François Compaoré: le Burkina veut son extradition

Dans une interview accordée, hier dimanche 05 novembre à des médias français, le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a émis le souhait de voir François Compaoré comparaitre devant la justice burkinabé. 

Arrêté le 29 octobre, à son retour en France en provenance de la Côte d’Ivoire où il rendant visite à son frère, en vertu d’un mandat d’arrêt international émis par la justice burkinabé, François Compaoré, pourrait bientôt comparaitre devant la justice de son pays ? C’est tout du moins le souhait émis par le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré. « Pour nous et pour le peuple burkinabé, le souhait est que le tribunal (français) puisse extrader François Compaoré au Burkina Faso pour qu’il puisse répondre de ce qui lui est reproché» a déclaré le président Kaboré. Une demande d’extradition a été établie dans ce sens par le Burkina, dès le lendemain de l’arrestation de Compaoré, une demande pour l’heure à l’examen du côté des autorités judiciaires françaises.

A la question de savoir si la France pourrait refuser d’extrader M. Compaor’ au Burkina Faso parce que la peine de mort y est toujours en vigueur, le chef de l’état burkinabé a estimé que « ce ne devrait pas être un grand obstacle». « La peine de mort, même si elle est dans nos textes, n’est pas appliquée au Burkina Faso», a assuré le président Kaboré, soulignant « qu’il y a déjà  plus d’une vingtaine d’années que personne n’a été exécuté».

Le frère cadet de l’ex-président Blaise Compaoré est réclamé par la justice de son pays depuis le mois de mai, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du journaliste d’investigation Norbert Zongo et de trois compagnons de voyage, le 13 décembre 1998.

 

 

Burkina Faso : Roch Marc Christian Kaboré sous le feu des critiques

L’opposition reproche au président de la République d’avoir géré sa première année au pouvoir d’une manière « chaotique » et d’éprouver de « réelles difficultés à incarner la fonction » de chef de l’État. Zéphirin Diabré, le leader de l’UPC, l’Union pour le progrès et le changement et chef de file de l’opposition a tenu une conférence de presse dans laquelle il dénonce le pilotage à vue et une gestion ballottée au gré des événements.

Zida, chronique d’une chute annoncée

Alors que son autorisation d’absence a expiré depuis cinq mois, il refuse d’obéir aux injonctions du président Kaboré qui réclame son retour pour répondre de ses actes.

Yacouba Isaac Zida est dans la tourmente. Après avoir vu contrecarrés ses projets d’être nommé ambassadeur du Burkina Faso à Washington en décembre dernier, le général de division est resté à Ottawa auprès de sa famille et ne semble plus vouloir regagner son pays. Depuis le 19 février 2016, date à laquelle sa permission d’absence a échu, le président Roch Marc Christian Kaboré lui demande de rentrer au pays. Dans la nuit du dimanche au lundi 6 juin, de retour du sommet de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le chef de l’État a déclaré : « J’ai toujours rappelé (…) qu’il était indispensable et obligatoire qu’il rentre parce que quand on assume des responsabilités à un certain niveau, on a un devoir de rendre compte, un devoir d’explication». On l’aura compris, le refus du général Isaac Zida d’obéir à la sommation du président, ministre de la Défense qui plus est, tient au fait que son nom est cité dans le rapport officiel de l’Autorité supérieure de contrôle de l’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), qui l’accuse de détournement d’argent public et d’enrichissement illicite. L’ex-numéro deux du Régiment de sécurité présidentielle, arrivé sur la scène politique en novembre 2014 après la chute de Blaise Compaoré, devrait aussi rendre des comptes sur un lot de parcelles à Ouaga 2000, auquel il a d’ailleurs renoncé en avril. À sa demande d’une mise en situation d’évacuation « sanitaire », le président oppose un refus catégorique, et s’avance jusqu’à menacer de le considérer comme un militaire « en désertion ». D’autant que Zida se trouve sans soutien, l’état-major de l’armée considérant qu’il a usurpé son grade de général de division. Il va sans dire qu’au-delà de l’ancien Premier ministre, c’est un pan du voile qui se lève sur une transition pourtant considérée comme exemplaire.