Rwanda : mise en circulation de bus adaptés aux handicapés

Les autorités rwandaises ont mis en place de nouveaux autobus jugés plus pratiques pour les personnes handicapées qui peuvent monter à bord et débarquer sans se faire aider, a appris APA, mardi à Kigali, auprès du ministère des Infrastructures.Le communiqué ministériel publié à Kigali a indiqué que la Fédération rwandaise des coopératives de transport (RFTC) a acheté 11 bus en provenance de la Chine et qui ont été conçus pour permettre aux personnes handicapées de monter à bord.

La RFTC a investi environ 1,1 million de dollars pour piloter ce projet, dont l’objectif ultime est d’allouer plus de ressources et de desservir l’ensemble du pays.

« Nous voulons que les personnes handicapées commencent à bénéficier de transports en commun conviviaux et accessibles dans l’ensemble du système de transports en commun », a déclaré Louis Dodo Twahirwa, président du conseil d’administration de Jali Holdings Ltd, promoteur du projet.

Le ministre rwandais des Infrastructures, Claver Gatete a expliqué que la politique et la stratégie de transport public sont conçues pour assurer des services de transport public universels à tous les citoyens, sans distinction d’âge, de sexe, de caste, de croyance et de capacité à exercer des activités dans la société.

« Ces efforts devraient également garantir l’accès à tous les modes de transport pour les personnes infirmes, handicapées et âgées », a déclaré le ministre rwandais.

Actuellement, le secteur des transports représente environ 7% du PIB rwandais et 15% de la prestation totale de services, selon les estimations officielles.

Des rapports indiquent que la plupart des infrastructures de transport dans l’économie du pays ont connu une croissance continue depuis 1995 et que leur développement devrait se poursuivre avec la mise en place de programmes et de projets stratégiques.

L’Ivoirien Cissé Bacongo désigné meilleur administrateur africain des collectivités territoriales

Le maire de la commune de Koumassi dans le sud d’Abidjan, Cissé Ibrahim Bacongo, a été désigné samedi à Kigali dans la capitale Rwandaise, meilleur administrateur africain des collectivités territoriales lors de la 14è édition du Prix africain du développement (PADEV), a appris APA dimanche sur place dans la capitale économique ivoirienne.Le Prix africain du développement (PADEV) est organisé par la fondation 225 dirigée par l’Ivoirien André Koffi. Ce prix qui est à sa 14è édition,  récompense des opérateurs économiques, des maires, des ministres d’Afrique, d’Europe et d’Amérique.

La commune de Koumassi, rappelle-t-on, avait déjà remporté le 06 août dernier,  le prix d’excellence 2019 de la lutte contre le désordre urbain en Côte d’Ivoire.

Kigali et ses environs touchés par un léger tremblement de terre

Un léger tremblement de terre qui a duré plusieurs minutes s’est produit lundi dans la capitale rwandaise Kigali et sa banlieue, mais aucun dommage n’a été signalé, renseigne le département de gestion des catastrophes.C’est le troisième tremblement de terre jamais ressenti au Rwanda en dix ans. En 2008, une série de tremblements de terre avait fait 37 morts et 646 blessées dans le sud-ouest du Rwanda. Des dégâts importants avaient été notés puisque 45 écoles et centres de santé étaient détruits durant ce séisme privant ainsi 27.000 enfants d’école.

Ces tremblements de terre touchant plusieurs pays de la région des Grands Lacs, ont eu une magnitude de 5,0 sur l’échelle de Richter.

Selon les experts, les tremblements de terre sont fréquents dans l’ouest de la vallée du Grand Rift en raison de la présence d’une ligne de faille sismique active qui chevauche l’ouest de l’Ouganda, l’est de la RD Congo, le Rwanda et la Tanzanie.

Le Rwanda confirme l’arrestation d’un porte-parole rebelle

Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Richard Sezibera a confirmé, mardi, l’arrestation récente du porte-parole des Forces nationales de libération (FLN) du Rwanda, le major Callixte Nsabimana alias Sankara, récemment expulsé des Comores.Le Rwanda Investigation Bureau (RIB) a déjà confirmé qu’il détient le suspect pendant qu’il traite son dossier criminel.

Le communiqué publié mardi indique que Nsabimana était recherché pour plusieurs infractions commises sur le sol rwandais.

Parmi ces infractions criminelles, figurent la formation d’un groupe armé illégal, la complicité dans la commission d’actes terroristes, la conspiration et l’incitation à commettre des actes terroristes, la prise d’otages, le meurtre et le pillage.

Le dossier de Nsabimana sera soumis à l’Organe national de poursuite judiciaire conformément à la loi rwandaise de procédure pénale, selon le RIB.

Plus tôt ce mois, le Rwanda a envoyé des messages de félicitation à Zali Assoumani des Comores pour sa réélection.

Le message de félicitations a été envoyé après l’apparition de rapports indiquant que deux Rwandais, fugitifs du génocide et chefs rebelles, avaient été arrêtés sur l’île des Comores en attendant leur extradition vers leur pays d’origine.

Il a déclaré que parmi les personnes arrêtées figure le porte-parole du nouveau groupe rebelle rwandais, les Forces de libération nationale (NLF), Calixte Sankara, qui aurait été capturé plus tôt cette semaine par des agents de sécurité à Moroni, la capitale de l’île.

Ce groupe rebelle qui est apparu au milieu de l’année dernière a déclaré la guerre au Rwanda et a depuis été impliqué dans des actes terroristes dans les jungles de Nyungwe dans le sud du Rwanda.

La France au-devant de la scène à la clôture d’un colloque sur le génocide rwandais

Le journaliste d’investigation français, Jean-François Dupaquier et son compatriote Vincent Duclert, président de la nouvelle Commission de chercheurs chargée d’enquêter sur le rôle controversé de Paris dans le génocide contre les Tutsis au Rwanda en 1994, ont entretenu vendredi à Kigali, avant-veille de la commémoration du 25e anniversaire de cette tragédie, une brève polémique sur la volonté de leur pays de « faire triompher » la vérité concernant les archives de la période 1990-1994.Terminant une première intervention sur le rôle « haineux » des médias dans ce génocide, à la clôture d’un colloque international sous le thème : « Préservation de la mémoire, un combat de l’humanité », M. Dupaquier a expliqué que son pays pouvait « progresser en continuant à faire triompher la vérité » sur cette tragédie qui a emporté environ 800 mille personnes, majoritairement des Tutsis, au Rwanda, en 1994.

Assis au fond de la salle Intare Conference Arena, Vincent Duclert a attaqué par la suite une partie du discours de son compatriote journaliste, à qui il reproche de s’appuyer sur des « rumeurs » pour argumenter.

Ce dernier, par ailleurs professeur associé à Sciences Po, a été nommé aujourd’hui par le président Emmanuel Macron à la tête d’une équipe de neuf chercheurs et historiens chargés de faire la lumière sur le rôle controversé de Paris dans cette tragédie, et apaiser la relation avec Kigali.

« Aucun spécialiste du Rwanda »

Analysant la composition de cette équipe, le magazine JeuneAfrique n’a trouvé « aucun spécialiste du Rwanda », notant par ailleurs que « la commission a beaucoup fait réagir la communauté historienne ces derniers jours, après l’annonce de la mise à l’écart de deux des principaux spécialistes français du sujet : Stéphane Audoin-Rouzeau directeur d’études à l’EHESS, et Hélène Dumas, chargée de recherche au CNRS et seule experte à maîtriser le kinyarwanda », la langue locale du Rwanda.

Cependant, cette commission aura accès à « toutes les archives françaises concernant le Rwanda entre 1990 et 1994 », a assuré vendredi au palais présidentiel de l’Elysée le président Macron, repris par la presse, au moment où il recevait des représentants d’Ibuka France, une association de soutien aux victimes et rescapés du génocide.

Pour Vincent Duclert, s’exprimant pour sa part depuis la capitale rwandaise, cette commission qu’il va diriger « sera indépendante et ne cherchera que la vérité ».

Par ailleurs dans un second panel à cette salle de Kigali, la procureure française Aurélia Davos a répondu à une interpellation sur le faible taux de procès organisés dans son pays alors que « la France héberge la plupart des gens suspectés » d’être mêlés au génocide, selon l’avocat franco-rwandais Richard Gisagara, qui constate que ce pays « n’a rien fait pour amener ces personnes devant la justice » ou les extrader.

Mais pour Mme Davos en revanche, la France n’avait pas la « compétence » juridique pour juger des affaires liées au génocide rwandais après que les premières plaintes furent « déposées en 1995 »… en dépit également qu’aujourd’hui dans son pays « la justice n’a pas beaucoup de moyens ».

« Indécence »

Une remarque sur laquelle l’a attaquée une intervenante qui a trouvé « indécent (de la part de la Française) d’être au Rwanda et dire que la Justice est chère ». Selon elle, en effet le « tort commis est beaucoup plus cher ».

Le président français, Macron, ne sera pas présent dimanche à Kigali pour la 25e commémoration du génocide commis contre les Tutsis, préférant mandater le député LREM (son parti) Hervé Berville avec une délégation pour le représenter.

M. Berville est un orphelin tutsi né en 1990 et évacué de son pays par l’armée française au début du génocide des Tutsis au Rwanda de 1994, avant d’être adopté par un couple de Bretons.

Par ailleurs, malgré le rôle controversé de la France dans le génocide, un rapprochement a été noté ces derniers mois avec le Rwanda, d’où cet acte de représentation de Hervé Berville dans la commémoration du 7 avril.

Le Pm rwandais félicite Interpol pour son travail en Afrique

Le Premier ministre rwandais, Edouard Ngirente a félicité mardi Interpol pour son rôle exceptionnel dans le traitement des crimes internationaux actuels et émergents notamment au Rwanda et dans le reste de l’Afrique.S’exprimant lors de la cérémonie d’ouverture de la Conférence régionale africaine d’Interpol de trois jours à Kigali, le chef du gouvernement rwandais a déclaré toutefois qu’il restait un long chemin à parcourir en Afrique, mais aussi dans les autres continents, vu la menace croissante que constitue la criminalité organisée.

Selon lui, les récentes d’attaques terroristes contre des civils innocents en Somalie, au Kenya, au Mali et au Nigéria montrent combien les défis sont énormes.

« Pour contenir et prévenir ces menaces, il est urgent de mettre en place une coopération solide et des stratégies globales de lutte contre la criminalité entre tous les pays », a-t-il déclaré tout en soulignant qu’aucun pays ne pouvait à lui seul gagner cette bataille.

Il s’est félicité de la coopération entre Interpol à travers ses différents démembrements avec la police rwandaise.

De l’avis de Ngirente les flux financiers illicites en provenance de l’Afrique constituent une entrave importante pour le développement du continent, et que par conséquent il faut davantage de coopération et d’échange de renseignements pour venir à bout de ces fléaux.

Interpol est considéré comme la deuxième plus grande organisation de police internationale au monde, avec quelque 190 États membres.

Au cours de la réunion à Kigali, la cybercriminalité, l’innovation, la traite des êtres humains, l’exploitation des enfants, les crimes financiers, la corruption, le trafic illicite de drogues et de produits pharmaceutiques vont être débattus par des experts en sécurité.

Le Rwanda a rejoint Interpol en 1974 lors de la 43ème Assemblée générale d’Interpol à Cannes, en France.

Macron reçoit le président rwandais Kagamé à l’Élysée

Le chef de l’État rwandais est à Paris ce mercredi 23 mai pour une visite de deux jours en France. Une première depuis 2015. Francophonie, Tech entre autres au menu de la visite.

Les deux chefs d’États sont apparus en début d’après-midi devant la presse à l’issue de leur rencontre où ils ont souhaité une reprise progressive de la coopération bilatérale entre les deux pays.

En marge de la rencontre, Paul Kagame a également pris part à un déjeuner avec un panel d’acteurs du numérique dont le patron de Facebook, Mark Zuckerberg et plusieurs hommes d’affaires.

 Le salon « VivaTech », rendez-vous international du numérique  qui s’ouvre jeudi 24 mai dans la capitale française  sera tourné cette année vers l’Afrique avec plusieurs start-up du continent à l’honneur, venant notamment de l’Afrique du sud, du Maroc, du Nigéria, du Rwanda, du Sénégal et de la Tunisie.

Mais ce ne sont pas seulement les questions d’innovation technologiques  qui ont motivé  le déplacement  de Paul Kagame. D’autres dossiers relatifs notamment aux réformes sur le financement des opérations de maintien de la paix et sur l’Union africaine intéressent l’Elysée, le président rwandais étant président en charge de l’UA depuis janvier dernier.

L’éventuelle candidature de Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires Etrangères, à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a été aussi un autre sujet abordé par les deux présidents. Une candidature très bien perçue par l’Elysée et dont l’objectif est de faire revenir le Rwanda dans la sphère d’influence française. « Elle a toute les compétences requises pour diriger cette institution qu’est l’OIF » a indiqué Emmanuel Macron. L’élection aura  lieu lors du 17e sommet de l’organisation à Erevan les 11 et 12 octobre prochain.

Même si le président français estime que la réouverture de l’ambassade de France à Kigali n’est pas encore à l’ordre du jour, il faut néanmoins souligner un début de décrispation des relations bilatérales entre  les deux pays longtemps envenimées par le génocide de 1994. Signe fort, Macron a annoncé sa présence au prochain sommet de l’Union Africaine début juillet à Nouakchott sous la présidence de Paul Kagame.

Le Mali s’incline d’entrée

Pour son entrée en lice dans la campagne des éliminatoires de la Coupe du monde de basket 2019, le Mali s’est fait surprendre à domicile par le Rwanda (74-70).

Les éliminatoires débutent mal pour le Mali. Devant son public et face à l’équipe jugée la plus faible du groupe, les Maliens se sont pourtant inclinés. Le Mali avait bien entamé. Après trois minutes dans le premier quart où les deux équipes ont fait preuve de maladresse, Souarata Cissé allumait la première brindille du match, d’un shoot à trois points. Plus tranchant, le Mali portait ensuite son avance à 7-0, avant de faiblir. Le Rwanda en profitait pour refaire son retard, et même passer en tête avant la fin des premières dix minutes (14-12). Le second quart a été marqué par le réveil d’Ibrahim Djambo. Après un décevant zéro pointé, le meilleur marqueur malien lors de l’Afrobasket 2017, inscrivit trois paniers de l’extérieur pour mettre le Mali sur le droit chemin. Mais les Aigles, trop imprécis par la suite dilapidaient leur courte avance et finissaient la première période menés.  Au retour des vestiaires, dans le sillage d’un Drissa Ballo qui a terminé la rencontre en double-double (18 points, 14 rebonds) et d’un Djambo toujours ‘’on fire’’, les hommes du coach Remy Guitta prenaient l’avantage pour la première fois à l’issue d’un quart-temps (48-47). Dans un dernier quart intenable, les deux équipes se rendaient les coups. Mais les Rwandais,  mieux armés ce soir et profitant des moments ‘’clutch’’ de son meilleur joueur Kenny Gasana (16 points), tuait pratiquement tout suspense en menant de 5 points à moins d’une minute du match.  Mais n’abdiquant pas le Mali s’offre le temps de quelques secondes le droit de rêver. Et ce, notamment grâce à l’énorme performance de Djambo, meilleur marqueur du match (21 pts) parti dunker suite à lancer-franc manqué de son coéquipier. Une action qui a réveiller le public, et donnez de l’intérêt à cette fin de match. Le Mali a même eu l’occasion d’arracher les prolongations. Mais le tir de Papa Tandina, probablement pas encore dans le rythme (seulement quatre minutes de jeu) ne trouvait pas la mire. Le Mali avec un pourcentage de réussite très faible au shoot (38%) s’incline face au Rwanda. Il urge aux Maliens de vite se redresser pour aborder le match de demain face à l’Ouganda dans les meilleures dispositions.

Présidentielle au Rwanda : Et de 3 ?

Ouverte ce 14 juillet, la campagne officielle de la présidentielle rwandaise durera deux semaines. Alors même que le scrutin est prévu pour le 4 août, Paul Kagamé, le président sortant, est déjà considéré comme favori et en route pour un 3è mandat.

« Je viens devant vous pour construire ce pays avec vous », a insisté Paul Kagamé ce 14 juillet à Ruhango, dans le sud du pays, où il a officiellement entamé sa campagne officielle pour l’élection présidentielle prévue en août. Elu en 2003 et réélu en 2010, avec plus de 90 % des voix à chaque fois, Paul Kagamé semble bien parti pour briguer un nouveau mandat. Face à lui, seulement deux autres candidats : Philippe Mpayimana, le seul candidat indépendant, et Frank Habineza, le président du Parti démocratique vert.

Faiblesse de l’opposition Ces deux opposants « n’ont pas de véritable passé politique », selon Alfred Rudatsimburwa, journaliste rwandais. Et d’ajouter, « le président Kagamé aura tous les atouts en main pour remporter la présidentielle d’août prochain ». C’est aussi l’avis de beaucoup d’observateurs, qui mettent en relief l’autorité de Kagamé pour rafler tous les fonds liés à une telle élection. Ceci est d’autant plus vrai quand on sait que ses opposants sont tous confrontés à des difficultés liées au financement de leur campagne. « Beaucoup de personnes donnent de l’argent au parti au pouvoir et ne veulent pas donner d’argent aux partis d’opposition. Certains pensent que s’ils vous donnent de l’argent, ils auront des problèmes avec le parti au pouvoir », a affirmé Frank Habineza.

On rappelle que la candidature de Kagamé a été rendue possible grâce au référendum de 2016, par lequel les Rwandais, à 98,4%, ont approuvé la révision constitutionnelle. Ce qui offre potentiellement à Paul Kagamé la possibilité de diriger le Rwanda jusqu’en 2034. Outre les enjeux d’ordre interne, le prochain président devra faire face aux enjeux d’ordre stratégique et géopolitique, quand on sait que le pays est généralement accusé d’infiltrer et de déstabiliser son voisin, la République démocratique du Congo (RDC). Le gouvernement de Joseph Kabila affirme qu’il y aurait environ 40 000 militaires rwandais au sein de son armée, dont 50 généraux.

Cependant, le pays des mille collines a actuellement une posture assez confortable dans la région des grands lacs, avec le soutien des USA. Donald Trump, le Président américain, a dit voir en lui un allié de choix. Les relations entre les USA et le Rwanda pourraient donc être l’un des points forts du prochain gouvernement.

 

 

BNP-Paribas accusée de complicité dans le génocide rwandais

Une plainte a été déposée contre la banque française BNP-Paribas pour son implication dans le génocide rwandais.

Trois associations ont déposé une plainte mercredi 28 juin contre la banque BNP Paribas. L’ONG Sherpa et l’association Ibuka se sont jointes au collectif des parties civiles pour le Rwanda pour astreindre la banque française en justice qu’elle accuse de « complicités de génocide, de crime contre l’humanité et de crimes de guerre » pour avoir financé un achat d’armes au profit du gouvernement hutu de Kigali alors même qu’un embargo avait été décrété par les Nations-Unies.

Les faits remontent en 1994. Ente le 14 et le 16 juin de cette année, trois hommes, dont le colonel Bagosora surnommé le « cerveau du génocide » ont acheté des armes pour un montant de 1,3 millions de dollars. 80 tonnes d’armes, kalachnikov et munitions sont livrées au Zaire avant d’être acheminé vers le Rwanda. Une livraison confirmée par le colonel Bagosora lors de son procès devant le tribunal international pour le Rwanda en 2011 où une peine de 35 ans de prison lui a été affligée. La BNP Paribas a autorisé le virement des 1,3 millions de dollars sur le compte suisse de Petrus Willem Ehlers, un marchand d’armes sud-africain, qui a fourni les armes.

Quelques jours auparavant, d’autres banques dont la banque Bruxelles Lambert avaient refusé d’accéder à la demande du gouvernement rwandais. « Quand on est une banque, on a l’obligation de se renseigner sur la destination finale des fonds débloqués en cas de circonstance inhabituelles, or l’embargo et le génocide du Rwanda créaient un contexte inhabituel. Et deux lois, de 1990 et 1993, obligeaient à l’époque les banques à se montrer vigilante. C’est ce qu’a fait la banque Bruxelles Lambert, pas la BNP, qui ne pouvait pas ignorer que cette somme était destiné à acheter des armes » souligne Marie Laure Guislain, responsable du pôle globalisation et droits humains chez sherpa. Toutefois, elle précise que sur la dimension pénale, la complicité de génocide ne suppose pas « d’intention génocidaire », mais « d’avoir su que l’acte allait servir à la commission d’un génocide ».

Pour l’instant, la banque s’est abstenue de tout commentaire. « Nous avons appris le dépôt de cette plainte par voie médiatique, nous ne disposons pas d’éléments suffisants pour la commenter » a déclaré Olivier Durbize, responsable de la communication de BNP-Paribas.

 

Rwanda : la radio au service de la réconciliation

La commémoration des vingt ans du génocide rwandais donne l’occasion de mettre en lumière les initiatives pour tenter de tourner cette page noire de l’histoire de l’humanité. Après le passage de la justice, le difficile travail de pardon et de réconciliation a été entamé par le peuple rwandais. Pour aider ce cheminement qui n’est guère facile, un programme radio. Il est intitulé « Musekeweya », l’ « Aube nouvelle » en langue kinyarwanda. Deux fois par semaine, en famille, entre amis, les Rwandais, collés au poste radio, on écoute ce feuilleton radiophonique qui prône la réconciliation. Diffusée entre autres sur la station officielle Radio Rwanda, ce programme prend le contre-pied de la tristement célèbre Radio des Mille Collines et ses appels à  l’élimination de la minorité tutsi durant le génocide, perpétré par des extrémistes hutu. Depuis 2004, Musekeweya se donne elle pour mission d’éduquer les populations et d’éradiquer la violence, pour que plus jamais le pays ne retombe dans l’horreur. Elle raconte le quotidien des habitants de deux villages fictifs — Bumanzi et Muhumuro — qui, après des années de conflit instrumentalisé par les autorités, tentent de panser leurs plaies. A travers cette fiction, sont analysées et décortiquées les origines des comportements destructeurs des deux villages en s’appuyant sur les travaux du psychologue et survivant de la Shoah Ervin Staub. Ce dernier a, dans son livre « Les racines du Mal; Essai sur les génocides et les violences collectives », analysé le processus menant à  la violence de masse, ses racines psychologiques et sociales. « Notre rôle est de responsabiliser les gens », d’en faire des « témoins actifs » qui peuvent « oser dire « non » aux actions qui mènent à  la violence », explique Aimable Twahirwa, à  la tête du projet réalisé par l’ONG néerlandaise La Benevolencij. Dix ans après le début du programme, les personnages ont atteint «l’étape du dialogue, de la réconciliation, malgré quelques problèmes que les personnages peuvent surmonter », détaille Charles Lwanga Rukundo, l’un des scénaristes de l’émission. « Le génocide a laissé des séquelles, comme le traumatisme, mais nous montrons que malgré cela, il est possible de dialoguer, de demander pardon », poursuit-il. Suspense, humour, histoires d’amour, sont les ingrédients de cette série dont le succès au fil des années ne s’est pas démenti. Une façon de prouver que ce qui a servi à  détruire peut servir à  reconstruire. « Musekeweya est venu comme un enseignement, pour que la tragédie de 1994 ne se reproduise pas », résume Jean Pierre, chauffeur de vélo-taxi de 25 ans.

Génocide : le Rwanda se souvient

« Il faut abattre les grands arbres ». C’’est par cette phrase que les initiateurs du génocide ont donné le coup d’envoi du plus grand massacre de populations civiles sur le continent africain. La veille, Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira, présidents du Rwanda et du Burundi voisin, meurent, lorsque leur avion, qui s’apprêtait à  atterrir à  Kigali, est abattu par un missile. C’’est l’élément déclencheur du génocide, aux dires des historiens. Une guerre civile sévissait à  l’époque dans le pays, opposant le gouvernement rwandais, constitué de hutus, au Front patriotique rwandais (FPR), accusé par les autorités d’être essentiellement « tutsi ». Trois mois d’horreur L’ONU estime qu’environ 800 000 Rwandais, en majorité tutsi, ont perdu la vie d’avril à  juillet 1994. Ceux qui parmi les Hutus se sont montrés solidaires des Tutsis ont été tués comme traà®tres à  la cause hutu. D’une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l’histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour. Il convient de souligner qu’un génocide n’est pas qualifié comme tel en raison du nombre de morts, mais sur une analyse juridique de critères définis à  l’époque par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948 de l’ONU. Cette convention définit qu’un génocide est « commis dans l’intention de détruire, tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel ». La discrimination rwandaise entre Hutus et Tutsis, qui a atteint un point culminant en 1994, s’est construite dans un processus historique complexe entre la réalité de la population du Rwanda et la façon dont les colonisateurs d’une part, et les divers Rwandais d’autre part, l’ont perçue et expliquée. Dans cette Histoire du Rwanda se sont surajoutés de façon déterminante les avantages politiques successifs que ces divers acteurs ont cru pouvoir tirer de cette discrimination, de 1894 (date des premiers contacts entre des Européens et le roi issu des Tutsis du Rwanda) à  1962 (date de l’indépendance du Rwanda), puis jusqu’en 1994 (période dominée par des Républiques dites hutus). Se souvenir pour pardonner et avancer ensemble 20 ans après, les plaies dont encore vives et au Rwanda, le génocide est encore, malgré les efforts de réconciliation, un sujet tabou. Ce sont donc des commémorations empreintes d’une grande solennité qui ont démarré ce 7 avril 2014. La toute première activité s’est déroulée au mémorial de Gisozi. Le présidént Paul Kagame y a allumé une flamme du deuil à  l’aide d’une torche qui a parcouru le Rwanda depuis trois mois. Celle-ci devra y brûler durant les cent jours en rappel de la durée du génocide. Cet anniversaire est placé sous le thème « Souvenir, unité, renouveau ». Les commémorations « sont un temps pour se souvenir des vies perdues, faire preuve de solidarité avec les survivants et nous unir afin que cela n’arrive plus jamais, au Rwanda ou ailleurs », peut-on lire sur le programme officiel. Elles prendront fin le 4 juillet, date anniversaire de la prise de Kigali par les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR), commandés par Paul Kagamé, qui allaient mettre fin au génocide. Chaque année, l’anniversaire des massacres est une période douloureuse parfois marqué par des « ihahamuka », crises traumatiques incontrôlables, parfois collectives, o๠se mêlent cris, larmes ou épisodes proches de l’épilepsie.

Paul Kagamé : « Le Rwanda avance sur le chemin difficile de l’innovation »

La première question que nous devons nous poser est la suivante: avons-nous les bonnes politiques pour stimuler l’innovation ? Quand on parle d’innovation, il est question de connaissance, de mentalité, d’utilisation de la technologie, et de faire les choses différemment dans le but de trouver des solutions aux problèmes de la vie quotidienne. Nos pays sont confrontés à  des défis complexes et de longue date. Un grand nombre de solutions qui ont été essayées n’ont pas fonctionné. Nous avons tout à  gagner en nous ouvrant à  de nouvelles idées. Nous pouvons apprendre les uns des autres en Afrique et ailleurs à  l’instar de ceux qui ont réussi en Asie, mais nous devons aussi continuer à  regarder à  l’intérieur de nos propres communautés pour des innovations « fait-maison », afin de résoudre nos problèmes de développement, comme beaucoup de pays d’Afrique le font déjà . Le Rwanda n’est pas différent. Au cours des deux dernières décennies, nous avons cherché de nouvelles façons de reconstruire et de restaurer le tissu social, le « ciment » de la confiance entre les personnes. Nous avons puisé, aussi loin que possible dans la culture rwandaise et dans la tradition, pour que nos innovations répondent aux problèmes de nombreux secteurs importants, notamment ceux de la justice, l’éducation, la santé, l’agriculture, la gouvernance et la réduction de la pauvreté. L’une des questions clés que le gouvernement post-génocide au Rwanda a eu à  gérer, était de savoir comment rendre justice dans un pays avec un système judiciaire inexistant. Poursuivre les centaines de milliers de suspects devant les tribunaux classiques, qui n’existaient même pas à  l’époque, aurait pris des centaines d’années ou aurait été tout simplement impossible. Au lieu de cela nous nous sommes tournés vers la « Gacaca », une pratique culturelle rwandaise utilisée pour résoudre les conflits et maintenir l’harmonie nationale. Nous avons décidé de moderniser ce système afin de rendre justice, et de favoriser la révélation de la vérité sur le génocide. Entre 2002 et 2012, 52 000 tribunaux « Gacaca » à  travers le pays ont traité deux millions de cas pour un coût de moins d’un milliard de dollars. Pour mettre cela en perspective, le Tribunal pénal international pour le Rwanda, créé en 1995 pour poursuivre les instigateurs du génocide, a jusqu’ici traité 60 cas dans les 19 dernières années avec coût de deux milliards de dollars. La « Gacaca » n’est peut-être pas une innovation dans le sens que nous entendons souvent, mais cette nouvelle approche, cette justice transformatrice, a permis à  la nation du Rwanda de « guérir », et continuer à  poursuivre sa transformation socio- économique. Dans nos efforts pour implémenter la bonne gouvernance et améliorer la prestation de services, le gouvernement a présenté une autre solution « fait-maison » connue sous le nom « Imihigo » C’’est à  dire les contrats de performance. Au Rwanda pré-colonial, les individus fixaient des objectifs et s’engageaient publiquement à  les atteindre dans des délais précis. Nous avons décidé d’adapter « Imihigo » parce qu’après la décentralisation en 2000, nous avions besoin d’un moyen pour assurer, au gouvernement central et aux Rwandais, la reddition des comptes lors de la mise en œuvre des programmes de développement menés par les instances locales. Cela se fait par le biais des contrats de performance annuels évalués trimestriellement, qui contiennent des objectifs fixés ensemble par les communautés et les autorités. Ceux-ci sont alors signés par tous les maires de district. Cette innovation a contribué à  l’accélération du développement à  tous les niveaux, la reddition de comptes et la transparence du gouvernement. Par ailleurs, afin d’inciter tous les citoyens à  participer au développement national, nous avons fait appel à  différentes institutions, y compris dans de nombreux cas, celles inattendues, comme notre armée et la police nationale. Après avoir permis la paix et la sécurité dans le pays, les forces de défense et de sécurité rwandaises (RDF) mènent des projets dans l’agriculture qui contribuent à  la sécurité alimentaire. Elles fournissent également des soins de santé au cours de ce qu’ils ont nommé les activités de la Semaine de l’armée, qui ont lieu lors de la célébration de la libération du Rwanda. L’année dernière, les RDF ont traité plus de 45 000 patients, dont 15 000 survivants du génocide. Le corps de génie est actif dans la construction des infrastructures et construit actuellement, entre autres, 42000 maisons pour les Rwandais vulnérables vivant dans des zones climatiques à  haut risque. Bien que nous ayons encore un long chemin à  parcourir et beaucoup de travail à  faire, les Rwandais ont vu ces innovations fonctionner, ce qui les a encouragé et habilité à  innover encore plus. Nous nous sommes inspirés des exemples que nous voyons sur notre continent dans différents domaines. Je suis sûr que vous avez tous entendu parler de M-Pesa, l’innovation kenyane qui a révolutionné les services financiers, et est maintenant reproduite ailleurs sur le continent. Il existe également des solutions comme m-Pedigree, une application inventée par un jeune ghanéen permettant aux consommateurs d’identifier les médicaments contrefaits – un problème majeur qui affecte nos pays. Au Rwanda, nous nous concentrons sur la fourniture de services essentiels à  nos citoyens, nous sommes également déterminés à  investir dans notre avenir. C’est pourquoi nous accordons une telle importance aux sciences et à  la technologie. Par exemple, dans le domaine des TIC, nous fournissons des ordinateurs portables aux enfants de l’école primaire et nous avons posé 3200 km de fibre optique couvrant chaque district, afin de connecter les écoles, les hôpitaux et les centres administratifs. Notre objectif est de veiller à  offrir aux Rwandais, avec d’autres Africains, la formation, les compétences, la confiance et les opportunités d’innover et d’être compétitifs au niveau mondial. Certes, ce ne sont pas des tâches faciles pour tous les pays, encore moins pour celui qui part d’une base très faible comme le nôtre. Mais elles sont essentielles pour le progrès de nos pays et de notre continent. Paul Kagamé, Président du Rwanda. Paru originellement sur www.africanexecutive.com, traduit par Libre Afrique

A la découverte du pays des mille collines : Rwanda 2013

Décembre 2013, des Maliens découvrent le Rwanda, pays de l’Afrique de l’Est situé à  côté de la RDC, de l’Ouganda, du Burundi et de la Tanzanie. Douze Maliens issus d’associations quittent Bamako pour se rendre à  Kigali, la capitale rwandaise. « Notre pays traverse une situation difficile. Ce n’est pas exactement ce qu’a connu le Rwanda mais une guerre est une guerre. Et le Rwanda a consenti beaucoup de sacrifices pour panser au mieux les maux du génocide » croit Souleymane Satigui Sidibé, président du MONAJEP Mali « Nous sommes au Rwanda pour participer au sommet de la jeunesse africaine. C’’est une belle opportunité pour nous car nous sommes en train de découvrir ce pays et nous avons beaucoup de leçons à  en tirer en tant que Maliens » explique Ismaà¯la Doucouré, plus connu sous le nom de Master Soumi, artiste malien représentant les SOFA de la République au Rwanda. Les Rwandais sont sortis « grandis » du génocide Même dans les pays les plus éloignés du Rwanda, quand on mentionne le nom de ce petit pays, une pensée unique « génocide 1994 ». Le génocide est un acte qui consiste à  tuer en masse des personnes d’une ethnie, d’une religion ou d’une région donnée. Chaque Rwandais a son histoire liée au génocide de 1994. Aucun recoin de ce pays n’a été épargné à  partir du mois d’avril jusqu’au mois de juin 1994, à  la recherche des « Tutsi » dans le seul but de les exterminer. Un million de personnes ont perdu la vie lors du génocide rwandais. Ce samedi 21 décembre 2013, C’’est la fin du sommet de la jeunesse africaine à  Kigali, capitale rwandaise. Les Maliens visitent le Mémorial du génocide à  Kigali. « Depuis que je suis allée visiter le mémorial, je n’arrive plus à  fermer les yeux sans voir les images des morts défiler devant mes yeux. C’’est horrible ce qui est arrivé » se désole Oumou Kanouté. Innocent Ndamunkunda est âgé de 26 ans. Ce garçon souriant, beau et intelligent a perdu plusieurs membres de sa famille lors du génocide « J’étais au Burundi avec ma mère pendant ce temps, mon père, mes oncles, mes tantes, grand-père et grands-mères ont tous perdu la vie. Ici au mémorial, il y a une chambre o๠sont exposées les photos des personnes qui sont mortes lors du génocide mais nous n’avons pas de photos des membres de ma famille. Nous ne savons pas qui les a tués ni o๠ils ont été enterrés. La mère d’Innocent est morte en 2008, après avoir lutté pendant de longues années contre la dépression « elle partait à  l’hôpital tous les jours » témoigne Innocent. Aujourd’hui, il est étudiant en master de management des finances et travaille dans une banque à  Kigali, originaire du Nord du Rwanda, il vit avec ses deux frères et trois sœurs. « J’étais Tutsi, J’ai perdu des membres de ma famille mais maintenant, C’’est fini, je pardonne. J’ai même des amis Hutu, cela ne fait rien. Je tiens à  préciser que nous sommes tous des Rwandais; il n’y a plus de Hutu et de Tutsi, nous voulons travailler ensemble pour construire notre pays et pour préparer le bonheur des générations qui viendront après nous » témoigne-t-il. Se dire la vérité pour reprendre tout à  zéro Lors du génocide, des femmes ont été violées, des hommes atteints du VIH Sida, les ont sciemment contaminées. Grâce au tribunal « Gacaca », une sorte de première instance, les Rwandais se sont dit la vérité en face, en expliquant comment ils ont tué, qui, o๠ont-ils été enterrés. Cependant de nombreuses questions restent encore sans réponse, des génocidaires purgent leur peine sans pour autant avoir accepté de dévoiler certains charniers. Le rôle de la radio des mille collines n’est un secret pour personne dans la propagande lors du génocide du Rwanda. Avant le génocide, ce pays était calme et ne connaissait pas la notion d’ethnie. Tout le monde parle la même langue (le kinyarwanda). C’’est à  l’arrivée de belges pour coloniser le pays, que la division a commencé. Les Belges ont voulu diviser le peuple rwandais en trois ethnies, les Tutsi, les Hutu et les Batwa. C’’est l’un des actes à  l’origine du génocide, sans aucun doute. De nombreux rescapés du génocide témoignent dans des films pour expliquer comment leurs parents, frères, sœurs et amis ont été tués. D’autres ont tout simplement échappé à  la mort, « ils sont venus pour me tuer, celui qui voulait me tuer était un employé de mon père, je le voyais tous les jours. Je l’ai supplié mais il n’a pas voulu me laisser. Il m’a frappée avec la machette je suis tombée, et quand il a cru que J’étais morte, il est parti » peut-on lire sur le mur dans la chambre des enfants. Au mémorial du génocide de Kigali, cette chambre entièrement destinée aux enfants est émouvante à  plus d’un titre. Des nouveau-nés, des enfants, des adolescents, personne n’a été épargné par les génocidaires. Chanelle a été tuée alors qu’elle n’avait que 8 ans. Sa cousine, Michaela, aujourd’hui âgée de 26 ans, se souvient d’elle, les larmes aux yeux. « Voici la photo de mon oncle, montre-t-elle dans la partie o๠plus de 3 000 photos sont exposées ». Ces photos ont été collectées par les autorités pour rendre hommage aux victimes du génocide dans la dignité. Cela permet aussi, aux membres de leurs familles de venir se recueillir auprès d’eux. Difficile de ne pas avoir les larmes aux yeux en visitant le « Kigali genocide memorial ». Dans une chambre, des ossements, des crânes et des objets trouvés avec les personnes sont exposés. Dans le noir, on entend les visiteurs pleurer ! 21e siècle : la sécurité est garantie au Rwanda Les Rwandais sont habitués à  rester dehors à  n’importe quelle heure sans se soucier d’être attaqués par des bandits ou autres personnes de mauvaise volonté. « Le prix du sacrifice » , à  en croire ce sexagénaire vivant à  Kigali depuis près d’une quinzaine d’années. Les autorités ont dû sacrifier des vies pour en arriver là . A un moment donné, il était impossible de circuler librement à  Kigali sans se faire voler son téléphone ou encore son portefeuille. La police et la gendarmerie ont déjà  fait des victimes pour que cela cesse » témoigne-t-il. Pour la petite histoire, la directrice du projet i H.O.P.E Week, Hawa Dème-Sarr, a perdu son téléphone portable après une conférence de presse en compagnie du ministre de l’éducation rwandais et autres personnalités. C’’était la veille du sommet de la jeunesse africaine « J’ai informé le chef de la police. Il m’a assuré qu’ils vont retrouver le voleur ». Pour ne pas éveiller de soupçon et attirer la curiosité de la foule, le chef de la police avait sa petite idée. Au Rwanda, quand tu achètes une carte SIM pour téléphone mobile, tu es obligé de laisser une copie de ta pièce d’identité et remplir une fiche. Il suffit d’introduire cette carte SIM dans un mobile pour que le numéro de série de celui-ci soit automatiquement enregistré. Effectivement, le jour de son départ dans son pays «le voleur » est arrivé à  l’aéroport avec dans son bagage à  main, le fameux téléphone, la police appelle immédiatement Mme Sarr qui récupèrera son bien. Quant au voleur, il a raté son vol, la police rwandaise l’a sermonné et l’a probablement inscrit sur sa liste noire. Le Rwanda a été classé premier pays le plus sécurisé au monde en 2012. Rwanda, ville propre La première chose qui peut frapper un Malien quand il visite le Rwanda, C’’est l’absence de sachets plastiques. Les rues sont propres, « chacun balaie devant chez lui » comme le dit l’adage malien. Personne ne jette les déchets à  même le sol, « les poubelles sont là  pour ça ». « c’est comme ça partout, même dans les villages, tout est propre » explique un passant. l’importation de sachets plastiques est interdite au Rwanda. Quand des achats sont effectués au marché, des enveloppes sont utilisées pour stocker la marchandise achetée. Quand aux légumes et autres produits frais, des ustensiles sont amenés par les clients. Le pays des mille collines, C’’est aussi le respect strict du port de casque pour les motards et leurs passagers !

Sommet de la jeunesse africaine à Kigali: une expérience pour le Mali

C’est le Serena Hotel qui abrite cette rencontre qui a pour slogan «Self-reliance for Africa’s prosperity», ce qui signifie « l’autonomie pour la prospérité de l’Afrique ». « Les jeunes représentent plus de la moitié de la société mondiale. C’’est à  nous de porter les grands projets et de les réaliser afin que notre continent, l’Afrique s’épanouisse au plus haut point. Le Rwanda est un pays exemplaire pour cela » explique Daniel Komezusenge, président du forum des associations d’étudiants du Rwanda. Le Rwanda qui a connu une situation socio-politique très difficile est un exemple palpable. « Avec la guerre et le génocide de 1993-1994, aujourd’hui, le Rwanda s’est remis debout et a beaucoup de choses positives à  partager avec les jeunes du monde entier » raconte Hawa Dème-Sarr, présidente de l’I HOPE Week. « La solution africaine est avec la jeunesse. Chaque pays africain peut trouver les solutions à  ses propres problèmes » a martelé pour sa part, Mohamed Salah-Ahmed, président de l’All African Students Union au Soudan. Parmi les invités d’honneur à  ce sommet, figuraient les ministres rwandais de la jeunesse et celui de l’éducation. « Nous avons la responsabilité d’accompagner les jeunes. La créativité, le travail bien fait et la création d’un monde meilleur incombe aussi à  la jeunesse » a déclaré Vincent Biruta, ministre de l’éducation. Les participants maliens venus du Mali, mais aussi de France et des Etats-Unis s’inspireront sûrement des richesses de cette journée pour les partager au retour. Quelques réactions Oumou Kanouté Diarra, membre du CNJ-Mali : « Cette rencontre est très fructueuse. Nous avons plein d’idées de projets et cela m’a donné davantage l’envie d’apporter un changement dans notre pays ». Dougoukolo Konaré, directeur de l’observatoire des droits humains de Tabital Pulaaku : « Le Mali peut être un grand laboratoire à  l’image de Rwanda. Je suis venu ici pour m’inspirer de l’expérience du Rwanda. Ce pays qui a su prendre des décisions très difficiles pour en arriver là . En termes de réconciliation, les enjeux auxquels nous sommes confrontés, le Rwanda a dû les connaà®tre aussi. Rencontrer la jeunesse africaine dans ces moments est important car les possibilités d’aide et de créativité peuvent venir de partout. Au Mali, nous sommes sur une voie pour sortir de cette crise » Mariam Coulibaly, présidente de l’association des étudiants et diplômés maliens ADEM-Mali : « Les interventions des panélistes ont été très enrichissantes. Elles m’ont permis de comprendre que malgré les défis et les risques qui se présentent, les jeunes doivent saisir les opportunités et surtout prendre leur destin en main ». Sidi Ali Ould Bagna, président de l’association des jeunes du Sahel (AJS-Mali) : « Ce sommet de la jeunesse malienne est un lieu d’échanges par excellence entre les jeunes, étudiants, jeunes opérateurs sur l’entrepreneuriat en milieu jeune. La jeunesse africaine est un espoir vital pour le continent ». Ce sommet de la jeunesse africaine se tient à  Kigali au moment o๠les jeunes maliens se préparent pour le forum national de la jeunesse qui se tiendra ce vendredi 20 décembre à  Bamako.

Paix et réconciliation: le Mali à l’école du Rwanda

De jeunes leaders d’associations se sont mis ensemble pour faire leur part d’efforts dans le processus de paix au Mali. « La réconciliation nationale, la reconstruction du pays et une solution de paix est nécessaire à  trouver avec la couche juvénile du Mali » indique Souleymane Satigui Sidibé, président du mouvement national des jeunes patriotes du Mali (MONAJEP-Mali). Une dizaine de jeunes maliens se trouvent actuellement à  Kigali, la capitale du Rwanda, pays des mille collines. l’événement qui les réunit s’appelle l’International H.O.P.E Week, une semaine culturelle, humanitaire et aussi de développement. « C’’est un programme d’actions de la jeunesse malienne, pour œuvrer à  favoriser et à  valoriser le vivre-ensemble dans le respect de la pluralité culturelle qui est une richesse caractéristique du Mali » affirme Hawa Dème-Sarr, présidente de l’ADEM-France (association des étudiants et diplômés maliens de France). Le premier objectif de cette rencontre qui regroupe 54 pays est de véhiculer des messages d’espoir de la jeunesse malienne. Ceci ayant pour but d’aider à  alerter les décideurs politiques sur les défis à  relever afin que naisse un nouveau Mali fort. «Nous voulons nous inspirer du modèle rwandais surtout concernant l’accompagnement des jeunes et leur insertion socioprofessionnelle. Nous avons des partenaires qui nous aident en ce sens, mais l’idée est de mettre d’autres exemples à  profit » confie Mariam Coulibaly, président de l’ADEM-Mali. ADEM aide les étudiants et futurs étudiants pour leur formation dans les universités au Mali ou ailleurs, particulièrement en France. Les jeunes diplômés sont à  leur tour orientés selon leur acquis afin d’intégrer le marché de l’emploi entre autres. « La jeunesse malienne a beaucoup à  gagner dans cette rencontre, cela nous permettra de nous inspirer de l’expérience rwandaise pour la gestion de conflit. Ce pays a su surmonter de nombreux obstacles liés à  la crise socio-politique dans son pays. Il y aura beaucoup d’autres jeunes venus de plusieurs pays d’Afrique et d’ailleurs. Le partage d’expérience en matière d’entrepreneuriat et d’éducation » ajoute M. Sidibé du MONAJEP. « De retour, les associations qui ont la chance de participer vont mettre en œuvre des programmes pour servir la jeunesse. Nous pouvons aussi organiser un atelier de restitution pour informer d’autres associations, à  l’issue duquel un engagement sera pris pour pérenniser les acquis que nous aurons au Rwanda » pensent les participants à  l’unanimité. Les associations maliennes qui participent à  ce programme ne comptent pas s’en arrêter là . Des actions novatrices sur une période de 11 mois (décembre 2013-Novembre 2014) sont en cours. La première étape est donc la participation aux activités de l’International H.O.P.E Week. Dans un souci de porter leur pierre à  l’édifice pour la sortie de crise au Mali, ces jeunes leaders d’associations comptent organiser, au Mali, une chaà®ne humaine solidaire, dans les grandes villes du pays, sur un parcours symbolique afin de signifier l’unité nationale et mettre l’accent sur la paix. Il est aussi prévu la mise en place de groupes de discussions, l’enregistrement et la diffusion de messages de paix etc. Le Mali sera l’hôte de la semaine de la Paix qui sera préparée et organisée en septembre 2014, en prélude à  la journée internationale de la Paix célébrée le 21 septembre.Ces jeunes seront reçus vendredi après-midi par le président de la République rwandaise, son Excellence Paul Kagamé.

Du Rwanda en 1994 au Mali, les généraux Kazura et Saint-Quentin

Le général rwandais Jean-Bosco Kazura, combattant de la première heure du Front populaire pour le redressement (FPR), devrait prendre les commandes de la Minusa. Seule manque la confirmation officielle de l’ONU. Le général de Saint-Quentin par contre, a été confirmé à  son poste. Il dirige l’opération Serval au Mali depuis janvier. Et il n’y a pas de limite à  la durée de son mandat. Cela dépend de l’évolution de la situation sur le terrain. Les deux hommes devraient donc se croiser et même travailler main dans la main. «C’est plutôt cocasse, explique un fin connaisseur du Rwanda. Puisqu’ils étaient tous les deux à  Kigali en 1994». Les deux nouveaux hommes forts de l’opération militaire qui se déroule au Mali étaient donc tous deux au Rwanda en 1994. Jean-Bosco Kazura était dans la garde rapprochée de Paul Kagamé, à  l’époque chef de la rébellion du FPR. Et Grégoire de Saint- Quentin était, lui, assistant technique militaire auprès des forces armées rwandaises (FAR). Il habitait juste à  côté de l’endroit o๠dans la nuit du 6 au 7 avril 1994, l’avion de l’ancien président rwandais Juvénal Habyarimana s’est écrasé. C’est même lui qui a donné l’alerte côté français et qui a été parmi les premiers à  se rendre sur les lieux de l’attentat. C’est donc un témoin clef pour l’instruction française. Il a d’ailleurs été à  nouveau auditionné par le juge d’instruction en charge du dossier Marc Trevidic sur ce qu’il avait constaté ce soir-là . Est-ce que cela risque de gêner la bonne marche des opérations au Mali ? Non, assure-t-on côté français : l’objectif, c’est le déploiement de la Minusma, c’est la priorité et tout le monde ira de l’avant. Même son de cloche du côté rwandais. Nous sommes prêts à  travailler avec tout le monde pour le succès de l’opération, dit une source diplomatique rwandaise.

Mali-Rwanda: un nul risqué

Réduit à  dix dès la 65e, le Rwanda a réalisé l’exploit de prendre un point au Mali dimanche soir (1-1). Les Rwandais ont marqué le premier but du match sur une grossière erreur de l’Auxerrois Adama Coulibaly qui a profité à  Kagere (33e). Mis sous pression par la victoire de l’Algérie au Bénin (3-1), les Maliens ont égalisé par Mahamadou N’Diaye (78e). Les Algériens ont deux points d’avance en tête du groupe H.

Eliminatoires Mondial 2014: Les Aigles s’imposent à Kigali

Les Aigles du Mali se sont imposés au Rwanda par 2-1, après avoir été menés 0-1 à  la mi-temps. Cette rencontre était disputée dans le cadre de la 3e journée des éliminatoires du mondial 2014, zone Afrique. C’’était en présence du Ministre de la Jeunesse et des Sports, Hamèye Founé Mahalmadane. Mahamadou Samassa a égalisé à  la 50e minute avant qu’Abdou Traoré ne donne définitivement l’avantage aux Aigles à  la 54e minute. Menés 0-1 à  la mi-temps, les Aigles sont donc revenus des vestiaires avec un mental fort pour égaliser et prendre l’avantage ! Les rwandais on été particulièrement dangereux sur toutes leurs offensives dans le dernier quart d’heure au cours duquel ils ont failli égaliser. Mais, Seydou Kéita et ses coéquipiers ont tenu bon. Dans cette rencontre, les Aigles devaient aussi affronter l’état de la pelouse impraticable après une matinée pluvieuse dans la capitale rwandaise. «Même le terrain de mon quartier est de meilleure qualité», n’a pas manqué de commenter un internaute sur son compte Twitter. «Notre objectif n’est autre que de gagner cette rencontre parce qu’il y a un autre match important entre le Bénin et l’Algérie. On sait aussi que le dernier match de qualification sera en déplacement en Algérie. Je pense que ce sera aussi un match difficile. Mais, nous allons recevoir le Bénin et le Rwanda à  Bamako en juin. C’’est pour toutes ces raisons que le match du dimanche est déterminant pour notre qualification», avait dit le coach Patrice Carteron dans une interview d’avant match. Objectif dont atteint. En attendant le résultat de l’Algérie-Bénin, le Mali occupe la tête de son groupe avec 6 points pour deux victoires et une défaite en trois journées. Notre pays recevra le Rwanda et la Bénin à  Bamako en juin prochain avant de disputer son dernier match du groupe en Algérie. Moussa Bolly C.C/MJS

Eliminatoires Mondial 2014 : Rwanda/Mali, les Aigles sereins…

Selon le chargé des compétitions internationales de la FEMAFOOT, notre confrère Souleymane Diallo, au total 12 joueurs ont participé à  la séance. Il s’agit de Soumaà¯la Diakité (arrivé hier aux environs de midi), Mana Dembélé, Amadou Sidibé, Adama Coulibaly, Samba Sow, Abdou Traoré, Cheick Fanta Mady Diarra, Ousmane Coulibaly, Fousseyni Diawara et Sigamary Diarra, tous arrivés la veille en compagnie du coach et de son adjoint, Patrice Carteron et Amadou Pathé Diallo. Il souligne qu’étaient aussi présents Salif Coulibaly et Abdoulaye Samaké qui avaient rejoint Umubano Hotel, le fief de l’équipe, quelques heures plus tôt. De nombreux autres joueurs convoqués sont attendus aujourd’hui dans la capitale rwandaise o๠les Aigles affrontent l’Equipe nationale du pays le 24 mars en éliminatoires de la Coupe du monde «Brésil 2014» (zone Afrique). Il s’agit notamment d’Almamy Sogoba, Seydou Kéita, Mohamed Lamine Sissoko, Molla Wagué, Mahamadou Samassa, Cheick Mohamed Chérif Doumbia et Idrissa Traoré, Adama Tamboura et Mahamadou N’Diaye. Ainsi, sur la liste de départ annoncé, on notera outre la défection de Mamadou Samassa remplacé par Almamy Sogoba, celles de Samba Diakité et Bakaye Traoré, respectivement remplacés par Cheick Mohamed Chérif Doumbia et Idrissa Traoré. Le frère de Momo, Abdoul Wahid Sissoko, est aussi forfait pour ce match. Si bien que le groupe comptera en tout 21 joueurs.

Littérature Afrique : la Rwandaise Scholastique Mukasonga est la lauréate du prix Renaudot 2012

Scholastique Mukasonga est la tenante du prix Renaudot édition 2012. Ce sacre elle le doit à  son quatrième livre et premier roman Notre-Dame du Nil, publié dans la collection Romans noir chez Gallimard. A 56 ans, cette rwandaise qui s’est toujours considérée comme une écrivaine francophone, pas française est une survivante du génocide rwandais de 1994. Durant ce massacre tribal, elle a perdu sa mère et 37 membres de sa famille. Son livre Notre-Dame du Ni n’est pas un témoignage du carnage, mais une fresque pour comprendre les prémices du génocide. l’histoire se déroule dans un lycée de jeunes filles, nommé « Notre-Dame du Nil ». A 2 500 mètres d’altitude, ce pensionnat isolé du reste du monde, est considéré comme une institution pour former l’élite des jeunes filles rwandaises. Et cela tombe bien, un certain Monsieur de Fontenaille, un peintre blanc fasciné par les jeunes filles tutsies, est complètement persuadé que les Tutsis sont les descendants des « pharaons noirs »… Pour Scholastique Mukasonga, écrire et témoigner, ce sont les deux faces de la même histoire. Ecrire, un devoir, résultat d’un « exil intérieur » entamé longtemps avant d’avoir trouvé en France un exil extérieur. A cet effet elle affirme que : «J’étais destinée à  être la mémoire de la famille, parce que J’ai appris le français, parce que le français était le passeport international ». Elle succède ainsi à  Emmanuel Carrère qui avait remporté l’édition 2011 pour son livre Limonov. Le prix Théophraste Renaudot, plus couramment appelé prix Renaudot, est un prix littéraire qui a été créé en 1926 par dix journalistes et critiques littéraires, attendant les résultats de la délibération du jury du prix Goncourt. Le premier jury se composait de Raymond de Nys, Marcel Espiau, Georges Le Fèvre, Noà«l Sabord, Georges Martin, Odette Pannetier, Henri Guilac, Gaston Picard, Pierre Demartre, et Georges Charensol. Ceux-ci ont écrit une biographie de Renaudot en dix chapitres, dans laquelle chaque chapitre a été confié à  un auteur différent. Elle a été publiée en 1929 chez Gallimard : La Vie de Théophraste Renaudot. Outre le prix principal, le jury décerne chaque année depuis 2003 un Prix Renaudot de l’essai et depuis 2009 un Prix Renaudot du livre de poche. Il existe également depuis 1992 un Prix Renaudot des lycéens.

Conseil de sécurité de l’ONU: Élection controversée du Rwanda

Le Rwanda a été élu membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations unies lors de sa dernière session ordinaire. Le pays est élu en même temps que l’Argentine, l’Australie, la République de Corée et le Luxembourg pour un mandat de deux ans, qui débutera à  compter du 1er janvier 2013 jusqu’en 2014. Ces membres élus remplaceront la Colombie, l’Allemagne, l’Inde, le Portugal et l’Afrique du Sud, dont le mandat expirera le 31 décembre 2012. Le Rwanda est fortement soupçonné d’alimenter la rébellion à  l’est de la RDC Une élection qui survient dans des circonstances o๠un rapport dénonce le rôle du pays dans le soutien de la rébellion, la fourniture d’armes et munitions aux rebelles actifs dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) et à  l’origine de graves violations des droits de l’homme. Lequel rapport a été produit par un groupe d’experts mandatés par les Nations unies. Le texte confidentiel, dévoilé par plusieurs médias révèle que Kigali continue de violer l’embargo sur les armes en fournissant un soutien militaire direct aux rebelles du M23 et en facilitant leur recrutement. Malgré les tentatives de défense du Rwanda et surtout de la ministre des Affaires étrangères rwandaise, Louise Mushikiwabo, la communauté internationale se mobilise et a commencé à  suspendre son aide en faveur du pays de Paul Kagamé, dont le budget dépend à  40% de l’aide extérieure. Formée au début de 2012, le M23 a pris le contrôle de plusieurs districts dans le Nord-Kivu, le long de la frontière rwandaise. Selon Thierry Vircoulon du groupe de réflexion International Crisis Group (ICG), C’’est une nouvelle forme des groupes qui défendent la minorité rwandaphone vivant dans cette partie de la RDC depuis le génocide de 1994. Un bon nombre de ses recrues est constitué d’enfants transformés en enfants soldats.

CAN U-17 : Le Burkina Faso sur le toit de l’Afrique

Pour la première fois, le Burkina Faso inscrit son nom au palmarès de cette compétition, après deux finales perdues. La tour de contrôle rwandaise, Faustin Usengimana l’avait prédit : « Cette finale ne sera pas comme le match d’ouverture. » Tout vrai. Elle ne l’a pas été. Le Rwanda a perdu 1-2. Le Burkina Faso lui a rendu la monnaie de sa pièce du match d’ouverture, oà¹, il avait perdu sur ce même score. Dans cette rencontre peu spectaculaire, tout s’est joué en seconde période. Et C’’est lui Faustin Usengimana, le premier à  offrir au Burkina la verge pour supplicier les Guêpes rwandaises. A la 56e minute, il manque un contrôle et l’attaquant des Etalons, Sana Zaniou se saisit de la balle pour clouer le portier rwandais. Stupéfaction des 25 000 spectateurs du Amahoro Stadium. Mais lorsqu’à  64e minute d’une sublime reprise de volée croisée, Mwesigye rétablit la parité, les Rwandais reprennent espoir. Le sacre final est possible. Réduits à  dix depuis l’expulsion à  la 59e minute du défenseur Kanazoé, les Burkinabè sont à  la peine d’autant plus que Bertrand Traoré et Fayçal Ouédraogo, leurs maà®tres à  jouer, sont complètement muselés. Enivrante euphorie et erreur fatale rwandaises. Cette égalisation n’était qu’un éclairci dans le ciel déjà  bien alourdit de Kigali. Et à  la 71e minute, boum ! Déclenchée par le pied gauche de Kaboré, la frappe terrible des 25 mètres, pleine lucarne, provoque la foudre qui s’abattit sur les Amavoubi et leurs 25.000 spectateurs du Amahoro National Stadium de Kigali. 2- 1 ! Amahoro est atterré, plongé dans un silence assourdissant. Malgré une domination outrageuse en fin de partie et quatre minutes de temps additionnels, les Rwandais ne se relèveront plus jamais de cette frappe nucléaire. Les Burkinabè tiennent leur chose et ne lâchent rien jusqu’au coup de sifflet final. Sans être la meilleure génération de cadets, la bande à  Rui Viera a réussi là  o๠leurs aà®nés ont échoué en 1999 et 2001. Ce soir le Burkina a franchi un pallier supplémentaire. Juste récompense des efforts de formation d’un pays, mais signe annonciateur d’une nation de foot en construction.

CAN cadets, Rwanda 2011 : La grande désillusion des Aiglonnets du Mali

Il serait très difficile de prédire l’état d’esprit avec lequel les Aiglonnets vont aborder leur ultime bataille du 9e championnat d’Afrique des moins 17 ans. Car il règne dans leur rang, un climat délétère et un sentiment de mission non accomplie. « Le moral est très, même très bas. Les joueurs affichent tous des mines déçues. Se reprochant qu’ils n’avaient pas le droit d’être passés à  côté comme ça. Ils n’ont que des regrets. Et ils se disent que tout le monde doit se regarder dans la glace pour expliquer aux Maliens les raisons de leur contre performance », a confié, par téléphone, un membre de la délégation sportive malienne. Nos Aiglonnets sont complètement passés au travers de ce 9e championnat d’Afrique des moins de 17 ans, qui se dispute au Rwanda, après leurs deux défaites consécutives. En survolant les éliminatoires avec une aisance technique et tactique déconcertante, les protégés du sélectionneur Nouhoum Diané ont manqué de mordant pour honorer leur statut de favori à  l’issue de leur parcours préliminaire irréprochable. Mercredi, le Mali a dit adieu à  ses espoirs de titre continental, mais surtout à  sa participation à  la phase finale de la Coupe du monde. Les Aiglonnets sont passés à  la trappe après leur seconde défaite face aux « baby » scorpions de la Gambie. Dépositaires d’un football très offensif, les nôtres ont présenté un autre visage à  Kigali : celui d’une équipe moins solide, non complémentaire, peu technique et prompte à  laisser l’initiative du jeu à  son adversaire. Au regard du total cumulé du nombre de matches sans défaite de cette génération 2010-2011 des cadets maliens, ils étaient prédisposés à  réaliser un parcours historique à  ce 9e championnat. Mais hélas, ils ont été littéralement absorbés par l’enjeu et le jeu de leurs adversaires ivoiriens et gambiens. Sur une pelouse détrempée les champions gambiens ont réussi à  préserver leur chance de qualification pour les demi-finales. Sévèrement battus lors du premier match par les Congolais (0-3), ils ont marqué les trois points de la victoire grâce à  l’unique but de la rencontre inscrit de la tête par Yusufa Dawda Sarr à  la 34e minute. Un but consécutif à  un corner et un ballon renvoyé par la barre transversale. Les nôtres n’étaient pas loin d’égaliser en fin de partie lorsque, bien lancé, Sadio Diarisso trouva sur sa route l’ultime rempart gambien Ceesay Baka. Cette défaite écarte définitivement les protégés de Nouhoum Diané de la course au titre. Pour les tenants du titre gambiens, tout se jouera demain lors de leur face-à -face avec la Côte d’Ivoire. Il leur faudra impérativement gagner le match pour aller plus loin dans la compétition et tenter de remporter pour une troisième fois la couronne des cadets. Les Aiglonnets devront tout mettre en œuvre, pour sauver l’honneur par une victoire face aux diablotins congolais demain. C’’est tout le mal que nous leur souhaitons et ils en ont les moyens. A l’image de l’Italie et la France, les deux finalistes de la coupe du monde 2006, qui ont disparu dès le premier tour en Afrique du Sud, ou du Brésil et l’Argentine qui ont été calés prématurément, le Mali est aussi passé à  côté de son championnat continental. Et l’implacable réalisme nécessaire dans une compétition du genre, a fait défaut à  nos Aiglonnets qui auront sans doute l’occasion de se racheter pour les prochaines joutes de la catégorie juniors, en 2012. En attendant Abdoulaye Keita et ses camarades auront gagné en maturité. l’organisateur rwandais est la première équipe à  s’être qualifiée pour les demi-finales la CAN U-17, après sa victoire mardi lors de la deuxième journée des matches de poules du groupe A, contre l’Egypte 1-0. Cette victoire, la deuxième en deux matches, lui ouvre les portes des demi-finales, synonyme également de qualification pour la Coupe du monde qui se déroulera au Mexique en juin. l’autre rencontre du jour a vu le succès du Burkina Faso aux dépens du Sénégal, 3-2. Cette seconde défaite brise le rêve d’accession des lionceaux de la Terranga en demi-finale et leur dernière sortie, aujourd’hui face au Rwanda n’aura aucune incidence sur la suite du tournoi. Ce qui ne sera pas le cas de la rencontre entre le Burkina Faso et l’Egypte qui totalisent, chacun, trois points. Si un nul qualifierait les Burkinabé, les Egyptiens, eux, pour aller plus loin, doivent obligatoirement gagner cette rencontre.

Rwanda-Congo : le commerce remède aux conflits ?

Effets du commerce sur les conflits Deux questions s’imposent : pourquoi le conflit a connu (ou connait) une certaine régularité ? Comment y remédier ? Trouver les réponses n’est pas tâche facile. C’est là  qu’entre en scène la science économique. Les économistes comme les politologues d’obédience libérale soupçonnent d’autres vertus au commerce, hormis l’augmentation de richesse. Cela remonte déjà  à  l’époque des philosophes des Lumières. Montesquieu pouvait déjà  écrire : «L’effet naturel du commerce est de porter la paix. Deux nations qui négocient ensemble se rendent réciproquement dépendantes : si l’une a intérêt d’acheter, l’autre a intérêt de vendre ; et toutes les unions sont fondées sur des besoins mutuels. » (De l’esprit des lois, 1758). Cette idée, on la retrouve en toile de fond dans la construction de l’Europe, qui sortait des guerres mondiales. Aujourd’hui, cet argument du «doux commerce » pacificateur est nuancé. Les effets du commerce sont ambigus selon que l’on considère le commerce bilatéral ou selon que l’on analyse la situation dans l’optique de l’ouverture multilatérale. Pour les appréhender, le raisonnement économique se fait en termes de coûts-bénéfices. Les échanges bilatéraux génèrent des gains et augmentent ipso facto le coût d’un conflit militaire entre les deux pays. Ainsi, le manque à  gagner une fois que la guerre éclate est non négligeable. Pire, ses impacts sont persistants dans le temps (destruction des infrastructures, des vies et de la confiance, rendant subséquemment les échanges futurs difficiles). On a donc beaucoup plus à  perdre qu’à  gagner. A ce sujet, les conflits indo-pakistanais sont éclairants. Donc, en termes économiques, le coût d’opportunité est élevé et la probabilité de conflit baisse en présence d’un commerce bilatéral. L’échec des négociations entre les deux pays est d’autant moins vraisemblable que le coût d’opportunité de la guerre est élevé. Par contre, si le commerce bilatéral réduit les tensions notamment à  cause de la dépendance réciproque, cela n’est pas forcément le cas dans une configuration de commerce multilatéral. Ce dernier multiplie les sources d’approvisionnement pour les pays en échange. Ce qui a comme corollaire la réduction du coût d’opportunité de toute guerre bilatérale et assure (et rassure) de ce fait un pays en cas de conflit militaire. Les économistes savent également que les facteurs géographiques sont importants tant pour le déclenchement de conflit que pour le commerce. Pour les pays distants de plus de 10 000 km, le commerce n’a pas d’effet significatif sur la probabilité de conflit. En revanche, l’effet est beaucoup plus important pour les pays proches, comme dans le cas de la RDC et du Rwanda. « La raison sous-jacente est que les coûts liés au commerce international diminuent fortement pour les pays proches (coûts de transport et coûts d’acquisition d’information sur les marchés étrangers). Récurrence des conflits Simultanément, la guerre est un phénomène essentiellement local : la prévalence de conflits est de 5 % pour les pays proches dont la distance est inférieure à  1 000 km ; elle tombe à  0,25 % pour ceux dont la distance est comprise entre 1 000 et 7 500 km ; elle est de 0,16 % pour les pays distants de plus de 7 500 km. La raison sous-jacente est que la proximité attise les rivalités territoriales, les conflits d’origine ethniques ou religieuses (sic !), bref les tensions géopolitiques en général. » Si l’on tient là  l’explication de cette « permanence » de conflit, que faut-il faire pour atténuer sensiblement les tensions entre les deux pays, en dépit de cette « prédisposition » naturelle ? Intensifier les échanges entre les deux pays est l’une des réponses. Un doublement du commerce bilatéral entre les deux pays réduirait la probabilité d’escalade de 30 à  28 %, dix années de paix la réduiraient à  25 %, selon les trois économistes citées ci-haut. La solution du commerce bilatéral paraà®t donc très pertinente pour remédier sensiblement aux conflits rwando-congolais. Et quand on compare l’écart du commerce réel entre les deux nations et le commerce potentiel, on se rend vite compte qu’ils ont beaucoup plus à  gagner en échangeant biens et services. La potentialité ici se mesure en termes d’échanges réciproques en considérant la proximité, les liens historiques et culturels entre les deux nations. Somme toute, le commerce entre les deux nations activera le processus de négociation à  chaque fois que les tensions monteront. Mais aussi, pour les dirigeants déclencher un conflit sera fonction des coûts humains et économiques qui en découlent. Si ce pari est réussi, les conflits ne seront plus naturellement ab libitum. D’oà¹, vive le commerce !