Foot, violences et social en couverture des journaux camerounais

Le nouveau titre de champion d’Afrique de football des U17 s’affiche en couverture des journaux camerounais parus mardi, au même titre que des sujets liés à l’insécurité et au social.Il y a de la joie, en couverture du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune et de son confrère Émergence, qui célèbrent à leur façon le retour triomphal au bercail, la veille, de la sélection des moins de 17 ans, victorieuse en Tanzanie de la Coupe africaine de la catégorie.

Malgré la pluie qui a arrosé la capitale, Yaoundé une bonne partie de la matinée, les jeunes «Lions indomptables», relatent les deux publications, ont été chaleureusement accueillis par les populations pendant leur tour de ville.

Derrière ce parcours sans faute durant la compétition, se cache un homme, l’entraîneur Thomas Libiih dont la deuxième publication citée dresse le portrait : vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) seniors 1998 en tant que joueur, l’ex-défenseur marque des points sur le banc en qualifiant aussi son équipe à la Coupe du monde U17, qu’il avait lui-même disputée en 1990 et en 1994, réussissant par la même occasion à accrocher une 2ème étoile africaine sur le maillot des jeunes «Lions».

Passés ces quelques moments de félicité, on replonge aussitôt dans la grisaille quotidienne marquée, en grande manchette de Le Jour, par cette guerre aux gendarmes corrompus lancée par le secrétariat d’État à la Défense (SED) qui, passée l’étape de la sensibilisation, a lancé un numéro vert ouvert au public en vue de dénoncer les actes de prévarication, d’abus d’autorité et de torture.

Appelez donc le «1501», exhorte Cameroon Tribune, expliquant qu’environ 600 appels de dénonciation ont été enregistrés depuis la mise en service dudit numéro, voici une année, une initiative qui vient s’ajouter à la panoplie des mesures déjà prise en interne à l’encontre des personnels indélicats.

À ce jour, précise, dans les colonnes de Le Jour, commandant du poste de commandement opérationnel (Pcops), le colonel Georges Parfait Nana II, la gendarmerie a réussi à établir un lien direct avec les populations, la nature des plaintes concernant majoritairement l’extorsion de fonds lors des contrôles routiers, les gardes à vue abusives, la disparition des procédures avec destruction des preuves, ainsi que le mauvais accueil dans les unités.

L’heure étant à la tolérance zéro, 100 sanctions ont été prononcées à ce jour avec, dans la plupart des cas, une inscription dans le dossier disciplinaire entraînant la perte de promotion, de stage, avancement et autres, sans oublier les gendarmes véreux ayant été mutés, relevés de leurs fonctions, sous le coup d’un avertissement ou d’un procès devant le tribunal militaire.

Sous le titre «Boko Haram : saison mortelle», Mutations s’intéresse à la recrudescence, depuis le début de l’année, des attaques meurtrières attribuées à la secte islamiste dans le septentrion, des attaques qui ne sont que les relents de celles que le mouvement jihadiste mène dans tous les pays limitrophes du Lac Tchad.

«Malgré l’obstination des autorités administratives à clamer à longueur de journée que ‘’la situation est sous contrôle », toutes choses qui ont fait baisser la vigilance des populations, des comités d’autodéfense et des forces de défense, Boko Haram multiplie les attaques, gagne du terrain à nouveau. Pour le plus grand malheur des résilientes populations, déjà meurtries par une pauvreté et un sous-développement ambiants.»

Dans cet Extrême-Nord où règne le terrorisme, sévit également une maladie qu’InfoMatin qualifie de problème de santé publique : se fondant sur les statistiques du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), le quotidien à capitaux privés indique que le taux de mortalité dû à la malaria est passé de 2639 décès soit, 12,4% en 2016, à 3263 décès, soit 14,3% en 2018, représentant une hausse de mortalité de 1,9% en deux ans, malgré les efforts, tant des pouvoirs publics que des organismes privés.

Anticipant sur la Fête internationale du travail, qui sera célébrée mercredi, Le Messager, s’agissant du travail décent, constate que «le Cameroun est sur un volcan» : en l’absence de dialogue, de sécurité et de protection sociale, le pays baigne dans un environnement des plus délétères, avec des mouvements d’humeur susceptibles de dégénérer à déflagration nationale à tout moment.

La politique et l’économie font les choux gras de la presse camerounaise

Les journaux camerounais parus mardi reviennent largement sur la réponse du gouvernement aux injonctions du Parlement européen à propos de la dégradation de la situation sociopolitique, non sans abandonner la sphère économique également en ébullition.C’est une réplique que le gouvernement, à travers son Porte-parole, René Emmanuel Sadi, a apporté en début de semaine aux eurodéputés qui, rappelle The Guardian Post, ont massivement condamné la répression contre les partis politiques de l’opposition, l’usage disproportionné de la force par l’Armée dans la crise anglophone et, d’une manière générale, la dégradation de la situation des droits de l’Homme et des libertés.

Yaoundé, résume Repères, s’élève radicalement contre cette résolution du Parlement européen et exprime son indignation face à un acte empreint de partialité, qui s’apparente à une kyrielle de contrevérités, d’affirmations gratuites, de récriminations infondées et d’injonctions assorties de chantage, dirigés contre les autorités et les forces de défense et de sécurité.

L’hebdomadaire satirique Le Popoli, avec une caricature grinçante en couverture, représente le président du Sénat, Marcel Niat Njifenji, portant sur ses genoux le président Paul Biya avec derrière lui son collègue de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, l’œil mauvais et muni d’un coutelas avec cette bulle : «Ooh le joli bébé… On veut nous l’abîmer !»

Au sujet d’un supposé « calendrier de déstabilisation des régimes africains » par l’Occident, La Primeur de l’info a cette réplique gouailleuse dans laquelle il mêle le sobriquet du président de la République : «Attention, Popol est un os très dur à croquer !»

Dans un bel ensemble, Essingan, InfoMatin, Le Pélican, La Météo, Le Soir et Tribune d’Afrique, semblent avoir trouvé la bête noire qui se cache derrière le rapport ayant valu une charge en règle des eurodéputés contre le Cameroun : le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) dont le leader, Maurice Kamto, des collaborateurs et sympathisants sont aujourd’hui devant les tribunaux pour, entre autres organisation de manifestations illégales.

Il se trouve, expliquent ces journaux, que le rappeur Valsero actuellement en détention, est l’amant de la Suédoise Erja Kaikkonen, Conseillère politique, chef de la section politique de la délégation de l’Union européenne au Cameroun.

C’est elle, renseigne InfoMatin, qui a placé la bombe à sous-munitions dans le placard pour une histoire de galipettes : « le leader du MRC, autant que ses compagnons d’infortune ou encore la crise anglophone, ne sont en réalité que l’arbre qui cache la forêt ». En effet, à en croire ce journal, la rédactrice en chef des résolutions du Parlement européen, Erja Kaikkonen, voudrait se servir de leur cause pour faire libérer son amant Valsero.

De son côté Mutations constate que le président Paul Biya « remue désormais la fibre patriotique et plaide pour l’édification d’une communauté nationale » pour faire face aux pressions extérieures et à la montée du tribalisme.

De l’avis du journal Émergence, le chef de l’État est en train de tomber dans le piège des Occidentaux, lui qui, depuis la résurgence des crises sociopolitiques, avait opté pour une ligne dure.

Abordant les questions économiques en rapport avec la 4ème revue du Programme économique et financier appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC), ce même journal relaie la déclaration de la cheffe de mission du Fonds monétaire internationale (FMI), Corinne Delechat : « le Cameroun a enregistré une nette progression au niveau des recettes non pétrolières, toute chose qui favorise un élargissement de la base des ressources financières ».

Cameroon Tribune décerne un satisfecit là où pour Le Quotidien de l’Économie, le pays devra satisfaire 34 points décisifs pour emporter l’adhésion, à son programme triennal, de l’institution de Bretton Woods qui lui a déjà octroyé un appui financier cumulé de 245 milliards F CFA au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) sur un total de 396 milliards F CFA.

Jusqu’ici, salue Repères, le Cameroun a passé les trois premières revues menées par le FMI et renoué avec la croissance, évaluée à 3,8 % en 2018 contre 3,2 %, l’année précédente.

Après avoir validé la 3ème revue, rappelle InfoMatin, le FMI recommande au Cameroun la poursuite du plan d’ajustement budgétaire en vue de renforcer les mesures visant à soutenir la stabilité macroéconomique à travers des réformes macroéconomiques pour une plus grande discipline budgétaire et une viabilité de la dette publique, estimée à 34 % du Produit intérieur brut (PIB).

Accès de fièvre sécessionniste et campagne présidentielle en couverture des journaux camerounais

La célébration symbolique, sur fond de violences la veille, de l’indépendance des régions anglophones, est en vedette des journaux camerounais parus mardi, ajoutant au malaise en pleine campagne pour l’élection présidentielle du 7 octobre prochain.Ainsi donc, s’exclame The Guardian Post, les sécessionnistes ont bravé la situation d’état d’urgence décrétée la veille par les autorités dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en prévision d’un 1er octobre souvent objet de manifestations de défiance à l’endroit du pouvoir de Yaoundé.

Dans plusieurs localités, relate le quotidien de langue anglaise, les «Ambazoniens» ont hissé leur drapeau bleu et blanc devant des édifices publics, des résidences privées et autres lieux publics, question de bien montrer qu’ils n’entendent pas se plier aux injonctions ni restrictions d’un pouvoir qu’ils ne reconnaissent plus.

Cette journée fut mouvementée, particulièrement dans le Nord-Ouest, appuie Le Jour, même si les manifestations annoncées par les séparatistes n’ont pas connu l’ampleur que l’on pouvait craindre.

Ce fut quand même un 1er octobre moins heurté que les années antérieures, relativise également Mutations, cependant que Ouest-Littoral, qui n’en est toujours pas revenu sur ces nombreuses détonations entendues ça et là, évoque ces localités fantômes où les pauvres civils, pris entre deux feux, sont désormais assignés à résidence.

Et ils ne sont pas les seuls, renchérit Défis Actuels, car «le Sud-Ouest et le Nord-Ouest effraient les candidats» battant campagne pour l’élection présidentielle : même si certains candidats laissent croire qu’ils feront des escales dans cette partie du pays afin de porter leur message de soutien et de réconfort aux populations meurtries, dans leur agenda, jalousement gardé, des meetings ne sont guère prévus dans cette zone.

A des centaines de kilomètres de là, les régions septentrionales sont dans la tête de tous les prétendants au trône, relève Mutations, se demandant à quel candidat iront finalement les faveurs des électeurs de cette partie du pays, considérée comme le plus grand vivier électoral du Cameroun.

Pour La Météo, la question paraît déjà tranchée : le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) est la formation la mieux implantée dans l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême-Nord, et son candidat, Paul Biya, a encore eu la confirmation de la cote d’amour auprès des populations du septentrion à l’occasion de son meeting de samedi dernier à Maroua, le chef-lieu de la dernière région citée.

«Le Grand-Nord confirme son soutien à Paul Biya», titre Sans Détour qui voit le terrain de la victoire d’ores et déjà balisé.

M. Biya peut d’autant plus se sentir à l’aise, que ce soit dans le septentrion ou ailleurs, que, selon Ouest-Littoral, l’idée de candidature unique de l’opposition est désormais enterrée, un serpent de mer servi à la population à chaque rendez-vous présidentiel, et qui cette fois encore se heurte aux égoïsmes et aux petits calculs mesquins.

Le miracle est possible, ainsi que l’a annoncé la Conférence épiscopale nationale (CENC), tacle Ouest-Echos qui voit Maurice Kamto, le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), «aux portes d’Etoudi», du nom du palais présidentiel.

A 5 jours du scrutin, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune s’intéresse, quant à lui, à cette dernière ligne droite au cours de laquelle chaque prétendant à la magistrature suprême corrige, revoit ou densifie sa stratégie pour la dernière ligne droite appelée à intervenir samedi soir.

Et, pendant ce sprint final, il va falloir, alerte Le Messager, garder un œil curieux sur les responsables de la préfectorale, souvent considérés comme les agents électoraux du régime sur le terrain, et qui viennent de recevoir d’importantes dotations financières du gouvernement pris «en flagrant délit de corruption» : «Terrorisé par la montée en puissance de certains partis politiques en course vers le scrutin du 7 octobre prochain, le gouvernement met des millions de CFA pour corrompre les gouverneurs et autorités administratives aux fions de truquer les élections.»

Hécatombe routière et présidentielle en couverture des journaux camerounais

Les lendemains du dramatique accident de la route survenu vendredi dernier sur la route nationale numéro 4 continuent de préoccuper les journaux camerounais parus mercredi, en même temps qu’ils campent sur la veillée d’armes pour l’élection présidentielle.Après l’accident routier de vendredi dernier à Ndikinimeki (Centre), qui a fait une trentaine de morts, Le Jour est allé vers les familles des 4 survivants à l’hôpital central de Yaoundé, la capitale du pays : abandonnées à elles-mêmes, sans la moindre assistance des pouvoirs publics, elles ne cachent pas leur colère et leur impuissance.

Le Messager, lui, relaie les «sanctions à gogo» prises par le ministre des Transports, Ernest Ngallé Bibehe, qui vient de suspendre les activités de plusieurs compagnies de transport interurbain pour défaut de licence d’exploitation.

Il faut des mesures fortes contre l’insécurité routière, martèle le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, pour qui les mécanismes de prévention mis en œuvre jusqu’à présent tardent à produire les résultats escomptés, d’où la nécessité de passer à la vitesse supérieure.

En effet, constate la publication, malgré les différents mécanismes mis en place pour mettre définitivement un terme à leurs activités, les transporteurs véreux se font ingénieux au quotidien, tout en bénéficiant de complicités parmi les éléments des structures qui doivent combattre le crime, pour passer à travers les mailles du filet.

«Du coup, la prévention routière avec son opération phare, ‘’Contrôle-surveillance-répression des infractions à la circulation routière », menée conjointement par le ministère des Transports et la gendarmerie nationale, doit revoir ses méthodes de travail.»

Le même journal, qui fait sa grande manchette sur l’élection présidentielle du 7 octobre prochain, a fait le tour des états-majors des candidats déclarés à ce scrutin, pour constater une mobilisation tous azimuts en vue de rassembler les pièces requises à 8 jours de la date limite de dépôt des dossiers.

Et pendant ce temps, le cas du chef de l’État sortant inspire ce titre à The Guardian Post : qui pourrait être investi par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) au cas où Paul Biya n’y allait pas ?

Et de dresser une liste de profils, potentiels dauphins au cas où le «grand camarade», aujourd’hui âgé de 84 ans dont 36 aux affaires.

Ce sera en tout cas une élection inédite avant tout parce que, selon le bihebdomadaire Repères, ce sera sans doute la dernière bataille électorale de Paul Biya, qui n’a pas encore déclaré sa candidature mais autour de laquelle ne plane pour autant l’ombre d’aucun doute.

Ce scrutin est inédit aussi dans la mesure où il se tient dans un contexte particulier, jamais présidentielle n’ayant été organisée dans un environnement autant marqué par des risques sécuritaires avec la secte islamiste Boko Haram qui continue de sévir dans l’Extrême-Nord, et désormais la crise séparatiste dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Et pendant que dure le faux suspense, Le Soir affirme que l’Union des populations du Cameroun (UPC), le plus vieux parti politique du pays, a déjà fait son choix en s’engageant à soutenir la candidature de Paul Biya parce que, pour elle, «la souveraineté du peuple camerounais n’est pas une marchandise».

Mais là où ça risque de coincer, pour le futur candidat Biya, c’est dans les trois régions septentrionales où, avise L’œil du Sahel : dans l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême-Nord, les populations attendent de pied ferme celui qui a promis plusieurs projets socioéconomiques lors du septennat qui s’achève, mais dont la réalisation se fait toujours attendre.

La solidarité pour la crise anglophone s’affiche dans les journaux camerounais

Les premières cotisations de particuliers, en faveur des victimes de la crise sécessionniste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, font les choux gras des journaux camerounais parus vendredi.La bonne charité commençant par soi-même, ce sont les élites des zones impactées qui ont, quelques heures seulement après le lancement du plan d’assistance humanitaire d’urgence, organisé à Yaoundé, une collecte de fonds de solidarité qui, rapporte le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, a permis de réunir 236 millions FCFA.

«236 millions FCFA collectés en 24 heures», se réjouit également le trihebdomadaire Le Soir, précisant que l’élan de solidarité ne concernait pas seulement les ressortissants des régions en crise, mais aussi des natifs d’autres parties du pays ayant décidé de mettre la main à la poche.

La preuve que tout le monde se sent concerné par la crise anglophone, renchérit L’œil du Sahel, c’est qu’au même moment, l’élite du septentrion s’est également mobilisée pour apporter 18 millions FCFA dans la cagnotte.

Ce qui n’a pas été dit, dans le plan d’urgence décidé par Paul Biya et que dévoile Le Jour qui a lu entre les lignes, c’est que chaque fonctionnaire camerounais cotisera l’équivalent d’au moins 50.000 FCFA à travers divers prélèvements à la source.

Dans les prochains jours, précise Cameroon Tribune, il est attendu la communication d’un numéro de compte pour tous ceux qui voudront apporter leur contribution à cette opération.

C’est dans une «aventure ambiguë» que vient de se lancer le pouvoir de Yaoundé, souffle Mutations : alors que les tueries, les affrontements et les enlèvements se poursuivent, le régime annonce la reconstruction dans des zones où les activistes sécessionnistes continuent de faire régner la terreur.

Et la publication de s’interroger quant à l’opportunité et la mise en œuvre de la stratégie évaluée à près de 13 milliards FCFA.

Comme pour mettre de l’eau au moulin de son confrère, Le Quotidien de l’Économie a entrepris de dresser le bilan macabre des affrontements depuis près de 3 ans : plus d’une centaine de civils tués par les milices sécessionnistes, plus d’une centaine de propriétés ont été détruites ou incendiées par les terroristes, 123 attaques pour 84 morts chez les forces de défense et de sécurité avec, à la clé, une économie complètement exsangue.

Dans la même logique des énumérations, The Guardian Post, répercutant le rapport du gouvernement, indique qu’un mandat d’arrêt international a été émis contre 18 sécessionnistes, dont des journalistes bien connus de l’audiovisuel public, qui financent l’effort de guerre depuis l’étranger.

Finances et gouvernance en couverture des journaux camerounais

Les préliminaires en vue de l’élaboration de la Loi de finances 2019 côtoient les questions de gouvernance à forte teneur politique, dans les journaux camerounais parus jeudi.Rendant compte des travaux de la 4ème réunion d’un comité directeur de la plateforme de dialogue sur la gestion des finances publiques, tenue la veille dans la capitale, Yaoundé, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune affirme que le processus, engagé depuis 2016, «est sur de bonnes bases», des progrès se faisant particulièrement sentir au niveau de la préparation du budget national.

Le budget 2019, Baromètre Communautaire s’en préoccupe, justement, qui annonce des négociations serrées entre le gouvernement et le patronat, ce dernier affichant clairement son opposition à toute nouvelle augmentation des impôts l’année prochaine.

Mais quelle pourra être la marge de manœuvre du gouvernement camerounais, lorsqu’on sait que le budget 2019 est élaboré selon les prescriptions du Fonds monétaire international (FMI) avec lequel le pays est sous programme économique et financier triennal ? s’interroge L’Essentiel.

L’institution financière, rappelle le bihebdomadaire, a conditionné le déblocage des appuis budgétaires pour le compte de l’année 2018, soit en tout 336 milliards FCFA, au reprofilage du budget en cours intégrant les éléments de sécurité, les dépenses additionnelles ainsi que la compensation du prix du carburant.

En termes d’axes prioritaires du budget 2019, renchérit Défis Actuels, le Cameroun privilégiera la sécurité aux frontières, la poursuite du Plan triennal spécial jeunes doté d’une enveloppe globale de 102 milliards FCFA, mais aussi l’achèvement des chantiers de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football messieurs.

Il existe un autre challenge, relève Cameroon Tribune, contre lequel les citoyens ne cachent plus leur ras-le-bol et qu’il va falloir prendre à bras-le-corps : la corruption, si l’on s’en tient au nombre de dénonciations enregistrées par le numéro vert de la Commission nationale anti-corruption (Conac), opérationnel depuis le 24 avril 2018 et qui reçoit au moins 100 requêtes par jour.

Cet engouement, selon la publication, est bien la preuve que les Camerounais ont conscience des ravages de ce fléau et qu’ils sont, chacun à son niveau, prêts à le combattre.

Un cas pratique de cet environnement glauque s’affiche en grande manchette de L’Anecdote avec le bâtonnier de l’Ordre national des avocats du Cameroun, Jackson Francis Ngnie Kamga, qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt émis par le tribunal de grande instance du Lom et Djerem à Bertoua (Est) pour coaction d’escroquerie, faux et usage de faux en écritures privées, commerce et complicité.

L’instruction de ce dossier qui sent le souffre, d’après Aurore Plus, a révélé qu’en sa qualité de conseil des parties, l’avocat a pris une part active dans l’établissement frauduleux d’une double cession des parts d’une société d’exploitation forestière pour en faire un usage dolosif des actions.

Autre personnalité, aujourd’hui sur la sellette et que signalent Le Jour et L’Anecdote : le directeur général de la société de patrimoine Electricity Development Corporation (EDC), Théodore Nsangou. A cause de sa gestion, il vient de faire l’objet d’une interpellation musclée par sa tutelle, le ministre de l’Eau et de l’Énergie, qui le soupçonne de malversations financières et exige des explications dans les meilleurs délais.

Le plus inquiétant, pour La Nouvelle Vision, est que même la fameuse «Opération épervier», censée donner la chasse à la corruption et aux crimes économiques, éveille de sérieux doutes au sein de l’opinion publique.

«L’unanimité n’est pas faite sur le sens et la finalité de cette opération d’assainissement des mœurs publiques : pour certains, il s’agit d’une opération normale de lutte contre les détournements de deniers publics alors que, pour d’autres, il s’agit simplement d’éliminer politiquement tous les prétendants à la succession de Paul Biya à la magistrature suprême.»

Politique et football en couverture des journaux camerounais

Les lendemains de la nomination des membres du Conseil constitutionnel, les élections sénatoriales ainsi que le démarrage de la saison footballistique, trônent en couverture des journaux camerounais parus vendredi.A propos du Conseil constitutionnel, dont les 11 membres ont été nommés mercredi, Le Messager constate que les Anglophones, dont la représentativité au sein des institutions est l’un des éléments déclencheurs de la violente crise actuelle dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ont une fois de plus été roulés par le président Paul Biya.

Ainsi, constate la publication, la nomination à la tête dudit Conseil d’un Francophone, qui plus est de la même aire culturelle que le chef de l’Etat, montre bien que ce dernier est loin de vouloir satisfaire aux desiderata de ceux-là qui se sentent marginalisés et dont les leaders exigent la sécession.

«Il s’agit d’une autre pilule amère que ne vont certainement pas digérer les Anglophones, déjà très remontés du fait du partage inéquitable des postes clés dans la gestion de l’Etat.»

Les autres «curiosités» des derniers décrets présidentiels, renchérit Le Jour, c’est qu’aucun des heureux élus n’a moins de 60 ans, avec une seule femme et, pour couronner le tout, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) y est représenté à une écrasante majorité.

«Faut-il être né au siècle dernier pour être membre du Conseil constitutionnel au Cameroun ?» ironise la publication pour qui, dans un pays où plus de la moitié de la population a moins de 18 ans, on se serait attendu à voir dans cette importante institution, cette frange de la population représentée, surtout que ce ne sont pas les profils qui manquent.

Paul Biya opte définitivement pour le règne de la gérontocratie, fulmine The Post alors que, pour Le Quotidien de l’Economie, le premier test de crédibilité de cette institution censée veiller à la régularité de l’élection présidentielle, des élections parlementaires ainsi que des consultations référendaires, est attendu avec le scrutin sénatorial convoqué le 25 mars prochain.

A propos de cette élection, Mutations entrevoit déjà une féroce guerre de positionnement au sein même du parti au pouvoir, pourtant donné grand favori mais dont les cadres sont habitués aux tripatouillages lors des investitures des candidats par la base.

Alors que c’est le 22 février prochain, c’est-à-dire dans moins de deux semaines, que les partis politiques devraient avoir déposé les listes pour les candidats investis, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune note en effet déjà une certaine effervescence dans plusieurs formations politiques, surtout celles disposant déjà d’élus dans les communes.

Sur le terrain sportif, le même journal signale la reprise, dimanche, du championnat national de football après deux reports du fait des difficultés financières connues par la Ligue nationale de la discipline (LFPC).

«A chaque début de saison, les clubs de l’élite ont du mal à se définir une feuille de route claire, faute d’argent. Au niveau de la Ligue ce n’est guère mieux. La formule est consacrée : ‘’On attend l’argent ». Mais de qui ?»

Sans doute, le nouveau président de l’Association des clubs d’élite du Cameroun (ACEC), Franck Happi, que présente Le Jour, saura-t-il trouver la solution à cette équation à mille inconnues, lui qui déclare déjà que «rien ne sera plus comme avant au sein du mouvement professionnel camerounais».

Le nouvel élu, prolonge Le Messager, dit placer son mandat sous le signe du dialogue et de la réconciliation pour un football délite plus conquérant.

Mais ce championnat peut-il véritablement prétendre être compétitif alors que les stades traditionnels, dans lesquels se dispute souvent la compétition, sont fermés en raison des préparatifs de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019 ? s’interroge InfoMatin.

La métropole économique, Douala, signale Le Messager, ne va accueillir aucune rencontre durant l’année, les clubs locaux ayant vu leurs matchs délocalisés dans d’autres agglomérations.