Robert Mugabé, Président de l’Union Africaine

Robert Mugabe, président zimbabwéen est depuis ce vendredi le nouveau président de l’instance continentale, l’UA. Le plus ancien chef d’à‰tat africain en exercice, au pouvoir depuis l’indépendance de son pays en 1980, succède au Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. « J’accepte humblement votre décision collective, pleinement conscient de la lourde responsabilité qu’elle implique », a-t-il déclaré, sous les applaudissements de leurs pairs. Un signal pour les occidentaux? Alors que des rumeurs persistantes le disaient à  l’article de la mort(il souffrirait d’un cancer), c’est un Robert Mugabé pimpant et tout sourire qui a pris fonctions aujourd’hui. à€ 90 ans passés, il est au pouvoir depuis 35 ans et la Constitution de son pays lui permet théoriquement de rester au pouvoir jusqu’à  99 ans. Depuis une « réforme agraire » sanglante qui a chassé la plupart des fermiers blancs du pays, et violences qui ont entaché les campagnes électorales de 2002 et 2008, il était devenu personঠnon gratta auprès des occidentaux qui ont multiplié les sanctions contre son régime. Mais sur le continent africain, il garde l’image du héros de l’indépendance pour la plupart des Africains. Ne serait-ce que parce qu’il a toujours osé vilipender les Occidentaux : ses tirades anti-impérialistes et ses provocations plaisent. Robert Mugabe a en outre su rompre l’isolement en se tournant vers l’Asie, imité par de nombreux dirigeants africains. Pour Aditi Lalbahadur, analyste à  l’Institut sud-africain des affaires internationales, l’accession de Robert Mugabe à  la tête de l’UA vendredi « est une reconnaissance par les dirigeants africains ». « Cela le renforce également en tant que leader, et cela entérine aussi le statu quo politique au Zimbabwe », note-t-elle. Pourtant, cette nomination suscite un certain embarras dans les rangs de l’organisation panafricaine. Des diplomates ont en effet évoqué un « hasard malheureux » et une règle impossible à  contourner offrant, à  tour de rôle, la présidence de l’UA à  chaque grande région africaine : c’était le tour de l’Afrique australe et le Zimbabwe était seul pays en lice. Des observateurs ont par ailleurs estimé que cette élection était un mauvais signal envoyé par l’organisation sur les valeurs de démocratie et de gouvernance qu’elle prétend défendre, ce qui risquerait de nuire à  son image.

Robert PIPER: « Les besoins humanitaires restent importants »

Le Coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel, M. Robert Piper, termine une mission de cinq jours au Mali. à€ Bamako, il a notamment rencontré des membres du Gouvernement avec le Coordonnateur humanitaire au Mali, M. David Gressly, pour discuter des priorités en matière d’action commune et de collaboration pour la réponse aux besoins humanitaires dans le pays. M. Piper s’est également rendu dans les régions de Tombouctou et de Koulikoro o๠il a rencontré des personnes affectées par la crise ainsi que des acteurs humanitaires de première ligne lors de visites de projets de soutien à  l’agriculture et de lutte contre la malnutrition. Sa visite intervient après la mort de deux travailleurs humanitaires du Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) lors de l’explosion de leur véhicule sur un engin explosif improvisé alors qu’ils venaient de compléter une distribution d’articles de première nécessité pour des réfugiés maliens récemment rentrés. « Je suis profondément choqué et attristé par la mort tragique de nos deux collègues. C’’est l’ensemble de la communauté humanitaire qui est en deuil. Il est inacceptable que des organisations neutres et impartiales soient victimes de telles attaques » a déploré M. Piper. Journaldumali.com: Que peut-on retenir de la visite de l’Unité de récupération et d’éducation nutritionnelle intensive (Ureni) de Kati? Robert Piper: C’’est une opération très efficace à  l’Ureni. C’’est un travail de plus en plus partagé entre l’ONG International Rescue Committee (IRC), l’Unicef et l’Etat malien. C’est un système o๠on prend en charge des enfants vulnérables souffrant de la malnutrition aiguà« sévère avec des complications médicales. Je suis fier du travail qui se fait. On a vu ce matin, des mamans avec leurs enfants dans des états pitoyables. Les causes sont entre autres liées aux grossesses rapprochées, à  la diarrhée qui affaiblit les enfants qui ont du mal à  se nourrir. Il y aussi des besoins importants en matière de protection, d’accès à  l’eau, à  l’éducation et aux soins de santé à  travers le pays. C’’est seulement l’Etat qui peut soutenir ce travail. J’ai constaté que le dialogue avance entre l’IRC et le ministère de la santé sur le partage du fardeau financier et humain pour que ce genre de service continue. Nous espérons qu’on aura de moins en moins de centres comme celui là , mais ça va prendre du temps car les causes sont profondes. Des appuis supplémentaires sont nécessaires après tout ce que vous avez vu sur le terrain? Je constate que sur l’ensemble du territoire, des besoins humanitaires urgents continuent de se faire sentir. La crise chronique marquée par l’insécurité alimentaire et un taux de malnutrition élevé est aggravée par la volatilité de la sécurité dans le nord et le centre du pays. Les violences qui ont secoué le nord du pays au cours des dernières semaines et leurs conséquences humanitaires soulignent à  quel point la sécurité et la stabilité de la région sont des prérequis indispensables à  l’amélioration des conditions de vie des populations, y compris dans les zones les plus reculées. Actuellement, quelle est la situation humanitaire au Sahel? Je suis particulièrement inquiet du faible niveau de financement de l’appel de fonds humanitaire. La communauté internationale doit rester mobilisée pour répondre à  temps à  l’ampleur des besoins vitaux. D’expérience, nous savons que les lacunes dans la réponse immédiate engendrent des conséquences qui nécessiteront encore davantage de ressources à  moyen terme. C’’est une situation inquiétante. On a des épisodes conjoncturels qui créent des problèmes assez importants notamment la situation au nord du mali, le cas des réfugiés maliens et nigérians, et ceux de la Centrafrique qui sont au Sahel. Tous ces problèmes créent des besoins humanitaires. A cela s’ajoutent l’insécurité alimentaire, la malnutrition, le changement climatique et avec la croissance démographique, les besoins augmentent chaque année. En 2014, nous cherchons 2 milliards de dollars pour l’opération humanitaire concernant neuf pays du Sahel.

« Brol, texter, bombasse, hénaurme »… des nouveaux mots du «Robert 2014»

Si on vous dit : « C’’est vraiment le  » brol « , chez toi », vous ne manquerez pas d’écarquiller les yeux. Jamais entendu ? Pourtant, « brol » vient de faire son entrée dans Le Robert. Ce belgicisme signifie fouillis, désordre, bazar. Cette incursion d’un mot étranger dans le dictionnaire de référence du grand public français n’est pourtant pas un cas isolé. Les Québécois sont également à  l’honneur : o๠l’on apprend que, loin de se contenter du terme collant, les Montréalais utilisent pour désigner ce vêtement le terme « bas-culotte ». Ou qu’ils se hérissent si quelqu’un fait du « chialage », comprenez : qu’il pleurniche en permanence. Histoire de ne fâcher personne, les lexicographes du Robert ont déniché un mot suisse à  inclure dans la liste des primés 2014 : « agender », qui signifie fixer une date, tout simplement. Le vocable de la téléréalité à  l’honneur Soucieux de s’adapter à  l’évolution de la langue française, Le Robert fait entrer dans ses pages des termes qui risquent d’outrer plus d’un puriste. Un « kéké », par exemple, peut être utilisé pour désigner quelqu’un qui a tendance à  se pousser du col. Certains se familiariseront avec le verlan, puisque le terme « chelou », qui signifie louche, vient de faire son apparition. On notera également l’arrivée de la version francisée de « texter », de l’anglais to text, qui signifie… envoyer des textos, des SMS. Les expressions imagées se font également une place de choix : « envoyer du lourd » ou « en faire des caisses » prennent position. Voilà  qui devrait permettre à  certains parents ou grands-parents de mieux communiquer avec leur progéniture. Si enfin vous trouvez que quelqu’un est un peu plus que « choupinet » (mignon), Le Robert vous autorise désormais à  utiliser le terme « bombasse » (pour la définition, nul besoin de faire un dessin). Comment ? Ils n’y sont pas déjà  ? Certains termes, largement employés dans les médias ou les conversations courantes, viennent de faire leur entrée dans le dictionnaire. Ainsi, jusqu’à  aujourd’hui, vous auriez pu chercher tant que vous vouliez, il vous aurait été impossible de mettre la main sur les mots « nobéliser », « palmé » (dans le sens : qui a été distingué à  Cannes), ou encore « bien-pensance », ce terme dont raffolent les hommes politiques. « Droit de l’hommiste », salué sur internet comme étant particulièrement laid, bien que couramment utilisé, se fait aussi une petite place. En revanche, en plein débat sur la place de l’anglais dans les universités, l’apparition d’anglicismes comme « low-cost » (à  bas coût), risque de faire grincer quelques dents. La couronne du mot le plus controversé de ce cru 2014 revient cependant sans conteste à  « hénaurme », qui provoque sur internet hilarité ou consternation, C’’est selon. Cousin homophone d’énorme, il n’est pas besoin de se creuser les méninges bien longtemps pour en comprendre le sens. Tout au plus, note Le Robert, peut-on y voir une fonction d’hyperbole.