Amadou Hampaté Bâ, le sage de Bandiagara célébré

20 ans après sa mort, les proches et parents de l’écrivain se souviennent de lui. Un évènement majeur organisé à  Bamako devra permettre de revisiter le parcours de l’homme de culture, et partager sa pensée avec la jeune génération. Organisée par la Fondation du même nom, cette commémoration revêt un symbole, comme l’explique le Pr. Youssouf Tata Cissé, ancien collaborateur de l’écrivain. Selon lui, Amadou Hampâté Bâ a consacré sa vie à  la recherche du savoir. Ce savoir, dira-t-il, il l’a partagé avec les hommes de son époque et les futures générations. Célébrer Hampâté Bâ, ajoute Youssouf Tata Cissé, est un devoir de mémoire. Quant à  la présidente de la Fondation Amadou Hampâté Bâ, l’organisation de cet évènement s’inscrit dans le cadre des travaux de perpétuation de l’œuvre de son père. Pour Mme Sissoko Rokiatou Bâ, il s’agit à  travers les activités de partager l’œuvre de l’écrivain et de le faire connaitre davantage de la jeune génération d’universitaires. La présidente de la Fondation, qui reprend l’idée de l’écrivain que «Â la mort n’existe pas dans la société traditionnelle africaine », a expliqué que cette commémoration constitue un rite traditionnel. La célébration du 20ème anniversaire d’Amadou Hampâté Bâ prévoit un programme aussi divers que varié. Il offre l’occasion aux participants de méditer sur la pensée de l’écrivain et sa contribution à  la civilisation. Il est ainsi prévu une exposition sur la vie et l’œuvre de l’auteur, une soirée culturelle samedi au Centre international de conférence de Bamako. Cette soirée, annoncent les organisateurs, enregistrera la participation d’artistes de grande renommé comme Toumani Diabaté, Guimba, Cheick Tidiane Seck, l’orchestre Kanaga de Mopti, etc. La commémoration du 20ème anniversaire de la mort d’Amadou Hampâté Bâ, C’’est aussi les débats à  travers la table ronde prévue dimanche au Palais de la culture portant son nom. Cette table ronde, qui consacre le rendez-vous du donner et du recevoir, devra enregistrer la participation de grandes sommités de la culture malienne. Il s’agit, entre autres, du Pr. N’Tji Idriss Mariko, Filifing Sacko, Aminata Dramane Traoré, Youssouf Tata Cissé, etc. Vingt ans après, Amadou Hampâté Bâ reste parmi nous. Comme pour dire que «Â les morts ne sont morts ».

Santé : Le drame silencieux de la fistule obstétricale

Cette 14è journée de la sage femme au Mali s’est déroulée en présence de Mme le ministre de la Santé, du Gouverneur du District de Bamako, des Représentants de l‘ONG «Fistula CARE » venus des Etats-Unis d’Amérique, de la Présidente du Réseau Africain des sages-femmes de lutte contre la fistule obstétricale, des sages-femmes de Bamako et de l’intérieur, ainsi que de nombreux professionnels de la santé. Mme Diallo Madeleine Ba, ministre de la santé, soulignera la pertinence du thème d’autant que le département de la santé vient d’élaborer une stratégie nationale de lutte contre la fistule obstétricale. Une stratégie dont la mise en œuvre, requiert évidemment une participation active des sages-femmes. « Le taux de mortalité infantile étant de 96 pour 1.000 naissances, et le taux de décès maternel de 464 pour 100.000 naissances, ces chiffres ne sont tout simplement pas acceptables. Ils nous interpellent tous, à  agir et vite, pour réduire de façon considérable ces cas de mortalité», a rappelé Mme le ministre. La fistule obstétricale, qu’est-ce que C’’est ? Causée par un accouchement prolongé ou par son arrêt, une fistule est un trou qui se forme entre le vagin d’une femme et sa vessie ou son rectum, la frappant d’incontinence chronique. La fistule obstétricale est doublement douloureuse pour la femme qui non seulement perd son bébé mais aussi sa dignité, a déclaré Thoraya Ahmed Obaid, directrice de l’UNFPA. Chez les femmes atteintes d’une fistule, l’odeur d’urine ou d’excréments est permanente et constitue une source d’humiliation. Les conséquences sociales sont tragiques : de nombreuses filles et femmes atteintes d’une fistule sont ostracisées par la société et abandonnées par leur mari, indique l’UNFPA. Pour la première Dame du Mali, ce drame silencieux interpelle toute la société, particulièrement les sages-femmes, car la «Â fistule obstétricale demeure la pathologie la moins prise en charge ». Pourtant, elle touche 50 à  100 000 femmes par an dans le monde et intervient au plus beau moment, qu’une femme puisse connaà®tre dans sa vie, lors de la naissance d’un enfant . Aussi, en mettant leurs compétences au profit de celles qui en ont le plus besoin, les sages-femmes auront davantage mérité la reconnaissance de la profession et la considération de leurs concitoyens, a rappelé la première dame.