Alimentation : du changement dans nos assiettes

Les changements climatiques, les nouvelles pratiques alimentaires véhiculées sur nos écrans et les lieux d’habitation sont autant de facteurs responsables de nos nouvelles habitudes alimentaires.

Hippocrate disait « que ton aliment soit ton médicament », d’emblée, Niono Sira Coulibaly commence ses propos par cette citation. Pour l’ingénieur nutritionniste, le Mali est vulnérable, compte tenu des perturbations liées aux changements climatiques. « La sécheresse, les inondations fréquentes et la dégradation de nos forêts menacent les moyens de subsistance d’une population dont la majorité dépend de l’agriculture pour survivre », explique-t-elle. S’ajoute à cela, l’aspect financier. En effet, « les prix des denrées ont une influence dans ce changement alimentaire et cela est dû à la non disponibilité des céréales, qui ont diminué en raison de la stagnation de la production, de l’accroissement de la population et de la cherté de la vie », déclare-t-elle.

Que l’on vive en milieu urbain ou rural, les changements alimentaires sont certes présents, mais ils n’ont pas la même origine. Comme l’explique Fady Touré, nutritionniste. « Les Maliens, aujourd’hui, à travers les réseaux sociaux et les publicités, ont tendance à se conformer aux produits véhiculés par ces moyens de communication. Ils leur accordent plus d’importance qu’aux produits locaux, qu’ils ont tendance à délaisser carrément alors qu’à mon avis ils sont bien meilleurs. » D’un côté, le monde rural subit ces changements et de l’autre la population citadine les choisit. « En milieu rural, la question renvoie fortement aux situations d’insécurité alimentaire, caractérisées par la prise des repas en groupes, en famille, alors que les urbains souhaitent des aliments faciles à préparer et à consommer, en vue de d’économiser du temps », atteste Madame Coulibaly. D’autant que le milieu urbain favorise la sédentarité, l’obésité et l’embonpoint, car, contrairement aux activités pratiquées dans les champs, le citadin n’a pas besoin de fournir d’efforts physiques pour se nourrir.

La sensibilisation est un élément primordial pour Fady Touré qui insiste, d’autant que le pays dispose d’une École de nutrition rattachée à la Faculté de médecine. « Il faut une implication de l’État et une volonté politique pour développer cette filière, afin que le Mali se dote de plus de nutritionnistes pour conscientiser la population. Sans informations, elle ne peut pas adopter les bons réflexes et avoir une bonne hygiène alimentaire ».

Une bonne alimentation va de pair avec la santé. « Les pathologies liées à une mauvaise alimentation sont multiples : maladies cardio-vasculaires, cancer, cholestérol, diabète, obésité », avertit Niono Sira Coulibaly.

 

Communes : Baguinéda, la synergie au service du développement

« Le développement ne s’acquiert que par la synergie et la complémentarité », aime à  dire Mohamed Zidby, actuel sous préfet de la commune de Baguinéda. Ce message semble bien perçu par ses subalternes et collaborateurs de Baguinéda qui, visiblement, ne ménagent aucun effort pour matérialiser la cohésion et la synergie dans toutes les œuvres de développement initiée dans la commune. Une commune pas comme les autres C’est la loi N° 96 0559 du 04 novembre 1996 portant création des communes qui a scindé l’arrondissement de Baguinéda en 4 communes. Baguinéda, N’gouraba camp, Tièlè et Mountougoula. Limitée au nord par le fleuve Niger, la commune de Tienfala et de Koulikoro, au sud par la commune de Mountougoula et de N’Kouraba, à  l’est par la commune 6 du District de Bamako, Baguineda est miraculeusement entrée dans la loge des communes les plus dynamiques du Mali. «Â Baguineda Camp », est la commune qui abrite l’ensemble des services administratifs de Baguinéda dont l’Office du périmètre irrigué, la Mairie, la Sous prefecture, la Brigade territoriale, le Cscom… Etalée sur une superficie de 9987, 04 km2, et Située à  55 km de son chef lieu de cercle (Kati), elle est, pourrait-on dire, orientée vers sa propre destinée. Ce, à  travers de gigantesques projets de développement à  l’image du Projet d’intensification du périmètre irrigué. La pertinence de ce projet n’est plus à  démontrer quant on sait son impact économique. Mieux, périmètre irriguée apparait comme la vache laitière de la commune, en ce sens qu’il absorbe beaucoup d’emplois. Les bienfaits de la décentralisation Cela fait plus de 10 que le Mali a choisi d’appliquer le concept de la décentralisation. Baguinéda n’est pas demeurée en reste de cet ambitieux projet dont l’objectif primordial est de permettre aux collectivités de s’autogérer. Fort de ses 26 995 habitants (selon le Recensement administratif à  vocation d’état civil), Baguinéda est en pleine phase avec la décentralisation. Une politique qui a atteint sa vitesse de croisière au Mali. En s’évertuant à  faire le point de la décentralisation au niveau de cette commune, l’on se rend à  l’évidence que le concept est bien partagé par tous : autorités publiques et population. Issue des élections 2009, l’actuelle équipe communale a ainsi axée sa politique sur les attentes prioritaire de la population. Mieux, toute la politique des autorités communales s’appuient sur le Programme de développement social, économique, et culturel (PDSEC). Selon le maire, C’’est toutes les composantes de la société qui interviennent dans l’élaboration de ce document. Saluant la vision des plus hautes autorités du pays, le maire Jean Marie Dackouo a indiqué que la décentralisation a été une alternative heureuse, d’autant plus qu’elle a permis aux hommes et femmes de participer dans les prises de décision. « C’est un système qui repose sur nos propres épaules. Il va de soit que toutes les composantes de la société s’y impliquent pour le bonheur de la commune « . Interrogé par nos soins, le sous préfet de Baguineda, Mohamed Zidby a signifié que le rôle l’administration publique C’’est d’assurer l’appui conseil dans tout ce qui a trait à  la vie de la commune. Depuis son arrivé à  la tête de l’arrondissement, il y’a 4 ans, le sous préfet reconnait avoir tout temps travaillé dans une sphère de concertation. Certes, la notion de complémentarité développée au niveau de la commune servira d’exemple pour les autres communes. Doléances Au nombre des préoccupations de la localité, la population souhaite vivement le redémarrage de la vieille usine de conserve. Ce joyau, il faut le dire, a constitué dans le temps, un maillon important de l’économie à  Baguinéda. Un autre problème auquel la population est confrontée c’est le déficit de l’électrification. Selon nos sources, le blocage de cette situation est imputable à  un problème d’aiguillage entre l’Amader et EDM. Selon M Zidby, la production maraichère sera d’un apport considérable dans l’alimentation de l’usine de conserve, si celui-ci venait à  renaitre de ses cendres.

Malnutrition en milieu rural : les enfants touchés

Toutes les 5 secondes, un enfant meurt de malnutrition La situation sanitaire dans les pays du sud du Sahara est préoccupante. Deux milliards de personnes souffrent de malnutrition dans le monde et singulièrement en Afrique. Chaque cinq secondes, un enfant meurt des causes liées à  la malnutrition, soit 12 morts toutes les minutes et 6.37.200 individus par an. Ce chiffre représente le double des personnes décédées pour cause de VIH-SIDA en 2005. La faim et la malnutrition tuent plus de personnes que le VIH/Sida, le paludisme et la tuberculose réunis (source World Hunger). La malnutrition est la 3ème cause de mortalité en Afrique après le manque d’oxygène et la carence en eau. Un enfant sur trois souffre de malnutrition. La plupart du temps, ils sont victimes de manque de matière minérale : les vitamines, les micronutriments et les oligo-éléments. Cette carence est très préoccupante chez les femmes enceintes, les femmes allaitantes, les enfants et les autres personnes vulnérables. Insuffisance d’accès aux aliments dans les milieux ruraux Au cours de l’évaluation de l’équipe du programme Hellen Keller International dans certains villages, nous nous sommes rendus compte de l’insuffisance d’accès aux aliments comme cause de la malnutrition dans ces localités. La malnutrition est un des principaux problèmes de santé et de bien-être qui affecte les jeunes enfants en milieu rural. Elle résulte tout autant d’une alimentation inadéquate que des maladies. Une alimentation inadéquate est le résultat d’une insuffisance de nourriture disponible au niveau du ménage et de pratiques alimentaires inadaptées. Les maladies infectieuses, en particulier la diarrhée, les infections respiratoires aiguà«s, le paludisme et la rougeole, résultent de soins de santé inadéquats, d’un environnement sanitaire déficient et d’un manque d’approvisionnement en eau. Mauvaise alimentation Une alimentation inadéquate et la prévalence des maladies sont le reflet des conditions socio-économiques. Par exemple au village de Banco dans le cercle de Dioila, région de Koulikoro, à  Allimaniana, à  Diarratoula dans la région de Mopti, près de la frontière de la Mauritanie, 4 femmes sur 5 évoquent l’insuffisance d’accès aux aliments par manque d’eau. « Nous voulons avoir les légumes et des fruits chez nous ici, mais il nous manque d’eau pour les cultiver. Nos puits sont profonds et il nous faut des chameaux et des ânes pour tirer la corde afin de pouvoir abreuver nos animaux et nous même » déplore Amadou Diallo. A cet effet la malnutrition a de graves répercussions sur la santé et peut augmenter le risque de mortalité. Aggravation du risque de contracter des maladies, faible aptitude à  acquérir des connaissances et les effets néfastes sur l’issue des grossesses sont d’autres conséquences, tout aussi importantes de la malnutrition.