Mali-Maroc : les bons points d’une idylle au sud du Sahara

La récente visite de sa Majesté Mohamed VI au Mali fera sans doute date dans les annales politiques. Le souverain chérifien, accompagnée d’une forte délégation composée de ministres et opérateurs économiques, a sorti la grosse artillerie en 5 jours de visite. l’accueil populaire, à  lui réservé, était à  la dimension des actions posées en faveur du Mali. Conventions royales Plusieurs conventions (17) signés dans plusieurs domaines aussi importants que stratégiques permettront assurément de donner un bol d’air frais à  l’économie de notre pays qui se remet de la crise. «Â Sa Majesté Le Roi Mohammed VI et le Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar KEITA, ont présidé la cérémonie de signature des accords bilatéraux dans les domaines de l’élevage, du transport aérien, du commerce, de la santé, des télécommunications, de l’énergie, de la formation professionnelle, de la micro-finance et du logement social. Ces accords, par leur caractère substantiel et diversifié, ouvrent de nouvelles perspectives économiques à  la coopération entre les deux pays pour l’élever au niveau d’un véritable partenariat. », précise le communiqué conjoint ayant sanctionné la visité du roi du Maroc. « Ou d’une solidarité agissante et efficace », tel que le mentionnera Salaheddine Mezouar, ministre des affaires étrangères du royaume chérifien. La clinique périnatale de Sébénicoro marquera quant à  elle une mini révolution dans le domaine de la santé. l’infrastructure sanitaire de 74 places avec un plateau technique de pointe et des soins modernes, apportera une réponse aux problèmes de santé maternelle et infantile. Et devrait gérer 500 accouchements sensibles par an. Et pour accéder à  cette future clinique périnatale livrée dans 18 mois, le Boulevard Mohamed VI, fraà®chement inauguré ce week-end. Un honneur fait au Roi du Maroc, qui a également élevé Ibrahim Boubacar Keita à  l’ordre le plus honorable de son pays, celui de Wissam Al Mouhamadi. Industries Autre action remarquable de cette visite royale, le lancement des travaux de la cimenterie à  Dio. Cette unité industrielle qui sera disponible dans 18 mois va produire 500 000 tonnes de ciment par an. Avec un investissement de 19,6 milliards de FCFA, la future cimenterie contribuera à  résorber le chômage car dans sn sillage, environ 1000 emplois seront créés. Le tronçon du C’ble à  fibres optique reliant le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso aura le mérité de révolutionner le monde des télécommunications dans les différents pays concernés quant on sait que le Maroc est aujourd’hui extrêmement avancé en la matière. La visite a été également l’occasion pour le président Ibrahim Boubacar Kéita de déplorer «Â l’absence du Maroc dans l’Union Africaine et qui a fait part à  Sa Majesté le Roi Mohammed VI de son engagement à  Âœuvrer, de commun accord avec ses pairs africains pour le retour du Maroc au sein de l’organisation panafricaine.» Pour clore cette idylle, invitation a été lancée par sa Majesté le Roi, à  Ibrahim Boubacar Keita, prochainement attendu sous les ors du royaume chérifien.

Mohamed VI à Bamako

C’est la visite de ce mois de février à  Bamako. Alors que 5 chefs d’Etats du Sahel sont réunis à  Nouakchott pour parler stratégies anti terrorisme au Sahel, le Mali se prépare à  accueillir le souverain du Maroc en la personne de Mohamed VI, commandeur des croyants. C’est la deuxième visite du roi après l’investiture d’Ibrahim Boubacar Keita le 19 septembre 2013. Une visite qui s’inscrit dans un intense ballet diplomatique entrepris par les autorités maliennes avec divers partenaires de la sous région. La visite du Roi, vise à  poursuivre cette coopération Mali-Maroc autant sur le plan économique que politique. Déjà , le Maroc avait signé un accord de formation de 500 imams aux rites malikites. Et de plus en plus, le royaume chérifien s’implique dans le dossier malien. « Le Maroc à  un rôle à  jouer dans la médiation avec les groupes armés du Nord », confiait Brahim Fassi Fihri de l’Institut Amadeus, qui voit aussi dans ce déplacement « une belle occasion de faire du business ». Preuve en est que le souverain sera accompagné d’une forte délégation de capitaines d’industries. Infrastructures, banques, téléphonie mobile, le Maroc est un investisseur présent au Mali. « C’est cela qu’il faudra renforcer en poussant davantage d’entreprises à  venir au Mali », poursuit le patron du « think tank » marocain, qui organise chaque année le forum MEDAYS à  Tanger. Médiation au Nord « Sa Majesté est l’ami du Mali», a pour sa part indiqué le chef de la diplomatie malienne dans une déclaration en marge du sommet des Chefs d’Etat du Sahel à  Nouakchott. Pour Zahabi Ould Sidi Mohamed, cette visite est « très attendue » et devra relancer la coopération économique, d’autant que les hommes d’affaires marocains veulent venir investir au Mali ». Même la crise dans le Nord du Mali « est en train d’être résolue », a ajouté le ministre des affaires étrangères, affirmant que plusieurs facteurs, notamment la stabilisation en cours, sont favorables pour la relance de l’économie du Mali ».

Koulikoro: quand disparut Soumaoro Kanté, roi du Sosso

Région la plus proche de la capitale malienne, Koulikoro est chef-lieu du cercle et de la deuxième région du Mali qui porte son nom. Elle compte environ 50 000 habitants. Quand l’ergot du coq fit disparaà®tre Soumaoro Kanté En 1235, eut lieu une grande bataille entre Soumaoro Kanté et Soundiata Keita. Appelée bataille de Kirina, ce combat selon l’histoire a conduit ces deux rois jusqu’à  la colline sacrée (Nianan Kulu) o๠disparut le roi de Sosso, Soumaoro Kanté. Les circonstances de cette disparition sont restées légendaires. Selon le vieux Kouyaté, historien de son Etat et homme de caste, Soumaoro a disparu lorsque Soundiata le visa avec l’ergot d’un coq au pied de la montagne. Protégé contre tout fétiche Soumaoro Kanté ne pouvait être atteint qu’avec l’ergot d’un coq, un secret qui fut dévoilé par la sœur de Soundiata, l’une des femmes de Soumaoro Kanté. Depuis la montagne est devenue un lieu sacré o๠se loge un grand serpent(boa) selon les autochtones. Aujourd’hui, le lieu est devenu un site touristique de la ville de Koulikoro et reçoit les touristes étrangers. Koulikoro fondée par Dioba Diarra Koulikoro signifie en langue bambara (le pied de la montagne) et a été fondée par un Bambara, Dioba Diarra, qui, venant de Faroko dans le cercle de Ségou, s’installa avec son frère d’abord à  Kélé, puis à  Kélan et Kayo avant de s’installer au pied de la montagne («Â Koulou koro » en bambara). Ce qui était au départ un simple hameau devint un village puis la capitale du Meguetan, une principauté bambara affiliée au Royaume bambara de Ségou. En 1884, le capitaine français de Lanneau signera un traité de protectorat avec Ouodiou Diarra, chef de village Meguetan de Koulikoro. La subdivision a été créée par les colonisateurs français en 1889 et fut érigée en cercle, le 17 avril 1957. Alors que le Soudan français est une colonie française, Koulikoro devint par la loi française du 18 novembre 1955, une commune de moyen exercice, dirigée par un maire, fonctionnaire nommé par le chef de territoire, et assisté d’un conseil municipal élu par un collège unique. La loi du 2 mars 1966 donne un statut commun à  toutes les communes créées avant l’indépendance du Mali en 1960. Ainsi Koulikoro s’est développée avec la ligne de chemin de fer du Dakar-Niger. Le 10 décembre 1904, le premier train entrait en gare de Koulikoro, terminus de la ligne reliant la capitale sénégalaise au fleuve Niger. En 1979, Koulikoro devient la capitale administrative de la deuxième région du Mali. Depuis 1980, l’à‰cole militaire interarmes de Koulikoro est installée à  Koulikoro. l’une des villes les plus industrialisées La ville de Koulikoro est très industrialisée. Elle est le terminus de la ligne de chemin de fer du Dakar-Niger. C’’est un port important qui permet la desserte fluviale par la Compagnie malienne de navigation (COMANAV) de Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao entre Août et Novembre, jusqu’à  la fin de la saison des pluies. Plusieurs sociétés sont installées à  Koulikoro : l’Huilerie cotonnière du Mali (HUICOMA) aujourd’hui en faillite et qui atteint l’économie de Koulikoro, la Compagnie malienne de navigation (COMANAV), l’Industrie de construction navale (INACOM), Les Grands Moulins du Mali (GMM), la Briqueterie moderne du Mali, la Coopérative Djémanguèle, qui produit des jus de fruits (Zéguéné, Dah rouge, Goyave, etC’…)