La boucle du Baoulé : Patrimoine naturel et culturel

Créée en 1982, la réserve de la boucle du Baoulé couvre une superficie de plus de 2 500 000 ha dans la région nord-est du Mali. Le Baoulé est un affluent du fleuve Sénégal et la présence de nombreux points d’eau permanents attire une faune diversifiée, notamment pendant la saison sèche, d’octobre à  mai. Elle regorge de richesses touristiques dont le Parc national. Ce dernier est constitué de trois blocs qui forment la zone centrale de la réserve de Biosphère (Fina, Kongossambougou et Badinko) et les réserves naturelles adjacentes constituées de forêts classées. Cette zone possède un patrimoine archéologique important avec plus de 200 sites recensés. Revaloriser le patrimoine Le week end dernier, le ministre de l’environnement et de l’assainissement, Tiémoko Sangaré a effectué une visite dans la réserve de biosphère de la Boucle du baoulé. A côté du vaste parc naturel o๠l’on peut voir des espèces animales et végétales de toutes sortes, la zone est riche en biodiversité. Elle représente pour le pays, un riche patrimoine culturel qui reste à  exploiter. Le ministre, lors de sa visite, a estimé important de développer l’écotourisme qui contribuerait fortement à  l’expansion économique de la zone. Les ressources d’intérêt touristique y sont remarquables. En particulier les sites archéologiques et les paysages. Ces ressources figurent selon le ministère de l’environnement, parmi les plus riches d’Afrique de l’ouest. Dans la boucle du baoulé, on dénombre 86 sites archéologiques attestés comme étant des vestiges d’une civilisation ancienne. On y trouve aussi une riche industrie à  outillage microlitique et géométrique datant du premier millénaire avant Jésus Christ. A tout cela s’ajoutent les abris sous roche qui sont environ une dizaine dont les plus importants sont situés à  Mogoyabougou et Mingaré (Koulikoro). Dans ces abris sous roche, on peut voir de jolis dessins rupestres qui attestent du sens de l’art de nos ancêtres. Ces dessins démontrent qu’ils avaient une parfaite maà®trise des matériaux de la peinture. Selon le journaliste et écrivain Bréhima Touré, ces dessins représentent diverses choses comme des animaux, des fleurs, des lances, des arcs. « Ces artistes ont représenté les objets qui les entouraient à  l’époque »indique-t-il. Ce site touristique et archéologique comporte une trentaine de sites de Tumulus, une douzaine d’ateliers de réduction de fer, des sites d’anciens villages avec des vestiges de rempart. Parmi ces vestiges sont surtout localisés à  Minian et dans la légendaire cité de Dionkoloni, près de Samakoulou (Koulikoro). Par ailleurs, l’on peut noter le fort de Kondou, bâti par l’armée française pendant la conquête coloniale. Autre merveille de la nature qui vaut le déplacement : le pont naturel qui est une voûte de roche suspendu qui laisse passer l’eau. Fasciné par toutes ces merveilles, Bréhima Touré déclare « on aurait dit que des ingénieurs de talent l’ont dessiné pour le poser là . » Néanmoins, quelques difficultés d’exploitation dues à  l’enclavement de la zone existent. En effet, il n’existe pratiquement pas de route d’accès. Encore moins d’infrastructure d’accueil touristique. Intégrer tous les pôles touristiques Les ministères du tourisme et de la culture sont interpellés par de nombreux opérateurs touristiques du fait de leur « peu d’intérêt pour certains sites. » Issa Ouologuèm est responsable d’une agence privée de voyage à  Ségou. Il estime que « nos dirigeants s’intéressent plus aux sites touristiques du nord Mali qu’à  ceux du sud, de l’est ou de l’ouest. C’’est vraiment dommage parce que les autres régions regorgent d’énormes potentialités touristiques. » Il évoque notamment les sites de Kouroukanfouga dans le Mandé, ceux de Ségou, Siby, le fort de Médine… Il ajoute que l’Etat doit décentraliser les choses en amenant les touristes à  s’intéresser à  d’autres destinations autres que le Nord de notre pays. Cependant, la tenue de festivals tels qu’à  Essakane sur le désert, Ségou sur le Niger, Kayes-Médine-Tambacounda, Triangle du balafon et surtout la biennale artistique et culturelle, ont permis et permettront encore ce désengorgement dont parle Mr Ouologuèm. Le ministère de l’artisanat et du tourisme se porte par ailleurs garant de la promotion de la boucle du baoulé, à  en croire le directeur de l’office malien du tourisme et l’hôtellerie (OMATHO), Mr Touré.