Rougeole : Savoir reconnaitre les signes

Les symptômes La rougeole est une maladie très contagieuse dont la transmission se fait principalement par la voie de l’air, les gouttelettes de salive transportant le virus d’un malade à  un autre. Le virus (de la famille des paramyxoviridés) peut également resté dans l’air, ou se trouver sur une surface contaminée. Le virus se développe normalement dans les cellules qui bordent le pharynx et les poumons. La durée de l’incubation (la durée entre la contamination et les premiers signes visibles de la rougeole) est d’environ 10 jours. Le risque de contagion de la rougeole à  un autre enfant persiste entre quatre et cinq jours après l’apparition des premières plaques. Les symptômes de la rougeole sont assez caractéristiques avec notamment une fièvre élevée (39 à  40°C), une conjonctivite (les yeux pleurent et sont sensibles à  la lumière), une toux accompagnée de tâches blanchâtres dans la gorge, un écoulement nasal, parfois la diarrhée suivie de l’apparition de plaques rouges foncées présentant un léger relief. C’’est environ 4 jours après les premiers symptômes de la maladie que des plaques rouges caractéristiques de la rougeole apparaissent généralement tout d’abord derrière les oreilles, ensuite sur le visage et sur le corps). l’enfant atteint de rougeole se trouve extrêmement fatigué, il mange peu. Que faire en cas de suspicion de rougeole ? Il n’existe pas de traitements à  proprement dit de la rougeole. En raison de la fièvre, l’enfant devra être régulièrement hydraté (faites le boire fréquemment). Seuls des médicaments contre la fièvre et la toux pourront être administrés. Consultez votre médecin qui pourra établir son diagnostic, et en cas de rougeole s’assurer de l’absence de complications de la maladie. Les risques de complications de la rougeole se situent dans la majeure partie des cas au niveau ORL avec des otites. Si la rougeole est effectivement diagnostiquée par votre médecin, veillez à  ce que votre enfant ne rentre pas en contact avec une femme enceinte, en raison des complications pour le fœtus ou un autre sujet non immunisé par la vaccination ou ayant déjà  contracté la maladie. Informez les responsables de l’école ou de la crèche fréquentée par votre enfant, votre médecin se doit quant à  lui d’informer les autorités sanitaires de la présence d’un ou plusieurs cas de rougeole. 18 décès par heure en 2008 Alors qu’il existe un vaccin sûr et efficace, la rougeole reste l’une des causes importantes de décès du jeune enfant,. En 2008, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, on a recensé 164 000 décès par rougeole dans le monde, soit près de 18 décès par heure. Et plus de 95% de ces décès surviennent dans des pays à  revenu faible dont la plupart se trouve en Afrique et en Asie. La vaccination est donc un moyen facile de prévenir les souffrances, les complications et les décès imputables à  la rougeole. Le vaccin antirougeoleux est sans danger, efficace et bon marché. Grâce aux campagnes de vaccination de masse, la mortalité rougeoleuse a diminué de 78% entre 2000 et 2008 au niveau mondial. Tous les trois ans, le Mali met en œuvre une campagne pour immuniser les tout-petits contre cette maladie. Ainsi, du 28 février au 6 Mars dernier, des millions d’enfants âgés de 5 mois à  5 ans ont pu recevoir la dose protectrice.

Afrique de l’Ouest et du Centre : la rougeole fait rage

Depuis un certains temps, les pays de l’Afrique de l’ouest et du centre croupissent sous les affres d’une épidémie de rougeole. En effet, ce sont seize pays qui font face à  ce fléau, avec 22 364 cas et 185 décès, au 28 mars, depuis le début de l’année. 16 pays touchés en Afrique A la date du 28 mars, les pays touchés sont le Bénin (85 cas, 0 décès), Burkina Faso (1258 cas, 10 décès), Côte d’Ivoire (491 cas, 3 décès), Cameroun (1338 cas, 6 décès), RD Congo (3976 cas, 13 décès), Guinée (1013 cas, 2 décès), Mauritanie (863 cas, 9 décès), Libéria (1341 cas, 34 décès), Mali (774 cas, 1 décès), Niger (352 cas, 1 décès), Nigéria (3804 cas, 26 décès), République centrafricaine (31 cas, 0 décès), Sénégal (560 cas, 0 décès), Sierra Leone (351 cas, 1 décès), Tchad (5,832 cas, 79 décès), Togo (295 cas, 0 décès). Aujourd’hui, il est à  remarquer que les dégâts de la rougeole annihilent les progrès en matière de mortalité infantile en Afrique de l’Ouest et du Centre. Les causes profondes du mal Un manque de financement pour les campagnes de vaccination de suivi contre la rougeole de l’ordre de $59 millions de dollars au plan mondial et de $16 millions pour l’Afrique met les enfants à  risque, si une réponse appropriée des donateurs et des gouvernements n’est pas apportée. Les efforts en matière de vaccination, à  la fois au travers des campagnes et de la vaccination de routine, doivent être soutenus et mis en œuvre de manière efficace. Les efforts des gouvernements africains, avec l’appui de partenaires comme l’Initiative rougeole — menée par la Croix-Rouge américaine, la Fondation des Nations Unies, des Centers for Disease Control and Prevention des à‰tats-Unis, l’OMS et l’UNICEF — ont abouti à  une réduction de 92% des cas entre 2000 et 2008 en Afrique. Toutefois, en Afrique de l’ouest et du centre, la plupart des pays n’ont vacciné que 80% ou moins de leur population par le biais de la vaccination de routine, alors que la recommandation est d’atteindre 95%. « Un tel chiffre montre que nous pouvons nous attendre à  des épidémies importantes et durables tous les trois ou quatre ans » a déclaré le Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr. Luis Gomes Sambo. Eliminer les risques Il dira que « pour éliminer le risque de résurgence, les pays doivent continuer à  procéder à  des campagnes de suivi tous les deux à  quatre ans jusqu’à  ce que leurs systèmes de soins de santé soient en mesure de fournir deux doses de vaccin contre la rougeole à  tous les enfants et de traiter la maladie ». « Nous continuons de rater des enfants. C’’est pour cela que nous avons un groupe de victimes potentielles qui ne cesse de se renforcer et se transforme en un terreau pour les épidémies de rougeole « , a déclaré le Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’ouest et du centre, Dr. Gianfranco Rotigliano. Vaccination Les enfants qui ne sont pas vaccinés font généralement partie des communautés les plus vulnérables, les plus pauvres et celles dont l’accès aux services de santé est insuffisant, en particulier dans les centres périurbains et les zones rurales. Ces enfants ne sont généralement touchés que par les services en stratégie avancée.  » Toucher les enfants non vaccinés est essentiel, en particulier dans un contexte d’insécurité alimentaire et de malnutrition généralisée. Les enfants en mauvaise santé courent le risque de mourir de la rougeole » a déclaré le Dr Rotigliano. Montée de l’épidémie en Afrique Des indications préoccupantes ont été observées dans la région dès l’année dernière. Une flambée majeure au Burkina Faso a produit plus de 50 000 cas et 340 décès et des flambées localisées au Bénin, Guinée, Mali, Niger, et Sénégal ont produit 16 808 cas et 68 décès. Cette année déjà , seize pays sont en épidémie de rougeole en Afrique de l’ouest et du centre, dont des pays comme la Sierra Leone et le Libéria. Par contre, 2010 constitue une année charnière pour la réalisation des objectifs des Nations Unies visant à  réduire la mortalité liée à  la rougeole de 90% entre 2000 et 2010. Si rien n’est fait pour contrer la résurgence des cas de rougeole, nous risquons de remettre en cause les progrès réalisés jusqu’ici. « Les besoins de financement doivent être couverts pour que les pays puissent continuer à  mener des campagnes de vaccination d’envergure pour prévenir les décès d’enfants et capitaliser sur les progrès accomplis. Atteindre les objectifs de 2010 requiert également de renforcer la vaccination de routine et les systèmes de surveillance épidémiologique pour détecter et contrôler rapidement les flambées épidémiques » a ajouté Dr Sambo. Campagnes planifiées Pour répondre aux épidémies, des campagnes de riposte sont planifiées ou en cours dans les pays concernés. Des campagnes de suivi sont planifiées en 2010, en fonction de la disponibilité du financement, au Burkina Faso, Congo, RD Congo, Gabon, Ghana, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, République centrafricaine, Sénégal et Togo. « Notre travail n’est pas fini. Nous avons besoin d’un engagement politique et financier durable pour lutter contre cette maladie tueuse d’enfants. Nous ne pouvons pas baisser la garde », a ajouté Dr Rotigliano. La vaccination de routine des jeune enfants contre la rougeole, combiné à  des campagnes de vaccination de masse dans les pays ayant un nombre élevé de cas et une mortalité infantile élevé, constituent des stratégies de santé publique clés pour réduire la mortalité due à  la rougeole. Cela coûte environ 1 dollar de vacciner un enfant contre la rougeole. Il est recommandé d’atteindre une couverture vaccinale de 95% pour chaque vaccin (6-8 antigènes, y compris la rougeole), chez les enfants de moins d’un an. En Afrique de l’ouest et du centre, 66% (moyenne régionale) des enfants ont reçu une dose de vaccin contre la rougeole avant leur premier anniversaire (2008), de 23% au Tchad à  96% au Cap vert.