiers qui ont disparu. Nous allons sur le terrain chaque année. Et à chaque fois, nous sommes sûrs de ne pas retrouver ce que nous y avions laissé. Les collines disparaissent à grande vitesse ». Quand elles ne sont pas colonisées.

Ces deux usages qui cohabitent augmentent encore plus le risque de catastrophe majeure. « Pendant la saison des pluies 2012, toute une famille avait perdu la vie dans un éboulement survenu  dans le quartier de Sikoro dans la zone appelée Bandiagara Kourani », se souvient cet ingénieur. Moussa Goïta se souvient lui d’un autre évènement. « Il est déjà arrivé que la colline s’effondre. Il y a quelques années, elle est tombée sur une maison. Heureusement pour nous, tout le monde était sorti », souffle-t-il. « On vend les collines comme des lots à usage d’habitation. Le piquet est placé en haut, et on le suit du sommet jusqu’à la base, au fur et à mesure que la colline est cassée, jusqu’au jour où le piquet se retrouve au ras du sol. Dès le lendemain, vous verrez des gens creuser pour monter les fondations de leur bâtiment. Les gens ne se rendent pas compte. Deuxièmement, il y a des gens qui ont déjà construit au sommet, alors que ceux qui sont en bas sont en train d’enlever le sable », témoigne un interlocuteur.

Aux risques d’effondrement des massifs, attaqués avec des explosifs, coupés à la machine ou à la pioche, érodés par les pluies, s’ajoute le danger du « scénario de Freetown ». « Au bord du fleuve comme par exemple à Djaniguila et à Sokorodji, on a des dépôts différents, l’eau attaque les limons et le sable. Quand l’eau contient des sédiments, elle devient beaucoup plus visqueuse et sa force, sa capacité de travail augmente. Elle peut attaquer les roches qu’elle cisaille. C’est ce qui se passe dans cette zone. C’est un danger dont les gens n’ont pas conscience », s’inquiète le géographe. Selon lui, c’est ce scénario qui a amené la catastrophe qui a frappé la capitale de la Sierra Leone en août dernier, faisant près de 1 000 morts.

Action politique requise « Les gens n’ont pas le droit d’être là et ils le savent. Pour sévir, nous avons des brigades au niveau de chaque commune. Après constat, des convocations ont été adressées aux propriétaires, des procès-verbaux de constats ont été établis et adressés aux tribunaux », confirme le directeur de l’Habitat. « Les dispositions sont prises mais en fonction des autorités. Par exemple pendant la transition, après l’éboulement, une commission a été mise en place après cette catastrophe. Après recensement et évaluation des coûts en vue du déguerpissement, la population s’est opposée à l’opération. Le temps de finaliser les négociations, le ministre a changé et on a mis fin à l’opération » se souvient notre ingénieur. Les actions des techniciens restent vaines si elles ne sont pas appuyées par les politiques, déplorent en effet les techniciens. « C’est comme dans la zone aéroportuaire. On a écrit, on a ramassé le matériel de construction, on a tout fait mais les gens continue parce qu’il y a l’impunité. Si on punissait quelques uns, les autres ne monteraient plus, mais rien n’est fait. Les gens jouent la montre, ils font fi du danger en pensant contourner la loi », explique Drissa Coulibaly. L’Observatoire national des villes, créé en mai 2016 et en cours d’opérationnalisation, mettra en synergie les différents ministères en charge de la question transversale de la gestion de la ville. Ses actions devraient permettre de mieux encadrer et suivre l’évolution de la ville, démographique comme géologique.

Ebola: ce qu’il faut en savoir

Le virus à‰bola est de la famille des Filoviridae, qui compte quatre sous-types à  savoir le virus du Zaire (actuelle RD Congo, ndlr), du Soudan, de la Côted’ivoire et de Reston. L’infection de l’Homme par le sous-type Reston du virus à‰bola, que l’on trouve dans le Pacifique occidental, est toujours restée silencieuse à  ce jour : ceux qui la contractent ne présentent aucun symptôme. Le réservoir naturel semble se trouver dans les forêts tropicales du continent africain et du Pacifique occidental. Par contre, trois des sous-types viraux, présents en République démocratique du Congo (anciennement Zaà¯re), au Soudan et en Côte d’Ivoire, sont pathogènes pour l’Homme. La fièvre hémorragique à  virus à‰bola est une maladie hémorragique qui provoque la mort chez 50 % à  90 % des malades présentant des manifestations cliniques. D’o๠la vive inquiétude dans les milieux médicaux et au sein de la population, depuis le début d’une nouvelle épidémie en Guinée Conakry. Transmission de la fièvre hémorragique à  Ebola Le virus à‰bola se transmet par contact direct avec le sang, les sécrétions, les organes ou des liquides biologiques des sujets infectés. Les rituels funéraires, au cours desquels les parents et amis sont en contact direct avec le corps du défunt, jouent un rôle important dans la transmission. On a constaté que le virus à‰bola pouvait se transmettre à  l’Homme lors de la manipulation d’animaux porteurs du virus, vivants ou morts : chimpanzés, gorilles et antilopes des bois. En ce qui concerne le virus détecté en Guinée, les chauve-souris en seraient le réservoir naturel. La période d’incubation varie entre 2 et 21 jours. l’individu infecté peut en contaminer d’autres. Selon l’OMS « le virus à‰bola s’introduit dans la population humaine après un contact étroit avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques d’animaux infectés ». Il se propage ensuite dans les communautés par transmission interhumaine, à  la suite de contacts directs (peau lésée ou muqueuses) avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées, ou de contacts indirects par l’intermédiaire d’environnements contaminés par ce type de liquides. Les rites funéraires au cours desquels les parents et amis du défunt sont en contact direct avec la dépouille peuvent également jouer un rôle dans la transmission du virus à‰bola. Le sperme peut continuer de transmettre le virus jusqu’à  sept semaines après la guérison clinique. Symptômes et réduction des risques de contamination La fièvre hémorragique à  à‰bola se caractérise souvent par une brusque montée de température, avec une faiblesse intense, des myalgies, des céphalées et des maux de gorge. Cette fièvre est souvent suivie de vomissements, de diarrhées, d’éruptions cutanées, d’insuffisance rénale et hépatique et d’hémorragies internes et externes. l’OMS recommande, qu’ « avant de poser le diagnostic de maladie à  virus à‰bola, il faut exclure la possibilité d’autres affections telles que : le paludisme, la fièvre typhoà¯de, la shigellose, le choléra, la leptospirose, la peste, la rickettsiose, la fièvre récurrente, la méningite, l’hépatite et d’autres fièvres hémorragiques virales». Les cas graves doivent être placés en unité de soins intensifs, car les malades sont souvent déshydratés et doivent être mis sous perfusion ou réhydratés par voie orale avec des solutions d’électrolytes. En l’absence de traitement efficace et de vaccin pour l’homme, la sensibilisation aux facteurs de risque et la connaissance des mesures de protection à  prendre à  titre individuel sont le seul moyen de réduire l’infection et la mortalité chez l’être humain. Il faut donc éviter tout contact rapproché avec des patients infectés par le virus à‰bola. Il faut porter des gants et un équipement de protection individuel adapté lorsqu’on soigne des patients à  domicile. Il est indispensable de se laver régulièrement les mains après avoir rendu visite à  des parents malades à  l’hôpital ou après les avoir soignés à  domicile. Une nouvelle thérapie médicamenteuse semble prometteuse au laboratoire. Son évaluation se poursuit mais prendra sans doute des années.

AVC: ces trois lettres qui font peur

Autrefois, on l’appelait apoplexie, l’accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine de la fonction du cerveau. Il est provoqué par un arrêt brutal de la circulation sanguine à  l’intérieur du cerveau. L’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraà®ne la mort des cellules cérébrales, au niveau de la zone du cerveau touchée. Il existe des AVC ischémiques et des AVC hémorragiques. Ils surviennent souvent chez des personnes présentant des facteurs de risque. Sur certains facteurs de risque vous ne pouvez pas agir, mais sur d’autres vous pouvez agir. Toujours dangereux Le tableau clinique de début d’un AVC est très souvent dramatique. La douleur est atroce, constrictive, angoissante. Les nausées, voire les vomissements sont extrêmement fréquents, un état de choc peut s’installer, la chute de la tension artérielle est constante. Le malade est pâle, angoissé et souvent couvert de sueur. Cette douleur est permanente, elle dure, elle ne cède pas en quelques minutes comme dans la crise d’angine de poitrine mais comme dans la crise d’angine de poitrine cette douleur peut être trompeuse et faire croire à  une indigestion ou une crise aigà¼e de l’épaule par exemple. Comment réagir en cas d’AVC? Il s’agit d’une urgence maximale, on ne dira jamais assez que les premières heures sont capitales dans l’évolution d’un infarctus et que l’appel au SAMU est impératif le plus rapidement possible. En attendant l’arrivée des secours, laisser le malade allongé, il ne doit faire absolument aucun effort, ouvrir le col de la chemise et lui desserrer la ceinture du pantalon. Actuellement, si le traitement a pu être commencé tôt, on privilégie un traitement à  visée trombolytique c’est-à -dire un traitement qui vise à  lyser, à  détruire en quelque sorte, le caillot formé. Il faudra, après la prise en charge médicale sérieuse, ne plus fumer et cela de façon définitive et pour la vie, supprimer ou fortement diminuer la consommation de boissons alcoolisées, éviter les graisses saturées, c’est-à -dire le gras animal, éviter les gros efforts, qu’ils soient professionnels ou sportifs, reprendre une activité physique progressive, telle que la marche à  pied, la bicyclette en terrain plat, la natation.

Montée de tension au Moyen-Orient: risques « très sérieux » d’attentats

L’alerte attentat a été renforcée dans la plupart des ambassades occidentales dans les pays du Moyen-Orient.Selon le site d’informations Euronews.com, on en sait désormais plus sur le faisceau d’indices qui a poussé la semaine dernière les à‰tats-Unis à  fermer une vingtaine d’ambassades et de consulats dans les pays arabes et à  appeler, mardi, leurs ressortissants à  quitter le Yémen «immédiatement». Les renseignements américains ont, selon plusieurs médias, intercepté des «communications» entre le chef d’al-Qaida et le responsable de la branche yéménite de l’organisation. Appels « à  l’action » des chefs d’Al Qaida C’est l’interception de messages contenant des menaces d’attentats entre le numéro un d’Al-Qaà¯da, Ayman al-Zawahiri, et Nasser Al-Whaychi, le chef de la filiale Al-Qaà¯da dans la Péninsule arabique (AQPA) qui a été le déclencheur de la décision de Washington de fermer une vingtaine d’ambassades et de consulats, selon les médias américains. Le premier aurait ordonné au second de perpétrer un attentat dès dimanche dernier. Zawahiri avait demandé à  al-Whaychi de « faire quelque chose », ce qui a poussé les responsables de Washington et du Yémen à  redouter une attaque imminente, selon les mêmes sources. Non seulement ces échanges émanent de «cerveaux» d’al-Qaida mais ils sont très précis, ce qui explique pourquoi Washington les a pris autant au sérieux. En outre, relèvent les analystes, il est rare que le leader d’al-Qaida, qui a trouvé refuge au Pakistan, discute des opérations à  venir avec les organisations sœurs. Il semble qu’Ayman al-Zawahiri se soit rapproché de Nasser al-Wuhayshi. Il y a quelques semaines, il aurait nommé l’ancien secrétaire de Ben Laden en Afghanistan, «manager», soit numéro 2 du réseau al-Qaida. «Frankenbombers» Leurs messages surviennent alors que le «bavardage» entre sympathisants d’al-Qaida s’est intensifié. Des communications auraient été observées entre des membres d’al-Qaida et quelqu’un résidant aux à‰tats-Unis. Les contacts auraient eu lieu par voie électronique comme postale. Dans le même temps, plusieurs figures d’al-Qaida ont retrouvé la liberté à  la faveur d’évasions massives de prison en Irak, en Libye et au Pakistan. L’AQPA serait en train de finaliser un attentat qui coà¯nciderait avec la fin du ramadan cette semaine, craignent les services secrets américains. Les intérêts occidentaux au Yémen seraient une cible de choix. Les autorités yémenites chercheraient activement les voitures piégées, dont al-Qaida compterait se servir contre les ambassades étrangères. Inquiétudes accrues Londres a déjà  évacué tout le personnel de son ambassade au Yémen, fermée depuis dimanche. Les Etats-Unis ont eux appelé ce mardi leurs ressortissants à  quitter le pays «immédiatement». Du côté du Quai d’Orsay (Ministère français des affaires étrangères, NDLR), on explique que les 600 ressortissants français enregistrés auprès de l’ambassade ont depuis dimanche des «consignes de restriction de déplacement maximale». Une autre peur des services de renseignement est l’usage par les terroristes de nouveaux explosifs indétectables dans le transport aérien. Des kamikazes pourraient être déployés avec des bombes implantées chirurgicalement dans leur corps, à  la manière des «mules humaines» utilisées dans le trafic de drogue, afin de déjouer les contrôles de sécurité. La presse américaine les a déjà  baptisés «Frankenbombers», une contraction de Frankenstein et de poseur de bombe. AQPA aurait aussi développé un explosif liquide. Il suffirait de tremper un vêtement dans ce bain et de le faire sécher. L’habit deviendrait alors «un objet piégé».

Konna, Diabaly, Gao : des mines dans la nature

Des munitions abandonnées mais surtout des mines, placées par les groupes islamistes dans leur déroute face aux forces armées malienne et française, rendent aujourd’hui la situation un peu plus compliquée sur le terrain des opérations de reconquête des régions du nord du Mali. Selon, le colonel Boubacar Diallo sous-directeur des mines au génie militaire, depuis le 1 er février, une opération déminage a débuté dans les localités libérées pour sécuriser les sites et les populations. « Des bombes artisanales de 150 et 250 kg ont été découvertes à  Konna et Diabaly entre le 1er et le 5 février. Récemment à  Gao, une bombe artisanale de 600 kg a été découverte. Sans oublier les bombes des roquettes dans la ville de Douentza et Diabaly. Des opérations sont donc effectuées dans le cadre de la sécurisation des villes reconquises » a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec la presse la semaine dernière. La situation est d’autant plus préoccupante que ces engins de mort ont été retrouvés dans des champs de culture, des véhicules et même dans des habitations. Les spécialistes de déminage, au cours de leur mission ont pu mesurer l’ampleur de la menace. Les explosifs retrouvés sont pour la plupart artisanaux, comme le précise le Colonel Diallo qui salue l’engagement et la coopération des populations locales qui informent les experts sur le terrain sur les emplacements des dispositifs. Les engins et munitions qui n’ont pu être placés lors de la fuite des djihadistes des localités concernées ont été brûlés par ces derniers. Ce qui a occasionné une pollution des mares o๠les populations et les animaux continuent de s’abreuver dans ses eaux. « A Diabaly, Douentza comme à  Konna les marres sont polluées par les engins explosifs et nous devrons faire une sensibilisation intensive à  l’endroit de la population. Selon lui certains explosifs peuvent secréter des substances toxiques, dangereuses pour la santé humaine et animale ». Raison pour laquelle, l’équipe de démineurs a interdit certaines zones à  la fréquentation. « On sait très bien que l’axe Douentza et Hombory est miné. D’ailleurs deux véhicules militaires ont sautés par les mines. Sur cet axe les soldats français procèdent à  des opérations de déminage » a indiqué le colonel Diallo. Selon divers sources, la route qui mène à  Kidal serait également minée. Une des raisons pour lesquelles l’armée malienne peine à  rallier cette grande ville, reprise il y a environ trois semaines par les militaires français. Ces derniers travailleraient actuellement à  nettoyer le terrain pour sécuriser l’entrée de l’armée malienne.

Crise au Mali : jusqu’où ne pas aller…

Les sages disent qu’au Mali, il n’y a pas d’ethnies ni de races, il y a des parents et des alliés. Depuis des siècles, la société malienne s’est bâtie puis a prospéré et enfin s’est maintenue grâce aux liens qui unissent les familles, les clans, les groupes ethniques et raciaux. « Dans notre pays, tout le monde est parenté à  tout le monde, C’’est ce qui fait notre force » se réjouit B. Camara, jeune gérant de société. Délit de faciès Cette unité, cette cohésion a été définitivement mise à  mal par les événements des derniers mois et la grave crise que traverse le pays. Déjà , il y a presque un an, au lendemain des images atroces d’Aguelhok, ce sont les citoyens maliens touarèg qui ont fait les frais des agissements du MNLA et de ses alliés salafistes. Des centaines d’entre eux avaient fui dans la précipitation la capitale et plusieurs autres grandes villes, de peur de représailles. Certains ont même tout perdu comme l’ancienne ministre Zakiatou Wallett Halatine, qui a vu partir en fumée des années d’efforts après que des manifestants s’en soient pris à  ses biens à  Kati. Malheureusement, la liste ne s’arrête pas là . Depuis le début du conflit, on rapporte de nombreux cas e ce qu’il est convenu d’appeler délit de faciès. « Il suffit aujourd’hui de porter un nom à  consonance touareg ou même d’être simplement de teint clair pour que les gens te regardent de travers dans la rue. Moi, J’ai même été menacé par des jeunes dans la rue » raconte un jeune homme surnommé Ag par ses camarades de « grin ». l’un de ses amis se dit choqué par cette situation. « Quelque soit ton ethnie, si tu es malien, cette situation va te faire mal. Nos frères du nord souffrent plus que nous tous, leurs familles sont réfugiées et vivent dans des conditions difficiles. Ce n’est pas juste de s’en prendre à  eux». Il faut préparer l’avenir « ensemble » Mais bien au-delà  de l’inconfort de nos frères du nord, en ces heures difficiles, C’’est l’avenir même de notre Nation qui se joue. Quand sera fini le conflit armé, quand le Mali territoire sera redevenu un, C’’est le Mali peuple qu’il faudra soigner. Il est normal que les cicatrices soient visibles après un conflit provoqué par des fils d’un pays contre leur propre Etat. Mais, nous pouvons et devons limiter les dégâts. Moulaye Haidara est un jeune originaire de Gao. Selon lui, nombreux sont ses proches qui étaient impliqués dans l’aventure du MNLA. Après avoir condamné leur action, il a très vite attiré l’attention sur les risques. « En tant que jeune, tu dois aussi tout faire pour que jamais un arabe, un touareg, un sonrhai ou un peul à  présent ne soit « tué » ou « lynché » car si nous en tant qu’individus ici sommes « insignifiants l’impact de tels actes sera « terribles » pour notre pays et l’avenir « ensemble » » déclare-t-il à  qui veut l’entendre. « Cela ne fera que nous préparer à  une autre guerre, et cela, je suis sur qu’aucun malien ne le souhaite », conclut-il. Pendant que la guerre au terrorisme bat son plein, il est déjà  temps de lancer la guerre à  l’intolérance et à  la division. Réfléchir à  un mécanisme pour la réconciliation nationale et la justice pour ceux qui auront été victimes, cela aussi doit être une priorité d’aujourd’hui…

Guerre au Nord Mali : quels sont les risques pour le transport aérien ?

Journaldumali.com : Existe t’il des risques pour les vols longs courrier qui viennent d’Europe ? Les vols longs courriers de Paris à  Ouagadougou et Niamey survolent la zone Nord du Mali occupée par les rebelles islamistes d’AQMI, d’ANSAR DINE et du MUJAO. Les vols Paris Bamako passent largement à  l’ouest de la zone rebelle en survolant en partie la Mauritanie. De quels équipements les islamistes du Nord Mali disposent-ils ? Les groupes rebelles sont équipés d’armement antiaérien portatif de type SAM 7 (9K32M Strela 2M), à  guidage automatique infra-rouge, dont la zone de tir s’étend de 15 à  2 000m d’altitude sur une distance maxi de 4 km, sur un avion volant à  moins de 1 000Km/H. Ils ne sont donc efficaces que sur des longs courriers en phase décollage ou atterrissage, de préférence tirés de l’arrière, ou sur des appareils militaires en intervention à  basse altitude. Le SAM 7 est l’équivalent du Stinger américain ou du Mistral français. Les SAM 7, d’origine soviétique, sortis en 1970, ont été largement disséminés dans le monde entier par l’URSS. Au nord Mali, ils proviennent des stocks pillés de Kadhafi : sur les 20 000 achetés par la Libye, 15 000 ont été utilisés ou sont hors d’état de marche ou détruits. 5 000 ont disparus.(source Gvt de Transition). l’arme nécessite un bon niveau de formation et pose des problèmes sérieux de maintenance, en particulier au niveau de sa batterie thermique. Les SAM 7 peuvent-ils toucher un avion de ligne ? La pente de descente d’un avion de ligne étant de 5%, un appareil volant à  10 000m d’altitude entamera donc sa descente à  environ 200 kms de l’aéroport de destination, C’’est à  dire hors du territoire malien pour Niamey et Ouagadougou, et hors zone rebelle pour Bamako. Le risque d’attaque par missile portatif SAM 7 à  partir des zones occupées ne devrait donc pas exister. Par ailleurs, les rebelles ne disposent apparemment pas de missiles longue portée tirant à  haute altitude : ceux-ci nécessitent une infrastructure lourde (plates-formes chenillées, électronique et logistique d’accompagnement), qui seraient de surcroà®t extrêmement repérables en ville saharienne ou dans le désert. Peut-on envisager d’autres formes d’attaques ? Oui, car à  l’inverse, le risque d’attentat à  la bombe existe, la munition pouvant être chargée clandestinement dans les aéroports africains o๠le contrôle technique à  l’embarquement est sans doute moins rigoureux qu’à  Paris… Pour mémoire, et à  titre d’enseignement, l’attentat perpétré par Kadhafi sur le vol 770 du DC10 d’UTA Brazzaville-N’Djamena-Paris en 1989 au-dessus du désert du Ténéré (Niger) a été exécuté au moyen d’une bombe à  mise à  feu retardée placée dans un bagage en soute avant, place 13 droite, lors de l’embarquement à  Brazzaville (source rapport officiel d’expertise, JO N°91 du 19-12-1991) Toutefois, il s’agissait d’une opération techniquement sophistiquée qui fut organisée et exécutée par les Services Spéciaux libyens (6 agents identifiés dont le beau-frère de Kadhafi) avec la complicité de l’ambassade de Libye à  Brazzaville (qui a fourni le billet Brazzaville-N’Djamena au terroriste, descendu à  N’Djamena alors que le bagage était enregistré pour Paris). On voit mal les groupes islamistes organiser et exécuter une opération de ce type à  partir de Gao ou de Tombouctou, sauf opération suicide. Dans ce cas, comment se prémunir de tels risques ? s’il ne semble pas y avoir de danger de tir de missile antiaérien en zone rebelle au Nord Mali, le risque reste réel en basse altitude hors du Mali dans les environs des aéroports de Niamey et Ouagadougou et à  Bamako sur des appareils en phase de décollage ou atterrissage. Les Gouvernements locaux devront, le moment venu, prendre les mesures nécessaires pour surveiller et quadriller rigoureusement le terrain environnant dans un rayon de 3 à  4 km. Le risque d’attentat à  la bombe embarquée n’étant pas négligeable, les Gouvernements devront renforcer sévèrement les opérations de contrôle à  l’embarquement conformément aux prescriptions du manuel de sécurité de l’Aviation Civile (document 8973 de l’OACI) avec les renforts nécessaires en matériels et en personnels civils et militaires compétents. Les enseignements tirés de l’attentat sur le DC10 d’UTA sont à  cet égard clairs et précieux dans le rapport d’expertise. Ces dispositions prendront toute leur importance lorsque l’intervention militaire de la force africaine de la CEDEAO et/ou de l’armée malienne sera officiellement décidée et déployée, les mouvements rebelles n’ayant dès lors plus rien à  perdre.

Mali. Une intervention militaire qui n’est pas sans risques

« Cette intervention est nécessaire, parce qu’il est impossible de négocier avec les terroristes et les trafiquants de drogue. » Dans un entretien au Figaro, le président nigérien Mahamadou Issoufou, qui doit rencontrer mardi 13 novembre François Hollande, résume bien l’état d’esprit général. Application de la charia, destruction de mausolées, menace terroriste et prises d’otages par divers groupes islamistes armés dans le Nord-Mali excèdent une bonne partie de la communauté internationale, qui ne jure plus que par une intervention militaire pour que le Mali, débarrassé des jihadistes, retrouve son intégrité territoriale. Issoufou trouvera certainement une oreille attentive en François Hollande qui, comme son ministre de la Défense, semble pressé d’en découdre. Dimanche 11 novembre, l’idée d’une intervention a encore fait un pas en avant. Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) réunis à  Abuja (Nigeria) ont décidé d’envoyer une force africaine de 3 300 hommes. Une décision qui doit encore d’être entérinée par l’Union africaine et le Conseil de sécurité des Nations unies, le 26 novembre. Mais derrière cette unanimisme, certains s’interrogent, à  l’image de Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières : « Quand on s’engage dans un conflit, on allume des mèches qu’on n’arrive plus à  éteindre. » Et si le remède était pire que le mal ? Et si le conflit s’enlisait ? C’est que les risques existent, souligne le politologue Michel Galy. Militaires, d’abord. « Il semble qu’une partie de l’état-major français ne soit pas très enthousiaste », à  l’approche de l’intervention. Septicisme partagé par le haut commandant des forces armées américaines en Afrique (Africom), le général Carter Ham. En déplacement à  Alger, il a déclaré à  la presse que « la situation dans le nord du Mali ne p[ouvait] être réglée que de manière diplomatique ou politique ». Cela « traduit une pensée générale, il est facile de prendre les trois principales villes, Gao, Kidal et Tombouctou », mais tenir le désert est une autre affaire, explique Michel Galy. Chercheur à  l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Oumar Keà¯ta abonde : les forces qui tiennent le Nord sont « mieux préparées que les armées régulières de la Cédéao et elles connaissent le terrain ». Quant à  l’armée malienne, elle est mal équipée, démoralisée et rongée par des luttes intestines. Pour Michel Galy, qui évalue à  « 6 000 hommes armés » les troupes jihadistes et touaregs qui occupent le Nord-Mali, cela explique que l’aide d’autres pays, comme le Tchad et la Mauritanie, plus habitués au désert, ou encore de l’Afrique du Sud, ait été évoquée lors du sommet d’Abuja. Et si les combattants affluaient ? Relativement circonscrit, le conflit malien pourrait aussi prendre un tour nouveau en cas d’initiative militaire. Dans une tribune dans Libération en juillet, Oumar Keà¯ta rappelait que les dernières interventions extérieures n’avaient pas été de francs succès : « En Irak, en Afghanistan, au Congo, au Soudan et dernièrement en Libye, elles ont surtout conduit à  des guerres civiles prolongées. » Il souligne aujourd’hui qu' »il y a un risque d’engendrement de solidarités ethniques ». Des touaregs pourraient ainsi gagner le nord du pays depuis l’Algérie, la Mauritanie, le Niger et même le Burkina Faso pour se battre contre un ennemi extérieur. En cas de conflit, ils ne seraient d’ailleurs pas les seuls à  affluer. Pour l’instant, le Mali n’a pas l’attrait de la Syrie pour les jihadistes, mais l’arrestation d’un franco-malien au Mali témoigne de l’intérêt que constituerait le pays à  l’avenir. Et si la menace s’éparpillait ? A l’inverse, si les jihadistes s’éparpillent dans les pays voisins sous la pression d’une force étrangère, « c’est tout le Sahel qui s’embrase », redoute Michel Galy. C’est d’ailleurs le souci numéro 1 de l’Algérie, qui craint de voir Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), hier Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), repasser la frontière. Pressé d’intervenir notamment par la France, Alger mène de front des négociations avec Ansar Dine. Le groupe islamiste malien est perçu comme interlocuteur acceptable par l’Algérie. Ansar Dine vient de se distinguer d’Aqmi et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) en proclamant son rejet du terrorisme. Finalement, avec le Burkina Faso, l’Algérie est « très en retrait » sur l’idée d’une intervention militaire, souligne l’ancien président de MSF Rony Brauman. Or, ce sont « deux Etats extrêmements importants » dans la sous-région. « Sans leur participation, la difficulté sera plus grande », souligne-t-il, jugeant de toute façon qu’on est « encore loin du compte ». Et si les Maliens se déchiraient ? Au sein du Mali, les difficultés sont encore plus inquiétantes, explique Oumar Keà¯ta. « Il y a des débats internes. Ceux qui sont du Nord et ont la peau blanche (Touaregs, Maures…) souhaitent la négociation. Ceux qui ont la peau noire veulent une intervention militaire », affirme Oumar Keà¯ta. Les risques de représailles ne sont pas à  négliger et l’hypothèse d’un nouveau conflit armé risquerait d’entériner une opposition entre le nord et le sud du pays, loin d’amener à  la réconciliation. De plus, au Nord-Mali, la présence des islamistes ne déplaà®t pas à  tous. Dans une région hier oubliée par Bamako, ils ont apporté un semblant d’ordre. Sans compter que les islamistes, soutenus par le Qatar selon le Canard enchaà®né, représentent une manne pour des jeunes désœuvrés. Maliens ou venus de la sous-région, ils toucheraient 3 800 dollars (3 000 euros) à  leur arrivée, selon Sahel Intelligence. En somme, avec « une population qui double tous les vingt-deux ans », dans une région délaissée par l’administration, sans ressources et soumise aux famines, rappelait Serge Michailof, enseignant à  Sciences Po dans une tribune dans le Monde (article abonnés), le « terreau social » est « désastreux ». Et s’il n’y avait personne pour diriger ? Au Sud, la situation n’est pas brillante non plus. Depuis le coup d’Etat de mars, le pays peine à  s’organiser. Le pouvoir se partage entre le président de transition Dioncounda Traoré, le Premier ministre de transition Cheick Modibo Diarra et le capitaine putschiste Amadou Sanogo. « Il faut une conférence nationale qui organiserait des élections pour 2013 », plaide Michel Galy. Et pour Rony Brauman, « ce n’est pas une intervention militaire qui permettra de régler la question de l’unité malienne, surtout quand on voit que le Mali est en faillite étatique. Prendre le contrôle du Nord alors qu’il n’y a pas d’instance de régulation, c’est faire reposer tout ça dans le vide ». Gaà«l Cogné

Nord-Mali : pourquoi il ne faut pas intervenir

Slate Afrique: Une intervention militaire au nord du Mali est-elle plausible? Mathieu Guidère: Politiquement, elle est affichée. La Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) demande d’ailleurs au Conseil de sécurité de l’ONU de voter cette option. Elle est prête à  envoyer entre 2.000 et 3.000 hommes. Pour l’heure, il y a beaucoup d’inconnues. De quelle armée s’agira-t-il? Et avec quels équipements? De plus, on ne connaà®t pas exactement la mission qu’elle s’assignera au nord du Mali. Pour éviter la sanctuarisation du nord malien et que les Touaregs, islamistes ou non, ne s’ancrent durablement dans le paysage prenant définitivement le contrôle du nord malien, il est clair que seule la solution militaire existe. Mais de mon point de vue, une intervention militaire n’est pas souhaitable. Aujourd’hui, la situation est stabilisée: il n’y a pas de massacres et l’exode s’est arrêté alors que plus de 200.000 réfugiés avaient fui le nord malien, lors des combats au début de l’année. Il n’y a pas de troubles majeurs dans cette région et donc une intervention militaire, quels que soient ses objectifs, ne peut qu’empirer la situation. La solution serait éventuellement de négocier en agitant l’option militaire, ce qui se fait actuellement. Si une intervention militaire avait lieu, quel pays en prendrait la direction? Qui apporterait le soutien logistique? Peut-on s’attendre à  ce que la France parraine cette intervention? Actuellement, C’’est le président burkinabè, Blaise Compaoré, (au pouvoir depuis 1987) et ses troupes qui sont pressenties pour mener cette intervention. Apporter un soutien militaire signifie quelque chose de précis, C’’est-à -dire équiper les soldats et leur donner des armes et des munitions. Jusqu’ici, C’’est essentiellement la France et les Etats-Unis qui l’ont fait et je ne vois pas qui d’autre pourrait continuer à  assumer ce rôle. Cela pourrait se faire sous forme d’un appui sous mandat des Nations unies à  la force militaire de la Cédéao et non pas directement à  Compaoré. Officiellement du moins. Le facteur explicatif d’une aide américaine ne serait-il pas la crainte d’une jonction entre Ansar Dine et Boko Haram (au Nigeria), tous les islamistes radicaux de l’Afrique de l’Ouest? Effectivement, les Etats-Unis suivent de près la situation, à  cause de la présence de Boko Haram au Nigeria, pays stratégique pour les Américains en raison du pétrole. Pour le reste, le Mali, la Mauritanie et toute cette région ne représentent pas un enjeu d’importance pour les Etats-Unis. Ils estiment que C’’est plutôt l’aire d’influence de la France et que C’’est à  elle de s’atteler à  la résolution des problèmes dans cette zone. Ces mouvements ont-ils une idéologie et un agenda communs? Il existe clairement des liens, des échanges, une idéologie commune entre les islamismes et djihadismes de la région: Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) au nord, les islamistes shebab somaliens à  l’est et Boko Haram au sud. Il y a des échanges d’expertise et de combattants qui sont attestés. Mais pas de quoi parler de risque de jonction ou de volonté de créer une sorte de «pan-Etat» qui s’étendrait du nord malien jusqu’au sud du Nigeria, non. Cela n’a jamais été envisagé. Entre les deux, il y a quand-même le Niger et le Burkina Faso, des Etats qui ne le permettraient pas. D’autant plus que Boko Haram a plutôt un agenda local. Ils luttent essentiellement pour l’autonomie, voire l’indépendance du Nigeria du nord. Ce mouvement a plutôt comme modèle le Soudan. Il estime que la situation au Nigeria avec un nord musulman et un sud chrétien est très analogue à  celle du Soudan avant sa partition entre un Soudan du nord musulman et un Soudan du sud chrétien. l’objectif et l’agenda de Boko Haram est plutôt de parvenir un jour à  cette configuration. Alors que les autres groupes, à  savoir les shebabs somaliens et les Touaregs islamistes recherchent la création d’un Etat islamique avec application de la charia (loi islamique) sur l’ensemble du territoire national. Donc l’on ne va pas vraiment vers une jonction panislamique ni sur un agenda global. On se situe dans un agenda local, au mieux régional restreint. C’’est ce qui permet la réticence américaine. Seule une menace globale touchant à  leurs intérêts un peu partout pourrait les préoccuper. Ni Aqmi, ni Boko Haram, ni les Shebabs ne visent les intérêts américains partout dans le monde. N’ont-ils pas pour objectif d’appliquer la charia sur tout le continent? Pour l’instant, cela ne s’est pas vu. Boko Haram a comme objectif prioritaire un Etat islamique au nord, si possible indépendant, tout au moins le plus autonome possible avec application de la charia dans ses frontières. Les Shebabs, eux, souhaitent que cette application de la loi islamique s’étende à  toute la Somalie. Les Touaregs, selon l’accord qu’ils veulent obtenir, souhaitent un Etat islamique au nord du Mali avec application de la charia sur cette aire. Peut-on envisager une solution durable dans le nord du Mali, sans implication de l’Algérie? Cela s’avère très compliqué, d’abord parce que l’Algérie est un acteur traditionnel et historique du conflit touareg au Mali. Elle a été quasiment de tous les accords depuis les années 90. C’’est elle qui a encadré tous les accords politiques avec le gouvernement malien. Il y a donc une légitimité historique et une expérience politique importante de l’Algérie dans la gestion du dossier touareg dans cette région-là . Et je ne vois pas comment l’Algérie pourrait être écartée d’un règlement de la question, que ce soit au nord du Mali, et même au-delà , depuis le chamboulement libyen. Il faut savoir que les Algériens ont leurs propres objectifs dans cette affaire-là . Ils ont une politique assez prudente parce qu’ils ne veulent pas s’aliéner leurs propres touaregs. Pour rappel, toute la région de Tindouf (sud-ouest de l’Algérie) jusqu’au sud, est peuplée de Touaregs. Jusqu’à  présent, les Algériens ont opté pour une politique d’intégration, voire d’assimilation des Touaregs dans le paysage politique local. La présence à  ses portes d’un Etat ou d’une entité autonome touareg pourrait donner faire des émules en Algérie. Tout ceci fait que l’Algérie est très prudente sur ce dossier. Prudente, mais incontournable. Elle ne voudrait pas non ouvrir, chez elle, la boà®te de Pandore. Ce conflit a-t-il aussi d’importants fondements économiques? l’aspect économique n’est pas négligeable. Ce conflit touareg au nord du Mali avec ses prolongements régionaux et internationaux recoupe des enjeux économiques importants sur le plan de l’extraction du fer, de l’or et divers minerai. Ces régions ont été sondées et l’on sait qu’elles sont riches en pétrole. Ne manquent plus que le forage et l’exploitation. Si les Touaregs prennent le contrôle du nord malien et que les autres pays laissent faire, une force économique naissante se profile. Ces intérêts économiques majeurs pourraient bouleverser la donne dans une région à  stabiliser. En arrière-plan de l’objectif de stabilisation de la région, il y a donc un objectif d’exploitation économique corolaire. Pierre Cherruau et Abdel Pitroipa (slateafrique.com)

La radioactivité : quels risques pour la santé ?

A partir de quel niveau, la radioactivité présente t-elle des risques pour l’homme ? Il n’existe en réalité pas de seuil en dessous duquel il n’y a aucun danger pour la santé. Mais les risques dépendent de la durée d’exposition et de la dose de radiations. La quantité de rayons absorbés se mesure en sievert (Sv). Pour référence, 2,4 millisieverts représentent l’irradiation moyenne en France dont la majeure partie est d’origine naturelle, le reste étant lié à  l’industrie nucléaire et à  l’imagerie médicale. En fait, les spécialistes considèrent qu’une exposition unique de moins de 10 mSv représente une très faible dose. Selon le gouvernement japonais, les valeurs mesurées à  la centrale de Fukushima dépasseraient aujourd’hui les 400 mSv. Une dose 20 fois supérieure à  celle reçue annuellement par certains employés du secteur nucléaire, justifiant donc l’évacuation. Quels sont les effets sur l’organisme ? Plus la dose est forte, plus les conséquences sur l’organisme sont importantes avec en fonction de l’exposition un éventuel risque de cancer. A partir de 500 mSv, on peut observer des effets rapides sur l’organisme. Une dose unique de 1.000 mSv déclenche ainsi l’apparition de rougeurs, de nausées, de vomissements, de vertiges voire d’hémorragies, mais n’est pas mortelle. Au delà  de 5.000 mSv, l’exposition peut conduire à  la mort, atteignant gravement les lymphocytes, les globules rouges et les cellules du système digestif. Si la dose dépasse les 10.000 mSv, les radiations touchent le système nerveux central et entrainent irrémédiablement la mort. En cas d’exposition prolongée ou répétée, le risque de cancer augmente et ce, même pour des faibles niveaux de radiations. Les rayonnements lèsent les molécules d’ADN et augmentent la fréquence des mutations, favorisant l’apparition de cancers des os, du sang et de la thyroà¯de. Quelles mesures pour se protéger des radiations ? Il en existe plusieurs. La première : évacuer la zone se trouvant à  proximité de la source nucléaire. Dès l’apparition des premiers incidents, les autorités japonaises ont ordonné l’évacuation des habitants vivant près de la centrale. Aujourd’hui, le périmètre évacué a atteint les 20 kilomètres autour du site de Fukushima. Une distance que l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a jugé suffisante pour protéger la population. Seconde mesure : se calfeutrer chez soi pour éviter tout contact ou inhalation des poussières radioactives. En cas de contact, il est possible de s’en débarrasser en prenant une douche et en jetant les vêtements contaminés. Enfin dernière mesure de protection : les comprimés d’iode dont l’efficacité avoisine les 90%. Comment marchent les comprimés d’iode ? Le nuage de poussières transporte de l’iode radioactif qui peut être incorporé dans l’organisme en se fixant dans la thyroà¯de, une glande qui utilise l’élément pour fabriquer des hormones. Le principe des comprimés consiste donc à  inonder l’organisme avec de l’iode non irradié. Ainsi saturée, la thyroà¯de ne fixe pas l’élément radioactif et l’évacue par les urines. Inutile en revanche de prendre ces comprimés trop tôt, ils doivent être ingérés peu de temps avant le contact avec le nuage radioactif. A ce sujet, l’Organisation mondiale de la santé a lancé hier matin un appel au calme quant à  la prise de ces capsules, objet ces derniers jours d’une véritable ruée.

Gestion durable des terres au Mali : limiter le risque écologique

Cette rencontre qui se déroulera jusqu’à  demain à  Bamako a réuni les chefs de file des partenaires techniques et financiers GTZ. l’objectif général recherché de cette approche est la programmation des investissements dans le domaine de la gestion durable des terres. Urgence pour la gestion durable des terres En effet, au Mali, la gestion durable des terres est devenue une réelle préoccupation des populations. Aussi, est-il important de noter que la dégradation continue de l’environnement constitue aujourd’hui une préoccupation majeure d’autant plus qu’elle constitue sans conteste un véritable obstacle à  l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et à  la lutte contre la pauvreté. Le dernier rapport sur l’état de l’environnement publié en 2008 dresse un bilan sans complaisance de la situation de l’environnement au Mali. Ce rapport met en exergue la fragilité extrême des écosystèmes ainsi que les risques palpables de leur évolution vers des états de dégradation très poussés. Volonté politique La représentante de la GTZ a indiqué, dans son allocution, que le document sur le CSI est le fruit d’un engagement politique fort et de l’ensemble des partenaires membres de la coalition nationale à  promouvoir la gestion durable des terres au Mali. Il contient la note conceptuelle et la vision nationale GDT, le code de conduite, quatre matrices de diagnostic, des matrices institutionnelle, politique, éco systémique et technique. Selon le ministre de l’environnement, Tiémoko Sangaré, la dégradation de l’environnement a précipité certaines zones du Mali dans un état de précarité écologique dont l’extrême acuité doit interpeller la conscience humaine. Toute fois, dira-t-il, la crise environnementale ouvre la voie à  plusieurs maux, dont l’insécurité alimentaire, la multiplication et l’exacerbation des conflits liés à  la terre, à  l’eau et aux pâturages. Malgré la complexité du problème environnementale, le ministre Sangaré s’est dit rassuré qu’ « en investissant davantage dans la gestion durable des terres, le Mali contribuera à  l’atténuation de la crise environnementale et sociale ». Rappelons que l’élaboration d’un cadre stratégique d’investissement pour la gestion durable des terres (CSI-GDT) a été rendue possible grâce au concours de la Banque mondiale, la GTZ, le PNUD…

 » Aucun cas de grippe A/H1N1 au Mali, mais il faut vulgariser les mesures de protection « 

C’’était lors d’une conférence de presse initiée par le réseau des communicateurs en santé. l’objectif de cette conférence, est d’impliquer les hommes de medias afin d’informer le public sur la prévention de la grippe. La Grippe A/H1N1 est une maladie contagieuse qui se transmet d’homme à  d’homme par voie aérienne et contact direct. Cette maladie peut se manifester par la fièvre, les maux de tête, le rhume, la toux, les douleurs articulaires et musculaires ainsi que des troubles digestifs. La protection de base Les mesures de protection de base contre cette pandémie sont entre autres : Se couvrir le nez et la bouche quant on tousse ou éternue. Jeter les mouchoirs à  la poubelle immédiatement après usage. Se laver les mains systématiquement à  l’eau et au savon. Se tenir à  une distance d’au moins deux mètres par rapport à  un sujet suspect, pour éviter d’entrer en contact avec les gouttelettes sécrétées. Limiter autant que possible les contacts avec les suspects. Les voyageurs présentant des signes suspects doivent se présenter au poste de santé à  l’entrée (aéroport, auto gare, etc.). Devant tout cas de symptômes de type grippal, consulter immédiatement un médecin, signaler les cas de décès suspects aux autorités sanitaires et ou à  toutes autres autorités compétentes. Dispositions frontalières Au delà  de ses mesures, le Docteur Touré a ajouté que d’autres dispositions sont prises au niveau de 20 points d’entrée du pays (aériens et terrestres) mais l’attention est focalisée sur l’aéroport, point d’entrée et risques de contamination rapide. « Deux cas confirmés en Côte d’Ivoire, qui fait frontière au Mali, les mesures de surveillance épidémiologique doivent être renforcées » insiste t-il. Tout cas de suspect sera référé au CHU du point G précisément au service d’infectiologie. Propagation rapide A noter que C’’est un virus dont la propagation est plus rapide que la grippe aviaire mais la mortalité n’est pas élevée. La grippe aviaire elle se propage lentement avec une mortalité élevée. Les confrères n’ont pas tari des questions pour exprimer leur préoccupation. «A quant le vaccin au Mali ? Existe t-il des stocks de médicaments en cas de suspects, quelles sont les mesures prises pour les lieux publics tels que le terrain de foot, les marchés, l’écoles etc… L’OMS renforce le dispositif de prévention En réponse, Dr Kandioura a assuré que 16 boites de Tamiflu (médicaments) ont été donnés par l’OMS au Ministère de la santé, avec du matériel de protection pour faire face aux cas. Quant au vaccin, M. Touré a avoué que les vaccins inventés par les chinois ne répondent pas aux besoins des occidentaux et des Américains à  plus forte raison les Africains. Néammoins, le Mali a fait des commandes.