Edito : Un coup d’Etat est-il encore possible au Mali ?

De l’avis d’un PTF, bien informé de la situation politico-institutionnelle du Mali, tout peut arriver. Depuis en effet la déstabilisation du régime d’ATT en Mars 2012, l’on a assisté à  une succession d’évènements incroyables. La chute des institutions, la prise du Nord, l’implantation de la charia pure et dure à  Tombouctou, Gao et Kidal, la destruction de mausolées millénaires, une guerre fratricide entre bérets rouges et bérets verts, une lueur d’espoir avec l’opération Serval, puis la réalité absurde du statut de Kidal toujours hors de la souveraineté du Mali. En résumé, dans notre pays, tout peut basculer d’un côté comme de l’autre. La question finalement n’est plus de savoir qui est responsable de ceci ou de cela, mais de rester sur ses gardes en sachant qu’à  n’importe quel moment, la situation peut évoluer et de façon drastique. Indexer les autorités nouvelles qui entament un mandat difficile n’apportera rien au débat. Signe clair d’une situation en dents de scie, les évènements de Kidal tout récemment. L’on se croyait sur une voie stabilisante avec une armée en reconstruction et nous voici à  la case départ, sinon derrière les startings-blocks avec la défaite cinglante des FAMA le 21 Mai. « Aujourd’hui, confie un observateur averti, l’armée reste divisée. Elle est divisée entre les partisans nostalgiques de l’ère ATT, ceux d’Amadou Haya Sanogo qui ont été déçus par la tournure des évènements et ceux d’aujourd’hui, qui espèrent voir une armée nouvelle ». Sauf que la grande muette a subi un sérieux revers auquel s’est ajouté la démission de Boubèye puis l’arrivée d’un ancien colonel à  la retraite censé lui redonner toute la rigueur qui manquait et un problème d’armements non négligeable. A tel point que des manifestants dans les rues, réclament l’aide de la Russie via Poutine, l’ennemi juré des USA. Aujourd’hui, le Mali n’est pas sur un libre échiquie. l’incertitude de la situation politico-institutionnelle, certes en voie de restauration, ne permet pas de tabler sur des perspectives économiques fiables pour de nombreux opérateurs. Pire, le spectre d’un nouveau coup d’Etat semble hanter quelques esprits. l’arrestation d’un groupe de jeunes officiers vendredi dernier, suspectés de « tentative de déstabilisation » du pouvoir et «d’atteinte à  la sureté de l’Etat » vient relancer le débat. Le Mali est-il à  l’abri d’un putsch? La question parait légitime au moment o๠la fronde sociale se contient. O๠des appels à  boycotter les produits français sont lancés, quand d’autres se demandent si ce nouveau rebondissement n’est pas une diversion. Diversion ? Si conspiration il y a, tel que l’affirment les renseignements, qui est derrière cela ? Des éléments jeunes comme le lieutenant Mohamed Ouattara, si tant est qu’il soit impliqué, ne peuvent agir seuls. Fi de toutes ces préoccupations, les autorités qui veulent calmer le jeu, en écartant la thèse du Coup d’Etat par la voie du ministre de la communication sur les ondes de Radio Klédu, ont tout intérêt à  demeurer vigilantes. Car il suffit d’une seconde pour que tout bascule à  nouveau… Qu’Allah préserve notre Maliba !

Le Général Yamoussa Camara rattrapé par l’affaire des bérets rouges

Ce n’est pas une surprise si le chef d’Etat major particulier du président IBK est mis aux arrêts dans le cadre de l’enquête ouverte sur l’affaire de la disparition de plusieurs bérets rouges après les évènements d’Avril 2012. Des sources indiquent que Yamoussa Camara, ancien ministre de la Défense sous la transition a été placé sous mandat de dépôt, autrement dit, écroué au Camp I de la Gendarmerie, jeudi 13 février après une audition avec l’imperturbable juge d’instruction Yaya Karembé. Personne ne croyait en cette décision téméraire du juge sachant la position de chef d’Etat major particulier du Général auprès de l’actuel président. Mais pour les besoins de l’enquête, le juge avait saisi l’actuel ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maiga pour auditionner quatre généraux de l’armée malienne. Il s’agit de Yamoussa Camara, d’Ibrahim Danhirou Dembélé, ex Chef d’Etat- Major Général des Armées pendant la transition, Sidi Alassane Touré, ancien patron de la sécurité d’Etat, Abdoulaye Koumaré, ministre de l’équipement et des transports, tous proches de l’ex junte. l’arrêt de Yamoussa Camara n’est que le début d’une série d’interpellations. Ce qui est certain, c’est que le Général Yamoussa Camara a d’abord été nommé par Amadou Haya Sanogo avant d’être reconduit par Dioncounda Traoré, président par Intérim sous la transition. Fidèle à  son mentor à  l’époque, le général Camara a toujours défendu becs et ongles ses ex camarades putschistes par des sorties médiatiques. Lors d’une conférence de presse, on se souvient que Yamoussa avait déclaré ceci : « les militaires n’ont pas tiré sur les enfants, mais ce sont les enfants qui se servaient des armes de leurs pères pour chasser les militaires », une phrase qui a fait mouche parmi les journalistes qui avaient alors investi le camp para après les affrontements entre bérets rouges et bérets verts. La découverte récente du charnier de Diago o๠des corps de nombreux soldats ont été découverts ont certainement précipité la décision du Juge d’entendre ces généraux de l’armée cités plus haut. Yamoussa Camara qui est devenu par la suite, Chef d’Etat major particulier du président IBK était-il à  l’abri de tout soupçon ? l’histoire vient en tout cas de rattraper celui qui n’a rien fait pour stopper la guerre fratricide entre frères d’armes à  l’époque. Des preuves indiquent qu’il aurait même signé la décision d’envoi de certains bérets rouges en mission, mission qui s’est révélée meurtrière pour ces hommes… Après Yamoussa Camara, Sidi Alassane Toure, ex chef patron de la sécurité d’Etat et le colonel Ibrahim Dahirou Dembélé, ancien chef d’Etat major devraient être entendus dans le cadre de l’enquête ouverte sur la disparition des bérets rouges du président ATT.

Débat : l’armée malienne aux prises avec les politiques

Le débat « bérets rouges contre bérets verts » a pendant longtemps occupé les chimères. Mais qui sont ces bérets et pourquoi un tel débat inopportun ? En vérité, ce sont les politiciens qui ont fomenté cette division dualiste de l’armée. Les partisans du président déchu Amadou Toumani Touré ont galvanisé les hommes du 33ème régiment des commandos parachutistes de Djicoroni pour en faire des fidèles appelés à  tout devoir, à  ancien officier passé putschiste puis président de la république. Le salut de ATT passait fondamentalement donc par ce corps d’élite symbolisé par un béret de couleur rougeâtre qui apeure et impose le respect. En face, les adversaires politiques du président ATT coltinaient les autres corps qui se sentaient dévalorisés, délaissés, démythifiaient et mal armés contrairement aux au corps d’origine du chef de l’Etat en exercice. Blessés dans leur chair et leur amour propre par des politiciens désireux de rendre le pays ingouvernable, les bérets verts se braquent et scrutent la bonne heure, le bon moment et la bonne opportunité pour renverser la tendance. La gestion calamiteuse du dossier du nord par Koulouba et les promotions tous azimuts seront les opportunités rêvées. Le coup d’Etat de mars 2012 sera le bon moment pour en finir avec les prétendus choyés bérets rouges. Chargés d’assurer la sécurité du président ATT, les commandos tenteront d’empêcher sa chute face à  des mutins venus de corps différents et même du bataillon des parachutistes. Quoi de plus normal pour un militaire affecté dans l’espace présidentiel ? Le putsch réussi, la chasse aux sorcières prit place et les événements planifiés de la nuit du 30 avril 2012 pour le vil contre coup d’Etat exacerbèrent le fossé entre les bérets verts et les bérets rouges. La vérité des chiffres Aujourd’hui, il urge de rétablir la vérité. Les militaires maliens de tous bords sont des frères. Ils n’ont qu’un seul ennemi à  savoir la personne ou le groupe terroriste décidé à  morceler le Mali en s’emparant d’un bout de son territoire. Pour la petite histoire, l’armée de terre du Mali est composée d’environ 26 bataillons dont un seul bataillon d’élite de commandos parachutistes qui compte environ 1 100 hommes. En temps normal, un bataillon en compte environ 600. Alors, en toute logique, est-ce que les 1.100 hommes du bataillon spécial des commandos parachutistes peuvent contenir et défaire les 15 000 hommes restants de l’armée de terre et les 1800 de la gendarmerie nationale ! C’’est une ineptie que de penser à  une victoire potentielle de ce bataillon sur les armées de terre, de l’air et la gendarmerie du Mali. Autre fait notable, le dixième des 3 500 hommes engagés dans le nord est constitué de bérets rouges qui se battent aux côtés de leurs frères d’armes. C’’est dire que cette dualité « bérets rouges contre bérets verts » est une pure création d’hommes politiques adeptes du diviser pour mieux régner. l’avenir de l’armée malienne dépend en définitive de ce que les hommes politiques en feront mais attention comme le souligne un officier supérieur « les choses ont changé, les militaires ont compris bien des choses et puisque les putschistes de mars 2012 ont ramassé un pouvoir agonisant, à  l’avenir les militaires ne se laisseront plus miner par les politiciens ».

Enquête : Les énigmes de l’Affaire SANOGO…

Vendredi, six décembre, le froid enveloppe Bamako que nous quittons à  l’aube pour le village de DIAGO via la ville militaire de Kati. Ce désormais ex-fief de la junte porte encore les stigmates de la marche durement par les forces de sécurité. Le macadam est écorché par la chaleur des pneus brûlés par les manifestants. Nous traversons la ville au moment o๠les militaires et les enfants de troupe du prytanée militaire font leur décrassage matinal. La troisième région militaire du pays n’a plus cette ambiance des grands jours. Elle a vu naà®tre dernièrement le quartier HAYABOUGOU et l’école HAYA SANOGO. Opportunisme des autochtones ou reconnaissance pour services rendus ? Allez savoir. Notre équipe a foncé sur le village de DIAGO o๠nous attendait notre indicateur du jour. Premier signe négatif, le jeune ne décroche pas son téléphone et une dizaine de minutes plus tard, il demande à  être rappelé. Ce fut fait. Il confirme le rendez-vous et le lieu tout en prenant le soin de nous demander d’être discret. « 7h10 à  Diago… » Sept heures dix, scotché au téléphone nous tentons en vain de joindre notre contact. Finalement, nous décidons de trouver des solutions de rechange. Vendeuses de galettes, boutiquiers, cultivateurs, vendeurs de carburant, nous interpellons villageois, passants et tout être susceptible de nous indiquer le site du charnier. Un niet catégorique nous est opposé à  chaque fois que nous révélons l’objet de notre visite. Nul ne veut trahir le capitaine. Telle une consigne, personne ne veut parler du charnier. Découragé, nous décidons de claquer quelques billets de banque (quitte à  faire une entorse à  la déontologie) pour délier les langues. Même résultat. Un jeune conducteur de moto SANILI, un baluchon entre les jambes et madame bien installée derrière, accepte de deviser avec nous : « je vais vous dire la vérité. Personne ne vous montrera le site du charnier parce que nous n’avons pas réussi à  le localiser, nous avons appris l’information à  la télévision comme tout le monde. Un beau matin, nous avons vu des cortèges traverser la ville et le soir, à  la télévision, on a appris que la fosse commune est chez nous. Nous n’avons jamais eu vent de cette affaire. Nous n’avons jamais senti des odeurs pestilentielles et jusqu’ici nous estimons que C’’est dans la tête de ceux qui ont découvert le charnier. Ceci dit, même si nous en savions plus, nous ne vous l’aurions pas dit car si votre ennemi vous rate, vous avez l’obligation de ne pas le rater ». Une femme d’âge mûr, la quarantaine révolue, manifesta alors le désir d’y ajouter son grain de sel : « jeunes gens, ne vous fatiguez pas, le Mali n’a plus de grands hommes, SANOGO en était un et ne comptez pas sur nous pour le vilipender ». Las de tourner en rond, décision fut prise de rebrousser chemin pour prendre langue à  Bamako avec un fidèle du capitaine arrêté. « Ce n’est qu’une machination… Sans détour, l’homme, les cheveux grisonnants, raconte le film de l’arrestation de son mentor : « vous savez, tout ceci est une machination. C’’est le patron des bérets rouges sous ATT qui a arrêté le capitaine. Dés son arrivée, le capitaine a repris les derniers mots du capitaine SANKARA en affirmant être désarmé et prêt à  coopérer. Toute résistance lui aurait été fatale. Il était entre les mains de la gendarmerie mais depuis quelques jours C’’est la garde nationale qui veille sur lui. Je veux calmer ses partisans en leur faisant comprendre qu’il se porte bien et se sent vraiment en sécurité. Seulement, par prudence et par intelligence, on aurait dû confier la mission de son arrestation à  un homme neutre ». Après prés d’une demi-heure d’échanges, l’adrénaline monte, notre interlocuteur se fâche et se lâche : « dà®tes-moi, est ce qu’on parle de la mort de Youssouf TRAORE, le chef des opérations secrètes sous SANOGO, mais qui peut attester aujourd’hui de sa mort. Qui ? Pourquoi son épouse refuse de porter le deuil ? Retrouver cet homme et le faire parler au procès équivaudrait à  disqualifier les faits reprochés au capitaine ». Les yeux embués de larmes, l’homme dépité et meurtri, mit un terme à  ses confidences en nous priant de ne jamais révéler son identité. Sa prière est partagée par l’essentiel de nos sources. Une d’entre elles, retrouvée à  la gendarmerie du camp 1 o๠nous croyions pouvoir voir le lieutenant KONARE se débine. Il a peine à  affirmer que KONARE assimilé à  l’époque du coup d’Etat comme l’aile dure de la junte est depuis quelques temps transféré dans un lieu de détention situé hors de la capitale malienne. « Ses relations avec SANOGO ne sont plus au beau fixe ». Jusqu’ici, il n’est pas fait état de l’avocat chargé de sa défense. Parlant de défense, un proche parent d’Amadou Haya SANOGO nous a soufflé que des démarches sont entreprises pour densifier le pool des avocats du capitaine et dans cette optique l’emblématique procédurier sénégalais Maà®tre Ciré Clédor LY pourrait être le patron de ce pool. Il aura à  ses côtés un des grands ténors du procès du Général Moussa TRAORE. Bamako va vers des jours historiques, si et seulement si le procès se tient.

L’orgueil de Kati et la revanche du camp Para…

Kati pâtit. Kati la ville militaire ne brille plus de mille feux. Elle pâlit. Elle ne s’attendait pas à  cette tournure grotesque des événements. l’exil forcé du tout puissant capitaine SANOGO naguère craint et adulé surprend le katois. Votre serviteur, ancien prytanée, est arrivé dans cette cité avec la volonté de rencontrer des personnes ayant fait les quatre cents coups avec le capitaine écroué. Les meilleurs guides ne pouvaient alors venir que de l’école militaire de la garnison Soundiata KEITA. Les salamalecs d’usage terminés, notre guide – un officier subalterne- nous conduit auprès de son commandant d’unité, un proche du capitaine déchu. Pendant que nous nous apprêtons à  user d’arguments de taille pour lui tirer les vers du nez, l’officier enlève son béret, le plie en deux sur la diagonale et l’insère sous son épaulette. C’’est un bon signe. Il prend ensuite son téléphone pour lancer un message codé (jumbo-papa-kaolin-ulysse) comprenez « journaliste présent à  Kati, urgence ! ». Le temps de définir les sujets, deux caporaux-chefs et un PF «personnel féminin » des armées nous rejoignent. « Fini l’ère de la grande muette… » Tout ce beau monde manifeste sa soif de s’étendre sur le cas du capitaine. l’ère de la grande muette semble révolue. Le commandant d’unité ouvre le bal pour une intervention ponctuée de hochements de tête et parfois d’applaudissements. « Nous tenons à  savoir si le capitaine se porte bien, o๠est-il détenu, et jusqu’à  quand ? Abba (C’’est ainsi qu’ils l’appellent affectueusement) n’a rien fait si ce n’est d’avoir sauvé le Mali. Il a sa place ici parmi nous, C’’est un homme yéré-yéré (un vrai homme). Les hommes politiques sont faux, ils ont trahi le capitaine, or ils venaient tous le supplier ici mais nous n’avons pas dit notre dernier mot », une salve d’applaudissement suit cette belle entrée en matière. Un des caporaux –chefs embraye avec la manière forte « nous avons arraché le Mali des mains de fils indignes pour ensuite rendre le pouvoir, rien n’empêchait au capitaine de faire comme les SORO Guillaume et autres. Tous ces crimes qu’on lui reproche ne sont que des vues de l’esprit et si jamais Bamako organise son procès, le monde entier découvrira des vérités insoupçonnées ». « Rendez-nous notre capitaine ! » La dame en tenue d’apparat avec des souliers bien cirés se propose de nous conduire en moto quelque part. C’’est une quinquagénaire qui nous reçoit dans sa hutte avec quelques piques « C’’est vous qui retenez derrière les barreaux notre fils, Dieu vous voit, Dieu vous châtiera mais avant la punition divine, vous aurez affaire à  nous ». Il faut expliquer notre mission pour apaiser la bonne dame. Elle fait partie des initiatrices de la fameuse marche de Kati à  la veille du coup d’Etat de 2012. Interpellée sur les crimes et disparitions imputés au capitaine, elle se rebiffe et implore le ciel avant d’affirmer que « tous ceux qui cherchaient le pouvoir rendront compte ici ou dans l’au-delà  d’autant que le pouvoir de Koulouba n’a aucune preuve ; il s’est basé sur les dénonciations de certains poltrons ayant trahi le capitaine pour l’arrêter » mais conclut – elle « les traà®tres s’organisent pour se partager le gâteau Mali et bientôt vous vous en rendrez compte avec leur volonté de réhabiliter et de faire revenir au bercail ATT » (sic). « Djicoroni Para, l’autre camp attend l’heure de la vérité… La nuit tombe sur Kati et nous prenons congés de nos guides de l’école militaire pour un autre cantonnement, celui des commandos parachutistes à  Djicoroni para à  une vingtaine de kilomètres de Kati. Ici, la sentinelle armée d’un fusil fabriqué à  Saint –Etienne en 1936 nous accueille avec une mine de patibulaire. Il nous indique le poste de police o๠nous nous faisons identifier avant d’accéder au bloc administratif. A l’opposé des hommes du capitaine déchu, les officiers rencontrés ici refusent de se prononcer. Un adjudant chef l’explique par « le souci de ne pas gêner l’enquête mais toujours est-il que ce biffin de professeur d’anglais habitué à  la climatisation mérite tout ce qui lui arrive. Nous ne pouvons rien dire car l’heure du grand déballage n’est pas encore arrivée ». Un soldat de première classe qui suivait la discussion en jouant au damier se propose alors de nous conduire dans une partie retranchée du camp pour y rencontrer des familles. Notre première interlocutrice porte encore le deuil de son mari tué lors des échauffourées du 30 avril 2012. « Mon mari est parti très jeune, il était plein d’ambitions et venait à  peine de décrocher son DAGOS qui lui ouvrait les portes des officiers supérieurs. J’ai beau tenter de comprendre pourquoi les bérets verts s’en sont pris à  leurs frères d’armes bérets rouges , je ne comprends toujours pas, je n’arrive pas à  comprendre. Je peux pardonner en tant que mère, je peux et dois m’en remettre à  Dieu mais les enfants ne pardonneront pas. Les autorités auront beau parler de reconstruction de l’armée mais J’ai peur que nos enfants intègrent les rangs aux fins simples de se venger ». « Les blessures restent profondes » Son amie qui assistait à  ce témoignage embouche la même trompette « commission réconciliation dialogue –vérité, arrestation, nous exigeons simplement la tenue du procès de toutes ces personnes accusées. Nous sommes au Mali et nous sommes des femmes, nous détenons des secrets et savons qui est qui dans cette armée malienne. Mieux, ceux qui étaient avec le capitaine et n’ont jamais daigné rejoindre le front doivent rendre des comptes. Vous savez, même si nous devons nous appauvrir avec les féticheurs du Mali pour obliger SANOGO et sa bande à  payer leur faute, nous le ferons ». Le compte est loin d’être bon, Les deux camps se regardent en chiens de faà¯ence. Jusqu’à  quand ? Time will tell…

Affaire SANOGO : pour qu’enfin la lumière soit…

Deux mois après son investiture dans un stade du vingt six mars plein à  craquer, le chef de l’Etat commençait à  inquiéter son monde. Ses voyages successifs étaient perçus comme le glas du divorce entre le prince et ses sujets. Pas de tournée nationale, pas de visite dans le pays profond, pas d’intervention majeure sur les problèmes sociaux de l’heure, rien que de la politique spectacle avec des pleurs amplement relayés par Radio France Internationale suite à  l’assassinat de deux journalistes de cette chaà®ne française sur le sol malien le 2 novembre dernier. Le doute commençait à  s’installer. La déception atteignait l’esprit des citoyens ayant porté IBK au pouvoir. Pour instaurer l’autorité d’Etat. Heureusement, tel un sphinx, le chef de l’Etat semble avoir décrypté le silence assourdissant de ses compatriotes. Pendant que faisaient rage les complaintes contre l’élévation de Amadou Haya SANOGO au rang d’ancien chef d’Etat avec en prime la mise à  sa disposition de 44 personnes pour sa sécurité et son intendance, IBK met un terme aux supputations et montre que le bateau a bel et bien un capitaine. Il autorise l’interpellation musclée du putschiste et siffle la fin de la récréation politico-militaire. C’’est de tels signaux qu’attend le peuple. Un procès Sanogo ? La partie n’est pas terminée pour autant. La machine judiciaire doit carburer d’autant que le premier pilier d’une démocratie forte est sa justice, une justice équitable pour tous les citoyens qui doit permettre au présumé innocent Monsieur SANOGO de se défendre convenablement. Mais, puisqu’il y a des «Â mais », un procès SANOGO est-il le bienvenu ? Le pouvoir acceptera t-il de le laisser parler, de le laisser dire tout ce qu’il sait de tous pour ne pas passer sous la guillotine ? On lui reproche des énormités qui méritent la Cour Pénale Internationale. On l’accuse d’être un sanguinaire froid. On en a fait un milliardaire spoliateur du trésor public malien. On parle de sang à  gogo à  propos de SANOGO. Leurre ou lueur ! Le dossier du capitaine putschiste est un couteau à  double tranchant. Attention donc au retour de flamme mais pour avoir dit «Â être face à  son destin et avoir une obligation de résultats », le président IBK est tenu de traiter ce dossier avec toute la dextérité requise. Des organisations comme Amnesty International et Human Rights Watch préoccupés par le cas SANOGO détiendraient des preuves compromettantes et cacheraient en lieu sûr des témoins précieux. Le monde regarde les nouveaux tenants du pouvoir au Mali. Alors, que s’estompent les préjugés, rumeurs et accusations partisanes pour la lumière voit le jour dans cet épineux dossier.

Bamako : des épouses de bérets rouges rendent hommage à leurs maris au front

Le Mali connaà®t une crise sans précédent. l’armée présente dans les villes du Nord compte dans ses rangs les bérets rouges. Leurs épouses disent vivre dans une situation « pénible ». A Djicoroni, dans le camp des bérets rouges, une atmosphère lugubre règne. A l’exception des quelques bérets verts qui gardent le camp à  l’entrée, dans les grandes artères, on ne rencontre nulle âme qui vive. Il est 14H30, à  cent mètres du drapeau au milieu vers l’entrée du camp, dans une rue à  gauche, à  deux pâtés de maison, une dizaine de femmes sont assises à  l’ombre de deux grands arbres. Ce sont des épouses de militaires appelés « bérets rouges » en rapport avec la couleur de leur coiffure. Elles se plaignent de « la situation précaire » qu’elles vivent. « Nos maris ne reçoivent plus leurs soldes depuis de nombreux mois, ici il n’y a pas assez de médicaments dans l’infirmerie. Même quand nos enfants tombent malades, nous ne savons pas quoi faire. Souvent, nous sommes obligés de sortir du camp pour nous faire aider par nos connaissances hors du camp » explique Ramata Maà¯ga en faisant de grands gestes de la main. « Vivement des élections pour une sortie rapide de la crise » D’autres femmes sont dans la même situation, « nous n’avons pas peur de l’absence de nos maris. Depuis trois jours je n’ai aucune nouvelle de mon époux mais je comprends puisque C’’est leur travail qui demande souvent cela. Nous ne recevons aucune information sur les opérations qui se passent au Nord sauf ce que nous apprenons dans les journaux » confie Salimata Touré, mère de cinq enfants. « Nous avons déjà  reçu un don de 25 tonnes de riz du président Dioncounda Traoré, quelques mois après le début des événements, en décembre précisément. Après cela, plus rien » ajoute-t-elle. Quant à  Oumou Niaré, un mètre quatre-vingt, teint noir, vêtue d’un débardeur blanc et un pagne multicolore, elle tient une petite table, o๠elle expose diverses marchandises à  vendre. « Chaque jour, nous nous retrouvons sous l’arbre. Certaines d’entre nous tricotent, d’autres vendent de l’eau fraà®che entre autres. Avec le peu que nous gagnons, nous avons tout de même pu contribuer à  l’effort de guerre » révèle-t-elle, un sourire timide aux lèvres. C’’est grâce à  ces petits commerces que nombre d’entre elles arrivent à  nourrir leurs familles selon leurs témoignages. « Avec l’absence de nos maris, nous ne nous sentons pas en sécurité dans le camp, nous nous en remettons à  Dieu et espérons sortir rapidement de cette situation. Nous souhaitons vivement des élections pour une sortie rapide de la crise avec des autorités élues » conclut Salimata Touré.

Mali: les bérets rouges rejoignent le front

Ces bérets rouges doivent intégrer le dispositif militaire malien. Un départ qui signe la fin d’une période de graves tensions au sein de l’armée malienne. Pas d’autorisation de photographier la troupe, pas d’interview, le convoi démarre. On reconnaà®t des blindés, des engins de terrassement, des véhicules de transport de troupes. Les troupes ? Elles sont également visibles. Ce sont des militaires parachutistes, bérets rouge vissé sur la tête. Ce dimanche, ils sont quelques centaines à  prendre la direction du nord du pays. Objectifs : intégrer le dispositif militaire malien. Il y a quelques semaines encore, on ne pouvait pas voir ici en public des militaires bérets rouges sur la tête. Ils ne s’entendaient pas du tout avec un autre corps de l’armée malienne, les bérets verts. La division s’était installée au sein de la Grande muette. Aujourd’hui, grâce à  une médiation confiée au Premier ministre malien Diango Sissoko, tout est rentré dans l’ordre. Un nouveau patron des parachutistes a été nommé. Le corps ne disparaà®t donc pas, mais il est restructuré. Une compagnie d’instruction de ces parachutistes sera installée à  Bamako. Et deux autres compagnie seront respectivement basées à  Tombouctou

Affaire Bérets rouges : Un happy-end ?

Sacré Django ! Après les explosifs désamorcés au nord par l’armée malienne et les militaires français, le premier ministre, Django Sissoko, vient à  son tour de désamorcer une bombe sociale au Sud. Cette bombe n’est autre que cette fameuse affaire des bérets rouges dont les derniers rebondissements avaient fini de menacer sérieusement la paix au sud. Calmer le jeu Après les incidents malheureux au 33ème régiment des commandos parachutistes de Djicoroni-Para, le vendredi 8 février dernier, le Président de la république avait laissé la patate chaude entre les mains de son premier ministre Django Sissoko pour trouver une solution définitive à  une affaire qui portait un coup dur à  l’image déjà  fragile de notre armée. Une semaine après des concertations avec les forces vives de la Nation, la hiérarchie militaire et les représentants des bérets rouges, revoilà  Django Sissoko avec des propositions censées enterrer la hache de guerre entre les bérets dont la différence allait au delà  de la couleur. Visiblement impressionné par le travail de son PM, Dioncounda ne s’est pas fait prier pour les avaliser. Il ressort ainsi des recettes de Django que le 33ème Régiment des commandos parachutistes(RCP) sera restructuré : le camp de Djicoroni-Para sera érigé en compagnie d’instruction pendant que deux autres compagnies le seront à  Gao et Tombouctou. Les éléments de ces deux compagnies du nord seront déployés à  Ségou et Sévaré pour une période de mise en condition avant d’aller au front. Le moins que l’on puisse dire est que Django Sissoko a su jouer sur l’équilibre en manageant les différentes parties. En décidant d’envoyer des bérets rouges en dehors de Djicoroni-Para, le Pm a obéit à  la décision de la hiérarchie. Une décision contraire aurait créé un précédent fâcheux dans l’armée dont la force principale est la discipline. Mieux elle aurait créé les conditions de soubresauts futurs dans la grande muette. En éludant l’idée de dissoudre le 33ème régiment ou de radier des bérets rouges récalcitrants, Django Sissoko, préserve sans peut-être le savoir la cohésion de l’armée malienne et trace la voie de la réconciliation. De toute apparence, cette décision semble avoir l’adhésion des différentes parties de l’armée et de beaucoup de nos compatriotes. En tout cas si l’on en juge par les réactions qui ont accueillie le communiqué. « C’’est une bonne décision qui aura le mérite de baisser la tension et rapprocher nos militaires », commente Mamadou Kéita, enseignant. Un sentiment partagé par Oumar Kanté pour qui « les militaires maliens vont saisir cette occasion pour resserrer les rangs pour aller à  l’assaut des ennemis ». Moins triomphaliste, ce jeune béret rouge qui a requis l’anonymat déclare : « je crois que la raison a prévalu. On verra le reste » !

Guerre bérets rouges / bérets verts : les solutions de Diango Cissoko

En exécution des instructions reçues du Président de la République par intérim, le vendredi 8 février 2013, le Premier ministre a rencontré : – les représentants des Forces vives de la Nation et la hiérarchie militaire, le lundi 11 février 2013 ; – les représentants du 33e Régiment des Commandos Parachutistes (RCP), le mardi 12 février 2013. Le mercredi 13 février 2013, il a rendu compte au Président de la République de ses premières conclusions. Il a estimé notamment que la voie du dialogue n’est pas épuisée. Ainsi, avec l’accord du Président de la République, le Premier ministre a poursuivi le processus de dialogue, en tentant à  nouveau un rapprochement des propositions de sortie de crise formulées par les deux parties. Il a eu plusieurs entretiens, le 14 février 2013, avec la hiérarchie militaire d’une part et les représentants du 33e RCP d’autre part. A l’issue de ce processus, le Premier ministre a fait les propositions suivantes au Président de la République, qui les a approuvées : 1. Les décisions de mutation des éléments du 33e RCP, prises par la hiérarchie militaire seront exécutées. 2. Le 33e Régiment des Commandos Parachutistes sera restructuré ainsi qu’il suit : – une compagnie d’Instruction sise au Camp de Djicoroni-Para ; – deux Compagnies sises, respectivement à  Gao et à  Tombouctou. 3. Les éléments des deux compagnies de Gao et de Tombouctou seront déployés à  Ségou et à  Sévaré pour leur mise en condition, avant leur engagement dans les opérations. 4. Le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants veillera à  la mise en œuvre de toutes ces mesures. Celles-ci devront prendre effet, au plus tard le 1er mars 2013. Bamako, le 15 février 2013

Affaire des « bérets rouges » : Oumar Mariko impliqué ?

« 16H30: des hommes armés mais en civile, débarque dans les locaux de mon ONG, saccagent tout et m´amènent. #Mali @partisadi ». C’’est ce qu’on pouvait lire sur le compte twitter d’Oumar Mariko, hier en milieu d’après-midi. Aussitôt, l’information a fait le tour de Bamako et ses environs. Le secrétaire général du parti Sadi, Oumar Mariko, a effectivement été interpellé au siège de son ONG à  Badiambougou par une demi-douzaine d’hommes armés en civil. Selon les premières informations glanées, cette interpellation musclée d’Oumar Mariko s’expliquerait par son refus de répondre à  la convocation des services de renseignement. En effet la Sécurité d’Etat aurait entrepris depuis hier une vague d’interpellations suite aux affrontements du vendredi dernier au camp des parachutistes de Djicoroni. Les interpellations auraient concerné surtout les hommes politiques. Comme on pouvait s’y attendre, cette interpellation a provoqué un tollé du côté du Sadi. Les leaders du principal parti d’opposition au Mali s’insurgent contre ceux qu’ils considèrent comme la volonté de museler un homme réputé pour sa liberté de parole et son patriotisme. Dans un communiqué, datant de ce mardi 12 février 2013 et signé par le secrétaire politique chargé à  la communication au nom du bureau politique, le Sadi, dénonce cette « provocation »des autorités intérimaires et rend responsable le Président par intérim, Dioncounda Traoré, de tout ce qui arrivera à  leur leader. Le Bureau politique demande au Président Traoré de libérer immédiatement Mariko « afin d’apaiser les esprits et permettre au Peuple de regarder de nouveau dans la même direction ». Cette arrestation a réveillé de nombreuses rumeurs qui avaient circulé à  la mi-janvier sur une possible collusion entre les leaders de la COPAM et les islamistes armés qui sévissaient au nord il y encore deux semaines. Un article du journal français Le Nouvel Observateur publié le 10 février dernier circule sur les réseaux sociaux. On peut y lire « les 8, 9 et 10 janvier, en effet, les services de renseignement relèvent un fait troublant : les groupes terroristes, et particulièrement Ansar Dine, sont en contact permanent avec les leaders des manifestants qui, à  Bamako, exigent, depuis quelques jours, le départ du président Traoré ». Y aurait-il un lien entre ces informations et l’interpellation d’Oumar Mariko ? C’’est bien la question que se posent les bamakois.

Camp Para de Djicoroni-Para : Un mort et des blessés

C’’est la panique dans le quartier déjà  échaudé par l’épisode du contre coup d’Etat manqué des bérets rouges. Tous les établissements scolaires ont libéré les élèves et beaucoup de boutiques ont fermé au marché. Difficile de s’approcher des lieux. Les gens forment des petits groupes dans les rues pour deviser sur la situation. Selon un habitant du camp-para qu’on a pu joindre au téléphone, les coups de feu seraient tirés par des bérets verts et des gardes et des gendarmes qui ont investi le camp depuis 5 heures à  l’aube pour empêcher un rassemblement prévu par les bérets rouges ce matin. « Ils ont tiré dans le camp, fait des tirs de sommation. Ensuite, un jeune de 18 ans aurait été tué par balle. On dénombre cinq femmes et une dizaine d’enfants blessés par balle », a indiqué notre interlocuteur, médecin de son état. Au moment de le joindre, il était en train apporter les premiers soins aux blessés pour, dit-il, arrêter l’hémorragie. En guise de représailles, des jeunes du camp s’agitent pour faire la peau à  des militaires coincés dans certains bureaux. L’attaque du camp militaire est liée à  la déclaration à  la télévision nationale du chef d’état-major des armées, a affirmé le soldat Bouaré. Intervenant en début de semaine à  l’ORTM (télévision nationale), le général Tahirou Dembélé, chef d’état-major, avait fait part de sa volonté d’envoyer les Bérets rouges au front combattre aux côtés des soldats français les groupes islamistes armés qui avaient occupé le nord du pays en 2012. Comme on a le problème du Nord sur les bras, vous allez combattre auprès de vos autres frères d’armes, avait déclaré le général à  la télévision, à  l’issue d’un entretien avec le commandement des Bérets rouges. Après cet entretien on a pris toutes les dispositions pour les affecter dans leur régiment, avait-il ajouté. Bien que l’unité d’élite des Bérets rouges n’ait pas été officiellement dissoute, le général Dembélé avait déclaré avoir décidé de réaffecter ses membres dans d’autres unités, parce que si vous êtes à  Bamako on fera toujours face aux mêmes problèmes. Tout le monde n’a pas rejoint son unité d’affectation (…) il y en a 417 qui ont rejoint leur unité d’affectation. Mais il y a une partie à  Bamako qui refuse d’obéir à  leurs autorités. Ils ont pris l’habitude de se réunir au camp. On a donc pris la décision de dégager les éléments qui vont se rassembler., avait-il ajouté. Hormis les 417 Bérets rouges affectés en dehors de Bamako, environ 800 se trouvent toujours dans la capitale malienne, mais le gros de leur armement leur a été confisqué, indique-t-on de source militaire. Fin avril 2012, les Bérets rouges avaient vainement tenté de reprendre le pouvoir après le coup d’Etat du 21 mars ayant renversé le président Toumani Touré, mené par les hommes du capitaine Amadou Haya Sanogo, membres d’un autre corps d’armée, les Bérets verts. Les combats entre les deux unités avaient fait une vingtaine de morts.

Les Béréts Rouges(enfin) libres

Ce mercredi 30 janvier 2013 restera un bon souvenir pour les 29 bérets rouges qui ont pu recouvrer la liberté, ainsi que leurs familles qui se sont battues pour obtenir leur retour à  la maison. Annoncée 18 janvier dernier, la décision de leur mise en liberté provisoire n’a finalement été appliquée qu’il y a quelques heures. C’est avec soulagement que leurs proches ont accueilli cette nouvelle. Cette fois ci ils ont pu les embrasser et les serrer dans leurs bras. Les 53 militaires appartenant pour la plupart au corps délite des parachutistes encore appelés « bérets rouges » ont été arrêtés suite aux évènements du 30 avril 2012 qui se sont soldés par l’affrontement avec les bérets verts, auteurs du putsch du 22 mars 2012. Parmi les militaires libérés on peut citer Amidou Sissoko dit Man, l’ancien chef d’Etat major particulier du président Amadou Toumani Touré, Mohamed Lamine Traoré dit Mala, fils de l’ancien président Alpha Oumar Konaré et Abdoulaye Cissé le commandant de la région militaire de Sikasso. Ils ont été retenus pendant plus de huit mois au camp 1 de Bamako. Leur relaxe aurait été retardée à  cause de l’opposition de l’ex-junte. Sous le coup de l’émotion, l’une des épouses de ces détenus n’a pas pu retenir ses larmes pour exprimer sa joie. « Dieu est grand voici mon mari libéré, que Dieu soit loué », s’est–t- elle écriée. Du côté du « camp para » ou résident les familles des bérets rouges la joie est mélangée à  l’angoisse car certaines familles n’ont pas vu revenir leur membre toujours retenu. « J’ai un grand frère parmi les arrêtés, mais je l’ai pas vu parmi les libérés qu’est ce qu’il lui est arrivé ou bien il reste toujours en prison » s’interroge, un jeune homme très déçu. Cette libération intervient 24 heures après l’interpellation des autorités de la transition par les élus Me Kassim Tapo et Me Hamidou Diabaté de l’Assemblée Nationale lors du débat sur la feuille de route présentée par le Premier ministre. Au cours de ces débats, Me Kassim Tapo et Me Hamidou Diabaté, en qualité d’hommes de droit, ont appelé les autorités de la transition à  mettre un terme définitif à  l’affaire dite des bérets rouges. « Ces bérets rouges n’ont pas leur place dans les prisons mais plutôt au front. » avaient déclaré les députés. l’heure de la réconciliation a-t-elle sonné dans l’armée ? Apparemment la mise en liberté de ces militaires annonce les prémisses de la réconciliation dans l’armée malienne déchirée, dans un climat de manque de confiance. Certaines sources indiquent même que la libération des autres détenus est prévue pour la semaine prochaine. Des sources militaires nous confient que ce jeudi au 33ème régiment des commandos parachutistes à  Djicoroni, les bérets rouges se sont mis en tenue pour le rassemblement, pour montrer à  la Nation et au monde entier leur disponibilité à  participer aux combats aux côtés de leurs frères pour libérer et sécuriser les territoires occupés par les terroristes. « Nous sommes prêts à  aller rejoint nos camarades au front. Nous attendons seulement que les autorités de la transition nous donnent l’ordre et nous mettent dans les conditions de combats » nous confit un béret rouge. Dans cette libération, le courage du procureur général est à  saluer. Car, malgré les menaces et les intimidations il est resté sur sa position à  dire rien que la loi. Cité par l’ hebdomadaire malien « le Procès verbal », le procureur de la commune 3 dont relève le dossier des bérets a témoigné avoir été menacé par des individus non identifiés. Le procureur général reconnaà®t que la perspective de libérer les bérets rouges ne fait pas plaisir à  tout le monde; il confirme que dans la nuit du vendredi 18 janvier, des inconnus, à  travers des numéros cryptés, l’ont personnellement menacé de mort en lui disant: « Si vous libérez ces assassins de bérets rouges, on aura votre peau ! ». Daniel Tessougué révèle même que des hommes politiques l’ont appelé pour exprimer leur désaccord avec la libération des bérets rouges. Il déclare cependant ne pas craindre les menaces : « Je suis au service de la loi, donc je n’ai pas peur de mourir. Des fils de ce pays sont en train de mourir pour libérer le pays; pourquoi pas moi ? ».

Affaire des bérets rouges : la libération annoncée attendra encore !

Dans la nuit du 18 janvier, la nouvelle de la libération des bérets rouges et autres militaires détenus au camp I a été accueillie avec joie dans leurs famille respectives. De sources concordantes, l’accueil de ces détenus au camp para de Djikoroni ou est basé le 33è régiment des commandos para aurait constitué une mobilisation de taille comme le témoigne cette femme : « Je serai tellement heureuse de voir mon mari rentrer à  la maison ». Hélas ! la joie fut de courte durée, car après l’annonce de la libération des détenus, parents, épouses et enfants devront encore attendre. l’information est pourtant parvenue de militaires, sur cette remise en liberté ordonné par le juge d’instruction en charge du dossier… Les interrogation des uns et des autres vont bon train après le blocage de la procédure. « Pourquoi ces bérets rouges ne sont pas encore libres?», « Qui bloque cette libération ?», s’interrogent parents et proches des détenus. Parmi eux, le commandant Malamine Konaré, fils de l’ancien président Alpha Oumar Konaré, toujours détenu. Impatience et procédures judiciaires Sur cette libération, les informations sont contradictoires,. Pour les uns, le Procureur de la République du Tribunal de la Première instance de la commune III tarde à  donner l’ordre de remise en liberté. D’autres sources indiquent que les ex putschistes avec à  leur tête, le capitaine Sanogo, cherchent à  influencer le parquet chargé du dossier. « l’ex-junte de Kati ne va jamais accepter cette libération, qui constitue un vrai risque pour les bérets verts », exprime un proche de Kati. Le juge chargé du dossier joint par téléphone se refuse lui à  tout commentaire. Au niveau du ministère de la justice, on rejette toute instrumentalisation du département. Le Code de procédure pénale, peut on lire dans une note d’information du ministère de la justice (voir-ci contre), donne au Ministère public un délai total de 15 jours pour soit s’opposer à  la mise en liberté o๠bien au contraire l’ordonner. « Nul doute que le ministère public aura à  C’œur de concilier le droit des détenus et la nécessité de protéger l’ordre public, surtout en ce moment de crise sécuritaire. ». « En tout état de cause, le Ministère de la Justice donne l’assurance à  la communauté nationale et internationale qu’il veillera scrupuleusement à  l’observation stricte de la loi et des droits des personnes visées. », conclut ladite note. Il faudra pour les proches des bérets rouges encore détenus prendre leur mal en patience, d’autant que ce corps de l’armée malienne avait fait savoir sa volonté de participer à  l’offensive militaire française menée en terre malienne par la France.

Comment les familles de bérets rouges ont chassé les « kidnappeurs » de Djicoroni-Para

Pierres éclatées sur la route, dizaines de gendarmes et policiers positionnés…, les abords du camp militaire de « Djiroroni para » ont une nouvelle fois été le théâtre de violences mercredi. Tout est parti de la présence dans ce camp habité par les bérets rouges censés être fidèles à  l’ancien président Amadou Toumani Touré, de bérets verts en tenue civile. Dans la matinée, des hommes aux visages austères ont fait les cent pas autour du camp avant d’y pénétrer de force malgré la présence de gardes à  l’entrée. Leur cible était Alassane Barradé, un adjudant chef. La tentative d’arrêter ce militaire a été avortée par la foule. Chassés par la foule Selon Kalilou Samaké, un jeune du camp, « ces gens étaient venus arrêter un béret rouge pour l’amener à  Kati afin de le torturer ». Raison pour laquelle les jeunes et les femmes se sont vite regroupés pour croiser le fer avec les visiteurs du jour, accusés par plusieurs ONG internationales de disparitions forcées et de tortures contre des bérets rouges soupçonnés d’avoir participé à  l’attaque du 30 avril contre les putschistes. Munis de gourdins et de cailloux, les familles ont réussi à  les chasser. l’un d’entre-deux a même échappé de peu au lynchage de la foule, grâce à  un chauffeur de taxi de passage. « Ses camarades se sont rapidement enfuis à  bord d’un véhicule en le laissant là . Il a fallu qu’il arrête un taxi pour se sauver », raconte Kadiatou. « Désormais, nos maris seront arrêtés sur nos cadavres » Les policiers ont dû faire une descente musclée au camp pour disperser la foule déchainée, entraà®nant un affrontement. Gaz lacrymogène contre pierres. Il a fallu la médiation des gardes en charge de la sécurité du camp pour calmer les esprits des jeunes et de leurs mères. « Trop C’’est trop, nous avons assez !», explose une dame en colère. « Désormais nos maris seront arrêtés sur nos cadavres !», tempête une autre. Plusieurs policiers auraient été blessés par des pierres et une femme aurait fait une fausse couche. Dans les jours précédents, deux jeunes officiers bérets rouges – dont l’aide de camp de l’ancien ministre de la Défense Sadio Gassama – ont été enlevés par des bérets verts. Leurs parents remuent ciel et terre pour avoir de leurs nouvelles.

Après la guerre des bérets, celle des femmes…

Les femmes de bérets verts postées à  Kati disent attendre de pied ferme leurs sœurs, femmes de bérets rouges. Ces dernières ont promis de marcher sur Kati en ce mois de ramadan en protestation à  l’ arrestation de leurs maris après la tentative de contre coup d‘état du 30 avril. Pour les femmes de militaires putschistes, la démarche de leurs sœurs relève de la provocation. La date du 30 avril 2012 restera historique dans les annales de l’armée malienne. Le contre coup d’état des bérets rouges contre les putschistes échoue avec la reprise de lieux stratégiques comme l’ORTM, l’aéroport et Kati par les hommes de Sanogo. Par la suite, de nombreux bérets rouges et leurs complices suspectés seront arrêtés et gardés à  Kati. Faut il rappeler que les époux de ces dames sont détenus dans des conditions inhumaines par les hommes de l‘ex junte. Conditions que dénoncent par ailleurs, le collectif des avocats comme des violations flagrantes de la loi et des droits de l’homme. Avis de protestation Transférés au camp de la gendarmerie à  Bamako, une vingtaine des militaires sont également portés disparus. Le 16 juillet dernier, les femmes du Camp Para de Djicoroni, avaient marché dans les rues de Bamako et prévoient de sortir à  nouveau pour faire entendre leur voix. Certaines auraient même clamé vouloir «Â marcher nues », signe d’un désespoir évident chez ces épouses de bérets rouges; Mais va-t’on les laisser faire ? Les femmes de bérets verts se disent prêtes à  les affronter si elles osent monter jusqu’à  Kati. « Nous nous préparons pour les recevoir et surtout, nous ne permettrons à  personne de venir nous manquer de respect », martèle une épouse de béret vert à  Kati. D’autres estiment que leurs sœurs ont la mémoire bien courte : « Avant le coup d’Etat, nos maris, nos enfants ont été égorgés comme des moutons à  Aguel’Hoc et personne n’a protesté. Nous aussi, nous avons marché pour dire nos vérités au Président de la République ! ». Dans le camp des femmes de bérets rouges, la détermination à  faire éclater la vérité sur les arrestations arbitraires et les actes de torture envers leurs maris est sans limite. Au camp de Djicoroni Para, des femmes des bérets rouges dont certaines sont ingénieurs et juristes ont publié un communiqué de presse, vu qu’elles ne sont pas autorisées à  rendre visite à  leurs époux . Elles donnent ainsi une semaine aux autorités pour faire toute la lumière sur ces disparitions et rendre justice !

Mali : les femmes des Bérets rouges entrent dans la bataille

Les épouses des soldats emprisonnés depuis la tentative de contre-coup d’Etat du 30 avril 2012 n’en peuvent plus. Voilà  trois mois que certaines sont sans nouvelles de leurs maris et que le flou persiste sur le sort de 21 à  22 soldats qui manquent à  l’appel et pourraient avoir été exécutés. Trois mois que les soldes des prisonniers n’ont pas été versées, et que leurs familles ont du mal à  joindre les deux bouts. Le 1er février 2012 déjà , d’autres femmes de soldats avaient manifesté, plongeant les grandes villes du pays dans des émeutes. Pillages, agressions… Une chasse aux Touaregs s’était déclarée, contre une communauté perçue en bloc comme les rebelles auxquels le massacre d’Aguelhok était imputé. Des femmes aussi téméraires que leurs époux A l’époque, C’’étaient les femmes de 70 soldats exécutés le 24 janvier sur leur base éloignée du Nord, à  Aguelhok, qui demandaient des comptes. Leurs maris avaient été froidement abattus, certains égorgés et éventrés, sans munitions pour se défendre ni renforts pour les aider. Le pouvoir, lui, minimisait le drame —un crime de guerre imputé aux islamistes d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Signe avant-coureur du délitement de l’Etat malien: ces femmes de soldats avaient forcé les portes du palais présidentiel de Koulouba et invectivé le président Amadou Toumani Touré (ATT). Cinq mois plus tard, ce sont 300 femmes de militaires qui sont descendues dans la rue, le 16 juillet 2012 à  Bamako. Foulards rouges noués autour de la tête, elles défendent les droits de leurs maris, des Bérets rouges, membres de l’ancienne garde présidentielle. Certains, loyalistes à  l’égard du régime déchu d’ATT, avaient fait une tentative de contre-coup d’Etat le 30 avril, pour renverser la junte des putschistes du 22 mars. Ils avaient cherché à  prendre le contrôle de l’aéroport de Bamako, de la télévision nationale et du camp militaire de Kati. Les combats s’étaient soldés par un échec des Bérets rouges et une vague d’arrestations. Une centaine de militaires —47 au moins selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR)— ont été mis au cachot dans le camp militaire de Kati, à  15 km de Bamako, la capitale. Aucun chef d’inculpation n’a été délivré contre eux pendant plusieurs semaines. Ils n’avaient pas non plus le droit de recevoir de visites. Certains ont été mis au régime d’isolement, confinés dans le noir 24 heures sur 24. Les moins gradés auraient été torturés et entassés dans des cellules o๠la température avoisinait les 45 degrés…. Lire la suite sur Slate Afrique : http://www.slateafrique.com/91477/les-femmes-berets-rouges-menacent-de-defiler-nues-pendant-le-ramadan#reaction

Les épouses de bérets rouges marchent pour leurs maris

Têtes couvertes de rouge comme leur maris, ces dames ont marché du camp Para jusqu’à  la place de l’indépendance en scandant des slogans de ras le bol général : «Trop C’’est trop ! », « Libérez nos maris injustement détenus! », «Â A bas les arrestations arbitraires ! ». Accompagnées de leurs fils et filles, toutes portaient des foulards rouges, signe de leur détresse contre l’arrestation de leurs maris. Ces femmes demandent la libération des Bérets Rouges arbitrairement arrêtés par la junte et torturés à  Kati pendant 50 jours avant d’être transférés à  la gendarmerie nationale sous la pression des associations des droits de l’homme, des avocats et des familles. Droit de visite restreint Pour rappel, après le contre coup d’état manqué du 30 avril 2012, et les affrontements qui ont opposé les bérets verts du capitaine Sanogo aux bérets rouges du 33è régiment para, l’ex junte a fait procéder à  l’arrestation de plusieurs d’entre eux. Le plus célèbre, le colonel Abidine Guindo, qui a lancé l’offensivevient d’être appréhendé et est lui aussi détenu à  Kati. Ces femmes et leurs familles se plaignent par ailleurs des conditions de détention, et l’impossibilité pour elles de rencontrer les leurs (les visites se font uniquement 2 fois par semaine, une décision de la junte). Elles dénoncent également la mauvaise foi et la lenteur de l’appareil judiciaire au niveau du tribunal de 3eme instance du District de Bamako, rappelant que leurs proches sont en prison depuis trois long mois…subissant la justice des vainqueurs. Elles ont essayé de discuter sans succès avec le médiateur de la République, Diango Sissoko, le Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Malick Coulibaly. Sans résultat. Mesures d’affectation Sur la question d’affectation des éléments du Régiment au sein d’autres corps de l’armée, la position des épouses est identique à  celle de leurs maris. «Il est hors de question que nos maris soient répartis entre d’autres corps après plusieurs années de service dans ce corps d’élite. Les éléments du Régiment ne bougeront pas d’ici. Nous préférons être radiés de l’armée que d’être répartis dans les autres corps. La répartition dans les autres corps n’est ni plus ni moins qu’un plan d’élimination programmée des éléments » ont affirmé les différentes intervenantes. Dans la foule, une marcheuse s’exprimait ainsi : « Trop, C’’est trop, nous avons attendu démarché et prié pour que cessent les arrestations arbitraires et les exactions contre nos maris. En vain. Nous ne permettrons plus qu’on vienne les arrêter arbitrairement comme des bandits ». Une autre épouse de bérets rouges en larmes témoigne avoir perdu son enfant de quatre ans : « ma fille de quatre ans est morte faute de soins, car je n’avais rien pour acheter des médicaments, et malgré l’aide des voisins, l’enfant n’a pas survécu. Elle est morte en réclamant son père, alors qu’on ne sait même pas ou il se trouve ». Pour ces femmes, la marche de ce 16 juillet n’est qu’un début : «Nous nous battrons jusqu’à  ce que la vérité éclate !», a lancé une épousé vêtue de la tenue son mari

Qui veut la peau du capitaine Sanogo ?

Une tentative de contre-putsch a été immédiatement évoquée, dès le début des affrontements entre bérets rouges et bérets verts de l‘ex junte, le 30 avril au soir. Un affrontement qui a occasionné de nombreux morts de part et d’autre et parmi la population civile, sans qu’aucun bilan officiel n’ait été révélé. Les bérets verts du capitaine Sanogo ont livré en quelques heures une bataille épique contre les bérets rouges du camp des parachutistes de Djicoroni à  Bamako, considérés comme l’élite de l’armée malienne, jusqu’ à  reprise totale du contrôle de la situation. Dans un ultime sursaut, ces parachutistes (environ 300 hommes) ou bérets rouges, ont voulu contrôler la télévision nationale, l’aéroport et le camp de Kati. Les opérations étaient dirigées par le colonel Abidine Guindo, commandant des parachutistes et ancien aide de camp du président déchu ATT. Il serait l’artisan de la fuite d‘ATT du palais de Koulouba la veille du coup d’état du 22 Mars. «Â Un capitaine de plus en plus populaire ? » De son côté, le capitaine Sanogo, qui ne quitte plus son QG de Kati, doit en avoir gros sur le C’œur. Ayant rejeté en bloc les dernières décisions du sommet de la CEDEAO tenu à  Abidjan le 26 Avril, il avait clairement promis que l’Accord Cadre signé avec la CEDEAO serait respecté. Et sans autre forme de recours. La CEDEAO elle a réaffirmé certaines mesures, lors du sommet de Dakar le 3 Mai, tout en lâchant du lest sur l’envoi d’une force de sécurisation de la transition, qui ne sera désormais déployée que sur demande des nouvelles autorités maliennes de transition. Son non à  la CEDEAO, dont les décisions étaient perçues comme une atteinte à  la souveraineté nationale, et la victimisation qui a suivi les attaques du 30 avril, ont sans doute renforcé la popularité de Sanogo, auprès des populations maliennes. En est-il de même parmi les élites de Bamako ? Pas si sur, et certainement pas dans les partis politiques, qui après s’être beaucoup agités, font désormais profil bas. La vague d’arrestations qui a visé de nombreuses personnalités, dont l’ancien premier ministre Modibo Sidibé, interpellé trois fois, ou encore le leader du parti URD, Soumaila Cissé, en soins à  Paris, a sans doute calmé leurs ardeurs. Au total, 22 personnalités politiques et civiles avaient passé 48h au camp de Kati, entre le 16 et le 18 avril 2012. Les déclarations et les méthodes du capitaine semblent agacer depuis longtemps. «Â  Il est frappant de constater à  quel point un culte de la personnalité s’est crée autour de ce militaire, dès les premières heures du putsch », témoigne un journaliste sur place. Défilés de personnalités à  Kati, demande d’audiences en cascade, le chargé de la communication de la junte est débordé, parfois exaspéré, mais il tient : «Â  Vous voyez, C’’est ainsi toute la journée à  Kati. Tout le monde veut voir le capitaine… » Tout le monde peut-il encore voir le capitaine ? «Â Evidemment non ! », affirme un garde à  Kati , joint par téléphone. «Â  Depuis l’attaque du lundi, on a renforcé la sécurité autour du capitaine et du camp.» A l’entrée de la ville garnison, les contrôles de sécurité ont été renforcés et les véhicules sont fouillés un à  un par les hommes du capitaine. «Â Le Bâton magique du capitaine » «Â  Le capitaine est un enfant béni ». «Â C’’est Dieu qui le protège contre ses ennemis », témoignait un menuisier à  Bamako, au lendemain des attaques du 30 avril. En effet, Amadou Haya Sanogo, depuis son entrée en scène, se promène avec un bâton en bois étrange, qui le protégerait contre toute attaque sur sa personne, disent les plus superstitieux. «Â Il ont pourtant essayé de l’avoir un soir … », raconte une femme soldat de la garnison de Kati aux formes rondes. Elle est l’objet de plaisanteries de la part de ses collègues, mais sa bonne humeur plaà®t. Elle fait partie de ceux qui auraient empêché une énième tentative d’exfiltration du capitaine il y’a quelques semaines. Alertés, par la sortie inopportune de l’homme fort de Kati, elle et ses collègues ont intercepté le véhicule et demandé au chauffeur : «Â  O๠emmenez-vous le capitaine? ». Et cette autre tentative au début du mois d’avril, qui aurait été commanditée par des politiciens excédés par les agissements de la junte. «Â 58 millions » auraient été proposés si l’opération de liquidation avait réussie, confirme une source militaire à  Kati. «Â s’Ils ont procédé de la sorte en visant la garde rapprochée du capitaine, ils ont mis tous leurs œufs dans le même panier et les ont cassé ! », réplique un éditorialiste malien. « Bérets rouges en mission ? » Entraperçus sur la route de Samè et de Koulouba menant à  Kati, lundi 30 Avril, l’information a rapidement été transmise au camp, qui a agi en conséquence… A Kati, il y a bien eu des échanges de tirs, mais les bérets rouges n’ont pu atteindre le QG. D’autant que les mercenaires qu’ils attendaient à  l’aéroport de Bamako pour leur prêter main forte, n’ont pas pu atterrir. l’ ORTM et l’aéroport ont vite été repris et 300 hommes ne peuvent faire tomber l’ex junte, qui a reçu le renfort de la gendarmerie, de l’armée de l’air et du géni, avec des éléments venant notamment de Koulikoro. Cette tentative de contre-putsch par les bérets rouges s’inscrit-elle dans un complot qui dépasse les frontières nationales ? l’idée circule à  Bamako, que des forces étrangères ou « forces obscures » selon l’ex junte, chercheraient à  faire tomber le CNRDRE. Parmi les mercenaires arrêtés ces derniers jours et dont certains ont été exhibés à  la télévision, se trouvaient des Burkinabés, Sénégalais, Nigérians, Tchadiens et des Ivoiriens. D’autres pointent du doigt la CEDEAO, dont les dernières décisions à  Abidjan, concernant la durée de la transition et le maintien du Président intérimaire au-delà  des 40 jours, renvoient à  une mise sous-tutelle du Mali, insupportable aux yeux de beaucoup. « La junte a signé seule l’Accord Cadre avec la CEDEAO, sans consulter les forces vives de la nation, à  elle d’assumer les conséquences des mesures de la CEDEAO », affirmait l’Imam Dicko, en réaction. Son institution, le Haut conseil islamique du Mali (HCIM) a pris ses distances avec l’ex junte. Du reste, l’action de protestation des bérets rouges, fidèles à  l’ancien président ATT peut-elle avoir été suscitée et récupérée par des individus malintentionnés et soutenus par des éléments étrangers ? Ne dissout pas qui veut le CNRDRE en quelques heures. La chasse aux sorcières elle va-t-elle reprendre de plus belle ? Le commandant Mamadou Lamine Konaré, dit « Mala » et fils d’Alpha Oumar Kaonaré, soupçonné d’avoir épaulé la junte dans le coup d’état du 22 Mars, a été arrêté le vendredi 4 Mai par les hommes de Sanogo…

Guerre des bérets :  » Les frères d’armes ne doivent pas s’entretuer « 

« Deux corps au sein d’une même armée ne doivent pas s’affronter. Avec le retour à  l’ordre constitutionnel je désapprouve le coup de force des bérets rouges pour renverser la junte à  Kati », estime Bakoroba Dembélé, professeur de mathématiques. «Â Si le CNRDRE s’est montré menaçant envers les politiciens, cela ne veut pas dire qu’on doit tuer le capitaine Amadou Haya Sanogo et ses hommes. Imaginez, ils ont essayé de prendre l’ORTM, l’aéroport, et la ville de Kati, QG des putschistes. » « Les frères d’armes ne s’entretuent pas » Pour Samba Diarra, sociologue, la situation est honteuse pour l’armée malienne. « Les bérets rouges et verts sont d’abord des maliens avant d’être ses militaires. Ils sont tous les fils du pays et des frères d’armes ne s’entretuent pas. Aujourd’hui, tous ces morts constituent une perte pour le Mali. » D’autres comme Clément Diawara, pointent du doigt les militaires qui veulent rester au pouvoir : « Cet affrontement est un coup monté par la junte pour montrer les muscles à  la CEDEAO. Les militaires veulent s’accrocher au pouvoir, C’’est pourquoi ils créent toujours la confusion pour semer le désordre à  Bamako. Le moment n’est pas propice pour la bataille du pouvoir, l’important C’’est d’aller au nord libérer les trois régions occupées par les groupes armés ». « La priorité, C’’est d’aller se battre au nord « Pour Djénèba Kassambara, la priorité, C’‘est plutôt d’aller se battre contre les rebelles qui occupent les trois régions du nord. Et non de s’entretuer. Tandis qu’ Amadou Djittèye, entrepreneur, estime qu’on doit juger tous les bérets rouges arrêtés: « C’’est honteux pour les bérets rouges de vouloir venger ATT. Ils sont une minorité dans l’armée malienne. ( 300 hommes ont tenté le coup de force du 30 avril). Et des mercenaires étaient mélangés aux bérets rouges. Ils seront tous jugés avec leurs complices ». Le capitaine lui impressionne certains. Pour avoir échappé à  plusieurs tentatives de liquidation : « Amadou Haya Sanogo est un enfant béni, estime Fadiala Keita, menuisier. Personne ne peut le tuer. C’’est Dieu qui le protège contre ses ennemis. Les fidèles d’ATT qui ont tenté de le tuer ont été humiliés. La junte a ouvert les yeux des maliens sur la corruption du régime d’ATT »

Contre putsch avorté : Sanogo confirme le maintien des organes de la transition

La capitaine Sanogo, président du Comité national de restauration de la démocratie et du redressement de l’Etat (CNRDRE) a fait une déclaration sur les ondes de l’ORTM à  15h40, au cours de laquelle il a tenu à  rassurer la population : « je suis là , je vais bien ». Des mercenaires étrangers infiltrés Selon lui, les événements qui ont opposé ses troupes, les bérets verts, aux parachutistes (bérets rouges) hier soir et dans la matinée étaient destinés à  l’éliminer. Pour le chef de l’ex-junte, auteur du coup d’Etat du 22 mars, les paras étaient appuyés par des « individus mercenaires mal intentionnés qui commençaient à  s’infiltrer depuis plusieurs jours ». Selon lui, des enquêtes seraient en cours. Sanogo a par ailleurs lancé un appel aux bérets rouges qui ne se seraient pas rendus, « il est encore temps de revenir, de se rendre. Cela va faciliter les choses », a t’il déclaré. Visiblement fatigué, le chef de la junte était entouré de plusieurs membres du commandement militaire : le ministre de la défense, le colonel-major Yamoussa Camara, celui de la sécurité le Général Tiefing Konaté, et également le chef d’Etat major de la gendarmerie, le colonel Diamou Keita. Interviewé par le journaliste Makanfing Konaté, Sanogo a par ailleurs confirmé que les organes de la transition, Président par intérim, Premier ministre et gouvernement resteraient en place, conformément à  l’Accord-Cadre signé le 6 avril 2012 signé entre la CEDEAO et le CNRDRE. Première sortie du porte parole du gouvernement Dans la foulée de Sanogo, Hamadoun Touré, ministre de la communication, des nouvelles technologies et porte parole du gouvernement a pris la parole pour appeler au calme, « la violence ne saurait être la solution ». Celui qui était jusqu’à  sa nomination porte parole de l’ONUCI a présenté ses condoléances aux familles des disparus, et appelé à  parachever le retour définitif à  la vie constitutionnelle avec un retour de la sécurité sur tout le territoire.

Calme précaire à Bamako, le Camp Para attaqué dans la matinée

Mise à  jour : 17h05 Ce matin, les bérets verts du capitaine Sanogo ont donné l’assaut au Camps Para de Djicoroni, siège des forces loyalistes de l’ancien président ATT. Des tirs intenses ont résonné vers 10 heures locales, après que l’ex-junte malienne ait déclaré contrôler la situation, notamment à  l’aéroport de Bamako et au siège de la télévision nationale (ORTM), o๠de violents combats ont eu lieu dans la nuit dernière. Le calme est revenu en fin de matinée, informe l’AFP. Plus tôt dans la matinée, un militaire s’exprimant au nom du capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de l’ex-junte, est apparu à  l’ORTM pour dénoncer l’attaque de « forces obscures » et affirmé que les forces du Conseil national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDE, junte) avaient sécurisé la capitale. Dans la capitale, les habitans vivent un 1er Mai terrés chez eux, alors que de nombreuses manifestations populaires étaient prévues. Selon des informations concordantes, le camp parachutiste dans lequel étaient retranchés les bérets rouges seraient tombé aux mains des éléments de l’ex-junte, les bérets verts. Après d’âpres combats qui ont débuté dans la soirée du lundi 30 avril, les bérets verts auraient réussi à  capturé le Colonel Abidine Guindo, commandant du camp et ancien chef d’état major particulier du président ATT. Ils seraient en route pour la ville de garnison de Kati o๠se trouve le siège de la junte. Un premier bilan des affrontements de la matinée entre l’ex junte et les bérets qui se sont repliés, fait état d’au moins 11 morts, dont 5 civils, tous tués par balles et environ 30 blessés, selon une source à  l’hôpital Gabriel Touré. De nombreux blessés y ont été transportés.

Edito : La bataille des caïmans

«Â Qu’on en finisse cette nuit !», «Â Nous traversons une grave crise et si on sort de cette période, le Mali sera sauf à  jamais ». «Â Il y a quelques chose d’étrange dans cette affaire non ?… ». Ainsi vont les commentaires dans la capitale malienne, au lendemain des évènements qui ont opposé les militaires de l’ex junte à  la garde nationale de l’ancien président Amadou Toumani Touré. Dans trois lieux clés : au Camp Para, à  l’ORTM et à  l’aéroport de Bamako Sénou. Et d’autres évoquent des forces étrangères, «Â obscures » ou encore «Â occultes». Ce qui est certain, C’’est que le ciel rouge de Bamako servira désormais d’avertissement au peuple. Ce vent bizarre n’était donc pas fortuit. Ce mardi matin, la situation est à  l’avantage de l’ex junte, qui dit avoir repris la situation sous contrôle, dans une déclaration télévisée aux premières lueurs de l’aube. Mais plusieurs personnes ont perdu la vie ce 30 avril, jour noir pour le Mali. A commencer par cette jeune étudiante, Abibata Danioko, victime collatérale de ceux qui en veulent à  Hamadoun Traoré, le secrétaire général de la toute puissante association des élèves et étudiants du Mali. (AEEM). On apprend ce mardi que le deuxième homme, blessé dans la fusillade qui visait le jeune leader, a succombé à  ses blessures, tandis que Traoré est toujours en réanimation. Si la douceur règne ce 1er mai après une pluie salutaire, le ciel lui n’a pas été clément la veille. Les caà¯mans se sont déchirés dans la capitale jusque tard dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2012. Quelques jours après la date qui aurait du voir la tenue de l’élection présidentielle, Bamako a vécu des heures étranges, entre affrontements et menaces tous azimuts. La vie a donc repris son cours normal, même si des tirs sporadiques résonnent encore dans la capitale. Sommation ou menaces de la junte, pour intimider, ce qui est sûr, C’’est que ça n’est pas terminé. La transition qui avait pris une bonne voie, semble désormais menacée par les agissements d’une junte, échauffée par les décisions de la CEDEAO et qui ne se laissera pas écarter de la résolution de la crise malienne. Dans ce cas précis, l’institution panafricaine devra revoir ses méthodes. Et si elle devait convoquer un autre sommet extraordinaire, ces chefs d’Etat, devront user de gants et de subtilité, pour ne pas échauffer davantage les esprits à  Bamako. Quant à  la junte, qui se voit bénéficier du soutien grandissant de la population face à  l‘ingérence de la CEDEAO, elle risque de se galvaniser davantage, en entravant le processus de retour à  l’ordre constitutionnel. Et en rendant plus complexe la gestion du nord. Le salut viendra-t-il alors du peuple ? Lorsqu’il sera excédé d’un côté ou de l’autre. Comme en Mars 1991, lors de la révolution démocratique, le dernier mot risque de revenir à  la rue. Les caà¯mans envahiront alors Bamako….

Tentative de contre-putsch à Bamako, des morts et des blessés à l’ORTM

Mise à  jour : 15h14 Aux alentours de 18h, des coups de feu ont retenti le lundi 30 avril en plusieurs endroits précis de la ville de Bamako : camp parachutiste, cité administrative et ORTM, o๠plusieurs morts auraient été dénombrés. Des combats auraient opposé les bérets verts du capitaine Amadou Haya Sanogo, auteurs du putsch du 22 mars qui a mis fin au régime du président ATT, et les bérets rouges, de la compagnie parachutiste dont est issu le président déchu. La tentative des bérets verts d’arrêter le commandant des paras, le Colonel Abidine Guindo, ancien aide de camp d’ATT qui se trouve retranché dans le camp situé à  Dijicoroni, serait à  l’origine de la confrontation. Après plusieurs heures de combats faisant plusieurs morts, les bérets rouges auraient pris l’ORTM, la télévision nationale, aux alentours de 21h30. Mais après plusieurs informations contradictoires, les bérets verts auraient repoussé les assaillants. Des combats à  l’arme lourde se seraient poursuivis au camp militaire de Kati o๠se trouve le siège du Comité national de restauration de la démocratie et de redressement de l’Etat (CNRDRE), présidé par le capitaine Sanogo. A 22h30, le CNRDRE annonçait avoir la situation sous contrôle, une déclaration est prévue ce soir sur les ondes de l’ORTM. Mardi au petit matin, un militaire s’exprimant au nom du capitaine Sanogo est apparu à  l’ORTM pour dénoncer « des forces obscures » à  l’origine des « attaques » et affirmé que les forces du Conseil national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDE, junte) avaient « sécurisé » les trois sites stratégiques visés. « Nous tenons l’ORTM, l’aéroport et Kati. Nous maà®trisons la situation. Il y a eu des morts mais pour l’instant on ne peut pas donner le nombre », a déclaré à  l’AFP un officier de communication de la junte. Un soldat de la junte a affirmé de son côté avoir vu « au moins 9 morts entre Kati et Bamako », ajoutant que « des bérets rouges ont été arrêtés », sans préciser le nombre. Dans la matinée du 1er Mai, de nouveaux combats ont opposé la junte aux Bérets rouges. Des tirs intenses ont résonné vers 10 heures locales, après que l’ex-junte malienne ait déclaré contrôler la situation, notamment à  l’aéroport de Bamako et au siège de la télévision nationale (ORTM), o๠de violents combats ont eu lieu dans la nuit dernière. Le calme est revenu en fin de matinée, informe l’AFP. Contre Putsch ? Il s’agirait donc d’une tentative de contre putsch, quelques jours après le sommet de la CEDEAO qui s’est tenu à  Abidjan le 27 avril, et dont les résolutions avaient été rejetées par le CNRDRE et une partie de la classe politique. Alors qu’un gouvernement de transition dirigé par Cheikh Modibo Diarra venait d’être nommé, les chefs d’Etat ouest-africains avaient décidé de porter la durée de la transition à  12 mois, de prolonger d’autant le mandat du président par intérim, et d’envoyer des troupes pour protéger les organes de la transition. Depuis plusieurs jours, des tensions étaient nées au sein de l’armée, les bérets verts du capitaine Sanogo souhaitant garder le pouvoir, voire même présider la transition, alors que d’autres, notamment des officiers supérieurs, avaient opté pour un retrait de l’armée. Cette tentative de contre coup d’état se déroule alors que le Nord Mali est en proie à  une grave crise, occupé par la rébellion armée du MNLA qui revendique l’indépendance de l’Azawad, et des groupes islamistes armés, tels qu’AQMI et ses alliés Ancar Dine, MUJAO et Boko Haram.

16ème journée du Championnat national de football : le Djoliba battu pour la première fois

2 buts à  0. Voilà  le score qui fait de état de suprématie de l’Asko sur les rouges de Bamako, qui se sont inclinés à  l’issue d’un match qui ne leur a pas offert de cadeau. Ils étaient face à  une équipe de l’Asko bien en jambe et déterminée à  se signaler dans la compétition. Après une première mi-temps vierge de 0 but partout, C’’est en deuxième mi-temps que l’Asko s’est énergiquement manifesté contre les rouges. A l’aide d’un système de jeu très technique et rapide, elle arriva à  déverrouiller la solide défense djolibiste. C’’est ainsi qu’à  la 54ème minute du jeu, elle trouvera le chemin des filets par le très redouté Moustaphe Tounkara. Quant au 2ème but, il fut l’œuvre de Cheik Tounkara nouvellement rentré. C’’est en vain que les rouges se ressaisiront au cours de ce palpitant match tenu à  fond par les petits magiciens de l’Asko. Ainsi donc le Djoliba enregistre sa première défaite dans ce championnat national Par ailleurs, la 16ème journée aura mis aux prises le Stade malien et la Jeanne d’Arc (JA). La confrontation s’est soldée par la victoire 1 but à  O des Blancs sur la JA. Le stade a ravi la vedette à  la JA en s’imposant 1 à  0, but marqué à  la 21ème minute par Mamadou Coulibaly. A noter que dans quelques jours, le Stade malien prépare dans quelques jours le match retour contre Fès de Rabat. Ces deux matchs devaient permettre au Djoliba et au Stade de se réconcilier avec leurs supporteurs. Car en effet, toutes deux venaient d’être battues dans les compétitions africaines. Le stade en déplacement au Maroc s’est fait battre 0-2 par Fès de Rabat, tandis que la Djoliba s’inclinait à  domicile contre le Tout puissant Mazembe de la RDC par le score de 1-0. C’’est pourquoi ils avaient forcement besoin de gagner les matchs de championnat, histoire de redorer leur blason.