3 questions à Sacko Aminata Kane, Gouverneur du District de Bamako

Cette opération de déguerpissement est-elle pour vous un défi personnel ?

Oui, c’est un défi personnel. Je sais que faire de Bamako ce que nous voulons, ce n’est pas du tout facile mais c’est un défi que je compte relever pour le bien-être et avec l’appui de toute la communauté.

Vous recevez le soutien des autorités et des acteurs mais sur le terrain, la situation est plutôt tendue, avec des échauffourées entre commerçants et forces de l’ordre.

On ne peut pas dire qu’il y ait des échauffourées. C’est un incident malheureux qui s’est déroulé le samedi (30 juillet, ndlr) au moment de l’évacuation des kiosques situés derrière le jardin de la Cathédrale. Sinon, si vous circulez dans Bamako, vous allez voir que les gens sont en train de démonter d’eux-mêmes leurs kiosques. Cela montre que tout le monde a compris le sens de mon action.

Cette action, d’aucuns pensent qu’elle se limitera à la perspective du sommet Afrique-France. Avez-vous un plan pour en pérenniser les résultats et que ce passera-t-il après les déguerpissements ?

Quand les étrangers vont partir, c’est nous les Maliens qui resterons. Moi je fais ce travail pour mon pays, pas pour le sommet. D’ailleurs, nous comptons aménager les espaces, les trottoirs seront dégagés, nous allons placer des poubelles, former des jeunes qui vont sensibiliser la population par rapport à la gestion des ordures qui sont jetées n’importe comment. Nous n’en sommes qu’au début de notre programme, que vous me permettrez de ne pas dévoiler.