Economie, politique et gouvernance en vedette dans les journaux camerounais

A l’heure où plusieurs de leurs confrères s’accordent un repos annuel, les autres journaux camerounais parus lundi se penchent sur la révolution monétaire en Afrique de l’ouest où l’Eco va remplacer le franc CFA, mais aussi sur des sujets sociopolitiques intérieurs.«Macron libère le franc CFA», titre L’Essentiel : dès l’année prochaine, c’est l’Eco qui servira de monnaie commune aux 8 pays membres de la Communauté des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). Pour le bihebdomadaire, si l’arrivée de cette nouvelle monnaie peut se présenter comme une libération de ces pays vis-à-vis de la colonie, la France, les relations monétaires avec l’Hexagone ne changent pas fondamentalement.

Il reste néanmoins, réplique Le Jour, de nombreuses questions et zones d’ombre autour de cette mutation, au moment où la France tente de montrer sa bonne volonté à accompagner la réforme, y compris avec la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).

Le franc CFA, créé en 1945 par la France dans les deux régions africaines de son empire colonial, a évolué en ne cessant de faire débat depuis les indépendances. Il circule dans 14 pays d’Afrique de l’ouest et centrale qui forment la «zone franc», en plus des Comores soit, a calculé Repères, 173 millions d’habitants.

Il reste néanmoins évident, insiste L’Essentiel, que des changements majeurs interviennent avec la mise sur pied de l’Eco, notamment la fin de la centralisation de la moitié des réserves de change de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (Bceao) au Trésor français ainsi que le retrait des représentants de la France des instances de gouvernance où elle était représentée.

Et, pendant que le débat fait rage ici et là, Le Jour est au chevet des malades souffrant d’insuffisance rénale et qui, face à la pénurie de médicaments, manifestent dans la capitale, Yaoundé. Un énième mouvement d’humeur de ces personnes pour la plupart indigentes, précise la publication.

Pénurie pour pénurie, celle des pièces de monnaie, en vigueur depuis une année, connaîtra bientôt sa fin en zone Cemac, affirme La Veuve qui tient cette information de la Banque centrale.

Sur le front de la politique, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune signale que le projet de loi portant Code de la décentralisation a été adopté par le Parlement. D’abord destinée à desserrer l’étau de la crise sécessionniste anglophone, avec la consécration d’un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest l’avènement de ces nouvelles dispositions est, selon The Guardian Post, salué par un groupe de réflexion.

Le projet de loi spécial du gouvernement est-il vraiment la recette pour la paix en zone anglophone ? se demande The Sun pour qui il faudrait, sans doute, d’autres mesures de décrispation pour mettre un terme à l’activisme séparatiste en cours depuis plus de 3 ans.

Politique et gouvernance en couverture des journaux camerounais

Le contentieux avant les législatives et municipales de février 2020 et la publication du rapport national 2018 sur la corruption, constituent l’essentiel du menu des journaux camerounais parus vendredi.L’audience marathon tenue la veille, par le Conseil constitutionnel au sujet du contentieux du double scrutin du 9 février, a fait beaucoup de dégâts, dans les camps aussi bien du pouvoir que de l’opposition, annoncent en chœur Essingan, Le Quotidien, Mutations, The Guardian Post et Tribune d’Afrique.

Au total, résume le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune (CT), 55 décisions ont été rendues dont les plus spectaculaires sont sans conteste la disqualification de listes à la députation du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, pouvoir) et du Front social démocratique (SDF), la première formation de l’opposition parlementaire. Dans le même temps, complète la publication, 5 listes, conduites par le parti historique Union des populations du Cameroun (UPC), ont été réhabilitées.

Présentant le rapport, publié la veille par la Commission nationale anti-corruption (Conac) sur l’état du fléau dans le pays, CT note qu’en 2018, l’État a perdu plus de 40 milliards FCfa dont 4 milliards FCfa seulement ont été récupérés à travers les juridictions.

L’aspect que retient The Guardian Post, dans ce document, concerne la Communauté urbaine de Limbe (Sud-Ouest) où les malversations financières de divers ordres, mais aussi des fautes de gestion, ont occasionné une perte de plus de 9 milliards FCfa pendant la période étudiée.

En 2018, la Conac a enregistré 23.048 dénonciations contre 3000 cas un an plus tôt, signale Intégration qui constate un intérêt certain des citoyens vis-à-vis de cette gangrène. Les administrations du Cameroun, elles aussi, s’intéressent de plus en plus à la lutte contre la corruption,  souligne, dans les colonnes de CT, le président de l’institution, Dieudonné Massi Gams.

Parfum d’économie, de politique et de gouvernance dans les journaux camerounais

Un parfum de rétrospective économique 2019 souffle sur les journaux camerounais parus jeudi, dans un environnement où le fait politique et la gouvernance ont également les faveurs des confrères.C’est un travail d’inventaire de l’année économique nationale qu’entreprend l’hebdomadaire à capitaux publics Cameroon Business Today, avec grosso modo une litanie de bonnes nouvelles à l’instar du taux de croissance, projeté à 4,1% contre 3,9% en 2018, une meilleure prise en compte des préoccupations des populations à la base et, surtout, un parc infrastructurel amélioré aux plans énergétique, portuaire, routier et autoroutier.

Il y a certes résilience, la «réalisation de quelques infrastructures de base» et l’accélération du processus de décentralisation, reconnaît Le Financier d’Afrique, s’empressant toutefois de souligner la régression de deux places du pays au dernier classement «Doing Business» de la Banque mondiale sur le climat des affaires.

Tout n’est pas à jeter, en effet, note The Guardian Post à la lecture du récent rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui affirme que la stratégie gouvernementale de réduction de la pauvreté porte ses fruits.

Plongeant aussitôt dans la sphère politique, le quotidien à capitaux privés de langue anglaise s’intéresse à la crise sécessionniste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Commentant, dans les colonnes de ladite publication, le projet de loi gouvernemental sur le Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD), le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Kumba, l’une des zones les plus agitées par la crise séparatiste, note que le gouvernement vient de céder aux Anglophones plus que ce qu’ils espéraient en matière d’autonomie.

Dans les rangs du pouvoir, The Post semble pourtant percevoir comme une cacophonie à l’exemple de la sortie d’un député du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), David Manfouo, pour qui octroyer un statut spécial aux régions anglophones est contraire à l’esprit d’État unitaire du Cameroun.

N’empêche qu’à l’Assemblée, rétorque le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, le projet de texte sus-évoqué a fini par être adopté en dépit de la controverse. «Code des collectivités : adopted !» s’écrie Mutations : malgré la polémique autour de l’article 246 sur l’autochtonie des maires des villes, les députés de la majorité présidentielle ont fait passer le texte comme une lettre à la poste.

Après avoir présenté «les innovations» de ladite loi, Défis Actuels s’intéresse à la nouvelle croisade du gouvernement contre les loyers fictifs de l’État en matière de bureaux et de logements administratifs, un phénomène tenace et qui, révèle le bihebdomadaire, fait perdre annuellement 4 milliards FCfa aux caisses publiques.

Dans un dossier plus globalement dédié à la gouvernance, InfoMatin s’intéresse à la corruption, qui «est devenue un cancer social au Cameroun» où le mal persiste et tend à se banaliser, malgré toutes les mesures drastiques prises par le gouvernement.

Les journaux camerounais en mode polémiques

Les journaux camerounais parus mardi traduisent, à leur manière, les malaises culturels, judiciaires et politiques qui secouent actuellement le pays.Présenté en grande pompe en fin de semaine dernière au public par le gouvernement, la mascotte du prochain Championnat d’Afrique des nations (CHAN) de football, qu’accueille le pays l’année prochaine, sème la discorde au sein de l’opinion. Le Messager, qui se fait l’écho de ce malaise, présente «Tara» sous les traits d’«une momie», tant la laideur de ce lion sous le physique d’un humain a tout pour repousser le public.

«Une mascotte est un porte-bonheur. C’est un objet chargé émotionnellement, voire spirituellement, qui vous accompagne dans une entreprise conquérante », explique, dans les colonnes de Mutations, le critique et chroniqueur culturel Joseph Owona Ntsama. Pour lui, les référents auxquels cette mascotte renvoie s’inscrivent foncièrement en faux avec la prestance, la majesté et cette force tranquille que dégage cet animal redoutable même au repos.

Et voici qu’on reparle du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), cette formation d’opposition qui semble donner des insomnies au pouvoir de Yaoundé. Cette fois, rapporte Le Jour, c’est le sous-préfet de la localité de Nkongsamba (Littoral) qui vient de déposer une plainte contre ses militants, accusés de troubles à l’ordre public. Un des responsables locaux du parti, cité par la publication, évoque un harcèlement permanent.

Toujours au chapitre de l’insolite, Kalara, «l’hebdomadaire du monde juridico-judiciaire», révèle que des greffiers décédés, ou démissionnaires, ont été promus en grade à la faveur des derniers arrêtés du ministre de la Justice (Minjustice) portant avancements d’échelon. La faute, dénonce leur syndicat, à une série de dysfonctionnements qui soulèvent l’émoi dans les milieux judiciaires.

Décidément sur la sellette, le ministère de la Justice se retrouve aussi au cœur de ce que Le Messager qualifie de «guerre des nerfs entre Yaoundé et Washington» : des critiques acerbes des États-Unis, en particulier et de la communauté internationale, en général, au sujet de la situation des droits de l’homme dans le pays. Il se passe, explique le quotidien à capitaux privés, que le rapport publié sur le sujet par ce département, est également qualifié de biaisé par la société civile locale.

Mais, comme si de rien n’était, le patron de la Justice, Laurent Esso cité par InfoMatin, vient d’engager les chefs de cours d’appel et délégués régionaux de l’administration pénitentiaire à débattre de la meilleure manière possible dont doivent intervenir les services judiciaires impliqués dans le processus du scrutin législatif et municipal du 9 février 2020.

En dehors du double scrutin à venir, complète le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, le Minjustice vient également d’engager la croisade contre les lenteurs judiciaires, en grande partie à l’origine de la surpopulation carcérale.

Dans le champ de la politique proprement dite, l’hebdomadaire satirique Le Popoli n’est toujours pas sorti de la polémique autour du projet de loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées (CTD), actuellement en étude au Parlement. En couverture, il représente le président Paul Biya, se faisant lire par un collaborateur la réaction musclée du Front social démocratique (SDF, opposition) par rapport au statut spécial projeté pour les régions anglophones et qui, excédé, rétorque en empruntant à une parabole : «C’est cette ‘’malbouche » qui a vidé la décentralisation de son contenu… Trop de critiques percent le tonneau !

Pendant ce temps, mentionne en grande manchette The Guardian Post, la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl) monte au créneau pour presser le gouvernement de mettre en œuvre les résolutions du Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre dans la capitale, Yaoundé, avec en ligne de mire la résolution de la crise sécessionniste anglophone.

Les journaux camerounais se focalisent sur la session extraordinaire du Parlement

Les journaux camerounais parus vendredi révèlent, dans un bel ensemble, le contenu du projet de loi du gouvernement appelé à ramener la paix dans les régions sécessionnistes anglophones, en proie à un conflit sécessionniste et qui sera examiné dès le même jour par le Parlement siégeant en session extraordinaire.La crise sécessionniste, dans les régions anglophones, sera au cœur de la session extraordinaire du Parlement qui s’ouvre ce jour, annonce InfoMatin. «Convoquée à l’initiative du président Paul Biya, elle devra examiner le +projet de loi portant Code de la décentralisation+, inspiré en grande partie par le Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre à Yaoundé.»

Le «suspense» est de rigueur chez le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui fait état de supputations allant bon train au sein de l’opinion entre l’accélération de la décentralisation, statut spécial pour les régions anglophones, voire révision de la Constitution. Ce qui va changer, rétorque L’Indépendant, c’est justement les deux premiers points cités.

Ce que le président Paul Biya s’apprête également à supprimer, prolongent L’œil du Sahel et The Guardian Post, c’est le poste de délégué du gouvernement, ces super-maires nommés par décret du président de la République, trônant à la tête des grandes agglomérations au-dessus des maires d’arrondissement élus.

Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest reviennent aussi, applaudissent NewsWatch, The Guardian Post et The Horizon, à leurs systèmes éducatif et judiciaire d’inspiration anglaise, avec en prime la réinstauration de l’Assemblée générale des chefs traditionnels longtemps phagocyté par le régime de Yaoundé.

«Code de la décentralisation : Paul Biya donne tout aux anglophones», renchérissent en chœur Génération Libre, La Météo, Le Soir et Réalités Plus, reprenant à leur compte les affirmations de The Guardian Post selon lesquelles les régions anglophones se verront attribuer, tout au moins pour l’exercice budgétaire à venir, des moyens financiers plus importants que les huit autres régions francophones.

Sous le titre «Région à statut spécial : 20 questions-réponses», Mutations, pour sa part, a fait le choix de revisiter les implications juridiques, politiques et sociétales de ce concept. «Les régions à statut spécial sont le fruit des efforts des décideurs politiques et des négociateurs de paix pour tenter de maîtriser des situations dans lesquelles un État a un groupe minoritaire souvent occupant un espace territorial défini, et avec des particularités difficiles à gérer par l’État central», explique un spécialiste dans les colonnes de ce quotidien à capitaux privés.

La sortie de la crise sécessionniste préoccupe les journaux camerounais

La convocation, pour ce vendredi, d’une session extraordinaire du Parlement avec en toile de fond la résolution de la crise sécessionniste anglophone, meuble les colonnes des journaux camerounais parus jeudi.À peine la session ordinaire sur le budget de l’État s’est achevée, que le président de la République, Paul Biya, fait convoquer une assise supplémentaire et pour des travaux qui, précise le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, n’excéderont pas 15 jours.

Si le principal sujet à l’ordre du jour n’a pas été indiqué, au vu de son caractère spécial, Aurore Plus et Le Financier d’Afrique croient savoir qu’il s’agira d’étudier et de voter des textes en rapport avec la crise sécessionniste dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest (NO/SO).

Le chef de l’État, confirment L’Indépendant et Mutations, devrait introduire auprès du législatif des projets de textes en rapport avec les conclusions du Grand dialogue national (GDN), tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019 à Yaoundé.

L’intention affichée du sommet du pays est l’accélération de la mise en œuvre d’un statut spécial pour les régions anglophones, de hâter le processus de décentralisation mais aussi de supprimer le poste de délégué du gouvernement, principales frustrations officielles au projet de partition du Cameroun par des activistes anglophones.

Les Anglophones, estime The Guardian Post,  retiennent leur souffle pour savoir si la session donnera lieu à des statuts spéciaux qui répondent aux aspirations de ceux qui ont pris les armes contre l’État. The Post décrit également des Anglophones anxieux, au moment où le régime Biya présente un paquet de statuts spéciaux au Parlement.

Pour dire vrai, croit savoir Le Messager, ce sont les États-Unis qui font paniquer le Cameroun : face au rouleau compresseur de la communauté internationale, Paul Biya demande au Parlement de se réunir d’urgence. «Désormais en proie à la surenchère, Paul Biya a finalement compris que l’option militaire n’était pas la bonne, opine Aurore Plus. Et s’apprête donc à conférer les attributs d’un État fédéré au sein d’un Cameroun ‘’un et indivisible » et décentralisé.»

Pour la dernière publication citée, vu ainsi, les régions anglophones garderaient la forme spécifique d’éducation anglo-saxonne, leur Common Law, leur Chambre des chefs traditionnels, etc., «de quoi inspirer d’autres formes de particularismes, et peut-être d’autres pulsions séparatistes à travers le pays».

En attendant que le suspense soit levé au Parlement, c’est l’Italie, répercute Le Quotidien de l’Économie, qui vient de mettre la main au portefeuille pour la reconstruction du NO/SO.

Dans le projet de budget 2020, fraîchement voté par le Parlement et dont la promulgation par Paul Biya est attendue, il est prévu, ajoute Cameroon Business Today, une enveloppe de 120 milliards FCfa destinée à la réhabilitation des régions sinistrées, au premier rang desquelles la zone anglophone mais aussi l’Extrême-Nord, en proie aux assauts de la secte islamiste Boko Haram.

Les journaux camerounais à fond sur les législatives et municipales de février 2020

La publication, bien que tardive, des noms des candidats validés pour les législatives et municipales du 9 février 2020, inspire des commentaires controversés dans les journaux camerounais parus mercredi.Comme après un accouchement difficile, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, Le Jour et The Median annoncent la publication, la veille par Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge des scrutins et opérations référendaires, des noms des candidats à la députation et dans les conseils municipaux.

Prévues lundi, ces listes ont finalement été rendues publiques le lendemain c’est-à-dire, constate The Guardian Post, hors des délais légaux, preuve s’il en était encore besoin de pressions diverses venues des instances gouvernementales. Lesquelles pressions ont, par exemple, permis la miraculeuse résurrection de l’inamovible président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, pourtant écarté de la course par sa base électorale.

Pour Ouest-Échos, à travers les multiples tergiversations constatées, allant jusqu’à différer la publication des listes des candidats au double scrutin, il est aujourd’hui clair que le pouvoir garde la mainmise sur Elecam, organe réputé indépendant et qui pourtant agit comme un démembrement du régime.

Elecam, c’est «le show et l’effroi», moque Mutations. «Le Rdpc ou l’âge d’or de l’indiscipline», titre Le Messager, notant lui aussi que les directives du président du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), la formation aux affaires et recommandant le renouvellement du personnel dans ledit parti, ont été royalement foulées au pied en rase campagne par les hiérarchies intermédiaires.

En plus d’être présent sur l’ensemble du territoire, le parti au pouvoir, a décompté Mutations, fera cavalier seul dans 17 circonscriptions sur les 85 réparties à travers les 58 départements que compte le pays. Vu ainsi, note Émergence, le Rdpc a d’office déjà remporté 35 sièges sur les 180 que compte l’Assemblée.

Et, alors que L’Œil du Sahel s’attèle à présenter les forces en présence dans le septentrion, le plus grand vivier de suffrages du pays et sur le régime entend garder la haute main, Essingan présente, dans le grand-Sud, les figures des «duels dans la grande forêt.

La politique en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus mardi se passionnent pour la publication, tard la veille, des listes des candidats aux élections législatives et municipales du 9 février prochain.Les candidats au double scrutin sont donc connus, affiche en grande manchette le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, précisant que toutes les listes présentées par l’Union des populations du Cameroun (UPC), ont été rejetées pour bicéphalisme. La plus vieille formation du pays est victime de ses luttes intestines, note Le Messager.

Au total, résume Le Quotidien, 470 listes ont été présentées par 35 partis politiques, mais seulement 451 listes ont été validées par le conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam), l’instance de gestion des scrutins et opérations référendaire. Le premier constat est, mentionne la publication, que le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) aura des candidats dans les 85 circonscriptions.

Ce que retient d’emblée Émergence, c’est que le mystère est entretenu sur les noms des candidats retenus particulièrement pour ledit parti. «Après des investitures tumultueuses, particulièrement au sein du parti majoritaire, des frustrations nées des désillusions de ceux qui ont été mis à l’écart pourront faire l’objet d’un contentieux préélectoral», confirme L’Essentiel prévoyant déjà des rebondissements et de nombreux recours.

S’agissant du Front social démocratique (SDF), The Sun fait observer qu’après avoir longtemps tergiversé, le premier parti de l’opposition parlementaire prendra finalement part aux élections où la bataille, avec le RDPC, s’annonce féroce dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à un conflit sécessionniste.

Craignant, dans les colonnes de The Guardian Post, que les élections à venir ne puissent se tenir dans ces zones considérées comme son bastion le leader du Front, John Fru Ndi, blâme Biya pour sa lenteur à résoudre la crise séparatiste, condition sine qua non pour qu’un scrutin honnête et équitable soit organisé en pays anglophone.

Politique et économie font les choux gras des journaux camerounais

L’approche des élections législatives et municipales, l’examen de la Loi de finances par le Parlement et le changement de gestionnaire au Port autonome de Douala font ce lundi les choux gras de la presse camerounaise.Le vin est tiré à propos du double scrutin du 9 février prochain, affiche en grande manchette Cameroon Tribune. Le quotidien à capitaux publics, au même titre que l’hebdomadaire La Voix du Centre, Cameroon Insider et NewsWatch, s’intéresse à la publication attendue, dans la journée par Elections Cameroon (Elecam), de l’intégralité des listes des candidats auxdites consultations.

Et la deuxième publication citée de préciser que les prétendants recalés auront deux jours pour déposer leur requête auprès de l’organe de gestion des scrutins et opérations référendaires. Si Elecam, note Eden, met en garde les partis politiques contre des manipulations souterraines des listes, les plaintes risquent, très peu, de venir des rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir) prônant la promotion de nouvelles figures et donc l’injection du sang neuf dans les listes.

En effet, et selon le bihebdomadaire La Météo, les choix consensuels de la base, consignés sur procès verbaux et conformes aux directives du camarade-président, Paul Biya, ont subi une profonde chirurgie esthétique au niveau du comité central, une instance qui a souverainement remis en selle des élus vomis par le sommier politique.

Au premier rang des heureux bénéficiaires du miracle de la résurrection, pointe le président sortant de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, vomi par le sommier politique et qui a été réhabilité par les instances dirigeantes. Ces pratiques antidémocratiques, se désolent Aurore Plus, Le Messager, L’Œil du Sahel et Sans Détour, créent de sérieuses frustrations à la base, allant parfois jusqu’à des démissions massives de militants. Plus globalement, pointe Mutations, la météo politique n’est pas clémente et tend même à faire le lit d’une rage qui peut déboucher sur l’orage.

Aussitôt dit, le quotidien à capitaux privés s’empresse d’aller fureter du côté de l’Assemblée nationale où, en fin de semaine dernière, le Front social démocratique (SDF, opposition) a fait sensation en perturbant le vote du projet de Loi de finances 2020, estimant que le prochain budget de l’État ne prend pas assez en compte la crise qui affecte le pays.

L’enveloppe, précisent Cameroun Infos, Cameroon Insider, Cameroon Tribune s’élève à 4951,7 milliards FCfa en baisse de 260,3 milliards FCfa par rapport à l’exercice finissant. Après deux décennies de déficit en continu, les pouvoirs publics décident d’arrimer le pays à la logique de sincérité budgétaire. C’est l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein, note Intégration.

Afin de renflouer les caisses, note Le Financier d’Afrique, le gouvernement a débusqué de nouvelles niches de recettes qui augmenteront la pression fiscale, la faisant ainsi passer de 12,7 à 13% du produit intérieur brut (PIB). «À l’analyse du projet de Loi de finances 2020, soupire EcoMatin, les ressources disponibles semblent bien limitées pour faire face aux contraintes et auraient pu être mieux réparties pour doper la croissance, accroître la productivité et contribuer à réduire la pauvreté.»

Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en proie à un conflit sécessionniste armé et déclarées zones économiquement sinistrées, le gouvernement s’emploie par contre, note Le Quotidien de l’Économie, à inciter les investisseurs à s’y installer en proposant des exonérations fiscales et douanières. Au registre des sanctions, annoncent Le Zénith et The Horizon, le gouvernement prévoit d’infliger de lourdes pénalités pour les prêteurs défaillants dans les banques. Dans le même temps, renchérit L’Anecdote, le recouvrement des créances sera plus serré.

Considéré comme l’un des poumons économiques du pays, la situation au Port autonome de Douala (PAD), appelé à fonctionner en mode régie déléguée dès le 1er janvier 2020 après le départ, ainsi que l’annoncent Cameroon Tribune, EcoMatin, Le Financier d’Afrique, Le Quotidien de l’Économie, Mutations et Repères, du concessionnaire franco-danois Bolloré-Maerks (APMT), inspire de réelles inquiétudes Intégration qui ne manque pas d’évoquer des «risques et incertitudes», alors que Le Messager déroule dores et déjà une litanie de «difficultés» à l’horizon.

Défis Actuels note ainsi qu’entre 2005 et 2017, les volumes des marchandises manutentionnés ont plus que doublé, représentant plus de 151% de croissance en 14 ans, le taux annuel moyen de progression des trafics s’établit désormais à plus de 13%.

Le départ de Bolloré est confirmé de la place portuaire, se réjouit La Nouvelle au même titre qu’Essignan, saluant la reprise de la gestion du très convoité terminal par l’expertise locale.

La politique et l’économie en vedette dans les journaux camerounais

Le sort du projet de loi à problèmes sur le bilinguisme au Parlement, de même que la bataille judiciaire pour l’exploitation du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD), la métropole économique, constituent l’essentiel des articles développés par les journaux camerounais parus vendredi.Voici donc que le gouvernement s’incline sous la pression des avocats anglophones et retire son projet de loi sur la promotion du bilinguisme qualifié d’«odieux» par The Post. Il s’agit, croit savoir l’hebdomadaire de langue anglaise, mais aussi son confrère Le Messager, des conséquences de la manifestation organisée la veille par les avocats de la Common Law ressortissants majoritairement des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NO/SO).

C’est que, étaye Mutations sous le titre «Le pouvoir file à l’anglaise», l’article 26 du projet de texte initié par le gouvernement fait polémique, particulièrement en son l’alinéa 1 disposant que «l’anglais et le français sont indifféremment utilisées devant les juridictions de droit commun et spéciales», et l’alinéa suivant précisant que «les décisions de justice sont rendues dans l’une ou l’autre langue officielle».

Pour l’ex-bâtonnier de l’Ordre national des avocats, Akere Muna, cité par The Guardian Post, cette posture constitue une tentative d’alimenter davantage la crise sécessionniste, dans la mesure où elle ouvrira la voie à la domination du français sur l’anglais dans les tribunaux des régions sous conflit, l’une des causes, justement, de la crise séparatiste qui ensanglante une partie du pays depuis 3 ans.

Restant au Parlement, mais sous un autre angle, Émergence révèle que le gouvernement, pour 2020, prévoit le déblocage d’une enveloppe de 120 milliards FCfa pour la reconstruction du NO/SO. Mais comment reconstruire en pleine guerre ? s’interroge la publication.

Comme pour lui répondre, Cameroon Tribune signale que les partenaires bilatéraux, à travers une quinzaine de leurs représentants ainsi que les organismes du système des Nations Unies, reçus la veille par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, ont promis leurs appuis multiformes.

Sur fond de grandes convoitises, le même quotidien à capitaux publics se fait l’écho du rejet, par la Cour suprême, du pourvoi formé par le PAD en conflit avec le concessionnaire franco-danois Bolloré-Maerks (APMT) pour l’exploitation du terminal à conteneurs. En d’autres termes, explicite la publication, la procédure engagée en début 2018 pour désigner un nouvel opérateur au terme du contrat cette fin d’année de l’actuel, est purement et simplement suspendue.

Le processus avait abouti, rappelle Mutations, le 16 septembre dernier, à la désignation de la société suisse Terminal Investment Limited (TIL) comme nouveau concessionnaire. Mais l’incidence du verdict rendu par la Chambre administrative de la Cour suprême est-elle de nature à limiter l’option prise par le PAD, aujourd’hui, de «nationaliser» la gestion de son terminal à conteneurs dès le 1er janvier 2020 ? se demande la même publication.

Selon toute vraisemblance, ose The Post, l’on s’achemine vers une gestion provisoire de cet important pôle économique par l’Autorité portuaire elle-même, qui toutefois risque de manquer d’expertise pour manager un site aussi complexe qu’un terminal à conteneurs.

Les journaux camerounais s’émeuvent de la crise sécuritaire, politique et économique

La montée de l’insécurité, dans plusieurs grandes agglomérations du pays, émeut au plus haut point les journaux camerounais parus jeudi, au même titre que les futures élections législatives et municipales sur fond de présentation du projet de budget 2020 de l’État.Comme s’ils s’étaient donné le mot, Émergence, Le Jour et Mutations sont en état d’alerte devant la multiplication des actes violents dans les principales villes du pays. Si Le Jour attribue ces agressions, parfois suivies de mort d’homme, à des bandits de grand chemin, il les lie davantage à l’approche des fêtes de fin d’année.

Dans la métropole économique, Douala, sacrée «capitale du crime» par Mutations et «ville cruelle» par Émergence, les raids à l’arme à feu se sont multipliés depuis peu, les braquages à main armée s’ajoutant aux crimes en bandes organisées. Selon le sociologue Louis Roger Kemayou, interrogé par la première publication citée, ce phénomène peut s’expliquer à la fois par la guerre sécessionniste qui règne dans les régions anglophones voisines du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où des armes circulent en abondance, l’inefficacité des contrôles routiers, mais aussi le malaise social que vivent des milliers de jeunes désœuvrés.

Autre forme de psychose, qui s’étend également à travers le pays et que signale The Guardian Post : les alertes à la sorcellerie qui, dans le département du Moungo, non loin de Douala, viennent d’obliger les parents à retirer leurs enfants d’une l’école. Mais s’il y a une forme d’agression dont on ne parle pas souvent, et à laquelle Cameroon Tribune consacre une réflexion, ce sont les violences conjugales. Des actes quasi-tabous et dont le silence qui les entoure freine le travail de la justice, soupire le quotidien à capitaux publics,.

Toujours est-il que la même publication consacre sa principale manchette à la fièvre qui monte dans les états-majors des partis politiques, à la veille de la publication des listes de candidature pour le double scrutin législatif et municipal du 9 février 2020. Sauf que, les principales formations de l’opposition ont demandé le report de ces consultations que, s’empresse de préciser Baromètre Communautaire, le gouvernement vient de rejeter en refusant de se soumettre à toute forme de chantage ou de surenchère.

Réagissant à cette inflexion du régime, l’avocat Claude Assira, interrogé par Défis Actuels, estime que cette fermeté affichée ne contribue pas à l’apaisement du climat sociopolitique : «Notre personnel gouvernant est l’un des rares, dans le monde, qui considère ses initiatives comme des vérités absolues. De fait, je n’ai jamais vu le gouvernement camerounais prendre en compte des opinions émanant de ses adversaires politiques ou de son peuple. Il recule peu sur la demande des autres acteurs politiques. Le centralisme excessif du pouvoir et son hyper concentration autour du président de la République font que lui seul peut décider de ce qui est bon ou pas, sans d’ailleurs risquer de s’aliéner l’adhésion de ceux qu’il aura contredit.»

C’est dans ce contexte de grande tension que ce bihebdomadaire signale l’entrée en vigueur, dès le 1er janvier prochain, de nouvelles taxations sur les cosmétiques éclaircissants, les cigarettes, les machines de jeux vidéos ou encore les motocycles. Cette mesure, apprend-on, vise d’une part à protéger la santé publique en limitant la consommation de produits nocifs, et d’autre part à accroître les recettes de l’État.

2020 sera l’année du patriotisme économique, annonce Baromètre Communautaire, l’accent des pouvoirs publics étant mis sur les nouveaux objectifs industriels du pays à travers le «made in Cameroon». Avec une enveloppe équilibrée en recettes et en dépenses à 4951,7 milliards FCfa, en baisse de 260,3 milliards FCfa par rapport à l’exercice 2019, le nouveau budget est jugé «réaliste» par Cameroon Business Today, justifiant le dégraissage de 5% par la récession internationale ainsi que la situation sécuritaire du pays.

Dans les domaines de l’eau et de l’énergie, complète Mutations, l’une des réalisations attendues et frappées du sceau de l’urgence est la réhabilitation de la Société nationale de raffinage (Sonara), hors service depuis le grave incendie ayant décimé son plateau technique en fin mai, de nouveaux aménagements hydroélectriques mais aussi la densification des travaux de construction d’adductions d’eau potable.

Budget 2020 et sport au menu des journaux camerounais

La présentation, devant le Parlement, de la Loi de finances 2020, mais aussi la révocation controversée d’un entrepreneur italien d’un chantier d’infrastructure sportive, inspirent plusieurs commentaires dans les journaux camerounais parus mercredi.Proposé en recettes et en dépenses à 4951,7 milliards FCfa, en baisse de 260,3 milliards FCfa par rapport à l’exercice finissant soit un dégraissage de 5%, le prochain budget de l’État n’est pas pour rassurer EcoMatin : avec 1347 milliards FCfa, le budget d’investissement public (BIP) ne représentera que 27,2% de l’enveloppe globale de 4951,7 milliards Fcfa, bien en deçà des 30,3% promis par un gouvernement sous programme économique et financier triennal avec le Fonds monétaire international (FMI), une institution ayant exigé au pays de ramener le déficit budgétaire à un niveau compatible avec les critères de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac).
 
Pour Ouest-Echos, en décidant de la baisse du budget de l’État, le gouvernement s’est résolument inscrit dans la logique de la déflation de l’économie nationale. Il s’agit d’un budget réaliste pour la relance, lui répond en écho L’Action, l’hebdomadaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir).
 
«Le projet de Loi de finances actuellement examiné au Parlement propose plusieurs actions fortes, destinées à encourager la production et la consommation locale, et à améliorer les conditions de vie des populations», résume le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui cite, entre autres «mesures phares», l’introduction de nouvelles taxes pour limiter les importations de riz, de maïs, d’huile de palme et de soja, la création de 55.000 emplois au cours de l’année à venir, une taxation plus sévère des produits décapants ainsi que l’entrée en vigueur de la couverture santé universelle.
 
C’est dans le même cadre, appuie Essingan, qu’est prévue la modernisation de l’administration du cadastre, la réforme et l’optimisation des recettes foncières. Le gouvernement se ment à lui-même, tranche l’hebdomadaire satirique Le Popoli, qui ne croit pas un traitre mot des grandes annonces du pouvoir.
 
Avec pour titre «Péril sur le complexe d’Olembé», Expression économique s’émeut de son côté de la brutale et unilatérale résiliation, par les pouvoirs publics, du contrat de construction d’une infrastructure sportive majeure dans la capitale, Yaoundé, exécuté par l’entreprise italienne Piccini qui, en retour, menacé de traîner l’État du Cameroun devant les instances judiciaires internationales.
 
C’est l’histoire d’un «mélodrame à l’italienne», soupire Le Soir, se demandant qui, du Cameroun ou du constructeur qui crie à un tacle irrégulier, a roulé l’autre. Appelé à accueillir les rencontres d’ouverture et de clôture de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football 2021, la tâche d’achèvement de l’ouvrage, indique InfoMatin, incombe désormais à l’entreprise canadienne Magil, qui a pris l’engagement de livrer les travaux dans les délais. Les choses sont allées très vite, décrit Cameroon Tribune, le nouveau prestataire ayant été officiellement installé sur le site mardi.
 
Il s’agit, avise EcoMatin, d’un pari très risqué pour le nouvel opérateur, qui n’aura que six petits mois pour parachever l’ouvrage principal aux normes de la Confédération africaine de football (CAF). Plusieurs interrogations, insiste Le Jour, demeurent quant aux garanties d’achèvement de l’ouvrage aux normes olympiques.
 
Pour Signatures, il s’agit du «scandale financier de la décennie» : lancée en 2008 pour un coût initial de 163 milliards FCfa, l’avancée actuelle de l’infrastructure, quatre ans plus tard, n’incite guère à l’optimisme. Ce dossier pourrait également être le déclenchement d’une affaire qui livrera, peut-être enfin, les responsables du retrait de la CAN 2019 au Cameroun.

La mise au point du gouvernement sur les élections fait les choux gras des journaux camerounais

L’annonce, par les principaux partis de l’opposition, de ne pas prendre part aux élections législatives et municipales du 9 février 2020 a suscité, la veille, une vive réaction du gouvernement sur laquelle se penchent les journaux camerounais parus mardi.Face à l’attitude de certaines formations politiques qui menacent, sur fond de surenchère et de chantage, notamment de boycotter cette échéance, le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji et son collègue de la Communication, René Emmanuel Sadi ont, explique le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, rappelé les dispositions légales en la matière.

Les rapports sont tendus, ces derniers jours entre les leaders de certains partis politiques et le gouvernement, alerte Mutations : en dehors des aspects liés à la sécurité, les leaders des partis politiques estiment que le délai de 15 jours accordé par la loi pour l’établissement et le dépôt des dossiers leur a été fatal. Ils accusent également les autorités administratives d’avoir volontairement torpillé la signature de leurs documents afin de les empêcher d’être à jour par rapport cette échéance et, à défaut de reporter ces élections locales, ils exigent un moratoire de deux semaines pour compléter leurs dossiers déposés.

Il était question, précise InfoMatin, de lever non seulement l’équivoque sur l’éventualité d’un report des élections, mais surtout de garantir du bon déroulement du double scrutin. S’agissant spécifiquement de la situation sécuritaire dans les régions anglophones du Nord-Ouest et le Sud-Ouest, où règne une guerre sécessionniste, la situation est sous contrôle, le chef de l’État, en convoquant le corps électoral, ayant tenu compte des tous les paramètres garantissant des consultations sereines et équitables.

Le vote aura bel et bien lieu, résume Tribune d’Afrique. C’est que le pouvoir, prolongent Le Jour et The Guardian Post, juge irresponsables les partis qui, connaissant de longue date le calendrier politique, s’interrogent encore sur l’effectivité de la tenue du double scrutin. Aucun report n’est à l’ordre du jour, martèle L’Épervier, pointant «la fuite en avant» des adversaires du régime, manifestement pas prêts à affronter la vérité des urnes.

La demande de report des élections a donc été jugée irrecevable, constate Mutations avec une pointe de dépit, cependant que son confère Le Messager voit, à travers la sortie gouvernementale, un procès en règle contre l’attitude pernicieuse du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et du Front social démocratique (SDF), en même temps que l’ingérence des puissances occidentales est pointée du doigt.

Reste que, objecte Émergence, des élections législatives et municipales sans la participation des poids lourds de l’opposition est un coup dur, pour un régime obligé de passer à l’offensive pour se donner de la contenance.

Budget 2020, gouvernance et politique en vitrine dans la presse camerounaise

La présentation, en fin de semaine dernière au Parlement, du projet de Loi de finances 2020 inspire les commentaires des journaux camerounais parus lundi, en même temps qu’ils s’intéressent à la résiliation par le gouvernement d’un marché de complexe sportif à une entreprise italienne, sans oublier la controverse qui enfle autour du scrutin législatif et municipal du 9 février.Le budget de l’État pour le compte de l’exercice 2020, annonce Cameroon Tribune, Défis Actuels, Insider, L’Épervier, L’Indépendant et The Guardian Post, s’équilibre en recettes et en dépenses à 4951,7 milliards FCfa, en baisse, insiste Émergence, de 260,3 milliards FCfa par rapport à l’exercice finissant. C’est un dégraissage budgétaire de 5% qui est en vue, admet The Horizon etMutations.

Il s’agit d’un budget de crise, constatent L’Essentiel et The Post, résultante de chocs internes et externes auxquels le Cameroun fait face depuis près de 5 ans. C’est la première fois, en plus d’une décennie, que l’État du Cameroun doit se résoudre à faire contre mauvaise fortune bon cœur, soupire EcoMatin.

 Avec des ambitions de croissance pour l’année 2020 estimées à 4%, le gouvernement, temporise Repères, vise une reprise de la croissance dans le secteur pétrolier, une meilleure offre en énergie électrique et une bonne tenue du secteur des bâtiments et travaux publics.

 En termes de priorités, expliquent Eden, Essingan, Le Financier d’Afrique et Le Quotidien de l’Économie, les pouvoirs publics entendent procéder à la reconstruction de la Société nationale de raffinage (Sonara), victime d’un grave incendie en fin mai 2019, densifier le processus de décentralisation, opérationnaliser le statut spécial des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, accélérer les travaux d’infrastructures du Championnat d’Afrique de football (CHAN) 2020 et de la Coupe continentale de la même discipline (CAN) 2021,.

 Mais ça bloque, justement, au niveau du Grand stade de la capitale, Yaoundé-Olembé où le ministre des Sports (Minsep), Narcisse Mouelle Kombi, s’exclament Cameroon Tribune et Le Jour, vient de résilier le contrat de construction attribué à l’italien Piccini. Le chantier, croit savoir Défis Actuels sur la base de plaintes du constructeur se disant victime d’un tacle irrégulier, est coincé entre accusations, démentis et contre-vérités.

 C’est le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, qui a en réalité décidé de cette spectaculaire rupture de contrat, corrige L’Indépendant. C’est le même homme, s’emporte Aurore Plus, qui fut au cœur du fiasco des chantiers de la CAN initialement prévue en 2019 au Cameroun, finalement renvoyée à 2021.

 «Ngoh Ngoh joue avec le feu», titre La Météo, notant que Piccini, qui crie à la mauvaise foi, a donné 72 heures au pouvoir pour être réhabilitée sous peine de poursuites judiciaires. Cette résiliation, craint Le Messager, ouvre la porte à un conflit diplomatique avec l’Italie aux conséquences désastreuses pour le Cameroun.

 «Faisant suite au communiqué du Minsep, par le même canal, Piccini, appuie Mutations, a affirmé que la décision du ministre intervient alors même que les travaux se poursuivent sur le site pour respecter les engagements mutuels pris en octobre 2019 à l’issue des réunions dans le cabinet du ministre au cours desquelles le ministre s’est engagé en contrepartie, pour un accompagnement financier avec paiement des décomptes en urgence.»

 Sous pression de la Confédération africaine de football (CAF), le Cameroun change de constructeur à Olembé, renchérit Repères, indiquant que Yaoundé vient de confier l’achèvement du chantier à l’entreprise canadienne Magil. « Au demeurant, au même titre que l’entreprise Piccini avait été présentée hier à l’opinion nationale, aujourd’hui une autre entreprise internationale possède ‘’l’expertise et l’expérience avérées, ayant fait des preuves en matière de construction d’infrastructures sportives au Cameroun », moque L’Essentiel. Pourvu que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets dans cette récurrente mauvaise conduite des travaux de construction de certains ouvrages au Cameroun.»

 La dernière publication citée réserve toutefois sa principale manchette au boycott annoncé, par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), des élections législatives et municipales du 9 février 2020. Elle subodore que le leader de ladite formation, Maurice Kamto, qui se dit par ailleurs vainqueur de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, refuse en fait de sauter la barre afin d’apporter la preuve de son assise réelle revendiquée.

 Il s’agit, affirment La Nouvelle et L’Indépendant, d’une posture sur fond de planification d’un projet insurrectionnel, une stratégie ayant reçu la caution de grandes puissances. «Opposition : il était une fois Maurice Kamto», s’amuse Avenir, prédisant déjà la fin d’un homme politique qui vient de se tirer une balle dans le pied.

 Le gouvernement panique, affirme Eden, face aux appels de plusieurs partis de l’opposition au boycott du double scrutin. Mais pourquoi ces formations s’agitent-elles tant ? s’interroge lourdement La Veuve, invoquant un chantage abject contre le pouvoir de Yaoundé à qui ils exigent notamment la réforme du Code électoral et le retour à la paix dans les régions anglophones sous crise sécessionniste.

 « Législatives et municipales 2020 : le Rdpc, seul contre… lui-même», tacle Aurore Plus : isolé localement, boudé par la communauté internationale, le régime Biya, sous le couvert du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, s’apprête à organiser une mascarade électorale qui risque de l’enfoncer davantage.

 

Crises pré-électorales en vitrine dans les journaux camerounais

La menace, grandissante, des poids lourds de l’opposition de boycotter les élections législatives et municipales du 9 février 2020, est en haut de l’affiche des journaux camerounais parus vendredi.Ce fut au départ le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), auquel viennent de se joindre le Front social démocratique (SDF) et le Parti camerounais de la réconciliation nationale (PRCN) pour fixer, annonce Le Messager, les conditions pour leur participation au double scrutin.

Comme la première formation citée, explique Mutations, les arguments du SDF tiennent uniquement à la situation de crise sécessionniste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, présentées comme son bastion. Quant à la dernière, qui exige la prolongation des délais de dépôt des listes de ses représentants, elle a déroulé une litanie d’obstacles rencontrés par ses militants lors de la confection des dossiers de candidature avec, entre autres, le refus de signer les pièces par les élus municipaux proches du pouvoir, des faits visiblement délibérés et constitutifs de fraude pré-électorale, visant tout simplement à faire éliminer des candidats de l’opposition.

S’intéressant particulièrement au SDF, The Guardian Post voit dans son attitude une tentative désespérée pour gagner la sympathie du public : le premier parti de l’opposition parlementaire avait d’abord investi des candidats et, face au risque de tout perdre dans les zones où il est le mieux représenté, fait aujourd’hui machine arrière pour s’inscrire chez les frondeurs.

L’on aurait tort de penser que l’opposition est la seule à se révolter contre le système, objectent Essingan et Signatures, signalant un vent mauvais au sein même du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) qui, depuis une dizaine de jours, tient la vedette avec des investitures à problèmes où les barons ont décidé de faire fi de la circulaire de leur président national, et décidé d’introniser leurs copains au grand dam de la base qui promet se venger par un vote sanction le 9 février prochain si le tir n’est pas rectifié.

«La panique s’installe dans le RDPC», confirme Aurore Plus : du fait des tripatouillages en rase campagne, des alliances implosent, des camps s’écartèlent et les divisions se sont transformées en fractures. «Certains caciques du parti, soupire Signatures, reprennent tranquillement leur siège après plus de 20 ans à l’Assemblée nationale. Parfois sans consensus ni vote, au mépris des directives du président national. Ainsi plusieurs postes ont été confisqués par la même famille ou le même village. Comme si ces caciques veulent vraiment prendre le président en otage.»

Sans doute, ose le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, toutes ces polémiques pourront trouver remède auprès du Conseil électoral d’Elections Cameroon (Elacam), l’organe en charge des scrutins et opérations référendaires, qui tient une session de plein droit vendredi au terme de laquelle d’importantes décisions pourraient intervenir.

Le Grand dialogue national fait les choux gras des journaux camerounais

L’ouverture, en milieu de matinée du Grand dialogue national, organisé aux fins de trouver une issue pacifique à la crise sécessionniste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, s’affiche en gros plan dans les journaux camerounais parus lundi.« Nous voici donc dans le vif du sujet », s’exclame le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui parle de «l’aboutissement d’une longue attente» : «Longtemps réclamé par nombre d’acteurs du champ politique national, et même au-delà de nos frontières, le forum qui s’ouvre aujourd’hui offre donc une opportunité historique aux fils et aux filles de notre pays aux fins de prendre langue entre eux, les yeux dans les yeux sans immixtion extérieure.»

Il s’agit aussi d’une grande opportunité pour sauver l’économie nationale, prolonge EcoMatin, revisitant les ravages de la guerre sécessionniste depuis fin 2016 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. C’est le moment de vérité, confirme The Star : «Peu importent les antécédents, les délégués à ce conclave doivent s’exprimer sans crainte. Les Anglophones s’en tireraient mieux si le gouvernement écoutait le cri d’angoisse de la population et résolvait son problème en utilisant une approche holistique pour des raisons de conformité. Le Cameroun doit prouver à la communauté internationale qu’il peut résoudre ses problèmes internes sans la médiation d’une tierce partie en répondant aux attentes de la population.»

Intégration évoque pourtant le «Grand dialogue de sourds à Yaoundé» et s’interroge : comment sortir de la grave crise politico-sécuritaire qui secoue le pays depuis trois ans ? Pour l’hebdomadaire, le gouvernement manœuvre à fond en insistant sur la décentralisation, alors que les populations de la partie anglophone exigent au minimum le fédéralisme, tout en explorant l’option de la sécession.

C’est l’ultime chance de sauver la paix, répond en écho Diapason, notant que ces assises bénéficient de l’onction des communautés nationale et internationale, mais s’inquiétant de l’absence dans l’agenda de certains thèmes fédérateurs ainsi que d’acteurs de premier plan de la crise, toute chose qui «laisse planer quant à une issue harmonieuse».

Les 8 thématiques à débattre en commission ne cernent pas tous les contours de la crise anglophone, acquiesce Le Financier d’Afrique. Le Grand dialogue national réussira-t-il à corriger les torts commis contre la communauté anglophone ? The Guardian Post semble également en douter.

C’est que le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, désigné comme modérateur des assises, est entre le diable et la mer d’un bleu écarlate, soupire The Sun. «Biya accorde un pénalty aux Anglophones», titre The Median, se demandant toutefois si, avec toutes les concessions que le chef de l’État a accordées pour leur montrer ses bonnes dispositions à tourner la page, ils réussiront à marquer le but ultime.

«Dialoguons donc !», lance L’Anecdote, notant que la forme de l’État, qui a longtemps divisé, devrait être le sujet le mieux à même de réduire les clivages économiques entre les régions, et surtout de donner le sentiment aux deux grandes entités linguistiques nationales de se sentir impliquées dans la gestion des affaires de la République.

Ça passe ou ça casse, renchérit son confrère Repères pour qui il s’agit d’un tournant historique. Pourtant, à en croire Le Messager, la grand-messe qui s’ouvre ce jour s’apparente à un monologue, les leaders sécessionnistes étant absents de la table des négociations alors que la presse privée la plus critique contre le gouvernement, elle, en a été écartée sans ménagement.

Les absents auront tort, appuie La Nouvelle, pour qui ceux qui pratiquent la politique de la chaise vide perdent la meilleure occasion de se faire entendre. Pour le gouvernement, analyse Le Jour, il s’agit tout d’abord de sortir tête haute d’un conflit qui le prend à la gorge depuis 3 ans.

Il faudra se parler «sans mots fuyants», soupire Mutations, rappelant l’espérance nourrie par la majorité silencieuse, et qui doit tenir à cœur tous les participants à cette grande palabre : «Il sera donc important, voire impérieux, de débattre sans a priori, ni tabou, sans flagornerie, ni acrimonie, avec sincérité et franc-parler, avec flexibilité et esprit de fair-play. Les résolutions de ce raout républicain sont particulièrement attendues, mais c’est surtout l’après-dialogue qui est scruté. Il est régulièrement fait reproche au pouvoir de Yaoundé de jouer de ruse pour se tirer d’affaire et poursuivre, plus tard, de manière décomplexée, dans la gouvernance qui a secrété la pétarade.»

«Let’s open our hearts/Ouvrons nos cœurs», supplie L’essentiel, regrettant qu’en cette l’heure cruciale, le pays exhibe son être de dissensions et de profonds éclatements qui font déjà tant jaser. «Pour une importante frange de l’opinion, ce grand rendez-vous de tous les espoirs s’apparente d’ores et déjà, pour le désespoir de beaucoup, à un congrès élargi du Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, au pouvoir) ; d’autres, plus désabusés, pointent du doigt le profil des participants des différentes tendances, pour dénoncer ce qui ressemble inexorablement à un grand monologue des mêmes, les privilégiés, la minorité suspecte à qui l’on impute déjà les torts antérieurs.»

Le congrès du Rdpc s’ouvre au Palais des congrès, ironise La Voix du Centre, constatant qu’en lieu et place d’un dialogue inclusif, les pontes du régime ont choisi d’organiser une rencontre majoritairement constituée des militants de leur formation. Pour Le Soir, il s’agit effectivement d’un «putsch de la légion Rdpc». Et de se demander de quelle moralité, de quelle légitimité et de quelle crédibilité jouissent ces caciques omnipotents.

Et du coup, confirme L’Avenir, ce grand dialogue se transforme en une conférence nationale du parti au pouvoir, l’initiative du chef de l’État, à travers cette grande palabre, visant manifestement à se relégitimer politiquement en donnant des gages à une communauté internationale dont il est dépendant, et qui n’a cessé de demander la convocation d’une grande table ronde.

Chirac et le Grand dialogue national en vedette dans les journaux camerounais

Les journaux camerounais parus vendredi rendent hommage à l’ex-chef d’État français Jacques Chirac, décédé la veille, et plantent le décor du Grand dialogue national sur la crise sécessionniste anglophone, qui s’ouvre lundi dans la capitale, Yaoundé.L’ancien président français, Jacques Chirac, est mort hier à l’âge de 86 ans, annonce The Post avec un portrait du disparu du temps de sa splendeur. «L’ami de l’Afrique n’est plus», soupire Le Messager, décrivant un être communicatif, un colérique quand il le fallait mais aussi un dirigeant qui savait prendre ses distances avec des régimes africains «qui pratiquent la fraude électorale, la confiscation des ressources, l’emprisonnement et parfois même l’élimination physique» des opposants.

C’était un grand ami du Cameroun, renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, s’attelant à rappeler le parcours politique d’un leader ayant fait ses humanités en 1960 sous le général De Gaulle jusqu’à se hisser, en 1995, à la tête de son pays.

Mais The Post consacre sa grande manchette au «mélodrame du Grand dialogue national» : entre un Premier ministre qui assure que 70% des délégués seront anglophones, des caciques se préparant à parasiter les assises pour jouer les premiers rôles, au moment où les dirigeants séparatistes de la diaspora indiquent qu’ils ne participeront qu’à une table ronde organisée hors du Cameroun.

Localement, poursuit la publication, la majorité de l’élite des zones sous conflit, qui ne fait pas confiance à la modération confiée au Premier ministre, Joseph Dion Ngute, souhaite plutôt une médiation plus neutre des Nations Unies, de la Grande-Bretagne et la France. Dans le même temps, des défenseurs des droits de l’homme insistent pour que le Grand dialogue aborde la forme de l’État, la coalition de la société civile exigeant pour sa part la création d’une Commission «vérité et réconciliation».

Dans cette ambiance de fébrilité, les leaders de la république autoproclamée d’Ambazonie de l’extérieur vont-ils accepter la main tendue du pouvoir de Yaoundé ? s’interroge The Guardian Post. Selon un diplomate américain, cité par ce quotidien à capitaux privés de langue anglaise, les séparatistes, en optant pour la politique de la chaise vide, perdront indubitablement la sympathie de la communauté internationale qui les considérerait, désormais, comme des va-t-en guerre.

Pendant ce temps, prolonge son confrère Cameroon Tribune, le Grand dialogue national vient de recevoir un soutien de poids à travers la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) dont le président de la Commission, Daniel Ona Ondo, reçu la veille par le président Paul Biya, a apporté son onction à la palabre nationale.

Reste que, tacle Mutations, à lire les intitulés des groupes de travail mis en place, il y a comme une confirmation de l’option du pouvoir de concentrer les débats sur la seule crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, comme si la paix était déjà acquise et les armes rangées.

Il ne s’agit pas de faire de l’esbroufe ou de l’esprit mal placé à des fins égoïstes, répond en écho, dans les colonnes d’InfoMatin, le secrétaire général adjoint du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), Grégoire Owona. Pour lui, il s’agit bel et bien de résoudre, dans une approche inclusive, un problème majeur que rencontre la nation : celui de la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest en vue du bien-être intégral de toutes ses filles et de tous ses fils.

«Nous voulons cette paix et, si les armes ne se taisent pas volontairement après cette offre, il faudra bien les faire taire avec le concours de tous les Camerounais épris de paix et viscéralement attachés à leur beau pays.»

Sous le titre «La dictature des pyromanes du Rdpc», Le Messager s’en prend, justement, aux dignitaires du régime dont fait partie Grégoire Owona, les mêmes qui dès le début du conflit, en fin 2016, avaient nié le problème anglophone et qui aujourd’hui prennent en otage les listes régionales des délégués au Grand dialogue, tout en entrebâillant la porte des négociations.

Économie, Grand dialogue national et football en couverture des journaux camerounais

La surchauffe sur les prix des produits de première nécessité, la montée de fièvre avant le Grand dialogue national et l’échauffement de la sélection de football seniors, s’affichent en bonne place dans les journaux camerounais parus jeudi.C’est donc le branle-bas de combat au ministère du Commerce où, selon la grande manchette de Le Quotidien de l’Économie, la flambée des prix des produits de grande consommation, sur fond de surenchère de commerçants véreux, préoccupe. Pour enrayer le phénomène et assainir les marchés, les pouvoirs publics viennent de créer un «numéro vert» à l’intention des consommateurs.

Le «1502», complète InfoMatin, vise non seulement à lutter contre la hausse fantaisiste des prix et les pénuries artificielles, mais également à protéger le consommateur et à le rapprocher de l’administration de manière à l’inciter à faire des suggestions, à dénoncer les abus dont il est victime et les activités commerciales suspectes dont il pourra être témoin.

La flambée des prix de confirme d’ailleurs, répond en écho Le Jour à propos de la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où les populations sont depuis trois ans victimes d’une situation d’insécurité permanente du fait de la guerre séparatiste.

Pointés du doigt au premier chef, les meneurs sécessionnistes de la diaspora qui, selon The Guardian Post, ont ruiné l’économie des zones anglophones : le secteur de la microfinance a perdu plus de 300 milliards FCfa, les biens détruits représentent plus de 2,1 milliards FCfa, des milliers d’emplois ont été perdus dans le secteur agro-industriel et plus de 8000 personnes risquent, dans les prochains jours, de se retrouver sans emploi.

C’est pour cela, justement, acquiesce Le Détective que le Grand dialogue national, qui s’ouvre lundi prochain dans la capitale, Yaoundé, vient à point nommé. Un rendez-vous crucial, insiste l’hebdomadaire, pour lequel les propositions de sortie de la crise pleuvent depuis deux semaines dans le cabinet du Premier ministre, Joseph Dion Ngute.

Les contours de la grande palabre se précisent, renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune : prévus du 30 septembre au 4 octobre, les travaux, auxquels prendront part près de 500 délégués, se dérouleront en plénières et au sein de 8 commissions.

Sauf que, objecte L’Anecdote, dans le bal des consultations engagées jusqu’ici par le Premier ministre, apparaît clairement une sous-représentativité des couches sociales défavorisées du pays. Il convient même de se méfier de certains délégués séparatistes conviés à la table des négociations, prolonge Aurore Plus sous le titre « »Ils » préparent une mauvaise surprise à Paul Biya» : les volte-face des radicaux, ces derniers jours, cachent une manœuvre devant conduire au clash.

En donnant l’impression d’avoir mis de l’eau dans leur vin, les fondamentalistes de tout poil, connus pour être des opposants viscéraux au régime, comptent user de la provocation afin de créer une cacophonie, qu’ils espèrent incontrôlable en séance solennelle d’ouverture afin d’installer une situation de chaos, quitte à conduire une réaction répressive du pouvoir en espérant, ainsi, créer une onde de choc qui se propagerait non seulement à travers le Cameroun, mais aussi suscitera de vives réactions à travers le monde.

À quatre jours de l’ouverture des travaux, l’absence de communication sur les milices séparatistes ayant donné un accord de principe en faveur du dialogue, dans un contexte où le mot d’ordre de guerre, a été renouvelé par les leaders anglophone de la diaspora réunis au sein de l’Ambazonia Coalition Team (ACT) – l’aile politique de la sécession –, crée la confusion, appuie Mutations.

Le même quotidien à capitaux privés relaie la convocation, en vue de la rencontre amicale du 12 octobre à Radès contre la Tunisie, de 25 joueurs de la sélection de football. C’est la première liste du nouvel entraîneur portugais Antonio Conceiçao, note Cameroon Tribune.

Globalement, analyse Le Jour, ce sont les mêmes têtes, bien connues du public, qui reviennent. Et la publication de mentionner, dans la liste, la convocation d’un athlète blessé (Tristan Dingomé, Reims-France) ainsi que le retour de quelques cadors.

Les écueils au Grand dialogue national en vitrine dans les journaux camerounais

Avant même d’avoir débuté, le Grand dialogue national, prévu du 30 septembre au 4 octobre sur la crise sécessionniste anglophone, pose déjà des écueils que relèvent les journaux camerounais parus mercredi.C’est ainsi qu’InfoMatin, sous le titre «Grand dialogue national : le vrai-faux pardon du général de la BAS à Paul Biya», révèle que le «général El Chenou», présenté comme le leader de la fameuse «Brigade anti-sardinards», constituée d’opposants de la diaspora farouches au régime de Yaoundé et accusée de saccages, en janvier dernier, des ambassades du Cameroun à Berne et Paris, après moult tergiversations, a s’est excusé des outrages au chef de l’État et décidé à participer à cette grande palabre.

Sauf que, s’empresse d’ajouter le quotidien à capitaux privés, il s’agit en réalité de la première étape d’une savante entourloupe de la nébuleuse nommée, qui aurait ainsi opté de venir perturber les travaux en salle, créer des incidents et semer le chaos. «Mais, pour y arriver, il faut préalablement être convié. C’est donc la recherche d’un carton d’invitation, et aussi la promesse d’impunité – que cela confère, de facto – qui expliquerait l’attitude subitement docile du général de la BAS.»

Comme pour confirmer cette capacité de nuisance toujours intacte, Le Messager explique, fort à propos, pourquoi Paul Biya a préféré pointer aux abonnés absents à l’Assemblée générale des Nations Unies, qui se tient actuellement à New York : les menaces de perturbation de son séjour aux États-Unis par la BAS, dont le premier acte s’est déroulé le 29 juin à l’hôtel Intercontinental de Genève (Suisse) où le couple présidentiel camerounais fut mouvementé, les activistes ayant juré de ne plus jamais leur donner le moindre répit à l’extérieur.

Et il trône en couverture de Le Jour, le «général El Chenou», pour expliquer le revirement de son organisation, s’excuser d’avoir organisé les casses contre les ambassades de son pays, évoquer l’impérieuse nécessité d’un retour à la paix et la réconciliation.

Il y a comme un «avis d’éclipse sur la crise anglophone», soupire Mutations, constatant qu’inscrite comme sujet principal des pourparlers qui s’ouvrent lundi, la question du Nord-Ouest et du Sud-Ouest risque d’être diluée dans le tout-venant de revendications déversées par les autres composantes sociopolitiques et culturelles du Cameroun.

«Nous faisons une première observation à laquelle nous nous étions attendus : les membres du Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais, au pouvoir), qui ont nié l’existence d’un problème anglophone, qui n’ont jamais encouragé le dialogue, qui ont dit que c’est la violence qui doit primer, sont aujourd’hui des convertis», déplore, dans les colonnes de ce journal, le journaliste Élie Smith, par ailleurs coordonnateur de la Conférence générale anglophone que des leaders religieux projettent d’organiser depuis une année.

Autre activiste de la question anglophone, l’avocat Felix Agbor Balla Nkongho, arrêté, traduit devant le tribunal militaire pour hostilité contre le gouvernement, sécession, guerre civile, propagation de fausses informations, résistance collective et incitation à prendre les armes et dont les charges et les poursuites furent abandonnées sur décision du chef de l’État, s’exprime dans les colonnes du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune.

Reçu la veille en consultation par le Premier ministre Joseph Dion Ngute, il affirme avoir reçu l’assurance que la communauté anglophone aura au moins 200 délégués, sur les 300 attendus au Grand dialogue national, avec «la garantie qu’ils ne seront pas arrêtés et incarcérés».

La politique tient le haut de l’affiche dans les journaux camerounais

Les tractations, préalables au Grand dialogue national sur la crise anglophone, tiennent le haut de l’affiche dans les journaux camerounais parus mardi.Après les partis politiques, les milieux d’affaires et la société civile, c’est au tour de ce que le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qualifie de «pays profond», à travers les dignitaires traditionnels, de présenter ses propositions au chef du gouvernement Joseph Dion Ngute.

«Grand dialogue national : les consultations à problèmes de Dion Ngute», titre Tribune d’Afrique : parmi les personnalités et organes ayant déjà été reçus à l’Immeuble étoile, nombreux sont celles qui n’existent que sur le papier, n’ont aucune proposition concrète, sont hors sujet et, surtout, ne sont intéressés que par les épaisses enveloppes de CFA, sous forme d’achat des consciences, qui leurs sont remises à la fin de l’audience au nom de l’«élégance républicaine».

En matière de représentation, Dion Ngute est également dans le piège de l’élite, soupire Mutations : pour les consultations préalables au Grand dialogue national, le Premier ministre se laisse déborder par les barons du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), qui n’ont que faire de la recherche de la diversité voulue par le président de la République.

«Pour beaucoup en tout cas, la composition des représentants des régions en particulier, lors des consultations en cours, est prémonitoire de la coloration du casting et des conclusions du Grand dialogue national qui s’ouvre le 30 septembre prochain.»

À Paris, où Yaoundé a envoyé des émissaires afin de sensibiliser les compatriotes sur l’offre de paix du régime, la rencontre s’est plutôt déroulée sous haute sécurité, relate Le Messager qui évoque la peur des envoyés spéciaux du Premier ministre de se retrouver face à une meute de mécontents, et qui a donc dû limiter les contacts.

Craignant pour leur sécurité les chefs miliciens établis à l’étranger préfèrent, selon The Guardian Post, participer à la palabre par téléconférence. C’est le même quotidien à capitaux privés de langue anglaise, s’agissant de la polémique sur les quotas de participation, révèle que le président Paul Biya a instruit que la majorité des délégués soient issus de la communauté anglophone.

Mais les leaders sécessionnistes de la diaspora ne semblent pas, eux-mêmes, s’accorder sur une posture commune face au pouvoir de Yaoundé, si l’on en croit Mutations qui, sous le titre «Positionnement : la surenchère de Montreux», affirme qu’une concertation, entre leaders et représentants de la république virtuelle d’Ambazonie, tenue dans cette commune suisse, promeut le boycott du Grand dialogue.

La question, analyse la publication, est désormais de savoir pourquoi le cadre du dialogue annoncé, visiblement ouvert à toutes les composantes sociales, ne trouve pas d’écho favorable de la part des groupes tels que Ambazonia International Policy Commission, African People’s Liberation Movement, Federation of Southern Cameroon Women Organization, Interim Government.

«La réponse n’est pas aussi évidente. Reste qu’au-delà de vouloir maintenir le statu quo sur le théâtre des hostilités, ces groupes séparatistes bénéficient du soutien de quelques acteurs étrangers qui auraient souhaité jouer les médiateurs lors du dialogue national attendu.»

Les bons offices, justement, rétorque Le Quotidien, la Suisse, qui aujourd’hui demande 100 milliards FCfa pour faire participer les fondamentalistes anglophones aux pourparlers de paix, en a offert au pouvoir de Yaoundé. Sauf qu’entre-temps, Paul Biya a privilégié une solution endogène. «Aujourd’hui, après l’échec de cette option helvétique, les ‘’médiateurs » de ce pays demandent, via certains réseaux», cet argent à l’État du Cameroun pour obtenir l’adhésion des séparatistes au Grand dialogue.

Ambitionnant de mettre tout le monde d’accord sur la forme de l’État, le ministre de la Décentralisation et du Développement local, Georges Elanga Obam, a sa petite idée qu’il expose dans les colonnes de Le Point Hebdo : il est temps d’accélérer le processus de mise en œuvre de la décentralisation et, pour ce faire, accorder plus de moyens aux collectivités territoriales décentralisées.

Politique et football en vedette dans les journaux camerounais

Les tractations pré-Grand dialogue national (30 septembre-4 octobre) font les choux gras des journaux camerounais parus lundi, de même que la nomination d’un entraîneur national de football cristallise les passions.La situation sécuritaire des régions anglophones continue de préoccuper, à en croire Mutations qui fait état d’un week-end perturbé à Bamenda, le chef-lieu de la région du Nord-Ouest où des coups de feu ont été entendus au quartier administratif, mais aussi dans un hôtel huppé dans lequel logerait le ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, qui venait de procéder à la distribution de l’aide humanitaire aux victimes de la crise anglophone.

Saisissant la balle au bond, le député Simon Fobi Nchinda, membre du Front social démocratique (SDF), lance cet avertissement dans les colonnes de Le Jour : «Aucun dialogue n’a lieu avec des fusils.» Une manière, pour l’élu de ladite région, d’appeler à un cessez-le-feu des belligérants avant le Grand dialogue national.

Ça continue néanmoins de se bousculer dans le cabinet du Premier ministre Joseph Dion Ngute, se réjouit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui y a aperçu, pendant le week-end, plusieurs autorités traditionnelles et religieuses venues des quatre coins du pays en vue d’enrichir le menu du forum appelé à débattre non seulement de la question anglophone, mais également d’autres préoccupations à caractère national.

Responsables de partis politiques, leaders religieux et organisations de la société civile, syndicats et ordres professionnels, hommes d’affaires, chefs traditionnels, tous convergent vers l’Immeuble étoile devenu, le temps des consultations, le centre du Cameroun, renchérit L’Essentiel.

«Avec les propositions déposées par les forces vives de la nation, les acteurs du dialogue qui seront appelés autour de la table devront se recadrer à chaque fois pour resserrer les débats sur les préoccupations des Camerounais.»

Et parmi ces inquiétudes, figure en bonne place la forme de l’État, présentée par Intégration comme le «grand tabou qui hante le Cameroun» : fédération, confédération ou séparation sont les grandes tendances qui se dégagent des consultations préliminaires du Premier ministre, des lignes de fracture qui épousent déjà les contours d’une démonstration houleuse du poids des émotions des citoyens.

Pour L’Avenir aussi, le Grand dialogue national est une épreuve à hauts risques pour Paul Biya qui, manifestement, a pris l’option d’écarter du casting tous les sécessionnistes qui, pourtant, ont une partition très importante à jouer dans la stabilisation des foyers de crise.

La Voix du Centre n’est pas loin de partager ce pessimisme, qui constate que les consultations engagées jusqu’ici par le Premier ministre ne sont que la perpétuation des tares ayant conduit à la crise anglophone depuis 2016.

Voici un premier écueil, que révèle Le Messager : l’argent du dialogue divise le Conseil national de la jeunesse du Cameroun (Cnjc), dont les dirigeants sont à couteaux tirés depuis leur sortie de l’Immeuble étoile avec une enveloppe bourrée de francs CFA dont le montant réel relève du mystère. Le plus cocasse de la situation n’est sans doute pas le profil des «consultés» du Premier ministre, analyse Aurore Plus sous le titre «Consultations sur fond de corruption». Davantage, le président Paul Biya, en chargeant Joseph Dion Ngute de prendre langue avec toutes les composantes sociales, l’a également doté d’un trésor de guerre conséquent de nature à «attendrir» les plus réticents au Grand dialogue national.

Dans les milieux d’affaires, l’on continue néanmoins d’espérer, à travers cette grande palabre et selon Le Quotidien de l’Économie, qui a parcouru la contribution intellectuelle du patronat, des mesures concrètes de retour à la paix pour effacer la lourde facture de la guerre séparatiste.

Une proposition de retour à une paix durable, relayée par le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian Post, mais aussi de son confrère The Post, vient de forces vives des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest : une présidence tournante Francophone-Anglophone à la tête du pays.

Pendant ce temps, rapportent News Watch et Eden, le leader de l’opposition parlementaire à travers le SDF, Ni John Fru Ndi, a pris son bâton de pèlerin pour aller rencontrer la diaspora sécessionniste des États-Unis, en vue de convaincre les plus radicaux à abandonner la logique de la chaise vide.

Mais quel sont les pays qui hébergent les leaders séparatistes ? se demande fort à propos Défis Actuels. «Tapis à l’étranger, les cerveaux des milices séparatistes se promènent librement au Nigeria, en Afrique du Sud, en Amérique et en Europe où ils procèdent à des levées de fonds pour acheter des armes et financer les groupes armés dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.»

Et dans le classement des pays occidentaux, pointent en tête les États-Unis («le fief des séparatistes»), la Norvège, l’Italie, la Grande Bretagne («la planque des ‘’indésirables »») et la Belgique.

Le même bihebdomadaire, sur le terrain sportif, présente «un illustre inconnu» pour remplacer, à la tête de la sélection de football seniors, le Néerlandais Clarence Seedorf : le Portugais Antonio Conceiçao Silva Oliveira, dit «Toni Conceiçao», «recruté dans le secret total et à la surprise générale».

«Un novice chez les Lions», traduisent en écho La Voix du Centre et The Guardian Post. Pour Le Messager, c’est le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, qui a imposé ce «technicien sans états de service».

«La nomination du nouveau coach Lions Indomptables suscite des sentiments mitigés», confirme The Post. «A 57 ans et sans palmarès véritable, son choix irrite de nombreux observateurs des milieux sportifs», renchérit L’Essentiel : les Camerounais s’interrogent entre autres sur l’obsession manifeste des pouvoirs publics à vouloir à tout prix d’un Blanc à la tête de la sélection, et s’indignent davantage sur le choix d’un technicien que d’autres n’hésitent pas à qualifier d’«entraîneur de pacotille» ayant déjà perdu la bataille de l’opinion avant même d’avoir joué.

«Cette autre désignation d’un expatrié, pour diriger l’équipe nationale de football, perpétue une longue tradition de ‘’sorciers blancs ». Elle intervient alors qu’un courant d’opinion semblait plutôt réclamer un Camerounais», confirme Mutations sous le titre «Désignation d’un entraîneur national : manque de… coach». «Ce technicien arrive en terrain inconnu, car il n’a aucune expérience du football africain. Et pourtant, la connaissance du football africain figure parmi les critères de choix d’un sélectionneur», soupire Aurore Plus.

Politique et gouvernance en couverture des journaux camerounais

La tenue prochaine du Grand dialogue nationale pour le retour à la paix dans les régions anglophones, continue d’occuper le haut de l’affiche dans les journaux camerounais parus vendredi, lesquels se penchent également sur le malaise né de la grève des avocats.Nommé coordonnateur de la grande palabre sur la crise anglophone, la photo du Premier ministre Dion Ngute, en pleine audience dans son cabinet, orne la couverture du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune surmontée du titre «Préparation du Grand dialogue national : des propositions à la pelle». C’est que, explique la publication, après les partis politiques, le chef du gouvernement a entamé les consultations avec les forces vives de la nation en vue de recueillir leurs idées et suggestions.

C’est que l’initiative du chef de l’État prend corps, se satisfait également Essingan, pendant que le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian Post annonce, dans les jours à venir, l’envoi d’émissaires en charge de prendre attache avec la diaspora, et surtout de convaincre les séparatistes exilés à éviter la politique de la chaise vide.

Les saints et les pécheurs sont de sortie, constate The Rambler : après trois ans de tueries, d’atrocités diverses, de milliers de réfugiés et de déplacés internes, Paul Biya consent enfin, sous les pressions internationales, à convoquer une table ronde qui s’avère la seule solution de sortie de crise. Paradoxalement, ce sont encore les zélateurs de son régime qui se bousculent majoritairement en consultation chez le Premier ministre, brulant la politesse aux vrais acteurs du malaise de la communauté anglophone à l’origine de l’insurrection armée.

Les Camerounais n’ont probablement pas besoin d’un référendum pour pouvoir vivre-ensemble, analyse, dans les colonnes d’InfoMatin, le journaliste et écrivain Jean François Mebenga, par ailleurs militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir). Pour lui, les sujets soumis à l’offre de dialogue du président Paul Biya sont nombreux, qui chevauchent tant en amont qu’en aval de la communauté nationale.

Toujours est-il que la tenue sereine du Grand dialogue national nécessite une cessation des hostilités dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, rétorque Mutations, redoutant un «improbable cessez-le-feu» sur le terrain avec en illustration l’acte symbolique d’assassinat d’une jeune femme, dans la localité de Batibo (Nord-Ouest), par des séparatistes présumés.

Et, pendant que le pays retient son souffle en espérant une sortie pacifique de crise, l’hebdomadaire Investigation relève d’étranges coïncidences entre le climat sociopolitique actuel et l’évolution de la grève des avocats avec des relents de «complot contre l’État du Cameroun».

Le caractère de plus en politique du mot d’ordre de grève démobilise les hommes en robe, acquiesce InfoMatin, faisant par ailleurs état de forts soupçons de détournement autour d’une enveloppe de 100 millions de francs octroyés par le chef de l’État pour l’organisation de la rentrée solennelle du barreau, le 9 juin.

À en croire ce journal, le déblocage de ces fonds n’a jamais été communiqué à la majorité des membres du barreau, qui désormais demandent des comptes à leur exécutif qui leur avait, plutôt, affirmé s’être endetté auprès de tiers pour l’organisation de la manifestation.

Le futur Grand dialogue national toujours à la une des journaux camerounais

Les tractations en vue du Grand dialogue national, prévu du 30 septembre au 4 octobre pour la résolution de la crise sécessionniste anglophone, continuent de meubler les colonnes des journaux camerounais parus jeudi.Le moins que l’on puisse en penser, à la lecture de la grand manchette de Défis Actuels, est que les consultations entamées depuis une semaine par le chef du gouvernement sont controversées. Affichant une photo de Joseph Dion Ngute saluant chaleureusement Victor Mukete, l’une des autorités traditionnelles les plus respectées de la communauté anglophone, la publication affirme, pour s’en étonner, que les leaders des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, pourtant les premiers concernés par le malaise ayant conduit à la lutte armée depuis 3 ans, sont «ignorés» du casting.

N’empêche, répond en écho le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, que l’opposition, en dépit de certaines réserves, joue bien le jeu de la démocratie avec, pour la seule journée de mercredi, pas moins de 30 formations ayant été reçues en audience par le chef du gouvernement.

Les appels au dialogue montent, acquiesce Mutations, rendant également compte du ballet des forces vives à l’Immeuble étoile abritant les services du Premier ministre.

Sous le titre «Grand dialogue national : Maurice Kamto met Dion Ngute dos au mur», Le Messager, mais aussi son confrère Le Jour, relaient ainsi les termes du mémorandum remis la veille au Premier ministre par des représentants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), lequel conditionne sa participation à la grande palabre, notamment par la libération de son leader, emprisonné depuis janvier dernier avec une centaine de ses partisans pour avoir contesté l’élection de Paul Biya à la dernière présidentielle.

«Le MRC se perd-il ?» s’interroge lourdement L’Épervier : non seulement cette formation est loin de constituer une solution à la crise anglophone, mais en plus son président, ne serait-ce que pour les accusations de «rébellion» qui pèsent sur lui et qui comptait profiter du Grand dialogue pour obtenir son élargissement, sera bel et bien condamné par la justice de son pays.

Soupçonné par l’opposition et une bonne partie de la société civile de vouloir verrouiller le jeu, le gouvernement reçoit également le soutien mitigé de la Grande Bretagne dont un des diplomates, en poste à Yaoundé et cité par The Post, tout en soutenant le principe de la discussion, dit attendre la matérialisation concrète de l’offre de dialogue pour juger de la sincérité du régime.

La même posture expectante semble régner au sein du patronat, si l’on en croit Le Financier d’Afrique : les milieux d’affaires locaux, outre la pacification des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, réclament un véritable Plan Marshall ainsi que des mesures incitatives pour relever l’économie desdites zones, et par ricochet celle du pays qui pâtit violemment de l’insécurité.

Les atrocités des indépendantistes ambazoniens ont ruiné la lutte pour l’accession à la souveraineté des régions anglophones, soupire, dans le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian Post, un des leaders séparatistes en exil.

Pour Ouest-Echos, c’est «la grande embrouille» : non seulement l’aile politique sécessionniste est décapitée et exclue du Grand dialogue, mais en plus le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir) «a déjà tout verrouillé» alors que les partis de l’opposition se présentent en rangs dispersés.

Politique et économie au menu des journaux camerounais

L’organisation annoncée d’un Grand dialogue national continue de passionner les journaux camerounais parus mercredi, au même titre que l’éviction mouvementée du consortium Bolloré-APMT du terminal à conteneur du port de la métropole économique, Douala.Alors que le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a entamé la phase de consultations des acteurs sociopolitiques, InfoMatin annonce que l’événement se tiendra dans la capitale, Yaoundé, du 30 septembre au 4 octobre. Il s’empresse de préciser que ses thématiques écartent d’office du canevas des thèmes à surenchère, autour desquels une certaine opinion spécule depuis peu.

«Il n’y aura donc pas, comme l’auraient souhaité quelques uns, de Conférence nationale souveraine, au cours de laquelle des leaders politiques et de la société civile feraient le procès du régime de Yaoundé avec comme points de repères la forme de l’État, la révision constitutionnelle, la répartition des postes électifs ou managériaux selon le poids démographique, etc.»

Et, déjà, cette formule a le don de hérisser le poil de certaines puissances occidentales. En effet, selon Leanne Cannon, porte-parole de l’ambassade des États-Unis au Cameroun citée par Le Jour, les pourparlers doivent être élargis et sans conditions préalables. Et le quotidien à capitaux privés de constater que la diplomate US s’inscrit dans la ligne sans complaisance de son gouvernement sur la crise anglophone.

Rappelons-nous, objecte, dans Mutations, le député Jean Simon Ongola Omgba, élu du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), que nous disposons dans la communauté camerounaise de toute l’expertise et de la parfaite connaissance des sujets intéressants le peuple. Pour lui, un médiateur international court le risque certain d’être moins au fait du contexte et des particularités locales alors que le Premier ministre, lui, a une évaluation certaine de l’environnement politique, économique, social et culturel du pays.

Pour décrire l’adhésion de la majorité à l’offre de dialogue du président Paul Biya, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune décrit «l’effervescence» qui s’est déjà emparée de l’Immeuble étoile, qui abrite les services du Premier ministre où forces vives et contributions intellectuelles se bousculent.

«Quelle comédie !» s’écrie le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian Post : alors qu’on entend résoudre l’équation anglophone, environ 80% des invités du Premier ministre sont des Francophones, les séparatistes, fédéralistes et autres opposants notoires au régime étant d’office écartés des consultations.

Pendant ce temps, soupire Le Messager, les atrocités continuent sur le théâtre de la guerre sécessionniste avec, cette fois, une vidéo prise dans la localité de Batibo (Nord-Ouest), montrant des individus armés, enterrant vivante une femme présumée soutien du gouvernement.

Loin des joutes politiques, Essingan s’est installé dans la métropole économique, où une guerre féroce bat son plein au Port autonome de Douala (PAD) à la suite de la désignation d’un nouveau concessionnaire dans le terminal à conteneurs. Selon le tri-hebdomadaire, l’heureux élu, l’opérateur italo-suisse Terminal Investment Ltd (TIL), versera 357 milliards FCfa à l’État sur 15 ans, contre les 62 milliards engrangés dans la même période avec le consortium franco-danois Bolloré-APM Terminals (APMT).

Sauf que le dernier concessionnaire cité, appelé à plier bagages en fin 2019 annonce, selon InfoMatin, des suites judiciaires à son éviction, alors que le PAD fait valoir des points de droit pour justifier le choix de TIL.

Comme si la page Bolloré-APM Terminals était plus que jamais tournée, EcoMatin s’emploie pour sa part à présenter les états de service du nouvel arrivant. Rien n’est réglé, semble répondre en écho Le Quotidien de l’Économie, avec une incursion dans les méandres de la communication de «guerre» de l’évincé et du PAD.

Économie, grève des avocats et politique en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus mardi se penchent sur l’éviction du groupe Bolloré de la gestion du terminal à conteneurs du port de la métropole économique, Douala, mais également sur la grève des avocats débutée la veille et les tractations en vue de la tenue du Grand dialogue national, censé ramener la paix dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.C’est un véritable coup de tonnerre, qui s’affiche en couverture de Cameroon Tribune, Expression Économique, InfoMatin, Mutations, Le Messager, Le Quotidien de l’Économie et Le Point Hebdo : la désignation groupe italo-suisse Terminal Investment Limited (TIL) comme adjudicataire provisoire de la concession du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala.

Cette désignation vient ainsi, rappellent Expression Économique et Le Quotidien de l’Économie, mettre fin à la concession attribuée en 2005 au consortium franco-danois Bolloré-APM Terminals, et dont le contrat a récemment été prorogé jusqu’en 2023.

Il s’agit d’un feuilleton plein de rebondissements, renchérit InfoMatin, la partie camerounaise s’étant engagée, dans cette prorogation, à permettre au concessionnaire d’amortir ses investissements constitués d’une « contribution exceptionnelle » de 24 milliards FCfa, de l’augmentation des actifs des nationaux dans le capital, le doublement de la redevance à verser au pays ainsi que la réalisation d’investissements supplémentaires à hauteur de 20 milliards FCfa.

Cette fin de contrat annoncée, précise Mutations, s’est déjà transportée à la fois au tribunal administratif de Douala et dans une procédure d’arbitrage à Paris, où le groupe Bolloré se plaint d’avoir été «injustement» mis à l’écart.

En attendant l’épilogue, forcément palpitant, de ce roman le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui au passage n’évoque pas un seul instant le nom de Bolloré-APM Terminals, s’intéresse au sort des employés de l’opérateur partant, dans le cadre d’un changement de concessionnaire, avec un processus prévoyant «un transfert des actifs, du personnel, etc.».

Mais si cette publication s’avère pudique, sur cette question qui fâche, elle est par contre prolixe sur le Grand dialogue national pour la sortie de la crise sécessionniste anglophone : elle lui consacre, en dehors de sa grande manchette, pas moins de 8 pages intérieures pour rendre compte des consultations engagées à ce sujet par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, ainsi que l’adhésion massive des forces vives à cette initiative du président Paul Biya.

Son confrère Mutations s’adonne au même exercice, avec quelques variantes allant dans le sens d’un certain pessimisme, de la part de la classe politique et de la société civile. Quant à Le Jour, il fait le choix de l’évocation de la rencontre Tripartite de fin 1991 lorsque le régime, pris à la gorge par l’opposition et la rue, engagea une grande palabre pour sortir des «années de braise» d’où sortit, selon les termes du philosophe Sindjoun Pokam, «un compromis boiteux».

Le pouvoir joue à pile ou face, prolonge l’hebdomadaire Diapason, lui qui a plus que jamais les clés de la paix et de la cohésion nationale. Il est maintenant clair que Paul Biya a tendu un gros piège à son Premier ministre, constate The Guardian Post pour qui Joseph Dion Ngute, en poste depuis le début de l’année, ne devra son maintien à la tête du gouvernement que par son habileté à manœuvrer pour tirer son patron de la mauvaise passe.

Pendant ce temps, notent Mutations et Expression Économique, à propos de la grève des avocats, les prétoires sont restés sans robe noire lundi, premier jour du mouvement d’humeur des auxiliaires de justice. «Prétoires morts au Cameroun», titre Le Messager, au moment où Le Jour indique que toutes les audiences prévues ont été renvoyées, les prévenus en payant pour leur part le prix.

Jusqu’ici, analyse «l’hebdomadaire du monde juridico-judiciaire» Kalara, l’équipe dirigeant du barreau n’a pas encore dévoilé les faits précis à l’origine de la résolution appelant au boycott des palais de justice, le Conseil de l’Ordre des avocats s’étant contenté d’invoquer des questions relatives à l’entrave à l’exercice professionnel et aux atteintes physiques contre les avocats.

Pour L’Épervier, tout ceci relève d’un chantage au gouvernement avec des initiateurs qui, tapis dans l’ombre, sont des soutiens avérés du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), un parti qui a entrepris de dénoncer le «hold-up électoral» de la présidentielle du 7 octobre 2018 et dont les dirigeants sont derrière les barreaux pour, entre autres, des faits de rébellion.

Les journaux camerounais à fond sur le futur Grand dialogue national

Les contours du Grand dialogue national, annoncé par le président Paul Biya pour la résolution de la crise sécessionniste anglophone et d’autres sujets cruciaux du pays, continuent d’animer les colonnes des journaux camerounais parus lundi au même titre que la grève des avocats.«Dialogue : la grande bousculade» est, sur fond de drapeau national vert-rouge-jaune, la principale manchette du bihebdomadaire L’Essentiel : «C’est un grand coup de pied que Paul Biya a donné dans la fourmilière politique en annonçant, le 10 septembre dernier, la tenue du Grand dialogue national dès la fin de ce mois. Depuis lors, des Camerounais se bousculent sur les plateaux de télévision, sur les ondes des radios, dans les journaux et aux portes de la Primature pour annoncer leur participation à la grand-messe politique qui se prépare. Ils y déclinent également les contenus de leurs programmes qui pourraient constituer des sources d’inspiration des débats.»

La motivation y est en effet, acquiesce le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, rendant compte des dernières audiences du Premier ministre, Joseph Dion Ngute, dans le cadre des consultations préalables prescrites par le président de la République.

 La repentance et la contrition de tous les acteurs, sont nécessaires, sinon un préalable pour entrer dans la mystique du pardon qui va ouvrir la voie à la réconciliation, renchérit L’Anecdote. Toutes les parties doivent faire des concessions, souligne, dans Défis Actuels, l’économiste Thierry Amougou, par ailleurs fondateur d’un think-tank voué aux questions de démocratie et de développement.

 Premier parti de l’opposition parlementaire, le Front social démocratique (SDF) étale, dans cette publication mais aussi dans Eden, The Post, The Sun et The Star, ses conditions pour un dialogue inclusif : l’amnistie générale pour les combattants séparatistes, un médiateur neutre, un débat sur la forme de l’État excluant les représentants de l’armée, entre autres.

 La lame de fond, c’est-à-dire le plus important, c’est qu’enfin Paul Biya, dont la trajectoire politique prédispose peu à la culture du dialogue, a accepté de donner une chance à la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en conviant tout le monde ou presque autour de l’arbre à palabre, analyse Mutations, pour qui les forces d’opposition ont tout intérêt à saisir la perche de ce dialogue pour impacter l’agenda politique de ce septennat historique.

 En 10 points, Aurore Plus s’attèle à décrypter «les questions qui fâchent» entre problématiques, zones d’ombres, attrape-mouches et écueils de la grande palabre nationale façon Biya. Sous la pression de la communauté internationale, et plus que jamais embarrassé par la situation chaotique sur le terrain, le bihebdomadaire regrette que Paul Biya, qui n’aime pas donner l’impression de céder à l’opinion publique, s’est résolu à faire ce qu’il aura dû organiser depuis le début de la crise anglophone.

 Et de mettre en garde contre un dialogue déjà vicié : autant, sous nos cieux, on n’organise pas une élection pour la perdre, autant le pouvoir entend garder la haute main sur le rendez-vous dont il tient seul les clés.

L’Indépendant, loin des préjugés, préfère évoquer la conclusion d’un nouveau contrat social, que Paul Biya propose à ses compatriotes à travers la crise anglophone. C’est même, croit savoir Intégration, d’une nouvelle République en gestation qu’il s’agit.

L’Indépendant, encore, évoquant le maintien du mot d’ordre de grève de 5 jours des avocats, y voit rien moins qu’un « agenda caché» à l’heure où le pouvoir de Yaoundé fait face à plusieurs foyers de tension. Le Messager n’est pas loin de partager cet avis, qui se penche sur «les non-dits» de l’opération «tribunal mort» qui débute ce lundi.

 Un groupe de travail ad-hoc est désormais à pied d’œuvre pour désamorcer la grogne des auxiliaires de justice, annoncent Cameroon Tribune, L’Essentiel et Repères. Pour Mutations, les multiples négociations entre les pouvoirs publics et l’Ordre national des avocats ont jusqu’ici accouché d’une souris. C’est justement, appuient Le Jour, The Guardian Post et The Sun, parce que les pourparlers n’ont rien donné jusqu’à présent que les hommes en robe noire maintiennent leur mot d’ordre.

Le Grand dialogue national prend corps dans les journaux camerounais

Le journaux camerounais parus vendredi plantent, chacun à sa manière, le décor du Grand dialogue national sur la crise sécessionniste anglophone annoncé pour fin septembre par le chef de l’État.Il n’a vraiment pas perdu de temps : 72 heures seulement après avoir été désigné, par le président Paul Biya, pour coordonner le méga forum destiné à ramener la paix dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le Premier ministre Joseph Dion Ngute, constate le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, prend le pouls de la situation en recevant, à tour de bras, des responsables de l’opposition alors que les soutiens à l’initiative présidentielle se multiplient.

Dans le septentrion, confirme L’œil du Sahel, les réactions à cette annonce s’avèrent également positives, une attitude tout aussi positive étant, selon Essingan, enregistrée dans les régions du Grand-Sud.

Sauf que, constate Le Messager, les séparatistes, dont la plupart vivent en exil, estiment que l’offre de dialogue de Paul Biya manque de sincérité, son objectif étant visiblement de répondre aux aspirations de la communauté internationale et non des populations des zones anglophones.

Ce dialogue national vient sur le tard, acquiesce Le Financier d’Afrique : il a fallu trois années scolaires blanches, autant d’années de décadence économique, 3000 morts et 500.000 déplacés pour que Paul Biya consente enfin à faire ce qu’il aurait dû faire depuis le départ, et tout ça uniquement pour contenter la communauté internationale.

Mutations semble entretenir le même pessimisme, regrettant pour sa part que d’importants autres sujets de la vie nationale soient occultés par le pouvoir dans le menu de cette assise, à commencer par la crise post-présidentielle d’octobre 2018 ayant conduit à l’organisation des «marches blanches» par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), avec à la clé l’arrestation et la détention, jusqu’à ce jour, des militants de ce parti politique, y compris son leader Maurice Kamto.

Idem, déplore le quotidien à capitaux privés, pour la question relative à la forme de l’État alors qu’une bonne frange de la population du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, y compris des acteurs de la scène politique nationale, plaident pour le fédéralisme.

C’est dans ce contexte de controverse qu’InfoMatin, sous le titre «Tumi met les Ambazoniens dos au mur», relève un fait inédit : le vieux cardinal, autorité morale parmi les plus respectées en zone anglophone et qui depuis 1992 n’a jamais ménagé sa verve pour dénoncer les tares de la démocratie à la camerounaise, semble avoir mis de l’eau dans son vin en s’alignant en faveur du Grand dialogue nationale.

En saluant la décision de dialogue de Paul Biya, le vieux prélat oblige les sécessionnistes intégristes de la sécession à s’aligner ou à se marginaliser aux yeux de la communauté internationale, que Paul Biya prendrait désormais à témoin en cas d’escalade guerrière lorsque vient le temps de la confrontation des idées.

Mais au juste, qui va payer ? s’interroge lourdement Le Quotidien de l’Économie au sujet du financement dudit forum, dont l’organisation ne figure sur aucune ligne budgétaire de l’État. Toute chose qui n’empêche pas le journal spécialisé à se lancer dans les estimations.

 

Les réactions au futur dialogue sur la crise anglophone en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus jeudi s’épanchent sur les réactions locales et internationales, en rapport avec l’annonce mardi par le chef de l’État de l’ouverture d’un dialogue national sur la crise anglophone.À s’en tenir à la principale manchette du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune («Grand dialogue national : approbation générale»), on pourrait croire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, la communauté nationale et internationale saluant de concert l’initiative de Paul Biya. Son confrère L’Épervier ne dit pas autre chose, affichant fièrement les réactions positives des Nations Unies, de l’Union africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac).

Même le cardinal Christian Tumi, dont on sait les rapports tendus avec le pouvoir de Yaoundé est, pour emprunter à l’hebdomadaire satirique Le Popoli, «séduit» par ledit projet. Essingan et InfoMatin ne disent pas autre chose, estimant que le temps de la paix est venu pour les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, meurtries par la guerre sécessionniste depuis trois ans.

Les choses semblent plus contrastées dans les colonnes de Le Messager et Le Jour, qui présentent une classe politique nationale plutôt divisée sur la question. «Oui au dialogue, non au gouvernement actuel», titre La Revue qui dénonce des élites vomies, impopulaires et égocentriques, invitant par ailleurs le chef de l’État à s’impliquer personnellement pour la réussite de ce forum nationale.

Quant aux populations des zones sinistrées, elles sont, selon Mutations, partagées entre espoir et méfiance vis-à-vis d’un régime qui n’inspire que très peu confiance. C’est «le dialogue, taille patron», ironise en outre la publication, dans la mesure où le chef de l’État est le seul à désigner le médiateur en chef, à circonscrire tout seul les sujets et acteurs de la concertation nationale, le fédéralisme et la crise postélectorale étant, du coup, en ballottage défavorable.

«Les expériences de politiques de sortie de crise ailleurs nous montrent que dialoguer avec des personnes non recommandables ou des leaders autoproclamés et non-identifiés peut avoir de fâcheuses conséquences sur l’issue même du dialogue. Sous ce rapport, la question de l’interlocuteur est cruciale», explique, dans Cameroon Tribune, le politologue et enseignant d’université Manassé Aboya Endong.

Et d’évoquer la difficile identification de l’interlocuteur fiable et de bonne foi, depuis que l’idée d’un dialogue est lancée : entre la surenchère et les revendications porteuses de division aux relents de propagande sécessionnistes, les leaders autoproclamés entretiennent une cacophonie dissonante de par leurs prétentions et leurs revendications.

Le discours de Biya en vedette dans les journaux camerounais

L’adresse à la nation, la veille du président de la République sur la crise sécessionniste anglophone, trône en couverture des journaux camerounais parus mercredi.«J’ai décidé de convoquer, dès la fin du mois en cours, un grand dialogue national», «Paul Biya annonce un grand dialogue national», «Paul Biya convoque le dialogue national», «Paul Biya convoque le grand dialogue», «Nord-Ouest et Sud-Ouest : place au dialogue», «Retour de la paix dans le NO/SO : Paul Biya plante le décor du dialogue», «Un discours de fermeté pour enfin convoquer un dialogue national !», «Dialogue national sur fond de menaces», «Discours présidentiel : les grandes concessions de Paul Biya aux Anglophones» sont les principales manchettes d’Essingan, Défis Actuels, L’œil du Sahel, L’Essentiel, Cameroon Tribune, InfoMatin, The Guardian Post, La Voix du Centre et Le Soir.

En réponse aux nombreux appels pour un dialogue en vue de résoudre la crise qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le chef de l’État vient d’annoncer la tenue avant fin septembre des assises d’un dialogue national autour de thèmes susceptibles de ramener la paix dans cette partie du pays, débute L’Essentiel, précisant que la décentralisation sera en réalité au cœur des préoccupations.

Dans un discours inhabituel, le locataire du palais présidentiel d’Etoudi a évoqué les moyens de mettre non seulement fin aux exactions du mouvement indépendantiste qui sévit dans cette partie du pays, mais aussi de réconcilier tous ces sécessionnistes autoproclamés avec leur République, renchérit Défis Actuels.

L’offre de paix de Paul Biya reste de mise pour sortir de la crise anglophone, constate La Météo, reprenant à son compte cette évocation présidentielle d’un sentiment de marginalisation qu’éprouveraient les populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et qui serait le prétexte de la crise anglophone.

À l’intention de ses compatriotes desdites régions, mais également à ceux du reste du Cameroun, le chef de l’État a rappelé que la marginalisation, l’exclusion ou la stigmatisation n’ont jamais inspiré l’action de ses différents gouvernements, depuis le 6 novembre 1982 et son accession à la magistrature suprême.

L’équilibre régional que prône le président de la République, appuie le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, ne devrait en aucun cas être confondu aux pratiques déviantes telles que le népotisme, le favoritisme et toutes autres dérives nocives au bon d’un État moderne.

Mais là semble s’arrêter le flot de satisfécits. Il suffit en effet d’ouvrir le bihebdomadaire Aurore Plus, sous le titre «Biya snobe tout le monde», pour déplorer qu’en dehors de l’annonce de la tenue prochaine d’un dialogue national, beaucoup de supputations des observateurs ont été balayées d’un revers de la main, notamment la grâce aux leaders anglophones actuellement emprisonnés à une peine à perpétuité : «Une fois de plus, Paul Biya reste constant dans sa position. Le Cameroun reste uni et indivisible et les ennemis de la nation seront punis sans état d’âme.»

«Dialo… gong», moque Mutations : en incluant les groupes armés aux négociations, Paul Biya met définitivement en minorité ceux qui, jusqu’ici, estimaient que ces combattants armés n’étaient pas les bienvenus sur la table du dialogue. Des promesses, et encore des promesses, soupire le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian, dont les analyses ne plaident pas franchement pour l’optimisme.

Pour Le Messager, cette histoire relève du «pétard mouillé» en ce sens que les grandes attentes du discours présidentiel restent insatisfaites. Et Le Jour de rappeler un épisode pas encore très éloigné de la vie nationale lorsque, en fin 1992, pour mettre un terme aux troubles sociopolitiques ayant accompagné la réinstauration du multipartisme, Paul Biya fit convoquer une grande réunion «Tripartite» présidée, comme pour les prochaines assises, par son Premier ministre.

Le pouvoir céda sur les libertés publiques, la limitation des mandats présidentiels, la mise sur pied d’un certain nombre d’institutions et, pour le grand soulagement du pouvoir en place, la rue lâcha du lest et le biyaisme fut sauvé. Mais les années qui ont suivi ont montré l’intention qu’il y avait derrière cette manœuvre : gagner du temps, se repositionner en selle, et repartir.

Aujourd’hui, sérieusement ébranlé par la crise anglophone, le même pouvoir, avec la même tête, remet le même couvert. Pour le même menu.

«A l’observation, le discours prononcé hier soir l’eut été il y a 3 ans que la crise anglophone, telle que nous la connaissons aujourd’hui, n’aurait jamais été connue. Plus de 2000 morts plus tard, la solution proposée peu être taxée de ce « trop peu, trop tard » que l’on entend souvent dans les négociations de ce type. Les hésitations observées, les précautions et le temps pris, les « conseils », selon l’aveu même de M. Biya, prouvent que cette sortie n’est pas le fruit d’une initiative de ce dernier. Il y a été contraint, contraint de prendre ce risque. Le risque de cette sortie, c’est que, c’est la dernière cartouche du président sur cette question.»

Discours présidentiel et bataille au port de Douala en vitrine dans les journaux camerounais

Les journaux camerounais parus mardi supputent abondamment sur la teneur du discours à la nation, annoncé dans la soirée par le chef de l’État, évoquant par ailleurs la bataille qui fait rage au sujet de la gestion du parc à conteneurs du Port autonome de la métropole économique, Douala (PAD).«Le Cameroun en crises : Paul Biya parle». Sans donner l’impression d’avoir lu dans une boule de cristal, Le Jour plante le décor sociopolitique de l’adresse radiotélévisée de Paul Biya à ses concitoyens. Le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui en fait sa grande manchette, se contente, en pages intérieures, de publier le communiqué laconique du directeur du cabinet civil de la présidence de la République.

«Le président va (enfin) parler. Le chef de l’État va s’adresser à la nation. Une fois n’étant pas coutume, le capitaine du navire des «grandes opportunités» rompt avec la tradition qui veut qu’il ne prenne la parole que deux fois seulement en une année (31 décembre et 10 février), pour imposer un nouveau discours en début septembre», soupire Le Messager.

«Climat sociopolitique délétère : ce que dira Biya aux Camerounais ce jour», renchérit Émergence, qui s’attend à «de nombreuses annonces», «à l’heure où le pronostic vital du pays est engagé». Moins excessif, Le Messager estime que le mystère autour du contenu de la communication de celui qui est, par ailleurs, le président national du Rassemblement démocratique du Cameroun (Rdpc, au pouvoir), n’empêche pas les observateurs de supputer.

«Au regard de la crise sécuritaire dans laquelle le Cameroun baigne depuis trois ans, il est fort à parier que Paul Biya évoquera enfin les contours du fameux dialogue inclusif que les Camerounais, notamment ceux de la partie anglophone, appellent de tous leur vœux.»

Et Mutations de rappeler que ce discours avait déjà connu, samedi dernier, une tentative avortée. Et, pour lui, le message présidentiel devrait logiquement, entre autres, porter sur les questions d’actualité au rang desquelles la résolution de la crise anglophone, en cours depuis 3 ans dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

La sortie présidentielle, insiste la publication, fait suite à la tournée effectuée en mi-mai dernier dans ces deux régions par le Premier ministre, chef du gouvernement. A cette occasion, Joseph Dion Ngute avait annoncé l’offre de dialogue du «mendiant de la paix» qu’est Paul Biya.

Le seuil des angoisses est atteint, constate Le Point Hebdo, décrivant un leader ayant perdu le sommeil face aux multiples départs d’incendie à travers le pays.

Et, s’il y a une flamme qui ne semble pas vouloir s’éteindre, c’est bien celle autour du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition). En effet, rappellent Émergence, Le Jour et Le Messager, non seulement le leader de la formation, Maurice Kamto, son état-major et une centaine de ses partisans se trouvent derrière les barreaux pour avoir tenté de contester les résultats de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, mais, en plus la veille, son vice-président, Mamadou Mota, a été condamné à 2 ans de prison ferme dans le cadre de la mutinerie survenue le 22 juillet dernier à la prison centrale de la capitale, Yaoundé.

Chez Le Détective, le sujet dominant se trouve au PAD, une place portuaire aujourd’hui au cœur de la tourmente avec l’étrange mise à l’écart du concessionnaire du parc à conteneur, le groupement franco-suédois Bolloré-APMT. Et l’hebdomadaire de dénoncer des manœuvres sibyllines, en dehors des voies juridiques et règlementaires, visant à évincer précocement l’opérateur dont le contrat court pourtant jusqu’en 2023.

La confirmation de cette mise à l’écart constitue la principale manchette de Le Quotidien de l’Économie, qui s’exerce à soupeser les chances des deux principaux consortiums en lice : le géant émirati Dubaï Port Word et l’italo-suisse Terminal Investment Limited.

Mais qui en veut donc tant au groupe Bolloré au Cameroun ? s’interroge pour sa part Tribune d’Afrique, n’hésitant pas à évoquer «un complot» visant à attribuer la gestion du parc à conteneurs au 2ème groupement cité.

Pour CamerPress, la messe est loin d’être dite car l’actuel opérateur a saisi les tribunaux compétents pour contester la tentative d’éjection de la plus grande place portuaire du Cameroun.