Sikasso : La main verte des femmes du Kénédougou

Dans le cadre la mission effectuée (le week-end dernier) à  Sikasso, sous l’égide du Projet Wasa-seed, plusieurs femmes ont demontré leur savoir faire en matière de productivité de semences agricoles. Conduite par Karamoko Traoré (assistant à  la coordination nationale du Projet Wasa-seed) et Agathe Diama (responsable de la communication), la mission est tout d’abord allée à  Bougoula (village situé à  5 km de Sikasso). Là , elle a visité la parcelle (750 m2) de demonstration de Wasa o๠les variétés cultivées, par la très courageuse Djata Coulibaly et ses proches, ont véritablement réussi. Il s’agit entre autres de tomates, piments, niebé, aubergine, oignons. Djata travaille avec le Projet Wasa-seed depuis 2008. Elle a su tirer de bons enseignements pour son activité de maraichage grace à  l’indéfectible appui que ne cessent de lui apporter les agents de l’antenne locale de Wasa à  Sikasso. Mieux elle a bénéficié de formation de la part de Wasa et de visite notamment à  Samanko pour voir d’autres expériences. A coeur ouvert, elle a indiqué sa production s’est nettement améliorée avec l’avènement des variétés à  elle proposées par Wasa. Et cela en qualité et en quantité. « Avant je vendais une tasse de tomate à  moins de 1000 f cfa, aujourd’hui je table sur les 2000 f cfa ou plus. Et, aujourd’hui, elle peut faire 15 récoltes par saison sur la même parcelle, contre 3 à  4 récoltes seulement avec l’ancien système. En outre, Djata estime que les produits (tomates, oignons, aubergine…) issues des variétés de Wasa se conservent mieux que les variétés qu’elle utilisait auparavant. Selon elle, ce sont tous ces facteurs combinés qui font que ses produits s’écoulent au plus vite sur le marché. Cette amélioration de sa rentabilité a du coup entrainé des conditions de vie meilleures pour elle et sa famille. Par ailleurs, Djata s’est lancée dans la production de riz et de maà¯s. Cap sur Niéna Après Bougoula, la mission s’est dirigée vers Niéna (village situé à  mi parcours entre Bougouni et Sikasso) o๠elle a rendu visite aux femmes de l’Association teriya. Regoupant 150 personnes, cette association collabore avec le Projet Wasa dépuis maintenant 3 ans, grâce aux bons offices de l’Usaid. Elle dispose de parcelles de demonstration de cultures maraichères (Gombo, tomate, carotte, piment, poivron). La variété de riz soumise à  l’expérimentation de cette coopérative est Indam et Sdr. Notons qu’au compte de la présente campagne agricole, la coopérative possède 0,5 hectares de riz Nérica 4 en production de semences ainsi que des riz Indam, Sdr et du piment en demonstration. Membre très active de la coopérative, Rokiatou Diallo a bénéficié de la part du Projet Wasa-seed, de formation et d’assistance. Elle nous confié que, outre la parcelle de maraichage, son association a amenagé 0,5 hectare pour la production de semences nérica. « Grace à  Wasa, nous sommes passé du statut de simple productrice au statut de productrice de semences… ». Rokia a cependant indiqué que son Association demeure confronté à  manque d’équipement (boeufs de labour, engrais…).

EPC: Le développement par les femmes

Le Centre international de conférence de Bamako (CICB) abrite jusqu’à  ce dimanche les journées portes ouvertes sur le Programme EPC. Le Ministre Sékou Diakité, qui a pris part à  la cérémonie d’ouverture de ces journées portes ouvertes le vendredi dernier, a vivement salué cette initiative d’OxfamAmerica et ses partenaires. Le Programme Epc fait bénéficier à  plus de 300 000 femmes rurales de son expertise en organisation et gestion d’initiatives communautaires génératrices de revenus sur la base de la mobilisation des ressources locales, le programme « Epc ». Pour le ministre Diakité, l’initiative participe pleinement à  la lutte contre la pauvreté féminine au Mali. Avec ce programme, dira-t-il, Oxfam America et ses partenaires interviennent dans la droite ligne des orientations nationales de développement et en particulier de la lutte contre la pauvreté. Le programme à‰pargner pour le changement ne se limite pas à  aider les femmes à  gagner de l’argent, C’’est aussi un moyen de promouvoir leur rôle au sein de la famille et du village. Parallèlement au nombre croissant de femmes participant au programme à‰pargner pour le changement, on observe une évolution graduelle de la perception que la femme a d’elle-même et de sa place dans la famille et dans le village. Le fait de gagner plus d’argent pour prendre en charge les besoins et les dépenses du ménage constitue une évolution du rôle de la femme au sein de la famille. Les hommes peuvent ainsi percevoir les bienfaits du programme, et leur aval est important car il faut beaucoup de temps à  la personne la plus occupée de la famille pour participer aux activités du programme à‰pargner pour le changement. Le ministre a rappelé que le pays a placé la lutte contre la pauvreté au C’œur de ses plans et programmes de développement notamment du Cadre Stratégique de Croissance et de Réduction de la Pauvreté, de l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). « A mes sœurs qui bénéficient du programme, je demande de bien saisir cette opportunité qui leur est offerte pour changer de comportement et devenir par conséquent, actrices de leur propre développement », a dit M. Diakité. Selon les responsables du projet, environ 250.000 personnes, notamment des femmes, ont adhéré au programme Epargner pour le Changement à  travers 6000 villages au Mali, au Sénégal, au Burkina Faso et au Cambodge. Au total, ces groupes ont épargné plus de quatre millions de dollars US. A souligner que ces journées portes ouvertes ont servi de cadre à  la projection d’un film documentaire sur le projet, l’organisation d’une salle d’exposition des images du projet et plusieurs exposés.