Sauvegarde du fleuve Niger : le RPM s’engage

Le parti au pouvoir, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) a initié un atelier national sur la question cruciale de la protection du fleuve Niger ce samedi 11 mars dans la salle de conférence du Conseil National du Patronat du Mali.
Au Mali, le fleuve Niger occupe une place de choix parce qu’il traverse six des dix régions administratives du pays avec un parcours estimé à environ 1750km et un bassin versant d’environ 570000km². Le fleuve Niger constitue naturellement le socle de plusieurs activités économiques du pays et est considéré à juste titre comme une artère vitale. Le RPM a décidé de s’approprier cette question et a lancé un atelier de deux jours afin de réfléchir sur les nouvelles stratégies en vue de la protection du fleuve.
L’objectif général de cet atelier est de contribuer à la capitalisation de toutes actions concourant à maintenir le fleuve Niger dans un état lui permettant de jouer ses fonctions économiques, de mobilité, environnementale, et culturelle en ce qui concerne au moins sa portion malienne.
Pour l’occasion étaient présent à l’ouverture de cet atelier, Ousmane Koné ministre de l’environnement et de l’hygiène publique, Nankouma Keita ancien ministre de l’environnement et de l’assainissement, vice-président du parti et Boulkassoum Haidara président du Conseil économique, social et culturel, également cadre du RPM. Pour Nankouma Keita, l’objectif principal de cette rencontre était de contribuer à la définition et au partage d’une stratégie politique de protection de l’environnement dans une perspective de développement durable, mais aussi d’informer et de sensibiliser les participants de tout bord, cadres politiques, Universitaire, parlementaire, élus locaux, représentants des usagers et autres acteurs sur les questions de sauvegarde environnementale, social et économique du fleuve Niger au mali.

Quand les partis politiques boycottent une initiative de la société civile

Conviés à prendre part au débat sur la mise en place des autorités intérimaires et la révision constitutionnelle, les partis politiques (opposition et majorité) n’ont pas répondu à l’appel du ‘‘Collectif Plus Jamais ça’’ et de l’association international ‘‘Fasso Denw’’. Les organisateurs prévoient d’autres rencontres ce mois-ci. Ils tiennent à se faire entendre coûte que coûte.

L’Union pour la république et la démocratie (URD) censé représenté les partis de l’opposition et le Rassemblement pour le Mali (RPM) pour la majorité présidentielle ont brillé par leur absence lors de la conférence débat organisée par le ‘‘Collectif Plus Jamais ça’’ et d’autres associations de la société civile ce samedi 4 mars sur le jardin de la maison des jeunes. Initiée dans le but d’échanger sur les questions brûlantes de l’heure telle que la mise en place des autorités intérimaires et la révision constitutionnelle, la conférence a finalement eu lieu entre les membres présents des différentes associations de la société civile. « Nous les avons prévenus une semaine à l’avance. A priori, ils étaient tous censés être présents, mais nous n’avons vu personne, il n’y a même pas eu un coup de fil », regrette Bandiougou Kourouma dit « Banx » président du collectif. Au compte des partis considérés comme le centre, c’est l’Alliance Démocratique pour la Paix (ADP Maliba) qui était invité à cet échange avec la société civile. Les responsables du parti estiment que ADP Maliba est un parti de l’opposition et non du centre.

Que s’est-il passé ? Pour les organisateurs de la conférence, les partis politiques ne sont pas venus car ils ne souhaitent pas répondre aux questions des populations. « Nous n’avons pas d’autres explications », explique Kassim Fomba, membre du collectif. Joint au téléphone, Sory I Traoré, secrétaire général de l’ADP Maliba répond que c’est plutôt une question de priorité, « nous avons été certes invités mais nous ne pouvions être présent parce que nous avions autre chose à faire à cette heure ici », dit-il. Et d’ajouter que « la société civile a ses priorités et nous les politiques avions la nôtre ». Au niveau de l’URD, le discours est le même. On va même jusqu’à dire que c’est un faux débat. « La majorité présidentielle une fois de plus a décidé de ne pas se prêter à nos questions.  Or le vieux Niang du RPM nous a bien signifié d’adresser directement notre lettre au secrétariat général du siège pour que le parti réponde présent à l’invitation. Nous l’avions fait », affirme un autre membre du collectif exaspéré.

A l’heure actuelle, le collectif prépare deux autres grandes rencontres : une prévue pour le 8 mars à l’occasion de la journée internationale de la femme et une autre prévue le 26 mars à l’occasion de la journée des martyrs.

 

Présidentielle 2018 : l’ADEMA à l’heure du choix

Il est de plus en plus question d’une candidature interne de l’ADEMA-PASJ à la présidentielle de 2018. Alors qu’aucune personnalité ne s’est pour l’instant déclarée pour porter les couleurs du parti, cet allié du Président IBK n’en finit plus de se décider à franchir le pas.

Le parti qui a exercé le pouvoir dix ans durant (1992-2002) avant de le perdre pour cause de dissensions internes, est de nouveau à la croisée des chemins. En question, sa participation ou non à la prochaine présidentielle. Les cadres ont multiplié ces derniers temps les déclarations, témoignant d’une certaine activité en vue de cette échéance. Le 28 janvier dernier, le président du parti, le Pr Tiémoko Sangaré, déclarait que la question de la candidature au scrutin présidentiel serait bientôt tranchée. Sans aucune précision d’agenda cependant. Des échanges avec le parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali (RPM), sur un approfondissement des relations entre les deux formations, sont en cours. Mais le  premier rendez-vous, fixé au 19 janvier, puis au 2 février, a été annulé en raison, explique-t-on à l’ADEMA, de l’attentat au camp MOC de Gao le 18 janvier, puis de l’absence du président du parti des Abeilles, en mission hors du pays. « Le fait que le parti ne soit pas pressé de rencontrer le RPM pour discuter de son éventuel soutien à la candidature du président sortant montre que l’option d’une candidature interne se précise », explique un cadre de l’ADEMA.

Choix cornélien Une commission ad-hoc dirigée par le vice-président Mustapha Dicko, également conseiller spécial du président Ibrahim Boubacar Keïta, a planché sur le sujet à la demande de la direction du parti. Deux options se dégagent mais comportent chacune des risques. La première est l’alignement sur le sortant IBK, si ce dernier se représente, ce qui est plus que probable. Un choix qui n’est semble-t-il pas celui de la base, qui souhaite voir le parti surfer sur les dividendes des municipales réussies pour se repositionner pour le pouvoir suprême. Cette seconde option est donc celle d’une candidature interne avec un choix qui semble évident pour tous sauf pour le principal intéressé : l’ancien Président Dioncounda Traoré, 74 ans, qui aurait, selon nos sources, décliné l’offre. Si la plus présidentiable des Abeilles se fait désirer, il ne restera alors qu’à organiser des primaires. Un exercice que redoutent les cadres du parti. On se souvient qu’en 2002, la ruche n’était pas sortie indemne de ce processus et avait implosé. Une situation à éviter à tout prix si le parti veut reprendre sa place sur l’échiquier politique. Reste maintenant à résoudre l’équation de la satisfaction de la base et de la présence dans l’équipe qui dirigera le pays à partir de 2018.

 

 

La loi malienne pénalise-t-elle les insultes à l’encontre du Président ?

 

Depuis quelques semaines le chef de l’État et son gouvernement sont violemment indexés pour leur gouvernance. Des accusations qui ont pris une nouvelle tournure suite aux débats houleux à l’Assemblée nationale sur les questions sécuritaires, l’accord sur les migrants et les élections communales. Certains proches du gouvernement menacent désormais de poursuivre tous ceux qui insulteraient le Président de la République.

La semaine dernière, les ténors du Rassemblement pour le Mali (RPM) sont montés au créneau. À l’occasion d’un point presse, le président du parti le Dr Bocary Treta s’est montré très critique envers l’opposition. « le RPM n’accepte plus que son président fondateur, le président de la République soit offensé et outragé comme ce qui vient de passer avec cette campagne de méchanceté instaurée pour chercher à briser un homme » déclarait-il. Et d’ajouter « notre opposition est putschiste… ces ‘‘forces du mal’’ cherchent à détruire le président de la République ».

Des propos forts qui trouvent échos dans les ‘’attaques’’ de ces dernières semaines à l’encontre du gouvernement. Ces invectives se sont accentuées suite aux rumeurs sur la signature d’un accord entre le Mali et l’Union européenne pour le rapatriement des migrants. Une vidéo postée quelques jours plus tard sur les réseaux sociaux a recueilli des avis partagés. On y voyait une malienne vivant en France prendre copieusement à partie le chef de l’État en tenant des propos peu élogieux à son égard.

Suite à ces faits, le secrétaire général du RPM Me Baber Gano brandit la menace de poursuites contre ceux qui s’en prennent au Président. « Nous allons répondre à ces gens-là, pas de la même manière que ce qu’ils font, mais nous le ferons dans le cadre de la légalité. Nous allons ouvrir des enquêtes car nous savons quel est l’intérêt de la calomnie, ternir l’image du président de la République. Nous savons qui ils sont et où ils sont. Nous n’agresserons personne mais nous n’accepterons pas d’être offensés » a-t-il affirmé.

Un article du code pénal malien, l’article 147, prévoit amende et emprisonnement envers ceux qui oseraient calomnier ou insulter le président. « Quiconque, soit par discours, cris ou menaces proférés dans les réunions ou lieux publics soit par des écrits imprimés vendus ou distribués , mis en vente ou exposés dans les réunions ou lieux publics, aura offensé la personne du chef de l’État sera puni d’un emprisonnement de trois mois à un an et d’une amende de 50.000 à 600.000 FCFA ou de l’une ou l’autre de ces deux peines seulement ». L’alinéa 1 de l’article 167 touche également du doigt la question de manière plus globale. « Seront punis d’un emprisonnement de trois mois à deux ans et d’une amende de 24.000 à 240.000 FCFA, ceux qui par des voies et moyens quelconques ont sciemment propagé dans le public des fausses nouvelles ou des allégations mensongères de nature à ébranler directement ou indirectement sa confiance dans le crédit de l’État… ».

Selon Me Mamadou Diarra, avocat à la cour, les personnes qui se rendent coupables de tels actes peuvent effectivement êtres poursuivies. Il estime cependant qu’« il faut qu’il y ait des preuves pour étayer leurs propos, mais il serait difficile de tirer sur la corde pour de tels actes surtout dans ce contexte ci » juge t-il.

Communales : la majorité fait le plein

L’étape des communales franchie, on connait désormais le nouveau visage du paysage politique malien. Les partis se sont mis dans la balance et chacun sait ce qu’il pèse. L’heure est maintenant aux préparatifs des prochaines élections présidentielles de 2018.

La carte politique après les élections communales du 20 novembre se dessine. En attendant la proclamation des résultats provisoires de ces scrutins, l’on peut retenir que sur la centaine de partis politiques, une dizaine se partagent la majorité des 12 000 conseillers communaux élus. Pour mémoire, à l’issue des élections communales de 2009, l’ADEMA-PASJ avait raflé la mise avec 3 185 élus, suivi de l’URD avec 1 935 et du RPM, arrivé en troisième position avec 773 élus. Le CNID, le PARENA et la CODEM arrivaient ensuite avec respectivement 476, 429 et 405 élus. Mais au sortir des communales de 2016, c’est bien le Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti du président de la République, qui caracole en tête du scrutin avec 2 582 conseillers et 187 mairies pour le moment. Requinqués, les Tisserands entérinent ainsi leur position de parti majoritaire. « Notre légitimité s’est renforcée », soulignait Baber Gano, secrétaire général du parti, lors d’une conférence de presse tenue le week-end dernier. L’ADEMA-PASJ, bon deuxième, décroche 141 mairies et 1 849 conseillers. Malgré cette contre-performance, les responsables du parti estiment que « le cap se maintient et que ces résultats prouvent à suffisance le maillage du territoire national par le parti », précise son président, le Pr Tiémoko Sangaré. C’est l’URD de Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition, qui arrive troisième avec 100 maires et 1 739 conseillers, un bon score selon les observateurs, avec plusieurs grandes villes à son actif. La CODEM se renforce avec 37 maires et 707 conseillers, suivi du MPR avec 22 maires, puis de l’UM-RDA-Faso-Jigi, du SADI, l’ASMA-CFP, de l’UDD et de Yèlèma avec respectivement 18, 16, 12 et 12 mairies.

Cap sur 2018 D’avis d’observateurs, ces résultats témoignent de la vitalité de la majorité présidentielle, même si l’objectif de 350 maires et 5 000 conseillers visé par le RPM n’a pas été atteint. « Les communales reflètent la représentativité des partis politiques à la base, les résultats doivent naturellement changer le paysage politique au sein même de la majorité dans laquelle certains ne veulent plus se contenter des strapontins », explique un cadre de la Convention de la majorité présidentielle (CMP). Il semble que les alliés des Tisserands exigent désormais un traitement à la hauteur de leur rang, soit concrètement plus de postes. La nouvelle configuration politique appelle donc une consolidation des relations du RPM avec ses alliés politiques. Un enjeu nécessaire « afin de mieux se positionner pour les élections de 2018 », selon Sidy Touré, conseiller politique au ministère de l’Administration territoriale, et dont le parti d’Ibrahim Boubacar Keïta est conscient : « Le RPM s’y attend et s’y prépare», commente un cadre du parti.

 

Communales : le pari du RPM 

Le Rassemblement pour le Mali (RPM) semble, depuis son 4ème congrès ordinaire fin octobre, être sorti de sa longue léthargie. La machine électorale, lancée pour les communales du 20 novembre, est ouvertement en rodage pour 2018.

Le 4ème congrès du Rassemblement pour le Mali (RPM) aura donc essentiellement servi à dessiner les grandes lignes de la stratégie électorale des Tisserands pour l’échéance du 20 novembre prochain. Déterminé à intensifier son soutien aux actions du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, le nouveau président du RPM, Bokary Tréta n’a pas perdu de temps. Aussitôt élu à la tête du parti, il a appelé les militantes et les militants à la mobilisation générale pour obtenir le maximum de sièges à l’issue des élections communales. Celles-ci annoncent les couleurs pour la bataille de la présidentielle de 2018. Elles seront un baromètre important pour tous les partis qui auront l’occasion de jauger leur capacité de mobilisation, mais aussi leur audience au sein de l’opinion nationale. « Le RPM doit se mobiliser pour faire face aux élections communales du 20 novembre prochain. Il doit se mobiliser avec l’ensemble de ses partenaires de la majorité présidentielle pour remporter le maximum de sièges », soulignait M. Tréta, lors d’une rencontre avec la presse ce 8 novembre. Le nouveau président a dévoilé les ambitions de son équipe pour le parti, des ambitions qui se résument à un objectif : réunir les conditions de la réélection d’Ibrahim Boubacar Keïta en 2018. Et si les présidentielles ne sont pas pour demain, il est clair que la machine est lancée. En témoigne l’armada déployée à l’occasion des communales où le parti présente des candidats dans plus de 80% des communes du Mali. « Nous avons déposé 680 listes de candidatures sur les 703 communes du Mali, dont 299 listes propres (sans alliances), 527 têtes de listes et 153 en alliance avec les différentes formations politiques », explique Kaba Diarra, en charge des questions électorales. « L’objectif du RPM est d’avoir au moins 350 maires au sortir de ces élections communales  et plus de 5 000 conseillers sur les 12 115 à élire. Tout est mis en œuvre pour atteindre ces objectifs. Il s’agit entre autres des ressources humaines, matérielles et financières », ajoute Tréta. L’objectif est non seulement d’élargir la base du parti, mais aussi de travailler à la consolidation de ses rapports avec les partis de la CMP. Rendez-vous au soir du 20 novembre, pour savoir si le pari de sortir le RPM de son statut de « géant aux pieds d’argile » sera gagné ou pas.

 

Bokary Tréta : « l’objectif principal du RPM, est la réélection d’IBK en 2018 »

Le tout nouveau président du Rassemblement pour le Mali (RPM), Dr Bokary Tréta, également président de la convention de la majorité présidentielle (CMP), depuis le 7 novembre dernier, était face à la presse ce mardi 8 novembre 2016 à la Maison de la presse pour dévoiler les ambitions du nouveau bureau issu du quatrième congrès ordinaire du parti tenu les 22 et 23 octobre dernier. Le président était entouré pour la circonstance du secrétaire général, Baber Gano, de la présidente du mouvement des femmes Mme Diawara Aichata Laydi Touré.

Le Rassemblement pour le Mali (RPM), est désormais plus que jamais décidé à accompagner les actions du président IBK dans la réalisation de son programme de gouvernance à la satisfaction du peuple malien. Contrairement aux prévisions alarmistes, le 4ème congrès ordinaire du parti des Tisserands s’est bien déroulé dans la plus grande cohésion et dans une parfaite sérénité.

Dans ses propos liminaires, le président Bokary Tréta a fait savoir que le RPM est une grande famille au sein de laquelle les bisbilles et autres inimitiés ne peuvent prospérer. «Tous, autant que nous sommes, militants et responsables, à quelque niveau que ce soit, sommes des militants au service de l’idéal que nous avons en partage et résolument engagés à mettre en œuvre le projet commun sous la direction clairvoyante du chef de notre famille, le camarade IBK. Un camarade qui a été, qui est, et qui restera à jamais, le chef de famille, la référence historique, morale, idéologique et politique pour l’ensemble des responsables et militants de notre parti », indique le Dr Tréta. « Notre objectif principal et unique, demeure la réélection du président IBK pour un second mandat en 2018 », a –t-il ajouté.

Au cours de son intervention, le président a mis l’accent sur les orientations politiques du parti tout en réaffirmant son appartenance à la grande famille de la convention de la majorité présidentielle (CMP), un regroupement de 65 formations politiques soutient les actions du chef de l’État. Au sortir de ce congrès, le peuple Tisserand a instruit aux responsables fraîchement élus d’œuvrer au renforcement de l’unité et la cohésion entre les militants et de contribuer à la restauration de l’unité entre tous les fils du pays, mais aussi de créer une puissante dynamique de mobilisation des militants en vue des élections communales, locales, régionales et générales de 2018.

Pour ce qui est de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, le Rassemblement pour le Mali (RPM), a invité toutes les parties signataires de l’Accord à se mobiliser pour créer un climat de confiance propice au démarrage des projets et actions de développement dans les régions du nord et a exhorté le gouvernement qui a tout son soutien, à tenir la Conférence d’Entente nationale tel que prévu par l’Accord. Face à la prolifération des actes terroristes, le parti a exhorté une fois de plus le gouvernement à œuvrer, sans complexe aucun, pour une synergie des actions dans la lutte contre le terrorisme. Estimant que l’insécurité n’est pas l’apanage de notre seul pays, Tréta et les siens, s’érigent contre l’instrumentalisation outrancière de l’opposition et appellent le peuple à la cohésion afin de relever le défi.

Sur les communales du 20 novembre, le parti RPM est en lice dans 680 communes, en liste propre ou en alliance. Dans ces 680 communes, le RPM occupe la tête de liste dans 527 circonscriptions. «L’objectif électoral de notre parti est d’obtenir la majorité absolue des conseillers municipaux du pays à l’issue de cette consultation de proximité : 5000 conseillers, 350 maires. Nous le pouvons, et le devons » souligne Dr Bokary Tréta.

4ème congrès 2016 RPM, 2ème journée

4ème Congrès ordinaire du RPM, première journée, 22 octobre 2016 au palais de la culture de Bamako. Ces quatrièmes assises ordinaires, maintes fois reportées, ont réuni durant deux jours les délégués des 57 sections du parti, qui ont renouvelé les instances, évoqué les problématiques internes, et parlé du futur. Bocari Téréta, nouveau président du parti, a fait son discours d’introduction.

Majorité : « Quand le moteur est grippé, la voiture fait du sur place »

En deux mois, une dizaine de députés ont quitté les rangs de la majorité présidentielle, ne partageant plus les mêmes aspirations politiques que le RPM, principal parti au pouvoir. Face à ces défections, la majorité n’entend pas se laisser abattre.

C’est sans précédent. En l’espace de deux mois, plus de dix députés ont décidé de quitter les rangs de la majorité présidentielle. C’est bien la première fois depuis le début de la législature, que des élus quittent le pouvoir pour se tourner vers l’opposition. On rappelle que l’ADP-Maliba a été le premier parti à prendre ce chemin en août dernier. Cette formation, renforcée par quatre députés démissionnaires du RPM, vient d’annoncer son alliance avec le SADI, qui dispose de cinq députés, pour créer une nouvelle force d’opposition au sein du parlement. Selon l’honorable Amadou Thiam, 2ème vice-président de l’Assemblée et président de l’ADP-Maliba, la gestion de l’État « ne répond plus aux fondamentaux de l‘engagement politique convenu en 2013 ».

Entre optimisme et déception Pour Moussa Mara, ancien Premier ministre et président du parti Yèlèma, il est incontestable que la majorité présidentielle fait face à des difficultés aussi bien dans son organisation que dans son fonctionnement. « La difficulté la plus importante est l’incertitude autour du RPM, qui est sa composante la plus importante et son moteur. Quand le moteur est grippé, la voiture fait du sur place », ajoute-t-il. Pour sa part, Moussa Timbiné, président du groupe parlementaire RPM, il reconnait que sa formation connaît des tourments, mais assure que « nous avons conscience de nos responsabilités au sein du parti et du côté de la majorité ». Récemment réélu à la tête des jeunes du RPM, il reste convaincu que le départ des députés n’entravera pas le bon fonctionnement de la majorité présidentielle et « n’influence en rien nos ambitions pour le Mali ». Des ambitions qui ne motivent plus certains, comme cet ancien militant qui estime que les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. « La crise du nord, la lutte contre la mauvaise gouvernance et la corruption sont des chantiers urgents qui demeurent encore aujourd’hui », explique Amadou Coulibaly, commerçant.

Mais les Tisserands et leurs alliés veulent rester optimistes. Moussa Mara estime que « le RPM doit mieux organiser la majorité et travailler avec ses autres composantes sur des objectifs clairs qui pourront mobiliser ses forces ». Amadou Thiam, quant à lui, propose que le parti retourne à ses idéaux d’antan, ultime solution pour emmener une majorité qui aura perdu bien des plumes depuis 2013.

 

 

 

3 questions à Boubacar Touré, secrétaire à la communication du RPM

Dans quel état d’esprit abordez-vous ce 4ème congrès ?

Nous abordons ce congrès dans la plus grande sérénité. Tous les organes ont été renouvelés à la satisfaction générale des militantes et militants et dans l’intérêt supérieur du parti. Après de multiples échanges avec la base, nous nous réjouissons de la grande entente et de l’unité qui règnent aujourd’hui au sein des structures.

Les épreuves qu’a connues le parti font désormais partie du passé ?

Les crises de croissance sont inhérentes à toutes les organisations et le RPM ne fait pas exception à la règle. Aujourd’hui, nous sommes confiants, parce que nous avons l’intime conviction que de belles choses nous attendent à l’issue de ce congrès, qui sera l’occasion pour les militants de renforcer leur unité autour des valeurs qui fondent notre parti. Mais surtout de défendre les actions du Président IBK.

Comment se porte le Mali aujourd’hui avec le RPM à sa tête ?

Le Mali revient de loin. Quand le RPM prenait le pouvoir avec à sa tête, Ibrahim Boubacar Keïta, en 2013, tout était à refaire. Le pays était au bord du gouffre, avec les 2/3 de son territoire occupé. La première mission du chef de l’État était alors de recoudre le tissu social déchiré, d’œuvrer au retour de la paix et de la réconciliation nationale, d’assurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire national. Malgré toutes ces difficultés, le pays reprend du souffle et il est de retour sur la scène internationale.

Démission en série au RPM

Quatre députés ont décidé de démissionner du parti au pouvoir pour protester contre des insuffisances dans la gestion de l’Etat.

Dans une lettre datée du 26 septembre, le Pr Kalilou Traore élu en commune III du district de Bamako, Mamadou Doumbia élu en commune II du district de Bamako, Bakary Diarra élu a Sikasso et enfin Soiba Coulibaly élu de Kati ont présenté  leur démission  au président par intérim du RPM Boulkassoum Haidara.

Se considérant de tout temps très investis à porter le projet RPM, il est difficile pour ces députés frondeurs de passer outre les manquements de l’Etat « C’est une lourde décision que nous n’aurions jamais prise n’eut été les errements dans lequel le RPM originel se trouve aujourd’hui » disent ils amers.

« Nous avions rejoint le Rassemblement Pour le Mali (RPM) dans l’espoir de changer le quotidien de nos compatriotes et de leur proposer un projet clair et cohérent qui permettrait d’assurer un développement socio-économique durable à notre pays, le Mali »  ajoute-t-ils, nous avons porté haut la candidature du camarade Ibrahim Boubacar Keita (IBK). « Les enjeux étaient de taille en raison de la violente crise qui secouait le pays. Il y avait entre autres priorités le rétablissement de la paix, la réconciliation des maliens, la lutte contre la corruption, la restauration de l’autorité de l’État et bien évidemment, la reconstruction d’une économie à même d’assurer aux populations maliennes un travail respectable et une subsistance digne ». Aucun de ces différents  défis n’a été relevés selon eux. Autant d’arguments valables pour claquer la porte.  « La crise au Nord du Mali est enlisée, sans espoir de résolution par les gouvernements successifs. Les maliens s’entredéchirent…pour régler leurs différends intercommunautaires et pour exprimer leur ressentiment face à l’impuissance de l’État à rétablir son autorité. Les scandales de mauvaise gestion restés sans suite ont fini de désespérer les maliens quant à la possibilité de voir un jour la Justice rétablir le droit. » Les démissionnaires dénoncent enfin l’absence de la part du gouvernement concernant la question du chômage des jeunes et une création équilibrée des richesses. Impossible selon eux de créer un cadre optimale de travail quand le parti est miné par des tensions intestines.

Le RPM a réagi deux jours plus tard par la voie d’un communique où il dit prendre acte de la décision de ses députés. Le parti qui compte une soixantaine d’élus à hémicycle devra désormais composer sans ces quatre contestataires.

PS-Yéelen Kura : Entre survie et déconfiture

Après la première conférence nationale du parti PS-Yéelen Kura, Amadou Koita, le désormais ex-porte-parole de l’opposition, a décidé de rejoindre la majorité présidentielle, pour que la nation malienne se réconcilie avec elle-même. Un choix qui ne fait pas l’unanimité aujourd’hui dans le camp de l’opposition comme de la majorité.

Répondre à l’appel du Président IBK pour sauver le Mali, c’est la litanie inlassablement psalmodiée par les cadres du parti. « Ils ne sont que des prétentieux, des jeunots politiques et leur chef Amadou Koita n’est qu’un opportuniste qui veut gouter toutes les sauces ’’, lâche un cadre d’un parti de l’opposition. Pour ce dernier, un rappel succinct de quelques faits ou évènements permet de se rendre compte que le PS-Yéelen était depuis longtemps dans une logique de ralliement au pouvoir. « Croire le contraire serait étonnant », déclare cet autre cadre de l’opposition. Il s’agit entre autre du fameux communiqué du samedi 07 mai 2016 dans lequel le parti informait l’opinion qu’il suspendait sa participation à la marche de l’opposition prévu le 21 mai, au motif qu’il coïncidait avec le grand meeting pour la paix et la réconciliation nationale. «Les masques sont tombés, après la tenue de la première conférence du parti, lorsque le président Koita a appelé les militants à soutenir les initiatives du Président IBK», ajoute-t’il. Pour cette militante qui était aux côtés d’Amadou Koita au sein du front pour la démocratie et la république (FDR), ce départ qu’elle considère comme un non-évènement était prévisible. «Nous avons senti le départ de Koita. On le voyait chaque fois avec Moussa Timbiné, le président de la jeunesse RPM et président du groupe parlementaire du même parti à l’Assemblée nationale ». Avant d’ajouter « Je suis tellement déçue de lui que je n’ai même pas de qualificatif pour juger son comportement. Moi qui pensais qu’il avait une idéologie, je me rends compte maintenant qu’il n’était finalement pas différent des autres ».

Au sein de la majorité présidentielle pour beaucoup Koita a fait un bon choix. « J’approuve parfaitement ce qu’il a fait, c’est un démocrate qui a répondu à l’appel du président IBK pour construire le Mali », souligne un responsable RPM de la commune IV. Cependant, cette alliance avec le PS-Yéelen Kura, au sein de la mouvance présidentielle, n’inspire pas forcément confiance. «Je pense que Koita n’avait plus le choix. A l’opposition, les grandes formations n’avaient pas accepté de faire alliance avec son parti pour aller aux élections communales. Son parti est aujourd’hui entre la survie et la déconfiture ». Et de poursuivre « même si je suis content qu’il soit un des nôtre, je suis tout de même méfiant », conclut ce cadre du RPM.

Oumar Mariko : Koulouba en ligne de mire pour 2018

Malgré le fait que son parti soit membre de la majorité présidentielle, Oumar Mariko ne fait pas dans la dentelle quand il s’agit de parler d’IBK et de son régime. Cet allié-opposant a annoncé récemment, dans les colonnes de l’hebdomadaire Jeune Afrique, qu’il se présentera en 2018 contre IBK, celui qu’il a soutenu au second tour en 2013.

C’est bien connu, la présidentielle de 2018 arrive à tout petits pas au Mali. D’ores et déjà, un pan du voile se lève jour après jour sur les potentiels candidats, qui ne font plus mystère de leur ambition : ils lorgnent sur le palais de Koulouba. Hier, c’était Moussa Mara, ancien Premier ministre, dont on dit qu’il a une obsession du pouvoir qui va grandissante. Il y a plus d’une semaine, l’hebdomadaire Jeune Afrique a publié un article où il met en vedette Oumar Mariko, le secrétaire général du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI). Le député élu à Kolondièba envoie une volée de bois vert au Rassemblement pour le Mali (RPM, au pouvoir) et son chef, Ibrahim Boubacar Keïta, qu’il a pourtant soutenu au second tour de l’élection présidentielle en 2013. Celui qu’on appelle « l’éternel opposant » affirme qu’il ne lui a jamais été proposé d’être ministre et revient sur son soutien au coup d’État qui renversa le régime, légal et constitutionnel, de l’ex-président Amadou Toumani Touré. Mais le plus saisissant dans l’affaire, c’est qu’Oumar Mariko se pose comme « une alternative ». « En 2018, ce sera peut-être l’heure de Mariko », dit-il. On comprend sans mal que l’ancien leader estudiantin n’a toujours pas dilué dans un peu d’eau sa frustration contre les actuels « maîtres » du Mali qu’il accuse de « non-gérer » le pays et de s’être lancés dans une course au poste, au pouvoir et aux privilèges. Il dénonce une gestion erratique et patrimoniale du pouvoir. Si les temps changent, les discours de Mariko, eux, ne change pas.

La candidature de deux leaders de parti appartenant à la majorité présidentielle, Moussa Mara pour Yelema et Oumar Mariko pour SADI, est sans conteste le signe d’une majorité présidentielle bancale, affaiblie face à une opposition qui ne perd aucune occasion pour la frapper de coups aveugles. Mais, pour d’autres, cette fissure au sein de la majorité présidentielle serait un plan savamment ourdi destiné à affaiblir l’opposition en 2018. En tout cas, la détermination d’Oumar Mariko à vouloir se hisser sur le fauteuil tant convoité de président, ne fait doute pour personne et n’a rien de surprenant, car Oumar Mariko a été candidat aux élections présidentielles en 2002 a il a obtenu 0,8% des voix, en 2007 et en 2013, au nom du SADI, parti qu’il a fondé en 1996, situé à gauche sur l’échiquier politique. En 2007, il est élu député.

Panafricain, de gauche, nombreux sont ceux qui pensent qu’on peut tout reprocher à Oumar Mariko sauf de manquer de courage et d’amour pour le Mali. L’on garde de lui le souvenir de ces journées de mars 1991 où il était à la tête du fer de lance de la révolution, à savoir le mouvement estudiantin. L’avenir dira si Koulouba ouvrira ses portes à Oumar Mariko, qui dit souhaiter « bâtir un État démocratique fort, respectueux des valeurs républicaines, et de la répartition équitable des ressources du pays ».

Second tour sous haute tension à Ansongo

Après un premier tour entaché d’irrégularités, l’URD et le RPM, qui ont obtenu respectivement 29,92% et 28,46%, s’affronteront au second tour de la législative partielle d’Ansongo le 31 janvier.

C’est dans la commune de Tessit, où 26 bureaux de vote étaient ouverts pour le premier tour, que l’on a constaté le plus de malversations. 98 % des électeurs sur 20 bureaux ont massivement voté pour le candidat RPM. Seules 512 voies sont revenues à l’URD, contre 34 pour l’Adéma. « La dernière fois que je me suis présenté à Tessit, en 2013, j’ai obtenu 4 800 voies. Je ne m’explique pas ce qui s’est passé », déclare Salerhom Talfo Touré, maire de Barra et candidat Adéma. Selon lui, sans les résultats de Tessit, le RPM ne serait pas au second tour, et c’est l’Adéma qui serait opposé à l’URD.

Pour le Dr Beffon Cissé, secrétaire mandataire national pour la liste URD d’Ansongo, preuve est faite qu’il y a eu falsification. « Nous avions des délégués dans cinq bureaux de vote à Tessit. Ils nous ont rapporté que c’est le général El Hadj Gamou et le commandant de brigade de la gendarmerie qui sont allés récupérer les résultats et ont falsifié les comptes pour donner des points au RPM », accuse-t-il. Selon Amadou Cissé, maire d’Ansongo, « la fraude est une chose généralisée et presque cautionnée. On ne vote pas pour le candidat d’un parti et son programme, mais pour un individu et son argent. L’argent et la parenté comptent plus que les partis ». Pourtant, la Cour constitutionnelle a estimé que ces irrégularités n’étaient pas de nature à entacher la régularité du scrutin.

Le second tour aura donc lieu et pour ce scrutin, majorité et opposition se préparent au duel. Adversaires d’hier, les mouvements de la majorité présidentielles devraient faire bloc derrière le candidat RPM. « Si les consignes sont respectées, les 4 partis seront unis derrière le candidat du second tour, mais ça risque d’être faussé par les achats de conscience qui changent la donne», explique encore Amadou Cissé. Du côté de l’URD, la stratégie restera inchangée, « nous proposerons une alternance réelle et constructive », mais on avertit tout de même que si les résultats sont à nouveau falsifiés, « les conséquences seront incalculables » !

Talataye : les groupes armés empêchent l’élection À quelques jours du second tour de la législative partielle d’Ansongo, à Talataye, zone de non-droit, la tenue du scrutin semble inenvisageable. De toutes les communes du Cercle d’Ansongo, seule Talataye n’a pas voté lors du premier tour de la législative partielle. Dans cette localité, des manifestants soutenus par des combattants armés se sont violemment opposés aux élections, du 9 au 10 janvier. Selon une source locale, « il n’y a pas de sécurité à Talataye, seulement le désordre et l’anarchie. Le drapeau malien a disparu au profit de ceux du MNLA et d’Ansar Dine ! » Ces combattants qui se réclament de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) refuseraient l’élection sous prétexte que l’accord de paix issu du processus d’Alger ne serait pas appliqué. Selon la même source, malgré de longues négociations et le versement de fortes sommes d’argent, la tenue du scrutin à Talataye semble inenvisageable. « Ils disent qu’ils ne sont pas maliens, ils ne cachent ça à personne ». Pour le second tour, les 6 autres communes de la circonscription d’Ansongo voteront le 31 janvier, sans qu’on ne sache encore ce qui se passera à Talataye. Du côté des différents partis, on croit en une campagne civilisée, car dit-on : « dans le cercle d’Ansongo, tout ce qui peut-être problème vient d’ailleurs. Entre nous ici, on se connaît…»

Partielles à Ansongo : En ordre de bataille !

Sur le terrain, candidats de la majorité présidentielle et de l’opposition s’affrontent pour mobiliser la population et s’assurer un autre siège à l’Assemblée nationale.

Depuis le 19 décembre 2015, dans la circonscription d’Ansongo (région de Gao), la campagne bat son plein. Cinq candidats sont en lice pour conquérir le siège laissé vacant par feu l’Honorable Halidou Bonzeye: Souleymane Ag Elmahmoud, éleveur, pour le RPM ; Ibrahim Abdoulaye Touré, enseignant, APR ; Salerhoum Talfo Touré, enseignant à la retraite, pour l’ADEMA-PASJ ; Abdoulbaki Ibrahim Diallo, médecin, URD et Djibril Hassimi Maïga, cultivateur, ASMA-CFP. Le scrutin aura lieu le dimanche 10 janvier 2016, et le 31 janvier prochain, en cas de second tour. Pour les candidats de la majorité présidentielle, au nombre de 4, remporter ce scrutin est crucial, comme l’explique le secrétaire général de l’ASMA-CFP et maire d’Ansongo, Amadou Mahamane Cissé : «Ansongo a deux députés, dont l’un de l’opposition. Il nous faut donc un élu supplémentaire pour la majorité ».

Aussi, une campagne de proximité a débuté dans les villages comme Tin Hama, où d’autres candidats ne se risquent pas. « Généralement, la plupart des voix qui font gagner les candidats viennent toujours de la « brousse », ce sont eux qui votent massivement », renchérit Mahamane Cissé. Selon ses pronostics, la majorité présidentielle est quasi assurée de remporter l’élection. « Nous avons convenu que le candidat de la majorité qui arrivera au second tour sera automatiquement soutenu par les autres ». Pour l’URD, premier parti de l’opposition, ces calculs ne tiennent pas. « En zones nomades, ce sont les chefs de tribus qui décident, et personne d’autre. Pour les zones sédentaires, ce sont les grandes familles. Notre candidat a le soutien des grandes familles ! », déclare le Dr Beffon Cissé, secrétaire mandataire national pour la liste URD d’Ansongo. Ce scrutin pourrait redistribuer les cartes de l’affrontement entre majorité et opposition.

Pour complexifier la donne, dans cette circonscription forte de 7 communes, tous ceux qui sont candidats se connaissent, et sont soit camarades ou parents, seuls leurs partis respectifs les séparent. Le candidat Abdoulbaki Diallo, porte-étendard de l’URD, est par exemple soutenu par un autre parti de la majorité présidentielle, le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR), dont le président, Choguel K. Maïga, ministre de la Communication, est originaire de la région.

En attendant la réponse des urnes, une question subsiste. La campagne se déroulerat-elle dans la transparence et dans un climat apaisé ? Si certains candidats pensent que tout ira bien, d’autres signalent que les fraudes sont fréquentes dans certaines zones où les structures comme la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sont insuffisamment représentées. « Nous allons faire des élections transparentes et apaisées pour démontrer qu’à Ansongo il y a la paix et la ré- conciliation », conclut Amadou Mahamane cissé, optimiste.

Bafoulabé: les tisserands perdent le fil

Le renouvellement des instances du parti RPM à  Bafoulabé a créé un climat de guéguerre entre les tisserands dans cette localité. La raison est toute simple. Des « arrivistes pistonnés » (propos d’un militant) par des ténors du RPM depuis le bureau politique national sont à  la manœuvre pour usurper des postes au détriment des militants de première heure du parti. Il nous revient que les militants de la section ont porté leur choix sur Sidi Baron Diallo qui a contribué à  l’implantation du parti. Un choix qui ne semble pas être celui de certains barons. Ce qui a provoqué l’ire des militants de la base désormais engagés dans un baroud d’honneur pour garder le contrôle du parti présidentiel à  Bafoulabé. «Depuis quand-on construit une maison par le haut ?», s’interroge un militant proche de Sidi. A Bamako aussi… Ce qui est évident, C’’est un bicéphalisme qui se dessine à  l’horizon à  la tête de la section du RPM à  Bafoulabé à  l’image de certaines sections à  l’intérieur du pays o๠l’on a assisté à  la mise en place de sections parallèles. Aux dernières nouvelles, la section n’a pas pu être renouvelée faute de consensus au choix du candidat. Par ailleurs au niveau de la commune II district de Bamako, un clash profile à  l’horizon entre le clan Karim Keita appuyé par Madou Diallo directeur du cabinet du président de l’assemblée nationale et la base du parti qui rejette en bloc le choix imposé. Une nouvelle stratégie est peaufinée par les responsables du parti pour gérer ces incompréhensions entre les militants afin de mieux aborder les élections communales prochaines.

4è Conférence nationale du RPM: marquer la communion

l’actualité politique du week-end dernier a été marquée par la tenue de la 4ème conférence nationale du Rassemblement pour le Mali (RPM). Les travaux ont démarré le samedi au plais de la culture sous le haut patronage de la première Dame Mme Kéita Aminata Maiga et en présence de plusieurs cadres du parti ainsi des d’autres partis amis. l’occasion était propice pour le parti au pouvoir de marquer un arrêt pour évaluer plus d’an de gestion du Mali sous le magistère de leur chef, Ibrahim Boubacar Kéita élu triomphalement en 2013 avec plus 77%. Sans surprise la conférence a pris les allures d’une tribune pour la défense du bilan du président de la République. Le bilan est en effet jugé, somme toute, satisfaisant selon le parti au à  en croire Boulkassoum Haà¯dara, le président intérimaire du parti. Sans occulter les difficultés ayant jalonné la gouvernance IBK, M. Haà¯dara a souligné les avancées opérées par le Mali. Au nombre de celle-ci, il a cité la relance économique, la satisfaction de certaines doléances, les subventions dans le domaine agricole ou encore ou encore les efforts consentis dans le cadre de la lutte contre la maladie à  virus Ebola… Communales en vues Visiblement gênés par les critiques virulentes de l’opposition au chef de l’Etat sur certaines affaires troublantes ayant marqué l’année comme l’achat de l’avion présidentielle et les surfacturations, les partis membres de la majorité présidentielle sont montés au créneau pour fustiger l’attitude des opposants. Ils sont accusés d’être obnubilés par l’idée de succéder à  tout prix à  l’actuel locataire de Koulouba en 2018. Comme on pouvait s’y attendre, les élections communales et régionales de 2015 ont été abordées au cours des assises. A la fin des travaux hier au CICB, le parti du tisserand s’est engagé de bien préparer ces élections avec des possibilités d’alliance en vue de grappiller beaucoup plus de postes de conseillers. Ce qui passe, selon les responsables du parti, par le nécessaire recentrage du pari avec en prime la structuration du parti à  toutes les échelles. Autre décision importante ayant sanctionné cette conférence nationale, C’’est l’annonce de la création prochaine d’un centre de formation des cadres du parti qui va porter le nom du regretté Kadari Bamba, du nom de cet ancien député RPM décédé dès suite d’un accident de la circulation en novembre 2005. Le RPM s’en est particulièrement félicité de la désignation de son député Mohamed Ag Intallah comme le nouvel Aménokal de Kidal. La fin de la conférence a également été marquée par des motions de soutien et d’encouragement au gouvernement et aux forces armés du Mali.

Rencontre de vérité entre IBK et la direction du RPM cet après-midi ?

C’’est un truisme de dire aujourd’hui que le choix du nouveau Premier ministre est une pilule amère à  avaler pour le parti présidentiel, Rassemblement pour le Mali (RPM). Le parti ne cache pas son incompréhension et sa déception face à  la décision du chef de l’Etat. C’’est justement dans ce cadre que la direction du parti doit rencontrer cet après-midi le président de la République. Il sera question naturellement du choix de Moussa Mara. La direction du parti veut savoir les raisons qui ont amené le président à  jeter son dévolu sur un homme en dehors du parti au mépris du fait majoritaire et définir désormais la ligne de conduite à  tenir désormais face à  cette nouvelle donne politique. IBK trouvera-t-il les mots justes pour convaincre les cadres du RPM à  accepter sa décision fut-elle une prérogative ? La direction du parti franchira-il le Rubicon en déclarant la guerre contre le chef de l’Etat ? Des réponses très attendues par les Maliens. En effet la nomination de Mara à  la Primature a provoqué une onde de choc chez les tisserands. D’aucuns parlent d’un manque de considération du président de la République à  leur égard pendant que d’autres n’hésitent pas à  parler de trahison. La lettre du RPM à  la suite de la nomination de Mara en dit long sur ce sentiment de désillusion. En se bornant à  prendre acte de la décision du président sans féliciter le nouveau Premier ministre, le parti du président désapprouve implicitement sa décision. Visiblement révoltés la décision unilatérale du chef de l’Etat dans le choix du chef de l’exécutif, des responsables du parti entendent riposter. En guise de représailles, ils envisageraient, fort de leur supériorité numérique à  l’Assemblé nationale, de bloquer au niveau du parlement les actions du gouvernement. Le ton a été donné le lundi dernier lors de l’ouverture de la session d’avril de l’Assemblée nationale o๠Moussa Mara a eu droit à  un accueil presque glacial des députés RPM. Aucun d’entre eux n’a daigné l’applaudir. Face à  ces signaux qui ne trompent pas, le successeur de Oumar Tatam Ly a décidé de son propre chef de rencontrer le mardi dernier les responsables du parti. Au cours de cette rencontre, il a reconnu le rôle important, voire indispensable du RPM dans l’accomplissement de sa mission avant de les assurer de sa disponibilité à  travailler avec eux. A cette opération séduction, les responsables du parti majoritaire ont répondu par une attitude plutôt circonspecte. En attentant la rencontre très attendue d’aujourd’hui, une réunion du groupe parlementaire RPM a eu lieu pendant une bonne partie de la matinée d’hier mercredi 9 avril 2014 pour évoquer le sujet.

Bocary Téréta, l’incontournable

Actuel ministre du développement rural, Dr Tereta est considéré comme l’un des plus proches du président IBK au regard de sa popularité au sein du RPM mais aussi par sa connaissance des bases du parti à  l’intérieur du Mali. Ainsi, depuis l’élection du président d’Ibrahim Boubacar Keita à  la magistrature suprême, l’influence du secrétaire général, ne cesse de croà®tre dans le monde politique. Militant des premières heures du RPM, Dr Bocary Tereta est aussi l’un des 32 signataires de l’alternative 2002, qui a donné naissance au parti RPM la même année. Tereta, un militant convaincu Le secrétaire général des tisserands, le docteur vétérinaire Bocary Tereta est l’un des «noyaus» du parti. S’il prend part à  la plupart des grandes décisions au RPM, les jeunes et les femmes, l’estiment beaucoup à  cause de son attachement à  faire leur promotion dans la sphère politique. C’est à  lui que Moussa Timbiné devrait son siège à  l’Assemblée nationale. « Tereta est le seul cadre à  essayer de comprendre la jeunesse », témoigne, un junior du parti. Une vision confirmée par la nomination récente de deux jeunes cadres au sein de son cabinet comme chargés de mission. « Nous sommes satisfaits de la marque de considération de Téréta à  notre égard », se réjouit un autre jeune du RPM. Pour ses détracteurs, le Dr Téréta est avant tout un fin stratège. Le fait de nommer des proches à  des postes importants ne serait qu’un moyen de les rallier à  sa cause, l’homme ne cachant pas ses ambitions. Exemples, l’office du Niger, la CMDT, l’office du riz sont tous dirigés par ses proches dans la majorité présidentielle. l’autre atout du « Ségal », C’’est sa maà®trise parfaite des bases du parti à  l’intérieur du pays. Il sillonne régulièrement les différentes sections, sous sections jusqu’aux comités pour s’imprégner des réalités du terrain. Ce qu’il a valu le titre du cadre le plus proche des militants. Proche, il l’est aussi du président de la République, dont il est un compagnon des premières heures de la création du RPM. Pour certains cadres du parti, avec l’ancien ministre Nancoma Kéita, Bocary Tereta est l’un des rares à  avoir un vrai franc parler face au président. Pour l’homme de Ténenkou (région de Mopti), cela le rend appréciable, depuis la période de création du RPM en 2002. Cependant, même si sa popularité va grandissant, des mécontents commencent à  se faire entendre. On lui reproche d’avoir écarté des candidats valables à  des postes stratégiques auxquels ils estimaient avoir droit après la présidentielle de Juillet 2013. Parmi tant d’autres, le Chérif de NIORO, qui n’a pas caché sa colère contre le secrétaire général, qui a refusé de faire liste commune avec l’ADP Maliba.

AN: la valse des députés

A chaque élection, le même spectacle: c’est le début de la transhumance! Elle est même devenue le sport favori des députés à  l’Assemblée Nationale. Avant même la session inaugurale de la nouvelle Assemblée nationale, deux députés viennent de « migrer » à  l’ADP Maliba, rentrant ainsi dans la majorité présidentielle. Il s’agit de Ténin Simpara élue sur la liste CNID en alliance avec la CODEM en commune I et de Souleymane Seydou Ouattara élu sur la liste Parena à  Kadiolo. Le terme de transhumance est généralement employé pour expliquer la migration périodique d’une part du bétail (bovidés, équidés et ovins) de la plaine vers la montagne ou de la montagne vers la plaine, d’autre part des abeilles d’une région florale à  une autre, et ce en fonction des conditions climatiques et de l’alternance des saisons. Au Mali, ce mot a d’autres connotations sur la scène politique. Si le bétail était guidé par un berger, les hommes politiques maliens sont guidés par leur appétit du pouvoir. C’est dire qu’une fois élus, ils oublient leurs peuples au profit de leurs intérêts personnels. Cette pratique, décriée et pourtant toujours présente, est l’une des sources de démotivation de l’électorat dont moins de 25% s’est déplacé lors des dernières législatives. Elle met en doute la moralité même de nos élus. Prenant le cas par exemple de la désormais « honorable » Ténin Simpara, a claqué la porte du CNID pour rejoindre l’ADP Maliba. Mais auparavant, elle faisait partie du RPM. Quant à  Souleymane Seydou Ouattara, il a remis sa démission au secrétaire général du Parena, Maitre Amidou Diabaté le lundi dernier pour grossir le rang de l’ ADP-Mali. C’est pourtant grâce à  sa base du Parena qu’il a été élu. Que comprendre de ce virement immédiat de ces honorables qui déshonorent les députés ? « Au Mali, on fait la politique sans conviction, sans idéal. Cela s’explique par le nombre de partis politiques. On cherche des postes et non à  défendre un idéal, un projet de société » déplore Adama Daou, enseignant.

Karim Keita : vous avez dit « honorable » ?

C’’est fait. Le fils du président de la République, Karim Kéà¯ta figurera parmi les 147 nouveaux députés de l’Assemblée nationale du Mali. Du moins selon les résultats provisoires proclamés hier mardi 17 décembre 2013 par le ministre de l’Administration territoriale, le Gal Moussa Sinko Coulibaly. Si ces résultats sont confirmés par la Cour constitutionnelle dans les tout prochains jours, Karim Kéita réussirait ainsi un véritable coup de maà®tre. En effet les Maliens découvraient à  l’occasion des législatives passées le penchant politique du fils national naguère inconnu sur le terrain politique. Et si l’élection aux allures de plébiscite de son président de père avait poussé ce jeune de 34 ans à  se jeter dans le marigot politique ? Beaucoup osent y croire. Le futur honorable député de la commune II du district de Bamako qui se défend de n’être pas influencé par son père quant à  son engagement politique, aura sans doute surfé sur la vague de l’aura du pater et la force du parti présidentiel comme tremplin pour atterrir à  Bagadadji. Une chose est sûre, pour la course au parlement, le fils du président a joué sur du velours. «Â Les Maliens sont enclins à  se rapprocher de l’endroit o๠se trouve le pouvoir. En briguant la députation, Karim Kéà¯ta savait pertinemment qu’il bénéficierait sans problèmes des soutiens de toutes sortes pour arriver à  ses fins. Il a bien réfléchi avant d’agir. », juge un observateur passionné du paysage politique malien.  » Karim a t-il mouillé le maillot?  » Même s’il n’est pas un apparatchik du Rassemblement pour le Mali, le parti présidentiel, Karim aura cependant mouillé le maillot pour l’élection de son père à  la magistrature suprême. IBK élu président, Kéà¯ta fils savait qu’une bataille avait été gagnée mais pas la guerre. Gagner la guerre passait évidemment par l’acquisition d’une majorité parlementaire. Une guerre dont Karim Kéita n’a pas hésité à  être l’un des fantassins en se présentant candidat en commune II du district de Bamako sous les couleurs du RPM en liste commune avec la CODEM. Pari presque réussi au regard des résultats provisoires d’hier. Ils créditent le RPM de 60 députés devenant du coup la première force parlementaire loin devant l’Alliance pour la démocratie / Parti africain pour la solidarité et la justice (Adéma/PASJ) et l’Union pour la République(URD) de Soumaà¯la Cissé ayant respectivement 21 et 17 députés. Avec les alliés comme l’Adéma/PASJ, l’Alliance pour la solidarité(ASMA) de Soumeylou Boubèye Maà¯ga, le Mouvement patriotique pour le renouveau et la Convention sociale-démocrate(CDS), le RPM obtiendra une majorité de plus d’une centaine de députés. Après cet examen politique réussi qui reste tout de même à  confirmer, le boulevard est ouvert à  Karim pour une carrière politique qui pourrait l’emmener aussi loin que ses ambitions le permettront. En tout cas, le siège de député va être pour le jeune politicien, un bon banc d’essai pour s’imprégner des arcanes du pouvoir parlementaire pendant cinq ans.

Résultats partiels des législatives région par région

A Kita, capitale de l’arachide, la liste RPM vient en tète avec 53,90% contre l’alliance Parena-Adema 46,10%. A Bankass, région de Mopti, la liste UDD obtient 41,45% contre l’alliance ASMA-URD-CODEM, 58,55%. La ville de Ségou, cité des balanzans, s’illustre avec la liste RPM-FARE-MIRIA qui remporte 57,61% face à  la liste ADEMA CNID 42,39%. Mountaga Tall perd donc son siège de député et Dramane Dembélé est vaincu. A Kadiolo, la liste PARENA remporte 52,19% des suffrages et la liste indépendante Nièta 47,82%. A Koutiala, ville de naissance du président IBK, C’’est la liste Sadi-Adema-URD-MPR qui est en tête avec 53,13 % face à  la liste CODEM-UDD, 46, 87%. A Kolondiéba, fief d’Oumar Mariko, le Sadi vient en tête avec 59,28% et le député conserve son siège, face à  l’alliance URD-UMRDA 40,12%. Dans le cercle de Koro, l’alliance Adema-CODEM-RPM caracole en tête avec 52,48% contre la liste PDES-URD-UMRDA 47,52%. A Nioro du Sahel, fief du Cherif Bouyé Haidaa, le RPM-ADP vient en tête contre la liste Adema-Parena. A Tominian dans la région de Ségou, le regroupement RPM-MIRIA-FARE vient en tête avec 50 ,81% contre la liste URD-MPR 49,89%. Dans le cercle de Bla, la liste RPM-FARE vient en tête avec 57,86% contre l’alliance MPR-URD-ADEMA 47,30% et à  Yorosso, C’’est l’ADEMA-RPM en tête avec 57,86 %et URD UDD 42,14%. A Kolokani, la liste RPM-ADEMA remporte les deux sièges avec 50,57% contre le CNID 49,43%. A Banamba, l’alliance CNID-URD vient en tête avec 51,02% contre le PARENA-RPC 48,98. Et à  Yélimané, fief du député Mamadou Hawa Gassama, C’’est la liste URD-Adema qui remporte les votes avec 51,91% contre l’alliance UMRDA-RPM, 48,98%. A Koulikoro, le RPM l’emporte avec 55,19% contre le MPR. A Diéma, la liste ADEMA-CNID gagne avec 54,63 % contre le RPM 45,37%. Il en est de même à  Yanfolila o๠la liste ADEMA RPM l’emporte contre le parti FARE. A Bougouni, l’alliance CDS-URD-FARE l’emporte avec 54,53% face au RPM-ADEMA 45,47%. A Sikasso, C’’est l’alliance RPM-MPR-FARE qui l’emporte avec 50,32% face à  l’alliance Codem-ADEMA-MIRIA et à  Kati, ex fief des putschistes, C’’est l’alliance RPM-ADEMA qui vient en tête avec 58,52% contre l’URD-ASMA-CODEM-MPR confirmant le plébiscite en faveur du parti d’IBK. A San, C’’est le RPM en tête avec 60,11 % contre l’Adema 39,83%. Dans le district de Bamako, le RPM l’emporte dans toutes les communes sauf en commune I o๠la liste CODEM-CNID le devance avec 50,64% contre 49, 36% pour le RPM. A noter ces résultats partiels, viennent des sièges des partis politiques.

Législatives 2013 : vers une majorité confortable pour le RPM…

Il faut d’abord souligner la faible mobilisation du 2è tour des législatives en premier lieu et qui traduit un sentiment d’en finir au plus vite avec ce processus électoral fastidieux. Beaucoup de Maliens ont voté avec ferveur lors de la présidentielle, mais ils se disent déçus par les politiques, les alliances contre nature, d’o๠cette désaffection claire des bureaux de vote, et qui va sans doute servir de message aux institutions en charge des processus électoraux. Les premières tendances donnent le RPM largement en avance dans plusieurs localités d’arrière pays, comme Kita, Koro, Nioro du Sahel, Ségou, Yorosso, Kolokani, Yanfolila, Kati… Et bien sûr, le RPM caracole en tête dans toutes les communes de Bamako, sauf la Commune I o๠le devance la liste Codem-CNID. Ce qui laisse place à  un véritable raz-de-marée du parti présidentiel pour la majorité des 147 sièges de l’Assemblée nationale. Coté observateur, le satisfecit normal est de rigueur et ne surprend plus. Du côté de l’Union européenne, qui intitule son rapport d’observation pour le deuxième tour : « L’ordre démocratique est de retour au Mali », rien à  signaler de majeur. Pas de taux de participation pour l’heure, et on devine qu’il sera faible. En résumé, les observateurs de l’UE ont qualifié de  » très bien » et « bien » les opérations de vote du dimanche 15 décembre à  hauteur de 98% des bureaux de vote. Le réseau APEM, qui a déployé un peu plus de 3000 observateurs ne signale aucun incident majeur. Autant dire que ce 2è tour est passé comme une lettre à  la poste. Si aucun candidat n’a pour le moment fait de déclaration, très vite, nous seront plus édifiés sur les tendances générales.

Commune IV : bras de fer au RPM pour l’hémicycle

Prévue hier, C’’est finalement ce mercredi que la section de la commune IV du parti Rassemblement pour le Mali(RPM) tiendra sa conférence de section. l’enjeu de ces assises est l’élection des deux candidats qui vont défendre les couleurs du parti dans la commune pour les élections législatives du 24 novembre 2013. Ils sont quatre candidats en lice. Il s’agit de Bandjougou Diakité (Djicoroni-Para), Mme Cissé Korotomou Diarra dite Tati (Lafiabougou), Dramane Mallé (Hamdallaye) et Moussa Diarra( Sébénicoro). Bras de fer Selon nos informations, le candidat de Djicoroni-Para, Bandiougou Diakité, assureur de son état, et Dramane Mallé, ancien assistant parlementaire de l’ex-député Abdrahamane Sylla actuellement ministre, ont la faveur des militants pour leur travail remarquable sur le terrain au compte du parti. Mais il nous revient que des ténors du parti du tisserand notamment le ministre des Maliens de l’extérieur, Abdrahamane Sylla, Bakary Issa Kéita, secrétaire général de la section de la commune IV et l’ancien maire de la commune IV, Issa Guindo veulent imposer la candidate Tati. «Â Ils veulent nous imposer un choix, ce qui est contraire au principe sacro-saint de la démocratie qu’on veut fouler aux pieds pour ses désirs. La conférence est souveraine, on ne doit pas exercer sur lui aucune pression dans son choix », rouspète un délégué à  la conférence. Autre imposition dénoncée par des militants est relative au choix d’un membre du mouvement Sabati qui formera un ticket avec le candidat parti. Ces impositions ont été rejetées par des participants à  la conférence de section. Conséquence : la conférence de section a été reportée à  ce mercredi. Selon un participant aux assises d’hier qui a requis l’anonymat, les débats ont achoppé sur la tentative d’écarter certains candidats. En effet il est reproché, à  tort, à  Bandjougou Diakité d’être nouveau dans le parti. Moussa Diarra avait été déclaré forclos pour avoir présenté le chèque de 5 millions, la caution à  payer par les candidats, à  la place des espèces sonnantes et trébuchantes. Quant Dramane Mallé, on a voulu l’écarter car il habite Hamdallaye, le même quartier que le candidat de Sabati. Toutes ces manœuvres, dit-on, visent à  disqualifier les autres candidats pour retenir Tati. «Â En 2007 on a imposé Abdrahamane Sylla au détriment de Tati. Et on veut lui rendre aujourd’hui la monnaie de la pièce », déclare un militant du parti en commune IV qui indique qu’une imposition risque de réduire les chances du parti lors du scrutin. La rencontre de cet après-midi s’annonce âpre entre des cadres du parti déterminé à  placer leurs pions et des militants qui ne sont pas prêts à  se laisser faire. De belles empoignades en perspective.

Gouvernement : IBK peut-il compter sur la diaspora ?

Nouvelle rumeur : Django Sissoko, l’actuel Premier ministre malien de transition, pourrait faire l’affaire d’ici les législatives, et fort de sa majorité, IBK nommerait ensuite son Homme…Pour revenir dans le vrai, les noms de Soumeylou Boubèye Maiga(ASMA) et de Tiéman Hubert Coulibaly, l’actuel ministre des Affaires étrangères continuent d’être cités pour la primature. Nancoma Keita, un homme du sérail RPM, Bocary Téréta, Secrétaire Général du parti ou encore le très charismatique, patron de l’ONUSIDA, Michel Sidibé. Mais ce dernier peut-il quitter un poste aussi stratégique que Directeur de l’ONU-Sida pour se mêler de politique ? Il avait été un moment pressenti pour être Premier Ministre de transition, avant la nomination du scientifique Cheick Modibo Diarra. La formation du futur gouvernement fait véritablement débat dans les milieux politiques et les grins de la capitale. Le défi pour IBK sera de composer un savant mélange de cadres compétents, tirés de sa propre formation politique, des autres familles politiques ou encore de la diaspora. La diaspora : un vivier de cadres compétents Il est tout à  fait plausible que le Président IBK puise largement dans la diaspora malienne, pour former son équipe dirigeante, ayant lui même été un cadre de l’extérieur. Pour rappel, il a travaillé au FED, le fonds européen de développement dans les années 80 et même été ambassadeur en Côte d’Ivoire sous Alpha Oumar Konaré, avant d’occuper les fonctions de ministre et de Premier ministre au Mali. Il pourrait donc privilégier ce profil au détriment de certains cadres de l’intérieur.  » Notre pays a aujourd’hui besoin de cadres compétents et il faut changer les mentalités, voilà  le vrai défi d’IBK », affirme Mme Sylla, directrice d’un magazine féminin. De nombreux maliens s’illustrent aujourd’hui dans les organismes internationaux. Tout récemment, Modibo Ibrahim Touré, l’ancien ministre des postes et nouvelles technologies s’est vu confier à  l’ONU, la Direction adjointe des pays des Grands Lacs, par Ban ki Moon. Un autre, comme Hamadoun Touré, officiait lui à  l’ONUCI en Côte d’Ivoire avant son entrée au gouvernement de transition. Une expérience qui s’est révélée courte pour l’homme qui aurait retrouvé son poste. Un profil comme Habib Ouane, cadre de la CNUCED et proche d’IBK pourrait aussi faire l’affaire. Ce dernier a été ministre de l’énergie et de l’eau, sous ATT avant le coup d’Etat :  » La fonction n’était pas facile. Lorsqu’on vient des institutions, il est laborieux de composer avec l’état d’esprit local, mais la tâche est intéressante », confie le fonctionnaire international qui déplore cependant le côté griotique de la politique. Trouver le bon équilibre Pour sa première déclaration, IBK a voulu lancer un message clair au sérail politique :  » Il n’y aura pas de partage du gâteau et ne seront nommés que sur compétence et mérite, ceux qui devront l’être.. ». Une déclaration qui si elle a fait mouche, devra s’appliquer dans la pratique.  » Il faut malheureusement constater qu’au Mali, on a nommé les ministres, administrateurs civils et directeurs des structures étatiques par affinités politiques et reconnaissance ces dernières années, ce qui a installé un sytème de gouvernance difficile à  changer en un tour de main », précise ce chargé de Communication d’un ministère de la place. La politique étant malgré tout une affaire d’alliances, IBK devra composer avec la classe politique locale. Et il ne fera pas que des heureux. Ni des mécontents. Sa forte personnalité devra aussi s’imposer face aux religieux et aux militaires.  » Pour l’heure, IBK, ne touchera pas à  ces derniers. D’une certaine façon, il leur doit sa victoire et ne va pas se hasarder à  soulever une tension « , commente ce policier. Exit donc les hommes en uniformes qui ont intégré la transition ? Beaucoup d’entre eux ont été nommés Général et d’après une source, certains viseraient des postes dans le futur gouvernement, tout comme les religieux qui voudraient plus qu’un simple ministère du culte et des affaires religieuses. Pour Kankélentigui, un mélange de sagesse et d’autorité sera la clé pour former une équipe de choc. Les défis de l’heure sont de taille. Et comme l’a martelé le Président élu lors d’un de ses discours de campagne, « Tolérance Zéro » !

IBK lors de sa première déclaration :  » Il n’y aura pas de partage du gâteau »

Après la confirmation de sa brillante victoire au scrutin du 11 août dernier par la Cour constitutionnelle, le nouveau président élu de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéà¯ta a fait hier mercredi sa première déclaration. Pour une première, IBK s’est voulu plutôt sobre et court, loin d’un discours grandiloquent et académique. Il a en effet consacré son adresse aux remerciements aux Maliens et Maliennes qui ont porté leur confiance en lui à  travers un quasi plébiscite. Non sans rendre grâce à  Dieu qui a permis cette victoire après les échecs de 2002 et 2007. Pour demeurer fidèle au qualificatif de Kankéléntigui (homme de parole en Bambara) dont on l’affuble, le patron du Rassemblement pour le Mali (RPM) a promis de répondre aux aspirations profondes du Mali qui, s’il plaà®t à  Dieu, ne revivra plus l’humiliation subie. Et le nouveau locataire de préciser sans ambages qu’il sera le président de tous les Maliens et dont le souci premier sera la renonciation de tous les fils du pays.  » Toute vérité est bonne à  dire » Dans son intervention en langue nationale Bamanakan, le nouveau président a adopté un ton détenu et teinté d’humour. Ce qui ne l’a pas empêché d’asséner certaines vérités. C’’est ainsi le troisième président du Mali démocratique a rappelé qu’il ne va diriger le pays en tenant compte du faciès de telle ou telle personne. Seul le mérite et la compétence seront pris en compte pour l’intérêt et le développement du Mali. IBK a exclu, dans un ton ferme et presque péremptoire, toute idée de partage de gâteau à  la tête de l’Etat. Un message on ne peut plus clair, adressé aux opportunistes et arrivistes de tous acabits qui ont déjà  commencé a graviter autour de l’homme de Sébénicoro. Sans tomber dans des déductions hâtives, on peut en inférer que IBK se pose déjà  comme l’homme de la rupture et balise le chemin du changement tant attendu par les millions de Maliens. Qui a dit que IBK n’était pas la solution ?

IBK : « Cette victoire, je vous la dois ! « 

En prélude, le Président Keita a remercié le peuple Malien, les partis politiques et ses alliés de l’avoir porté à  la victoire. « Je remercie tous ceux qui m’ont porté pendant toutes ces années dans les moments heureux comme dans les moments de peine », a déclaré un IBK visiblement heureux d’être arrivéà  la magistrature suprême. Le Salut Républicain a ensuite été adressé à  Soumaila Cissé, perdant de l’élection présidentielle : « Je serai le président de tous les MALIENS » a poursuivi le Président. IBK n’a pas non plus oublié la communauté internationale qui a permis et aidé le bon déroulement du processus électoral en garantissant la transparence et la crédibilité du scrutin ». Surtout, IBK conscient de cristalliser l’élan d’espoir et les attentes de ses concitoyens, s’engage à  servir le Mali avec dévouement et exemplarité. Premier devoir, a affirmé le Président, dès après l’investiture sera :  » d’œuvrer au Rassemblement de tous les Maliens et les Maliennes ».  » Autour des idéaux de paix et de tolérance, et de rassemblement ». Autre déclaration forte la réconciliation : « Cette réconciliation est nécessaire pour faire face aux aspirations légitimes de notre peuple »… Reconstruction d’un état de droit, redressement de l’armée et de l’école, lutte contre la corruption, développement économique et social de notre pays. « Refondation nationale, ère nouvelle, promesses et défis, d’un Mali qui retrouvera toute sa place dans le concert des Nations, un Mali souverain et respecté qui retrouvera toute sa place au dehors comme au dedans », a conclu IBK.

C’est parti pour le chronogramme présidentiel

D’abord l’investiture ou prestation de serment prévue le 4 septembre. En effet, deux semaines après la proclamation des résultats définitifs du 2è tour par la Cour constitutionnelle, et selon le délai constitutionnel, a lieu l’investiture du président élu. A 00h00, le 4 septembre, IBK revêtira donc les habits de nouveau président de la République, et pourra commencer à  gouverner un pays qui sort d’une crise. Un évènement majeur attendu et o๠défilera toute la République. L’investiture marque un nouveau départ pour chaque président, un peu comme le 8 juin d’ATT, le 4 septembre deviendra la date référence pour Ibrahim Boubacar Keita. Va t-il sacrifier comme son prédécesseur à  la traditionnelle conférence de presse ? La question mérite d’être posée au Président élu qui dans sa déclaration du 21 Août, a parlé de réconciliation nationale comme priorité de sa gouvernance, en refondant l’Etat et posant les jalons d’une nouvelle souveraineté pour le pays. 22 septembre, la liberté retrouvée. La fête nationale, elle devrait être placée sous le signe de la libération du Mali et la France être l’invitée d’honneur en reconnaissance de l’opération Serval déclenchée dans notre pays le 11 janvier 2013. Par ailleurs, on affirme que l’évènement pourrait réunir de grandes personnalités et anciens présidents pour marquer le sceau de la réconciliation. Dioncounda Traoré, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, et peut-être Amadou Haya Sanogo devraient être réunis avec le président ivesti IBK. Avec la présence des grandes familles fondatrices de Bamako. Un évènement à  confirmer. Fixer la date des législatives Après l’installation dans le fauteuil présidentiel et la nomination des membres du gouvernement fortement attendue par l’opinion nationale, le président IBK aura dans le viseur les élections législatives pour asseoir sa majorité à  l’Assemblée nationale et engager les grands chantiers qui lui incombent. En premier, la date doit être fixée et par le gouvernement. Une réunion doit mettre d’accord le gouvernement et les partis politiques pour discuter de la question. Ces élections législatives devraient ainsi se tenir en octobre-novembre.

IBK : un long chemin vers la conquête du pouvoir…

D’emblée, Ibrahim Boubacar Keita renvoie à  l’autorité. Il aura connu tous les grands postes de l’administration. Ministre, Premier ministre et Président de l’Assemblée nationale, sous la férule d’Alpha Oumar Konaré. Son élection à  la tête du Mali est le couronnement d’un long parcours politique débuté dans les années 90. Né à  Koutiala le 29 janvier 1945, IBK qui a fêté ses 68 ans en début d’année est un animal politique incontestable. Il fait des études de Sciences politiques, d’histoire et de relations internationales en France, en passant par les grandes universités françaises comme la Sorbonne, ce qui fait de lui un latiniste convaincu et amateur de belles lettres. On lui connaà®t l’expressions favorite « Dura lex sed lex  » et qui fait déjà  légion dans les grins de la capitale. « C’est un homme attachant et plein de conviction », affirme un proche, membre de son staff de campagne. « IBK, c’est un bon vivant, un homme plein d’humour. Il est aussi capable de tacler ses adversaires verbalement mais il est sans rancune », précise un ancien ministre, qui a ses habitudes à  son domicile de Sébénicoro. Mais, l’homme qui cristallise les espoirs des Maliens incarne avant tout l’autorité d’Etat et pour qui l’honneur du Mali passe avant tout, thème phare de sa campagne. Membre de l’internationale socialiste, c’est aussi un homme de réseaux qui a des amitiés en France et ailleurs en Afrique. Il fut proche de feu Oumar Bongo ou encore du Président déchu Laurent Gbagbo. On le dit également ami de Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères. IBK, le candidat de la France ? La question a fait débat pendant toute la campagne électorale. Vie politique Après ses études dans les années 80, Ibrahim Boubacar Keita, devient Conseiller du Fonds européen de développement (FED). C’est véritablement en 1990 qu’il entre dans la vie politique en devenant proche de l’ancien président Alpha Oumar Konaré. Après la chute du régime de Moussa Traoré, ce dernier en fait son Directeur adjoint de campagne et le nommera Ambassadeur en Côte d’Ivoire. En 1993, IBK entre au gouvernement comme ministre des Affaires étrangères. Sa carrière politique est lancée. Elle ira crescendo puisqu’ Alpha dès le 4 février 1994 le propulse Premier ministre. A cette époque, la crise de l’école fait rage et les grèves syndicales se multiplient, une recrudescence de l’insécurité est perceptible dans tout le pays et plus particulièrement dans le nord. « La restauration de l’autorité de l’Etat, déclarait-il, était un préalable à  la réalisation de l’Etat de droit et nul n’est et ne sera au-dessus de la loi », déclarait-il à  l’époque. IBK sera reconduit au poste de Premier ministre en février 1997 et traversera la grave crise qui a secoué le pays lors des élections présidentielle et législatives de 1998. Il démissionnera de son poste de Premier ministre le 13 février 2000, tout en gardant la présidence du Comité exécutif du parti au pouvoir, l’Adéma-PASJ (Alliance pour la démocratie au Mali– Parti Africain pour la Solidarité et la Justice). IBK pense que son avenir est tout tracé. Il se considère comme le candidat naturel de l’Adema et « dauphin » du président Alpha Konaré. C’était mal connaà®tre les ambitions des uns et des autres… Et notamment d’un certain Soumaila Cissé, lui aussi aspirant à  la magistrature suprême. De l’Adema au RPM Ibrahim Boubacar Keita a, comme la plupart des hommes politiques maliens, commencé sa carrière politique dans des associations démocratiques. Aussi, c’est tout naturellement que lors du premier congrès constitutif de l’Adema, les 25 et 26 mai 1991, il est élu Secrétaire aux relations africaines et internationales du parti. Puis il monte en grade. Au premier congrès ordinaire de l’Adema, en septembre 1994, il est élu président du Comité exécutif, en somme le « président » du parti. Il est réélu à  ce poste au congrès d’octobre 1999. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour IBK. Mais il a pris des coups lors de la crise politique de 1998. S’il veut être président de la République, il lui faut se mettre au vert, prendre ses distances avec les affaires courantes. Aussi démissionne-t-il de son poste de Premier ministre en février 2000. IBK, candidat naturel de l’Adema à  la présidentielle de 2002 ? Ses camarades ne l’entendent pas ainsi. Un courant dit de « rénovateurs » voit le jour au sein de l’Adema, guidé en sous-main par d’autres prétendants à  la présidence de la République dont trois ministres, Ousmane Sy (Administration territoriale), Soumeylou Boubeye Maà¯ga (Défense) et Soumaà¯la Cissé (Equipement). Tous trois avaient été écartés de la direction du parti lors du congrès d’octobre 1999. Ce nouveau courant qui revendique la majorité des députés et « une bonne partie » des membres du Comité exécutif de l’ADEMA préconise pendant des mois des « primaires » pour désigner le candidat du parti à  la présidentielle de 2002. De facto, IBK est relégué à  la tête du courant dit des « conservateurs ». Cette période sera des plus ravageuses pour le parti. On se déchire à  coups de presse interposée, de déclarations incendiaires. Les sections de base s’en mêlent pour réclamer un congrès extraordinaire qui aura finalement lieu en octobre 2000. C’est une défaite politique pour IBK, d’autant que son « ami », le président Konaré ne dit mot et laisse le parti se déchirer. La presse malienne fait ses choux gras de ce remue-ménage « dans la ruche », l’abeille étant l’emblème de l’Adema. Las, IBK jette l’éponge et démissionne de la présidence du parti en octobre 2000 et s’en va jouer sa propre partition. Il téléguide la création, en février 2001, d’un mouvement dénommé « Alternative-2002 », o๠se retrouvent des hauts cadres et des députés de l’ADEMA. Alternative 2002 n’est en fait que la prémisse de la création en juin 2001 de son propre parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM). Il emmène alors avec lui 37 députés démissionnaires de l’Adema. Quand arrive l’échéance de l’élection présidentielle en avril 2002, IBK se porte tout naturellement candidat. Mais il a réussi à  faire naà®tre une coalition, dénommée cette fois « Espoir 2002 », et qui regroupe une quinzaine de partis, dont les principaux sont outre le RPM d’IBK, le CNID de Me Mountaga Tall et le MPR de Choguel Maà¯ga, qui revendique lui l’héritage de l’ancien président destitué en 1991, Moussa Traoré. Si ces trois personnalités vont en ordre dispersé à  la présidentielle, tous se sont engagés dans cette alliance pour soutenir celui d’entre eux qui parviendra éventuellement au deuxième tour. Pas de chance : au premier tour de cette présidentielle, disputée le 28 avril 2002, c’est le général Toumani Touré, dit « ATT », qui arrive en tête avec 28,7 % des voix suivi du candidat de l’ADEMA, Soumaà¯la Cissé (21,32 %). « IBK », très colère à  l’époque, n’est crédité que de la troisième place avec seulement 21 % des suffrages. Il a perdu une bataille mais pas la guerre. L’occasion d’une belle revanche lui sera donnée lors de législatives qui vont suivre, en juillet de cette même année 2002. Là , son parti, le RPM fait carton plein, en raflant 46 sièges de députés, et la coalition « Espoir 2002 » totalise 63 sièges. C’est une belle revanche pour IBK qui dans la foulée se fait élire président de l’Assemblée nationale en obtenant les suffrages de 115 députés sur 138 votants (l’assemblée compte 147 députés). Président de l’Assemblée nationale Pendant cette période à  l’Assemblée, IBK joue le jeu et tisse ses réseaux jusqu’à  la future échéance présidentielle de 2007, o๠il ambitionne une nouvelle fois d’être élu président. Mais le temps aidant, la coalition Espoir 2002 a explosé. Pire, son parti, le RPM, subit à  son tour des défections, certains de ses membres retournant même dans leur famille maternelle, l’Adema. IBK n’est plus un rassembleur, mais plutôt source de problèmes. En février 2007, il forge une nouvelle alliance dans la perspective des échéances électorales à  venir : le FDR (Front pour la Démocratie et la République), qui regroupe 16 partis et associations politiques. Aussi, IBK, redevenu dans l’opposition, se porte donc une nouvelle fois candidat à  la présidence lors du scrutin d’avril 2007, mais, alors que d’autres hommes politiques ont bien compris que ce n’était pas la peine de tenter d’affronter le président sortant ATT. Cette fois c’est la douche froide pour IBK. ATT est élu dès le premier tour, avec 68,31 % des suffrages, Ibrahim Boubacar Keita est deuxième, mais loin derrière, avec seulement 18,59 % des voix. Son parti subira alors le contrecoup de cet échec. Lors des législatives qui suivent, en juillet 2007, son parti, le RPM, n’obtient que onze députés. Plus dure encore pour IBK, l’Adema reprend des couleurs et redevient la première force politique du pays avec 51 députés, suivie de l’URD de Soumaà¯la Cissé, autre transfuge de l’Adema qui obtient 34 sièges. Un nouveau pas vers la victoire Ayant tiré les leçons des échecs successifs, IBK se lance à  nouveau pour la présidentielle de 2012. Agé de 67 ans, il base sa campagne sur l’autorité d’état, Un Mali fort et Uni o๠l’égalité des chances serait le crédo. Face au contexte d’insécurité au Nord, IBK est perçu comme l’homme de la situation. Une bonne frange de la diaspora malienne à  l’étranger semble acquis à  la cause de celui qu’on surnomme « Kankelentigui ». Mais le coup d’Etat du 22 Mars ralentit ses ambitions et celle de bon nombre de candidats puisque c’est Dioncounda Traoré qui deviendra Président par intérim du Mali après la chute d’Amdou Toumani Touré en Avril 2012… Accusé de soutenir l’ex junte au pouvoir, IBK est resté souvent silencieux durant toute la transition, se contentant de condamner le coup, tout en appelant au calme et au rassemblement.  » Je suis profondément meurtri par cette crise qui frappe le Mali et aucun d’entre nous n’aurait pu imaginer vivre cela un jour et voir notre pays, notre patrimoine culturel et les mausolées de Tombouctou livrés aux mains des assaillants », déclarait-il lors d’une conférence de presse en Juin 2012. Il ne sera pas non plus membre du FDR, le front anti putsch qui va se créer au lendemain du coup d’Etat et préférera cette fois attendre son heure dans l’ombre. Ce calcul politicien aura été le bon. Pour la présidentielle de Juillet 2013, et entouré d’une équipe dynamique, IBK qui a conscience des aspirations du peuple malien, base sa campagne sur  » L’honneur du Mali », un slogan qui fait mouche. Les rues de Bamako sont placardées d’affiches à  son effigie, chacun de ses meetings crée la liesse et le candidat du RPM promet de restaurer l’autorité d’Etat, en créant les conditions du bonheur des Maliens. Vaste chantier. Avec le soutien des religieux et des militaires, il est donné favori et devance Soumaà¯la Cissé (19,70%) son challenger au premier tour avec 39,79% des voix, sur 27 candidats déclarés. IBK manque de peu le « Takokélen » pour lequel ses militants l’avaient déjà  fêté au soir du 28 juillet. Le second tour est fixé au 11 Août 2013 sous l’œil vigilant des observateurs nationaux et internationaux. A l’issue du scrutin, IBK a gagne largement avec 77,62 % contre 22,38%. Il recevra les félicitations de son rival Soumaila Cissé, qui reconnaà®tra sa défaite bien avant proclamation des résultats officiels. Un bon père de famille Marié à  Aminata Maiga, Présidente de la fondation « Agir », qui œuvre dans l’environnement, IBK a quatre fils et est un grand père heureux. On le dit sociable mais capable de piquer de grandes colères. Celui qu’on surnomme « Ladji Bourama », depuis son retour de la Mecque a troqué le costume contre le boubou en bon Père de la nation malienne. Kankélentigui, l’homme d’une seule parole, vient de remporter son ultime combat, celui d’accéder à  la plus haute fonction. Le chemin aura été long et IBK savoure sans doute une victoire, qui par deux fois, lui a échappée. Dès son installation dans le fauteuil présidentiel, IBK devra s’atteler à  la question du Nord, à  la réconciliation nationale ébranlée par l’occupation des djihadistes pendant 8 mois. Pour commencer, le Président IBK bénéficiera d’une enveloppe de 50 millions de dollars émise par la Banque mondiale. Sans oublier, la promesse de dons portant sur 3,5 milliards de dollars émise par la communauté internationale à  la conférence des donateurs de Bruxelles.