Axe Douentza-Boni : les raisons de la levée du blocus

L’annonce a été faite ce mercredi par des sources locales : le blocus sur la route nationale 16 a été levé. Mettant ainsi fin à un calvaire qui aura duré plus de quatre mois.

Bloqué entre Boni et Douentza par des terroristes depuis mai dernier, l’arrêt du traffic a eu comme conséquences, entre autres, la limitation des déplacements des populations de la zone, l’arrêt des foires hebdomadaires de ces localités. Et à Gao plus récemment, il a causé une pénurie de médicaments dans les pharmacies de la ville. Malgré les cris de cœur des populations de la Cité des Askia dont la Coalition des organisations et associations de culture sédentaire, Songhoy Chawara Batoo qui a organisé une conférence le 2 juin dernier pour dénoncer la situation auprès des autorités du Mali, le problème est resté sans solution.

C’est dans ce contexte que « les habitants de la zone ont décidé de prendre les choses en main en allant discuter avec les coupeurs de route », explique une source bien introduite. Selon cette dernière, les populations de Boni ont délégué trois jeunes ressortissants pour aller rencontrer les terroristes qui seraient de la Katiba Serma.

Les discussions qui, ont aboutit à un accord local et a permis la levée du blocus, ont eu lieu dans la forêt de Serma.

« Tout a été discuté et convenu par ces trois personnes qui ont représenté le village. Il n’y a pas eu un document écrit. L’accord a été verbal et est reste un secret entre les djihadistes et les envoyés ainsi que les légitimités du village », explique notre source. Une autre source affirme que le blocus a levé suite à un accord financier avec les terroristes. Le montant de cet accord n’a pas encore été révélé, mais sur cette base assure notre seconde source, les terroristes se sont engagés à lever le blocus et déminer les routes des engins explosif improvisé. Le trafic aurait repris depuis mardi « sans problème », constatent des habitants de la localité.

 

RN 30: une route à fort impact économique

Située au sud-ouest de Bamako, la route Dioïla – Massigui – Koualé – Kébila constitue une section non bitumée de la route nationale 30. En janvier dernier, le ministère des Transports a lancé un avis d’appels d’offres pour les travaux de construction et de bitumage au titre de ses exercices budgétaires 2022 à 2025. À terme, la nouvelle route permettra de relier plusieurs régions maliennes au port de San Pedro, en Côte d’Ivoire, alors que sous sanction de la CEDEAO actuellement le pays essaie de diversifier ses voies.

La RN30 prend origine sur la RN6 (l’axe Bamako – Ségou) au niveau de la ville de Fana, puis traverse la route nationale RN7 (l’axe Bamako – Sikasso) et prend fin à la frontière avec la Côte d’Ivoire.

La première section de la RN30, 41 km reliant les villes de Fana et de Dioïla, a été bitumée en 2013. Les travaux de bitumage de la section Zantiébougou – Kébila – Kolondiéba – Frontière Côte d’Ivoire (140 km) ont été lancés en mars 2017 et ont pris fin en 2020.

Le tronçon manquant, Dioïla – Massigui – Koualé – Kébila, pour lequel un appel d’offres a été récemment lancé pour la construction et le bitumage, démarre à la sortie de la ville de Dioïla, traverse par la suite la RN7 au niveau de Koualé et prend fin au niveau de Kébila, située à l’intersection entre la RN30 et la route vers Zantiébougou (à 55 km de Bougouni).

Un contournement de 2 km est prévu au niveau du village de Koualé. Le projet prévoit également l’aménagement et le bitumage d’environ 6 km de voiries urbaines dans la ville de Dioïla.

Un tronçon bienvenu

Le trafic généré, suite notamment au développement de l’activité agricole du coton et minière de l’or dans la zone d’influence du projet, motive la construction et le bitumage de la route. La zone accueille la mine d’or de Morila, à environ 2 km au sud-ouest du village de Sanso, région de Bougouni, qui vise 170 000 onces d’or en 2023.

La région de Bougouni a également en projet d’exploiter en 2024 l’un des minerais les plus convoités, et qui entre dans la fabrication de tous les équipements technologiques, le lithium. La mine, d’une durée de vie de 21 ans, à grande échelle et à faible coût, devrait produire 726 000 tonnes de concentré de spodumène.

En outre, les régions de Dioïla et de Bougouni font partie de deux grandes filiales de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT). La Filiale centre, avec 4 usines d’égrenage, dont 2 dans la région de Dioïla, et la Filiale sud, avec 7 usines d’égrenage, dont 3 dans la région de Bougouni. À cela s’ajoute une activité dense en élevage et en pêche.

Avantages socio-économiques

La construction et le bitumage de la route Dioïla – Massigui – Koualé – Kébila permettra le désenclavement des nouvelles régions de Dioïla et de Bougouni et assurera la liaison de la RN30 avec le corridor Bamako – Zantiébougou – San Pedro.

Cela va créer une liaison économique et favoriser les investissements dans les régions de Koulikoro, Ségou, Mopti et du Nord du Mali, avec le Port de San Pedro accessible à partir de Fana.

À titre d’illustration, le rapport économique du projet explique que cela permettra de « favoriser l’importation du blé à partir du Port de San Pedro au profit de l’usine des Grands Moulins de Koulikoro sans passer par la ville de Bamako, dont la traversée constitue un véritable goulot d’étranglement ».

La route Dioïla – Massigui – Koualé – Kébila va assurer« une meilleure desserte des centres de distribution, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale, en offrant une connexion plus rapide avec les pays voisins (Côte d’Ivoire, Burkina-Faso), favorisant ainsi une augmentation de la production » et une légère baisse des coûts de production, qui sont étroitement liés au coût de transport et à l’accessibilité aux marchés.

Sur financement de la Banque africaine de développement pour plus de 100 milliards de francs CFA, la durée prévisionnelle des travaux est de deux ans et demi. La route pourra être exploitée durant 20 ans.

Infrastructures : Les routes de la colère

La route du développement passe par le développement de la route, dit-on. Certains citoyens maliens semblent aujourd’hui plus que jamais s’approprier cette maxime. Depuis le 23 août 2019, le front social connait des soubresauts d’envergure un peu partout à travers le pays. Sous les projecteurs, des revendications pour des conditions de vie meilleures mais aussi et surtout, et au premier plan, la réclamation de constructions ou de réhabilitations des routes. De Kati à Kayes en passant par Tombouctou, Gao, Ménaka ou encore Bougouni, plus récemment, les pressions sur le gouvernement se sont multipliées, au point d’obliger Bamako à dépêcher des missions de conciliation. Mais entre les grands facteurs qui ont abouti à la dégradation de l’ensemble du réseau routier malien et les efforts de l’État pour rectifier le tir, l’écart reste considérable. Le bout du tunnel semble encore loin.

« La première des choses que nous voulons, c’est que le Premier ministre nous dise avec la plus grande précision possible la date de reprise des travaux sur la route N’gomacoura – Léré – Niafunké. Nous ne quitterons pas ici. Même s’il faut être là 10 ans, nous allons rester. Nous avons le temps et nous allons nous relayer. Pendant que certains travailleront, d’autres seront là, et inversement, jusqu’à obtention d’une totale satisfaction », nous confiait avec hargne Ibrahim Boiny Adiawiakoye, Président du collectif « Tombouctou réclame ses droits », le 6 septembre dernier, 4 jours après le début des manifestations pacifiques dans la Cité des 333 saints.

Leur détermination aura payé, puisque quelques jours après une délégation ministérielle les rencontrait et parvenait à un protocole d’accord  avec le collectif, dans lequel ses principales revendications étaient prises en compte et de nouvelles doléances acceptées.

« Le Gouvernement s’engage à reprendre les travaux de la route N’gomacoura – Léré –  Niafunké au plus tard le 25 novembre », stipule le communiqué, en date du 11 septembre 2019.  « Le Collectif Tombouctou réclame ses droits s’engage, pour sa part, à lever immédiatement toutes les restrictions sur les routes et dans la ville de Tombouctou après la signature du présent protocole », apprenait-on par la suite.

Au rang des doléances supplémentaires concédées par la délégation, emmenée par le Porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, chargé des relations avec les Institutions, Yaya Sangaré, entre autres, bitumer la route de Kabara (5km), indiquer la programmation pour la construction de la route Tombouctou – Taoudéni et réhabiliter la route Kabara – Koriomé.

Des mouvements contagieux

Bien avant Tombouctou, ce sont les jeunes de Kayes et de Kati qui avaient sonné l’alerte. Après cinq jours de blocus sur la RN1 à l’entrée de Kati, les jeunes du mouvement « Sirako » finissait par libérer les voies, non sans d’âpres négociations, qui, d’ailleurs, dans un premier temps, avaient échoué avec le Premier ministre. Il aura fallu l’intervention du général Moussa Diawara de la Sécurité d’État pour calmer les esprits.

« Théoriquement, en seulement un mois, les recettes de la route peuvent couvrir la première phase des travaux que nous réclamons, à savoir l’axe Kati – Didiéni. Pour nous, c’est cette route qui supporte 40% des importations et des exportations du Mali. Ce n’est pas à négliger, d’autant plus que, depuis la crise ivoirienne en 2001, le corridor sénégalais est le plus emprunté. C’est pourquoi nous avons exigé le démarrage immédiat des travaux », explique Adama Ben Diarra, de la cellule de communication du collectif « Sirako ».

Avec l’assurance donnée par le général Diawara que les travaux allaient effectivement démarrer dans un délai de trois semaines pour la RN3 ( Kati – Diéma) et en mars 2020 pour la construction de la RN4 en direction de Nara, les barricades avaient été levées le 27 août, avec l’accompagnement du ministère des Transports et de la mobilité urbaine.

« Le lundi 2 septembre, les travaux ont démarré à Kati, en avance par rapport au 20 septembre évoqué. Mais le peuple veille. Nous restons très vigilants et très mobilisés. Si jamais les travaux s’arrêtent en cours de route, il est sûr et certain que la mobilisation sera encore plus grande que les autres fois », prévient Diarra.

Le 11 septembre 2019, c’est la Cité des Askias qui se levait à son tour comme un seul homme pour réclamer, entre autres points, le démarrage sans délai des travaux de reconstruction de l’axe Gao – Sévaré, la finition accélérée des travaux de réhabilitation de la route gouvernorat – aéroport et du boulevard des Askias – monument des Martyrs et la tenue d’une table ronde, en présence du Premier ministre, sur la question de la route Gao – Sévaré dans 10 jours au plus.

Là encore, les autorités ont pu rapidement trouver des points d’accords avec la plateforme « Ensemble pour Gao », qui était au-devant des actions, même si, spécifiquement, il y a eu des mécontentements chez certains jeunes, qui semblaient ne pas comprendre les contours de l’accord ni comment il avait été négocié.

Ménaka et Bougouni ne sont pas restées en marge de cette « mobilisation pour les routes ». Après quelques jours de sit-in, la première est également parvenue à avoir gain de cause auprès de la délégation ministérielle, tandis que c’est juste après la fin de sa mission que les jeunes de Bougouni sont entrés dans la danse, réclamant la réhabilitation de la route Bougouni – Manankoro et l’installation effective du gouverneur de la nouvelle région.

Comment en est-on arrivé là ?

Si la majeure partie des routes du Mali sont aujourd’hui décriées, « c’est dû à un manque de volonté de l’État. Nous pouvons également parler de mal clairvoyance, parce que quand on dit que la route c’est le développement, on doit se donner la peine d’entretenir les routes », tranche Mamady Dramé, Président du Front d’actions pour la région de Kayes (FARK).

Faux, semble rétorquer Adama Traoré, ingénieur géotechnicien et Directeur du service des Données routières à la Direction nationale des routes (DNR). « L’essentiel du réseau routier malien, globalement, à part quelques axes, a déjà servi la durée pour laquelle il avait été construit et est donc aujourd’hui vétuste. Du coup, la maitrise en entretien devient un problème, parce que les ressources ne suivent pas le rythme de la dégradation des routes ».

« 15 ou 20 ans après la réalisation d’une route, nous pensons que les conditions économiques et environnementales qui ont prévalu à sa construction en tant que projet routier sont arrivées à terme », explique-t-il.

Le système d’entretien aujourd’hui est basé sur trois piliers : la DNR, qui s’occupe du suivi du réseau, de la programmation et de la supervision des travaux, l’Autorité routière, qui s’occupe de la mobilisation des ressources financières, et enfin l’Ageroute, qui gère la mise en œuvre des travaux.

Ce processus, lancé dans les années 2000 à l’issue d’une réforme, est venu remplacer l’ancienne méthode d’entretien routier, fait en régie, en moyenne trois fois par an, par les directions régionales. « Aujourd’hui, l’intervention est devenue unique chaque année, ce qui est largement insuffisant par rapport aux dégradations des infrastructures », déplore Traoré.

Quelles stratégies de réhabilitation ?

« Nous sommes les premiers gênés par l’état de dégradation des routes. Nous ne pouvons pas passer quelque part et voir une route en mauvais état sans le remarquer », assure le Directeur du service des Données routières.

C’est pourquoi, à l’échelle de Bamako, par exemple, des gravillons sont en train d’être mis un peu partout sur les axes qui en éprouvent le besoin, histoire de soulager les usagers, étant donné la complexité des travaux en période d’hivernage.

« Sur l’ensemble du territoire, nous pensons qu’il faut ramener les interventions sur le réseau routier au moins à deux fois par an pour l’entretien. Une avant l’hivernage et l’autre après », plaide Adama Traoré, reconnaissant qu’en matière d’infrastructures routières les investissements sont très lourds.

C’est d’ailleurs ce problème crucial d’investissement qui justifie le non démarrage du vaste programme de réhabilitation pourtant validé depuis un moment. « Nous avons même fait des requêtes auprès des bailleurs de fond, parce que le budget national ne pouvait pas supporter certains coûts très élevés. Nous n’avons pas eu trop de réactions si ce n’est en ces derniers temps. La BID (Banque islamique de développement) et la BADEA (Banque arabe pour le développement économique en Afrique) sont en train de se manifester », nous apprend l’ingénieur géotechnicien.

D’autres travaux par contre, comme à Macina et à Niafunké, avaient bien démarré, mais ont été interrompus pour des raisons de sécurité.

Les ressources, point d’achoppement

« Les stratégies ne peuvent être mises en œuvre sans ressources financières. En ce qui concerne l’entretien des routes, les  bailleurs de fonds n’interviennent presque pas. C’est tiré totalement du budget national », relève Abdoulaye Daou, Directeur national adjoint des routes.

Pour, lui, l’État fait donc beaucoup d’efforts en essayant de « maintenir les routes le mieux que l’on peut, en lieu et place d’une reconstruction totale, mais les ressources disponibles ne permettent pas de couvrir tous les besoins exprimés ».

Ce qui fait que même avec les contrats pluriannuels signés avec des entreprises pour veiller au grain sur certains axes, à chaque fois que le besoin se fait sentir, et en dépit des moyens techniques disponibles, l’argent continue de manquer.

Véritable cause d’un manque à gagner criard pour le Mali, le mauvais état du réseau routier sur l’ensemble du pays peut être corrigé et le défi du financement, bien que complexe, peut être relevé, à en croire Mamedy Dramé.

« Kayes, par exemple, c’est 68% des marchandises, 6 mines opérationnelles, 90% du carburant, une recette douanière de 7 milliards et une patente minière d’au moins 5 milliards par an. En plus, vous avez un  système de péages, 29 aujourd’hui au total sur l’ensemble du territoire, mis en place avec pour objectif d’entretenir les routes. Ce sont des ressources mobilisables », croit-il fermement.

« À côté, il y a également un pourcentage qui est prélevé sur les taxes et le carburant, sans compter les vignettes et autres », fait remarquer celui qui, par ailleurs, mène un combat depuis des années pour la réhabilitation du réseau ferré vers la Cité des rails.

Mais, avant de parler de réhabilitation, il importe, selon M. Dramé, de revoir la conception même des routes. « Elles sont très mal réalisées », soutient-il. « Comment espérer qu’une route soit durable si elle subit en un temps record plus de poids que celui qu’elle est supposée supporter ?», questionne le Kayésien.

Interception de 42 Burkinabè sur la route de Selingué

La brigade gendarmerie de Ouelléssébougou, a intercepté sur la route Sélingué ce vendredi 10 juillet 2015, un bus transportant une quarantaine de personnes de nationalité Burkinabè en partance vers les sites d’orpaillage. Cette interception s’inscrit en droite ligne de l’application d’un arrêté interministériel interdisant l’orpaillage traditionnel en période hivernage. Le flux d’étrangers vers les sites d’orpaillage pose un sérieux problème d’insécurité en raison des actes de brigandages de toute sorte. Le commandant de compagnie de gendarmerie de Kati, le capitaine Pascal Sangaré, autorité hiérarchique de la brigade de Ouéléssébougou, a déclaré que la destination de ces burkinabés est inquiétante car il s’agit d’une zone faisant l’objet d’une interdiction par arrêté ministériel. Il a affirmé que le risque que courent les orpailleurs en cette période est l’effondrement des mines qui fait souvent de nombreuses victimes pendant l’hivernage.La Gendarmerie nationale veille en permanence à  la protection des personnes et de leurs biens en vue d’assurer la quiétude sur toute l’étendue du territoire. Elle travaille aussi inlassablement à  l’application strict des lois et règlementation en vigueur. C’’est dans ce cadre qu’elle a intercepté dans l’après-midi du vendredi 10 juillet 2015, le bus transportant des burkinabés en partance pour la zone aurifère située derrière Sélingué. Ce bus avait pratiquement traversé la troisième région administrative du Mali, Sikasso, avant d’arriver au carrefour de Ouéléssébougou menant à  Sélingué, à  l’intersection entre la Route Nationale n°28 et la Route Nationale n°7 o๠il a été intercepté par les gendarmes déployés sur place dans le cadre de la sécurisation des axes routiers. Il avait à  bord 42 passagers, tous des burkinabés en quête du métal jaune dans la zone aurifère. Ils avaient emprunté l’axe Sikasso-Bougouni. Le Commandant de la brigade de Ouléssébougou, la major Dakolo Diarra a signalé qu’après identification, il s’est avéré que 31 d’entre eux avaient des pièces d’identité et les 11 autres n’en avaient pas. A part quelques adultes, la majorité des sans-papiers sont des adolescents. Ce qui pourrait faire craindre un trafic d’êtres humains ou une exploitation de ces adolescents par les adultes sur fond de chantage une fois sur les sites. Ce coup d’éclat de la gendarmerie est la preuve que les forces de sécurité s’investissent pour le respect des lois en vue d’assurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire nationale. Il interpelle également les autorités maliennes et burkinabés car cette migration est inquiétante en cette période d’hivernage, les bras valides sont en train de fuir les champs au profit de l’orpaillage. Or, l’agriculture est indispensable pour la survie des populations et la jeunesse est incontournable pour cela. Il faut signaler que les sites d’orpaillage sont sécurisés par la gendarmerie qui veille au respect des instructions des autorités et à  la sécurisation des populations vivant dans les zones d’orpaillage. Le capitaine Pascal Sangaré a noté que depuis un certain temps, cette brigade est à  pied d’œuvre dans le cadre du contrôle et de la sécurisation des axes routiers menant à  Bamako. Il s’est félicité de cette belle action de la brigade de Ouéléssébougou qui démontre le sérieux dont les agents font preuve dans l’accomplissement de leur mission. Pour lui, cette action atteste de la bonne application des consignes. Il invite les autres brigades à  s’inspirer de l’exemple de la brigade de Ouéléssébougou et d’appliquer les consignes à  la lettre en vue d’enrailler l’insécurité dans notre pays. Il a conclu en félicitant cette brigade tout en l’invitant à  bien poursuivre sa mission.

« Voie présidentielle » : démolition des ralentisseurs de vitesse

Plus rien ne gênera plus le passage du cortège présidentiel. Les ralentisseurs de vitesse encore appelés « dos d’âne » ou « gendarmes couchés », érigés sur la route nationale qui passe près de la résidence du nouveau président sont en train d’être enlevés. Ils y avaient été érigés pour endiguer les accidents de circulations meurtriers qui se multipliaient sur cette nouvelle route. C’est la cellule des travaux routiers d’urgence(CETRU), un service rattaché au Ministère de l’équipement et des transports qui exécute les travaux. Les populations de Djicoroni-Para regardent depuis lundi dernier les engins de marque Caterpillar dicter leur loi aux ralentisseurs de vitesse se trouvant entre le pont Motel et le pont Woyowanko qui est à  quelques encablures du domicile du président Ibrahim Boubacar Keita. Faciliter le passage du cortège présidentiel l’objectif, nous informe-t-on, est de rendre fluide la circulation pour le cortège présidentiel qui emprunte ce chemin tous les jours. Les travaux doivent prendre fin au plus tard ce jeudi, donc avant le retour du président de la République de New-York o๠il participe à  la 68ème Assemblée générale des Nations-Unies. Le responsable de la CETRU sur place se refuse à  tout commentaire sur les travaux. « Notre boulot consiste juste à  démolir les ralentisseurs de vitesse. On ne fait qu’exécuter », dit-il, laconique. Cette opération est diversement appréciée par les populations riveraines. Si d’aucuns estiment qu’elle rend le trafic fluide, d’autres la mettent au compte de « l’extravagance » du nouveau locataire de Koulouba. Adama Touré, rencontré ce matin au marché de Djicoroni-Para ne cache pas ses inquiétudes par rapport à  la recrudescence des accidents meurtriers avec la démolition des ralentisseurs de vitesse. « Cette démolition va mettre en danger la vie de nos femmes qui vont au marché et les enfants qui rôdent tout autour », dit-il avec un brin d’inquiétude. Abondant dans le même sens, Mamadou Kanté désapprouve l’idée de cette opération qui relève, selon lui, des « pratiques extravagantes » du président. « Après les désagréments liés aux passages du nouveau président, on vient fragiliser notre sécurité », dénonce ce trentenaire, qui a du mal à  cacher son opposition au nouveau président de la République. Un point de vue qui n’est pas partagé par Ibrahim Kéita. Pour ce professeur d’anglais, « l’opération est salvatrice car il est aberrant de mettre des « gendarmes couchés » sur une route nationale rendant la circulation assez difficile et pénible ». Mariam Fofana apprécie aussi la mesure mais appelle à  des efforts de communication et de sensibilisation à  l’endroit des conducteurs pour être prudents afin d’éviter les accidents mortels. « La démolition des ralentisseurs atteindra ces objectifs lorsqu’elle sera suivie par une campagne efficace de prévention des accidents » affirme t-elle.

Accident de la route: 20 personnes tuées et des dizaines de blessés

La période des vacances scolaires rime malheureusement souvent avec drame de le route. Celui de ce mercredi inscrit 2013 dans les annales avec son bilan terrible, 20 morts dont de nombreux enfants et des dizaines de blessés dont certains sont encore dans un état critique. Les blessés ont tous été admis à  l’hôpital Alfousseyni Dao de Kayes. Que s’est-il passé? C’est aux environs de 13 h que s’est produit l’accident. Un car de transport en commun de la compagnie T A EXPRESS en provenance de Bamako est rentré en collision avec une remorque de la Société SNTI en partance pour Bamako. l’accident s’est produit à  20 kms environ sur la nationale RN1 entre le poste de police de Kayes Ndi et le poste de péage.Les causes de l’accident ne sont pas encore connues et les enquêtes sont en cours. Les usagers qui sont passés sur les lieux quelques minutes après le drame décrivent des scènes insoutenables. Prudence sur les routes, un conseil à  répéter à  l’endroit de tous ceux qui prennent le volant.

AN: le Premier Ministre défend la feuile de route

Dans ce document, on peut retenir deux points : la restauration de l’intégrité territoriale et l’organisation d’élections transparentes et libre. Si le document n’a cependant pas défini la date de la tenue des prochaines élections présidentielles, il donne des précisions de taille quant au premier point. Il y est question de la libération des zones occupées entreprises par l’armée française et des forces de la Misma. Mais aussi du dialogue qui reste ouvert avec les groupes armés qui ne mettent en cause, ni l’intégrité territoriale, ni la laà¯cité de l’Etat malien. La restauration de l’autorité de l’Etat passera nécessairement par la lutte contre les exactions et autres arrestations extra-judiciaires, ainsi que le traitement judiciaire de tous les cas reconnus, précise le même document. Le retour des réfugiés, des déplacés, et leur réinsertion, est l’autre mission consignée dans la feuille de route. Pour le second point, il faut retenir l’organisation d’élections transparentes dont la date n’est encore pas indiquée. Ce point fera certainement l’objet d’un débat houleux dans l’hémicycle car pour beaucoup le calendrier électoral dépendra de la libération des zones sous occupation. Cependant la Commission électorale nationale indépendante se verra attribuée un nouveau rôle. Il sera évident aussi que le fichier biométrie soit revisité pour son utilisation au prochain vote. Ce fichier a la particularité de réduire les fraudes. Par ailleurs,le gouvernement a dans son agenda l’adoption de textes relatifs au régime général des élections, à  la communication audiovisuelle, au régime de la presse, à  la répartition équitable du temps d’antenne et au statut des partis de l’opposition et du chef du principal parti de l’opposition et l’établissement d’un chronogramme indicatif. A signaler que la mise en œuvre de cette feuille de route, qui est le programme de travail du gouvernement pour les prochains mois, coutera 112 milliards de francs CFA à  l’Etat malien.

A Touba, les 28km de la discorde

Le village de Touba, dans la commune de Duguwolowila, est réputé pour la ferveur religieuse de ses habitants et leur esprit d’entreprise. Depuis quelques temps il doit également sa renommée à  une affaire d’argent et de goudron. En 1975, les gens de Touba ont ouvert une déviation au niveau de Sirakorola afin d’aller au village sans avoir à  faire un détour par Banamba, et économiser ainsi plusieurs kilomètres. Cette route de 28km – les «Â 28 » comme on l’appelle communément – est un bourbier en saison de pluies. Ni les camions, ni les bus ni les deux-roues ne s’aventurent sur l’axe. Seules quelques charrettes s’y risquent, en s’embourbant parfois pendant plusieurs jours avec leurs marchandises. Après l’homme d’affaires, les amis du député Pour remédier à  cela les ressortissants ont décidé de donner un peu de leur argent chaque année pour «Â panser » les portions les plus impraticables. La première initiative est venue de Djedi Tandja, un richissime homme d’affaires qui a fait fortune en Afrique australe dans les années 70. Il a été suivi par d’autres fils du pays qui se sont regroupés au sein du mouvement de la jeunesse de Touba pour le développement (MJTD). Après plusieurs réparations à  mettre au compte de Djedi Tandja, le MJDT a mobilisé en 1994 la faramineuse somme de 149 millions de FCFA pour une nouvelle réhabilitation de la voie. Mais à  chaque saison des pluies la voie, très sollicitée, se dégradait. Au fur et à  mesure, les divisions politiques de la communauté ont tari les financements. Alors d’autres se sont mis à  mobiliser des fonds pour la voie, en l’occurrence des proches du député de Duguwolowila, Hamadaou Sylla, peu apprécié car accusé de partialité lors des élections municipales de 2009. Une route très politique Les habitants ont donc appris avec méfiance que l’entourage du député a réuni 24 millions de FCFA pour venir au secours des populations riveraines. Approché par nos soins, Hamadaou Sylla assure que la décision de mobiliser cette somme a été prise à  son insu, raison pour laquelle il a soumis le projet aux notabilités pour agir dans la transparence. Aujourd’hui, 2,3 km de routes plus une portion de 200m ont été réparées par le député. Ses opposants ont vu d’un mauvais œil qu’il aille en faire la publicité à  la télévision. Mais pour l’élu cette médiatisation a permis de récolter 13 millions de FCFA. Les populations se disent maintenant ravies de l’initiative, même si la voie reste à  parfaire. Les «Â 28 » se parcourent désormais en trois heures en véhicule tout terrain. Le bitumage total de la voie est à  portée de mains, mais ne pourra se faire qu’au prix de l’union des fils de la localité, toujours divisés.

Elle s’appelait Ché Ché Dramé…

Un 15 septembre, de retour d‘un concert en Mauritanie, Fatoumata Dramé, dite Ché Ché, native de Mourdja, perdait la vie dans un accident de la route, entre Didiéni et Diéma… Stupeur des fans. Inconsolables, tout comme sa fille de qui l’avait averti, la veille de son voyage : «Â  si tu pars Maman, on ne se reverra plus…». Et voilà , l’étoile montante de la musique malienne s’est allée, dans la splendeur de la jeunesse, en laissant un souvenir indélébile aux mélomanes et amoureux de sa voix suave. Coqueluche du public malienne, Ché Ché Dramé, 25 ans, était promise à  un très bel avenir dans la musique. Découverte dans des shows célèbres comme «Â Africa Show », «Â Maxi Vacances » ou «Â Top étoiles », diffusés sur Africable et l’ORTM, elle a très vite conquis les fans de sa voix envoutante. Native de Mourdiah dans le cercle de Nara, ellle sort un premie r album intitulé «Â Ayén Demé » ( Aidez-moi), et qui lui valu le Tamani d’Ord de la révélation musicale de l’année. Il n’en fallait pas plus pour lancer la jeune chanteuse qui revient en 2009, avec l’album «Â Mogoya » ( l’humanité). Un carton ! Chacun des titres de cet opus fait danser les maliens, notamment le titre «Â  Mourouni », qui bat tous les records y compris dans les nights clubs branchés de la capitale. Bamako, vit et danse au rythme de Ché Ché Dramé, à  tel point que cela éclipse les Fati Kouyaté et autres divas de la musique malienne; Succès national, succès international, Ché Ché accumule les scènes, les apparitions télé, fait vendre des cassettes, caresse les oreilles des fans dans leurs voitures ou dans les salons de Bamako. Et sa voix se transporte aussi outre atlantique, jusqu’en Europe, o๠Ché Ché devait participer au concours RFI-Découvertes, ce concours qui propulse les jeunes talents de la musique africaine en avant… Mais coup du sort, coup du destin, Ché Ché, l’étoile de Mourdjah était promise à  un autre destin, posthume, il est vrai. Elle s’en est donc allée un pas sur l’avant dernière marche et avant d’avoir pu éblouir de tout son talent, la galaxie musicale mondiale. Repose en paix Ché Ché !

Kayes-Sandaré : Le calvaire des transporteurs

Dès le poste de péage à  la sortie de Kayes, la couleur est annoncée. La chaussée qui passe devant la cabine du percepteur ressemble plus à  une piste de VTT qu’à  une route bitumée. Et C’’est parti pour quelques 90km à  pas de tortue, de slaloms, bref, de souffrance pour des conducteurs qui doivent faire preuve de patience et de vigilance. 90km parcourus en quelques trois voire quatre heures par les gros porteurs qui sont obligés de rouler très lentement s’ils ne veulent pas se retrouver très vite les quatre fers à  l’air, leur cargaison avec. C’’est d’ailleurs ce triste spectacle qu’offre cette route. Sur cette distance somme toute pas si importante que cela, près d’une trentaine de camions stationnent sur le bas coté : en panne. En règle générale, ce sont les amortisseurs qui ont lâché, à  force d’être malmenés par des nids de poule qui font plusieurs dizaines de centimètres de profondeur. Et là , C’’est le moindre mal. Les pneus, eux, déjà  fort malmenés il est vrai, éclatent sans crier gare et les chauffeurs s’accrochent à  leur volant pour ne pas se retrouver dans le ravin. S F. vient de Thiès au Sénégal et transporte la cargaison d’un commerçant malien. Il ne décolère pas depuis qu’il a été obligé de s’arrêter pour réparer, il y a 12 heures de cela. « Moi, J’ai des délais à  respecter. Le patron, ce n’est pas son problème si la route est gâtée. Je suis là  depuis des heures parce qu’il n’y a pas moyen d’éviter les crevasses sur la route, même avec toute ta bonne volonté, tu vas avoir une panne » se plaint-il. A ses cotés, son collègue malien, lui, prend son mal en patience. Il est plutôt calme « qu’est ce que je peux faire ? Si l’Etat nous prend de l’argent et ne répare pas les routes ? On est obligés de subir, puisqu’il n’y a pas d’autre chemin pour rentrer ! ». Il est vrai que la question peut être posée. A quoi sert l’argent collecté chaque jour aux centaines voire milliers de véhicules qui passent chaque jour par les postes de péage sur nos routes ? Cet argent n’est-il pas censé servir à  leur entretien ? Si oui, comment comprendre alors qu’on puisse laisser ces mêmes routes pour lesquelles des centaines de millions sont payés par les transporteurs à  l’Autorité Routière du Mali pour la gestion des infrastructures routières (C’’est du moins ce qui est inscrit sur les tickets de péage) dans un tel état de délabrement ? Entretenir une route coûte cher, nous dira-t-on. Certes, mais raison de plus alors faire face aux dégradations dès qu’elles sont minimes plutôt que de laisser la chaussée se parer de belles crevasses avant de venir les combler avec du gravier comme on le voit sur l’axe Kayes-Sandaré. Le transport routier inter-pays est essentiel à  la vitalité de notre économie. Le Mali reçoit une part non négligeable de son approvisionnement en produits divers à  partir du Port de Dakar. Il est indispensable d’offrir des conditions de circulation, au minimum, correctes, à  ceux, transporteurs comme autres usagers, qui empruntent la route nationale n°1 et qui payent un pécule substantiel pour justement avoir le droit de rouler. Ceci est d’ailleurs valable pour toutes nos routes nationales.

Tombouctou-Goma Coura : le plus grand investissement routier de l’Afrique de l’ouest!

Un projet de grande envergure C’est le Chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, qui a présidé ce jour le lancement officiel des travaux de construction de la Route du Sahel, reliant Tombouctou à  Goma Coura. Une route entièrement financée par le 10e Fonds européen de développement (FED) pour un montant de 80 milliards de FCFA. Reliant Tombouctou à  Goma-Coura, elle sera entièrement bitumée et longue de 483 km. C’’est aujourd’hui le plus important investissement routier de l’Union européenne en Afrique de l’Ouest. Sa construction vise à  appuyer les efforts du Gouvernement pour favoriser le développement socio-économique, la paix et la stabilité dans le Nord du Pays. l’Union européenne participera également, sur les fonds du 10e FED couvrant la période 2008-2013, à  la construction de l’axe transsaharien par la création de la route Bourem-Kidal pour un montant de 35 millions d’euros, soit près de 30 milliards de F CFA. Il faut signaler que la construction de ces deux axes routiers fait partie du plan décennal de développement du Nord établi suite aux Accords d’Alger de 2006. Ainsi, les deux projets s’intègrent également dans la stratégie Développement et Sécurité au Sahel de l’Union européenne, qui vise à  fédérer et à  coordonner tous les appuis et interventions européenne dans la zone sahélo-saharienne. Pas de paix au Nord-Mali sans le Développement En ayant une pensée vers les sept otages actuellement détenus dans le Nord Mali, l’Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’Union européenne a déclaré: « l’Union européenne considère la stabilité de la bande sahélo saharienne comme une priorité politique », ce qui justifie la mise en œuvre de projets de développement dans la zone, car, a-t-il- ajouté, « il ne sera pas possible de garantir la paix et la stabilité de cet espace sans une nette amélioration des conditions de vie de ses populations, notamment en vue d’offrir des alternatives, en particulier pour les jeunes, aux activités lucratives illégales des réseaux de terroristes et trafiquants ». Dans cette optique, les fonds européens financent plusieurs activités pour promouvoir le développement du Nord Mali. On peut ainsi noter dans le cadre du 10e FED : le Programme d’appui à  la réforme administrative et au développement économique régional – Paradder d’un montant de 49,2 milliards de FCFA ; le programme d’appui à  la sécurité alimentaire pour le Nord du Mali, d’un montant de 3,28 milliards de FCFA ; un appui au Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement du Nord Mali pour 7,88 milliards de FCFA (dont les deux tiers proviennent du 10e FED). Des programmes sont également en cours dans les domaines du changement climatique, de la sécurité alimentaire, du renforcement des capacités et du développement local, de la santé et de l’agriculture. Ces programmes sont mis en œuvre par des ONG locales et internationales et financées sur le budget de l’Union. Etaient présents à  la cérémonie, le Premier Ministre, Modibo Sidibé, des membres du Gouvernement, le Chef de la Délégation de l’Union européenne au Mali, Giacomo Durazzo, ainsi que d’autres Ambassadeurs et Chefs de Missions diplomatiques européennes au Mali.

Corruption sur les routes : la mauvaise image du Mali

Pour traverser les frontières maliennes en partance vers d’autres pays, il faut payer de l’argent. Au retour il faut encore soudoyer. Et C’’est différent des frais de douane ou de police qu’on paye légalement. à‡à  s’appelle une pratique illicite, je veux dire de la corruption. La responsabilité se situe à  de niveaux. Celui qui donne et celui qui prend. l’argent Celui qui prend a peut être ses raisons. Un faible salaire malgré les milliards qu’il conduit dans les caisses de l’Etat tous les mois. « Je veux aussi ma part, car C’’est l’argent du contribuable », raisonne t-il. Ce n’est pourtant pas compliqué. Les usagers qui ignorent leurs droits et devoirs, payent toujours sans reçus. Ils peuvent même payer le double de la contravention en cas d’infraction. « Sans reçu je prends et je me tais ! ». Le chef…il ne dira rien car il sait que sans çà  je ne m’en sortirai jamais. Ce n’est même pas grave car on lui envoie quotidiennement sa «recette ». Et l’usager ? « Pour moi, ce n’est pas compliquer », dit-il. « Je n’ai pas besoin de mettre mon véhicule en règle. à‡à  me coûte cher et çà  me prendra plusieurs mois avant de recouvrer mon argent. Je peux donc compter sur mon ami « chef de poste » pour me faciliter le voyage à  l’intérieur et à  l’extérieur du pays. La formule est simple. Je glisse quelques billets entre les mains du contrôleur à  chaque barrière.Ainsi va le « Mali qui gagne ». Cette pratique frappe tout le monde. Du moins presque que tout le monde. Même les intellectuels ignorent quelquefois leurs droits et devoirs sur les axes routiers. Dois-je payer ? Suis-je en règle ? Que dois-je faire en cas d’infraction ? On se pose rarement ces questions. Quelques chiffres Le 5e rapport de l’observatoire des pratiques anormales sur les axes routiers inter-Etats (OPA), révèle que les perceptions illicites sont plus élevées sur le corridor Ouagadougou-Bamako, avec 40 850 FCFA par voyage. « Une situation essentiellement imputable au Mali, qui bat le record avec 31 509 FCFA des perceptions les plus élevées par pays et par corridor au cours d’un voyage. Un record loin des prélèvements les moins élevés qu’on enregistre sur l’axe Tema-Ouagadougou (13 770 FCFA par voyage). Selon l’OPA, les corps les plus incriminés sont, par ordre d’importance la douane suivie de la police au Ghana. La Douane, la Gendarmerie et la police au Burkina. Au Togo C’’est la Gendarmerie et ensuite la police et la douane. Le Mali enregistre des perceptions illicites généralisées dans tous les corps avec toutefois des niveaux de perceptions très élevés pour la Gendarmerie et la police. Pour redorer le blason Ce classement du Mali, premier pays corrompu sur les axes routiers est une situation qui interpelle les autorités. Lundi, la coalition des Alternatives Africaines et Dette (CAD- Mali), a lancé une campagne de sensibilisation sur le phénomène. Pendant quatre mois, des messages seront diffusés dans la presse sur les pratiques illicites au niveau des postes de contrôle. Les annonces renfermeront les textes régissant les transports dans le pays. « Une large diffusion sera faite dans les langues nationales », a expliqué Maouloud Ben Katra, membre de CAD- Mali. La campagne lancée cette semaine implique tous les acteurs de la question. Pour l’ONG, la cause principale de ce mauvais record du Mali est la méconnaissance des textes en la matière. Et il faut les vulgariser. Ici et maintenant.