USA : voter, plus qu’un droit, un devoir!

“Nos parents se sont battus pour avoir le droit de vote. Pourquoi voulez-vous que je reste à  la maison?”. La question posée par cette habitante de Fort Myers en Floride illustre assez bien a quel point aller voter est important pour les américains. [B Un acte citoyen, un symbole patriotique] Tout citoyen américain qui se respecte ne peut tout simplement pas s’abstenir de voter. Cela semble inconcevable pour tous ceux que nous avons rencontre ces derniers jours a Fort Myers en Floride. Ce sentiment est de loin le mieux partagé par tout les citoyens américains, quelque soit leur origine, leur religion, leur race, leur couleur ou milieu social. Barack Obama, son épouse, Mitt et Ann Romney, leurs colistiers, les membres influents de leurs équipes de campagne, tous ont pris du temps, pendant la campagne pour faire, qui un spot télé, un message radiophonique pour appeler les uns et les autres à  se rendre aux urnes. Et apparemment, ils ont été écoutés. Le samedi dernier, dernier jour du vote anticipé en Floride, des milliers de personnes se sont rendus dans les bureaux de vote au point que les centres-villes avaient l’air désert. “C’’est bizarre qu’il n’y ait personne dans les rues un samedi après-midi”, s’interrogeait Lyn Milner, professeur de journalisme. “ C’’est assez inhabituel, cela montre l’engouement pour cette élection”. Et de fait, on pouvait observer des queues de centaines de personnes qui ont passé parfois 3 à  4 heures à  attendre afin de pouvoir voter en avance, pour être sur d’avoir dit son mot. [B “Le message est clair, chaque vote compte”] Tracey Mills est réserviste de l’armée américaine. “Il y a beaucoup de gens qui restent à  la maison, parce qu’ils sont vieux, parce que cela ne les intéresse pas. Je me suis engagée en tant que volontaire pour passer de maison en maison pour expliquer qu’il est indispensable d’aller voter. Moi, J’appréhendais le vote en avance, mais cela m’a pris finalement peu de temps pour aller voter. C’’est ce que nous essayons, mes camarades et moi d’expliquer aux gens, qu’il faut sortir ”. Barbara Steinhoff, directrice de communication de la Radio de l’Université de Fort Myers, vient juste de raccompagner son fils qui est rentré à  la maison pour voter. “Mon garçon est à  l’université depuis deux ans et C’’est la première fois qu’il vote. Il a tenu à  rentrer et non pas a envoyer une procuration pour que nous le fassions à  sa place. Il se sent tres concerné. l’élection est assez compliquée avec un bulletin de vote complexe, alors il dit avoir juste voté pour ce qu’il comprenait. Il a pris le temps de creuser les amendements qui l’intéressait, en particulier ce qui concerne ses études”. Louis Krugger, septuagénaire retraité estvenu de Naples(Floride) pour ecouter l’ancien président Bill Clinton en meeting a Fort Myers. “Moi, J’ai déjà  voté depuis plusieurs jours. Mais je pense que ce genre de meeting est important pour que les gens qui sont encore indécis puissent prendre la décision de ne pas rester a la maison, parce que le message est clair, chaque vote compte!”. Dans les locaux de la radio de l’université de Fort Myers, la WGCU, la League of Women Voters est prsente depuis ce lundi matin. Elle a à  sa disposition trois lignes téléphoniques gratuites sur lesquelles tout le monde peut les appeler et demander des informations en ce qui concerne le vote, ou voter. Judy Alvis, est membre de l’équipe de trois volontaires. “C’’est vraiment important ce que nous faisons ici, nous explique-t-elle. Il y a quatre ans, nous avons reçu des centaines d’appels de gens à  qui nous avons donné des informations qui les ont aidés à  voter. Nos élections ici sont toujours compliquées avec de nombreux amendements, le bulletin de vote est si long qu’il fait quatre pages! Alors, nous aidons les gens qui n’ont pas internet ou qui ne savent pas a qui s’adresser, en leur expliquant comment est compose le bulletin, ou tout simplement en leur indiquant quel est le bureau de vote le plus proche, parce que chacun d’entre nous doit aller voter Chacune de nos voix compte, en particulier ici en Floride ou on a vu des élections se jouer a quelques milliers de voix”. La LWV est une organisation indépendante de femmes qui milite en faveur de l’accès au vote pour tous. A la télévision, a la radio, dans les journaux, dans la rue, partout , au delà  des clivages politiques et des intérêts divergents, ce qui unit tous les américains, lors des élections, C’’est l’intime conviction qu’un, que son seul bulletin de vote à  soi, peut faire la différence.

« L’élection aux USA ne va pas fondamentalement changer la politique en Afrique »

Journaldumali.com: Quel est votre point de vue sur la crise politico-sécuritaire que traverse actuellement le Mali? Leo Villalon: Je dis toujours que pour moi, C’’est le pire scenario qui pouvait arriver au Mali. Si on nous avait demandé le 21 mars de prédire ce qui allait se passer, jamais je n’aurais imaginé cette situation. J’ai personnellement beaucoup de sympathie pour le peuple malien et J’ai une tristesse énorme. Les crises simultanées du Nord et du Sud me semblent créer un certain blocage duquel il me semble difficile de sortir, puisqu’on ne saurait pas résoudre l’une sans résoudre l’autre d’abord. Et comme ça, on est un peu coincé. C’’est un sentiment un peu pessimiste mais pour le moment je ne vois pas trop comment on va en finir avec cette situation. Le point de vue officiel de l’administration américaine est qu’il faut organiser les élections avant de faire une intervention armée pour libérer le nord. Que pensez-vous de cette position? Dans un sens, on peut comprendre cette idée de la nécessité d’avoir un gouvernement légitime sorti des élections à  Bamako pour procéder à  lareconquête des régions du nord. Mais on ne voit pas comment dans les conditions actuelles organiser ces élections dans lesquelles le nord ne serait pas inclus. Dans ce cas, comment est-ce qu’on peut parler d’un gouvernement qui irait réoccuper la place au nord sans avoir été élu par les populations du nord? En même temps, on a l’impression qu’à  Bamako, à  distance et peut-être à  tort qu’il y a des divisions et des clivages assez importants dans la classe politique. Or, les élections, de par leur nature, sont des moments ou les divisions sont exacerbées, on le voit ici aux Etats-Unis pendant la présidentielle en ce moment. Elles divisent l’opinion publique et les hommes politiques. Je vois donc mal comment des élections seraient l’option pour sortir le Mali de cette crise. Le 6 novembre prochain, les américains vont élire leur président. Pensez-vous que la politique des Etats-Unis en Afrique, qui n’a pas été au top pendant l’ère Obama, changera si Mitt Romney est élu? En particulier en ce qui concerne la gestion de la crise au Sahel? C’’est très difficile de vous répondre exactement et pourtant C’’est une question pertinente. Effectivement l’administration Obama n’a pas été très présente en Afrique et en particulier au Mali et je vois mal les choses changer si Romney est élu. Il n’y a aucune indication, on a d’ailleurs très peu parlé de cette question, à  part dans un des débats o๠elle a été évoquée juste en passant. On est en train d’essayer de terminer une guerre qui a duré plus de 10 ans en Afghanistan et avec ce qu’on a vécu en Irak, quelque soit l’admis ration américaine, je ne la vois pas s’impliquer dans quelque chose qui pourrait être à  long terme. La seule chose que je peux dire, C’’est qu’il est possible que, s’il est réélu, le Président Obamas’implique plus dans son deuxième mandat qu’il ne l’a été pendant son premier mandat. Nous savons que tous les présidents américains travaillent pendant leur premier mandat pour leur réélection, et malheureusement l’Afrique n’est pas très importante pour être réélu président aux USA. Particulièrement pour Barack Obama, à  cause de ses racines personnelles, ça n’aurait pas été bien vu par les électeurs de se lancer trop en Afrique. Mais je vois mal une implication directe au Mali, je vois plutôt un soutien à  la CEDEAO et à  l’armée malienne.

Early Voting, pas si facile que ca!

Le président démocrate sortant est le premier dirigeant des Etats-Unis en exercice à  profiter du scrutin anticipé autorisé dans de nombreux Etats. C’’est d’ailleurs en partie sur ce vote anticipé que compte le camp démocrate pour gagner au soir du 6 novembre. Le comité de campagne démocrate en Floride, ou on peut voter depuis le samedi dernier, a d’ailleurs publié ce 30 octobre un communiqué selon lequel ceux qui votent en avance sont en grande majorité des électeurs démocrates (793364 contre 774964 républicains). Après avoir accompli son devoir civique la semaine dernière, Obama affirmait que voter par avance «signifie que vous n’avez pas à  prendre de congé, à  vous organiser pour savoir comment récupérer les enfants et pouvoir voter». Le vote est en effet organisé le premier mardi de novembre, et ce n’est pas un jour férié. Alors «si quelque chose se produit, vous vous serez déjà  occupés» de voter, avait encore ajouté M. Obama qui a trouvé que «C’’était vraiment très pratique». Il n’avait en effet passé que quelques minutes en tout pour tout le processus. De longues file d’attente Pas sûr que les électeurs de Fort Myers en Floride ou meme de Washington soient très d’accord avec lui. “Je viens de passer une heure dans la queue, je rentre chez moi,” s’enerve ce jeune homme d’une trentaine d’années. De fait, devant lui, environ une cinquantaine de personnes attendant pour voter sur la machine électronique. Aux Etats Unis, le vote diffère en fonction des circonscriptions. Les électeurs peuvent voter avec des cartes perforées, des lecteurs de bulletins de vote à  scanner optique, ou, encore plus sophistiqué, des machines à  voter et des écrans tactiles. Dans le comte de Lee en Floride, C’’est sur des écrans tactiles que l’on fait son choix pour les multiples objets de ces élections. Il y a en effet à  élire non seulement les représentants au Congres et les Sénateurs au niveau fédéral mais aussi au niveau de l’Etat, le Sheriff, les County Commissioners (en quelque sorte des préfets) mais aussi des juges, des dirigeants d’établissements publics (écoles, hôpitaux). A cela s’ajoutent pas moins de 6 amendements à  la Constitution de l’Etat de Floride. Le temps de cocher patiemment les cases correspondantes, 10 minutes sont passées. Donc si on fait un petit calcul, si vous avez cinq personnes devant vous, votre attente est de 50mn à  une heure de temps environ. Cela n’a pas pour autant décourager Fairy Craig, une octogénaire pimpante qui a une bonne raison pour voter en avance. « Je travaille le mardi prochain dans un bureau de vote. C’’est donc mieux que je vienne voter en avance », nous confie-t-elle tout sourire. Juste derrière elle un couple qui ne semble pas partager sa bonne humeur. « Oui, on a voté mais franchement, on aurai mieux fait de rester à  la maison et faire comme tout le monde le mardi. On voulait gagner du temps, C’’est raté », se plaint David James. Daniel fait partie du personnel du bureau de vote. Lui, s’occupe de ceux qui souhaitent avoir des procurations. Report du vote : est-ce possible? Apres le passage dévastateur de l’ouragan Sandy, une question circule sur les medias sociaux et même dans certains journaux : va-t-on repousser le vote ? En Floride, pas besoin, Sandy est passe bien loin et le soleil brille. Mais dans des Etats comme le New Jersey, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud et particulièrement à  New York, mégalopole majoritairement acquise aux démocrates, les choses sont plus compliquées. Les populations risquent d’être sans électricité pendant plusieurs jours, les routes et autres infrastructures de transports sont inutilisables. Dans ces conditions, est-il possible que… ? Non, répondent la plupart des analystes qui tablent sur un maintien de la date du 06 novembre. Mais en fait, dans de nombreux à‰tats, des dispositions constitutionnelles ou des textes de loi précisent leur capacité à  suspendre ou à  reporter une élection en cas d’urgence. Dans les Etats qui ne disposent pas de ce genre de textes officiels, le gouverneur peut toujours, en cas d’état d’urgence, user raisonnablement de ses pouvoirs pour suspendre l’élection. On saura dans les jours à  venir si celui de New York par exemple usera de cette prérogative.

USA/Sandy : la campagne entre parenthèses

Barack Obama et son adversaire Mitt Romney ont décidé de faire face avec les américains à  la catastrophe naturelle qui frappe le pays depuis maintenant 48heures. Le président américain a revêtu dès le dimanche dernier, ses habits de chef de l’Etat pour suivre de près l’évolution de ce qui est l’une de pires crises naturelles que le pays ait connu ces 30 dernières années. On se souvient qu’en 2004, le président Bush avait été vivement critique pour ne pas s’être « concrètement occupé » de la crise provoquée par l’ouragan Katrina. Une situation que le candidat Obama doit à  tout prix éviter, lui qui n’est pas très en forme dans les sondages. [ b Empathie et bataille mediatique] Dans les Etats concernés par l’ouragan, plus personne ne parle de politique meme si chaque camp travaille à  faire passer son candidat pour le plus empathique, le plus proche des victimes. Mitt Romney organise ce mardi en Ohio un « rassemblement d’aide » au bénéfice des sinistres, pendant que Barack Obama faisait des points fréquents sur la situation et jouant son rôle de « comanditor in chief ». Chez les démocrates, on estime en effet qu’une bonne gestion présidentielle renforcerait la position de chef d’Etat de Barack Obama et marginaliserait les derniers efforts de campagne de Mitt Romney. Fairy Craig rencontrée ce matin au bureau de vote de Lee County, en Floride, est absolument de cet avis. « On voit qu’on a un president qui prend les choses en main et c’est rassurant », nous confie-t-elle. Et bien que les candidats ne soient plus sur le terrain, leurs équipes continuent de courir les routes pour convaincre les indécis, en particulier dans les Etats qui restent encore plus ou moins neutres comme la Floride qui est le “grall” à  emporter à  tout pris par celui qui veut gagner le 06 novembre prochain. Ainsi ce lundi, ce sont des cars qui ont été mis à  la disposition des électeurs pour les faire déplacer sur les lieux de vote afin de voter en avance. Dans les universités, sur les plages, tout le monde est abordé par des membres des équipes locales de champagne de Barack Obama ou de Mitt Romney pour parler un peu plus du programme de leur candidat et convaincre de se rendre aux urnes. Car, tout l’enjeu est la et en particulier pour le candidat sortant qui a lui-meme voté en avance la semaine dernière. Les perturbations engendrées par le phénomène font peser un risque sur la participation électorale, notamment chez les électeurs décidés à  voter par avance, craint un des principaux conseillers de la campagne de Barack Obama. Plusieurs villes sont completement coupees du monde et meme dans les grandes villes comme New York, il n’est pas garanti que les degats causes en particulier sur le systeme electrique pourront etre repares avant le jour J. Coude a coude On ne saurait évidemment pas dire si leurs résultats sont liés ou pas à  l’ouragan Sandy mais les derniers sondages sur les intentions de vote ont été publiés hier lundi. Ils mettent les deux candidats à  égalité. Le sondage Washington Post-ABC News publié lundi 29 octobre attribue à  Barack Obama et Mitt Romney 49% chacun. Même chose pour le sondage du Pew Research Center qui leur donne 47% des intentions de vote chacun. Plus favorables au candidat républicain, les sondages Rasmussen et Gallup placent Romney en tête avec, pour le premier, 49% des intentions de vote des électeurs susceptibles d’aller voter contre 47% pour Obama et, pour le second, 50%, contre 46%. La moyenne des sondages réalisée par « RealClearPolitics » donne toujours une avance de 0,8 points à  Mitt Romney, avec 47,6%, contre 46,8% pour Barack Obama.

Présidentielle américaine: mais comment ça marche ?

D’abord une chose. Pour être élu président des Etats Unis d’Amérique, il faut remporter au minimum 270 votes. Pas de panique ! Ce n’est pas le nombre de personnes majeures en droit de voter aux Etats Unis ! Ce sont les grands électeurs issus de chacun des états qui choisissent le ticket gagnant. Ces grands électeurs sont membres du « Collège électoral », composé de 538 sénateurs et représentants qui sont élus par le suffrage populaire. Ils sont tenus par serment de voter pour les deux candidats auxquels ils ont été associés par ce vote. Il s’agit donc d’un vote au suffrage universel indirect. Pour accéder à  la Maison Blanche, le ticket gagnant doit réunir sur son nom au moins 270 grands électeurs, en l’occurrence la majorité absolue au Collège électoral. C’’est en quelque sorte le « chiffre magique » : au fil des dépouillements, Etat par Etat, la formation politique qui parvient dans la nuit du 06 novembre prochain à  regrouper plus de 270 grands électeurs est assurée de l’emporter. Les faiseurs de roi Restons un moment sur les « grands électeurs ». Leur nombre varie d’un Etat à  l’autre, selon l’importance de la population. Par exemple, il y en a 3 pour le Montana, le Dakota, des Etats faiblement peuplés et à  55 pour la Californie, l’Etat le plus peuplé des Etats Unis. Ce nombre correspond au nombre de sénateurs et de députés au Congrès américain (le Sénat + la Chambre des représentants. Chaque Etat part avec un minimum de deux sénateurs (pour un total de 100) et un élu à  la Chambre des représentants. Le minimum de voix par Etat est donc de 3. Le tout ou rien l’autre particularité du système américain est le « winner take all », pratiqué dans tous les Etats à  l’exception du Maine et du Nebraska. Prenons l’exemple de la Californie qui compte 55 grands électeurs. Ces derniers sont donc tenus de voter pour le candidat auquel ils sont associés. Cela veut dire que les grands électeurs républicains voteront (le contraire est rarissime) pour M. Romney et les démocrates pour B Obama. Si, comme C’’est toujours le cas en Californie, la majorité des votes va au candidat démocrate, que ce soit à  l’arraché ou confortablement, ce dernier remporte la totalité des 55 voix. D’o๠l’importance du vote populaire puisque C’’est ce vote qui désigne les grands électeurs. Mais, mais, mais… il peut arriver que le vote des grands électeurs soit différent de celui de la population. Cela est arrivé en 2000 lors de la première élection de G. W. Bush, lorsque le candidat républicain l’a emporté dans le Collège électoral, alors qu’il a réuni sur son nom moins de voix que son rival au niveau fédéral, le démocrate Al Gore. Les swing-states Ils sont le véritable enjeu de ce scrutin. Le scrutin y est en général beaucoup plus serré que dans les Etats déjà  acquis à  tel ou tel camp. Et, rien n’y est gagné, car ils peuvent balancer d’un côté comme de l’autre d’๠leur appellation de « swing states » ou « états qui balancent ». Les swings states 2012 sont la Floride, l’Ohio, la Virginie, le Wisconsin, le Colorado, le Nevada et le New Hampshire. Avec ses 29 grands électeurs, la Floride pèse beaucoup plus que l’Ohio et la Virginie avec leurs 18 et 13 grands électeurs respectifs. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le troisième et dernier débat télévisé du 22 octobre a eu lieu en Floride. Et C’’est encore probablement cet Etat (comme en 2000) qui désignera celui qui au soir du 06 novembre sera le 45ème président des Etats Unis d’Amérique. Wait and see, comme diraient les américains. Célia d’Almeida, envoyée spéciale

Débat Romney-Obama : match nul ?

Pour cette ultime confrontation avant le jour J, dans moins de deux semaines maintenant, Barack Obama est arrivé pour défendre son bilan. La guerre en Irak d’o๠les troupes ont commencé à  se retirer, la mort d’Oussama Ben Laden surtout ont été les points saillants de ses interventions. Il ne s’est bien sur pas privé de critiquer son adversaire qu’il a dépeint comme imprudent et inconstant en la matière, rappelant son soutien à  l’administration Bush sur l’Irak ou encore ses propos maladroits au lendemain de l’attaque du consulat américain de Benghazi. « Chaque fois que vous avez exprimé une opinion, vous avez eu tort » a déclaré Obama, beaucoup plus à  l’aise que le candidat républicain. Visiblement peu à  l’aise sur la politique étrangère, Mitt Romney a ramené le débat sur un sujet qu’il maà®trise beaucoup mieux ; l’économie. Ainsi, pour répondre à  une question sur l’image des Etats-Unis dans le monde, le candidat républicain a déclaré que « l’Amérique doit être un leader, l’Amérique doit être forte. Pour cela il faut une économie forte ». Il a également affirmé que son pays devait être plus dur avec la Chine. Romney parle du Mali Le candidat républicain a en effet cité le Mali comme l’un des points chaud sur la planète, immédiatement après la Syrie et la Libye. Le candidat républicain a déclaré au tout début du débat que : « le Mali a été conquis, la partie nord du Mali, s’est-il repris, par des individus de type Al-Qaida. » . Alors que Barack Obama ne l’a pas évoqué, Mitt Romney a cité quatre fois le Mali, en faisant pour des dizaines de millions l’un des nouveaux centres du terrorisme. Au cours de leur confrontation, les deux candidats ont partagé le même avis sur plusieurs questions. En l’occurrence, sur Israà«l o๠ils se sont posés en défenseur absolu de l’Etat hébreux. Sur l’Iran, ils ont rappelé leur fermeté et leur intransigeance sur son programme nucléaire. Egalement, sur l’Afghanistan, pas de désaccord. Mitt Romney a plébiscité l’usage de drones de l’administration Obama pour lutter contre les terroristes. En ce qui concerne la Syrie, o๠ils ont estimé en tous les deux qu’il fallait soutenir l’opposition sans intervenir directement contre Bachar al-Assad. Un sondage de la télévision CBS News réalisé juste après le débat donne le président sortant vainqueur du débat pour 53% des électeurs indécis, contre 23% qui pensent que Mitt Romney a mené le débat. Pour 24%, les deux candidats à  l’élection présidentielle du 6 novembre sont restés à  égalité.

USA : Deuxième débat et un Obama plus offensif

Après sa prestation décevante lors du premier débat, il y a deux semaines, le président sortant a montré qu’il avait du ressort lors de ce deuxième face-à  face. Plus incisif, plus agressif même, il a à  plusieurs reprises interrompu son challenger pour lui démontrer « ses contradictions ». Politique étrangère, immigration mais surtout économie Contrairement au premier débat modéré par un journaliste de renom, C’’est un panel d’américains qui a posé les questions aux deux candidats. Il s’agissait de 82 électeurs indécis auxquels les deux hommes ont répondu alternativement. La politique étrangère n’a tenue qu’une faible part du débat et s’est focalisée sur l’attaque de Benghazi qui a coûté la vie à  quatre américains, dont l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye, Christopher Stevens, le 11 septembre dernier. Les préoccupations tournaient plutôt essentiellement autour de l’économie. Barack Obama a attaqué son rival républicain sur la question des impôts, l’accusant de vouloir favoriser les riches aux dépends des plus pauvres du pays. Mitt Romney a, quand à  lui, accusé Barack Obama de laisser une économie en bien plus mauvais état que celui dans lequel il l’avait trouvée, parlant d’une hausse du chômage réel et d’un doublement de la dette. Un ring de boxe C’’est ainsi qu’on pouvait se représenter le plateau du débat n°2. Les deux hommes en ont arpenté le tapis, tournant l’un autour de l’autre, et se livrant à  des passes d’armes à  la limite de la courtoisie. II est vrai qu’Obama se devait de réagir après le débat raté du 3 octobre o๠il avait été perçu « trop poli » par son camp. Attaques, contradictions, invectives, à  aucun moment pourtant les deux candidats ne se sont directement adresser la parole. C’’est en effet la règle, ils doivent répondre aux questions du panel et non mener un échange à  deux. Le tout avec le sourire ! Mitt Romney a reproché à  Barack Obama d’être un « beau parleur » incapable de relancer l’économie du pays. Obama a retorqué que Romney faisant semblant d’être ferme face à  la Chine alors qu’il a « investi dans des sociétés pionnières en matière de délocalisation en Chine ». « Gouverneur, vous êtes le dernier à  faire preuve de fermeté à  l’égard de la Chine » a-t-il conclu. 46% de sondés convaincus par Obama La question sur la Libye a permis à  Obama de prendre définitivement le dessus lors de ce débat. Romney a en effet reproché à  Obama de ne pas avoir dit que l’attaque de Benghazi était un acte terroriste. « Je l’ai dit dès le lendemain » a répondu le concerné. « Mais comment ça vous l’avez dit ? » « Oui ». La modératrice a finalement tranché, donnant raison au président sortant. Qui aura gagné ce bras-de fer sur les questions de politiques étrangères. Un sondage réalisé par CNN ce mercredi matin donne Barack Obama comme vainqueur de ce débat à  46% contre 39. Un second pour CBS le donne aussi gagnant à  37% contre 30. Le dernier débat aura lieu lundi prochain en Floride. En attendant, les deux candidats repartent sur les routes pour la campagne, Obama dans l’Iowa et l’Ohio, Romney en Virginie.

USA: Romney1-Obama 0!

90 minutes de duel. Le premier rendez-vous, face-à -face entre le Président démocrate Barack Obama et le candidat républicain Mitt Romney, aura été aussi intense qu’un match de football. Des six thèmes abordés par les deux candidats à  la présidentielle américaine, la politique intérieure, l’économie et la santé auront été les points les plus développés par les deux protagonistes. Un débat parfois technique, au C’œur du campus de l’Université de Denver, o๠le public avait été appelé à  la retenue par le journaliste Jim Lehrer, modérateur de ces grands rendez-vous depuis 1988. Premier exercice du genre pour Mitt Romney, le candidat républicain s’est tout de même montré offensif. Indiquant que l’économie américaine a beaucoup souffert d’une régulation excessive, il a rappelé les chiffres qui pour lui montrent l’incompétence du dirigeant sortant en matière économique, notamment le déficit budgétaire qui est resté supérieur à  1.000 milliards de dollars malgré les promesses de M. Obama de le réduire de moitié. Insistant sur le fait que l’économie américaine avait suivi un chemin infructueux depuis le début de la présidence Obama, en janvier 2009. La fiscalité fut aussi un des thèmes les plus disputés. Barack Obama a calculé que la baisse des impôts prônée par son rival coûterait 5 000 milliards de dollars, ce qui devrait être compensé par des réductions de dépenses dans des secteurs comme l’éducation. Il n’a pas manqué de faire le rapprochement avec les réformes mises en place sous George W. Bush. La question de l’assurance-maladie a été également donné lieu à  de vives discussions entre les deux candidats. Une heure et demie d’opposition qui a fait ressortir deux styles. Celui du candidat républicain, offensif, préparé, maà®tre de ses sujets et le style du Président démocrate Obama, posé, quelque peu moins engagé. Une attitude tout de même, loin d’être celle à  laquelle beaucoup s’attendaient. En effet, tout le monde ou presque s’attendait à  ce que le président écrase son adversaire, qui se trouvait sous forte pression en raison de mauvais sondages. Fait marquant de cette soirée, le Président démocrate Barack Obama, n’a pas attaqué le candidat républicain sur ses propos qui considèrent 47% d’américains d’assistés. En effet,une vidéo faite le 17 mai dernier en caméra cachée, montre Mitt Romney déclarant que Il y a 47% de gens qui sont avec lui, qui dépendent du gouvernement, qui croient être des victimes, qui pensent que l’Etat a la responsabilité de s’occuper d’eux, de leur fournir une couverture maladie, de la nourriture, un logement. Que C’’est un droit. Et ils voteront toujours pour ce président. Ce sont les personnes qui ne paient pas d’impôt sur le revenu. Le candidat républicain avait alors tenté de limiter la casse, mais sa chute dans les sondages avait été inévitable. Si pour l’heure, il faut attendre les premiers sondages post-débat pour savoir si Mitt Romney a vraiment réussi son débat, certains commentateurs le déclare déjà  vainqueur. Dans ce cas, il aurait sauvegardé ses chances de revenir dans la course à  la présidentielle américaine. Selon un sondage dont les résultats ont été publié ce jeudi matin, 67% des américains pensent que le candidat républicain a mieux gérer le débat que son adversaire.

Présidentielle USA : Round 1 !

Les phrases cinglantes, les attaques personnelles mais aussi sur les programmes de leurs camps respectifs, la bataile pour la Maison Blanche a commencé depuis bien des mois. Mais ce mercredi 03 octobre,les choses rentrent dans leur phase concrète. C’’est le « mano a mano », le face à  face tant attendu qui va permettre aux américains mais aussi à  tous ceux qui suivent de très près cette actualité, quelle est, à  peu près, la réelle force de frappe de chacun des challengers. A 1h du matin (GMT), Barack Obama vs Mitt Romney, le premier choc. Mais de quoi vont-ils parler? Les trois sujets principaux Ce sera l’économie et particulièrement le chômage et les questions de politique intérieure qui vont être au C’œur de ce premier débat. Sur le premier sujet, Mitt Romney risque de jouer l’attaque, lui qui est en mauvaise posture depuis le mois de septembre. Mauvais sondages, gaffes à  répétition, et une convention finalement pas si réussie que cela. Le millionnaire mormon, homme d’affaires reconnu, va tout miser sur le bilan économique très critiqué du président sortant. Lui qui a commis l’impair de déclaré début septembre que «47%» d’électeurs vivant aux crochets de l’Etat providence » devra leur proposer un autre discours ce soir. Et selon les analystes, M. Romney devra réussir à  déstabiliser son adversaire pour arriver à  revenir dans la course. Il est aujourd’hui à  3,5 points derrière Obama, ce qui est un écart important aux Etats Unis. Les chiffres du chômage en particulier sont une arme redoutable qui pourra faire mal si le sortant se laisse désarçonner. Car, C’’est l’un des secteurs o๠l’on peut dire qu’Obama n’a pas tenu toutes ses promesses, voire a échoué C’’est bien le secteur économique. Celui qui déclarait en 2009 «si je n’arrive pas à  améliorer la situation économique d’ici 3 ans, je ne serai qu’un président d’un mandat», devra défendre son bilan. A 8,1%, le taux de chômage reste plus élevé qu’à  sa prise de fonctions. La crise économique et un contexte intérieur difficile sont passés par là . Et les arguments de Barack Obama ce soir, comme dans tous les metings qui se sont succédés ces dernières semaines sera « je n’ai pas promis le changement en un jour, J’ai besoin de temps pour continuer, peaufiner et arriver à  des résultats dans ce qui a été entrepris ». La réforme de la santé, le mariage des homosexuels ou encore les menaces terroristes seront aussi au menu des échanges. Un débat décisif ? Selon les politologues, il n’est pas sur que ce débat comme les deux autres qui suivront auront un impact sur les intentions de votes des américains. Ils aident à  renforcer l’image de l’un et autre des candidats et peut-être à  donner plus d’éclairages sur leur position sur tel ou tel sujet. Certaines joutes ont cependant inverser la vapeur comme en 1980, Ronald Reagan flinguant tous les efforts du président sortant Jimmy Carter pour revenir dans les sondages avec une toute petite phrase. 50 millions d’américains et peut-être vous suivront avec un certain intérêt et un intérêt certain le « combat » de ce soir.